MaximeJe souris malgré moi.— Je vais essayer.Elle s’apprête à parler, mais une vibration interrompt notre échange.Mon téléphone.Un message anonyme."On sait où tu es."Je me redresse d’un coup, le regard sombre.Eva fronce les sourcils.— C’est quoi ce regard ?Je range mon téléphone et me lève, malgré la douleur.— Il faut qu’on bouge.La douleur pulse dans mon flanc, mais l’adrénaline fait son travail. Je n’ai pas le temps d’être faible.Le message sur mon téléphone est clair : ils savent où je suis.Moretti n’est pas du genre à envoyer des messages d’avertissement. S’ils me préviennent, c’est soit pour me pousser à la panique, soit parce qu’ils sont déjà en route.Je relève les yeux vers Eva. Elle attend une réponse.— On ne bouge pas.Elle fronce les sourcils.— Tu es sérieux ?— Plus que jamais.Je fais craquer ma nuque et récupère mon arme, vérifiant le chargeur.— Si on fuit, ils nous traqueront comme des proies. Mais si on les attend…Je laisse ma phrase en suspens, un so
MaximeJe compose un court texte et l’envoie au numéro de Moretti."Échec. Essaie encore."Puis je balance le téléphone sous une voiture et regarde Eva.— On disparaît.Elle hoche la tête.— J’espère que ça valait le coup.Je souris en avançant dans la nuit.— Oh, ça ne fait que commencer.Le sang dégouline encore de mes mains lorsque nous disparaissons dans la nuit. Eva marche à mes côtés, silencieuse, jetant des regards nerveux par-dessus son épaule.— Tu crois qu’ils vont envoyer d’autres hommes ? murmure-t-elle.Je hoche la tête.— Évidemment. Moretti ne laisse jamais un échec impuni.Nous avançons rapidement dans les rues sombres, évitant les endroits trop exposés. Mon corps est en alerte maximale. Je ressens encore l’adrénaline du combat, mais aussi l’épuisement qui commence à peser. Mes blessures n’ont pas eu le temps de guérir, et chaque pas me rappelle leur présence.— On va où ? demande Eva.Je l’observe du coin de l’œil. Ses cheveux en bataille, son visage tendu, sa main cr
LéaL’air est lourd, chargé d’une tension que je ressens jusque dans mes os. Assise sur le canapé de mon appartement, j’observe l’écran de mon téléphone d’un air inquiet. Les informations tournent en boucle sur l’explosion de l’entrepôt. Des témoins parlent de coups de feu, d’une attaque coordonnée.Je ferme les yeux un instant.Maxime.Je ne l’ai pas vu depuis des jours, mais je sais qu’il est derrière tout ça. Il est en train de déclencher une guerre ouverte contre Moretti, et je suis terrifiée à l’idée de ce que cela signifie pour lui… pour moi… pour nous.Un bruit sourd me fait sursauter. Quelqu’un frappe à ma porte, avec insistance.— Léa ! Ouvre !Je reconnais immédiatement la voix d’Antoine, mon collègue du cabinet d’avocats. J’accours et déverrouille la porte.Il entre précipitamment, essoufflé, et referme derrière lui.— Qu’est-ce qui se passe ?— Tu dois partir d’ici, maintenant ! lâche-t-il, visiblement paniqué.Je fronce les sourcils.— Attends, quoi ?Il passe une main tr
MaximeLéa est entre leurs mains.J’ai échoué.Cette simple pensée me consume tandis que je déambule nerveusement dans l’appartement d’Eva. Nous avons laissé la voiture dans un parking souterrain et sommes remontés ici pour établir un plan.— Tu tournes en rond comme un lion en cage, grogne Eva, affalée sur le canapé, une cigarette entre les doigts.Je l’ignore.Mon téléphone vibre.Un message inconnu."Si tu veux la revoir vivante, viens seul. Minuit. L’entrepôt du port."Je serre le poing.— C’était évident qu’ils allaient te tendre un piège, commente Eva en soufflant un nuage de fumée.— Je vais y aller.Elle ricane.— T’es con ou tu fais exprès ?Je la fusille du regard.— Je ne vais pas les laisser lui faire du mal.— Et moi, je ne vais pas te laisser foncer tête baissée dans la gueule du loup.Je la fixe un instant, puis détourne les yeux.— J’irai seul.Elle écrase sa cigarette et se lève.— Écoute-moi bien, Maxime. Tu crois qu’ils veulent négocier ? Non. Ils veulent ta peau. A
Maxime – La RiposteL’instant de distraction est suffisant.Je bascule en arrière, heurtant le garde derrière moi de toutes mes forces.Son pistolet se lève trop tard.Je l’attrape par le poignet, le tord violemment et récupère son arme dans la foulée.Moretti recule, mais je suis plus rapide.Je tire une balle dans la jambe du deuxième homme qui s’apprêtait à intervenir.Il s’écroule en hurlant.Léa en profite pour se débattre.Moretti tente de la retenir, mais je lui braque mon arme dessus.— Lâche-la.Il hésite une seconde.Puis, dans un geste désespéré, il attrape Léa et l’utilise comme bouclier humain.— Tu ne tireras pas, Maxime, ricane-t-il.Il n’a pas tort.Je ne peux pas risquer de la blesser.Mais je n’ai pas besoin de tirer.Derrière lui, Léa prend une décision.Elle lève son pied et l’écrase violemment sur le sien.Moretti lâche un cri de douleur.Elle enchaîne avec un coup de coude dans ses côtes.Il se plie en deux.Et moi, je n’hésite pas.Je bondis et l’attrape par le
MaximeLe silence règne dans l’appartement, seulement troublé par le bruit régulier de la respiration de Léa, profondément endormie.Je reste immobile, les yeux rivés sur l’écran de mon téléphone."Quelqu’un t’a vendu."Un de mes anciens alliés.Je ressens la morsure glaciale de la trahison.Mon réseau est construit sur la loyauté, sur la confiance durement gagnée. Si l’un des miens m’a trahi, il sait parfaitement ce que ça signifie.Je resserre ma prise sur le téléphone.Je dois savoir qui.Je compose un numéro.— Maxime ? répond une voix grave, endormie.— On doit parler. Tout de suite.Un soupir.— Ça ne peut pas attendre ?— Non.Le silence dure une seconde, puis la réponse tombe.— Rendez-vous dans une heure au vieux hangar, rue Garnier.Je raccroche.Je glisse mon arme à ma ceinture, enfile une veste et jette un dernier regard à Léa.Elle a l’air si paisible.Je sors sans bruit.---Le Hangar – Le Visage du TraîtreL’endroit est désert.L’odeur de métal et d’huile flotte dans l’
MaximeLe silence règne dans l’appartement. Léa est toujours sur le canapé, les bras croisés, son regard planté dans le mien. Elle attend des explications, et je sais qu’elle ne lâchera pas l’affaire.Je retire lentement ma chemise tachée de sang et la jette sur une chaise.— Dis-moi ce qui s’est passé, Maxime.Ma mâchoire se serre.— Tu veux vraiment savoir ?Elle ne cille pas.— Oui.Je m’approche et pose mes mains sur ses épaules.— J’ai réglé un problème. Quelqu’un m’a trahi.Ses yeux s’agrandissent.— Et tu… tu l’as…— J’ai fait ce que j’avais à faire.Elle recule d’un pas, une ombre d’incertitude traversant son visage.— Tu es en train de me dire que tu as tué quelqu’un cette nuit ?Je soupire, glissant une main dans mes cheveux.— Léa, ce monde ne fonctionne pas avec des procès et des avocats. C’est eux ou moi.Elle baisse les yeux, sa respiration légèrement tremblante.Je m’approche à nouveau et glisse un doigt sous son menton pour l’obliger à me regarder.— Moretti ne va pas
MaximeJe sors mon téléphone et compose un numéro.— Putain, Maxime, qu’est-ce qui se passe ? demande Adrien en décrochant.— Ils ont pris Léa.Un silence pesant.— Moretti ?— Qui d’autre ?Un bruit de verre brisé à l’autre bout du fil.— Bordel. On fait quoi ?Je regarde à nouveau la pièce, cherchant un indice, un détail qui pourrait me dire où ils l’ont emmenée.— On va les traquer. Jusqu’au dernier.---Léa – Prisonnière dans l’OmbreJ’ouvre lentement les yeux.Ma tête tourne.J’ai la bouche sèche, une douleur lancinante à l’arrière du crâne.Où suis-je ?L’odeur d’humidité et de métal me frappe en premier.Je suis attachée.Les poignets liés dans le dos, les chevilles entravées.Mon cœur s’accélère.J’essaie de me dégager, mais les liens sont serrés.— Inutile de te débattre.La voix résonne dans la pièce.Je lève la tête et découvre un homme adossé au mur, un sourire suffisant sur le visage.— Qui êtes-vous ?Il s’approche lentement, s’accroupit devant moi.— Tu peux m’appeler R
Maxime19h. Café Montmartre.Je suis là dix minutes en avance, incapable d’attendre plus longtemps. L’endroit est discret, un peu à l’écart, parfait pour une conversation sans regards indiscrets. Je choisis une table au fond, loin des fenêtres, et commande un café noir.Mes doigts tapotent nerveusement contre la porcelaine de la tasse. Mon regard ne cesse de dériver vers la porte. Chaque silhouette qui passe me fait tressaillir.Puis, elle entre.Léa.Elle porte un manteau beige ceinturé à la taille, ses cheveux lâchés tombant en cascade sur ses épaules. Son regard balaye la pièce avant de se poser sur moi. Une seconde d’hésitation. Puis, lentement, elle s’avance.Mon cœur cogne contre ma cage thoracique.— Salut, dit-elle en s’asseyant en face de moi, retirant son manteau avec une lenteur mesurée.— Salut.Son regard est fermé, méfiant. Mais elle est là. Et c’est déjà énorme.Un serveur vient prendre sa commande. Un thé. Léa ne boit jamais de café après 18h. Je le sais.Le silence s’
LéaJe fixe mon téléphone, les doigts encore crispés autour. Mon cœur cogne contre ma poitrine, trop vite, trop fort. Pourquoi maintenant ? Pourquoi après tout ce silence ?Je n’arrive pas à y croire. Maxime, avec ses mots trop beaux, trop calculés. Il veut qu’on parle ? Qu’il me prouve qu’il a changé ?Un rire amer m’échappe. Combien de fois ai-je entendu ce genre de promesses ? Combien de fois ai-je voulu y croire, pour finir brisée ?Je serre les dents et jette mon téléphone sur la table basse. Il me trouble. Il me bouleverse. Et ça m’énerve.Je devrais l’ignorer, lui raccrocher au nez la prochaine fois qu’il appelle. Mais au fond, une question me ronge. Est-ce qu’il est sincère ? Ou est-ce qu’il joue juste encore une fois ?Je me connais. Je sais ce que je ressens encore pour lui. Et c’est ça, le pire danger.Je me lève d’un bond et commence à faire les cent pas dans mon salon. L’air me semble trop lourd, la pièce trop étroite. Mon regard se pose sur la fenêtre, et instinctivement
MaximeLe silence de la pièce m’étouffe. Le bureau est trop grand, trop vide. Mes doigts tambourinent nerveusement sur le bureau, mes pensées tourbillonnent, se heurtent comme des vagues. Léa. Il n’y a qu’elle. J’ai tenté de me concentrer sur le travail, de faire face à mes responsabilités, mais l’image de son visage, de ses yeux perçants, de ses lèvres qui bougent sans bruit dans ma mémoire, m’empêche de respirer correctement. Elle me hante.Je n’ai jamais été aussi incertain. Je suis le leader d’une entreprise, un homme que beaucoup suivent, que certains redoutent. Mais face à elle… je suis juste un homme qui a tout foutu en l’air. Et je n’ai pas le droit de la perdre, pas après tout ce que j’ai vécu.Sans réfléchir, je prends mon téléphone. Le doigt hésite un instant, suspendu au-dessus de l'écran, avant d’effleurer le nom qui brûle mes entrailles. Léa. Le téléphone vibre dans ma main comme un signal d’alarme, un ultime appel à l’action. Je ferme les yeux un instant, juste une seco
MaximeJe quitte l'appartement de Léa sur des jambes lourdes, comme si chaque pas me menait plus loin d'elle, mais aussi un peu plus près de moi-même. Ce n'est pas une rupture, ce n'est pas une victoire. C'est un entre-deux, un espace suspendu entre le passé que je porte et l'avenir que j'aspire à construire. Elle m'a laissé une chance. Peut-être pas celle que j'espérais, mais une chance quand même.Les rues s'étendent devant moi, désertes, froides. La nuit est tombée, et je me retrouve à marcher sans but, simplement parce que l'idée de rentrer chez moi m'effraie. Ce silence est lourd, oppressant. Ma tête bourdonne encore des mots de Léa, de ses doutes et de sa réticence. Elle a raison de se méfier. Elle ne sait pas encore si elle peut me faire confiance. Moi-même, je ne suis pas sûr de pouvoir la convaincre que ce changement est réel.Je prends un tournant sans réfléchir, me laissant guider par le flot de mes pensées. Une brise glacée me frappe le visage, me tirant de mes réflexions.
MaximeJe quitte enfin la planque, l’adrénaline encore vibrante dans mes veines, comme une dernière pulsation de cette vengeance qui m’a consumé tout entier. C’est terminé. Du moins, c’est ce que je tente de me convaincre. J’ai accompli ce que je m’étais promis, j’ai rendu justice à ma manière. Mais à quel prix ? En me contemplant dans un rétroviseur fissuré sur le bord de la route, je peine à reconnaître l’homme qui me fait face.Et puis, une image s’impose à mon esprit, nette et implacable : Léa. Son sourire espiègle, la lueur vive de ses prunelles lorsqu’elle me défiait, sa manière exaspérée de lever les yeux au ciel devant mes absurdités. Je l’ai abandonnée, reléguée au rang de simple parenthèse dans mon tumulte. Pourtant, la vérité est tout autre : elle est mon ancre, mon repère dans cette obscurité qui menace de m’engloutir.Je prends une profonde inspiration et me décide enfin. Il est temps de rentrer, cette fois pour de bon.Quelques heures plus tard, me voici devant sa porte.
MaximeJe fais signe à Mila, qui ouvre l’arrière du camion.Il siffle en découvrant la marchandise.— Putain, t’as fait fort.— Je sais. Alors, on fait affaire ?Il hoche la tête et claque des doigts. Un de ses hommes lui tend une mallette remplie de billets.— 50 % maintenant, 50 % après la revente.Je prends la mallette et lui tends une clé USB.— Dedans, y’a toutes les infos sur les armes.Jonas sourit.— J’aime bosser avec toi, Maxime.Moi aussi, Jonas.Mais je sais aussi que dès que j’aurai le dos tourné, il essayera de me doubler.---Le Retour à l’EntrepôtNous laissons le camion à Jonas et rentrons à notre planque.Mila s’étire et s’affale sur le canapé.— Tout s’est passé comme prévu.Je hoche la tête, mais mon esprit est déjà ailleurs.Moretti va bientôt apprendre la disparition de son chargement.Il va paniquer.Et quand il paniquera, il commettra une erreur.— Qu’est-ce qui te tracasse ? demande Mila en me fixant.— Moretti est imprévisible. Il ne va pas juste enquêter. Il
MaximeLes ténèbres dissimulent les vérités les plus dangereuses. Je le sais. Je les ai vues de près, et elles me regardent en retour.Ce marché, cette jungle où règnent la peur et la trahison, ne laisse aucune place aux hésitations.Mila et moi, nous jouons un jeu mortel. Et ce soir, je vais faire mon premier mouvement.---Un Vol à Haut RisqueLa nuit est tombée depuis longtemps quand je me faufile dans le dépôt où Moretti reçoit son chargement. Mila est déjà sur place, postée près des conteneurs.— Tout est en place ? murmuré-je.Elle hoche la tête.— Deux gardes à l’entrée, trois à l’intérieur. Armés, mais distraits.Parfait.Nous devons prendre le camion contenant la marchandise avant que Moretti ne l’envoie à son contact. Si nous réussissons, nous aurons un atout majeur contre lui.J’ajuste mon silencieux. Mila fait de même.Nous avançons, l’un à gauche, l’autre à droite.Les deux premiers gardes sont éliminés en douceur. Deux tirs précis dans la nuque, aucun cri, aucun bruit.L
MilaElle hausse les épaules.— Je suis là depuis longtemps. J’ai appris à survivre.Elle se penche légèrement, ses lèvres à quelques centimètres des miennes.— Sois prudent demain.Puis elle recule et disparaît dans la nuit.Je reste immobile un instant, analysant ce qu’elle vient de faire.Une alliée ?Ou une manipulatrice de plus dans ce nid de vipères ?La Livraison2 h du matin.Le hangar 47 est plongé dans l’obscurité.Je m’avance, les sens en alerte.Marco Conti est là, accompagné de plusieurs hommes. Une dizaine de caisses sont alignées sur le sol.— Tu vérifies la marchandise.J’ouvre une caisse.Des armes.Je m’y attendais.Mais un détail attire mon attention : certaines sont marquées d’un sceau officiel.De la marchandise volée à la police ou à l’armée.Je referme lentement la caisse.— Tout est en ordre.Conti me fixe, cherchant une faille dans mon comportement.Puis il se tourne vers un de ses hommes.— Chargez tout.Les minutes s’écoulent, et bientôt les camions sont ple
MaximeLa Femme en Rouge22 h pile.Le club de Moretti est un joyau de luxe dissimulé derrière une façade anodine. Sélection stricte, clientèle triée sur le volet, champagne à flots et discussions dangereuses.Je franchis les portes et suis immédiatement accueilli par une ambiance feutrée, tamisée par des lumières rouges et dorées.Des hommes en costards impeccables échangent des regards complices, des alliances se forment dans l’ombre. Je ressens les regards sur moi.— Maxime.Luciano Moretti se lève d’un fauteuil en cuir, un verre de whisky à la main. Il est accompagné de plusieurs hommes influents, mais c’est la femme à sa droite qui attire mon attention.Rousse, robe fendue, lèvres écarlates.Son regard est un mélange de défi et d’amusement.— Je te présente Mila.Elle me tend une main délicate, que je serre avec précaution.— Enchantée, Maxime. J’ai beaucoup entendu parler de toi.Sa voix est une caresse dangereuse.Je ne réponds rien, me contentant d’un léger sourire.Moretti po