Laissez-moi vous dire, avant de commencer à vous raconter mon histoire, qu’avant que tout cela n’arrive, il y a des années de cela, j’étais moi-même sceptique à l’idée de l’existence d’un autre monde à part celui que vous et moi connaissons. Pour tout vous dire, en ce qui me concerne, tout ce dont on pouvait parler était soit des contes de fées, soit des histoires destinées à effrayer les plus jeunes ou les personnes trop curieuses. Laissez-moi également ajouter que même en cet être unique d’Israël, Jésus-Christ, le Saint Esprit ou alors Dieu, je n’y croyais que parce qu’il fallait bien croire en quelque chose… Mythologie grecque, le Coran, le bouddhisme, et j’en passe, moi, face à toute ces pensées et croyances, j’étais totalement sceptique.
Et si on m'avait dit qu'un jour, une série d'événements devait me confronter à cette réalité à laquelle je ne croyais pas, mais qui bel et bien existait, mais surtout existait encore. Et bien… Je crois que j’aurais rigolé, j’aurais même ri à pleines dents.
Je suis né avec une cuillère en argent dans la bouche. D’aussi longtemps que remontent mes souvenirs de l’époque, j’ai toujours vécu à l’étranger, en Angleterre. Mais mes parents m’ont toujours dit que je suis né au pays et qu’on l’avait quitté peu de temps après car mon père avait eu une opportunité. J’avais deux ans à ce qu’ils me disaient.
Mon père était un homme d’affaires très riche et tout lui réussissait de façon remarquable. Quant à ma mère, elle était une femme au foyer. Après tout, pourquoi aurait-elle travaillé quand elle avait déjà un mari qui lui apportait tout, s’occupait d’elle comme elle n’en avait jamais rêvé et, par-dessus tout, l'aimait. Ils s’étaient rencontrés lorsqu’ils avaient à peine de quoi manger tous les jours, et ils avaient tout surmonté ensemble. Une véritable romance. Mais bon, ceci n’est pas l’histoire de mes parents, c’est plutôt la mienne.
Du jour au lendemain, tout s’est effondré et nous avons dû retourner dans mon pays d’origine.
- MAMAN : Mon bébé, on va devoir rentrer au pays dans les prochains jours. Ton père traverse depuis quelques mois une situation difficile et cela vient d’empirer. En fait, mon fils, nous sommes contraints de t’envoyer d’abord au pays… Mais ne t’en fais pas, on viendra te retrouver très bientôt. Tu comprends ? Je dois rester auprès de ton père.
Je me souviens encore aujourd’hui comme si c’était hier qu’elle me disait cela. Je devais prendre l’avion pour aller dans un pays que je ne connaissais non seulement pas, mais dont je n’avais même pas le moindre souvenir.
J’avais alors 17 ans et dans ce pays où j’allais, j’allais passer en classe de terminale et sans vouloir me vanter, j’étais plutôt bon à l’école.
- DILANE : Comment ça, retourner au pays maman ? Seul en plus ! Pourquoi je ne peux pas rester ici ?
- MAMA : Dilane, mon fils, s’il te plaît, je t’en supplie, ne complique pas plus les choses. Je t’assure que s’il y avait une autre solution, ce ne serait pas celle-ci. Et vois le bon côté des choses mon bébé, tu pourras ainsi connaître ton pays et les membres de ta famille qui y sont.
Je n'avais toujours vécu qu’avec mes parents, aucun oncle, aucune tante, rien que papa et maman jusqu’à ce jour.
Je les aimais tellement et c’était pour cette raison que je n’envisageais pas de les laisser et de partir, mais j’étais quand même déjà assez grand pour comprendre que la seule façon dont je pouvais les aider était de ne pas leur compliquer davantage la situation.
Et puis de toute façon, ma mère m’avait dit qu’ils me retrouveraient bientôt. Je la croyais parce que c’était ma mère et je savais qu’elle ne me laisserait jamais plus d’une année loin d’eux.
Ils allaient sûrement trop me manquer, mais comme je vous le dis, d’une certaine façon, j’avais déjà la maturité nécessaire pour comprendre que dans la vie des choses sur lesquelles nous n’avons pas le contrôle peuvent aussi nous arriver.
- MAMA : Tu iras chez le grand frère de ton père, c’est un homme très gentil. C’est de loin le seul qui nous a apporté son soutien. Et tu verras, il vit dans une très belle maison. C’est ton père qui l’a aidé à construire sa demeure.
- DILANE : J’aurais quand même aimé que tu viennes avec moi… Papa est de loin l’homme le plus fort que je connaisse… Il s’est imposé dans ce pays tout seul. Et moi, j’ai peur de rentrer et me retrouver seul dans mon propre pays.
- MAMA : Mon fils, ne dis pas ça. Tu l’as toi-même dit, c’est un homme fort… Et devine quoi ?
- DILANE : Quoi ?
- MAMA : Je connais son fils et il est exactement comme lui.
Puis son téléphone se met à sonner.
- MAMAN : Oula ! Dans cette conversation, j’ai oublié de te dire le plus important. C’est ton oncle qui appelle, je vais vous laisser échanger un peu d’accord ? Je vais à la cuisine préparer quelque chose pour ton père.
Heureusement j’étais parfaitement bilingue, car comme vous le savez en Angleterre on n’échange qu’en anglais. Je ne parlais le français que très rarement avec mes parents, mais ça allait bientôt changer… En commençant par ce premier échange avec ma famille.
Conversation sur Skype :
- DILANE : Hello everybody… Good morning !
- ONCLE : Mon fils, pardonne-nous avec tes affaires d’anglais là… Ici, on parle seulement français avec le patois.
- DILANE : Mes excuses, tonton. Question d’habitude. Bonjour à tout le monde !
- ONCLE : Comment ça va alors ? Tu as bien grandi dis donc… Tu ne marchais presque pas la dernière fois que je t’ai vu.
- DILANE : Dommage que je n’aie aucun souvenir. Vous avez tous l’air sympa.
- ONCLE : Tu vas te plaire ici mon garçon… C’est ma famille, ma femme Tiffany sera aussi ta mère ici… Là, ce sont mes diablotins Junior, vous devez avoir le même âge ; Marie Louise, la top-modèle de la famille et Amanda, la dernière, c’est la patronne de la maison… Elle vient d’avoir 4 ans.
- AMANDA : Papa, c’est qui là-bas ?
- ONCLE : C’est ton grand frère… Demande-lui donc son nom.
- AMANDA : Comment tu t’appelles ?
- DILANE : My name… Pardon. Je m’appelle Dilane.
- AMANDA : Ah ! Où es-tu ?
- DILANE : Je suis en Angleterre.
- AMANDA : C’est où ? Papa, il est chez les gens qu’on voit souvent à la télé là ?
- ONCLE : Héhéhé ! Oui oui et bientôt il va venir rester avec nous. Donc Dilane, tu viens quand ? L’école a déjà repris ici donc tu vas prendre l’année en cours seulement.
- DILANE : Je ne suis pas inquiet pour ça tonton. Et dès que tout est prêt ici, je prendrai l’avion.
- ONCLE : D’accord… Bon, on va te laisser. Porte-toi bien et embrasse tes parents.
Maintenant que je savais un peu avec qui je devais vivre, je me sentais un peu moins tendu. Je suis retourné voir ma mère après cela.
- DILANE : Je vais certainement m’y plaire là-bas, maman.
- MAMA : Voilà, qu’est-ce que je t’avais dit ?! Tu as vu Junior ? Vous avez le même âge… Tu devrais particulièrement bien t’entendre avec lui.
- DILANE : Oui, je l’ai aussi vu. Il m’a également paru sympa.
- MAMA : Tu vois que tu n’avais pas à t’en faire… En plus, où ils vivent là-bas, c’est aussi très beau… Et cet endroit est rempli de mystères… Tu n’en sais rien parce que tu n’as pas grandi là-bas, mais je t'assure que tu devras te méfier de tout ce qui te paraîtra étrange ou hors du commun.
- DILANE : De quoi est-ce que tu parles, maman ? Tout ça, ce ne sont rien que des histoires pour faire peur… Comme ces films d’horreur et autres.
- MAMA : Non non, c’est très sérieux, là où tu vas, tu devrais prendre ces choses au sérieux mon fils. D’ailleurs ton propre père en a été victime… Car ils vivent à…
Pendant que nous étions en train de parler, mon père est entré et dans son regard se lisait sa détresse, lui qui avait toujours su tout camoufler. Il était sorti comme tous les matins dans son costume, mais était rentré ce soir pour la première fois avec sa veste en main, sa cravate desserrée, les deux premiers boutons de sa chemise ouverts.
Ma mère l’avait tout de suite comprise, et elle s’était rapidement débarrassée du tablier de cuisine qu’elle portait pour suivre mon père dans son bureau.
Avant cela, ma mère avait essayé de me parler des choses étranges qui se passaient dans mon pays, mais précisément dans cette localité où j’allais désormais vivre. Mais bien sûr, rien de ce qu’elle pouvait me dire à ce propos n'était assez pertinent pour me rendre moins sceptique à propos de tout cela.
Ce qui m’attristait pour le moment, c’était d’avoir vu mon père dans cet état, mais bien sûr aussi, le fait de devoir les quitter comme je ne les avais jamais quittés.
En plus de cela, tout ceci avait été très soudain. Je n’avais pas eu le temps de me préparer psychologiquement à quitter l’Angleterre pour mon pays d’origine.
Après ce soir-là, un jour où je rentrais de mes promenades, ma mère m’avait accueilli avec mes valises et mon billet d’avion. C’était le jour J. Je sentais mon cœur battre la chamade dans ma poitrine, comme si il voulait s’échapper de mon corps. Je respirais difficilement, comme si l’air était devenu trop lourd à supporter.- DILANE : Alors c'est...- MAMAN : Le vol est seulement prévu pour demain mon ange, mais monte déjà dans ta chambre voir ce que tu pourrais encore prendre.Je voyais dans le regard de ma mère une énorme tristesse qu'elle essayait tant bien que mal de dissimuler derrière des sourires. Alors, je ne voulu pas davantage compliquer les choses. - DILANE : D'accord maman, je vais monter et regarder s'il y a quelque chose que tu n'as pas oublié de mettre.Alors que je la dépassais pour me diriger vers les escaliers et monter jusqu'à ma chambre, elle m'interpelle encore.- MAMAN : Dilane ?Sans répondre, il s'arrête et se retourne pour regarder sa mère.- MAMAN : Est-ce q
Je venais donc ainsi d'arriver dans mon pays natal et d’origine, le Cameroun. Je descends de l’avion et je me dirigeais vers la salle d’attente, quand j’aperçus mon oncle et Junior qui m’y attendaient déjà.- ONCLE : Te voir derrière un écran, c’est une chose, mais te voir en vrai en est une autre… Mais c’est que tu es tout un gaillard là. Bref, comment était le vol ? Junior, cherche quelqu’un là qui va nous aider avec tes valises.- DILANE : Ça a été… J’ai trouvé ça plutôt court puisque j’ai passé le temps à dormir.- ONCLE : Ah, d’accord… Tu n’étais pas trop serré.- DILANE : Pas du tout, maman m’a prise une place en première classe.Pendant que nous étions en train de parler, Junior avait déjà trouvé un porteur qui nous accompagnait avec mes valises et puis on arrive enfin à sa voiture.Quand je la vis, le souvenir de l’avoir vue une fois m’était revenu. Et en effet, il y a trois ans de cela, mon père avait prévu d’en acheter une du même modèle, donc il l’avait fait, et c’était pou
Ma chambre était grande avec en son centre un lit de deux places sans drap. Non loin de la porte juste à ma droite il y avait un bureau et une chaise en face de ce bureau j’avais une grande penderie. Mais ce qui m’avait surtout fait choisir cette chambre, était sa grande fenêtre qui donnait une vue imprenable sur l’océan.J’étais placé debout devant la fenêtre de ma nouvelle chambre à observer l’océan lorsque Junior entra avec des rideaux.- DILANE : Ce sont des rideaux ? C’est pour quoi faire ?- JUNIOR : Tu sais, ici tu ferais mieux de mettre des rideaux à ta fenêtre. Tu pourrais accidentellement voir dans la nuit quelques choses que tu ne devrais pas voir… Aussi, ces rideaux feront en sorte qu’ils ne puissent ni te voir ni entrer.- DILANE : Euh… Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu es en train de me dire, qui ça il ?- JUNIOR : On n’a rien dit à propos de ce qui peut souvent arriver ici ? Ta mère ? Ou peut-être ton père ?- DILANE : Oui, ma mère m’en a touché quelques mots a
Le matin, j’ai été réveillé par des voix, celles de mon oncle et de sa femme qui se chamaillaient tôt le matin… En regardant mon téléphone, il était 7 h 47.Je me suis redressé sur mon lit, j’ai baillé et j’ai passé mes mains sur mon visage. Puis j’ai voulu descendre du lit, mais dès que mes pieds ont touché le sol, j’ai senti du sable.Bien sûr, je me suis demandé à ce moment-là comment j’avais pu ramener du sable à la maison et jusque dans ma chambre. Étaient-ce mes chaussures ? Je n’étais quand même pas ivre hier et j’en étais certain : mes chaussures étaient propres quand nous sommes rentrés hier. En plus, sur la plage j’avais enlevé les chaussures pour sentir le sable sous la plante de mes pieds.Ce qui était étrange, c’était la direction prise par ces traces de sable : elles allaient vers la fenêtre, ou plutôt venaient de la fenêtre… Je n'avais pas tiré les rideaux avant de dormir.Je me lève pour suivre les traces de sable. J’arrive devant la fenêtre et je l’ouvre. Je me rends
Ma première journée entière s’était terminée et je venais de passer ma seconde nuit et à mon grand bonheur, à mon réveil, il n’y avait rien : pas de sable, rien du tout. Nous étions donc vendredi, j’étais censé aller à l’école, mais je préfèrerai commencer lundi une fois.La journée se passait lentement, et je commençais à m’ennuyer alors je suis sorti pour me rendre à la plage, afin de marcher un peu.La plage étant juste derrière la maison… J’y suis allé pour passer le temps et marcher quelques mètres au bord de l’eau.Puis un moment, après m’être perdu dans mes pensées à regarder cette immense étendue d’eau salé, je me suis assis sur le sable et les vagues faisaient arriver l’eau jusqu’à mes pieds et chaque fois, j’avais une sensation bizarre comme si quelqu’un me touchait quand l’eau submergeait mes pieds. C’était plutôt agréable, et comme je n’avais pas l’habitude d’être souvent à la plage avec les vagues qui me mouillaient les pieds, j’ai trouvé ça, même très normal.C’était tel
Une fois sur ma chambre, après avoir passé quelques minutes à le tourner et retourner sur mon lit à cause de cette envie que j’avais de parler à ma mère ou même à mon père, car depuis le message que j’avais envoyé à ma mère, elle ne l’avait toujours pas ouvert. J’avais même essayé de l’appeler plus d’une fois, mais toujours rien.Comme je ne parvenais pas à trouver le sommeil, alors je me suis levé et je suis allé me tenir près de ma fenêtre pour regarder l’océan. Le reflet argenté de la pleine lune donnait une ambiance magnifique pratiquement envoûtant. C’était tellement beau que je ne puis m’empêcher de regarder. Plus je regardais, plus je me sentais attiré par elle. Soudain, j’ai eu l’impression de voir quelque chose, ou quelqu’un nager. Bien sûr, je me suis demandé qui pouvait nager à cette heure de la nuit. Il était pratiquement 22h et il n’y avait même plus personne à la plage, en plus du froid qu’il faisait. J’observais la scène qui m’avait presque envoûté, puis j’ai entendu le
C’était samedi, et le samedi ici était apparemment rythmé comme dans l’armée.Malgré la grandeur de la maison, ma tante refusait catégoriquement l’aide de domestiques, hommes ou femmes. Tout devait être fait par nous-mêmes.Ce matin-là, elle s’en prenait à Marie-Louise qui, d’après elle, n’était plus censée dormir à cette heure-là, alors qu’il n’était que 7 heures. La voix de ma tante résonnait dans toute la maison, elle aurait même pu faire trembler les murs.- TIFFANY : SORS DE CETTE CHAMBRE ET VA IMMÉDIATEMENT FAIRE LA VAISSELLE !J’étais encore allongé sur mon lit quand Junior entra.- JUNIOR : Eh ! Tu es encore couché ? Tu n’entends pas cette mégère qui hurle déjà ? Lève-toi, il vaut mieux éviter qu’elle ne débarque ici. Je vais te montrer quelle corvée tu peux faire pour qu’elle te fiche la paix. Crois-moi, elle cherchera toujours un prétexte pour te crier dessus.Je me lève aussitôt et le suis. Avec Junior, nous étions occupés du menage dans la maison comme dans toute la conces
Junior fini enfin de se soulager et sort des toilettes.- JUNIOR : Qu’est-ce que tu fais là-bas, Dilane ? Viens, on y va.Je le rejoins et nous reprenons notre chemin vers la maison.En entrant, nous trouvons tout le monde au salon.- ONCLE : Je vois que tu n’as pas trop de mal à t’intégrer. Junior t’a même déjà contaminé avec sa façon de marcher !-TIFFANY : Il faut savoir qu’ici, on ne rentre pas à la nuit tombée. Qu’est-ce que ces manières là ? Ce n'est pas l’Angleterre ici hein !- JUNIOR : Maman, c’est de moi qu’il s’agit. Je lui ai demandé de venir avec moi quand je suis sorti. Et puis, il n’est que 20 heures, ce n'est pas quand même comme si on était rentré à 1 heure ou 3 heures !- TIFFANY : Junior, sur quel ton me parles-tu ? Tu me prendss déjà pour ta mère ? Je te l’ai déjà dit, non ? Je ressemble à celle là ?- ONCLE : Eeeh ça suffit maintenant ! Qu’est-ce qui te prend de réagir de cette façon ? Tu es folle ?- TIFFANY : Et c’est encore ma faute, n’est-ce pas ? Ton fils me
Dès le lendemain, j’avais commencé à envisager comment je pourrais lui administrer des soins de guérison. Je savais que les médecins n’avaient pas de réponse, mais je ne pouvais pas rester les bras croisés. En quête de solutions, je me mis à chercher des médicaments plus forts, des crèmes spécialisées, tout ce qui pouvait la soulager. J’avais déjà dépensé une bonne partie de mon salaire dans des produits que les pharmaciens me recommandaient, même si je savais que ça ne la guérirait pas de ce qu’elle avait. Mais au moins, ça lui donnait un peu de répit. Un soir, alors que je lui avais apporté une nouvelle crème et antibiotiques, je disposai les produits sur sa table en les lui présentant. Elle était couchée sur son lit, les draps légèrement froiss&
À la fin de ma journée, je me précipitai au restaurant pour la prendre, mais E-Manuella n’était pas là. Inquiet, je me renseignai auprès du serveur que je croisai. - SERVEUR : Depuis ce matin, elle n’est pas venue ici. Elle a signalé qu’elle se rendait à l’hôpital avant de venir, puis elle a rappelé que ça n’allait pas. Mon cœur s’est serré. Sans hésiter, je décidai de l’appeler dans la même minute.Au téléphone- DILANE : Allô E-Ma, comment tu vas ? - E-MANUELLA : Ho ! Dilane, je suis vraiment désolée, je t’avais même oublié, mais c’est que depuis que je suis rentrée, je me sens très mal. - DILANE : Je suis justement au restaurant, j’ai demandé et on
LA visite d'E-Manuella ce matin là m'avait surpris. En plus de cela, j''étais aussi surpris par toute cette attention qu'elle me portait en plus de la voir aussi contente pour moi.- E-MANUELLA : Monsieur le responsable financier... Ahaha ! - DILANE : Noon je ne suis pas le responsable financier... Juste l'analyste. Dis-je en rigolant. - E-MANUELLA : Ahaha ! En tout cas pour moi c'est la même chose. Félicitation encore pour ton nouveau job.Je la remerciais, un peu gêné par tant d’attention, quand soudain, j’ai remarqué quelque chose d’étrange. Sa tasse de café, posée bien droite sur la table, a commencé à bouger toute seule. C’était subtil au début, comme un léger tremblement. Je restais concentré dessus alors qu'elle échangeait quelques phrases avec ma mère.- E-MANUELLE : Vous avez vraiment une très belle maison madame la mère de Dilane. - MAMAN : Oh merci bien... C'est mon mari qui l'a achété il y a quelques années quand nous arrivions au Came
J'avais réellement été très heureux de revoir E-Manuella, mais encore plus à ce moment là car ça faisait déjà pas mal de temps qu'on ne s'était pas revu. Et je m'entendais très bien avec elle.- DILANE : E-Ma, je suis content de te voir. Mais qu’est-ce que tu fais là ? - E-MANUELLA : Comment ça, qu’est-ce que je fais ici ?! Je savais que tu passais ton entretien aujourd’hui, alors je voulais être la première à entendre la bonne nouvelle. - DILANE : Ah bon… C’est vraiment gentil. Mais malheureusement… - E-MANUELLA : Comment ça, malheureusement ? Qu’est-ce que tu veux dire ? - DILANE : Tu le sauras si tu me laisses terminer. - E-MANUELLA : Orrrh ! Je suis ésolée… Bon, je t’écoute. - DILANE : Ah ! J’ai même perdu mon inspiration, tu m’as coupé… Félicite-moi alors, car je suis le nouvel analyste financier de cette entreprise. Elle fut si heureuse pour moi qu’elle se jeta dans mes bra
Le monsieur était debout, un verre d’eau à la main. D’un geste de son autre main, il m’invita à entrer et à m’asseoir. Ce monsieur était charismatique, imposant même. Rien qu’à le regarder, je me sentis encore plus stressé qu’avant d’entrer. Il s’assit en face de moi, me tendit la main, et je tendis la mienne par réflexe pour le saluer. Nous nous serrâmes la main, mais il me reprit aussitôt. - RECRUTEUR : Moi, je vous exigeais votre CV, jeune homme. Je restai bouche bée. Je n’avais même pas pensé à apporter mon CV. Mon moral chuta encore plus bas, et je baissai la tête, honteux. - RECRUTEUR : Vous n’êtes pas venu avec votre curriculum vitæ ? Je tentai de répondre, mais les mots se coinçaient dans ma gorge. Le recruteur, voya
Je me réveillai en sursaut, assis sur mon lit, le cœur battant. J’inspectai rapidement la chambre, scrutant chaque recoin, mais je ne vis rien. Aucune présence, aucun mouvement. Même l’air semblait immobile, comme si la pièce retenait son souffle. Ce rêve avait semblé si réel, si tangible, que j’avais du mal à croire que ce n’était qu’une illusion. Mais après tant d’années sans incident, pourquoi cela recommencerait-il maintenant ? Je refusais d’y croire. Pour moi, ce n’était qu’un mauvais rêve. Ou peut-être un bon rêve, si je considérais la présence de Kaï-Lani. Pourtant, en me recouchant, je ne pus m’empêcher de repenser à ce qui s’était passé lors de ma course-poursuite. Je repensa également à ces rudes moment à Kribi
Des cris de peur et de détresse, si intenses qu’ils me firent frémir, résonnèrent derrière moi. Je n’osais pas me retourner, mais je sentis que quelque chose avait changé. Les pas de mes poursuivants s’étaient brusquement arrêtés, comme s’ils avaient été happés par l’obscurité elle-même. Je ralentis, haletant, et jetai un regard par-dessus mon épaule. Rien. Personne. Juste un silence oppressant, étouffant, qui semblait peser sur mes épaules. Je scrutai les alentours, m’attendant à voir mes agresseurs surgir de l’ombre, prêts à m’embusquer. Mais il n’y avait rien. Aucun mouvement, aucun son. Seulement cette nuit silencieuse, trop silencieuse. Mon cœur battait à tout rompre, et une sueur froide coulait sur mon front. J’étais seul, mais cette so
Chaque jour, je cherchais désespérément à retrouver la trace de mon père. Depuis mon arrivée à Yaoundé, je n’avais pas réussi à le joindre, et cette absence me rongeait. Lui, qui n’avait jamais voulu être loin de ma mère, refusait maintenant de la voir, de lui parler, ou même d’entendre parler de nous. Chaque tentative pour le contacter se soldait par un échec, et cette distance inexplicable me plongeait dans un mélange de colère et de tristesse. Quand j’avais enfin découvert où il vivait, il avait déménagé le même jour, comme s’il fuyait quelque chose ou quelqu’un. Les raisons de ce changement subit, je les découvrirais tôt ou tard. Mais pour l’instant, je devais me concentrer sur ma mère et sur notre survie. Alors un de ces soirs, comme d’habitude, je rentrais tard après mon service au restaurant. J’avais été payé, et une idée m’avait traversé l’esprit : acheter un petit cadeau à ma mère. Elle en avait tant besoin, un peu de réconfort dans cette période
Après que Junior m’eut expliqué que je ne pourrais plus connaître d’autres filles tant que je serais lié à Kaï-Lani, je lui exprimai mon profond désir de me tenir loin de tout cela. Je ne voulais plus jamais entendre parler de Kaï-Lani ou de quoi que ce soit en lien avec l’océan. Alors, il m’emmena chez une sorte de guérisseur, censé me couper de tous les esprits de l’eau. Sauf que, malgré sa puissance, il ne me garantit rien. - GUÉRISSEUR : J’ai fait ce que j’ai pu. Par contre, je ne te garantis rien. Mais pour l’instant, tu dois respecter les consignes, car… je ne sais pas ce que tu leur as fait, mais ils ont l’air très remontés contre toi. Les consignes n’étaient pas difficiles à suivre. Je comptais les appliquer à la lettre, sans jamais y déroger