CENDRILLON 💋J’étais assise devant mon ordinateur, plongée dans mes révisions, quand la porte s’ouvrit brusquement, faisant sauter ma concentration. Ma belle-mère entra dans ma chambre comme une furie, ses yeux rouges de larmes et son visage défiguré par la panique. Elle se jeta sur moi, m’attrapant violemment par les épaules. Sa prise était si ferme qu’elle me fit presque vaciller sous le poids de sa frayeur.Sa voix, tremblante et déchirée, s’échappa dans un cri qui me fit sauter sur place : — Cendrillon, qu’allons-nous devenir ? Ton père est mort !Un instant, le monde sembla se figer autour de moi. Je restai figée, les yeux écarquillés, incapable de saisir la gravité de ses paroles. Mon père… mort ? Cela ne pouvait pas être possible. Je cherchai des signes dans ses yeux, un indice qui me dirait qu’elle plaisantait, mais rien. Rien que du vide, de la peur et de la douleur. Je sentis une vague de chagrin m’envahir, comme si le sol venait de se dérober sous mes pieds. Mais avant qu
La mort de mon père chéri avait ouvert une porte sur un avenir que je n’étais pas prête à affronter. Je savais au fond de moi que tout allait changer de manière irrémédiable, mais à cet instant précis, ce qui m’occupait pleinement, c’était l’enterrement de cet homme que j’avais aimé et qui m’avait protégée. C'était une épreuve qui semblait bien trop lourde à porter, surtout dans de telles circonstances. Qui allait me protéger de sa femme et de ses filles !Nous étions, en effet, dans une situation financière désastreuse. La perte de mon père avait non seulement laissé un vide incommensurable dans mon cœur, mais elle avait également plongé notre famille dans une spirale de dettes auxquelles nous ne pouvions échapper. C’est avec une grande honte que nous avons dû nous rendre aux services sociaux de la mairie pour qu’ils nous aident à financer un enterrement décent. Le seul acte d’amour qui nous restait envers lui, c’était de lui offrir une dernière demeure digne.Le jour des obsèques fut
Cendrillon En arrivant à destination, je pris une profonde inspiration pour me ressaisir. L’adresse indiquée était celle d’un grand manoir, imposant et sombre, entouré de jardins magnifiques mais étrangement silencieux, comme figés dans une perfection irréelle. Les haies taillées avec soin et les roses rouges qui bordaient l’allée semblaient presque trop belles, trop artificielles. Je me demandai ce que ma belle-mère avait en tête en m’envoyant ici. Était-ce un piège tordu, une de ses manigances habituelles, ou une véritable opportunité ? Avec elle, on ne savait jamais à quoi s’attendre. Elle avait ce don pour transformer les situations les plus banales en cauchemars imprévisibles.Je n’avais d’autre choix que de le découvrir.Je descendis de mon vieux vélo rouillé, les jambes encore tremblantes de la longue route, et m’approchai de la porte d’entrée massive en bois sculpté. Mon cœur battait la chamade, un tambour désordonné dans ma poitrine, mais je me forçai à rester calme, à respir
ETHANMon frère jumeau Micah et moi, sur nos motos, roulions à toute allure en direction du château du comte de Montaigne. Le vent fouettait nos visages, et le grondement des moteurs se mêlait à l'écho des roues frappant le pavé. La route sinueuse semblait interminable, mais nous savions que chaque seconde nous rapprochait du but, chaque accélération était un pas de plus vers notre objectif.Les paysages défilaient à une vitesse folle, mais nos esprits étaient concentrés sur ce qui nous attendait. Le château se dessinait à l'horizon, imposant et majestueux, mais à la fois menaçant. Nous n'avions pas le luxe de nous y rendre à un rythme plus calme. Ce soir-là, tout devait être parfait.Micah, à mes côtés, ne disait rien, ses yeux fixés sur la route, mais je pouvais sentir son intensité à travers chaque mouvement qu'il faisait. Il savait, comme moi, que cette mission était cruciale. Nos vies, et peut-être même plus, en dépendaient.Le message que nous avions reçu était clair et précis :
Ethan En arrivant près du château, nous avons garé nos motos à l’abri des regards indiscrets, dans un bosquet dense où les branches basses formaient une voûte naturelle. Le ronronnement des moteurs s’est tu, remplacé par le bruissement des feuilles mortes sous nos bottes. Nous avons enfilé nos tenues de camouflage avec des gestes précis : masques blancs anonymes, casques de moto noirs, gants en cuir usés par des années d’usage. Nous étions prêts à nous fondre dans l’ombre. La fin d’automne approchait, et le ciel virait déjà au gris profond, annonçant une nuit précoce. Au loin, les lumières du château scintillaient comme des étoiles tombées sur terre, projetant des ombres mouvantes qui allaient devenir nos alliées.Nous avons contourné le bâtiment par l’arrière, longeant les murs de pierre froide, évitant soigneusement les flaques de lumière des projecteurs et les yeux perçants des caméras de surveillance. Chaque pas était calculé, chaque souffle retenu. Une fois à l’intérieur, nous av
EthanJe plongeai mon regard dans celui de mon frère. Ses yeux brillaient d'une fierté qu'il tentait toujours de dissimuler, mais que je savais reconnaître. Il acquiesça d’un léger mouvement de tête, confirmant ce que nous devions faire. Je me retournai, attrapant fermement la fille par le bras.Elle se débattit, son corps se tordant sous l'emprise de la panique. Ses cris, ses tentatives désespérées de s'échapper, n'avaient aucun sens pour nous. Tout ce que nous voulions, c'était la sortir de là. Lui offrir une chance de s'en aller et de reprendre le cours de sa vie. Après tout, elle n'était rien de plus qu'une victime dans ce jeu morbide. Rien de plus qu'une simple fille prise dans un conflit qui la dépassait.— Calme-toi, lâchai-je d'une voix basse et grondante, serrant un peu plus son bras pour qu'elle cesse de se débattre. Mais, dans un mouvement brusque, elle arracha mon masque d'un coup sec.Mon visage, maintenant découvert, se retrouva exposé à ses yeux terrifiés. Ce fut l’insta
Je la tenais fermement contre moi, son corps frêle tremblant sous la pression de mes mains. Son souffle était rapide, irrégulier, comme si chaque respiration pouvait être la dernière. Le comte, ce salaud, avait été neutralisé, mais je sentais qu’elle n’était pas prête à comprendre la gravité de la situation. Ses yeux, agrandis par la peur, se fixaient tour à tour sur moi et Mica, cherchant une échappatoire dans cette pièce où il n’y en avait aucune.Le comte avait toujours été un homme dangereux, mais son pouvoir ne venait pas seulement de lui. Il avait des alliés, des hommes impitoyables, prêts à tout pour maintenir l'ordre qu’il avait instauré. Sa mort n’allait rien changer pour elle, au contraire, elle venait de se plonger dans un cauchemar encore plus profond. Ce n’était plus une question de fuir. La question était de survivre. « Ils te traqueront. » Les mots résonnaient dans ma tête, prononcés par Mica quelques minutes plus tôt.Soudain, un bruit sourd derrière moi me fit lever le
ETHANFinalement, nous atteignions une porte de service qui donnait sur les jardins, ses gonds rouillés grinçant dans la nuit silencieuse. Nous courions jusqu’à nos motos, la jeune femme entre nous deux, son souffle court résonnant dans l’air frais.— Tu avais déjà fait de la moto ? demandais-je en la regardant, mes yeux scrutant son visage pâle sous la lumière blafarde de la lune.— Non, répondait-elle d’une voix tremblante, à peine audible.— Alors écoutais bien, disais-je en lui tendant un casque usé, son plastique rayé reflétant les ombres. Tu devais t’accrocher et suivre les mouvements de mon corps. Si tu ne le faisais pas, tant pis pour toi.Elle hochait la tête, les yeux remplis de peur mais déterminée à obéir, ses doigts hésitants effleurant le casque.Nous enfilions nos casques, le cliquetis des attaches brisant le silence. Je montais sur ma moto, le cuir de la selle craquant sous mon poids, et Mica l’aidait à grimper derrière moi, ses mains fermes la guidant. Elle me prenait
Cendrillon— Cendrillon… murmura Ethan, ses doigts effleurant mon épaule.Je ne répondis pas. Mes yeux étaient rivés sur le papier plié que Mica déplia lentement. Quelques mots griffonnés à l’encre noire, d’une écriture tremblante mais lisible : « Les contes finissent mal quand on oublie les dettes. »Un silence glacial s’abattit sur nous. Le bar, pourtant encore bruyant, sembla s’effacer autour de moi. Je sentis une sueur froide couler dans mon dos, et mes jambes vacillèrent. Mica froissa le papier dans son poing, ses jointures blanchissant sous la pression.— C’est quoi cette merde ? grogna-t-il, ses yeux lançant des éclairs.Ethan, plus calme mais tout aussi tendu, ramassa la photo et l’examina de près.— Quelqu’un sait que t’es ici, dit-il doucement. Quelqu’un qui connaît ton passé.— Mon père est mort, articulai-je, la voix tremblante. Et ma belle-mère… Marie l’a vendue à des mafieux après ses aveux. Qui pourrait…Je m’interrompis, incapable de finir ma phrase. Les dettes. Ce mot
CendrillonLe bar-hôtel de Roland bourdonnait comme un essaim d’abeilles en pleine saison. Les rires des clients ricochaient sur les murs en bois, les verres s’entrechoquaient dans un tintement joyeux, et l’odeur de bière fraîche se mêlait à celle des frites tout juste sorties de la friteuse. C’était une soirée comme je les aimais : bruyante, vivante, un chaos organisé où je me sentais enfin chez moi. Un an s’était écoulé depuis ce jour où Ethan et Mica avaient scellé notre union sous les étoiles, un an depuis que j’avais dit oui à deux hommes qui avaient transformé ma vie de cendres en quelque chose de lumineux. Et pourtant, ce soir-là, alors que je servais une pinte à un habitué, une sensation étrange me nouait l’estomac.Je posai la main sur mon ventre, instinctivement. Rien ne se voyait encore – pas de courbe, pas de rondeur – mais je savais. Depuis quelques jours, un pressentiment grandissait en moi, confirmé ce matin par un test discret acheté à la pharmacie du coin. Deux petites
CENDRILLON— Vous êtes ma vie, dis-je simplement, les larmes coulant sur mes joues. Je vous aime tous les deux, d’un amour qui dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer. Aujourd’hui, je vous promets de vous aimer, de vous soutenir, de partager chaque moment avec vous. Vous êtes mes âmes sœurs.Puis, dans un geste symbolique, Roland unit nos mains, et chacun des jumeaux déposa un baiser sur mes lèvres, scellant ainsi notre union.Le reste de la soirée se déroula dans une ambiance festive, remplie de rires et de joie. Les invités dansaient, et la musique résonnait dans toute la salle. J’avais l’impression d’être dans un rêve, mais c’était bien réel. J’étais mariée aux deux hommes que j’aimais plus que tout, et rien ne pouvait gâcher ce moment.Sous les étoiles, alors que la fête battait son plein, Micah, Ethan et moi nous éclipsâmes discrètement, profitant de quelques instants de tranquillité loin des regards. Ils m’entourèrent de leurs bras, et je sus que peu importe les épreuves à veni
CENDRILLON💋Dans l’élégant bar-hôtel de l’oncle Roland, l’effervescence battait son plein alors que les préparatifs du bal prenaient forme. Cela faisait maintenant un an que Micah et Ethan m’avaient sauvée du comte, un an où, contre toute attente, ils avaient aussi conquis mon cœur. Cette année avait été marquée par des épreuves, des moments de doute, mais surtout, par un amour si puissant qu’il avait effacé les ombres de mon passé.Dans une semaine, Roland allait célébrer notre mariage. Bien sûr, ce ne serait pas un mariage légal, mais à mes yeux, cela importait peu. C’était mon mariage, celui qui scellerait notre amour, au-delà des lois et des conventions. Micah avait été le premier à me faire sa demande, dans son style typique, franc et direct. Ethan, avec son air plus calme, avait suivi. Je m’étais mise à rire, un rire sincère, avant de dire oui aux deux. Moi qui n’avais jamais réellement été aimée, moi qui avais passé tant de temps à fuir les faux-semblants et les pièges du mond
ETHANÀ la fin du repas, alors que nous finissions le dessert, Roland posa son verre de vin sur la table et se tourna vers Marie avec un regard sérieux, presque solennel.— Je voudrais te proposer de devenir ma cuisinière, dit-il en la fixant avec un léger sourire en coin, comme s’il attendait sa réaction.Marie éclata de rire, un rire franc et chaleureux qui résonna dans la pièce.— Cuisinière ? Sérieusement ? Elle secoua la tête avec amusement. J’aurais préféré une demande en mariage, Roland !Mon oncle la regarda intensément, ses yeux brillants d’une émotion qu’il avait rarement laissé transparaître.— Et si je te le demandais, Marie ? répondit-il doucement, laissant flotter la question dans l’air.Cette fois, Marie s’arrêta un instant, surprise, avant de reprendre son éclat de rire. Elle fouilla dans sa poche pour en sortir une cigarette qu’elle s’apprêtait à allumer. Mais Roland, rapide, lui prit délicatement la cigarette des mains.— Pas ici, ma belle, dit-il avec un sourire aff
ETHANMarlène hurla, sa terreur palpable.— Tu peux pas me faire ça ! Elle se débattait dans ses liens, ses yeux écarquillés d’horreur. Mais mon oncle ne bougea pas d’un centimètre.— Oh, si, je peux. En un geste rapide, il lui fourra son vieux bâillon dans la bouche, étouffant ses cris. Puis, d’un signe de tête, il appela Johnny. Emmenez-la.Johnny et deux autres hommes s’approchèrent. Marlène se débattait, mais ses efforts étaient vains. Ils l’attrapèrent fermement et la traînèrent hors de la pièce. Ses yeux étaient pleins de désespoir, mais aucune pitié ne se lisait dans ceux de mon oncle.Une fois la porte refermée derrière eux, Roland se tourna vers nous. Son visage fatigué, ridé par les années de secrets et de pouvoir, s’adoucit légèrement.— Mes chers neveux, je tenais à vous remercier pour tout ce que vous avez enduré pour moi.Micah hocha la tête.— C’est normal, tonton. Tu nous as sauvés de grand-mère, après tout.Roland esquissa un sourire, une ombre de nostalgie dans ses y
EthanNous sortions de la douche, et Cendrillon resplendissait. Son sourire radieux était une récompense à lui tout seul, illuminant la pièce bien plus que la lumière tamisée qui filtrait par la fenêtre. Son regard était différent, plus apaisé, comme si quelque chose en elle avait changé. Et je devais avouer que, moi aussi, je me sentais transformé. L’heure que nous venions de passer ensemble avait été un moment de pur bonheur, une parenthèse hors du temps.Nous devions redescendre. Cela faisait déjà une bonne heure que nous nous étions éclipsés, et même si je n’avais pas envie de quitter cette bulle de douceur, je savais que nous ne pouvions pas rester cachés indéfiniment. Pourtant, une pensée persistait dans mon esprit : j’avais adoré me perdre dans la chaleur et la douceur de Cendrillon, et je ne voulais pas que ce moment s’arrête.Quelque chose en elle avait changé, c’était indéniable. Peut-être était-ce cette lueur nouvelle dans ses yeux ou la façon dont elle se tenait plus droit
CENDRILLONÉthan prit mon visage entre ses mains et, après un instant d’hésitation, m’embrassa avec une passion contenue, presque délicate. Ses lèvres chaudes contre les miennes effacèrent toute pensée, ne laissant place qu’au moment présent, où rien d’autre n’existait que nous trois, ensemble.Pendant ce temps, Micah, sans un mot, continuait à parsemer de légers baisers le long de mon cou, ses mains parcourant mes épaules, puis descendant lentement le long de mon dos. Chaque contact envoyait des ondes de chaleur à travers moi, me faisant presque chavirer.Je me laissai aller à leurs caresses, sentant mon corps réagir à chaque toucher. Les mains d’Éthan glissèrent le long de mes bras, puis remontèrent pour se poser sur mes hanches, m’attirant plus près de lui. Son baiser se fit plus profond, plus intense, et je sentis une vague de désir monter en moi.Micah, derrière moi, pressa son corps contre le mien, je pouvais sentir son erection contre mon dos, il attrappa mon pantalon et le fit
CendrillonJe me figeai d’un coup, incapable de bouger, comme si le poids de l’instant m’avait cloué sur place. Micah et moi restâmes ainsi un long moment, suspendus dans un silence chargé d’émotions brutes. Puis, lentement, il s’écarta, ses yeux plongeant dans les miens avec une intensité qui me fit presque vaciller.— Maintenant, promets-moi que tu feras tout en toute transparence, dit-il, sa voix grave teintée d’un mélange d’inquiétude et d’espoir.Je hochai la tête, une nouvelle détermination s’éveillant en moi comme une flamme fragile mais tenace.— Oui, je ne voulais pas vous faire peur, murmurai-je, la gorge nouée par la culpabilité.Micah esquissa un sourire, et dans son regard brillait une lueur de fierté qui me réchauffa le cœur.— Tu savais bien que ta disparition allait nous faire du mal, reprit-il, son ton plus doux mais encore marqué par une douleur sourde. On avait déjà perdu notre oncle… On a cru que ce type qu’on a vu sur la caméra t’avait tuée, ou pire, vendue. Tu peu