Léo, le visage empreint d’une gravité certaine, a baissé les yeux vers Clara, scrutant son expression avec une intensité troublante. Celle-ci, consciente du poids de son regard, a détourné la tête, cherchant à éviter une connexion qui la mettait mal à l’aise. L’autre homme, pris d’un soudain embarras, s’est éloigné sans un mot de plus, laissant derrière lui un silence pesant. Clara, mal à l’aise sous la tension palpable, a reculé d’un pas pour se soustraire au contact physique avec Léo. Après un moment d’hésitation, elle a enfin rompu le silence en disant d’une voix douce mais ferme : « Merci. »« De rien », a-t-il répondu d'une voix rauque, teintée d'une certaine mélancolie.Alors que Clara se préparait à s'éloigner, Léo l’a retenue : « Clara. » Elle a levé les yeux vers lui, son expression empreinte d'une calme résignation.« Hier soir, sur le banc, que voulais-tu dire ? » a-t-il demandé, son regard plongé dans le sien, cherchant une clarté qu'il n'avait pas encore saisie.Clara a
Clara a lancé un regard méfiant à Marie, l'inquiétude clairement visible dans ses yeux.Marie a haussé un sourcil, une touche d'amusement dans sa voix : « Ne crains rien, Clara. C’est une fête, il y a foule autour de nous. »Clara a haussé les épaules, l'indifférence feinte dans son geste ; elle n'était pas vraiment effrayée.Les deux femmes se sont installées l’une en face de l’autre. Adrian, quant à lui, sirotait son verre non loin, les yeux balayant occasionnellement le paysage avant de se poser sur le duo. Marie a croisé les bras, adoptant une posture détachée, tandis que Clara s’est appuyée avec nonchalance contre le dossier de sa chaise, incarnant une élégance désinvolte. Sa robe ce soir-là rivalisait avec l'aura même de Marie, et sous l'éclat des lumières, le visage de Clara rayonnait, laissant Marie dans l'ombre de sa splendeur.Un silence lourd s’est installé entre elles, jusqu'à ce que Marie brise enfin le calme : « Parlons un peu de l’enlèvement de Léo. »Sur ces mots, Clar
Marie a poussé un soupir profond et a vidé son verre d'un trait. Elle était convaincue que Clara ne comprenait vraiment pas Léo. Lui aussi avait un cœur, lui aussi éprouvait des sentiments. « Clara, laisse-moi t’expliquer pourquoi Léo reste à mes côtés, pourquoi il me couvre d'attentions sans limites, et pourquoi il a tant insisté pendant toutes ces années pour divorcer et m'épouser. » Son regard s'est ancré dans celui de Clara, chargé de révélations qui semblaient peser dans l'air.Clara, la mâchoire serrée et les sourcils froncés, a attendu la suite avec une impatience mêlée d'appréhension.Marie a poursuivi, chaque mot s'échappant de ses lèvres avec une lenteur calculée, comme si elle pesait l'impact de chacune de ses déclarations : « C’est à cause de toi. » Clara a froncé les sourcils, perplexe.À cause d'elle ? Mais comment, et pourquoi ?Alors que Marie se penchait en avant, prête à divulguer un secret peut-être trop longtemps gardé, la musique a changé brusquement de tonalité.
Alors qu'elle se retournait pour quitter ce lieu, Clara a perçu une conversation chuchotée, une question soufflée dans l'ombre : « Léo est-il vraiment parmi nous ce soir ? » Une voix tremblante de crainte a ajouté : « Quel genre de femmes préfère-t-il ? Si je ne réussis pas à attirer son attention ce soir, ma mère me fera payer cher mon échec… Je ne peux me permettre aucune erreur… »À l'entrée du passage sécurisé, une jeune fille aux vêtements audacieusement révélateurs était accroupie, absorbée par son téléphone. Clara a pincé les lèvres, l'obscurité l'enveloppant tandis qu'elle se dissimulait dans un recoin discret. La conversation de la jeune fille se poursuivait, révélant des détails troublants : « J'ai entendu dire que l'ex-femme et l'actuelle petite amie de Léo sont toutes deux à bord, cela complique sérieusement les choses pour moi. Peux-tu m'aider ? » Soudain, la voix brisée par l'émotion, elle a ajouté : « Papa, je… je… » La voix de la jeune fille s'est étranglée, mais l
« Pourquoi tant de résistance, simplement parce que Léo et moi sommes amis ? » Roland a avancé, bloquant le chemin de Clara. Clara, d’un ton las, lui a rétorqué : « Tu connais parfaitement les raisons. De plus, tu ne suscites en moi aucun intérêt. Tu es plus jeune que moi. »Sortir avec quelqu’un d’aussi mature que Léo était déjà suffisamment éprouvant, sans parler d’un homme qui était dans sa jeunesse insouciante.« Eh, ce n’est pas ma faute ! Après tout, je suis né seulement quelques mois après toi », Roland a protesté, écartant les bras et bloquant le passage de Clara, reculant maladroitement vers elle.Clara, impuissante, l’a prévenu : « Roland, fais attention, il y a des gens derrière toi. » Il était imprudent de se déplacer ainsi parmi la foule.« Cela fait mal... » Roland a grimacé, se tenant le ventre d'une main. La douleur de sa blessure était intense, mais la douleur du cœur était bien pire ! Clara, quant à elle, a grimacé en signe de dégoût.Roland, observant le dos de Cla
Elle a tourné lentement la tête vers une jeune fille au visage angélique. « Rien ! » Manon a esquissé un sourire timide et, sans y penser, a posé sa main sur son propre bras. L'endroit où Léo l'avait saisie semblait encore brûler de sa présence. Elle a humé doucement sa peau mais, à son regret, aucun parfum n'y persistait.La première fois qu'elle avait rencontré Léo, il donnait une conférence à l'université de la Ville Y. Ne trouvant pas de place, elle était tombée sur Léo, absorbé par un appel téléphonique à l'extérieur. C'était lui qui lui avait aimablement indiqué le chemin. Ce qui avait scellé son destin était une averse soudaine après la conférence ; sans parapluie, elle avait été secourue par l'assistante de Léo qui lui en avait offert un.« Manon, ai-je bien vu ? N'es-tu pas tombée sur Léo ? Ce ne serait pas ton objectif ce soir ? » La jeune fille à ses côtés l’a taquinée en lui poussant le bras. Manon a rougi instantanément et a dit : « Aïe, Evelyne, que racontes-tu ? Commen
D’un geste délicat mais ferme, Clara a poussé la porte sous la pression de ses doigts fins. Devant elle se tenait Léo, élégant malgré l’évidence d'une soirée éprouvante : sa chemise blanche, impeccable se trouvait à présent froissée, sa cravate déchirée pendait négligemment, témoignant d'un récent désordre émotionnel. Ses sourcils se sont froncés à la vue de Clara, trahissant une tempête de mots non prononcés qui semblaient prêts à s'échapper à tout moment.Clara a baissé la tête, avant de se détourner légèrement, lui faisant signe d'entrer de la main. Ils se trouvaient sur le seuil, et l'air était chargé de l'atmosphère tendue des rencontres inattendues. L’endroit, imprégné de la présence d'autres âmes curieuses, n'était guère propice à une conversation privée.Léo, pour sa part, semblait réticent à franchir le seuil. Ses yeux fatigués ont scruté Clara alors qu’il lançait, d’une voix mêlant sarcasme et fatigue : « Clara, je suis là, dis ce que tu veux ! »Clara a levé les yeux vers lu
Cependant, à présent, Clara se tenait là, impuissante mais inébranlable, d'une beauté qui ne faisait que s'affirmer avec le temps. Pourtant, il était clair qu'elle avait perdu cet éclat de joie et cette gaieté qui autrefois la caractérisaient. Tout cela, une conséquence des actions de Léo, de ce qu'il avait fait subir à sa vie, y semant le chaos et la décoloration.Mais savait-elle seulement que, dès leur adolescence au lycée, Léo était tombé éperdument amoureux d'elle ? À l'université, cet amour n’a fait que croître. Pour elle, il avait renoncé à la cigarette, choisi l'université la plus proche de son école de médecine, embrassé une carrière dans le secteur médical, premier domaine d'excellence du groupe Robert. Clara, cependant, semblait ignorer ou oublier tous les sacrifices qu'il avait faits pour sa famille et pour elle.Leur mariage, elle le décrivait comme une aumône qu'elle avait dû mendier à un homme peu disposé. Mais ce n’était pas le cas... Léo se souvenait de chaque geste q