9: le rendez-vous se regarda dans le miroir, hésitante. Le maquillage était parfait, la robe légère et séduisante, mais une lourde pression pesait sur ses épaules. Elle allait à cette soirée, une occasion qu’elle ne pouvait pas laisser passer. Mais elle avait quelque chose qu’elle devait faire avant tout. Lina. Elle savait que sa sœur n’allait pas comprendre, mais elle ne pouvait pas partir sans lui dire. Lina, toujours si protectrice, toujours si curieuse. La vérité, bien qu’elle fût amère, devait sortir. Il fallait qu’elle sache. Elle prit une profonde inspiration avant de se diriger vers la porte de la chambre de sa sœur. Lorsque Lina ouvrit, un sourire chaleureux illuminait son visage, mais Maya sentit immédiatement la tension dans l’air. Elle devait lui dire, même si ça allait être difficile. "J’ai besoin de te parler," dit-elle, les mots sortant presque trop rapidement. Lina la regarda, remarquant son visage tendu. "Qu'est-ce qu'il y a, Maya ? Ça ne va pas ?" Maya
10 : une nuit, une vie bouleverséeLE POINT DE VUE DE DE MAYALe couloir semblait interminable. À chaque pas, mes talons résonnaient sur le sol en marbre, et mon cœur battait à un rythme effréné. L’homme marchait à côté de moi, sa main frôlant doucement mon bras, un geste qui se voulait tendre, mais qui me rappelait avec brutalité pourquoi j’étais ici. Lorsqu’il ouvrit la porte de la chambre, une suite luxueuse aux lumières tamisées, il se tourna vers moi, un sourire charmeur sur les lèvres. "Tu es encore plus belle en vrai," murmura-t-il, sa voix chargée de désir. Je lui rendis un sourire doux, mes yeux pétillant d’un jeu de séduction parfaitement maîtrisé. Pourtant, à l’intérieur, une tempête grondait.Je devais tenir. Je devais me rappeler pourquoi j’étais là. Vargas. La dette. Ma vie en jeu. Lina.L’homme s’approcha lentement, posa une main sur ma taille et m’attira vers lui. "J’ai tellement envie de toi," souffla-t-il contre ma peau. Je laissai échapper un petit rire sensuel,
11: Les retrouvailles LE POINT DE VUE DE MAYA Je suis sortie en trombe de la chambre, laissant derrière moi une partie de moi-même que je n’aurais jamais imaginé briser auparavant. Mon cœur battait encore à tout rompre, non pas d’excitation, mais d’un mélange de honte, de soulagement et d’appréhension. L’enveloppe que je tenais entre mes doigts tremblants était bien plus lourde qu’elle ne l’aurait cru. La somme qu’elle contenait était énorme, bien qu’elle ne puisse encore couvrir toute ma dette envers Vargas. Mais c’était un début, un moyen d’apaiser temporairement la fureur de cet homme impitoyable.Je pressai le pas en direction du restaurant où Lina m’attendait toujours. Dès qu’elle croisa mon regard, elle comprit que je n’avais pas envie de parler. Lina se leva aussitôt, s’approcha de moi avec une douceur mêlée d’inquiétude.« Comment ça s’est passé ? » demanda-t-elle à voix basse, scrutant mon visage en quête d’indices.Je détournai le regard, incapable de formuler une réponse.
12: Tout ça pour une nuit LE POINT DE VUE DE MAYA La porte de l’appartement à peine refermée derrière nous, je me laisse tomber sur le canapé, exténuée. Lina me suit du regard, visiblement soucieuse. Sans un mot, j’ouvre mon sac et en sors l’enveloppe épaisse, la posant sur la table basse. L’odeur caractéristique du papier neuf s’élève alors que j’écarte les plis pour révéler les billets d’euros, impeccablement empilés. Lina écarquille les yeux, abasourdie par la somme.— Tout ça… pour juste quelques heures ? finit-elle par murmurer, encore sous le choc.Je hoche lentement la tête, incapable de formuler une réponse immédiate. Mon estomac se tord à la simple évocation de ces heures. Les mains d’un inconnu sur moi, sa peau contre la mienne, l’odeur de son parfum trop entêtant, son souffle chaud que je voulais fuir… J’ai fermé les yeux, me répétant sans cesse que tout cela était nécessaire, mais l’impression de m’être souillée demeure indélébile. Pourtant, l’argent est bien là, tangibl
13 : UN cœur apaiser Assise à son bureau, Maya laissa échapper un long soupir. La tension de son échange avec Vargas pesait encore lourd sur ses épaules. Elle savait qu’elle n’était pas encore tirée d’affaire, mais au moins, une partie du problème était réglée. Elle passa une main dans ses cheveux, essayant de chasser l’anxiété qui l’habitait depuis des jours. En cherchant un dossier dans son sac, ses doigts tombèrent sur un petit carton rigide. Elle le sortit, intriguée, avant que son cœur ne fasse un léger bond. La carte de visite d’Adrian. Elle l’avait complètement oubliée. Son regard s’attarda sur le nom imprimé en lettres élégantes. Adrian... L'homme qu’elle avait rencontré à un moment où tout semblait s’effondrer autour d’elle. Une rencontre simple, légère, loin de ses tourments. En y repensant, un faible sourire effleura ses lèvres. Cette conversation dans le restaurant lui avait apporté une bouffée d’air frais. Un moment où elle n’avait pas eu besoin de mentir, de séduire
14 : Les pizzas Je me tenais à côté d’Adrian, encore bercée par l’ambiance agréable de notre soirée. C’était étrange à quel point je me sentais bien en sa compagnie, comme si, pour quelques heures, j’avais pu oublier tous mes soucis. Mais la réalité me rattrapa bien vite lorsque nous sortîmes du restaurant. Il se faisait tard, et il était temps pour chacun de rentrer. J’attrapai mon téléphone pour appeler un taxi, mais avant même que je ne compose le numéro, Adrian secoua la tête. — Hors de question, dit-il avec assurance. Je vais te déposer. Je levai les yeux vers lui, un peu surprise par son ton. — Adrian… Ce n’est pas nécessaire. Je ne veux pas te déranger. Il croisa les bras, un sourire amusé sur les lèvres. — Maya, tu ne me déranges pas du tout. Monte. Il ouvrit la portière passager, me laissant une chance de refuser. J’hésitai. J’avais l’habitude de me débrouiller seule, de ne dépendre de personne. Pourtant, il y avait quelque chose chez Adrian, une douceur dans s
15 : la tempête LE POINT DE VUE DE MAYA J’ouvris la porte en grand, laissant Adrian entrer derrière moi. Dès que nous fîmes un pas à l’intérieur, la voix enjouée de Lina résonna dans le salon. — Ah, enfin ! J’ai cru que tu t’étais perdue en chemin ! Elle apparut dans l’encadrement de la cuisine et s’arrêta net en voyant Adrian. Ses yeux s’écarquillèrent légèrement avant qu’un sourire curieux ne vienne étirer ses lèvres. — Lina, voici Adrian, un ami… Adrian, voici Lina, ma sœur. Adrian s’approcha d’elle et lui tendit la main avec son habituel sourire charmeur. — Enchanté, Lina. Maya m’a beaucoup parlé de toi. Je levai les yeux au ciel discrètement. C’était un pur mensonge, je n’avais jamais mentionné ma sœur… mais Lina, flattée, éclata de rire avant de lui serrer la main. — C’est un plaisir, Adrian. Alors, c’est toi qui as sauvé ma sœur d’une pause déjeuner ennuyeuse, hein ? Il me lança un regard amusé avant de répondre : — On peut dire ça comme ça. Je sentis mes
16 : soirée inattendue LE POINT DE VUE D'ADRIAN Je ne m’attendais pas à rester aussi longtemps. Franchement, je pensais juste la déposer, échanger encore quelques mots et rentrer tranquillement chez moi. Mais cette foutue pluie avait d’autres projets. Assis sur le canapé, je sentais l’humidité s’infiltrer peu à peu sous ma chemise. Ce n’était pas grand-chose, mais suffisant pour me donner des frissons. J’avais froid, mais je n’allais pas le dire à Maya. Pas question d’avoir l’air faible ou inconfortable. Alors, pour détourner mon attention, je laissai mon regard errer sur la pièce. C’était un petit espace, mais décoré avec goût. Tout était bien agencé, les couleurs douces, les lumières tamisées. Rien de tape-à-l'œil, juste… chaleureux. À l’image de Maya. Elle finit par briser le silence : — Tu veux t’allonger un peu ? Je tournai la tête vers elle. L’idée me tentait. Vraiment. Mais l’admettre aussi vite, ce serait comme reconnaître que j’étais à bout, que je voulais reste
30: Mon passé me rattrape. LE POINT DE VUE DE MAYA Mon souffle se bloque. — Adrian… qui est l’homme assis près de ta mère ? Ma voix est faible, brisée par la panique qui monte en moi comme une vague incontrôlable. Adrian tourne brièvement la tête et répond sans se douter de l’ouragan qui s’abat sur moi. — C’est mon père, Éric. Le sol se dérobe sous mes pieds. Mon pire cauchemar vient de prendre vie, ici, devant tous ces invités, au moment où je m’apprête à unir ma vie à celle d’Adrian. Mon esprit explose de pensées chaotiques. Mon cœur bat si fort que je crois qu’il va se briser en mille morceaux. Je veux fuir. Je ne peux pas me marier en cachant un mensonge aussi énorme. Je ne peux pas prononcer mes vœux alors que mon passé vient de s’inviter brutalement dans mon présent. Je lâche mon bouquet. Mes jambes se mettent à courir d’elles-mêmes, comme si elles avaient compris avant moi que je ne pouvais pas rester. — Maya ! J’entends la voix d’Adrian derrière moi, emplie d
29: Le mariageLE POINT DE VUE D'ADRIAN Aujourd’hui était un grand jour. Mon mariage. Celui où je scellerais mon engagement avec Maya, la femme qui avait changé ma vie. Pourtant, alors que je me tenais devant le miroir, ajustant mon costume, je ressentais un mélange d’excitation et de nervosité.Derrière moi, mes amis riaient et plaisantaient. Ils ne tenaient plus en place, aussi heureux que moqueurs.— Adrian, c’est fini les petites filles pour toi ! lança l’un d’eux avec un large sourire.— Ouais, les relations sans lendemain, c’est du passé, aujourd’hui tu rentres dans la cour des grands, ajouta un autre.— Moi, je ne suis pas prêt pour ça ! dit Max en s’affalant sur une chaise. Il leva les mains en l’air. Se caser ? Laisser toutes ces belles femmes derrière moi ? Non, merci !Tout le monde éclata de rire, y compris moi. Je secouai la tête en terminant d’ajuster ma cravate.— T’en fais pas, Max, répondis-je en souriant. Le jour où tu trouveras la bonne, tu comprendras.Il haussa u
28: Le Compte à Rebours Avant le MariageL’organisation du mariage avançait à une vitesse folle, et chaque jour me rapprochait un peu plus du moment où je dirais "oui" à l’homme que j’aimais. Adrian et moi avions enfin trouvé le lieu parfait : un magnifique domaine au bord de la mer, avec une vue imprenable sur l’horizon. Dès notre première visite, j’avais su que c’était ici que nous devions nous unir. — "Tu imagines le coucher de soleil en arrière-plan pendant qu’on échange nos vœux ?" avais-je dit, émerveillée. Adrian, debout à côté de moi, m’avait serrée contre lui, son regard pétillant d’amour. — "Je n’imagine pas, je le vois déjà. Ce sera magique, comme toi." Chaque détail était important, et Lina s’investissait autant que moi, peut-être même plus. Elle était devenue mon bras droit dans cette aventure, débordante d’énergie et d’idées. Nous passions des soirées entières à choisir la décoration, à tester les associations de couleurs et de fleurs. — "Du blanc et du doré
27: L'Annonce Officielle LE POINT DE VUE DE MAYA Lorsque j'ai ouvert la porte du restaurant privatisé pour l’occasion, une vague d’émotions m’a envahie. La lumière tamisée, les tables joliment décorées de fleurs blanches et dorées, l’odeur enivrante des plats en préparation… Tout était parfait. Adrian avait vraiment mis tout son cœur pour organiser ce moment, et je me suis sentie profondément chanceuse de l’avoir à mes côtés. Nos proches étaient déjà installés autour d’une grande table rectangulaire. Ma mère discutait joyeusement avec la mère d’Adrian, comme si elles se connaissaient depuis toujours. Le père de Adrian était, durant toute notre relation j'ai jamais eu l'occasion de le rencontrer. Il me disait que c'était un homme assez occupé et que c'était pour cela qu'ils ne s'entendaient jamais. Lina, ma sœur, trépignait d’impatience, un sourire malicieux au coin des lèvres. Quant à Adrian, il rayonnait, son regard empli d’une tendresse qui me faisait fondre à chaque fois que n
26: "Oui, je le veux ! "Le matin s’annonçait doux et paisible, baigné d’une lumière dorée qui filtrait à travers les rideaux. Adrian ouvrit lentement les yeux, son premier réflexe étant de chercher Maya à ses côtés. Elle dormait encore, son souffle léger soulevant doucement la couverture. Un sourire tendre s’étira sur ses lèvres. Chaque jour passé à ses côtés était un cadeau, une douceur à laquelle il s’était habitué et dont il ne voulait jamais se défaire.Délicatement, il effleura sa joue du bout des doigts, la regardant avec amour. Maya remua légèrement, puis ouvrit lentement les yeux, un sourire ensommeillé illuminant son visage.« Bonjour, belle endormie, » murmura-t-il d’une voix douce.Elle s’étira paresseusement avant de venir nicher son visage dans le creux de son cou. « Mmmh, encore cinq minutes… » chuchota-t-elle contre sa peau.Adrian rit doucement et l’embrassa sur le front. « Si on veut éviter d’arriver en retard, il va falloir se lever. »Maya grogna en signe de protes
25 : La démission LE POINT DE VUE DE Maya Je me tiens devant la porte de Vargas, mon cœur battant un peu trop vite sous l'effet de l'appréhension. Ce bureau, je l’ai fréquenté plus que je ne l’aurais voulu, et chaque fois que j’y entrais, un malaise s’insinuait en moi. Aujourd’hui ne fait pas exception, mais cette fois, c’est différent. Cette fois, je viens pour tourner la page.J’inspire profondément avant de frapper. Une voix grave et autoritaire m’invite à entrer. Vargas est assis derrière son grand bureau en acajou, un dossier entre les mains, le regard concentré. La lumière tamisée de la pièce et l’odeur persistante de son cigare créent une ambiance pesante. Les murs sont ornés de tableaux luxueux, et une grande baie vitrée offre une vue panoramique sur la ville. Ce décor qui autrefois m’intimidait me semble aujourd’hui insignifiant.Je m’avance, posant lentement une enveloppe sur son bureau. Il lève enfin les yeux vers moi, ses sourcils se froncent légèrement.— C’est quoi, ça
24 : UN soutient inattendu La douceur du moment enveloppait Maya comme une étreinte invisible, un souffle chaud contre sa peau. La lumière tamisée projetait des ombres douces sur les murs, donnant à la pièce une ambiance feutrée et intime. Adrian, assis près d’elle, la regardait avec cette intensité qui faisait frissonner chaque parcelle de son être.Il glissa doucement ses doigts sur son bras, un frisson la parcourut. Maya leva les yeux vers lui, capturant son regard profond où dansaient mille émotions. Sans un mot, elle posa sa main sur sa joue, effleurant sa peau du bout des doigts. Il ferma les paupières un instant, savourant la tendresse de ce geste. Puis, lentement, leurs visages se rapprochèrent jusqu’à ce que leurs souffles se mêlent. Le premier contact fut une caresse hésitante, puis une étreinte plus affirmée, leurs lèvres s’abandonnant l’une à l’autre avec une douceur affamée.Les battements du cœur de Maya s’accélérèrent lorsque les mains d’Adrian glissèrent sur ses hanch
23 : Une soirée entre ombres et lumièresJe l’observais encore, cette femme assise en face de moi, les épaules tendues sous le poids de ses confidences. Maya venait de me livrer une part de son passé, une part sombre, mais elle n’avait pas tout dit. Je le sentais. Il y avait des silences trop lourds, des regards fuyants. Mais pour l’instant, je choisis de ne pas insister. Ce soir, elle n’avait pas besoin d’un interrogatoire, mais de réconfort. Je me levai lentement et me dirigeai vers elle. — Viens là. Elle releva la tête, surprise par ma voix douce. Hésitante, elle se laissa attirer contre moi. Je l’accueillis dans mes bras, sentant son souffle chaud contre ma clavicule. Je passai une main dans ses cheveux, caressant lentement sa nuque, cherchant à apaiser cette tension qui l’habitait encore. — Tu n’es pas seule, Maya.Elle ne répondit pas, mais ses bras se resserrèrent autour de moi. Elle avait besoin d’ancrage, et je voulais être ce port sûr, au moins pour ce soir. Ses d
22 : La recherche d’une solutionLE POINT DE VUE DE MAYA Les jours passaient et l’ombre de Vargas planait au-dessus de moi comme une lame prête à s’abattre. J’avais réussi à lui donner une partie de l’argent, mais il en manquait encore. Il n’avait pas besoin de me rappeler que le temps jouait contre moi. Je le savais. Chaque battement de mon cœur résonnait comme un compte à rebours silencieux. J’avais deux options : trouver l’argent de manière légale ou replonger dans des combines que j’avais juré de laisser derrière moi. J’ai d’abord essayé la voie légale. J’ai contacté ma banque pour voir si je pouvais obtenir un prêt, mais avec mon dossier, c’était peine perdue. On ne prête pas à une femme qui a déjà des dettes non déclarées et un passé trouble. J’ai envisagé de vendre quelques bijoux de valeur, mais même en mettant tout ce que j’avais, ça ne suffirait pas. Le temps pressait. Vargas n’était pas du genre patient. Alors, j’ai fait ce que je redoutais : j’ai contacté quelqu’un