Je prends place près de lui et il commence à me narrer cette histoire.- ONCLE : Bon, ton père devait avoir dans les 14 ans, puisque moi j’en avais 17. C’était ici même à Kribi. Ton père et moi aimions la pêche. D’ailleurs, notre père était lui-même pêcheur. Nous étions donc sortis un matin très tôt, aux environ de 4 heures, pour aller pêcher en mer sur notre pirogue, offerte par notre père, ton grand-père, paix à son âme. C’était la marée haute. Nous étions en train de lancer nos filets et puis, d’un coup, je n’ai pas compris comment, ni même à quel moment, mais j'ai juste entendu un cri, le cri de ton père. À peine je m’étais retourné que je voyais déjà sa main entrer dans l’eau, et par la suite, plus rien.- DILANE : Comment ça, plus rien ?- ONCLE : Plus rien, c’est-à-dire… Une fois qu’il était entré, il n’est plus ressorti… Comme le ferait quelqu’un qui luttait contre la noyade. L’océan était plutôt devenu calme, avec juste le bruit des vagues. Alors, j’ai rapidement ramé jusqu’à
J’étais là, face à quelque chose dont j’en niais l’existence quelques heures auparavant. C’était à peine croyable.Je me trouvais donc face à une créature que je n’avais jamais vue de ma vie… Ou plutôt si… Mais seulement à l’écran, dans des films de science-fiction.Une femme poisson!Je pouvais apercevoir cette femme avec le corps d’un être humain jusqu’au niveau des reins, et en bas une grosse queue de poisson avec pleines d’écailles qui brillaient… Non, plutôt qui scintillaient.J’en avais déjà souvent entendu parler, mais pour dire vrai, c’était seulement dans le cadre des programmes télévisés. Certes, ma mère m’avait expressément prévenu de ce qui se passe ici et elle m’avait même dit de faire
Ce matin, c'est lundi, l'école a commencé pour moi !Pour une fois depuis mon arrivée, le réveil n'a pas été brutal. Pas de cris matinaux de la femme de mon oncle.Je sors de la chambre de Junior de bonne heure pour aller me préparer et je la croise dans le couloir.-TIFFANY : Hein !? Bonjour, comment tu as dormi ? Tu n'as pas dormi dans ta chambre ?- DILANE : Bonjour, j’ai bien dormi merci. Euh... Non, j'ai dormi avec Junior. On a parlé tard dans la nuit et puis... le sommeil m'a vaincu, tu vois ?!- TIFFANY : Hummmm, d'accord... On ne veille pas tard le dimanche. Dépêche-toi de te préparer.Jusqu'ici, je n'avais jamais eu d'affrontement avec elle, ni même un échange direct. On ne s'était jamais assis pour essayer de parler, même un peu. C’est vrai que ça ne faisait que quelques jours que j’étais ici mais au
Ne pouvant plus venir dans la chambre, elle s’était mise à me pourchasser. En tout cas, moi je me sentais terriblement pourchasser. Je la voyais dans tout ce qui pouvait refléter mon image: miroir, vitre ou surface de l’eau. Que ce soit à la maison, au collège, en classe ou ailleurs. Même lorsque je buvais de l’eau, en l’espace de quelques secondes, je ne sais pas comment, mais je ressentais sa présence.Sous la douche également le scénario était pareil. Chaque fois que j’étais sous la douche, je ressentais sa présence même si je ne la voyais pas. J’essayais juste d’oublier cette sensation de présence. Car, avec tout ce qui s’était déjà passé grâce à l’intervention de mon oncle, je me disais désormais que tant que: « je ne la vois pas, si ce n’est dans des r
Par mégarde, ou peut-être par oubli, j’avais rompu la barrière que mon oncle avait dressée pour me protéger. Laissant ainsi cette créature mystérieuse entrer dans ma chambre. Honnêtement, j’aurais voulu disparaître, mais je n’avais pas cette capacité. Quel autre choix avais-je, si ce n’était que de rester ? Et cette fois, même crier, je n’avais pas pu tellement sa beauté m’avait laissée sans voix.Je me retrouvais donc seul, face à cette créature des profondeurs, une sirène qui me regardait dans les yeux.Après m’avoir donné son nom avec un sourire radieux, je ressentis comme un apaisement envahir mon corps et mon cœur.On aurait dit qu’un danger s’était éloigné… Mais quand-même, j’avais fait au moins trois pas en arrière.- DILANE : Kaï-Lani, c’est ça ?- KAÏ-LANI : Oui ! C’est ainsi que l'on m'a prénommé.- DILANE : D'a... D'accord... M… Moi, c’est Dilane.- KAÏ-LANI : Hihihi ! Oui, je sais bien déjà qui tu es ! Je savais déjà quell
Je n’avais même pas voulu en parler aux autres. Je me disais que mon refus avait mis fin à cette histoire.Le lendemain, Junior est sorti comme à son habitude. Moi, j’avais refusé de l’accompagner car, comme vous le savez, j’avais un examen en début de semaine. Je suis donc resté à la maison pour réviser.Après un moment, je me suis lassé de mes cahiers et je suis allé m’asseoir dehors, dans le petit salon installé sur la véranda. C’est là que mon oncle m’avait raconté l’histoire de mon père.J’étais assis là, à perdre le temps en prenant un peu d’air, attendant de reprendre mes cahiers, lorsque Marie-Louise est arrivée vers moi accompagnée de quelqu’un.Au départ, je ne fais pas attention à elle, jusqu’à ce qu’ell
Je ne voulais pas laisser passer ce jour sans lui remettre ce bijou. Je suis donc parti sans prévenir pour chercher la maison de cette camarade. Ce ne serait pas une tâche insurmontable. En effet, il arrivait parfois qu’on rentre à pied ensemble avec Junior, et je la voyais souvent entrer dans une maison à deux rues de chez nous. On habitait presque à côté l’un de l’autre.Je me suis rendu à son domicile et j’ai sonné.- Oui, c’est qui ?- DILANE : C’est Dilane.On ouvre le portail et c’est son petit-frère qui sort.- DILANE : Bonsoir, s'il te plaît, tu peux aller dire à Danielle que je suis là ?Bizarrement, son prénom m’était revenu… Danielle.- D’accord… Je vais aller voir. Mais peut-être qu’elle dort hein. Quand elle est rentrée elle semblait vraiment très fatiguée.- DILANE : Non ça va. Je vais l’attendre ici.Son petit frère est allé l’appeler. Je l’attends donc devant leur portail, qu’il a refermé avant de la cher
Cette fois, une fois à la maison, je n'avais pas retrouvé le bijou dans la chambre, même après avoir fouiller de fond en comble ma chambre, je n'ai rien vu. Je m'étais alors mis à ma fenêtre pour regarder l'océan, je croyais m'en être débarrassé même si tout au fond j'avais un mauvais pressentiment et les mots du vieille homme sur la plage me revint. Mais je fis vite de chasser cela de mon esprit.- Merde ! Rien ne peux m'arrriver. Je lui rendu son cadeau, c'esseet finis. Me dis-je pour me rassurer.Nous étions déjà dans l'après midi alors la nuit ne tarda pas à arriver.Cette nuit-là, j’ai fait un rêve étrange, un de ces rêves qui se déroulent dans l’intimité de ma chambre. Alors que je dormais paisiblement, je me suis soudainement réveillé. Kaï-Lani était là, debo
Il entre, il nous regarde puis il me dit :- JUNIOR : Dilane, tu peux venir 1 minute s'il te plaît.En me levant pour suivre Juniorr à l'extérieur, Kaï-Lani me retient par le poignet, elle plonge son regard dans le mien. Je perçois dans son regard la peur. Elle me suppliait de la caché.Une fois dehors lui et moi, il me demanda si j’avais revu Kaï-Lani.- DILANE : Pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe ?- JUNIOR : Je vais t’en débarrasser pour toujours. Et elle ne te fera plus jamais de mal.Il avait l’air sérieux, mais aussi, je me demandais comment il allait faire ça.- DILANE : Comment tu comptes faire ça ? Tu sais la racler qu’elle m’a donné ?- JUNIOR : Ne t’en fait pas pour ça… J’ai bien plus de ressources que tu ne l’imagines… Alors, tu l’as vu oui ou non ?- D
Des milliers de questions se bousculaient dans ma tête, même si, une fois encore, tout était calme. Je me demandais si un jour elle déciderait de m’emporter dans l’eau avec elle pour y rester. Et si à ce moment là, je refusais ? Que ferait-elle ? Je me suis souvenu de l’histoire de mon père que mon oncle m’avait racontée. Tout cela m’inquiétait au plus haut point. Je n’avais d’autre choix que de rester calme et de lui obéir. Je tenais plus que tout à rester en vie, du moins jusqu'à ce que les parents viennent me chercher.Plusieurs jours passent sans qu’il ne m’arrive quelque chose d’anormal, ou même que je le remarque. Mais tout de même, j’étais devenu très méfiant.Et en parlant de méfiance, cette fille de ma classe dont Kaï-Lani avait pris possession, je ne la percevais d&eacu
J’avais tellement mal au corps. N’ayant rien dit à personne, je souffrais en silence dans ma chambre, à chaque mouvement.Soudain, j’entendis ma fenêtre coulisser. Une douce fraîcheur envahit petit à petit l’air de la chambre. Je savais déjà que c’était encore elle.- DILANE : Qu’est-ce que tu me veux encore ? Tu es venue terminer ce que tu as commencé ? Ne te gêne pas.Comme elle ne répondait pas, je finis par me tourner pour la regarder. Elle était assise sur mon lit, sa queue étalée. Lorsque je plongeai mon regard dans le sien, je remarquai qu’elle n’avait plus ce regard furieux, ni même un regard satisfait. Son regard exprimait une profonde tristesse.- DILANE : Tu ne vas pas me faire le coup de celle qui regrette… C’est quoi cette tristesse dans ton regard ? Si tu veux rester plantée
Les dernières menaces de Kaï-Lani ne m’avaient pas tant intimidé que ça, bien qu’elle ait réussi à me faire atrocement peur. Son absence depuis quelques jours me procurait un répit bienvenu, même si un silence pesant m’intriguait davantage.Assis sur mon lit, mes pensées allant vers le bien être de mes parents, mon regard fini par se perdre sur l’immensité turquoise de l’océan, et je ne puis m’empêcher de repenser au bijou de Kaï-Lani. Un flot de questions se bousculait dans mon esprit.« Mais c’est quoi ces foutues histoires de sirènes, de bijou et d’amitié bizarre? » M’étais-je demandé intérieurement.Après ça, je me suis levé et j’ai pris le bijou là où je l’avais caché. Furieux, je me suis dirigé vers la plage et je suis entré dans l’océan. J’ai nagé jusqu’à une certaine profondeur et j’ai crié de toutes mes forces:- DILANE : KAÏ-LANI, JE T’AI DIT QUE JE NE VOULAIS PAS DE TA FOUTUE AMITIÉ ! ALORS, POUR L’AMOUR DE DIEU, FOU-MOI LA PAIX ! F
Le soleil matinal filtrait à travers les volets, caressant mon visage endormi. Mais la douce lumière ne parvenait pas à dissiper les ombres du rêve qui hantait encore mes pensées. La douleur persistante dans mon bras et la présence du bijou de Kaï-Lani là où je m’en étais débarrassé après m’être réveillé étaient des rappels cinglants de la réalité. La nuit avait été agitée, ponctuée de cauchemars et de sueurs froides. La peur et l’incertitude s’emparaient de moi. Dans quel engrenage m’étais-je jeté en ramassant ce simple objet sur la plage?Malgré la nuit difficile, je me suis levé le matin, feignant une nonchalance que je ne ressentais pas. La tête encore lourde de rêves oppressants, j’ai pris le chemin de l’école, l’espr
Cette fois, une fois à la maison, je n'avais pas retrouvé le bijou dans la chambre, même après avoir fouiller de fond en comble ma chambre, je n'ai rien vu. Je m'étais alors mis à ma fenêtre pour regarder l'océan, je croyais m'en être débarrassé même si tout au fond j'avais un mauvais pressentiment et les mots du vieille homme sur la plage me revint. Mais je fis vite de chasser cela de mon esprit.- Merde ! Rien ne peux m'arrriver. Je lui rendu son cadeau, c'esseet finis. Me dis-je pour me rassurer.Nous étions déjà dans l'après midi alors la nuit ne tarda pas à arriver.Cette nuit-là, j’ai fait un rêve étrange, un de ces rêves qui se déroulent dans l’intimité de ma chambre. Alors que je dormais paisiblement, je me suis soudainement réveillé. Kaï-Lani était là, debo
Je ne voulais pas laisser passer ce jour sans lui remettre ce bijou. Je suis donc parti sans prévenir pour chercher la maison de cette camarade. Ce ne serait pas une tâche insurmontable. En effet, il arrivait parfois qu’on rentre à pied ensemble avec Junior, et je la voyais souvent entrer dans une maison à deux rues de chez nous. On habitait presque à côté l’un de l’autre.Je me suis rendu à son domicile et j’ai sonné.- Oui, c’est qui ?- DILANE : C’est Dilane.On ouvre le portail et c’est son petit-frère qui sort.- DILANE : Bonsoir, s'il te plaît, tu peux aller dire à Danielle que je suis là ?Bizarrement, son prénom m’était revenu… Danielle.- D’accord… Je vais aller voir. Mais peut-être qu’elle dort hein. Quand elle est rentrée elle semblait vraiment très fatiguée.- DILANE : Non ça va. Je vais l’attendre ici.Son petit frère est allé l’appeler. Je l’attends donc devant leur portail, qu’il a refermé avant de la cher
Je n’avais même pas voulu en parler aux autres. Je me disais que mon refus avait mis fin à cette histoire.Le lendemain, Junior est sorti comme à son habitude. Moi, j’avais refusé de l’accompagner car, comme vous le savez, j’avais un examen en début de semaine. Je suis donc resté à la maison pour réviser.Après un moment, je me suis lassé de mes cahiers et je suis allé m’asseoir dehors, dans le petit salon installé sur la véranda. C’est là que mon oncle m’avait raconté l’histoire de mon père.J’étais assis là, à perdre le temps en prenant un peu d’air, attendant de reprendre mes cahiers, lorsque Marie-Louise est arrivée vers moi accompagnée de quelqu’un.Au départ, je ne fais pas attention à elle, jusqu’à ce qu’ell
Par mégarde, ou peut-être par oubli, j’avais rompu la barrière que mon oncle avait dressée pour me protéger. Laissant ainsi cette créature mystérieuse entrer dans ma chambre. Honnêtement, j’aurais voulu disparaître, mais je n’avais pas cette capacité. Quel autre choix avais-je, si ce n’était que de rester ? Et cette fois, même crier, je n’avais pas pu tellement sa beauté m’avait laissée sans voix.Je me retrouvais donc seul, face à cette créature des profondeurs, une sirène qui me regardait dans les yeux.Après m’avoir donné son nom avec un sourire radieux, je ressentis comme un apaisement envahir mon corps et mon cœur.On aurait dit qu’un danger s’était éloigné… Mais quand-même, j’avais fait au moins trois pas en arrière.- DILANE : Kaï-Lani, c’est ça ?- KAÏ-LANI : Oui ! C’est ainsi que l'on m'a prénommé.- DILANE : D'a... D'accord... M… Moi, c’est Dilane.- KAÏ-LANI : Hihihi ! Oui, je sais bien déjà qui tu es ! Je savais déjà quell