J’étais là, face à quelque chose dont j’en niais l’existence quelques heures auparavant. C’était à peine croyable.
Je me trouvais donc face à une créature que je n’avais jamais vue de ma vie… Ou plutôt si… Mais seulement à l’écran, dans des films de science-fiction.
Une femme poisson !
Je pouvais apercevoir cette femme avec le corps d’un être humain jusqu’au niveau des reins, et en bas une grosse queue de poisson avec pleines d’écailles qui brillaient… Non, plutôt qui scintillaient.
J’en avais déjà souvent entendu parler, mais pour dire vrai, c’était seulement dans le cadre des programmes télévisés. Certes, ma mère m’avait expressément prévenu de ce qui se passe ici et elle m’avait même dit de faire
Ce matin, c'est lundi, l'école a commencé pour moi !Pour une fois depuis mon arrivée, le réveil n'a pas été brutal. Pas de cris matinaux de la femme de mon oncle.Je sors de la chambre de Junior de bonne heure pour aller me préparer et je la croise dans le couloir.-TIFFANY : Hein !? Bonjour, comment tu as dormi ? Tu n'as pas dormi dans ta chambre ?- DILANE : Bonjour, j’ai bien dormi merci. Euh... Non, j'ai dormi avec Junior. On a parlé tard dans la nuit et puis... le sommeil m'a vaincu, tu vois ?!- TIFFANY : Hummmm, d'accord... On ne veille pas tard le dimanche. Dépêche-toi de te préparer.Jusqu'ici, je n'avais jamais eu d'affrontement avec elle, ni même un échange direct. On ne s'était jamais assis pour essayer de parler, même un peu. C’est vrai que ça ne faisait que quelques jours que j’étais ici mais au
Ne pouvant plus venir dans la chambre, elle s’était mise à me pourchasser. En tout cas, moi je me sentais terriblement pourchasser. Je la voyais dans tout ce qui pouvait refléter mon image: miroir, vitre ou surface de l’eau. Que ce soit à la maison, au collège, en classe ou ailleurs. Même lorsque je buvais de l’eau, en l’espace de quelques secondes, je ne sais pas comment, mais je ressentais sa présence.Sous la douche également le scénario était pareil. Chaque fois que j’étais sous la douche, je ressentais sa présence même si je ne la voyais pas. J’essayais juste d’oublier cette sensation de présence. Car, avec tout ce qui s’était déjà passé grâce à l’intervention de mon oncle, je me disais désormais que tant que: « je ne la vois pas, si ce n’est dans des r
Par mégarde, ou peut-être par oubli, j’avais rompu la barrière que mon oncle avait dressée pour me protéger. Laissant ainsi cette créature mystérieuse entrer dans ma chambre. Honnêtement, j’aurais voulu disparaître, mais je n’avais pas cette capacité. Quel autre choix avais-je, si ce n’était que de rester ? Et cette fois, même crier, je n’avais pas pu tellement sa beauté m’avait laissée sans voix.Je me retrouvais donc seul, face à cette créature des profondeurs, une sirène qui me regardait dans les yeux.Après m’avoir donné son nom avec un sourire radieux, je ressentis comme un apaisement envahir mon corps et mon cœur.On aurait dit qu’un danger s’était éloigné… Mais quand-même, j’avais fait au moins trois pas en arrière.- DILANE : Kaï-Lani, c’est ça ?- KAÏ-LANI : Oui ! C’est ainsi que l'on m'a prénommé.- DILANE : D'a... D'accord... M… Moi, c’est Dilane.- KAÏ-LANI : Hihihi ! Oui, je sais bien déjà qui tu es ! Je savais déjà quell
Je n’avais même pas voulu en parler aux autres. Je me disais que mon refus avait mis fin à cette histoire.Le lendemain, Junior est sorti comme à son habitude. Moi, j’avais refusé de l’accompagner car, comme vous le savez, j’avais un examen en début de semaine. Je suis donc resté à la maison pour réviser.Après un moment, je me suis lassé de mes cahiers et je suis allé m’asseoir dehors, dans le petit salon installé sur la véranda. C’est là que mon oncle m’avait raconté l’histoire de mon père.J’étais assis là, à perdre le temps en prenant un peu d’air, attendant de reprendre mes cahiers, lorsque Marie-Louise est arrivée vers moi accompagnée de quelqu’un.Au départ, je ne fais pas attention à elle, jusqu’à ce qu’ell
Je ne voulais pas laisser passer ce jour sans lui remettre ce bijou. Je suis donc parti sans prévenir pour chercher la maison de cette camarade. Ce ne serait pas une tâche insurmontable. En effet, il arrivait parfois qu’on rentre à pied ensemble avec Junior, et je la voyais souvent entrer dans une maison à deux rues de chez nous. On habitait presque à côté l’un de l’autre.Je me suis rendu à son domicile et j’ai sonné.- Oui, c’est qui ?- DILANE : C’est Dilane.On ouvre le portail et c’est son petit-frère qui sort.- DILANE : Bonsoir, s'il te plaît, tu peux aller dire à Danielle que je suis là ?Bizarrement, son prénom m’était revenu… Danielle.- D’accord… Je vais aller voir. Mais peut-être qu’elle dort hein. Quand elle est rentrée elle semblait vraiment très fatiguée.- DILANE : Non ça va. Je vais l’attendre ici.Son petit frère est allé l’appeler. Je l’attends donc devant leur portail, qu’il a refermé avant de la cher
Cette fois, une fois à la maison, je n'avais pas retrouvé le bijou dans la chambre, même après avoir fouiller de fond en comble ma chambre, je n'ai rien vu. Je m'étais alors mis à ma fenêtre pour regarder l'océan, je croyais m'en être débarrassé même si tout au fond j'avais un mauvais pressentiment et les mots du vieille homme sur la plage me revint. Mais je fis vite de chasser cela de mon esprit.- Merde ! Rien ne peux m'arrriver. Je lui rendu son cadeau, c'esseet finis. Me dis-je pour me rassurer.Nous étions déjà dans l'après midi alors la nuit ne tarda pas à arriver.Cette nuit-là, j’ai fait un rêve étrange, un de ces rêves qui se déroulent dans l’intimité de ma chambre. Alors que je dormais paisiblement, je me suis soudainement réveillé. Kaï-Lani était là, debo
Le soleil matinal filtrait à travers les volets, caressant mon visage endormi. Mais la douce lumière ne parvenait pas à dissiper les ombres du rêve qui hantait encore mes pensées. La douleur persistante dans mon bras et la présence du bijou de Kaï-Lani là où je m’en étais débarrassé après m’être réveillé étaient des rappels cinglants de la réalité. La nuit avait été agitée, ponctuée de cauchemars et de sueurs froides. La peur et l’incertitude s’emparaient de moi. Dans quel engrenage m’étais-je jeté en ramassant ce simple objet sur la plage?Malgré la nuit difficile, je me suis levé le matin, feignant une nonchalance que je ne ressentais pas. La tête encore lourde de rêves oppressants, j’ai pris le chemin de l’école, l’espr
Les dernières menaces de Kaï-Lani ne m’avaient pas tant intimidé que ça, bien qu’elle ait réussi à me faire atrocement peur. Son absence depuis quelques jours me procurait un répit bienvenu, même si un silence pesant m’intriguait davantage.Assis sur mon lit, mes pensées allant vers le bien être de mes parents, mon regard fini par se perdre sur l’immensité turquoise de l’océan, et je ne puis m’empêcher de repenser au bijou de Kaï-Lani. Un flot de questions se bousculait dans mon esprit.« Mais c’est quoi ces foutues histoires de sirènes, de bijou et d’amitié bizarre? » M’étais-je demandé intérieurement.Après ça, je me suis levé et j’ai pris le bijou là où je l’avais caché. Furieux, je me suis dirigé vers la plage et je suis entré dans l’océan. J’ai nagé jusqu’à une certaine profondeur et j’ai crié de toutes mes forces:- DILANE : KAÏ-LANI, JE T’AI DIT QUE JE NE VOULAIS PAS DE TA FOUTUE AMITIÉ ! ALORS, POUR L’AMOUR DE DIEU, FOU-MOI LA PAIX ! F
Après cette nuit là, tout avait changé, notre relation prit une nouvelle dimension. E-Manuella était guérie, et avec ça, c’était comme si une lumière s’était rallumée dans nos vies. Nous avions traversé l’obscurité ensemble, et maintenant, il était temps de savourer la lumière. Les semaines qui suivirent furent une succession de moments doux, intenses et inoubliables. Nous découvrions l’amour sous toutes ses facettes, comme si chaque jour était une nouvelle page à écrire. Moi je découvrais un nouvelle amour.E-Manuella et moi faisions très souvent des balades le soir, après le travail, où nous marchions main dans la main dans les rues de la ville de Yaoundé, sans but précis ou bien même une destination en tête, c'était juste pour profiter de la pré
Dès le lendemain, j’avais commencé à envisager comment je pourrais lui administrer des soins de guérison. Je savais que les médecins n’avaient pas de réponse, mais je ne pouvais pas rester les bras croisés. En quête de solutions, je me mis à chercher des médicaments plus forts, des crèmes spécialisées, tout ce qui pouvait la soulager. J’avais déjà dépensé une bonne partie de mon salaire dans des produits que les pharmaciens me recommandaient, même si je savais que ça ne la guérirait pas de ce qu’elle avait. Mais au moins, ça lui donnait un peu de répit. Un soir, alors que je lui avais apporté une nouvelle crème et antibiotiques, je disposai les produits sur sa table en les lui présentant. Elle était couchée sur son lit, les draps légèrement froiss&
À la fin de ma journée, je me précipitai au restaurant pour la prendre, mais E-Manuella n’était pas là. Inquiet, je me renseignai auprès du serveur que je croisai. - SERVEUR : Depuis ce matin, elle n’est pas venue ici. Elle a signalé qu’elle se rendait à l’hôpital avant de venir, puis elle a rappelé que ça n’allait pas. Mon cœur s’est serré. Sans hésiter, je décidai de l’appeler dans la même minute.Au téléphone- DILANE : Allô E-Ma, comment tu vas ? - E-MANUELLA : Ho ! Dilane, je suis vraiment désolée, je t’avais même oublié, mais c’est que depuis que je suis rentrée, je me sens très mal. - DILANE : Je suis justement au restaurant, j’ai demandé et on
LA visite d'E-Manuella ce matin là m'avait surpris. En plus de cela, j''étais aussi surpris par toute cette attention qu'elle me portait en plus de la voir aussi contente pour moi.- E-MANUELLA : Monsieur le responsable financier... Ahaha ! - DILANE : Noon je ne suis pas le responsable financier... Juste l'analyste. Dis-je en rigolant. - E-MANUELLA : Ahaha ! En tout cas pour moi c'est la même chose. Félicitation encore pour ton nouveau job.Je la remerciais, un peu gêné par tant d’attention, quand soudain, j’ai remarqué quelque chose d’étrange. Sa tasse de café, posée bien droite sur la table, a commencé à bouger toute seule. C’était subtil au début, comme un léger tremblement. Je restais concentré dessus alors qu'elle échangeait quelques phrases avec ma mère.- E-MANUELLE : Vous avez vraiment une très belle maison madame la mère de Dilane. - MAMAN : Oh merci bien... C'est mon mari qui l'a achété il y a quelques années quand nous arrivions au Came
J'avais réellement été très heureux de revoir E-Manuella, mais encore plus à ce moment là car ça faisait déjà pas mal de temps qu'on ne s'était pas revu. Et je m'entendais très bien avec elle.- DILANE : E-Ma, je suis content de te voir. Mais qu’est-ce que tu fais là ? - E-MANUELLA : Comment ça, qu’est-ce que je fais ici ?! Je savais que tu passais ton entretien aujourd’hui, alors je voulais être la première à entendre la bonne nouvelle. - DILANE : Ah bon… C’est vraiment gentil. Mais malheureusement… - E-MANUELLA : Comment ça, malheureusement ? Qu’est-ce que tu veux dire ? - DILANE : Tu le sauras si tu me laisses terminer. - E-MANUELLA : Orrrh ! Je suis ésolée… Bon, je t’écoute. - DILANE : Ah ! J’ai même perdu mon inspiration, tu m’as coupé… Félicite-moi alors, car je suis le nouvel analyste financier de cette entreprise. Elle fut si heureuse pour moi qu’elle se jeta dans mes bra
Le monsieur était debout, un verre d’eau à la main. D’un geste de son autre main, il m’invita à entrer et à m’asseoir. Ce monsieur était charismatique, imposant même. Rien qu’à le regarder, je me sentis encore plus stressé qu’avant d’entrer. Il s’assit en face de moi, me tendit la main, et je tendis la mienne par réflexe pour le saluer. Nous nous serrâmes la main, mais il me reprit aussitôt. - RECRUTEUR : Moi, je vous exigeais votre CV, jeune homme. Je restai bouche bée. Je n’avais même pas pensé à apporter mon CV. Mon moral chuta encore plus bas, et je baissai la tête, honteux. - RECRUTEUR : Vous n’êtes pas venu avec votre curriculum vitæ ? Je tentai de répondre, mais les mots se coinçaient dans ma gorge. Le recruteur, voya
Je me réveillai en sursaut, assis sur mon lit, le cœur battant. J’inspectai rapidement la chambre, scrutant chaque recoin, mais je ne vis rien. Aucune présence, aucun mouvement. Même l’air semblait immobile, comme si la pièce retenait son souffle. Ce rêve avait semblé si réel, si tangible, que j’avais du mal à croire que ce n’était qu’une illusion. Mais après tant d’années sans incident, pourquoi cela recommencerait-il maintenant ? Je refusais d’y croire. Pour moi, ce n’était qu’un mauvais rêve. Ou peut-être un bon rêve, si je considérais la présence de Kaï-Lani. Pourtant, en me recouchant, je ne pus m’empêcher de repenser à ce qui s’était passé lors de ma course-poursuite. Je repensa également à ces rudes moment à Kribi
Des cris de peur et de détresse, si intenses qu’ils me firent frémir, résonnèrent derrière moi. Je n’osais pas me retourner, mais je sentis que quelque chose avait changé. Les pas de mes poursuivants s’étaient brusquement arrêtés, comme s’ils avaient été happés par l’obscurité elle-même. Je ralentis, haletant, et jetai un regard par-dessus mon épaule. Rien. Personne. Juste un silence oppressant, étouffant, qui semblait peser sur mes épaules. Je scrutai les alentours, m’attendant à voir mes agresseurs surgir de l’ombre, prêts à m’embusquer. Mais il n’y avait rien. Aucun mouvement, aucun son. Seulement cette nuit silencieuse, trop silencieuse. Mon cœur battait à tout rompre, et une sueur froide coulait sur mon front. J’étais seul, mais cette so
Chaque jour, je cherchais désespérément à retrouver la trace de mon père. Depuis mon arrivée à Yaoundé, je n’avais pas réussi à le joindre, et cette absence me rongeait. Lui, qui n’avait jamais voulu être loin de ma mère, refusait maintenant de la voir, de lui parler, ou même d’entendre parler de nous. Chaque tentative pour le contacter se soldait par un échec, et cette distance inexplicable me plongeait dans un mélange de colère et de tristesse. Quand j’avais enfin découvert où il vivait, il avait déménagé le même jour, comme s’il fuyait quelque chose ou quelqu’un. Les raisons de ce changement subit, je les découvrirais tôt ou tard. Mais pour l’instant, je devais me concentrer sur ma mère et sur notre survie. Alors un de ces soirs, comme d’habitude, je rentrais tard après mon service au restaurant. J’avais été payé, et une idée m’avait traversé l’esprit : acheter un petit cadeau à ma mère. Elle en avait tant besoin, un peu de réconfort dans cette période