~ EAST¹ ~
Vêtue de mon uniforme scolaire, – c’est-à-dire une chemise blanche recouverte d’un pull bleu foncé aux longues manches et une jupe de la même couleur atteignant le haut de mes genoux –, avec mes converses qui normalement noires et blanches avaient tourné depuis un moment au marron, je quittai la maison – ou devrais-je dire, le taudis –, juste après avoir embrassé ma mère. J’allai au lycée, le grand lycée Jon Barthez : l’établissement privée la plus sophistiquée de toute la région.
Dans le bus scolaire, je pris comme à l’accoutumé place au fond, loin de tout le monde. Je n’avais pas coupé les ponts avec les autres … Au contraire, c’est eux qui l’avaient fait. Le trajet achevé, j’attendais que tout le monde ne descende pour m’activer. Je passai les grandes grilles du lycée avec un sentiment de nostalgie qui se déclenchait automatiquement tous les matins et après-midis d’école, à ce même endroit.
‘Fin bref, je suis East Mallory PARKER, j’avais 18 ans à l’époque. C’était la rentrée des classes, après les vacances d’hiver. J’étais en classe de terminale et mon option principale était la littérature car, toute petite, j’adorais déjà lire des livres et passais beaucoup de temps à la bibliothèque. En parallèle, j’étais aussi intéressée par les sciences et les sports… Sans y toucher pour autant.
Cependant, j’en apprenais beaucoup dans les livres.
À part ma vie scolaire, je travaillais tous les jours en tant que ménagère dans un snack-bar, histoire de gagner un peu d’argent pour subvenir aux besoins de ma mère qui n’allait pas bien sur le plan santé et qui de plus était inapte à faire un quelconque travail.
Comment est-ce qu’une fille aussi pauvre que moi pouvait être scolarisée dans une école de riches ? Longue histoire qui n’a pas encore son importance.
La sirène résonnait depuis le hall principal et je me précipitais déjà dans les couloirs afin de me rendre en classe : ceci n’était en fait que la première sonnerie, celle qui annonçait qu’il ne restait plus que 15 minutes avant le début des cours.
Étais-je une fayotte ? On peut dire ça, oui !
En chemin pour atteindre le troisième étage, je me retrouvai une fois de plus comme une misérable victime d’agression scolaire. Ce fut donc la tenue assez salie que j’arrivai en classe et ce avant la sonnerie finale, seule chose qui me donnait la joie au cœur.
Je baissai mon regard afin d’éviter celui des autres et allai m’installer à ma place, au premier banc. Mon cartable fortement serré contre ma poitrine, j’attendais impatiemment le début du cours de philosophie, mon préféré !
La journée se termina très vite et me voilà déjà en route pour le boulot. J’avais souvent l’habitude de courir pour ne pas arriver en retard et c’était le cas à cet instant ; mais ce jour-là, cette course fut de courte durée car je m’arrêtai rapidement lorsque je sentis mes poumons se frigorifier et mes mollets me faire souffrir. Le dégel n’était indéniablement pas pour bientôt tant le mois de Janvier venait de débuter et la température était toujours en dessous de zéro.
En effet, l’air avait été glacial depuis le matin ; c’est pourquoi je remerciai le ciel qu’il y eût le chauffage dans l’école.
Arrivée près du bâtiment, je passai le bonsoir à quelques teneurs de murs avec qui j’avais en quelques sortes développé une certaine relation fraternelle, puis pénétrai la bâtisse en saluant tous les membres du personnel y compris Leonard, le gérant du snack qui me fit un de ses sourires vicieux.
Parée de mon tablier à la Cendrillon et armée de mon balai, je commençais mon service. Il était 16 heures et j’allais terminer dans les cinq prochaines heures. Entre-temps, les clients venaient et s’en allaient, prenaient des boissons chaudes et moi, restais assise dans mon coin, les observant. Des groupes d’amis passaient devant moi, des couples, des familles … et tous paraissaient si heureux alors que moi, j’étais toute seule avec mes démons !
Cela me rendait de plus en plus nostalgique… dire qu’auparavant j’étais comme eux…
« HEY PARKER ! T’ES ENCORE LÀ À RÊVASSER ? » hurla une voix lointaine.
Pas besoin de relever ma tête tantôt baissée pour savoir qu’il s’agissait de mon patron, M. Bruce ANTHONY, un septuagénaire qui avait de l’énergie à revendre, prêt à tout pour l’évolution de son business. Il était l’image parfaite de la rigueur et ne tolérait aucunement le manque de professionnalisme.
Il avait toujours cette expression de mépris lorsqu’il me regardait. Cet homme était vaniteux et me voyait telle que ma condition humaine le voulait.
Il me fut quelquefois venu à l’esprit de me demander pourquoi est-ce qu’il me laissait malgré tout travailler chez lui si je l’insupportais autant que cela. Serait-ce de la pitié ? Sûrement pas ! J’avais fini par comprendre que cet homme ne me gardait à son service que parce que personne d’autre n’accepterait de travailler comme je le faisais. Personne ! De mon côté, je n’étais pas son employée par choix, mais il fallait que je prenne sur moi et accepte le seul job qu’il m’avait été accordé de faire.
Je me remis tout de suite au travail car j’avais pris une pause et m’étais posée dans un coin du snack, histoire de reprendre mon souffle. C’était épuisant de passer la serpillère surtout lorsqu’il y avait des taches résistantes m’obligeant à me baisser pour gratter dessus. Et je ne cache pas le fait de m’être très souvent faite piétiner la main… et ce n’était vraiment pas agréable.
Mais bon, me rassurais-je comme tous les autres jours, j’avais au moins déjà connu des jours meilleurs, entourée de ceux que j’aimais.
Ce travail était certes pénible mais je m’étais promise de toujours me battre. Dans les quelques mois à venir, je devais passer le baccalauréat et j’étais assez optimiste pour ma réussite. Je prévoyais déjà me trouver un meilleur emploi non seulement pour vivre dans de meilleures conditions mais aussi pour mieux prendre soin de ma mère. Elle était tout ce qui me restait : elle, et le pendentif que je gardais dans un petit coffre à la maison.
* * *
* *
~ LELAND² ~
Après être sorti de la salle d’entrainement, mon corps ne demanda qu’un long bain froid. Chose que je ne lui privai pas.
Une fois débarbouillé et changé, je me dirigeai vers la grande salle de réunion du LYCAOR : c’est comme ceci que j’avais renommé le Domaine de la maison de la meute. J’y étais demandé de toute urgence. En toute honnêteté, l’idée d’y mettre les pieds n’était pas tentante. Mais que ne fallait-il pas faire lorsque le mot « MEUTE » était prononcé ?
Je passai par le couloir dont les murs étaient parsemés de grands tableaux représentant tous les Alphas qui avaient régnés sur les Etats-Unis sauf DREMONT bien sûr. Le scélérat !
J’ouvris plus tard les grandes portes de la salle de réunion sous le regard de tous mes subalternes. Je pénétrais la pièce, les mains enfouis dans les poches de mon jogging jusqu’à la plus grande chaise, la seule qui se trouvait au bout de la longue table : la mienne ! Entre-temps, ils se levèrent tous pour me saluer, non en prononçant un quelconque mot, mais en baissant la tête. Une fois installé sur mon siège, ils m’imitèrent. Je leur passai un respectueux bonsoir étant donné ma considération à leur égard. De plus, la majorité des membres assis autour de la table avait travaillé avec mes parents.
« Alpha Leland ! Comment vous portez-vous ? » s’élança l’un des anciens bêtas.
Mais voyons ! Pourquoi toutes ces formalités ? M’impatientai-je intérieurement, car je n’y étais certainement pas convoqué pour donner de mes nouvelles.
Je suis l’Alpha de la meute de la Northpart : Leland RICHARDS. Âgé de 24 ans à l’époque, je la dirigeais depuis près de huit années. J’avais commencé très jeune mais il le fallait.
« Qu’est-ce que je fais encore ici Monsieur ROMERO ? » dis-je finalement en posant mon regard sur le lycanthrope, tout en exprimant ouvertement mon impatience.
Hors de question d’y aller par quatre chemins. À ce que je savais, la meute allait très bien, il n’y avait pas d’intrus et les problèmes de rivalité entre nous et la Southpart avaient été résolus. Tout était nickel !
Aucune réponse.
Après des œillades suivis de chuchotements, j’en déduisis qu’ils avaient un truc à me dire mais tentaient de peser leurs mots. Quelques secondes de patience plus tard, je me levai de mon siège pour quitter la salle malgré les supplications de quelques-uns.
J’avais une partie de Mortal Kombat à entamer moi ! Après avoir évalué les priorités, je prenais la direction de la sortie.
Je tirais à peine les deux grandes portes pour pouvoir m’extirper de là, lorsque la voix de ROMERO tonna à nouveau. Je me stoppai net en face du couloir après avoir entendu la bêtise qu’il venait de me sortir, je cite :
« Alpha Leland, il faudrait maintenant que vous trouviez et vous unissiez à votre Luna ! »
Je pris la peine de me retourner pour le fixer et celui-ci baissa bien vite son regard vers la table. Je l’interrogeai sur le pourquoi de la chose et lui, se contenta de me dire que c’était pour le bien de la meute.
« Vous savez quoi Monsieur ROMERO, il y a des moments où je me demande vraiment qui de nous deux est l’Alpha ici ! »
J’avais les bras croisés contre ma poitrine lorsqu’il me répondit que c’était moi le leader et personne d’autre.
Bien sûr que j’étais le Leader. Personne d’autre.
« Très bien ! » dis-je en tournant mes talons. « Messieurs et Madame, je prends congé de vous car j’ai un truc important à faire. Sur-ce, à plus tard ! »
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~ EAST ~Les cours avaient recommencé depuis plusieurs semaines et je faisais toujours de mon mieux pour bien travailler à l’école quoique mon service chez M. Bruce m’épuisait énormément.Ma mère de son côté était toujours aussi malade. En raison du manque de couverture santé et d’un salaire abordable, c’est à peine si j’avais assez d’argent pour lui acheter ses médicaments. Et comme il fallait aussi qu’elle soit nourrie, moi-même ne mangeais presque plus. Impossible de croquer dans quelque chose, la sachant affamée. À la cantine scolaire, je ne prenais que le quart de mes plats pour lui donner les trois quarts restants. Et au travail, je mettais de côté les restes au lieu de les jeter.Je prenais sur moi depuis plus d’une année et la visibilité de mes os sous ma peau était la preuve indiscutable de mon manque d’alimentation.Quelques jours après la rentrée des classes, l’état de santé de ma mère s’était légèrement détérioré. Et je ne l’avais su qu’à mon retour à la maison, aux enviro
~ EAST ~*Deux jours plus tard*J’avais les courbatures mais m’efforçais à me préparer pour aller à l’école ; j’étais frigorifiée de la tête aux pieds et peinais à marcher convenablement, pourtant je ne regrettais en aucun cas ce qui s’était passé la nuit précédente. Cette nuit qui avait été un véritable enfer ! C’était ironique comme réflexion parce que la température était toujours aussi basse.Ma mère dormait encore lorsque je disposais sur la table basse du salon tout ce qu’il y avait à manger que Daniel m’avait donné.Je me changeai puis me mis en route. En marche vers l’arrêt de bus, je révisais mon cours de géographie sur le N.O.E.M¹ et, étant emportée dans la lecture, je me sentis subitement tirée par les cheveux vers l’arrière, atterrir sur un tas de neige et en recevoir de partout. Comme mon pull scolaire n’était pas en mesure de me réchauffer et que je n’avais pas mis de chaussettes, je tremblais comme une feuille. Et cela avait l’air de plaire à Jordan qui riait aux éclats
~ EAST ~Je repris connaissance, ce jour-là par l’effet des caresses que je ressentais au niveau de ma tête. Une main tripotait mes cheveux et je me demandais quel pouvais être le lien entre cette personne et moi pour être aussi tactile surtout lorsque j’étais « endormie ».Je me demandais aussi ce que cette personne avait bien pu me faire lorsque j’étais inconsciente.Était-ce le docteur DIXON ? M’avait-il retrouvé ? Que m’avait-il fait ? m’interrogeai-je au bord de la panique.*Flashback**Samedi dernier*Il me proposa cette nuit-là de me donner à lui et sur-le-champ, je ne savais quoi dire, ni quoi faire. Je restais juste immobile et muette, tandis que dans ma tête s’engageait une bataille sans merci.Ne devais-je penser qu’à moi et refuser ? Et ma mère dans tout cela ? Mon manque de moyen était-il une raison valable pour me laisser faire ?Je me disais d’un côté que DIXON ne prendrait pas convenablement soin de ma génitrice au cas où je refuserais ; et de l’autre, me dis-je au con
~ EAST ~*Flashback*Mes pensées se portèrent vers mes parents. D’abord ma mère qui était gentiment allongée ou assise sur son lit d’hôpital, m’attendant avec patience. Puis, vers mon défunt père : s’il avait été là, rien de tout cela ne se serait passé.L’homme me déshabillait et je n’arrivais pas à me défaire de son emprise. Peut-être devrais-je le laisser faire, pensai-je un instant…Non ! Non, non et non ! Je ne pouvais pas laisser passer ça.« Un accord se fait à deux », tu parles !Il était hors de question qu’il fasse de moi ce qu’il voulait, alors j’attendis le bon moment pour avoir une chance de m’en sortir.Bien que consciente que je finirais par le refaire un jour où l’autre, je n’aimais pas du tout les circonstances du moment.DIXON était un bel l’homme, je fantasmais presque sur son physique, ses yeux, sa voix, mais aller jusqu’à m’offrir à lui était chose impensable. Cet homme me rappelait juste mon rêve d’avoir une personne aussi attirante et intelligente à mes côtés…B
~ THYTUS ~*Quelques heures plus tôt*« … En gros, c’était ça mon idée. Qu’en pensez-vous ? » terminai-je.Le silence prit place dans la salle de réunion, les Membres du Conseil furent dans un premier temps dubitatifs avant que la majorité ne commence à adhérer à mon idée.« Après tout, pourquoi ne pas essayer ? » dirent quelques-uns.Je jubilais intérieurement, certain que Leland n’aurait pas d’échappatoire. Cependant, la seule femme du conseil, c’est-à-dire Morgan LAZARUS, exprima son désaccord et conclut :« … Avoue que c’est dans tes intérêts ! »« Les intérêts de qui ? » intervint une voix rauque.On se leva tous à la vue de l’Alpha, nos têtes baissées en signe de salutation. Leland, une fois assis sur son siège, nous fîmes de même et celui-ci nous passa le bonsoir dans un sourire forcé. Nous échangions quelques banalités avant de reprendre notre sérieux.L’Alpha Alejandro MORALES, 32 ans régnait sur toute l’Amérique du Sud, donc la Southpart. Il n’était pas si différent de Lelan
~ NIELS ~Quelle n’avait pas été ma surprise lorsque je trouvais Jordan dans la salle d’entraînement, elle qui avait pour habitude de s’épousseter au moindre grain de poussière. Je me demandais quelle serait sa réaction lorsqu’elle verrait dégouliner de la sueur autour d’elle.Sa supposée relation avec Leland ne me dérangerait pas si son oncle n’était pas Thytus. Mais bon, qui étais-je pour empêcher à l’Alpha d’adopter la seule option qu’il avait ?Jordan en soi, était une fille charmante, quelque peu hautaine et peu bavarde. Je n’avais pas pris le temps d’en apprendre plus sur elle, mais du peu que je savais à son sujet, elle avait des associations caritatives et était d’une bonne famille. C’était très bien pour une lycéenne. Elle avait l’étoffe d’une Dirigeante.Bref, la métisse était habillée de vêtements de sport assez voyants comme plusieurs autres louves, – mais avec un truc en plus –.Elle semblait attendre quelqu’un. Ses bras fins croisés contre sa poitrine, elle me passa le b
*Quinze jours plus tôt*~ LELAND ~Jordan m’avait impressionné dès nos premières heures d’entraînement ensemble. Ses techniques, son agilité, ses réflexes, tout était vraiment super ! Rien que par ses aptitudes physiques, je validais déjà sa crédibilité dans son rôle de « Luna ».Elle était une fille pleine de vie, intelligente et surtout qui essayait de s’attacher à moi, chose pour laquelle je n’étais pas contre puisque cela faisait partie de notre marché. Seulement je n’appréciais pas le fait qu’une personne contrôle mes faits et gestes comme elle le faisait. Il était vrai que je lui avais demandé de se détendre un peu plus en ma présence mais… je commençais un peu à le regretter.Le soir-même, nous avions à aller marcher près des chutes d’eaux pour discuter un peu plus. Le matin, lors des entraînements, elle ne m’avait parlé que des choses vagues comme son âge, sa vie de lycéenne et ses bonnes actions. Et moi, lui avais expliqué les clauses de mon travail. Après la séance, j’étais
~ LELAND ~Les rayons du soleil frappaient violemment mon visage à moitié endormi et je jurais intérieurement tuer la personne qui avait osé pénétrer ma chambre sans ma permission et ouvrir les volets. Mais ce n’était que Morgan.« On frappe avant d’entrer ! » la sermonnai-je en me redressant pour m’asseoir, laissant ainsi glisser la couette jusqu’à mon bas-ventre.Elle s’excusa avant de me raconter qu’elle s’inquiétait du fait de mon absence à la réunion des Dirigeants du Sud.« Quelle heure est-il déjà ? » l’interrogeai-je en étouffant un bâillement.« Presque 13 heures ! »Mon sang ne fit qu’un tour. Cette réunion était prévue pour 8 heures. Je n’arrivais pas à croire que je m’étais laissé aller de cette façon.« Put… Et… Qui y est allé à ma place ? » demandai-je décontenancé.« Destiny. »Je m’apprêtais à sortir de mon lit lorsque je me rendis compte d’un truc : je n’avais rien en dessous. Après avoir congédié la louve, je filai dans la salle de bain. J’avais les nerfs à fleur de
*Flashback**Le matin du 1er janvier*——— USA, Détroit, État du Michigan.Daniel accepta malgré lui d’accompagner Jordan jusqu’à la gare la plus proche afin qu’elle y prenne un train pour la conduire jusqu’au Nord de la ville. Celle-ci, bien que protestant au premier abord, finit par faire, elle aussi, des concessions.Alors, qu’ils étaient encore ensemble, l’afro-américain chercha de nouveau à savoir la raison pour laquelle sa passagère avait effectué un si long trajet pour parler avec Niels. Et cette dernière lui répondit simplement que cela ne le regardait pas. Le silence s’installa un court instant, puis Daniel alluma le dispositif multimédia de son SUV et fit jouer la chanson *Wrecked* d’Imagine Dragons.« Tu penses à quelqu’un ? » devina l’Oméga sans dévier son regard de l’autoroute.« Ça ne te regarde pas ! »« C’est qui ? East ? »« T’as pas envie de l’savoir ? »« Je me demande ce que tu lui trouves ! »« Lâche-moi la grappe, tu veux ? »« Eh bah non, figure-toi ! »« Tu es i
——— USA, Détroit, État du Michigan.Niels rentra chez lui tandis que son frère resta avec l’Oméga. Cette dernière, en attendant son chauffeur descendit au rez-de-chaussée pour s’alimenter, chose qu’elle n’avait pas faite depuis plusieurs heures.Alors qu’ils dégustaient les fameux macaronis au fromage, Daniel brisa le silence en demandant à la louve la raison de sa venue chez lui. Mais celle-ci ne sembla pas vouloir en parler ; il y avait comme de la gêne dans son regard. Alors l’afro-américain n’insista pas. Après le repas, il monta dans sa chambre abandonnant la jeune lycanthrope qui devrait s’en aller très bientôt.——— Canada, État du Québec, au loft.Il était 4 heures passées lorsque East s’éveilla en sursaut dans son sac de couchage – offert par Debrah quelques jours auparavant –. Elle venait de faire un cauchemar. Le même qu’elle avait fait le jour précédent mais aussi le jour antérieur : elle se revoyait dans le snack de M. Bruce, entourée de ses camarades de classe, du docteur
——— USA, Zone Nord-Nord-Est, Détroit, État du Michigan.~ DANIEL ~Je n’aurais jamais imaginé East se mettre avec un autre, encore moins une personne qu’elle connaissait à peine. Je me sentais mal pour pas lui avoir avoué mes sentiments.Il était minuit et je n’osais me demander ce qu’elle faisait à cet instant avec son homme. J’étais jaloux et voulais être le seul à ses côtés pour lui souhaiter tendrement un joyeux anniversaire. Elle me manquait tellement que j’avais entrepris d’annuler mon congé pour retourner travailler : j’y passais des heures et même malgré cela, je me noyais encore plus dans mon chagrin.Il fallait pourtant que je passe à autre chose……Je parquai mon auto dans l’allée à cause de la voiture de sport qui m’empêchait d’arriver au garage. Ce n’était pas celle de mon frère, alors, pensais-je qu’il avait de la visite. Je descendis donc de mon véhicule, convaincu de mon point de vue et ce fut à ce moment que je vis la « bienfaitrice » du Michigan sortir de la pénombre
——— USA, État du Tennessee, Domaine du LYCAOR.*22 heures*Après son retour de la forêt, l’Alpha se débarbouilla et se vêtit pour assister à la réunion organisée par sa partenaire avec les Membres du Conseil.« Alors ? »« Eh bien, lui répondit la Luna, les Membres du Conseil et moi avons décidé qu’il faudrait déjà diffuser l’information sur les médias afin que tout le monde soit au courant et adopte des gestes de prudence, envoyer une équipe de Gammas au niveau de chaque Zone, Région… et bien sûre, renforcer la sécurité des Blocs mais aussi des prisons. »« Hmmm ! »Il ne participa pas plus à la réunion tenue par sa partenaire et quitta la salle pour se diriger vers les souterrains. Seulement, Morgan le rattrapa, l’humeur désagréable.« Qu’est-ce qu’y a ? »« C’est tout ce que tu as trouvé à dire ? »« Que voulais-tu ? Que j’applaudisse ? »« Leland… »« Écoutes-moi, Morgan ! J’aurais pu choisir Destiny, mais je ne l’ai pas fait parce que je sais ce que tu vaux. Tu es une femme persp
*26 décembre*——— Canada, État du Québec, au loft.Leland força sa prisonnière à passer un appel à sa mère pour lui dire qu’elle avait décidé de partir avec un prétendu amant avec qui elle était heureuse et que les recherches devraient s’arrêter car elle était en sécurité.Après cela, l’Alpha quitta la pièce pour monter au 5ème niveau en annonçant par télépathie à tous ses subalternes qu’il rentrait au Siège, que ses Bêtas soient prêts dans les 30 prochaines minutes et que le reste l’attende dans le grand salon. Le moment venu, il donna des instructions et ordonna exclusivement à Trey et Debrah de s’occuper de sa captive avant de prendre la route avec ses bras-droits.Ce soir là, il arriva à la maison de la meute accompagnée seulement de Destiny. Il était de son devoir de passer un message général à toute la Northpart – pour rassurer la population qu’il se portait bien –. Il ne se fit donc pas attendre.Leland convoqua ensuite les Membres du Conseil ainsi que la Luna dans son bureau p
*26 décembre*——— Canada, Région Sud-Est-Est, État du Québec.*12h 03*•… J’aimerais que ce soit la dernière fois que t’ailles la voir. • ordonna l’Alpha à l’attention de son Bêta qui approuva.Niels avait certes décidé de lui obéir pour cette fois-là, mais ne manquait pas de lui dire ce qu’il avait sur le cœur. Seulement Leland ne pouvait se résoudre à libérer cette fille aussi tôt.« C’est pourquoi il faudrait que vous ayez une conversation tous les deux. Essaies au moins d’avoir sa version des faits. » le conseilla Niels.Sur-ce, l’Alpha réfléchit brièvement avant de descendre jusqu’au rez-de-chaussée. Niels avait raison, pensa-t-il. Jamais il n’avait pensé à connaître les motivations de cette fille. Bien qu’ayant recherché ses antécédents, il se rendait compte qu’il ne savait rien de cette humaine si ce n’était sa routine morose quotidienne.Il s'attarda tellement longtemps là-dessus qu’il se trouva très rapidement devant la porte de la pièce souterraine. Il se stoppa net, l’air d
Au-delà des apparences, Jordan était une jeune femme solide, ayant un comportement ainsi qu’une attitude de leader – non parce qu’elle était pour l’équité mais parce qu’elle savait qu’elle ne pouvait qu’être mieux servi que par elle-même –. Il y avait des caractères qui la définissaient parfaitement à savoir : le respect, l’honneur, son amour-propre, la charité,… Elle possédait plusieurs qualités et compétences qui faisaient la fierté de sa famille.Leland, son âme-sœur et Alpha, passait beaucoup de temps à méditer sur leur relation tumultueuse. Malgré que cette Oméga possédait presque toutes les qualités requises pour devenir Luna, leur dynamique restait chaotique. Tous deux, étant des personnes de principes et de caractère, se retrouvaient souvent poussés hors de leur zone de confort lors de leur échange ce qui menait inévitablement à des confrontations violentes.…Alors qu’il cogitait encore, Destiny le rejoignit non sans avoir frappé à la porte et reçu la permission d’entrer. Il
Alors que l’Alpha la conduisait vers la sortie, Jordan s’entêtait à rester : disait-elle qu’elle n’avait pas effectué tout ce trajet pour se faire virer aussi rapidement. Les mulâtres se fusillèrent du regard pendant un instant avant que Debrah ne surgisse. La rousse descendait les escaliers, – les mains soutenant un plateau – alors que Jordan fit une crise de jalousie télépathique à son homme.• Ce n’est que ma gouvernante. Me fais pas chier ! • répliqua-t-il agacé.Tous deux firent comme si de rien était jusqu’au passage de la jeune femme par le salon pour finalement s’enfoncer dans une pièce souterraine dont la porte avait été cabossée au niveau de la serrure. En effet, après avoir laissé East y retourner, Niels avait chargé Trey de remettre la porte à sa place.L’odeur de East parvint aux narines de l’Alpha qui se sentit mal à l’aise et demanda pour la énième fois à sa compagne de partir. Cependant cette dernière était décidée à n’aller nulle part, même lorsque Leland faillit leve
*26 Décembre soit 56 heures depuis le kidnapping d’East*——— Canada, Région Sud-Est-Est, État du Québec.*5 heures*~ LELAND ~Niels semblait déterminé à protéger cette humaine et j’en déduisis qu’ils étaient plus que de simples connaissances. Mais cette fille m’avait pris quelque chose de précieux et la laisser s’en tirer facilement serait remettre en question toute l’affection que je portais pour la seule chose qui me restait de mes parents. Je l’aurais tué depuis longtemps, seulement, quelque chose m’en empêchait, un sentiment indescriptible… Et même si je n’avais pas ce frein, avoir de nouveau du sang dans les mains m’était chose impensable. Je m’étais promis, il y avait plusieurs années, je ne le referai plus.L’odeur de cette fille avait toujours eut pour don de me faire sentir vulnérable. Je détestais tellement ça que j’ordonnai sévèrement aux Gammas d’obéir. Là-dessus j’allais respirer dehors.Alors que j’assénais des coups aux sapins qui m’environnaient, je flairais mon Bêta.