MaëlysL’air est chargé d’une tension électrique quand je pousse la porte du club. Une chaleur trouble glisse sur ma peau nue sous ma robe noire. Il y a quelque chose d’interdit ici, un parfum d’obsession qui s’insinue sous ma peau avant même que je ne l’aie vu.L’invitation est arrivée il y a une semaine. Une simple carte noire, sans nom, sans adresse. Juste une phrase : « Viens si tu l’oses. »Et me voilà, devant ce lieu hors du temps.La musique est sourde, un battement profond qui vibre dans ma cage thoracique. Tout autour de moi, des silhouettes élégantes, des regards brillants d’un désir voilé. Rien de vulgaire, tout est maîtrise, contrôle, rituel. Ce n’est pas un club ordinaire. Ici, le plaisir a ses règles.Je déglutis. Je ne suis pas censée être là. Moi, avocate redoutée, toujours impeccable, insaisissable. Mais il y a cette brûlure en moi. Un manque que je ne saurais nommer.Et lui.Je le sens avant même de le voir.Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale. Une pr
MaëlysJe suis toujours là.Je le sais, il le sait. Il y a un frisson dans l’air, quelque chose d’invisible qui me lie à Aleksandr et me pousse en avant alors que mon esprit hurle que je devrais fuir. Mais mes pieds restent ancrés au sol, mes mains tremblent imperceptiblement le long de mon corps.Il me regarde comme un prédateur observant une proie qui hésite encore entre la fuite et la soumission. Un léger sourire effleure ses lèvres.— Tu as fait ton choix.Je frémis sous la certitude de sa voix. Il ne pose pas de question. Il énonce un fait.Il s’éloigne, contourne lentement le canapé et s’assoit, s’installant avec une maîtrise absolue. Ses jambes s’écartent légèrement, ses doigts tapotent l’accoudoir du bout des ongles.— Déshabille-toi.Mon souffle s’arrête net.— Quoi ?Aleksandr ne répète pas. Il attend. Il veut voir comment je vais réagir.L’adrénaline pulse dans mes veines. Un mélange d’excitation et de terreur m’empoigne la poitrine.— Tu es fou si tu crois que je vais obéi
MaëlysLa porte claque derrière moi.L’air est plus épais ici. Chargé de quelque chose d’invisible, une tension sourde, une promesse qui s’étire dans le silence. Je ne bouge pas.Aleksandr non plus.Il est devant moi, plus grand, plus menaçant dans cette lumière tamisée. Ses yeux sont des ombres d’acier, fendus d’un éclat carnassier.— Regarde autour de toi.Je lève les yeux, mon souffle suspendu.La pièce est vaste, élégante. Mais ce n’est pas une chambre. Ce n’est pas un salon.C’est autre chose.Un monde régi par ses propres lois.Des drapés de velours noir, des bougies qui jettent des lueurs dorées sur le bois sombre. Une odeur de cuir, de cire et d’encens flotte dans l’air.Je repère une croix de Saint-André contre le mur, des anneaux fixés au plafond, des lanières de satin nouées sur un fauteuil aux accoudoirs élargis.Mon cœur rate un battement.— C’est ici que tu brises celles qui te plaisent ?Aleksandr s’avance, sa main frôlant le dossier d’un siège capitonné.— Celles qui l
MaëlysLe silence est un piège qui se referme sur moi.Aleksandr se tient derrière moi, son souffle effleurant ma nuque. Nos regards se croisent dans le reflet du miroir, et je vois exactement ce qu’il veut me montrer.Moi.Moi, cambrée sous sa main, mes hanches saisies par ses doigts possessifs. Moi, la respiration erratique, le corps figé entre la fuite et l’abandon. Moi, captive d’un jeu dont je ne connais pas encore les règles.— Tu comprends maintenant ? murmure-t-il.Je déglutis avec peine.— Qu’est-ce que je suis censée comprendre ?Aleksandr esquisse un sourire. Il relâche doucement ma taille, et ses doigts remontent le long de mon bras, paressent sur la courbe de mon épaule nue.— Ce que je fais de toi, dit-il enfin.Sa voix est un fil de soie et d’acier.Il me veut façonnée. Modelée. Il veut laisser son empreinte sur moi, une marque invisible qui ne s’efface pas.Je secoue la tête, brisant notre reflet d’un battement de cils.— Je ne suis pas une œuvre, Aleksandr. Ni un obje
MaëlysL'obscurité m'enveloppe, absolue. Le bandeau sur mes yeux est un mur infranchissable, un voile entre moi et le monde. Entre moi et lui.Aleksandr ne parle pas. Il laisse le silence faire monter l'attente, étirer chaque seconde jusqu'à ce qu'elle devienne insoutenable.Je retiens mon souffle.Puis, un frôlement. À peine un effleurement sur ma peau nue.Je tressaille.Il ne dit rien.Ses doigts glissent sur ma clavicule, tracent un sillage brûlant sur ma peau échauffée. Puis ils disparaissent.Je fronce les sourcils.Une seconde. Deux.Rien.Puis… un claquement. Léger. Comme un avertissement.Mon ventre se contracte.— Sens-tu cette attente, Maëlys ? murmure-t-il, sa voix un murmure contre mon oreille.Je hoche la tête.Un ricanement bas.— Je vais t’apprendre à la savourer.Un nouveau contact. Plus ferme cette fois. Le cuir souple d’une lanière caresse la courbe de mon sein, suit la ligne de ma hanche.Puis il s’éloigne.Le silence revient, pesant, électrique.J’attends.Une sec
MaëlysLa soie du bandeau glisse lentement de mes yeux, et la première chose que je vois, c’est lui. Aleksandr.Il me regarde comme si je lui appartenais déjà, comme si chaque parcelle de mon corps portait son empreinte.Je frémis.— Debout.Ma respiration s’accélère. Mes muscles sont engourdis, marqués par le cuir. Mais je ne discute pas. Je me redresse, nue et vulnérable sous son regard d’acier.Un silence. Il me jauge. Savoure ma soumission.Puis il fait un pas vers moi.Son doigt trace une ligne brûlante entre mes seins, s’attarde sur ma hanche. Il effleure, provoque, attise.Je tremble.Aleksandr sourit. Lentement, dangereusement.— Tu aimes ça, Maëlys.Ce n’est pas une question. C’est une vérité qu’il m’impose.Je ne réponds pas.Je ne peux pas.Son regard s’assombrit.— À genoux.Mon ventre se serre.Je pourrais dire non. Lui tenir tête. Reprendre le contrôle.Mais mes jambes plient avant même que mon esprit ne prenne une décision.Je suis là, à genoux devant lui.Aleksandr pen
MaëlysLe silence vibre d’attente.Je suis toujours contre le mur, les joues brûlantes, la peau marquée par la morsure du cuir. Chaque coup a laissé une empreinte invisible, une ligne incandescente sur mon corps et dans mon esprit. Je respire profondément, mais l’air lui-même semble chargé de lui.Aleksandr est là. Juste derrière moi. Présence imposante, inébranlable. Je sens la chaleur de son souffle sur ma nuque, la tension dans ses muscles. Il me regarde, m’évalue.— Relève-toi.Sa voix est basse, rauque.Je me redresse, mes jambes légèrement tremblantes sous l’intensité de ce qu’il vient de faire. Mais je ne vacille pas. Je refuse d’être faible devant lui.Je sens ses doigts remonter lentement le long de mon bras, traçant un frisson sur ma peau. Puis, sans prévenir, il attrape mon menton et me force à le regarder.Ses yeux. Brasiers glacés.— Regarde-moi, murmure-t-il.Je le fais.Il scrute mon visage, cherche quelque chose. Un signe d’hésitation ? Une peur ?Je n’en montre aucune
AleksandrMaëlys est encore étendue sur le lit, la peau marquée de rouge, les poignets liés par la soie. Sa poitrine se soulève rapidement, son souffle court, les pupilles dilatées. Je pourrais la contempler ainsi des heures, à la lisière de l’abandon, entre douleur et extase. Mais ce n’est pas assez. Pas encore.Je veux qu’elle se perde complètement.— Ouvre la bouche, ordonné-je d’une voix rauque.Ses lèvres s’entrouvrent légèrement, hésitantes, comme si elle anticipait déjà ce qui allait suivre. Je glisse lentement deux doigts entre elles, explorant la chaleur humide, la douceur de sa langue. Ses paupières papillonnent, et son regard accroche le mien, suppliant et rebelle à la fois.— Bonne fille, soufflé-je en appuyant légèrement.Elle gémit autour de mes doigts, et l’idée qu’elle se soumette ainsi, après m’avoir défié, m’électrise. Mais je ne suis pas prêt à lui donner ce qu’elle désire. Pas si vite.Je retire mes doigts, traçant la courbe de son menton du bout de l’index.— Dis-
AleksandrJe la tiens contre moi, mes bras autour de son corps comme un verrou, une garde, un refuge. Même si son souffle calme et régulier me dit que je l'ai déjà conquise mille fois ce soir, il n'y a pas assez de conquêtes. Ce n'est jamais suffisant. Ce ne le sera jamais. Je veux la refaire mienne, encore et encore. La ravir, la brûler dans une autre réalité où il n'existe qu'elle et moi, là où le temps se suspend, là où rien n'échappe à notre étreinte.Maëlys respire lentement, paisible, mais je vois la tension qui subsiste dans ses doigts, qui s'accrochent à la nuque de mon dos comme si elle craignait de me perdre, d'une manière ou d'une autre. Pourtant, c'est moi qui suis pris au piège. Prisonnier de sa chaleur, de sa lumière, de cette âme pure et tumultueuse qui fait naître en moi des ténèbres que je ne connaissais même pas. Chaque seconde, je me sens dévoré, aspiré par cette énergie qu'elle dégage. Une énergie que je veux, que j'ai besoin de contrôler, de faire mienne, à tout p
MaëlysJe flotte entre deux mondes, suspendue entre la douceur brutale de ses gestes et le chaos incandescent qu’il a semé en moi.Chaque respiration me coûte, chaque battement de cœur résonne comme un rappel : il est partout.En moi. Sur moi. Autour de moi.Aleksandr ne relâche pas son étreinte.Ses bras sont un piège, un refuge.Sa main large caresse lentement le creux de mon dos, dessinant des cercles lents, possessifs, comme pour imprimer davantage sa présence dans ma chair, dans mon souffle, dans mon sang.— Tu es à moi, Maëlys. Plus rien d’autre ne compte.Sa voix vibre contre ma peau, grave, implacable, et je sens sa promesse me traverser de part en part.Je ferme les yeux, m’accrochant à lui comme on s’accroche à l’air quand on se noie.Je veux disparaître en lui. Devenir sienne dans une fusion irrévocable.Il se redresse légèrement, m’obligeant à relever le visage vers lui, sa poigne douce mais autoritaire sous mon menton.Ses doigts effleurent la trace invisible qu’il a lais
MaëlysLa nuit semble se refermer sur moi, lourde et suffocante, comme un voile de ténèbres prêt à m’engloutir. Chaque bruit résonne à l’intérieur de moi avec une acuité insupportable : le frôlement du tissu, le craquement du parquet sous ses pas, le froissement de sa respiration. L’air lui-même paraît chargé de son autorité, de son emprise invisible, et je n’ai plus aucune échappatoire.Aleksandr me dévisage sans ciller. L’ombre de son sourire flotte sur ses lèvres, fine, arrogante, un avertissement autant qu’une promesse. Son regard est une lame : il dissèque mes résistances, fouille mes failles, grave sa domination jusque dans les recoins les plus obscurs de mon être.— À genoux.Le murmure fend l’air comme un coup de fouet. Pas une hésitation dans sa voix. Pas de place pour le doute.Je m’exécute, mes jambes cédant sous la force de son ordre autant que sous la tension brûlante qui vrille mon ventre. Le sol glacé mord la peau tendre de mes genoux, mais je n’y prête aucune attention
MaëlysLe silence dans la salle est pesant. Tous les regards sont braqués sur nous. Aleksandr avance d’un pas assuré, me tenant fermement par le poignet. Je pourrais reculer, protester, mais il le sait autant que moi : je ne le ferai pas.Le collier autour de mon cou serre un peu plus mon souffle, non pas par sa matière, mais par tout ce qu’il représente. Un engagement tacite. Une soumission revendiquée.Nous atteignons le centre de la salle. Aleksandr se retourne lentement vers moi, ses prunelles sombres m’avalant toute entière.— Déshabille-toi.Un frisson glacial me traverse. Mon cœur s’emballe, et mon esprit vacille entre défi et obéissance.— Ici ?Son sourire est lent, carnassier.— Ici.Autour de nous, des murmures s’élèvent, une tension palpable enserre l’air. Je sens chaque regard peser sur moi, chaque respiration suspendue.Aleksandr attend. Il ne répétera pas son ordre.Mes doigts tremblent légèrement lorsque je fais glisser la fermeture de ma robe. Le tissu glisse sur ma p
MaëlysLa chaleur du club pulse encore sur ma peau alors qu’Aleksandr m’entraîne hors de la salle. Sa main ferme enserre mon poignet, son emprise indiscutable, possessive. Derrière nous, les murmures persistent, témoins silencieux du spectacle auquel ils viennent d’assister.Mon corps est encore engourdi du jeu qu’il a imposé, de la fièvre qu’il a attisée sans jamais m’accorder la délivrance. Il m’a exposée à son pouvoir, à son désir, sans jamais me libérer. Et maintenant, alors que nous pénétrons dans l’ascenseur qui mène à son bureau, je sens la tension se resserrer autour de nous comme un piège.Les portes se referment.Aleksandr presse un bouton, et d’un geste brutal, il me plaque contre la paroi de l’ascenseur.— Tu as aimé jouer avec moi ce soir ? Sa voix est un murmure dangereux contre mon oreille.Je suis à bout de souffle, mon corps tendu d’un désir douloureux.— Réponds, Maëlys.Je le regarde, les lèvres entrouvertes, la respiration hachée.— Oui, Monsieur.Ses yeux s’illumi
MaëlysIl s’approche lentement, son ombre m’enveloppant, sa chaleur me consumant. Ses doigts effleurent mon poignet, puis remontent lentement le long de mon bras. Chaque contact est une promesse silencieuse, une mise en garde autant qu’une provocation.— Tu comprends ce que tu es en train de provoquer, murmure-t-il contre mon oreille.Je ferme les yeux un instant, savourant le frisson qui me traverse. Oui, je comprends. Et je l’ai voulu.D’un geste précis, il m’attire contre lui, son corps fermement ancré au mien. Il ne parle pas tout de suite. Il attend que je cède, que je laisse tomber cette dernière résistance, ce semblant de contrôle que je prétends encore posséder.Et quand enfin je relâche un soupir tremblant, il agit.Sa main s’empare de ma nuque, sa prise ferme mais maîtrisée. Son autre main glisse sur ma hanche, puis s’arrête juste là où il sait que l’attente devient insoutenable.Mon corps s’enflamme sous son autorité.Son souffle est chaud contre ma peau lorsqu’il murmure :
MaëlysLe silence dans le club est pesant, chargé d’une tension qui fait vibrer l’air autour de moi. Je suis toujours à genoux, mon souffle court, mon cœur cognant contre ma cage thoracique. Aleksandr me domine de toute sa hauteur, son regard d’acier rivé sur moi, impénétrable. Autour de nous, les spectateurs retiennent leur souffle. Ils attendent.Je le sens, cette attente. Cette fascination trouble qui flotte dans la pièce.Mais il n’y a que lui qui compte.Il se penche, ses doigts effleurant ma joue, une caresse aussi douce qu’insidieuse. Puis, sans prévenir, il agrippe ma nuque, m’obligeant à lever la tête plus haut. Son emprise est implacable, possessive.— Je t’ai prévenue, murmure-t-il.Je frémis.— Je t’ai laissé jouer avec mes limites, tester jusqu’où tu pouvais aller.Sa voix est un murmure tranchant.— Mais maintenant, c’est à mon tour de te rappeler où est ta place.Il se redresse lentement et me contemple comme une œuvre qu’il s’apprête à modeler selon sa volonté.— Relèv
MaëlysLe feu est sous ma peau, dans mes veines, dans chaque respiration saccadée qui m’échappe. Un poison lent, insidieux, qui me consume de l’intérieur. Aleksandr m’a laissée ainsi, suspendue au bord du précipice, enchaînée à mon propre désir.Et lui… il reste là, impassible, installé dans son fauteuil, un verre de whisky à la main. Il me contemple, savoure mon tourment, avec cette lueur cruelle dans ses yeux clairs.— Tu as voulu jouer, Maëlys. Mais as-tu seulement mesuré les conséquences ?Sa voix est un murmure grave, un piège dans lequel je suis déjà prise.Je me mords la lèvre, lutte contre la chaleur qui pulse dans mon ventre.— Je…Rien ne sort.Je suis incapable de formuler la moindre réponse. Parce qu’il a déjà gagné. Parce qu’il le sait.Aleksandr pose son verre sur la table, lentement, délibérément. Puis, il tend une main vers moi.— Viens ici.Chaque muscle de mon corps semble se contracter. Je titube presque, mes jambes faibles sous l’effet du désir, de l’attente insout
MaëlysLe souffle court, je reste allongée dans le lit, la chaleur d’Aleksandr encore imprimée sur ma peau. Tout mon corps est marqué par lui, par sa force, par son emprise. Pourtant, ce n’est pas ça qui me trouble le plus.C’est ce qu’il vient de m’arracher. Ces mots que j’ai prononcés."Je t’appartiens."Je pourrais prétendre que ce n’était qu’un moment de faiblesse. Que c’était sous l’effet de son corps contre le mien, de la manière dont il m’a possédée encore et encore jusqu’à me faire perdre toute notion de temps et d’espace.Mais ce serait un mensonge.Aleksandr est debout, face à la fenêtre, torse nu, un verre de whisky à la main. Sa silhouette est baignée par la lumière tamisée de la nuit.Il est parfait.Et dangereux.— Repose-toi.Son ordre claque dans le silence. Il ne se retourne même pas. Il sait que je suis en train de le fixer, que mon esprit est en train de se tordre sous le poids de ce que nous sommes en train de devenir.Je me redresse lentement, le drap glissant sur