~ EAST ~
Les cours avaient recommencé depuis plusieurs semaines et je faisais toujours de mon mieux pour bien travailler à l’école quoique mon service chez M. Bruce m’épuisait énormément.
Ma mère de son côté était toujours aussi malade. En raison du manque de couverture santé et d’un salaire abordable, c’est à peine si j’avais assez d’argent pour lui acheter ses médicaments. Et comme il fallait aussi qu’elle soit nourrie, moi-même ne mangeais presque plus. Impossible de croquer dans quelque chose, la sachant affamée. À la cantine scolaire, je ne prenais que le quart de mes plats pour lui donner les trois quarts restants. Et au travail, je mettais de côté les restes au lieu de les jeter.
Je prenais sur moi depuis plus d’une année et la visibilité de mes os sous ma peau était la preuve indiscutable de mon manque d’alimentation.
Quelques jours après la rentrée des classes, l’état de santé de ma mère s’était légèrement détérioré. Et je ne l’avais su qu’à mon retour à la maison, aux environs de 22 heures. Je ne savais quoi faire. Il n’y avait plus de comprimés à lui donner et l’idée d’aller à l’extérieur me donnait des sueurs froides à cause de toutes ces créatures nocturnes qui pouvaient s’y trouver maintenant qu’il se faisait tard.
(Car j’avais passé des heures à tourner en rond et réfléchissant à une meilleure solution). J’aurais eu moins peur si nous ne vivions pas dans un quartier aussi désert que celui-là.
Ce fut donc après plusieurs minutes supplémentaires de tâtonnements que je couvris ma mère de tout linge qui était source de chaleur afin de l’emmener dans un établissement sanitaire.
Advienne que pourra, m’étais-je dis sans grande détermination car l’anxiété me froissait les boyaux.
Comme je n’avais pas les moyens de l’emmener dans un grand hôpital, je la conduisis vers la clinique la plus proche c’est-à-dire à 3 kilomètres de la maison… à pied…
Arrivées sur place, je me rendis compte que je n’avais pas de quoi payer à la caisse. Je ne savais quoi faire, alors je fis asseoir ma mère sur un siège de la salle d’attente, le temps d’élaborer un petit monologue à l’intention de la caissière.
Je me sentais si ridicule !
Je finis par me lancer mais rien n’y fit. La dame devait faire son travail et si je ne payais pas, ma mère ne serait pas prise en charge. Je n’avais aucunement envie d’abandonner mais qu’allai-je encore dire à la caissière ?
Je retournai finalement auprès de ma mère, les yeux subissant les démangeaisons avant-coureurs des larmes. J’espérais qu’il se produisît un miracle.
Nous y passâmes quand même une heure ou deux. Des patients allaient et venaient jusqu’à ce que la salle se vida. Il ne restait plus que quelques infirmiers circulant dans le hall. J’observai ma mère pâle qui avait sa tête posée sur mes genoux, tremblotant malgré le chauffage. Cette vue me fit de la peine et je ressentais un grand dégoût vis-à-vis de la caissière qui ne daignait même pas faire preuve de compassion. Peu après, un garde s’approcha de nous, nous demandant de nous en aller car l’heure de visite venait de passer.
On y était pour voir le médecin, nous ! Sauf qu’on avait pas d’argent pour payer les frais. Je restais bouche bée, incapable de prononcer quoi que ce soit. L’état de maman en disait long sur notre situation. Mais nos vêtements en faisaient plus.
Nous avions juste besoin d’un peu d’empathie.
Cependant, le monsieur indifférent continua de nous demander de partir nous menaçant désormais de procéder par la manière forte.
Je le suppliai mais en vain.
« Lorsqu’on vient à l’hôpital, on s’assure toujours d’avoir un minimum d’argent sur soi. Allez, jeune fille ! » me dit-il en m’indiquant la sortie.
Comment est-ce qu’il le savait ? La caissière, bien sûre ! Pourquoi tant de mépris ?
Je m’agenouillai face au monsieur pour lui expliquer notre situation mais rien n’y fit. Cependant, je remarquai bien son visage se détendre : il avait pitié mais avant qu’il n’eût prononcé quelque chose, une voix grave raisonna dans tout le hall :
« Il se passe quoi ici ? »
Au vu de son accoutrement, il s’agissait d’un médecin. Il s’approcha de nous alors que cette vipère de caissière expliqua de façon dédaigneuse ce qui se passait. Le nouveau venu nous reluqua ma mère et moi avant de réprimander les deux membres du personnel pour leur manque de sensibilité. Enfin, conclut-il qu’il réglerait lui-même toutes les dépenses à la condition de le rembourser progressivement. J’acceptai immédiatement et ma mère fut mise dans une salle et reçut des soins dans les minutes qui suivirent.
De mon côté, je décidai de passer la nuit dans la salle d’attente.
Le lendemain à 21 heures, je me libérai enfin de mes souffrances et trouvai à la sortie de l’établissement, Sam, un ami de Daniel qui me passa un sac plein de vivres en m’informant que c’était de la part de mon meilleur ami qui avait dû s’en aller.
Oui, mon meilleur ami, mon seul ami.
Après avoir dit au revoir à Sam, je me rendis à la clinique où je passai désormais la nuit au chevet de ma génitrice grâce à la permission du docteur DIXON.
* * *
* *
~ LELAND ~
Il m’arrivait souvent de me demander comment est-ce que mes parents s’étaient rencontrés pour la première fois, comment est-ce qu’ils s’étaient trouvés sur le même chemin… Ce genre d’interrogation…
Avoir le ou la partenaire idéal€ a toujours été l’une des choses les plus importantes pour tous. Il était évident que cette personne serait une alliée de confiance. En qualité d’Alpha, il m’en fallait aussi étant donné toutes les charges que cette fonction impliquait.
Seulement, je n’avais pas envie de le faire. Je ne savais pas à quoi m’attendre, et tomber sur une femelle insoumise aurait provoqué en moi un sentiment de révolte incommensurable. Alliés de confiance ou pas, personne ne devait résister à mon autorité !
À ma connaissance, les Lunas étaient toutes les mêmes : toujours du genre à vouloir imposer leurs décisions et se croire nos égales pour n’en faire qu’à leur tête. Ma mère était l’une d’entre elles. Et ce fut ce qui causa sa perte.
Dans ma réflexion, j’observai la forêt qui s’étendait à l’horizon alors que mon smartphone me notifia d’un texto de Niels¹, mon Bêta et ami proche, m’informant qu’il serait de retour dans une semaine.
Il se trouvait en fait, depuis un moment dans la Zone Nord-Nord-Est², précisément dans le Michigan. Sa mission là-bas était de régler des petits problèmes entre la race humaine et celle des lycanthropes parce que le Dirigeant que j’y avais mis aux commandes n’avait pas réussi à faire grand-chose.
Soudainement, s’additionna à l’air givré que m’offrait l’extérieur, l’odeur de ROMERO qui était lui aussi en déplacement provisoire, suivie de celle de la rose. Je me demandais bien qui il avait emmené avant de finalement me tourner vers tous les documents que j’avais passé la nuit à analyser, trier et archiver.
* * *
* *
Le soir même, je devais participer à un rassemblement des habitants du Domaine autour d’un grand feu de camp. Sur les lieux, je sentis de nouveau cette senteur de rose. Quelques minutes après, ROMERO et une louve dont le visage ne m’était pas familier apparurent tout en attirant l’attention de l’assemblée.
« Bonsoir Alpha, je suis ravi de ce que vous soyiez venu ! » s’adressa-t-il à ma personne alors que sa compagne et lui avançaient leurs pas dans ma direction.
« Qui est-elle ? » demandai-je intrigué par le fait de n’avoir jamais vu cette fille qui paraissait pourtant si proche de l’ancien bêta de la meute.
Elle le tenait fermement par le bras, alors ma question – bien qu’indiscrète – était tout-à-fait légitime.
Je ne pus m’empêcher de la reluquer : elle était métisse, de grande taille, aux cheveux longs châtains et blonds vers les pointes. Elle était jolie et avait une belle morphologie.
Alors que mon regard se reposa sur son visage, je remarquai qu’elle aussi me fixait. Elle avait des yeux marrons.
Le cinquantenaire me répondit qu’il s’agissait de sa nièce et qu’elle resterait au domaine pour le week-end.
* * *
* *
~ EAST ~
Le jour du samedi, les cours prirent fin à 14 heures et je n’arrivai pas à réaliser que ma journée avait été moins mauvaise qu’à l’habitude… Ils avaient peut-être tourné la page, pensais-je.
À la sortie du lycée, je pris le bus scolaire, direction : la maison. Comme je commençais mon travail dans les deux prochaines heures, j’avais préféré rentrer d’abord pour me reposer puis faire mes devoirs.
*21 heures*
Je sortis du snack pour me rendre à la clinique. Arrivée, je me rendis dans le bureau du docteur DIXON qui avait gentiment accepté de prendre ma mère en charge. Assise en face de lui, je sortis de la poche de mon vieux pull noir deux billets froissés de 5 dollars que je lui tendis timidement et, surtout avec toute la honte du monde sur ma tête. Il les prit alors que je sentais mes joues picoter légèrement. Je me sentais si misérable…
Le quadragénaire contourna son bureau après avoir déposé les billets sur la table et ce, sans piper mot. Il arriva à mon niveau puis me prit par le bras, m’encourageant à me lever. J’étais presqu’aussi grande que lui. Il effaça lentement la distance qui existait entre nous puis me souffla à l’oreille – dans un ton que je ne lui connaissais pas mais qui me fit frissonner –, que je pourrais payer les soins de ma mère d’une autre façon…
J’aimais beaucoup ma mère mais étais-je prête à faire ça pour elle ?
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~ EAST ~*Deux jours plus tard*J’avais les courbatures mais m’efforçais à me préparer pour aller à l’école ; j’étais frigorifiée de la tête aux pieds et peinais à marcher convenablement, pourtant je ne regrettais en aucun cas ce qui s’était passé la nuit précédente. Cette nuit qui avait été un véritable enfer ! C’était ironique comme réflexion parce que la température était toujours aussi basse.Ma mère dormait encore lorsque je disposais sur la table basse du salon tout ce qu’il y avait à manger que Daniel m’avait donné.Je me changeai puis me mis en route. En marche vers l’arrêt de bus, je révisais mon cours de géographie sur le N.O.E.M¹ et, étant emportée dans la lecture, je me sentis subitement tirée par les cheveux vers l’arrière, atterrir sur un tas de neige et en recevoir de partout. Comme mon pull scolaire n’était pas en mesure de me réchauffer et que je n’avais pas mis de chaussettes, je tremblais comme une feuille. Et cela avait l’air de plaire à Jordan qui riait aux éclats
~ EAST ~Je repris connaissance, ce jour-là par l’effet des caresses que je ressentais au niveau de ma tête. Une main tripotait mes cheveux et je me demandais quel pouvais être le lien entre cette personne et moi pour être aussi tactile surtout lorsque j’étais « endormie ».Je me demandais aussi ce que cette personne avait bien pu me faire lorsque j’étais inconsciente.Était-ce le docteur DIXON ? M’avait-il retrouvé ? Que m’avait-il fait ? m’interrogeai-je au bord de la panique.*Flashback**Samedi dernier*Il me proposa cette nuit-là de me donner à lui et sur-le-champ, je ne savais quoi dire, ni quoi faire. Je restais juste immobile et muette, tandis que dans ma tête s’engageait une bataille sans merci.Ne devais-je penser qu’à moi et refuser ? Et ma mère dans tout cela ? Mon manque de moyen était-il une raison valable pour me laisser faire ?Je me disais d’un côté que DIXON ne prendrait pas convenablement soin de ma génitrice au cas où je refuserais ; et de l’autre, me dis-je au con
~ EAST ~*Flashback*Mes pensées se portèrent vers mes parents. D’abord ma mère qui était gentiment allongée ou assise sur son lit d’hôpital, m’attendant avec patience. Puis, vers mon défunt père : s’il avait été là, rien de tout cela ne se serait passé.L’homme me déshabillait et je n’arrivais pas à me défaire de son emprise. Peut-être devrais-je le laisser faire, pensai-je un instant…Non ! Non, non et non ! Je ne pouvais pas laisser passer ça.« Un accord se fait à deux », tu parles !Il était hors de question qu’il fasse de moi ce qu’il voulait, alors j’attendis le bon moment pour avoir une chance de m’en sortir.Bien que consciente que je finirais par le refaire un jour où l’autre, je n’aimais pas du tout les circonstances du moment.DIXON était un bel l’homme, je fantasmais presque sur son physique, ses yeux, sa voix, mais aller jusqu’à m’offrir à lui était chose impensable. Cet homme me rappelait juste mon rêve d’avoir une personne aussi attirante et intelligente à mes côtés…B
~ THYTUS ~*Quelques heures plus tôt*« … En gros, c’était ça mon idée. Qu’en pensez-vous ? » terminai-je.Le silence prit place dans la salle de réunion, les Membres du Conseil furent dans un premier temps dubitatifs avant que la majorité ne commence à adhérer à mon idée.« Après tout, pourquoi ne pas essayer ? » dirent quelques-uns.Je jubilais intérieurement, certain que Leland n’aurait pas d’échappatoire. Cependant, la seule femme du conseil, c’est-à-dire Morgan LAZARUS, exprima son désaccord et conclut :« … Avoue que c’est dans tes intérêts ! »« Les intérêts de qui ? » intervint une voix rauque.On se leva tous à la vue de l’Alpha, nos têtes baissées en signe de salutation. Leland, une fois assis sur son siège, nous fîmes de même et celui-ci nous passa le bonsoir dans un sourire forcé. Nous échangions quelques banalités avant de reprendre notre sérieux.L’Alpha Alejandro MORALES, 32 ans régnait sur toute l’Amérique du Sud, donc la Southpart. Il n’était pas si différent de Lelan
~ NIELS ~Quelle n’avait pas été ma surprise lorsque je trouvais Jordan dans la salle d’entraînement, elle qui avait pour habitude de s’épousseter au moindre grain de poussière. Je me demandais quelle serait sa réaction lorsqu’elle verrait dégouliner de la sueur autour d’elle.Sa supposée relation avec Leland ne me dérangerait pas si son oncle n’était pas Thytus. Mais bon, qui étais-je pour empêcher à l’Alpha d’adopter la seule option qu’il avait ?Jordan en soi, était une fille charmante, quelque peu hautaine et peu bavarde. Je n’avais pas pris le temps d’en apprendre plus sur elle, mais du peu que je savais à son sujet, elle avait des associations caritatives et était d’une bonne famille. C’était très bien pour une lycéenne. Elle avait l’étoffe d’une Dirigeante.Bref, la métisse était habillée de vêtements de sport assez voyants comme plusieurs autres louves, – mais avec un truc en plus –.Elle semblait attendre quelqu’un. Ses bras fins croisés contre sa poitrine, elle me passa le b
*Quinze jours plus tôt*~ LELAND ~Jordan m’avait impressionné dès nos premières heures d’entraînement ensemble. Ses techniques, son agilité, ses réflexes, tout était vraiment super ! Rien que par ses aptitudes physiques, je validais déjà sa crédibilité dans son rôle de « Luna ».Elle était une fille pleine de vie, intelligente et surtout qui essayait de s’attacher à moi, chose pour laquelle je n’étais pas contre puisque cela faisait partie de notre marché. Seulement je n’appréciais pas le fait qu’une personne contrôle mes faits et gestes comme elle le faisait. Il était vrai que je lui avais demandé de se détendre un peu plus en ma présence mais… je commençais un peu à le regretter.Le soir-même, nous avions à aller marcher près des chutes d’eaux pour discuter un peu plus. Le matin, lors des entraînements, elle ne m’avait parlé que des choses vagues comme son âge, sa vie de lycéenne et ses bonnes actions. Et moi, lui avais expliqué les clauses de mon travail. Après la séance, j’étais
~ LELAND ~Les rayons du soleil frappaient violemment mon visage à moitié endormi et je jurais intérieurement tuer la personne qui avait osé pénétrer ma chambre sans ma permission et ouvrir les volets. Mais ce n’était que Morgan.« On frappe avant d’entrer ! » la sermonnai-je en me redressant pour m’asseoir, laissant ainsi glisser la couette jusqu’à mon bas-ventre.Elle s’excusa avant de me raconter qu’elle s’inquiétait du fait de mon absence à la réunion des Dirigeants du Sud.« Quelle heure est-il déjà ? » l’interrogeai-je en étouffant un bâillement.« Presque 13 heures ! »Mon sang ne fit qu’un tour. Cette réunion était prévue pour 8 heures. Je n’arrivais pas à croire que je m’étais laissé aller de cette façon.« Put… Et… Qui y est allé à ma place ? » demandai-je décontenancé.« Destiny. »Je m’apprêtais à sortir de mon lit lorsque je me rendis compte d’un truc : je n’avais rien en dessous. Après avoir congédié la louve, je filai dans la salle de bain. J’avais les nerfs à fleur de
*Ellipse de plusieurs jours*Le délai imposé à l’Alpha de la Northpart pour s’unir à sa partenaire venait de prendre fin. Cependant, rien ne l’empêcha de travailler comme il le faisait malgré la pression supplémentaire qui pesait désormais sur ses épaules. Il était évident que dans peu de temps, ses homologues et l’Alpha Suprême lui demanderaient des comptes.~ LELAND ~« Hé, si on faisait finalement le chemin du retour en voiture ? » proposa mon ,Bêta № 1, les yeux brillants d’enthousiasme.« Alors là, sans façon, cousin ! » s’indigna Destiny.Cela faisait plus de 2 semaines qu’ils étaient avec moi au Canada. J’y étais principalement allé pour prendre des comptes et observer. En effet, le voyage n’était pas nécessaire car Niels ou Destiny aurait pu le faire à ma place. Ou alors, les Dirigeants eux-mêmes seraient venus à moi pour faire le rapport. Seulement, avec les circonstances, c’est-à-dire tout ce qui s’était passé entre Jordan et moi mais aussi avec l’ancien Bêta des U.S.A., Nie
*Flashback**Le matin du 1er janvier*——— USA, Détroit, État du Michigan.Daniel accepta malgré lui d’accompagner Jordan jusqu’à la gare la plus proche afin qu’elle y prenne un train pour la conduire jusqu’au Nord de la ville. Celle-ci, bien que protestant au premier abord, finit par faire, elle aussi, des concessions.Alors, qu’ils étaient encore ensemble, l’afro-américain chercha de nouveau à savoir la raison pour laquelle sa passagère avait effectué un si long trajet pour parler avec Niels. Et cette dernière lui répondit simplement que cela ne le regardait pas. Le silence s’installa un court instant, puis Daniel alluma le dispositif multimédia de son SUV et fit jouer la chanson *Wrecked* d’Imagine Dragons.« Tu penses à quelqu’un ? » devina l’Oméga sans dévier son regard de l’autoroute.« Ça ne te regarde pas ! »« C’est qui ? East ? »« T’as pas envie de l’savoir ? »« Je me demande ce que tu lui trouves ! »« Lâche-moi la grappe, tu veux ? »« Eh bah non, figure-toi ! »« Tu es i
——— USA, Détroit, État du Michigan.Niels rentra chez lui tandis que son frère resta avec l’Oméga. Cette dernière, en attendant son chauffeur descendit au rez-de-chaussée pour s’alimenter, chose qu’elle n’avait pas faite depuis plusieurs heures.Alors qu’ils dégustaient les fameux macaronis au fromage, Daniel brisa le silence en demandant à la louve la raison de sa venue chez lui. Mais celle-ci ne sembla pas vouloir en parler ; il y avait comme de la gêne dans son regard. Alors l’afro-américain n’insista pas. Après le repas, il monta dans sa chambre abandonnant la jeune lycanthrope qui devrait s’en aller très bientôt.——— Canada, État du Québec, au loft.Il était 4 heures passées lorsque East s’éveilla en sursaut dans son sac de couchage – offert par Debrah quelques jours auparavant –. Elle venait de faire un cauchemar. Le même qu’elle avait fait le jour précédent mais aussi le jour antérieur : elle se revoyait dans le snack de M. Bruce, entourée de ses camarades de classe, du docteur
——— USA, Zone Nord-Nord-Est, Détroit, État du Michigan.~ DANIEL ~Je n’aurais jamais imaginé East se mettre avec un autre, encore moins une personne qu’elle connaissait à peine. Je me sentais mal pour pas lui avoir avoué mes sentiments.Il était minuit et je n’osais me demander ce qu’elle faisait à cet instant avec son homme. J’étais jaloux et voulais être le seul à ses côtés pour lui souhaiter tendrement un joyeux anniversaire. Elle me manquait tellement que j’avais entrepris d’annuler mon congé pour retourner travailler : j’y passais des heures et même malgré cela, je me noyais encore plus dans mon chagrin.Il fallait pourtant que je passe à autre chose……Je parquai mon auto dans l’allée à cause de la voiture de sport qui m’empêchait d’arriver au garage. Ce n’était pas celle de mon frère, alors, pensais-je qu’il avait de la visite. Je descendis donc de mon véhicule, convaincu de mon point de vue et ce fut à ce moment que je vis la « bienfaitrice » du Michigan sortir de la pénombre
——— USA, État du Tennessee, Domaine du LYCAOR.*22 heures*Après son retour de la forêt, l’Alpha se débarbouilla et se vêtit pour assister à la réunion organisée par sa partenaire avec les Membres du Conseil.« Alors ? »« Eh bien, lui répondit la Luna, les Membres du Conseil et moi avons décidé qu’il faudrait déjà diffuser l’information sur les médias afin que tout le monde soit au courant et adopte des gestes de prudence, envoyer une équipe de Gammas au niveau de chaque Zone, Région… et bien sûre, renforcer la sécurité des Blocs mais aussi des prisons. »« Hmmm ! »Il ne participa pas plus à la réunion tenue par sa partenaire et quitta la salle pour se diriger vers les souterrains. Seulement, Morgan le rattrapa, l’humeur désagréable.« Qu’est-ce qu’y a ? »« C’est tout ce que tu as trouvé à dire ? »« Que voulais-tu ? Que j’applaudisse ? »« Leland… »« Écoutes-moi, Morgan ! J’aurais pu choisir Destiny, mais je ne l’ai pas fait parce que je sais ce que tu vaux. Tu es une femme persp
*26 décembre*——— Canada, État du Québec, au loft.Leland força sa prisonnière à passer un appel à sa mère pour lui dire qu’elle avait décidé de partir avec un prétendu amant avec qui elle était heureuse et que les recherches devraient s’arrêter car elle était en sécurité.Après cela, l’Alpha quitta la pièce pour monter au 5ème niveau en annonçant par télépathie à tous ses subalternes qu’il rentrait au Siège, que ses Bêtas soient prêts dans les 30 prochaines minutes et que le reste l’attende dans le grand salon. Le moment venu, il donna des instructions et ordonna exclusivement à Trey et Debrah de s’occuper de sa captive avant de prendre la route avec ses bras-droits.Ce soir là, il arriva à la maison de la meute accompagnée seulement de Destiny. Il était de son devoir de passer un message général à toute la Northpart – pour rassurer la population qu’il se portait bien –. Il ne se fit donc pas attendre.Leland convoqua ensuite les Membres du Conseil ainsi que la Luna dans son bureau p
*26 décembre*——— Canada, Région Sud-Est-Est, État du Québec.*12h 03*•… J’aimerais que ce soit la dernière fois que t’ailles la voir. • ordonna l’Alpha à l’attention de son Bêta qui approuva.Niels avait certes décidé de lui obéir pour cette fois-là, mais ne manquait pas de lui dire ce qu’il avait sur le cœur. Seulement Leland ne pouvait se résoudre à libérer cette fille aussi tôt.« C’est pourquoi il faudrait que vous ayez une conversation tous les deux. Essaies au moins d’avoir sa version des faits. » le conseilla Niels.Sur-ce, l’Alpha réfléchit brièvement avant de descendre jusqu’au rez-de-chaussée. Niels avait raison, pensa-t-il. Jamais il n’avait pensé à connaître les motivations de cette fille. Bien qu’ayant recherché ses antécédents, il se rendait compte qu’il ne savait rien de cette humaine si ce n’était sa routine morose quotidienne.Il s'attarda tellement longtemps là-dessus qu’il se trouva très rapidement devant la porte de la pièce souterraine. Il se stoppa net, l’air d
Au-delà des apparences, Jordan était une jeune femme solide, ayant un comportement ainsi qu’une attitude de leader – non parce qu’elle était pour l’équité mais parce qu’elle savait qu’elle ne pouvait qu’être mieux servi que par elle-même –. Il y avait des caractères qui la définissaient parfaitement à savoir : le respect, l’honneur, son amour-propre, la charité,… Elle possédait plusieurs qualités et compétences qui faisaient la fierté de sa famille.Leland, son âme-sœur et Alpha, passait beaucoup de temps à méditer sur leur relation tumultueuse. Malgré que cette Oméga possédait presque toutes les qualités requises pour devenir Luna, leur dynamique restait chaotique. Tous deux, étant des personnes de principes et de caractère, se retrouvaient souvent poussés hors de leur zone de confort lors de leur échange ce qui menait inévitablement à des confrontations violentes.…Alors qu’il cogitait encore, Destiny le rejoignit non sans avoir frappé à la porte et reçu la permission d’entrer. Il
Alors que l’Alpha la conduisait vers la sortie, Jordan s’entêtait à rester : disait-elle qu’elle n’avait pas effectué tout ce trajet pour se faire virer aussi rapidement. Les mulâtres se fusillèrent du regard pendant un instant avant que Debrah ne surgisse. La rousse descendait les escaliers, – les mains soutenant un plateau – alors que Jordan fit une crise de jalousie télépathique à son homme.• Ce n’est que ma gouvernante. Me fais pas chier ! • répliqua-t-il agacé.Tous deux firent comme si de rien était jusqu’au passage de la jeune femme par le salon pour finalement s’enfoncer dans une pièce souterraine dont la porte avait été cabossée au niveau de la serrure. En effet, après avoir laissé East y retourner, Niels avait chargé Trey de remettre la porte à sa place.L’odeur de East parvint aux narines de l’Alpha qui se sentit mal à l’aise et demanda pour la énième fois à sa compagne de partir. Cependant cette dernière était décidée à n’aller nulle part, même lorsque Leland faillit leve
*26 Décembre soit 56 heures depuis le kidnapping d’East*——— Canada, Région Sud-Est-Est, État du Québec.*5 heures*~ LELAND ~Niels semblait déterminé à protéger cette humaine et j’en déduisis qu’ils étaient plus que de simples connaissances. Mais cette fille m’avait pris quelque chose de précieux et la laisser s’en tirer facilement serait remettre en question toute l’affection que je portais pour la seule chose qui me restait de mes parents. Je l’aurais tué depuis longtemps, seulement, quelque chose m’en empêchait, un sentiment indescriptible… Et même si je n’avais pas ce frein, avoir de nouveau du sang dans les mains m’était chose impensable. Je m’étais promis, il y avait plusieurs années, je ne le referai plus.L’odeur de cette fille avait toujours eut pour don de me faire sentir vulnérable. Je détestais tellement ça que j’ordonnai sévèrement aux Gammas d’obéir. Là-dessus j’allais respirer dehors.Alors que j’assénais des coups aux sapins qui m’environnaient, je flairais mon Bêta.