Le matin, j’ai été réveillé par des voix, celles de mon oncle et de sa femme qui se chamaillaient tôt le matin… En regardant mon téléphone, il était 7 h 47.
Je me suis redressé sur mon lit, j’ai baillé et j’ai passé mes mains sur mon visage. Puis j’ai voulu descendre du lit, mais dès que mes pieds ont touché le sol, j’ai senti du sable.
Bien sûr, je me suis demandé à ce moment-là comment j’avais pu ramener du sable à la maison et jusque dans ma chambre. Étaient-ce mes chaussures ? Je n’étais quand même pas ivre hier et j’en étais certain : mes chaussures étaient propres quand nous sommes rentrés hier. En plus, sur la plage j’avais enlevé les chaussures pour sentir le sable sous la plante de mes pieds.
Ce qui était étrange, c’était la direction prise par ces traces de sable : elles allaient vers la fenêtre, ou plutôt venaient de la fenêtre… Je n'avais pas tiré les rideaux avant de dormir.
Je me lève pour suivre les traces de sable. J’arrive devant la fenêtre et je l’ouvre. Je me rends compte qu’au pied de la fenêtre à l’intérieur, ainsi que sur le cadre en verre coulissant, il y avait du sable. La quantité de sable m’a donné l’impression que quelqu’un était resté planté là un bon moment.
De mes yeux, je suivais les traces qui commençaient au pied de la barrière jusqu’au bas de la fenêtre de ma chambre, au sol.
Vous vous rappelez comment est cette barrière ? En plus du fait que ma chambre se trouve à l’étage…
Mais même en suivant ces traces qui vont au-delà de la clôture, je me rends très vite compte d’où ça provient.
Je n'avais pas besoin de me faire un dessin.
Mes yeux tombent directement sur l’immense étendue bleue de l’océan.
Vous savez déjà à quel point ces histoires ne m’intéressent aucunement. Donc, ce que je me mets en tête, c’est qu’il y a sûrement quelqu’un de la maison qui a voulu me faire une blague. Mais bon, ça ne m’a pas fait rire.
Ce que j’ai donc fait à cet instant, comme pour montrer que la blague ne me plaisait pas, a été d’aller prendre un balai et de nettoyer ma chambre, sans toutefois me douter un seul petit instant de ce qui se passait réellement.
D’ailleurs, en allant chercher le balai, ma tante m’a vue et elle n’a pas manqué de me demander :
- TIFFANY : Tu vas où avec le balai le matin ?
- DILANE : Bonjour… Euh… Je voulais nettoyer ma chambre.
À part ma belle-tante qui m’avait vu avec le balai, je n’avais parlé à personne d’autre. Et puis, je n’osais même pas en parler à quiconque… Non seulement pour signifier à l’auteur de la plaisanterie qu’il ne devrait pas recommencer, mais aussi par souci d’éviter tout scandale, étant déjà bien embarrassé par la situation.
Ainsi, j’ai décidé de laisser cet épisode derrière moi et de me concentrer sur autre chose. L’école avait déjà commencé ici, et je me devais de me préparer.
Ce même jour, mon oncle m’a accompagné pour visiter mon futur établissement scolaire. Il se trouvait que c’était également là que Junior étudiait. Finalement, ma nouvelle école me plaisait beaucoup.
- ONCLE : Alors, ici te s'il te plaît ? Sinon, on peut en visiter une autre, hein.
- DILANE : Non, non, pas besoin. Ici, c'est très bien. En plus, Junior est aussi ici.
J'allais entrer en terminale, mais le système scolaire en Angleterre étant différent de celui du Cameroun, je n'allais pas continuer dans la même série ici. Après avoir acheté mes cahiers, mes livres et tout ce dont j'aurais besoin pour l'école, nous sommes finalement rentrés à la maison.
J'étais assis dehors en train de discuter avec mes amis de Londres via les réseaux sociaux lorsque Junior est arrivé.
- JUNIOR : Yoooo ! Mon père vient de me dire que tu viens me rejoindre au collège ?
- DILANE : Oui... C'est cela.
- JUNIOR : Si tu avais choisi ma série, nous serions sûrement dans la même salle de classe.
- DILANE : C'est déjà bien qu'on soit dans le même collège. C'est d'ailleurs ce qui a motivé mon choix. Imagines un peu qu’on veuille me chercher des noises dès mon premier jour !?
- JUNIOR : Ahahaha ! Où vas-tu chercher ça ? Et pourquoi voudrait-on te « casser la gueule » si tu n’as rien fait ? Hahaha !
- DILANE : On ne sait jamais !
- JUNIOR : Les choses comme ça n’arrivent pas… En tout cas, pas là où nous sommes inscrits. Et puis, tu n'auras qu'à te tenir A carreau si tu as si peur qu’on te tape… En même temps ! Hahahaha !
- DILANE : Oui, tu as raison. Sinon, ici, quelles sont les activités qui marchent le plus ?
- JUNIOR : Ici, bon… Disons que tout ce qui réussit ici ou presque provient de l’eau ou est en rapport avec l’eau. Tu sais, c’est une ville ouverte à l’océan, alors par conséquent, elle attire beaucoup de touristes.
- DILANE : Donc il n’y a pas autre chose ici à part la l’océan ?
- JUNIOR : Ça dépend. Mais tu m’as demandé tout ce qui marche bien ici. Sinon, il y a d’autres activités qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’eau, mais de loin… Je ne te garantis pas que ce ne soit pas le cas.
- DILANE : D’accord, je vois. Mes parents me manquent. Je n’ai pas parlé à mon père depuis que je suis arrivé ici. Il n'est pas bien en ce moment à cause de ce qu'il traverse et j’ai laissé un message à ma mère qu’elle n’a même pas encore ouvert. J’espère qu’ils vont bien.
- JUNIOR : Je te comprends… En quelque sorte. Mais tu sais, mon père m’a souvent parlé de son petit frère, ton père. Je sais de lui que c’est un homme très fort d’esprit avec un mental de battant. Tu devrais croire en lui.
- DILANE : C’est comme du déjà entendu, ma mère m’a dit pareil.
- JUNIOR : Tu vois, ce sont les deux personnes qui connaissent ton père mieux que lui-même. Tu devrais te fier à eux.
- DILANE : Néanmoins, j’espère que cette année passera très vite pour que je puisse rentrer chez moi les retrouver.
- JUNIOR : Tu pourrais changer d’avis d’ici aux vacances avec l’arrivée des touristes qui rendent souvent la ville plus animée qu’elle ne l’est déjà quand ils sont là, même s'il est vrai que leur présence n’a pas toujours que des côtés positives. Mais c’est souvent agréable. Et on pourra sortir de temps en temps si tu veux !
- DILANE : Ça, c’est la meilleure des choses que tu viens de me sortir.
Junior était vraiment quelqu’un d’exceptionnel avec une belle personnalité, et surtout très bienveillant. Je ne sais pas ce que je serais devenu si je ne l'avais pas trouvé quand j’étais arrivé dans cette maison. Ou plutôt, devrais-je dire dans cette ville, dans ce pays.
Le reste de la journée je la passe à la maison sans que rien ne perturbe la tranquillité si ce n’était la gène constante de ne pas avoir parlé à mon père depuis et le fait que ma mère n’ait pas encore répondu à mon message.
Il est 20h passé quand mon oncle rentre. J’étais assis sur le fauteuil à la terrasse.
- ONCLE : C’est comment Dilane ? Tu fais quoi dehors seul ?
- DILANE : Je… Je voulais juste prendre un peu d’air.
- ONCLE : Ah bon !? Donc l’air à l’intérieur est déjà fini ?
- DILANE : Euh… Non… Ce n’est pas ce que…
- ONCLE : ahahaha !
Je réalise avec son rire qu’il me faisait juste une blague.
- ONCLE : En tout cas, ne reste pas trop tard dehors… Toi-même tu as vu qu’on n’est pas très loin de l’eau salé là…
- DILANE : D’accord tonton !
Puis il entra et 1h plus tard, moi aussi j’entrais pour directement aller dans ma chambre. Et puisque je traversais le salon je dis au passage :
- DILANE : Bonne nuit tout le monde.
Je reçu des réponses de tous sauf de ma belle tante qui donnait plus d’attention à son téléphone.
Couché de dos sur mon lit, parcourant mon tel, j’attendais toujours que ma mère me réponde mais hélas, même le message elle n’avait pas encore ouvert.
- DILANE : Mais pourquoi ne me répond-t-elle pas ? (Soupir)
Je place mon tél près de moi et je continue d’attendre jusqu’à ce que finalement le sommeil m’emporte.
Ma première journée entière s’était terminée et je venais de passer ma seconde nuit et à mon grand bonheur, à mon réveil, il n’y avait rien : pas de sable, rien du tout. Nous étions donc vendredi, j’étais censé aller à l’école, mais je préfèrerai commencer lundi une fois.La journée se passait lentement, et je commençais à m’ennuyer alors je suis sorti pour me rendre à la plage, afin de marcher un peu.La plage étant juste derrière la maison… J’y suis allé pour passer le temps et marcher quelques mètres au bord de l’eau.Puis un moment, après m’être perdu dans mes pensées à regarder cette immense étendue d’eau salé, je me suis assis sur le sable et les vagues faisaient arriver l’eau jusqu’à mes pieds et chaque fois, j’avais une sensation bizarre comme si quelqu’un me touchait quand l’eau submergeait mes pieds. C’était plutôt agréable, et comme je n’avais pas l’habitude d’être souvent à la plage avec les vagues qui me mouillaient les pieds, j’ai trouvé ça, même très normal.C’était tel
Une fois sur ma chambre, après avoir passé quelques minutes à le tourner et retourner sur mon lit à cause de cette envie que j’avais de parler à ma mère ou même à mon père, car depuis le message que j’avais envoyé à ma mère, elle ne l’avait toujours pas ouvert. J’avais même essayé de l’appeler plus d’une fois, mais toujours rien.Comme je ne parvenais pas à trouver le sommeil, alors je me suis levé et je suis allé me tenir près de ma fenêtre pour regarder l’océan. Le reflet argenté de la pleine lune donnait une ambiance magnifique pratiquement envoûtant. C’était tellement beau que je ne puis m’empêcher de regarder. Plus je regardais, plus je me sentais attiré par elle. Soudain, j’ai eu l’impression de voir quelque chose, ou quelqu’un nager. Bien sûr, je me suis demandé qui pouvait nager à cette heure de la nuit. Il était pratiquement 22h et il n’y avait même plus personne à la plage, en plus du froid qu’il faisait. J’observais la scène qui m’avait presque envoûté, puis j’ai entendu le
C’était samedi, et le samedi ici était apparemment rythmé comme dans l’armée.Malgré la grandeur de la maison, ma tante refusait catégoriquement l’aide de domestiques, hommes ou femmes. Tout devait être fait par nous-mêmes.Ce matin-là, elle s’en prenait à Marie-Louise qui, d’après elle, n’était plus censée dormir à cette heure-là, alors qu’il n’était que 7 heures. La voix de ma tante résonnait dans toute la maison, elle aurait même pu faire trembler les murs.- TIFFANY : SORS DE CETTE CHAMBRE ET VA IMMÉDIATEMENT FAIRE LA VAISSELLE !J’étais encore allongé sur mon lit quand Junior entra.- JUNIOR : Eh ! Tu es encore couché ? Tu n’entends pas cette mégère qui hurle déjà ? Lève-toi, il vaut mieux éviter qu’elle ne débarque ici. Je vais te montrer quelle corvée tu peux faire pour qu’elle te fiche la paix. Crois-moi, elle cherchera toujours un prétexte pour te crier dessus.Je me lève aussitôt et le suis. Avec Junior, nous étions occupés du menage dans la maison comme dans toute la conces
Junior fini enfin de se soulager et sort des toilettes.- JUNIOR : Qu’est-ce que tu fais là-bas, Dilane ? Viens, on y va.Je le rejoins et nous reprenons notre chemin vers la maison.En entrant, nous trouvons tout le monde au salon.- ONCLE : Je vois que tu n’as pas trop de mal à t’intégrer. Junior t’a même déjà contaminé avec sa façon de marcher !-TIFFANY : Il faut savoir qu’ici, on ne rentre pas à la nuit tombée. Qu’est-ce que ces manières là ? Ce n'est pas l’Angleterre ici hein !- JUNIOR : Maman, c’est de moi qu’il s’agit. Je lui ai demandé de venir avec moi quand je suis sorti. Et puis, il n’est que 20 heures, ce n'est pas quand même comme si on était rentré à 1 heure ou 3 heures !- TIFFANY : Junior, sur quel ton me parles-tu ? Tu me prendss déjà pour ta mère ? Je te l’ai déjà dit, non ? Je ressemble à celle là ?- ONCLE : Eeeh ça suffit maintenant ! Qu’est-ce qui te prend de réagir de cette façon ? Tu es folle ?- TIFFANY : Et c’est encore ma faute, n’est-ce pas ? Ton fils me
Je prends place près de lui et il commence à me narrer cette histoire.- ONCLE : Bon, ton père devait avoir dans les 14 ans, puisque moi j’en avais 17. C’était ici même à Kribi. Ton père et moi aimions la pêche. D’ailleurs, notre père était lui-même pêcheur. Nous étions donc sortis un matin très tôt, aux environ de 4 heures, pour aller pêcher en mer sur notre pirogue, offerte par notre père, ton grand-père, paix à son âme. C’était la marée haute. Nous étions en train de lancer nos filets et puis, d’un coup, je n’ai pas compris comment, ni même à quel moment, mais j'ai juste entendu un cri, le cri de ton père. À peine je m’étais retourné que je voyais déjà sa main entrer dans l’eau, et par la suite, plus rien.- DILANE : Comment ça, plus rien ?- ONCLE : Plus rien, c’est-à-dire… Une fois qu’il était entré, il n’est plus ressorti… Comme le ferait quelqu’un qui luttait contre la noyade. L’océan était plutôt devenu calme, avec juste le bruit des vagues. Alors, j’ai rapidement ramé jusqu’à
J’étais là, face à quelque chose dont j’en niais l’existence quelques heures auparavant. C’était à peine croyable.Je me trouvais donc face à une créature que je n’avais jamais vue de ma vie… Ou plutôt si… Mais seulement à l’écran, dans des films de science-fiction.Une femme poisson!Je pouvais apercevoir cette femme avec le corps d’un être humain jusqu’au niveau des reins, et en bas une grosse queue de poisson avec pleines d’écailles qui brillaient… Non, plutôt qui scintillaient.J’en avais déjà souvent entendu parler, mais pour dire vrai, c’était seulement dans le cadre des programmes télévisés. Certes, ma mère m’avait expressément prévenu de ce qui se passe ici et elle m’avait même dit de faire
Ce matin, c'est lundi, l'école a commencé pour moi !Pour une fois depuis mon arrivée, le réveil n'a pas été brutal. Pas de cris matinaux de la femme de mon oncle.Je sors de la chambre de Junior de bonne heure pour aller me préparer et je la croise dans le couloir.-TIFFANY : Hein !? Bonjour, comment tu as dormi ? Tu n'as pas dormi dans ta chambre ?- DILANE : Bonjour, j’ai bien dormi merci. Euh... Non, j'ai dormi avec Junior. On a parlé tard dans la nuit et puis... le sommeil m'a vaincu, tu vois ?!- TIFFANY : Hummmm, d'accord... On ne veille pas tard le dimanche. Dépêche-toi de te préparer.Jusqu'ici, je n'avais jamais eu d'affrontement avec elle, ni même un échange direct. On ne s'était jamais assis pour essayer de parler, même un peu. C’est vrai que ça ne faisait que quelques jours que j’étais ici mais au
Ne pouvant plus venir dans la chambre, elle s’était mise à me pourchasser. En tout cas, moi je me sentais terriblement pourchasser. Je la voyais dans tout ce qui pouvait refléter mon image: miroir, vitre ou surface de l’eau. Que ce soit à la maison, au collège, en classe ou ailleurs. Même lorsque je buvais de l’eau, en l’espace de quelques secondes, je ne sais pas comment, mais je ressentais sa présence.Sous la douche également le scénario était pareil. Chaque fois que j’étais sous la douche, je ressentais sa présence même si je ne la voyais pas. J’essayais juste d’oublier cette sensation de présence. Car, avec tout ce qui s’était déjà passé grâce à l’intervention de mon oncle, je me disais désormais que tant que: « je ne la vois pas, si ce n’est dans des r
Dès le lendemain, j’avais commencé à envisager comment je pourrais lui administrer des soins de guérison. Je savais que les médecins n’avaient pas de réponse, mais je ne pouvais pas rester les bras croisés. En quête de solutions, je me mis à chercher des médicaments plus forts, des crèmes spécialisées, tout ce qui pouvait la soulager. J’avais déjà dépensé une bonne partie de mon salaire dans des produits que les pharmaciens me recommandaient, même si je savais que ça ne la guérirait pas de ce qu’elle avait. Mais au moins, ça lui donnait un peu de répit. Un soir, alors que je lui avais apporté une nouvelle crème et antibiotiques, je disposai les produits sur sa table en les lui présentant. Elle était couchée sur son lit, les draps légèrement froiss&
À la fin de ma journée, je me précipitai au restaurant pour la prendre, mais E-Manuella n’était pas là. Inquiet, je me renseignai auprès du serveur que je croisai. - SERVEUR : Depuis ce matin, elle n’est pas venue ici. Elle a signalé qu’elle se rendait à l’hôpital avant de venir, puis elle a rappelé que ça n’allait pas. Mon cœur s’est serré. Sans hésiter, je décidai de l’appeler dans la même minute.Au téléphone- DILANE : Allô E-Ma, comment tu vas ? - E-MANUELLA : Ho ! Dilane, je suis vraiment désolée, je t’avais même oublié, mais c’est que depuis que je suis rentrée, je me sens très mal. - DILANE : Je suis justement au restaurant, j’ai demandé et on
LA visite d'E-Manuella ce matin là m'avait surpris. En plus de cela, j''étais aussi surpris par toute cette attention qu'elle me portait en plus de la voir aussi contente pour moi.- E-MANUELLA : Monsieur le responsable financier... Ahaha ! - DILANE : Noon je ne suis pas le responsable financier... Juste l'analyste. Dis-je en rigolant. - E-MANUELLA : Ahaha ! En tout cas pour moi c'est la même chose. Félicitation encore pour ton nouveau job.Je la remerciais, un peu gêné par tant d’attention, quand soudain, j’ai remarqué quelque chose d’étrange. Sa tasse de café, posée bien droite sur la table, a commencé à bouger toute seule. C’était subtil au début, comme un léger tremblement. Je restais concentré dessus alors qu'elle échangeait quelques phrases avec ma mère.- E-MANUELLE : Vous avez vraiment une très belle maison madame la mère de Dilane. - MAMAN : Oh merci bien... C'est mon mari qui l'a achété il y a quelques années quand nous arrivions au Came
J'avais réellement été très heureux de revoir E-Manuella, mais encore plus à ce moment là car ça faisait déjà pas mal de temps qu'on ne s'était pas revu. Et je m'entendais très bien avec elle.- DILANE : E-Ma, je suis content de te voir. Mais qu’est-ce que tu fais là ? - E-MANUELLA : Comment ça, qu’est-ce que je fais ici ?! Je savais que tu passais ton entretien aujourd’hui, alors je voulais être la première à entendre la bonne nouvelle. - DILANE : Ah bon… C’est vraiment gentil. Mais malheureusement… - E-MANUELLA : Comment ça, malheureusement ? Qu’est-ce que tu veux dire ? - DILANE : Tu le sauras si tu me laisses terminer. - E-MANUELLA : Orrrh ! Je suis ésolée… Bon, je t’écoute. - DILANE : Ah ! J’ai même perdu mon inspiration, tu m’as coupé… Félicite-moi alors, car je suis le nouvel analyste financier de cette entreprise. Elle fut si heureuse pour moi qu’elle se jeta dans mes bra
Le monsieur était debout, un verre d’eau à la main. D’un geste de son autre main, il m’invita à entrer et à m’asseoir. Ce monsieur était charismatique, imposant même. Rien qu’à le regarder, je me sentis encore plus stressé qu’avant d’entrer. Il s’assit en face de moi, me tendit la main, et je tendis la mienne par réflexe pour le saluer. Nous nous serrâmes la main, mais il me reprit aussitôt. - RECRUTEUR : Moi, je vous exigeais votre CV, jeune homme. Je restai bouche bée. Je n’avais même pas pensé à apporter mon CV. Mon moral chuta encore plus bas, et je baissai la tête, honteux. - RECRUTEUR : Vous n’êtes pas venu avec votre curriculum vitæ ? Je tentai de répondre, mais les mots se coinçaient dans ma gorge. Le recruteur, voya
Je me réveillai en sursaut, assis sur mon lit, le cœur battant. J’inspectai rapidement la chambre, scrutant chaque recoin, mais je ne vis rien. Aucune présence, aucun mouvement. Même l’air semblait immobile, comme si la pièce retenait son souffle. Ce rêve avait semblé si réel, si tangible, que j’avais du mal à croire que ce n’était qu’une illusion. Mais après tant d’années sans incident, pourquoi cela recommencerait-il maintenant ? Je refusais d’y croire. Pour moi, ce n’était qu’un mauvais rêve. Ou peut-être un bon rêve, si je considérais la présence de Kaï-Lani. Pourtant, en me recouchant, je ne pus m’empêcher de repenser à ce qui s’était passé lors de ma course-poursuite. Je repensa également à ces rudes moment à Kribi
Des cris de peur et de détresse, si intenses qu’ils me firent frémir, résonnèrent derrière moi. Je n’osais pas me retourner, mais je sentis que quelque chose avait changé. Les pas de mes poursuivants s’étaient brusquement arrêtés, comme s’ils avaient été happés par l’obscurité elle-même. Je ralentis, haletant, et jetai un regard par-dessus mon épaule. Rien. Personne. Juste un silence oppressant, étouffant, qui semblait peser sur mes épaules. Je scrutai les alentours, m’attendant à voir mes agresseurs surgir de l’ombre, prêts à m’embusquer. Mais il n’y avait rien. Aucun mouvement, aucun son. Seulement cette nuit silencieuse, trop silencieuse. Mon cœur battait à tout rompre, et une sueur froide coulait sur mon front. J’étais seul, mais cette so
Chaque jour, je cherchais désespérément à retrouver la trace de mon père. Depuis mon arrivée à Yaoundé, je n’avais pas réussi à le joindre, et cette absence me rongeait. Lui, qui n’avait jamais voulu être loin de ma mère, refusait maintenant de la voir, de lui parler, ou même d’entendre parler de nous. Chaque tentative pour le contacter se soldait par un échec, et cette distance inexplicable me plongeait dans un mélange de colère et de tristesse. Quand j’avais enfin découvert où il vivait, il avait déménagé le même jour, comme s’il fuyait quelque chose ou quelqu’un. Les raisons de ce changement subit, je les découvrirais tôt ou tard. Mais pour l’instant, je devais me concentrer sur ma mère et sur notre survie. Alors un de ces soirs, comme d’habitude, je rentrais tard après mon service au restaurant. J’avais été payé, et une idée m’avait traversé l’esprit : acheter un petit cadeau à ma mère. Elle en avait tant besoin, un peu de réconfort dans cette période
Après que Junior m’eut expliqué que je ne pourrais plus connaître d’autres filles tant que je serais lié à Kaï-Lani, je lui exprimai mon profond désir de me tenir loin de tout cela. Je ne voulais plus jamais entendre parler de Kaï-Lani ou de quoi que ce soit en lien avec l’océan. Alors, il m’emmena chez une sorte de guérisseur, censé me couper de tous les esprits de l’eau. Sauf que, malgré sa puissance, il ne me garantit rien. - GUÉRISSEUR : J’ai fait ce que j’ai pu. Par contre, je ne te garantis rien. Mais pour l’instant, tu dois respecter les consignes, car… je ne sais pas ce que tu leur as fait, mais ils ont l’air très remontés contre toi. Les consignes n’étaient pas difficiles à suivre. Je comptais les appliquer à la lettre, sans jamais y déroger