16 : soirée inattendue LE POINT DE VUE D'ADRIAN Je ne m’attendais pas à rester aussi longtemps. Franchement, je pensais juste la déposer, échanger encore quelques mots et rentrer tranquillement chez moi. Mais cette foutue pluie avait d’autres projets. Assis sur le canapé, je sentais l’humidité s’infiltrer peu à peu sous ma chemise. Ce n’était pas grand-chose, mais suffisant pour me donner des frissons. J’avais froid, mais je n’allais pas le dire à Maya. Pas question d’avoir l’air faible ou inconfortable. Alors, pour détourner mon attention, je laissai mon regard errer sur la pièce. C’était un petit espace, mais décoré avec goût. Tout était bien agencé, les couleurs douces, les lumières tamisées. Rien de tape-à-l'œil, juste… chaleureux. À l’image de Maya. Elle finit par briser le silence : — Tu veux t’allonger un peu ? Je tournai la tête vers elle. L’idée me tentait. Vraiment. Mais l’admettre aussi vite, ce serait comme reconnaître que j’étais à bout, que je voulais reste
17 : UN moment suspendu. le point de vue de Maya Quand je revins dans le salon, je trouvai Adrian toujours debout devant mon tableau préféré. Je ne pus m’empêcher de sourire. Il était totalement absorbé, comme s’il cherchait à en percer tous les secrets. Je pris la parole doucement, sans vouloir briser ce moment : "Elle est belle, n’est-ce pas ?" Il sursauta légèrement, puis répondit, sans détourner les yeux de la toile : "Elle est fascinante." Je m’approchai, un brin nostalgique. "Ce tableau a une histoire…" Alors, je lui racontai. J’évoquai l’artiste et son lien profond avec cette œuvre. Je décrivis l’émotion qui se dégageait de chaque coup de pinceau, la façon dont cette peinture me parlait, comme si elle me comprenait. Pendant que je parlais, Adrian resta immobile, totalement à l’écoute. Mais quelque chose changea quand je terminai mon récit. Il se retourna enfin vers moi, et je vis son regard s’arrêter net. Un léger trouble passa dans ses yeux. Au début, je
18: UN moment intense LE POINT DE VUE DE MAYAJe ne savais pas exactement ce qui se passait entre nous, mais je le sentais. Ce n’était pas juste le hasard de nos mains posées l’une sur l’autre. Ce n’était pas juste cette proximité inattendue. Il y avait quelque chose de plus profond, une tension invisible qui nous enveloppait et nous attirait l’un vers l’autre. Je levai les yeux vers Adrian. Il me regardait aussi, ses pupilles légèrement dilatées, comme s’il était lui aussi perdu dans cette sensation étrange et enivrante. Pourquoi ce regard me troublait-il autant ? Je cherchais une réponse, mais je n’en trouvais aucune. Je n’en voulais peut-être pas. Le silence entre nous devint presque pesant, trop chargé d’émotions et de désirs non formulés. Il fallait briser cette attente, ce moment suspendu qui me donnait le vertige. Alors, sans réfléchir, je me rapprochai. Je sentis mon souffle se mélanger au sien avant que mes lèvres ne trouvent enfin les siennes. C’était doux. Puis inte
19 : Où étions nous ? LE POINT DE VUE DE MAYA Une fois dans la chambre, je refermai doucement la porte derrière nous, créant un cocon intime où le monde extérieur n’avait plus sa place. L’ambiance était tamisée, une lumière douce projetait des ombres sur les murs, et je vis Adrian balayer la pièce du regard. Je l’observai en silence, curieuse de sa réaction. Après quelques secondes, je brisai le silence d’une voix douce : — Alors… tu aimes ? Il tourna lentement la tête vers moi, un sourire discret au coin des lèvres. — C’est magique, dit-il sincèrement. Je fis un pas vers lui, mes doigts frôlant distraitement le tissu de ma robe de nuit. — Magique ? murmurais-je. Est-ce que c’est plus magnifique que moi ? Je vis son sourire s’élargir, amusé et pourtant sérieux à la fois. Il s’approcha, réduisant la distance entre nous, et planta son regard intense dans le mien. — Non, souffla-t-il. Tu es celle qui apporte la lumière à l’intérieur. Mon cœur rata un battement. C’étai
20: un réveil tendre et compliceLE POINT DE VUE DE MAYAQuand j’ouvris les yeux ce matin-là, la première chose que je sentis fut la chaleur rassurante du corps d’Adrian contre le mien. Son bras était posé sur ma taille, son souffle calme effleurait ma nuque, et son odeur envoûtante flottait autour de moi. Je restai là un instant, savourant cette proximité inédite, encore bercée par le souvenir de la nuit passée. Je tournai légèrement la tête pour l’observer. Il dormait paisiblement, son visage détendu, ses traits adoucis par le sommeil. Il semblait si différent ainsi, loin de son assurance habituelle. Mes yeux parcoururent son torse nu, la façon dont la lumière du matin dessinait des ombres délicates sur sa peau. Une étrange tendresse s’empara de moi, mêlée à une pointe de trouble. Comment en étions-nous arrivés là ? Je repensai à la façon dont nos corps s’étaient découverts, à cette passion brûlante qui nous avait consumés. Je ne regrettais rien. Pourtant, une part de moi s’inte
21: un dîner ensemble Le matin, alors que je préparais mes affaires pour aller au travail, Adrian me proposa de me déposer. — Je peux t’emmener, tu sais, ce serait plus simple, me dit-il en enfilant sa veste. Je relevai la tête vers lui, hésitante. — Non, c’est gentil, mais je vais prendre un taxi. Il haussa un sourcil, surpris. — Pourquoi ? C’est sur mon chemin. Je détournai le regard, cherchant mes mots. — Je préfère éviter les rumeurs… Adrian sembla comprendre et acquiesça lentement. — Je vois… Il n’ajouta rien d’autre, mais je perçus une légère pointe de déception dans son regard. J’avais envie de lui dire que ça n’avait rien à voir avec lui, que c’était juste moi, mes peurs, mes précautions… Mais je me contentai de sourire. — On se revoit plus tard ? — Bien sûr, répondit-il avec un sourire qui me réchauffa le cœur. Une fois au bureau, la matinée passa sans que je voie le temps filer. Pourtant, au moment où je pris une pause pour consulter mon téléphone,
22 : La recherche d’une solutionLE POINT DE VUE DE MAYA Les jours passaient et l’ombre de Vargas planait au-dessus de moi comme une lame prête à s’abattre. J’avais réussi à lui donner une partie de l’argent, mais il en manquait encore. Il n’avait pas besoin de me rappeler que le temps jouait contre moi. Je le savais. Chaque battement de mon cœur résonnait comme un compte à rebours silencieux. J’avais deux options : trouver l’argent de manière légale ou replonger dans des combines que j’avais juré de laisser derrière moi. J’ai d’abord essayé la voie légale. J’ai contacté ma banque pour voir si je pouvais obtenir un prêt, mais avec mon dossier, c’était peine perdue. On ne prête pas à une femme qui a déjà des dettes non déclarées et un passé trouble. J’ai envisagé de vendre quelques bijoux de valeur, mais même en mettant tout ce que j’avais, ça ne suffirait pas. Le temps pressait. Vargas n’était pas du genre patient. Alors, j’ai fait ce que je redoutais : j’ai contacté quelqu’un
23 : Une soirée entre ombres et lumièresJe l’observais encore, cette femme assise en face de moi, les épaules tendues sous le poids de ses confidences. Maya venait de me livrer une part de son passé, une part sombre, mais elle n’avait pas tout dit. Je le sentais. Il y avait des silences trop lourds, des regards fuyants. Mais pour l’instant, je choisis de ne pas insister. Ce soir, elle n’avait pas besoin d’un interrogatoire, mais de réconfort. Je me levai lentement et me dirigeai vers elle. — Viens là. Elle releva la tête, surprise par ma voix douce. Hésitante, elle se laissa attirer contre moi. Je l’accueillis dans mes bras, sentant son souffle chaud contre ma clavicule. Je passai une main dans ses cheveux, caressant lentement sa nuque, cherchant à apaiser cette tension qui l’habitait encore. — Tu n’es pas seule, Maya.Elle ne répondit pas, mais ses bras se resserrèrent autour de moi. Elle avait besoin d’ancrage, et je voulais être ce port sûr, au moins pour ce soir. Ses d
42: une grossesse Je fixais le petit bâtonnet blanc entre mes doigts, mon cœur battant si fort que j’avais l’impression qu’il allait exploser. Deux barres. Positif. Un frisson parcourut mon échine alors que je m’asseyais lentement sur le bord de la baignoire. Je m’étais préparée à toutes les éventualités… sauf à celle-ci. Je portais l’enfant d’Adrian. Mon regard se perdit sur mon reflet dans le miroir. Comment allait-il réagir ? Nous étions encore dans cette phase où chaque regard, chaque contact, chaque nuit passée ensemble était une explosion de passion. Et maintenant… un bébé ? Cela allait tout changer. Un mélange d’excitation et de crainte s’empara de moi. Adrian et moi n’avions jamais parlé d’avoir des enfants. Nous nous laissions simplement porter par notre amour dévorant, profitant de chaque instant sans penser au lendemain. Mais ce test changeait tout. Je serrai mes doigts autour du plastique froid, le souffle court. Devais-je lui dire immédiatement ? Une peur sou
41: Je n’aurais jamais cru pouvoir être aussi heureuse après tout ce que nous avions traversé. Pourtant, alors que l’avion atterrissait sur le tarmac de l’aéroport de Dubaï, une vague de certitude me traversa. J’étais enfin à ma place, auprès d’Adrian, l’homme qui avait brisé toutes mes barrières et qui m’aimait d’une manière que je ne pensais pas possible. Notre lune de miel avait été un rêve éveillé, une parenthèse hors du temps où seuls comptaient nos corps, nos rires, nos désirs. Mais maintenant, il était temps de retrouver la réalité… et j’ignorais encore à quel point notre quotidien serait tout aussi brûlant. L’appartement d’Adrian – enfin, notre appartement désormais – était toujours aussi majestueux. Niché au sommet d’un gratte-ciel dominant la ville, il offrait une vue imprenable sur l’immensité scintillante de Dubaï. Chaque soir, je pouvais observer les lumières vibrantes reflétées sur la mer, un paysage que j’adorais, mais qui ne rivalisait en rien avec la chaleur du
40:LE POINT DE VUE D'ADRIANMaya se tenait devant moi, sa robe glissant lentement sur sa peau comme un dernier voile entre nous. Mes doigts frôlèrent le tissu, défaisant chaque attache avec une lenteur volontaire, savourant l’instant. Son souffle s’accélérait légèrement, et je pouvais sentir son cœur battre sous mes paumes.Ses yeux brillaient d’un mélange d’amour et de désir, et son frisson sous ma caresse déclencha en moi une vague de passion incontrôlable. Je l’embrassai, d’abord doucement, goûtant la chaleur de ses lèvres, puis avec plus d’avidité, pressant son corps contre le mien.Ses mains glissèrent sur mon torse, explorant chaque contour avec une impatience délicieuse. Elle murmura mon nom, sa voix tremblante d’attente et d’émotion, et ce simple son éveilla en moi un besoin viscéral de la posséder entièrement, de lui prouver à quel point elle était à moi, maintenant et pour toujours.Je la soulevai dans mes bras, la portant jusqu’au lit, où je la déposai avec une infinie ten
39: L'hôtel LE POINT DE VUE DE MAYA Quand nous franchissons enfin les portes de l’hôtel, une vague de soulagement et d’excitation me submerge. Après cette journée intense, riche en émotions et en éclats de rire, nous voilà enfin seuls. Juste lui et moi. L’hôtel est somptueux, un véritable cocon de luxe et de raffinement. Le hall brille sous des lustres élégants, et une douce musique d’ambiance flotte dans l’air. Je serre un peu plus fort la main d’Adrian en jetant un coup d'œil autour de nous. — J’espère que tu as choisi une suite digne d’un roi et d’une reine, plaisanté-je en haussant un sourcil. Adrian esquisse un sourire en coin, ce sourire qui me fait toujours fondre. — Évidemment. Rien n’est trop beau pour ma femme, répond-il avec un ton faussement prétentieux. Il insiste bien sur le mot femme, et un frisson délicieux me parcourt. Entendre ce mot dans sa bouche me fait encore un drôle d’effet, une douce réalité que j’ai encore du mal à croire. Nous nous avançons ver
38: Le jour-JLE POINT DE VUE DE MAYA Le soleil était à peine levé que mes yeux s'ouvraient déjà, remplis d'excitation et d’émotion. Aujourd’hui était le jour où je deviendrais officiellement Madame Adrian. Une seconde chance, un nouveau départ. Je laissais échapper un soupir tremblant, mêlant joie et appréhension. Ce mariage n’était pas juste une célébration, c’était la preuve que malgré les tempêtes, l’amour pouvait survivre.Je me levai doucement et me dirigeai vers la fenêtre. Le ciel était dégagé, d’un bleu éclatant, comme si même l’univers approuvait cette union. J’inspirai profondément, savourant l’instant. Lina dormait encore profondément sur le canapé de la suite nuptiale, épuisée par les derniers préparatifs. Je souris en la voyant, reconnaissante de l’avoir à mes côtés.La matinée passa dans un tourbillon d’activités. Entre les essayages de dernière minute, le maquillage et la coiffure, tout semblait se dérouler trop vite. Mon cœur battait à toute allure tandis que mes dem
37 :Mariage Reprogrammé La nuit était tombée sur la ville, baignant l'appartement d'une lumière tamisée. Maya était assise sur le balcon, une tasse de thé entre les mains, le regard perdu dans les lumières scintillantes des immeubles voisins. Adrian la rejoignit en silence, posant une main chaude sur son épaule.— Tu sembles pensive, murmura-t-il en s'asseyant à côté d'elle.Maya expira longuement, cherchant ses mots.— Je pense à nous, à ce qu'on a traversé... Et à l'avenir.Adrian fronça les sourcils, sentant une pointe de nervosité dans sa voix. Il prit doucement sa main dans la sienne, l'encourageant à poursuivre.— Tu veux parler de quoi, exactement ?Maya tourna son regard vers lui, incertaine.— Tu as déjà pensé à avoir des enfants ?Un sourire surpris étira les lèvres d'Adrian.— Bien sûr. Depuis qu'on est ensemble, je me suis toujours imaginé construire une famille avec toi. Pourquoi cette question ?Maya serra un peu plus sa tasse, baissant les yeux.— J'ai peur, Adrian. Pe
36: L'arrestation LE POINT DE VUE DE MAYAJe pensais que mon passé était enfin derrière moi. Que j’avais enterré cette période de ma vie à jamais. Mais ce matin-là, tout s’est écroulé. J’étais assise sur le canapé, une tasse de café encore fumante entre mes mains, lorsque mon téléphone a vibré. Un message anonyme. J’ai d’abord cru à une erreur, mais en l’ouvrant, j’ai compris que non. Mon cœur a immédiatement raté un battement. "Si tu veux que ces preuves restent secrètes, tu as 72 heures pour me verser une somme conséquente. Sinon, je les envoie à la police… et à ton cher fiancé."Mon corps s’est figé. J’ai senti la terre se dérober sous moi. J’ai cliqué sur la pièce jointe avec des doigts tremblants. Des captures d’écran. Des transactions bancaires. Mon nom lié à des comptes frauduleux. Des preuves irréfutables du blanchiment d’argent. Je me suis levée d’un bond, mon souffle court, mon cœur battant si fort que j’avais l’impression qu’il allait exploser. Mon passé. Vargas. Tout
35: AUCŒUR DU PLAISIR, MayaQuand nous sommes rentrés à la maison, il était tard. Le trajet avait été long, mais silencieux. Pas un silence pesant, non… un silence apaisé. Un silence où les mots n’étaient plus nécessaires, où nos regards suffisaient. Dès que nous avons franchi la porte, Adrian a posé les clés sur la table du salon et a fait craquer ses épaules, fatigué par la route. Je l’ai regardé un instant, détaillant ses traits fatigués mais détendus. Il était là. Avec moi. Et cette simple pensée me réchauffait le cœur. — Tu veux boire quelque chose avant d’aller te coucher ? ai-je proposé d’une voix douce. Il a esquissé un léger sourire, un de ceux qui me faisaient fondre autrefois. — Non, je crois que j’ai juste besoin de dormir. J’ai hoché la tête avant de l’entraîner doucement vers notre chambre. **Le retour à notre espace** Lorsque je suis entrée dans la pièce, une vague d’émotion m’a submergée. Cet endroit… notre chambre… elle avait été le témoin de tant de ch
34: UN week-end pour se détendre LE POINT DE VUE D'AdrianJe savais que Lina finirait par me tomber dessus. C’était une question de temps. Depuis mon retour, elle m’observait avec cet air accusateur, ce mélange de reproche et d’inquiétude. J’aurais préféré éviter cette conversation, mais ce soir-là, alors que je sortais du bureau tard, elle m’attendait dans le salon, assise sur le canapé, les bras croisés. — On doit parler, dit-elle d’un ton qui ne laissait pas place à la négociation. Je soupire, passe une main sur ma nuque et m’avance vers elle. — Lina, pas ce soir… — Si, ce soir, Adrian. Sa voix est ferme, mais ses yeux brillent d’émotion contenue. Elle me fixe avec une intensité qui me met mal à l’aise. — Tu réalises ce que tu es en train de faire ? me demande-t-elle. Je détourne le regard, déjà agacé par cette discussion qui s’annonce pénible. — Je suis rentré, non ? Elle rit, un rire amer. — Revenir physiquement ne veut rien dire si ton cœur est toujours aill