Maëlys
L’air est chargé d’une tension électrique quand je pousse la porte du club. Une chaleur trouble glisse sur ma peau nue sous ma robe noire. Il y a quelque chose d’interdit ici, un parfum d’obsession qui s’insinue sous ma peau avant même que je ne l’aie vu.
L’invitation est arrivée il y a une semaine. Une simple carte noire, sans nom, sans adresse. Juste une phrase : « Viens si tu l’oses. »
Et me voilà, devant ce lieu hors du temps.
La musique est sourde, un battement profond qui vibre dans ma cage thoracique. Tout autour de moi, des silhouettes élégantes, des regards brillants d’un désir voilé. Rien de vulgaire, tout est maîtrise, contrôle, rituel. Ce n’est pas un club ordinaire. Ici, le plaisir a ses règles.
Je déglutis. Je ne suis pas censée être là. Moi, avocate redoutée, toujours impeccable, insaisissable. Mais il y a cette brûlure en moi. Un manque que je ne saurais nommer.
Et lui.
Je le sens avant même de le voir.
Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale. Une présence puissante, hypnotique. Je lève les yeux… et je le trouve.
Aleksandr.
Il est assis, jambes écartées, parfaitement à l’aise, comme un roi dans son royaume. Grand, dangereux, son regard noir m’absorbe tout entière. Un sourire effleure ses lèvres quand il me voit figée sur place.
J’aurais dû fuir.
Mais je n’ai jamais été sage.
Je m’avance.
— Tu es venue.
Sa voix est un frisson sur ma peau. Grave, lente, un murmure qui me lie déjà à lui.
— Je suis curieuse.
Un sourire plus large. Il se lève, s’approche, et je me rends compte trop tard que je suis incapable de reculer. Il est trop proche. L’odeur de son parfum, la chaleur de son corps.
— Curieuse… ou en manque ?
Je suffoque sous l’arrogance.
— Et toi, tu crois pouvoir tout contrôler ?
Son sourire s’efface. Une ombre traverse ses traits. Il lève une main… et frôle ma mâchoire du bout des doigts. Mon cœur explose dans ma poitrine.
— Je contrôle tout, Maëlys.
Sa main descend lentement, glissant sur mon cou. Pas une caresse. Une prise. Une menace.
Ma respiration s’accélère.
— Je te l’ai dit, Aleksandr, je ne suis pas faite pour obéir.
Ses doigts se resserrent légèrement. Mon souffle s’emballe. Il s’amuse.
— On verra.
Il relâche sa prise, juste assez pour me donner l’illusion d’un choix.
— Suis-moi.
J’ai une seconde pour reculer. Une seconde pour fuir.
Je ne bouge pas.
Aleksandr sourit. Il savait déjà que je dirais oui.
Maëlys
Le couloir est sombre, éclairé par des lanternes suspendues. Chaque pas que je fais résonne dans le silence. Aleksandr marche devant moi, imposant, sûr de lui, sans même vérifier si je le suis toujours. Il sait. Il sait que je le suis.
Je pourrais faire demi-tour. J’aurais dû. Mais je ne le fais pas.
Quand il pousse une porte sur la droite, un frisson glisse le long de ma colonne vertébrale. Il s’efface pour me laisser entrer.
J’hésite.
Son regard, brûlant, m’ancre sur place.
— Tu as peur ?
Je lève le menton, défiante.
— Non.
Mensonge.
Un sourire léger étire ses lèvres. Il referme la porte derrière moi.
La pièce est vaste, luxueuse, feutrée. Un salon privé, aux murs de velours sombres. Un canapé en cuir noir, un bar discret, une lumière tamisée. Rien d’effrayant. Rien qui ne justifie le tremblement imperceptible de mes doigts.
Sauf lui.
Aleksandr s’appuie contre le dossier du canapé, croisant les bras, m’observant en silence. Il aime ça. Il aime voir mon hésitation, mes respirations trop courtes. Il joue avec mon attente, il me laisse me perdre dans ce moment suspendu.
— Bois quelque chose ?
Je secoue la tête. Il n’insiste pas.
— Tu n’es jamais venue dans un endroit comme celui-ci, n’est-ce pas ?
Je soutiens son regard.
— Non.
— Et pourtant, tu es là.
Il marque une pause, me scrute.
— Tu as déjà été soumise ?
Le mot claque dans l’air, brutal, intime. Mon ventre se contracte.
— Non.
Je m’attends à une réaction, une moquerie, un sourire condescendant. Mais il se contente d’un hochement de tête.
— Bien.
Bien ?
Il s’approche lentement. Chaque pas résonne dans mon corps. Il s’arrête à quelques centimètres de moi. Son parfum m’enveloppe, mélange de bois brûlé et de quelque chose de plus sombre.
— Tu es venue par curiosité. Mais maintenant, tu es là, et tu hésites.
Ses doigts frôlent mon poignet, le long de mes veines. Un frisson remonte jusqu’à mon cou.
— Pourquoi tu restes, Maëlys ?
Je déglutis.
— Je ne sais pas.
— Mensonge.
Ses doigts se referment doucement sur mon poignet. Je pourrais me dégager. Il ne me retient pas vraiment. Mais mon corps ne bouge pas.
Aleksandr penche la tête, m’observe comme s’il me disséquait.
— Tu veux savoir ce que ça fait. Tu veux comprendre pourquoi certaines femmes se soumettent. Pourquoi elles recherchent le contrôle… d’un autre.
Ma gorge se serre.
Il se rapproche encore.
— Mais ce n’est pas ça, n’est-ce pas ?
Sa bouche est près de mon oreille.
— Toi, tu veux savoir ce que ça fait… d’être prise en main.
Une décharge brûlante explose dans mon ventre.
— Tu as toujours tout contrôlé, n’est-ce pas ?
Sa main glisse sur mon bras, lente, calculée.
— Toujours l’avocate parfaite, inatteignable, dominante. Mais ici…
Ses doigts effleurent la ligne de ma mâchoire.
— Ici, tu as envie d’être brisée.
Je suffoque.
— Tu te trompes.
— Non.
Il attrape mon menton, m’oblige à lever les yeux vers lui.
— Tu as envie que quelqu’un prenne ce contrôle. Qu’il te force à lâcher prise. Qu’il t’arrache tout, jusqu’à ce que tu ne sois plus que désir brut.
Ses pupilles sont dilatées.
— C’est pour ça que tu es ici.
Mon cœur cogne si fort que je suis sûre qu’il l’entend.
— Je ne suis pas une soumise.
Un sourire lent, dangereux, effleure ses lèvres.
— Je ne cherche pas une soumise.
Ses doigts se resserrent sur mon menton.
— Je cherche une femme qui pense pouvoir me résister.
Ma respiration se bloque.
— Tu ne veux pas d’obéissance ?
— Je veux te voir te battre. Je veux te voir essayer de m’échapper.
Sa main descend le long de mon cou, plus bas encore, jusqu’à la naissance de ma poitrine.
— Et je veux être celui qui te prouve… que tu n’y arriveras pas.
Une chaleur dévastatrice s’enroule autour de mon ventre.
— Tu veux un contrat ? soufflé-je.
Il rit doucement.
— Je ne fais pas de contrats. Je prends ce que je veux. Et je ne rends jamais rien.
Je devrais partir.
Je devrais.
Mais ses doigts serrent mon poignet. Pas fort. Juste assez pour que je sente l’avertissement.
— Fuis maintenant, Maëlys. C’est ta dernière chance.
Son regard est un piège.
Mon corps refuse de bouger.
Aleksandr sourit.
Il savait déjà que je ne partirais pas.
MaëlysJe suis toujours là.Je le sais, il le sait. Il y a un frisson dans l’air, quelque chose d’invisible qui me lie à Aleksandr et me pousse en avant alors que mon esprit hurle que je devrais fuir. Mais mes pieds restent ancrés au sol, mes mains tremblent imperceptiblement le long de mon corps.Il me regarde comme un prédateur observant une proie qui hésite encore entre la fuite et la soumission. Un léger sourire effleure ses lèvres.— Tu as fait ton choix.Je frémis sous la certitude de sa voix. Il ne pose pas de question. Il énonce un fait.Il s’éloigne, contourne lentement le canapé et s’assoit, s’installant avec une maîtrise absolue. Ses jambes s’écartent légèrement, ses doigts tapotent l’accoudoir du bout des ongles.— Déshabille-toi.Mon souffle s’arrête net.— Quoi ?Aleksandr ne répète pas. Il attend. Il veut voir comment je vais réagir.L’adrénaline pulse dans mes veines. Un mélange d’excitation et de terreur m’empoigne la poitrine.— Tu es fou si tu crois que je vais obéi
MaëlysLa porte claque derrière moi.L’air est plus épais ici. Chargé de quelque chose d’invisible, une tension sourde, une promesse qui s’étire dans le silence. Je ne bouge pas.Aleksandr non plus.Il est devant moi, plus grand, plus menaçant dans cette lumière tamisée. Ses yeux sont des ombres d’acier, fendus d’un éclat carnassier.— Regarde autour de toi.Je lève les yeux, mon souffle suspendu.La pièce est vaste, élégante. Mais ce n’est pas une chambre. Ce n’est pas un salon.C’est autre chose.Un monde régi par ses propres lois.Des drapés de velours noir, des bougies qui jettent des lueurs dorées sur le bois sombre. Une odeur de cuir, de cire et d’encens flotte dans l’air.Je repère une croix de Saint-André contre le mur, des anneaux fixés au plafond, des lanières de satin nouées sur un fauteuil aux accoudoirs élargis.Mon cœur rate un battement.— C’est ici que tu brises celles qui te plaisent ?Aleksandr s’avance, sa main frôlant le dossier d’un siège capitonné.— Celles qui l
MaëlysLe silence est un piège qui se referme sur moi.Aleksandr se tient derrière moi, son souffle effleurant ma nuque. Nos regards se croisent dans le reflet du miroir, et je vois exactement ce qu’il veut me montrer.Moi.Moi, cambrée sous sa main, mes hanches saisies par ses doigts possessifs. Moi, la respiration erratique, le corps figé entre la fuite et l’abandon. Moi, captive d’un jeu dont je ne connais pas encore les règles.— Tu comprends maintenant ? murmure-t-il.Je déglutis avec peine.— Qu’est-ce que je suis censée comprendre ?Aleksandr esquisse un sourire. Il relâche doucement ma taille, et ses doigts remontent le long de mon bras, paressent sur la courbe de mon épaule nue.— Ce que je fais de toi, dit-il enfin.Sa voix est un fil de soie et d’acier.Il me veut façonnée. Modelée. Il veut laisser son empreinte sur moi, une marque invisible qui ne s’efface pas.Je secoue la tête, brisant notre reflet d’un battement de cils.— Je ne suis pas une œuvre, Aleksandr. Ni un obje
MaëlysL'obscurité m'enveloppe, absolue. Le bandeau sur mes yeux est un mur infranchissable, un voile entre moi et le monde. Entre moi et lui.Aleksandr ne parle pas. Il laisse le silence faire monter l'attente, étirer chaque seconde jusqu'à ce qu'elle devienne insoutenable.Je retiens mon souffle.Puis, un frôlement. À peine un effleurement sur ma peau nue.Je tressaille.Il ne dit rien.Ses doigts glissent sur ma clavicule, tracent un sillage brûlant sur ma peau échauffée. Puis ils disparaissent.Je fronce les sourcils.Une seconde. Deux.Rien.Puis… un claquement. Léger. Comme un avertissement.Mon ventre se contracte.— Sens-tu cette attente, Maëlys ? murmure-t-il, sa voix un murmure contre mon oreille.Je hoche la tête.Un ricanement bas.— Je vais t’apprendre à la savourer.Un nouveau contact. Plus ferme cette fois. Le cuir souple d’une lanière caresse la courbe de mon sein, suit la ligne de ma hanche.Puis il s’éloigne.Le silence revient, pesant, électrique.J’attends.Une sec
MaëlysLa soie du bandeau glisse lentement de mes yeux, et la première chose que je vois, c’est lui. Aleksandr.Il me regarde comme si je lui appartenais déjà, comme si chaque parcelle de mon corps portait son empreinte.Je frémis.— Debout.Ma respiration s’accélère. Mes muscles sont engourdis, marqués par le cuir. Mais je ne discute pas. Je me redresse, nue et vulnérable sous son regard d’acier.Un silence. Il me jauge. Savoure ma soumission.Puis il fait un pas vers moi.Son doigt trace une ligne brûlante entre mes seins, s’attarde sur ma hanche. Il effleure, provoque, attise.Je tremble.Aleksandr sourit. Lentement, dangereusement.— Tu aimes ça, Maëlys.Ce n’est pas une question. C’est une vérité qu’il m’impose.Je ne réponds pas.Je ne peux pas.Son regard s’assombrit.— À genoux.Mon ventre se serre.Je pourrais dire non. Lui tenir tête. Reprendre le contrôle.Mais mes jambes plient avant même que mon esprit ne prenne une décision.Je suis là, à genoux devant lui.Aleksandr pen
MaëlysLe silence vibre d’attente.Je suis toujours contre le mur, les joues brûlantes, la peau marquée par la morsure du cuir. Chaque coup a laissé une empreinte invisible, une ligne incandescente sur mon corps et dans mon esprit. Je respire profondément, mais l’air lui-même semble chargé de lui.Aleksandr est là. Juste derrière moi. Présence imposante, inébranlable. Je sens la chaleur de son souffle sur ma nuque, la tension dans ses muscles. Il me regarde, m’évalue.— Relève-toi.Sa voix est basse, rauque.Je me redresse, mes jambes légèrement tremblantes sous l’intensité de ce qu’il vient de faire. Mais je ne vacille pas. Je refuse d’être faible devant lui.Je sens ses doigts remonter lentement le long de mon bras, traçant un frisson sur ma peau. Puis, sans prévenir, il attrape mon menton et me force à le regarder.Ses yeux. Brasiers glacés.— Regarde-moi, murmure-t-il.Je le fais.Il scrute mon visage, cherche quelque chose. Un signe d’hésitation ? Une peur ?Je n’en montre aucune
AleksandrMaëlys est encore étendue sur le lit, la peau marquée de rouge, les poignets liés par la soie. Sa poitrine se soulève rapidement, son souffle court, les pupilles dilatées. Je pourrais la contempler ainsi des heures, à la lisière de l’abandon, entre douleur et extase. Mais ce n’est pas assez. Pas encore.Je veux qu’elle se perde complètement.— Ouvre la bouche, ordonné-je d’une voix rauque.Ses lèvres s’entrouvrent légèrement, hésitantes, comme si elle anticipait déjà ce qui allait suivre. Je glisse lentement deux doigts entre elles, explorant la chaleur humide, la douceur de sa langue. Ses paupières papillonnent, et son regard accroche le mien, suppliant et rebelle à la fois.— Bonne fille, soufflé-je en appuyant légèrement.Elle gémit autour de mes doigts, et l’idée qu’elle se soumette ainsi, après m’avoir défié, m’électrise. Mais je ne suis pas prêt à lui donner ce qu’elle désire. Pas si vite.Je retire mes doigts, traçant la courbe de son menton du bout de l’index.— Dis-
MaëlysJe suis à bout de souffle. Mon corps est tendu, tremblant, suspendu à la volonté d’Aleksandr. Mes poignets sont toujours liés, ma peau marquée de sa présence. Tout chez lui est calculé, précis. Un prédateur qui savoure chaque seconde de ma reddition.Il tourne autour de moi, lentement, et je sens le poids de son regard sur ma peau nue.— Regarde-moi, Maëlys.Sa voix est un ordre. Je relève la tête, plongeant dans l’abîme de ses yeux sombres.— Tu es belle quand tu te bats, murmure-t-il. Mais tu es encore plus exquise quand tu cèdes.Je refuse de répondre. Il aime ce combat, cette tension qui nous lie autant qu’elle nous consume.— Je vais te faire comprendre ce que signifie être mienne.Je frissonne. Ses mots s’infiltrent sous ma peau, résonnent dans mon ventre. Il avance d’un pas, puis un autre, jusqu’à ce qu’il soit tout contre moi. Son souffle effleure mon cou, sa main se glisse le long de ma taille, caresse lentement mes flancs.Puis, il recule.Le vide qu’il laisse est ins
AleksandrJe la tiens contre moi, mes bras autour de son corps comme un verrou, une garde, un refuge. Même si son souffle calme et régulier me dit que je l'ai déjà conquise mille fois ce soir, il n'y a pas assez de conquêtes. Ce n'est jamais suffisant. Ce ne le sera jamais. Je veux la refaire mienne, encore et encore. La ravir, la brûler dans une autre réalité où il n'existe qu'elle et moi, là où le temps se suspend, là où rien n'échappe à notre étreinte.Maëlys respire lentement, paisible, mais je vois la tension qui subsiste dans ses doigts, qui s'accrochent à la nuque de mon dos comme si elle craignait de me perdre, d'une manière ou d'une autre. Pourtant, c'est moi qui suis pris au piège. Prisonnier de sa chaleur, de sa lumière, de cette âme pure et tumultueuse qui fait naître en moi des ténèbres que je ne connaissais même pas. Chaque seconde, je me sens dévoré, aspiré par cette énergie qu'elle dégage. Une énergie que je veux, que j'ai besoin de contrôler, de faire mienne, à tout p
MaëlysJe flotte entre deux mondes, suspendue entre la douceur brutale de ses gestes et le chaos incandescent qu’il a semé en moi.Chaque respiration me coûte, chaque battement de cœur résonne comme un rappel : il est partout.En moi. Sur moi. Autour de moi.Aleksandr ne relâche pas son étreinte.Ses bras sont un piège, un refuge.Sa main large caresse lentement le creux de mon dos, dessinant des cercles lents, possessifs, comme pour imprimer davantage sa présence dans ma chair, dans mon souffle, dans mon sang.— Tu es à moi, Maëlys. Plus rien d’autre ne compte.Sa voix vibre contre ma peau, grave, implacable, et je sens sa promesse me traverser de part en part.Je ferme les yeux, m’accrochant à lui comme on s’accroche à l’air quand on se noie.Je veux disparaître en lui. Devenir sienne dans une fusion irrévocable.Il se redresse légèrement, m’obligeant à relever le visage vers lui, sa poigne douce mais autoritaire sous mon menton.Ses doigts effleurent la trace invisible qu’il a lais
MaëlysLa nuit semble se refermer sur moi, lourde et suffocante, comme un voile de ténèbres prêt à m’engloutir. Chaque bruit résonne à l’intérieur de moi avec une acuité insupportable : le frôlement du tissu, le craquement du parquet sous ses pas, le froissement de sa respiration. L’air lui-même paraît chargé de son autorité, de son emprise invisible, et je n’ai plus aucune échappatoire.Aleksandr me dévisage sans ciller. L’ombre de son sourire flotte sur ses lèvres, fine, arrogante, un avertissement autant qu’une promesse. Son regard est une lame : il dissèque mes résistances, fouille mes failles, grave sa domination jusque dans les recoins les plus obscurs de mon être.— À genoux.Le murmure fend l’air comme un coup de fouet. Pas une hésitation dans sa voix. Pas de place pour le doute.Je m’exécute, mes jambes cédant sous la force de son ordre autant que sous la tension brûlante qui vrille mon ventre. Le sol glacé mord la peau tendre de mes genoux, mais je n’y prête aucune attention
MaëlysLe silence dans la salle est pesant. Tous les regards sont braqués sur nous. Aleksandr avance d’un pas assuré, me tenant fermement par le poignet. Je pourrais reculer, protester, mais il le sait autant que moi : je ne le ferai pas.Le collier autour de mon cou serre un peu plus mon souffle, non pas par sa matière, mais par tout ce qu’il représente. Un engagement tacite. Une soumission revendiquée.Nous atteignons le centre de la salle. Aleksandr se retourne lentement vers moi, ses prunelles sombres m’avalant toute entière.— Déshabille-toi.Un frisson glacial me traverse. Mon cœur s’emballe, et mon esprit vacille entre défi et obéissance.— Ici ?Son sourire est lent, carnassier.— Ici.Autour de nous, des murmures s’élèvent, une tension palpable enserre l’air. Je sens chaque regard peser sur moi, chaque respiration suspendue.Aleksandr attend. Il ne répétera pas son ordre.Mes doigts tremblent légèrement lorsque je fais glisser la fermeture de ma robe. Le tissu glisse sur ma p
MaëlysLa chaleur du club pulse encore sur ma peau alors qu’Aleksandr m’entraîne hors de la salle. Sa main ferme enserre mon poignet, son emprise indiscutable, possessive. Derrière nous, les murmures persistent, témoins silencieux du spectacle auquel ils viennent d’assister.Mon corps est encore engourdi du jeu qu’il a imposé, de la fièvre qu’il a attisée sans jamais m’accorder la délivrance. Il m’a exposée à son pouvoir, à son désir, sans jamais me libérer. Et maintenant, alors que nous pénétrons dans l’ascenseur qui mène à son bureau, je sens la tension se resserrer autour de nous comme un piège.Les portes se referment.Aleksandr presse un bouton, et d’un geste brutal, il me plaque contre la paroi de l’ascenseur.— Tu as aimé jouer avec moi ce soir ? Sa voix est un murmure dangereux contre mon oreille.Je suis à bout de souffle, mon corps tendu d’un désir douloureux.— Réponds, Maëlys.Je le regarde, les lèvres entrouvertes, la respiration hachée.— Oui, Monsieur.Ses yeux s’illumi
MaëlysIl s’approche lentement, son ombre m’enveloppant, sa chaleur me consumant. Ses doigts effleurent mon poignet, puis remontent lentement le long de mon bras. Chaque contact est une promesse silencieuse, une mise en garde autant qu’une provocation.— Tu comprends ce que tu es en train de provoquer, murmure-t-il contre mon oreille.Je ferme les yeux un instant, savourant le frisson qui me traverse. Oui, je comprends. Et je l’ai voulu.D’un geste précis, il m’attire contre lui, son corps fermement ancré au mien. Il ne parle pas tout de suite. Il attend que je cède, que je laisse tomber cette dernière résistance, ce semblant de contrôle que je prétends encore posséder.Et quand enfin je relâche un soupir tremblant, il agit.Sa main s’empare de ma nuque, sa prise ferme mais maîtrisée. Son autre main glisse sur ma hanche, puis s’arrête juste là où il sait que l’attente devient insoutenable.Mon corps s’enflamme sous son autorité.Son souffle est chaud contre ma peau lorsqu’il murmure :
MaëlysLe silence dans le club est pesant, chargé d’une tension qui fait vibrer l’air autour de moi. Je suis toujours à genoux, mon souffle court, mon cœur cognant contre ma cage thoracique. Aleksandr me domine de toute sa hauteur, son regard d’acier rivé sur moi, impénétrable. Autour de nous, les spectateurs retiennent leur souffle. Ils attendent.Je le sens, cette attente. Cette fascination trouble qui flotte dans la pièce.Mais il n’y a que lui qui compte.Il se penche, ses doigts effleurant ma joue, une caresse aussi douce qu’insidieuse. Puis, sans prévenir, il agrippe ma nuque, m’obligeant à lever la tête plus haut. Son emprise est implacable, possessive.— Je t’ai prévenue, murmure-t-il.Je frémis.— Je t’ai laissé jouer avec mes limites, tester jusqu’où tu pouvais aller.Sa voix est un murmure tranchant.— Mais maintenant, c’est à mon tour de te rappeler où est ta place.Il se redresse lentement et me contemple comme une œuvre qu’il s’apprête à modeler selon sa volonté.— Relèv
MaëlysLe feu est sous ma peau, dans mes veines, dans chaque respiration saccadée qui m’échappe. Un poison lent, insidieux, qui me consume de l’intérieur. Aleksandr m’a laissée ainsi, suspendue au bord du précipice, enchaînée à mon propre désir.Et lui… il reste là, impassible, installé dans son fauteuil, un verre de whisky à la main. Il me contemple, savoure mon tourment, avec cette lueur cruelle dans ses yeux clairs.— Tu as voulu jouer, Maëlys. Mais as-tu seulement mesuré les conséquences ?Sa voix est un murmure grave, un piège dans lequel je suis déjà prise.Je me mords la lèvre, lutte contre la chaleur qui pulse dans mon ventre.— Je…Rien ne sort.Je suis incapable de formuler la moindre réponse. Parce qu’il a déjà gagné. Parce qu’il le sait.Aleksandr pose son verre sur la table, lentement, délibérément. Puis, il tend une main vers moi.— Viens ici.Chaque muscle de mon corps semble se contracter. Je titube presque, mes jambes faibles sous l’effet du désir, de l’attente insout
MaëlysLe souffle court, je reste allongée dans le lit, la chaleur d’Aleksandr encore imprimée sur ma peau. Tout mon corps est marqué par lui, par sa force, par son emprise. Pourtant, ce n’est pas ça qui me trouble le plus.C’est ce qu’il vient de m’arracher. Ces mots que j’ai prononcés."Je t’appartiens."Je pourrais prétendre que ce n’était qu’un moment de faiblesse. Que c’était sous l’effet de son corps contre le mien, de la manière dont il m’a possédée encore et encore jusqu’à me faire perdre toute notion de temps et d’espace.Mais ce serait un mensonge.Aleksandr est debout, face à la fenêtre, torse nu, un verre de whisky à la main. Sa silhouette est baignée par la lumière tamisée de la nuit.Il est parfait.Et dangereux.— Repose-toi.Son ordre claque dans le silence. Il ne se retourne même pas. Il sait que je suis en train de le fixer, que mon esprit est en train de se tordre sous le poids de ce que nous sommes en train de devenir.Je me redresse lentement, le drap glissant sur