Ma chambre était grande avec en son centre un lit de deux places sans drap. Non loin de la porte juste à ma droite il y avait un bureau et une chaise en face de ce bureau j’avais une grande penderie. Mais ce qui m’avait surtout fait choisir cette chambre, était sa grande fenêtre qui donnait une vue imprenable sur l’océan.
J’étais placé debout devant la fenêtre de ma nouvelle chambre à observer l’océan lorsque Junior entra avec des rideaux.
- DILANE : Ce sont des rideaux ? C’est pour quoi faire ?
- JUNIOR : Tu sais, ici tu ferais mieux de mettre des rideaux à ta fenêtre. Tu pourrais accidentellement voir dans la nuit quelques choses que tu ne devrais pas voir… Aussi, ces rideaux feront en sorte qu’ils ne puissent ni te voir ni entrer.
- DILANE : Euh… Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu es en train de me dire, qui ça il ?
- JUNIOR : On n’a rien dit à propos de ce qui peut souvent arriver ici ? Ta mère ? Ou peut-être ton père ?
- DILANE : Oui, ma mère m’en a touché quelques mots avant que je ne prenne l’avion… Inutile de te dire que ce n’est pas ma tasse de thé, comment croire à ces absurdités de monde cachées derrière le monde … Pffff ! Le monde invisible !!! Honnêtement… Ce n’est pas comme si des santord, des licornes et j’en passe existaient quand même… Ou… Ou encore des sirènes. Ça voudrait dire que... Aquaman existe aussi (ricane). Existe-t-il à ton avis ?
Junior reste quelques secondes sans rien dire à propos de tout ce que Dilane vient dire. Puis dit :
- JUNIOR : Tu sais quoi Dilane ? Je vais quand même t’installer ces rideaux.
- DILANE : Bon bah… Fais comme tu veux !! Mais ne compte pas sur moi pour te donner un coup de main.
- JUNIOR : Tranquille, je ne comptais pas t’en demander Dilane, mais n’oublie pas qu’il faut les tirer chaque soir avant de te coucher. Bon, je termine ça et je te fais faire une visite des environs.
Comme il l’avait dit, dès qu’il eut fini, nous sommes sortis et avons marché. Il m’a tout montré, du coin le plus célèbre pour ses animations au coin le plus dangereux pour ses multiples agressions de jour comme de nuit. Il m’a fait visiter tous les alentours non loin de notre maison et nous avons terminé par aller dans un lieu appelé le débarcadère où nous avons mangé du poisson frais. Ensuite, nous sommes allés à la plage. Mais ce que je ne savais pas était que pendant que je marchais pieds nus dans le sable, quelqu’un m’observait et dès cet instant, avait jeté son dévolu sur moi.
Le temps était très vite passé. Le soleil se couchait déjà quand Junior me dit :
- JUNIOR : Bon, il faut déjà qu’on rentre ! Il se fait déjà un peu tard. Je connais mon père, bientôt il me dira que je t’entraîne dans mes marches.
- DILANE : Oui, je comprends… Allons-y alors.
- JUNIOR : Tu verras, tu vas te plaire ici.
C’est donc ainsi que nous prîmes le chemin pour rentrer à la maison.
Lorsque nous sommes arrivés, il était déjà passé 19 heures et son père ainsi que le reste de la famille nous attendaient.
Nous étions à peine entré que son père était déjà en train de le réprimander.
- ONCLE : Junior, toi et les marches… N’entraîne pas déjà Dilane, hein… Tu sais bien comment ça se passe ici.
- JUNIOR : Oui papa, je sais, j’ai juste voulu lui montrer un peu les lieux.
Après cela, nous sommes allés chacun prendre notre bain et puis, c’était le dîner.
- TIFFANY : Je ne sais pas comment tu mangeais souvent là-bas, mais tu vas devoir t’habituer à notre façon de manger ici.
- ONCLE : Ça veut dire quoi « il doit s’habituer à notre façon de manger ici » ? Nous sommes des sauvages ici ? Ou bien.
- DILANE : Ça va… Mama avait pour habitude de cuisiner ces repas. Elle disait que ça lui rappelait ses origines.
Si mon oncle avait réagi de cette façon, c’est parce qu’il connaissait sa femme et que ce soir-là ce qu’elle avait dit cachait autre chose. Mais bon, j’allais aussi le savoir, ce n’était qu’une question de temps. Pour l’heure, je ne voulais pas qu’à mon premier jour, je sois déjà la cause d’une dispute. Mais le côté agréable de cette soirée où nous avions dîné avait été que la petite Amanda était venue s’asseoir près de moi et ne manquait pas de vouloir faire comme moi ou de me demander un commentaire sur l’Angleterre. J’avais même fini par lui promettre qu'on irait un jour ensemble. Elle avait été tellement contente que la suite du dîner, elle l’avait passée assise sur mes cuisses. C’était la patronne, on ne lui refusait rien.
Le dîner terminé, chacun avait rejoint sa chambre. En tout cas, en ce qui me concernait, j’étais allé dans ma chambre, car certains étaient restés devant l’écran.
Une fois dans ma chambre, vers 21h, j’ai reçu un appel de ma mère. Depuis mon arrivée, on n’avait pas parlé.
Conversation téléphonique :
- MAMA : Mon bébé, comment ça va ? Le vol s’est bien passé ?
- DILANE : Salut maman… Je vais bien. Le vol s’est bien passé… J’étais en première classe, n’oublie pas.
- MAMA : Oui, c’est vrai. Et tout le monde là-bas va bien ?
- DILANE : Oui oui, tout le monde va bien… Junior m’a un peu fait visiter les lieux quand je suis arrivé. Ce n’est pas si mal ici finalement. On aurait pu souvent venir de temps à autre.
- MAMA : Oui, c’est vrai… Je te l’accorde.
- DILANE : Et papa ? Comment va-t-il ? Il est là ?
- MAMA : Ton… Ton père n’est pas là.
- DILANE : Où… où est-il ?
- MAMA : Il… Il… A une… Sorte de réunion avec son avocat.
- DILANE : Ah… C’est si grave… Je…
- MAMA : Non ne t’inquiète pas… Tout va finir par s’arranger. Il faut que je te laisse maintenant mon bébé. Au revoir ! Je t’aime mon fils.
Elle ne m'avait même pas laissé le temps de répondre qu’elle avait déjà raccroché.
J’étais allongé sur mon nouveau lit, le regard vers le plafond et je pensais à mes parents. Pour la première fois de ma vie, j’allais m’endormir loin d’eux… Vraiment… Vraiment très loin d’eux.
Plus je passais du temps le regard fixé sur le plafond à penser à mes parents, plus la fatigue me gagnait et mes paupières devinrent de plus en plus lourde jusqu’à ce que je m’endorme finalement.
C’était ma première nuit loin de ce que j’appelais chez moi. Et pour une première nuit, j’avais dormi très paisiblement… Sans aucun bruit, sans rien entendre, sans même rien voir, sans rien sentir… Je n’avais même pas fait de rêve, j’avais juste, très bien dormi.
Le matin, j’ai été réveillé par des voix, celles de mon oncle et de sa femme qui se chamaillaient tôt le matin… En regardant mon téléphone, il était 7 h 47.Je me suis redressé sur mon lit, j’ai baillé et j’ai passé mes mains sur mon visage. Puis j’ai voulu descendre du lit, mais dès que mes pieds ont touché le sol, j’ai senti du sable.Bien sûr, je me suis demandé à ce moment-là comment j’avais pu ramener du sable à la maison et jusque dans ma chambre. Étaient-ce mes chaussures ? Je n’étais quand même pas ivre hier et j’en étais certain : mes chaussures étaient propres quand nous sommes rentrés hier. En plus, sur la plage j’avais enlevé les chaussures pour sentir le sable sous la plante de mes pieds.Ce qui était étrange, c’était la direction prise par ces traces de sable : elles allaient vers la fenêtre, ou plutôt venaient de la fenêtre… Je n'avais pas tiré les rideaux avant de dormir.Je me lève pour suivre les traces de sable. J’arrive devant la fenêtre et je l’ouvre. Je me rends
Ma première journée entière s’était terminée et je venais de passer ma seconde nuit et à mon grand bonheur, à mon réveil, il n’y avait rien : pas de sable, rien du tout. Nous étions donc vendredi, j’étais censé aller à l’école, mais je préfèrerai commencer lundi une fois.La journée se passait lentement, et je commençais à m’ennuyer alors je suis sorti pour me rendre à la plage, afin de marcher un peu.La plage étant juste derrière la maison… J’y suis allé pour passer le temps et marcher quelques mètres au bord de l’eau.Puis un moment, après m’être perdu dans mes pensées à regarder cette immense étendue d’eau salé, je me suis assis sur le sable et les vagues faisaient arriver l’eau jusqu’à mes pieds et chaque fois, j’avais une sensation bizarre comme si quelqu’un me touchait quand l’eau submergeait mes pieds. C’était plutôt agréable, et comme je n’avais pas l’habitude d’être souvent à la plage avec les vagues qui me mouillaient les pieds, j’ai trouvé ça, même très normal.C’était tel
Une fois sur ma chambre, après avoir passé quelques minutes à le tourner et retourner sur mon lit à cause de cette envie que j’avais de parler à ma mère ou même à mon père, car depuis le message que j’avais envoyé à ma mère, elle ne l’avait toujours pas ouvert. J’avais même essayé de l’appeler plus d’une fois, mais toujours rien.Comme je ne parvenais pas à trouver le sommeil, alors je me suis levé et je suis allé me tenir près de ma fenêtre pour regarder l’océan. Le reflet argenté de la pleine lune donnait une ambiance magnifique pratiquement envoûtant. C’était tellement beau que je ne puis m’empêcher de regarder. Plus je regardais, plus je me sentais attiré par elle. Soudain, j’ai eu l’impression de voir quelque chose, ou quelqu’un nager. Bien sûr, je me suis demandé qui pouvait nager à cette heure de la nuit. Il était pratiquement 22h et il n’y avait même plus personne à la plage, en plus du froid qu’il faisait. J’observais la scène qui m’avait presque envoûté, puis j’ai entendu le
C’était samedi, et le samedi ici était apparemment rythmé comme dans l’armée.Malgré la grandeur de la maison, ma tante refusait catégoriquement l’aide de domestiques, hommes ou femmes. Tout devait être fait par nous-mêmes.Ce matin-là, elle s’en prenait à Marie-Louise qui, d’après elle, n’était plus censée dormir à cette heure-là, alors qu’il n’était que 7 heures. La voix de ma tante résonnait dans toute la maison, elle aurait même pu faire trembler les murs.- TIFFANY : SORS DE CETTE CHAMBRE ET VA IMMÉDIATEMENT FAIRE LA VAISSELLE !J’étais encore allongé sur mon lit quand Junior entra.- JUNIOR : Eh ! Tu es encore couché ? Tu n’entends pas cette mégère qui hurle déjà ? Lève-toi, il vaut mieux éviter qu’elle ne débarque ici. Je vais te montrer quelle corvée tu peux faire pour qu’elle te fiche la paix. Crois-moi, elle cherchera toujours un prétexte pour te crier dessus.Je me lève aussitôt et le suis. Avec Junior, nous étions occupés du menage dans la maison comme dans toute la conces
Junior fini enfin de se soulager et sort des toilettes.- JUNIOR : Qu’est-ce que tu fais là-bas, Dilane ? Viens, on y va.Je le rejoins et nous reprenons notre chemin vers la maison.En entrant, nous trouvons tout le monde au salon.- ONCLE : Je vois que tu n’as pas trop de mal à t’intégrer. Junior t’a même déjà contaminé avec sa façon de marcher !-TIFFANY : Il faut savoir qu’ici, on ne rentre pas à la nuit tombée. Qu’est-ce que ces manières là ? Ce n'est pas l’Angleterre ici hein !- JUNIOR : Maman, c’est de moi qu’il s’agit. Je lui ai demandé de venir avec moi quand je suis sorti. Et puis, il n’est que 20 heures, ce n'est pas quand même comme si on était rentré à 1 heure ou 3 heures !- TIFFANY : Junior, sur quel ton me parles-tu ? Tu me prendss déjà pour ta mère ? Je te l’ai déjà dit, non ? Je ressemble à celle là ?- ONCLE : Eeeh ça suffit maintenant ! Qu’est-ce qui te prend de réagir de cette façon ? Tu es folle ?- TIFFANY : Et c’est encore ma faute, n’est-ce pas ? Ton fils me
Je prends place près de lui et il commence à me narrer cette histoire.- ONCLE : Bon, ton père devait avoir dans les 14 ans, puisque moi j’en avais 17. C’était ici même à Kribi. Ton père et moi aimions la pêche. D’ailleurs, notre père était lui-même pêcheur. Nous étions donc sortis un matin très tôt, aux environ de 4 heures, pour aller pêcher en mer sur notre pirogue, offerte par notre père, ton grand-père, paix à son âme. C’était la marée haute. Nous étions en train de lancer nos filets et puis, d’un coup, je n’ai pas compris comment, ni même à quel moment, mais j'ai juste entendu un cri, le cri de ton père. À peine je m’étais retourné que je voyais déjà sa main entrer dans l’eau, et par la suite, plus rien.- DILANE : Comment ça, plus rien ?- ONCLE : Plus rien, c’est-à-dire… Une fois qu’il était entré, il n’est plus ressorti… Comme le ferait quelqu’un qui luttait contre la noyade. L’océan était plutôt devenu calme, avec juste le bruit des vagues. Alors, j’ai rapidement ramé jusqu’à
J’étais là, face à quelque chose dont j’en niais l’existence quelques heures auparavant. C’était à peine croyable.Je me trouvais donc face à une créature que je n’avais jamais vue de ma vie… Ou plutôt si… Mais seulement à l’écran, dans des films de science-fiction.Une femme poisson!Je pouvais apercevoir cette femme avec le corps d’un être humain jusqu’au niveau des reins, et en bas une grosse queue de poisson avec pleines d’écailles qui brillaient… Non, plutôt qui scintillaient.J’en avais déjà souvent entendu parler, mais pour dire vrai, c’était seulement dans le cadre des programmes télévisés. Certes, ma mère m’avait expressément prévenu de ce qui se passe ici et elle m’avait même dit de faire
Ce matin, c'est lundi, l'école a commencé pour moi !Pour une fois depuis mon arrivée, le réveil n'a pas été brutal. Pas de cris matinaux de la femme de mon oncle.Je sors de la chambre de Junior de bonne heure pour aller me préparer et je la croise dans le couloir.-TIFFANY : Hein !? Bonjour, comment tu as dormi ? Tu n'as pas dormi dans ta chambre ?- DILANE : Bonjour, j’ai bien dormi merci. Euh... Non, j'ai dormi avec Junior. On a parlé tard dans la nuit et puis... le sommeil m'a vaincu, tu vois ?!- TIFFANY : Hummmm, d'accord... On ne veille pas tard le dimanche. Dépêche-toi de te préparer.Jusqu'ici, je n'avais jamais eu d'affrontement avec elle, ni même un échange direct. On ne s'était jamais assis pour essayer de parler, même un peu. C’est vrai que ça ne faisait que quelques jours que j’étais ici mais au
Dès le lendemain, j’avais commencé à envisager comment je pourrais lui administrer des soins de guérison. Je savais que les médecins n’avaient pas de réponse, mais je ne pouvais pas rester les bras croisés. En quête de solutions, je me mis à chercher des médicaments plus forts, des crèmes spécialisées, tout ce qui pouvait la soulager. J’avais déjà dépensé une bonne partie de mon salaire dans des produits que les pharmaciens me recommandaient, même si je savais que ça ne la guérirait pas de ce qu’elle avait. Mais au moins, ça lui donnait un peu de répit. Un soir, alors que je lui avais apporté une nouvelle crème et antibiotiques, je disposai les produits sur sa table en les lui présentant. Elle était couchée sur son lit, les draps légèrement froiss&
À la fin de ma journée, je me précipitai au restaurant pour la prendre, mais E-Manuella n’était pas là. Inquiet, je me renseignai auprès du serveur que je croisai. - SERVEUR : Depuis ce matin, elle n’est pas venue ici. Elle a signalé qu’elle se rendait à l’hôpital avant de venir, puis elle a rappelé que ça n’allait pas. Mon cœur s’est serré. Sans hésiter, je décidai de l’appeler dans la même minute.Au téléphone- DILANE : Allô E-Ma, comment tu vas ? - E-MANUELLA : Ho ! Dilane, je suis vraiment désolée, je t’avais même oublié, mais c’est que depuis que je suis rentrée, je me sens très mal. - DILANE : Je suis justement au restaurant, j’ai demandé et on
LA visite d'E-Manuella ce matin là m'avait surpris. En plus de cela, j''étais aussi surpris par toute cette attention qu'elle me portait en plus de la voir aussi contente pour moi.- E-MANUELLA : Monsieur le responsable financier... Ahaha ! - DILANE : Noon je ne suis pas le responsable financier... Juste l'analyste. Dis-je en rigolant. - E-MANUELLA : Ahaha ! En tout cas pour moi c'est la même chose. Félicitation encore pour ton nouveau job.Je la remerciais, un peu gêné par tant d’attention, quand soudain, j’ai remarqué quelque chose d’étrange. Sa tasse de café, posée bien droite sur la table, a commencé à bouger toute seule. C’était subtil au début, comme un léger tremblement. Je restais concentré dessus alors qu'elle échangeait quelques phrases avec ma mère.- E-MANUELLE : Vous avez vraiment une très belle maison madame la mère de Dilane. - MAMAN : Oh merci bien... C'est mon mari qui l'a achété il y a quelques années quand nous arrivions au Came
J'avais réellement été très heureux de revoir E-Manuella, mais encore plus à ce moment là car ça faisait déjà pas mal de temps qu'on ne s'était pas revu. Et je m'entendais très bien avec elle.- DILANE : E-Ma, je suis content de te voir. Mais qu’est-ce que tu fais là ? - E-MANUELLA : Comment ça, qu’est-ce que je fais ici ?! Je savais que tu passais ton entretien aujourd’hui, alors je voulais être la première à entendre la bonne nouvelle. - DILANE : Ah bon… C’est vraiment gentil. Mais malheureusement… - E-MANUELLA : Comment ça, malheureusement ? Qu’est-ce que tu veux dire ? - DILANE : Tu le sauras si tu me laisses terminer. - E-MANUELLA : Orrrh ! Je suis ésolée… Bon, je t’écoute. - DILANE : Ah ! J’ai même perdu mon inspiration, tu m’as coupé… Félicite-moi alors, car je suis le nouvel analyste financier de cette entreprise. Elle fut si heureuse pour moi qu’elle se jeta dans mes bra
Le monsieur était debout, un verre d’eau à la main. D’un geste de son autre main, il m’invita à entrer et à m’asseoir. Ce monsieur était charismatique, imposant même. Rien qu’à le regarder, je me sentis encore plus stressé qu’avant d’entrer. Il s’assit en face de moi, me tendit la main, et je tendis la mienne par réflexe pour le saluer. Nous nous serrâmes la main, mais il me reprit aussitôt. - RECRUTEUR : Moi, je vous exigeais votre CV, jeune homme. Je restai bouche bée. Je n’avais même pas pensé à apporter mon CV. Mon moral chuta encore plus bas, et je baissai la tête, honteux. - RECRUTEUR : Vous n’êtes pas venu avec votre curriculum vitæ ? Je tentai de répondre, mais les mots se coinçaient dans ma gorge. Le recruteur, voya
Je me réveillai en sursaut, assis sur mon lit, le cœur battant. J’inspectai rapidement la chambre, scrutant chaque recoin, mais je ne vis rien. Aucune présence, aucun mouvement. Même l’air semblait immobile, comme si la pièce retenait son souffle. Ce rêve avait semblé si réel, si tangible, que j’avais du mal à croire que ce n’était qu’une illusion. Mais après tant d’années sans incident, pourquoi cela recommencerait-il maintenant ? Je refusais d’y croire. Pour moi, ce n’était qu’un mauvais rêve. Ou peut-être un bon rêve, si je considérais la présence de Kaï-Lani. Pourtant, en me recouchant, je ne pus m’empêcher de repenser à ce qui s’était passé lors de ma course-poursuite. Je repensa également à ces rudes moment à Kribi
Des cris de peur et de détresse, si intenses qu’ils me firent frémir, résonnèrent derrière moi. Je n’osais pas me retourner, mais je sentis que quelque chose avait changé. Les pas de mes poursuivants s’étaient brusquement arrêtés, comme s’ils avaient été happés par l’obscurité elle-même. Je ralentis, haletant, et jetai un regard par-dessus mon épaule. Rien. Personne. Juste un silence oppressant, étouffant, qui semblait peser sur mes épaules. Je scrutai les alentours, m’attendant à voir mes agresseurs surgir de l’ombre, prêts à m’embusquer. Mais il n’y avait rien. Aucun mouvement, aucun son. Seulement cette nuit silencieuse, trop silencieuse. Mon cœur battait à tout rompre, et une sueur froide coulait sur mon front. J’étais seul, mais cette so
Chaque jour, je cherchais désespérément à retrouver la trace de mon père. Depuis mon arrivée à Yaoundé, je n’avais pas réussi à le joindre, et cette absence me rongeait. Lui, qui n’avait jamais voulu être loin de ma mère, refusait maintenant de la voir, de lui parler, ou même d’entendre parler de nous. Chaque tentative pour le contacter se soldait par un échec, et cette distance inexplicable me plongeait dans un mélange de colère et de tristesse. Quand j’avais enfin découvert où il vivait, il avait déménagé le même jour, comme s’il fuyait quelque chose ou quelqu’un. Les raisons de ce changement subit, je les découvrirais tôt ou tard. Mais pour l’instant, je devais me concentrer sur ma mère et sur notre survie. Alors un de ces soirs, comme d’habitude, je rentrais tard après mon service au restaurant. J’avais été payé, et une idée m’avait traversé l’esprit : acheter un petit cadeau à ma mère. Elle en avait tant besoin, un peu de réconfort dans cette période
Après que Junior m’eut expliqué que je ne pourrais plus connaître d’autres filles tant que je serais lié à Kaï-Lani, je lui exprimai mon profond désir de me tenir loin de tout cela. Je ne voulais plus jamais entendre parler de Kaï-Lani ou de quoi que ce soit en lien avec l’océan. Alors, il m’emmena chez une sorte de guérisseur, censé me couper de tous les esprits de l’eau. Sauf que, malgré sa puissance, il ne me garantit rien. - GUÉRISSEUR : J’ai fait ce que j’ai pu. Par contre, je ne te garantis rien. Mais pour l’instant, tu dois respecter les consignes, car… je ne sais pas ce que tu leur as fait, mais ils ont l’air très remontés contre toi. Les consignes n’étaient pas difficiles à suivre. Je comptais les appliquer à la lettre, sans jamais y déroger