Je regarde d’un œil distrait les derniers chiffres que m’a rapportés mon assistant. Je dois faire le bilan mensuel des dépenses de la société mais je ne suis pas d’humeur à faire quoi que ce soit ; ces derniers mois ont été très difficiles pour moi et cela se fait ressentir sur mon travail. Je sais que je dois me ressaisir mais je sens que je vais exploser… Je me concentre au maximum pour finir la semaine sans travail en retard.
Je sors enfin du bureau, je peux souffler. Je m’arrête au supermarché pour faire les courses pour le repas du soir… J’arrive à la maison après près de quarante cinq minutes coincée dans les embouteillages de Ngousso.
Je gare ma voiture, vais dans la cuisine sortir les courses et me dirige directement dans la chambre de ma princesse que je retrouve entrain de jouer avec sa nounou.- Merci d’être resté si tard Marie, tu peux t’en aller à présent.- Je vous en prie madame.J’ai demandé à Marie de rester un peu plus longtemps ce soir car j’ai pris du retard au boulot et Keran ne pouvais pas se libérer avant dix-huit heure.Après un bisou rapide à Iana qui ne tarde pas à s’en dormir, je vais troquer mes vêtements contre un pagne et un t-shirt puis direction la cuisine. J’attends le retour de Keran, nous devons avoir une discussion sérieuse.Keran AKWA
Depuis un certain moment je ne comprends le comportement d’Eli, ma femme est distante et elle a l’air perturbée. J’ai demandé à lui parler ce soir, j’espère qu’elle s’ouvrira à moi car je sais que quelque chose la tracasse.
Pour l’instant je suis encore au bureau, nous avons une réunion ce soir donc je serais de retour assez tard à la maison, j’espère que mes trésors seront encore debout…J’arrive enfin à la maison, je suis exténué. Nous avons fini plus tard que prévu du coup je trouve que mes femmes sont endormies je fais un bisou rapide à Iana et vais dans notre chambre ; Eliane est magnifique, les années ne la rendent que plus belle.Je prends ma douche et vais ranger les assiettes qu’elle a disposé sur la table ; je n’ai pas très faim.Je sens la situation m’échapper, j’ai l’impression que mon couple me file entre les doigts, je ne maitrise plus rien.
Eliane est distante et à peur quelque chose mais je n’arrive pas à savoir ce que c’est. Je me suis dit à un moment qu’elle voyait quelqu’un mais j’ai vite sorti cette idée de ma tête, elle ne ferait jamais cela.Je m’endors le cœur lourd avec la ferme intention de régler ce problème demain.Eliane AKWAJe sens ses mains se balader sur mon corps et je me crispe ; j’ai un sentiment de répulsion injustifié vis-à-vis de lui. Il se met au-dessus de moi et me couvre de baisers, je sens sa virilité grandissante contre mon bas-ventre. J’ai envie de me soustraire à cette activité matinale mais je l’ai trop longtemps privé de mon corps. J’ouvre les yeux et mon regard se plonge instantanément dans le sien ; je lis de l’appréhension dans son regard et je me rends compte que j’ai vraiment foutu n’importe quoi ces derniers mois. Je sers les dents et le laisse me faire l’amour avec toute la délicatesse dont il a toujours fait preuve.Une fois terminé je le laisse et vais prendre une douche ensuite, je vais dans le dressing et met un jogging et un t-shirt. Je sors de la chambre et vais prendre Iana qui s’est réveillé sous le regard pesant de Keran.Keran AKWAJe ne comprends pas, je ne sais pas à quel moment les choses ont changé à ce point. J’ai senti ma femme ailleurs, elle qui a toujours été très friande de nos moments d’amour. Il faut vraiment que je lui parle…
Je vais me doucher et je la retrouve dans la chambre de notre fille.-Amour, on peut parler ?-Je t’écoute, dit-elle sans me prêter la moindre attention.-Waouh ! tu t’entends me répondre ? Quand en sommes-nous arrivés là ?-…-Tu te rends compte qu’on se perd ? Je ne te reconnais plus baby.-Je suis désolé chéri, j’ai trop de pression au boulot en ce moment.-Et tu trouve que c’est une raison d’être aussi froide avec moi ?-Je te demande pardon bébé…Je vois ses yeux se remplir de larmes, je déteste la voir si mal, je vais la prendre dans mes bras et je la serre aussi fort que possible. Je ramène son visage vers le mien, lui fait un bisou sur le front et resserre mon étreinte…Nous passons un très bon moment en famille, entre la sortie au parc puis au glacier, nous nous sommes vraiment amusés.Eliane AKWANous sommes rentrés exténués hier soir, juste le temps d’une douche rapide pour la petite et nous, nous nous sommes tous endormis dans notre chambre.J’ouvre paresseusement les yeux ; je n’ai aucune envie de me lever du lit mais je n’ai pas vraiment le choix, nous devons nous préparer pour le culte. Je réveille Keran et Iana ; nous allons prendre le petit déjeuné puis nous nous empressons de sortir de la maison afin de ne pas être en retard.J’écoute religieusement la prédication qui semble m’être directement adressée. Le pasteur parle de l’amour, il évoque les conséquences d’un mauvais mariage (il définit ici un mauvais mariage, comme une alliance qui a lieu dans les mauvaises conditions et pour de mauvaises raisons.) et nous exhorte à bien choisir nos partenaires car toute une vie c’est trop long pour la vivre avec quelqu’un que l’on n’aime pas. A ce moment, je sens mon cœur se nouer et les larmes me monter aux yeux, je revois comme un flash la scène qui s’est déroulée trois mois plutôt…
J’étais à Maroua pour un séminaire organisé par notre société et je suis tombée sur lui, il n’a pas changé je dirais même que les années écoulées ne l’ont rendu que plus beau.
Apparemment, il séjourne dans l’hôtel où se tient la conférence. J’ai essayé de l’éviter au maximum, je ne su à quel moment il m’a repéré mais déjà il était devant moi près à déterré des sentiments qui n’auraient jamais dû naître.-Eliane. Fit-il d’une voix suave qui n’eût pour seul effet que de me faire frissonner.-Charles… ce fut la seule chose que je puisse dire à cet instant-Que fais-tu ici ? Waouh, ça fait tellement longtemps.-Je suis ici pour une conférence. Fis-je en essayant de me dérober. Il me saisit par le bras et je me retrouvais nez à nez avec lui, nos respirations se mêlant entre elles. Son odeur, ses yeux, tout de lui me ramène à des années plus tôt, à la réalité des sentiments que j’ai tant bien que mal essayé d’effacer ces dernières années.-Tu me sembles bouleversée Eli. Dit-il en me caressant la joue.Je prends une grande inspiration avant de répondre certes sans aucune conviction mais avec fermeté.-Je ne suis pas bouleversée, je ne comprends juste pas la proximité que tu installes entre nous après tant de temps. Je suis mariée et toi également donc que sur cette base chacun de nous garde une distance considérable face à l’autre.-Tu ne crois pas toi-même à ce que tu dis.-Il ne s’agit pas de croire à quoi que ce soit mais d’agir de manière responsable. Sur ces mots je m’éloigne de lui le plus rapidement possible et vais me réfugier dans ma chambre.Une fois que j’y suis j’explose, toutes les émotions que j’ai refoulées les six dernières années sont remontées en une fraction de seconde.Charles est un homme que j’ai rencontré il y a six ans de cela. Dès le début je savais qu’il était marié mais il y avait entre nous une alchimie que je ne saurais décrire. Je ne su à quel moment j’en suis tombé amoureuse mais avant que je ne m’en sois rendu compte je ne pouvais plus me passer de lui. Notre liaison a duré un peu plus d’un an. Avec Charles tout était décuplé, cet homme je l’aimais plus que ma vie. Il a su me faire me relever après une relation que je dirais toxique. Ma vie a repris des couleurs grâce à lui, mon corps le réclamait et mon cœur ne battait que pour lui. J’ai essayé le plus longtemps possible d’éviter d’aborder le sujet de son mariage mais la réalité m’étouffait, elle était trop pesante. Ça me rendait folle de savoir que je le partageais avec une autre… J’ai décidé de lui parler et de le confronter ; il devait faire un choix, soit moi, soit sa femme. Il ne pouvait nous avoir toutes les deux.A chaque fois il se dérobait. Etait-ce la peur ou juste que je ne méritais pas un tel sacrifice ? Je lisais de l’amour dans ses yeux mais les actes ne suivaient pas ; j’ai tout fait pour m’éloigner de lui mais mon amour était grandissant. C’est à cet instant que Keran est entré dans ma vie, il a été la perche que me tendait la vie pour sortir de cet engrenage dans lequel je m’étais empêtré et pourtant, je n’arrivais pas à oublier Charles… j’ai laissé Keran entré dans ma vie, plus le temps passait et plus il prenait de l’espace mais mon cœur est malheureusement resté fermé.Les années sont passées tellement vite et la demande de Keran était la suite logique de quatre années d’une relation comme la notre ; mais j’avais un mauvais pressentiment, je ne devais pas ma marier, je savais que je n’étais pas amoureuse de lui et le fait de revoir Charles aujourd’hui m’a fait me rendre compte que je n’ai jamais pu l’oublier…C’est la jeune fille tenant le panier des offrandes qui me sort de ma rêverie. Je me reconnecte à l’ambiance de la salle jusqu’à la fin du service.Charles MOUTOMBAJe soupire et essaye tant bien que mal de me concentrer sur les dossiers qui sont devant moi.Je suis allé à Maroua il y a trois mois pour souffler car l’ambiance à la maison devenait pesante, j’avais besoin d’espace. Contre toute attente, je l’ai revu. Ça m’a fait comme un électrochoc ; depuis six ans je n’ai pas vraiment eu de nouvelle d’elle…Eli et moi nous sommes rencontrés dans un restaurant où j’allais habituellement, ce fût la première fois que je voyais une femme aussi… aussi attirante. Je ne puis dire qu’elle soit la femme la plus belle que j’ai jamais vu mais je peux affirmer qu’elle avait quelque chose que je ne saurais cerner jusqu’à ce jour. Moi qui ai toujours été contre l’infidélité, je me suis retrouvé entrain de parler à cette
Camille MOUTOMBACe soir encore je vais dîner seule, Charles est rentré et est directement allé dans sa chambre. Oui sa chambre car nous ne partageons plus le même lit depuis des années.Quand je repense à nos débuts je me rends compte que nous sommes passés à côté de quelque chose. Charles et moi étions le couple parfait, je l’aimais plus que tout. Il était l’homme idéal, toujours à l’heure à la maison, il n’a jamais découché et je n’ai jamais suspecté qu’il puisse me tromper… Ceci n’était valable que les cinq premières années de notre union car après cela, tout à changé ; je ne reconnaissais plus mon mari.J’ai passé une année à faire des jeûnes et des prières pour le faire revenir à de
* Inconnu- Je la déteste. Dis-je en jetant le verre que je tiens à la main contre le mur.- Du calme chérie, ce n’est que partie remise.- Non je refuse un autre échec, comment fait-elle ?- Elle a beaucoup de chance mais avec ce que j’ai prévu cette fois ci elle n’aura aucun moyen de s’en sortir.- Comment ? Dis-m’en plus. Fis-je curieuse.- Eh bien, je me suis procuré ceci. Dit-elle en me montrant un flacon contenant un liquide suspect.- Qu’est-ce que c’est ?- Il s’agit d’un poison lent qui agit sans laisser de trace et sans causer de soupçons. Il s’attaque essentiellement au foie et aux poumons. Il faudrait juste parvenir à lui administrer trois gouttes de ceci sur une durée de six mois.- Waouh ! Je suis subjuguée par tant de perversité.- Que veux-tu ? Cette fil
Eliane AKWAÇa fait une semaine comme nous sommes rentrés. J’ai tout fait pour ne pas penser à Charles tout le long, ce n’était pas évident mais j’ai fait au mieux.Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec Ange. Nous devons parler de ce qui se passe dans ma vie ces derniers mois. Elle est mon amie et par conséquent, connait toute l’histoire depuis le début. Elle a toujours été de bon conseil, elle sait m’écouter et s’abstient à chaque fois de tout jugement. Honnêtement c’est la seule personne à qui je puisse parler de mes problèmes ; je me vois mal dire à ma mère que je suis amoureuse d’un homme autre que mon mari qui de sur quoi est marié.Après quelques minutes de route, je suis chez elle. Je la trouve devant un plat de pommes pilées (repas typique de
Eliane AKWAJe termine le boulot ce soir et décide de m’arrêter dans un restaurant pour manger. J’hésite entre prendre le repas à emporter et dîner sur place ; finalement, je me décide à prendre mon repas dans le restaurant.Keran a dû voyager pour son travail ; une mission de trois mois et j’ai laissé Iana chez ma mère du coup je suis seule à la maison donc pas besoin de faire la cuisine.J’entre dans le restaurant, m’installe à une table et consulte le menu. Un serveur vient vers moi et prend ma commande. En attendant d’être servie, je prends mon téléphone et check les messages que j’ai reçus ; j’en ai un de Keran, il m’envoie une photo de lui avec pour légende “regarde à quel point l’homme est beau“. Je ris à la vue de ce message et je lui répon
Keran AKWAJe suis devant mon ordinateur entrain de me casser la tête afin de déterminer la meilleure stratégie à adopter pour contenter les potentiels collaborateurs. Au bout d’une heure à tourner en rond je décide d’appeler Eliane pour lui demander conseil.** Appel téléphonique **-Coucou ma puce.-Ça va ? tu n’as pas bonne mine. Demande-t-elle inquiète.-Ne t’en fait pas trop pour moi. Tu sais que lorsque je ne vous ai pas prêt de moi je ne fais que travailler.-Et je t’ai dit maintes fois de lever le pied, tu dois pouvoir te reposer…-Je sais amour, je sais mais ce n’est pas pour cela que je t’ai appelé. La coupe-je voyant qu’elle se met en colère.-Hum ok et c’est quoi le problème ?Je bloque sur un projet. En fait nous aurons à fai
Aimée KOUAMJe me dépêche de me rendre à l’hôpital. Cela fait deux jours que maman m’a appelé pour me dire que ma sœur se trouve entre la vie et la mort. Depuis lors, les appels fusent de partout me demandant pourquoi, moi, son unique sœur ne suis pas encore à son chevet. J’ai fais fi de toutes les remarques stupides qui m’ont été faites ; non mais, à quoi ils s’attendaient ? A ce que je lâche mon directeur de thèse parce que la princesse a des problèmes ? J’avais deux jours à Edéa et je les ai faits sans stress maintenant je dois me rendre à l’hôpital et faire semblant d’être touchée par la situation… J’en ai déjà des maux de tête.-Kouam, Kouam, Kouam, je t’ai appelé combien de fois ? Ça fait deux jours que ta s&oeli