MaximeMinuit approche.Je suis allongé sur le toit d’un immeuble adjacent à celui de Moretti. La nuit est calme, mais sous cette apparente tranquillité se cache une tension électrique.Je fixe l’objectif de mes jumelles thermiques.Quatre gardes sur le toit. Deux autres à l’entrée principale. Et encore trois patrouilles sur le périmètre.Moretti a renforcé la sécurité.C’est presque flatteur.— Combien ? murmure Léa, allongée à côté de moi.— Neuf visibles. Et sûrement d’autres à l’intérieur.Elle hoche la tête.— Tu veux vraiment y aller seul ?— C’est la seule option.Je ne peux pas me permettre un assaut frontal. Pas encore.Léa me fixe un instant avant de soupirer.— T’es vraiment suicidaire.Je souris légèrement.— Ou juste très confiant.Elle ne répond pas.Moi non plus.Je me redresse et vérifie mon équipement :Couteau en céramique, indétectable aux détecteurs de métaux.Silencieux vissé sur mon Glock.Corde et grappin enroulés autour de mon torse.Je suis prêt.J’attrape la
MaximeUn Espoir MinusculeLe temps s’étire.Moretti continue son jeu.Mais je remarque quelque chose.L’un de ses hommes a laissé un couteau trop près de moi, sur la table.Si j’arrive à le distraire…Je prends une profonde inspiration et fais semblant d’être plus faible que je ne le suis.Je laisse ma tête retomber légèrement en avant, respirant difficilement.Moretti s’approche, croyant que je commence à faiblir.— Tu vois, Maxime ? Ce n’était qu’une question de temps.Il fait un geste à son homme de main.Ce dernier s’approche pour me redresser.C’est le moment.Je bouge brutalement, faisant basculer ma chaise.Dans le même mouvement, j’attrape le couteau avec mes doigts encore liés.Le garde tente de me relever, mais je plante la lame directement dans sa gorge.Il recule en gargouillant, les mains serrées sur sa plaie béante.Moretti jure et sort son arme.Mais je roule sur le sol et brise ma chaise contre le mur, libérant mes jambes.Les balles fusent.J’évite de justesse un tir
MaximeJe souris malgré moi.— Je vais essayer.Elle s’apprête à parler, mais une vibration interrompt notre échange.Mon téléphone.Un message anonyme."On sait où tu es."Je me redresse d’un coup, le regard sombre.Eva fronce les sourcils.— C’est quoi ce regard ?Je range mon téléphone et me lève, malgré la douleur.— Il faut qu’on bouge.La douleur pulse dans mon flanc, mais l’adrénaline fait son travail. Je n’ai pas le temps d’être faible.Le message sur mon téléphone est clair : ils savent où je suis.Moretti n’est pas du genre à envoyer des messages d’avertissement. S’ils me préviennent, c’est soit pour me pousser à la panique, soit parce qu’ils sont déjà en route.Je relève les yeux vers Eva. Elle attend une réponse.— On ne bouge pas.Elle fronce les sourcils.— Tu es sérieux ?— Plus que jamais.Je fais craquer ma nuque et récupère mon arme, vérifiant le chargeur.— Si on fuit, ils nous traqueront comme des proies. Mais si on les attend…Je laisse ma phrase en suspens, un so
MaximeJe compose un court texte et l’envoie au numéro de Moretti."Échec. Essaie encore."Puis je balance le téléphone sous une voiture et regarde Eva.— On disparaît.Elle hoche la tête.— J’espère que ça valait le coup.Je souris en avançant dans la nuit.— Oh, ça ne fait que commencer.Le sang dégouline encore de mes mains lorsque nous disparaissons dans la nuit. Eva marche à mes côtés, silencieuse, jetant des regards nerveux par-dessus son épaule.— Tu crois qu’ils vont envoyer d’autres hommes ? murmure-t-elle.Je hoche la tête.— Évidemment. Moretti ne laisse jamais un échec impuni.Nous avançons rapidement dans les rues sombres, évitant les endroits trop exposés. Mon corps est en alerte maximale. Je ressens encore l’adrénaline du combat, mais aussi l’épuisement qui commence à peser. Mes blessures n’ont pas eu le temps de guérir, et chaque pas me rappelle leur présence.— On va où ? demande Eva.Je l’observe du coin de l’œil. Ses cheveux en bataille, son visage tendu, sa main cr
LéaL’air est lourd, chargé d’une tension que je ressens jusque dans mes os. Assise sur le canapé de mon appartement, j’observe l’écran de mon téléphone d’un air inquiet. Les informations tournent en boucle sur l’explosion de l’entrepôt. Des témoins parlent de coups de feu, d’une attaque coordonnée.Je ferme les yeux un instant.Maxime.Je ne l’ai pas vu depuis des jours, mais je sais qu’il est derrière tout ça. Il est en train de déclencher une guerre ouverte contre Moretti, et je suis terrifiée à l’idée de ce que cela signifie pour lui… pour moi… pour nous.Un bruit sourd me fait sursauter. Quelqu’un frappe à ma porte, avec insistance.— Léa ! Ouvre !Je reconnais immédiatement la voix d’Antoine, mon collègue du cabinet d’avocats. J’accours et déverrouille la porte.Il entre précipitamment, essoufflé, et referme derrière lui.— Qu’est-ce qui se passe ?— Tu dois partir d’ici, maintenant ! lâche-t-il, visiblement paniqué.Je fronce les sourcils.— Attends, quoi ?Il passe une main tr
MaximeLéa est entre leurs mains.J’ai échoué.Cette simple pensée me consume tandis que je déambule nerveusement dans l’appartement d’Eva. Nous avons laissé la voiture dans un parking souterrain et sommes remontés ici pour établir un plan.— Tu tournes en rond comme un lion en cage, grogne Eva, affalée sur le canapé, une cigarette entre les doigts.Je l’ignore.Mon téléphone vibre.Un message inconnu."Si tu veux la revoir vivante, viens seul. Minuit. L’entrepôt du port."Je serre le poing.— C’était évident qu’ils allaient te tendre un piège, commente Eva en soufflant un nuage de fumée.— Je vais y aller.Elle ricane.— T’es con ou tu fais exprès ?Je la fusille du regard.— Je ne vais pas les laisser lui faire du mal.— Et moi, je ne vais pas te laisser foncer tête baissée dans la gueule du loup.Je la fixe un instant, puis détourne les yeux.— J’irai seul.Elle écrase sa cigarette et se lève.— Écoute-moi bien, Maxime. Tu crois qu’ils veulent négocier ? Non. Ils veulent ta peau. A
Maxime – La RiposteL’instant de distraction est suffisant.Je bascule en arrière, heurtant le garde derrière moi de toutes mes forces.Son pistolet se lève trop tard.Je l’attrape par le poignet, le tord violemment et récupère son arme dans la foulée.Moretti recule, mais je suis plus rapide.Je tire une balle dans la jambe du deuxième homme qui s’apprêtait à intervenir.Il s’écroule en hurlant.Léa en profite pour se débattre.Moretti tente de la retenir, mais je lui braque mon arme dessus.— Lâche-la.Il hésite une seconde.Puis, dans un geste désespéré, il attrape Léa et l’utilise comme bouclier humain.— Tu ne tireras pas, Maxime, ricane-t-il.Il n’a pas tort.Je ne peux pas risquer de la blesser.Mais je n’ai pas besoin de tirer.Derrière lui, Léa prend une décision.Elle lève son pied et l’écrase violemment sur le sien.Moretti lâche un cri de douleur.Elle enchaîne avec un coup de coude dans ses côtes.Il se plie en deux.Et moi, je n’hésite pas.Je bondis et l’attrape par le
MaximeLe silence règne dans l’appartement, seulement troublé par le bruit régulier de la respiration de Léa, profondément endormie.Je reste immobile, les yeux rivés sur l’écran de mon téléphone."Quelqu’un t’a vendu."Un de mes anciens alliés.Je ressens la morsure glaciale de la trahison.Mon réseau est construit sur la loyauté, sur la confiance durement gagnée. Si l’un des miens m’a trahi, il sait parfaitement ce que ça signifie.Je resserre ma prise sur le téléphone.Je dois savoir qui.Je compose un numéro.— Maxime ? répond une voix grave, endormie.— On doit parler. Tout de suite.Un soupir.— Ça ne peut pas attendre ?— Non.Le silence dure une seconde, puis la réponse tombe.— Rendez-vous dans une heure au vieux hangar, rue Garnier.Je raccroche.Je glisse mon arme à ma ceinture, enfile une veste et jette un dernier regard à Léa.Elle a l’air si paisible.Je sors sans bruit.---Le Hangar – Le Visage du TraîtreL’endroit est désert.L’odeur de métal et d’huile flotte dans l’
L’Approche du LoupLe problème avec Moretti, c’est qu’il est intouchable.Il ne sort jamais sans une armée autour de lui. Il ne fait confiance qu’à un cercle restreint de fidèles.Mais chaque homme a une faille.La sienne s’appelle Luciano Greco, un homme de main qui gère ses opérations en France. Lui, je peux l’atteindre.Hugo a mis la main sur son agenda. Ce soir, il dîne dans un restaurant chic du centre-ville. Un lieu neutre, parfait pour une rencontre… ou un piège.J’arrive en avance. Costume sombre, démarche calme. Je prends place à une table dans l’angle, suffisamment loin pour ne pas attirer l’attention, mais assez proche pour entendre.Luciano arrive pile à l’heure, entouré de deux gorilles en costume. Il s’installe, commande une bouteille de vin hors de prix et commence à parler affaires avec son interlocuteur, un homme que je ne reconnais pas.Je les observe. J’écoute.Des bribes de phrases me parviennent. Livraison… nouvelles recrues… Moretti veut une confirmation.Ils par
MaximeLe calme est une illusion. Une accalmie avant la prochaine tempête.Marc est hors jeu, mais ça ne signifie pas que tout est terminé. Loin de là. Ses alliés, ses contacts, ses dettes… tout ça ne disparaît pas en une nuit.Je le sais. Léa aussi.Elle est là, assise sur le rebord du lit, une tasse de café entre les mains, fixant un point invisible devant elle.— Tu n’arrêtes pas de réfléchir, je murmure.Elle sursaute légèrement, comme si elle ne m’avait pas entendu arriver.— Difficile de faire autrement.Elle pose la tasse sur la table de chevet et se tourne vers moi.— Tu crois que c’est vraiment fini ?Je ne lui mens pas.— Non. Mais on a pris une sacrée avance.Elle laisse échapper un petit rire sans joie.— Alors quoi ? On attend qu’un autre Marc vienne frapper à la porte ?Je me passe une main dans les cheveux.— Non. Cette fois, on anticipe.Léa arque un sourcil.— Et comment tu comptes faire ça ?Je souris, mais il n’y a rien de léger dans mon expression.— On va aller ch
MaximeLa tension est palpable. Chaque seconde qui passe me rapproche du moment où tout va basculer. Marc pense avoir le contrôle, mais il ne réalise pas qu’il danse sur une corde raide. Je ne suis pas le genre d’homme à jouer aux échecs sans prévoir plusieurs coups d’avance.Léa est silencieuse, assise sur le canapé du salon, les jambes repliées sous elle. Elle me fixe sans rien dire, mais je vois bien l’orage dans ses yeux.— Tu ne dors toujours pas, murmure-t-elle.— J’ai trop de choses en tête.Elle se redresse et s’approche de moi, posant une main légère sur mon bras.— Je ne vais pas te demander de tout m’expliquer, mais… tu es sûr que tu sais ce que tu fais ?Je lui attrape doucement la main, la serre légèrement.— Oui.Elle n’a pas l’air convaincue, mais elle ne me contredit pas.— Alors fais attention, souffle-t-elle avant de se détourner.Je la regarde s’éloigner vers la chambre, puis je me lève et récupère mon téléphone. Il est temps de lancer la dernière phase du plan.---
MaximeIl sursaute, mais c’est trop tard. Mon bras se referme autour de sa gorge. Il essaie de se débattre, mais je resserre ma prise. Quelques secondes plus tard, son corps s’affaisse contre moi.Je le dépose doucement au sol et m’assure qu’il est inconscient avant de me diriger vers la voiture.Le type à l’intérieur ne m’a pas encore vu. Il est trop occupé à fixer son téléphone.J’ouvre brusquement la portière et attrape le col de son manteau. Il lâche un cri étouffé alors que je le traîne hors du véhicule.— Surprise.Il tente de me frapper, mais je lui écrase le poignet contre la carrosserie. Il pousse un gémissement de douleur.— Qui t’a envoyé ? je demande calmement.Il serre les dents, essayant de garder son air dur.— Va te faire—Je frappe. Un coup sec dans l’estomac. Il se plie en deux, toussant violemment.— Répète ?— C’est… c’est Marc ! crache-t-il.Je souris.— Voilà qui est mieux.Je sors mon téléphone et compose un numéro.— Hugo ? J’ai un colis pour toi.---La Ripost
MaximeMarc me fixe, son regard oscillant entre défiance et calcul. Il tente de masquer sa nervosité, mais je perçois les micro-expressions qui trahissent son incertitude. Il sait qui je suis, ou du moins, il a entendu parler de moi. Et si mon nom seul ne suffit pas à l’effrayer, l’arme sous la serviette sur la table devrait suffire à lui rappeler qu’il joue sur un terrain dangereux.Léa, de son côté, ne bouge pas. Elle serre sa tasse de thé entre ses doigts, les jointures blanches. Je sens sa tension, sa peur, mais aussi quelque chose d’autre. Une lueur de détermination. Elle ne veut plus être une victime.Marc se détend légèrement et affiche un sourire en coin.— C’est charmant, cette mise en scène, mais tu sais aussi bien que moi que tu ne peux pas me tuer ici.Je hausse un sourcil.— Qui parle de te tuer ?Son sourire se fige.— Tu crois que je vais jouer à ton jeu, Valence ?— Ce n’est pas un jeu, Marc. C’est un avertissement.Je me penche légèrement en avant, mon regard transper
MaximeJe ferme les yeux un instant, inspirant lentement pour calmer l’instinct de rage qui gronde en moi. Je n’aime pas ça. Je n’aime pas les secrets, surtout quand ils touchent une personne sous ma protection.Derrière moi, j’entends l’eau de la douche s’arrêter. Léa va bientôt ressortir, et je sais qu’elle ne me dira pas tout. Pas encore.Mais j’ai mes méthodes.Et je compte bien arracher la vérité, que ce soit par ses lèvres ou par mes propres recherches.---Face à FaceQuelques minutes plus tard, Léa réapparaît, enveloppée dans un peignoir blanc, les cheveux encore humides. Elle a meilleure mine, mais son regard est toujours hanté. Elle s’arrête en me voyant devant mon ordinateur.— Tu fais quoi ? demande-t-elle doucement.Je ne détourne pas les yeux de l’écran.— Je fais ce que je fais toujours quand quelqu’un s’intéresse un peu trop à ce qui m’appartient.Je la sens tressaillir légèrement.— Maxime… commence-t-elle.Je ferme l’ordinateur et me tourne vers elle, croisant les br
MaximeUn bon prédateur ne laisse jamais voir ses intentions.Mais ce type, lui, a fait une erreur.Il s’est trahi.Léa est tendue à côté de moi, ses doigts crispés sur mon bras. Son souffle est court, et je peux sentir la peur vibrer en elle. Ce n’est pas une réaction exagérée, ce n’est pas du bluff.Cet homme n’est pas un inconnu.Il la connaît.Et elle sait exactement de quoi il est capable.Je garde mon arme levée, bien que discrètement dissimulée sous ma veste. Mon regard est rivé sur lui, analysant chaque infime mouvement.— Je vais te le dire une dernière fois, murmuré-je, ma voix glaciale. Tu n’as rien à récupérer ici.L’homme soutient mon regard sans broncher, mais je vois dans ses yeux une lueur de défi.— Ça, ce n’est pas à toi d’en décider, Valence.Il a osé.Il a osé prononcer mon nom.Ma mâchoire se serre et mes doigts se crispent légèrement sur mon arme. Il joue avec le feu, et il le sait.Mais avant que je ne puisse réagir, Léa s’interpose, posant une main tremblante s
MaximeJe suis un homme de contrôle.Tout dans ma vie est calculé, anticipé, maîtrisé.Mais ce soir, face à Léa et son regard plein de défi, je sens un léger glissement sous mes pieds. Une sensation presque imperceptible… et pourtant dangereuse.Elle joue avec moi.Ou peut-être joue-t-elle le jeu que je lui ai imposé avec une facilité déconcertante.Quoi qu’il en soit, je n’ai pas l’intention de lui laisser le dessus.Elle ne sait pas encore qu’elle danse sur une corde raide.Et que je suis celui qui tient les deux extrémités.— Ne te donne pas trop d’importance, Léa, murmuré-je en me penchant légèrement vers elle.Elle sourit, un éclat moqueur au fond des yeux.— Oh, mais ce n’est pas moi qui me donne de l’importance, Maxime. C’est toi qui as décidé que j’en avais.Je serre la mâchoire.Cette femme…Elle est en train de retourner mon propre jeu contre moi.Et pire encore : je crois que ça m’amuse.---L’Épreuve du FeuLe serveur arrive avec une bouteille de vin, une cuvée hors de pri
LéaLe choc des photos entre mes mains me foudroie.Elles glissent lentement au sol, mon souffle saccadé peinant à se stabiliser.Quelqu’un me surveille.Pas Maxime.Un autre.Et ça change tout.Je relève les yeux vers lui. Son regard est ancré dans le mien, brûlant d’intensité, mais aussi de contrôle.Il savait.Il savait et il attendait que je sois piégée pour me forcer à lui faire confiance.— Depuis combien de temps ? ma voix est presque un murmure.Il ne détourne pas le regard.— Plusieurs semaines.Un frisson me parcourt l’échine.— Pourquoi ne pas me l’avoir dit avant ?Il s’approche lentement, calculant chaque mouvement, comme un prédateur face à une proie récalcitrante.— Parce que tu aurais fui.Je serre les dents.Il a raison.Mais ça ne change rien au fait qu’il m’a manipulée.— Tu ne me laisses donc jamais le choix ? craché-je, les poings serrés.Un sourire fugace effleure ses lèvres.— Non.Ma respiration se bloque.Il ne cherche même pas à me mentir.Il m’enferme dans s