13 : UN cœur apaiser Assise à son bureau, Maya laissa échapper un long soupir. La tension de son échange avec Vargas pesait encore lourd sur ses épaules. Elle savait qu’elle n’était pas encore tirée d’affaire, mais au moins, une partie du problème était réglée. Elle passa une main dans ses cheveux, essayant de chasser l’anxiété qui l’habitait depuis des jours. En cherchant un dossier dans son sac, ses doigts tombèrent sur un petit carton rigide. Elle le sortit, intriguée, avant que son cœur ne fasse un léger bond. La carte de visite d’Adrian. Elle l’avait complètement oubliée. Son regard s’attarda sur le nom imprimé en lettres élégantes. Adrian... L'homme qu’elle avait rencontré à un moment où tout semblait s’effondrer autour d’elle. Une rencontre simple, légère, loin de ses tourments. En y repensant, un faible sourire effleura ses lèvres. Cette conversation dans le restaurant lui avait apporté une bouffée d’air frais. Un moment où elle n’avait pas eu besoin de mentir, de séduire
14 : Les pizzas Je me tenais à côté d’Adrian, encore bercée par l’ambiance agréable de notre soirée. C’était étrange à quel point je me sentais bien en sa compagnie, comme si, pour quelques heures, j’avais pu oublier tous mes soucis. Mais la réalité me rattrapa bien vite lorsque nous sortîmes du restaurant. Il se faisait tard, et il était temps pour chacun de rentrer. J’attrapai mon téléphone pour appeler un taxi, mais avant même que je ne compose le numéro, Adrian secoua la tête. — Hors de question, dit-il avec assurance. Je vais te déposer. Je levai les yeux vers lui, un peu surprise par son ton. — Adrian… Ce n’est pas nécessaire. Je ne veux pas te déranger. Il croisa les bras, un sourire amusé sur les lèvres. — Maya, tu ne me déranges pas du tout. Monte. Il ouvrit la portière passager, me laissant une chance de refuser. J’hésitai. J’avais l’habitude de me débrouiller seule, de ne dépendre de personne. Pourtant, il y avait quelque chose chez Adrian, une douceur dans s
15 : la tempête LE POINT DE VUE DE MAYA J’ouvris la porte en grand, laissant Adrian entrer derrière moi. Dès que nous fîmes un pas à l’intérieur, la voix enjouée de Lina résonna dans le salon. — Ah, enfin ! J’ai cru que tu t’étais perdue en chemin ! Elle apparut dans l’encadrement de la cuisine et s’arrêta net en voyant Adrian. Ses yeux s’écarquillèrent légèrement avant qu’un sourire curieux ne vienne étirer ses lèvres. — Lina, voici Adrian, un ami… Adrian, voici Lina, ma sœur. Adrian s’approcha d’elle et lui tendit la main avec son habituel sourire charmeur. — Enchanté, Lina. Maya m’a beaucoup parlé de toi. Je levai les yeux au ciel discrètement. C’était un pur mensonge, je n’avais jamais mentionné ma sœur… mais Lina, flattée, éclata de rire avant de lui serrer la main. — C’est un plaisir, Adrian. Alors, c’est toi qui as sauvé ma sœur d’une pause déjeuner ennuyeuse, hein ? Il me lança un regard amusé avant de répondre : — On peut dire ça comme ça. Je sentis mes
16 : soirée inattendue LE POINT DE VUE D'ADRIAN Je ne m’attendais pas à rester aussi longtemps. Franchement, je pensais juste la déposer, échanger encore quelques mots et rentrer tranquillement chez moi. Mais cette foutue pluie avait d’autres projets. Assis sur le canapé, je sentais l’humidité s’infiltrer peu à peu sous ma chemise. Ce n’était pas grand-chose, mais suffisant pour me donner des frissons. J’avais froid, mais je n’allais pas le dire à Maya. Pas question d’avoir l’air faible ou inconfortable. Alors, pour détourner mon attention, je laissai mon regard errer sur la pièce. C’était un petit espace, mais décoré avec goût. Tout était bien agencé, les couleurs douces, les lumières tamisées. Rien de tape-à-l'œil, juste… chaleureux. À l’image de Maya. Elle finit par briser le silence : — Tu veux t’allonger un peu ? Je tournai la tête vers elle. L’idée me tentait. Vraiment. Mais l’admettre aussi vite, ce serait comme reconnaître que j’étais à bout, que je voulais reste
17 : UN moment suspendu. le point de vue de Maya Quand je revins dans le salon, je trouvai Adrian toujours debout devant mon tableau préféré. Je ne pus m’empêcher de sourire. Il était totalement absorbé, comme s’il cherchait à en percer tous les secrets. Je pris la parole doucement, sans vouloir briser ce moment : "Elle est belle, n’est-ce pas ?" Il sursauta légèrement, puis répondit, sans détourner les yeux de la toile : "Elle est fascinante." Je m’approchai, un brin nostalgique. "Ce tableau a une histoire…" Alors, je lui racontai. J’évoquai l’artiste et son lien profond avec cette œuvre. Je décrivis l’émotion qui se dégageait de chaque coup de pinceau, la façon dont cette peinture me parlait, comme si elle me comprenait. Pendant que je parlais, Adrian resta immobile, totalement à l’écoute. Mais quelque chose changea quand je terminai mon récit. Il se retourna enfin vers moi, et je vis son regard s’arrêter net. Un léger trouble passa dans ses yeux. Au début, je
18: UN moment intense LE POINT DE VUE DE MAYAJe ne savais pas exactement ce qui se passait entre nous, mais je le sentais. Ce n’était pas juste le hasard de nos mains posées l’une sur l’autre. Ce n’était pas juste cette proximité inattendue. Il y avait quelque chose de plus profond, une tension invisible qui nous enveloppait et nous attirait l’un vers l’autre. Je levai les yeux vers Adrian. Il me regardait aussi, ses pupilles légèrement dilatées, comme s’il était lui aussi perdu dans cette sensation étrange et enivrante. Pourquoi ce regard me troublait-il autant ? Je cherchais une réponse, mais je n’en trouvais aucune. Je n’en voulais peut-être pas. Le silence entre nous devint presque pesant, trop chargé d’émotions et de désirs non formulés. Il fallait briser cette attente, ce moment suspendu qui me donnait le vertige. Alors, sans réfléchir, je me rapprochai. Je sentis mon souffle se mélanger au sien avant que mes lèvres ne trouvent enfin les siennes. C’était doux. Puis inte
19 : Où étions nous ? LE POINT DE VUE DE MAYA Une fois dans la chambre, je refermai doucement la porte derrière nous, créant un cocon intime où le monde extérieur n’avait plus sa place. L’ambiance était tamisée, une lumière douce projetait des ombres sur les murs, et je vis Adrian balayer la pièce du regard. Je l’observai en silence, curieuse de sa réaction. Après quelques secondes, je brisai le silence d’une voix douce : — Alors… tu aimes ? Il tourna lentement la tête vers moi, un sourire discret au coin des lèvres. — C’est magique, dit-il sincèrement. Je fis un pas vers lui, mes doigts frôlant distraitement le tissu de ma robe de nuit. — Magique ? murmurais-je. Est-ce que c’est plus magnifique que moi ? Je vis son sourire s’élargir, amusé et pourtant sérieux à la fois. Il s’approcha, réduisant la distance entre nous, et planta son regard intense dans le mien. — Non, souffla-t-il. Tu es celle qui apporte la lumière à l’intérieur. Mon cœur rata un battement. C’étai
20: un réveil tendre et compliceLE POINT DE VUE DE MAYAQuand j’ouvris les yeux ce matin-là, la première chose que je sentis fut la chaleur rassurante du corps d’Adrian contre le mien. Son bras était posé sur ma taille, son souffle calme effleurait ma nuque, et son odeur envoûtante flottait autour de moi. Je restai là un instant, savourant cette proximité inédite, encore bercée par le souvenir de la nuit passée. Je tournai légèrement la tête pour l’observer. Il dormait paisiblement, son visage détendu, ses traits adoucis par le sommeil. Il semblait si différent ainsi, loin de son assurance habituelle. Mes yeux parcoururent son torse nu, la façon dont la lumière du matin dessinait des ombres délicates sur sa peau. Une étrange tendresse s’empara de moi, mêlée à une pointe de trouble. Comment en étions-nous arrivés là ? Je repensai à la façon dont nos corps s’étaient découverts, à cette passion brûlante qui nous avait consumés. Je ne regrettais rien. Pourtant, une part de moi s’inte
42: une grossesse Je fixais le petit bâtonnet blanc entre mes doigts, mon cœur battant si fort que j’avais l’impression qu’il allait exploser. Deux barres. Positif. Un frisson parcourut mon échine alors que je m’asseyais lentement sur le bord de la baignoire. Je m’étais préparée à toutes les éventualités… sauf à celle-ci. Je portais l’enfant d’Adrian. Mon regard se perdit sur mon reflet dans le miroir. Comment allait-il réagir ? Nous étions encore dans cette phase où chaque regard, chaque contact, chaque nuit passée ensemble était une explosion de passion. Et maintenant… un bébé ? Cela allait tout changer. Un mélange d’excitation et de crainte s’empara de moi. Adrian et moi n’avions jamais parlé d’avoir des enfants. Nous nous laissions simplement porter par notre amour dévorant, profitant de chaque instant sans penser au lendemain. Mais ce test changeait tout. Je serrai mes doigts autour du plastique froid, le souffle court. Devais-je lui dire immédiatement ? Une peur sou
41: Je n’aurais jamais cru pouvoir être aussi heureuse après tout ce que nous avions traversé. Pourtant, alors que l’avion atterrissait sur le tarmac de l’aéroport de Dubaï, une vague de certitude me traversa. J’étais enfin à ma place, auprès d’Adrian, l’homme qui avait brisé toutes mes barrières et qui m’aimait d’une manière que je ne pensais pas possible. Notre lune de miel avait été un rêve éveillé, une parenthèse hors du temps où seuls comptaient nos corps, nos rires, nos désirs. Mais maintenant, il était temps de retrouver la réalité… et j’ignorais encore à quel point notre quotidien serait tout aussi brûlant. L’appartement d’Adrian – enfin, notre appartement désormais – était toujours aussi majestueux. Niché au sommet d’un gratte-ciel dominant la ville, il offrait une vue imprenable sur l’immensité scintillante de Dubaï. Chaque soir, je pouvais observer les lumières vibrantes reflétées sur la mer, un paysage que j’adorais, mais qui ne rivalisait en rien avec la chaleur du
40:LE POINT DE VUE D'ADRIANMaya se tenait devant moi, sa robe glissant lentement sur sa peau comme un dernier voile entre nous. Mes doigts frôlèrent le tissu, défaisant chaque attache avec une lenteur volontaire, savourant l’instant. Son souffle s’accélérait légèrement, et je pouvais sentir son cœur battre sous mes paumes.Ses yeux brillaient d’un mélange d’amour et de désir, et son frisson sous ma caresse déclencha en moi une vague de passion incontrôlable. Je l’embrassai, d’abord doucement, goûtant la chaleur de ses lèvres, puis avec plus d’avidité, pressant son corps contre le mien.Ses mains glissèrent sur mon torse, explorant chaque contour avec une impatience délicieuse. Elle murmura mon nom, sa voix tremblante d’attente et d’émotion, et ce simple son éveilla en moi un besoin viscéral de la posséder entièrement, de lui prouver à quel point elle était à moi, maintenant et pour toujours.Je la soulevai dans mes bras, la portant jusqu’au lit, où je la déposai avec une infinie ten
39: L'hôtel LE POINT DE VUE DE MAYA Quand nous franchissons enfin les portes de l’hôtel, une vague de soulagement et d’excitation me submerge. Après cette journée intense, riche en émotions et en éclats de rire, nous voilà enfin seuls. Juste lui et moi. L’hôtel est somptueux, un véritable cocon de luxe et de raffinement. Le hall brille sous des lustres élégants, et une douce musique d’ambiance flotte dans l’air. Je serre un peu plus fort la main d’Adrian en jetant un coup d'œil autour de nous. — J’espère que tu as choisi une suite digne d’un roi et d’une reine, plaisanté-je en haussant un sourcil. Adrian esquisse un sourire en coin, ce sourire qui me fait toujours fondre. — Évidemment. Rien n’est trop beau pour ma femme, répond-il avec un ton faussement prétentieux. Il insiste bien sur le mot femme, et un frisson délicieux me parcourt. Entendre ce mot dans sa bouche me fait encore un drôle d’effet, une douce réalité que j’ai encore du mal à croire. Nous nous avançons ver
38: Le jour-JLE POINT DE VUE DE MAYA Le soleil était à peine levé que mes yeux s'ouvraient déjà, remplis d'excitation et d’émotion. Aujourd’hui était le jour où je deviendrais officiellement Madame Adrian. Une seconde chance, un nouveau départ. Je laissais échapper un soupir tremblant, mêlant joie et appréhension. Ce mariage n’était pas juste une célébration, c’était la preuve que malgré les tempêtes, l’amour pouvait survivre.Je me levai doucement et me dirigeai vers la fenêtre. Le ciel était dégagé, d’un bleu éclatant, comme si même l’univers approuvait cette union. J’inspirai profondément, savourant l’instant. Lina dormait encore profondément sur le canapé de la suite nuptiale, épuisée par les derniers préparatifs. Je souris en la voyant, reconnaissante de l’avoir à mes côtés.La matinée passa dans un tourbillon d’activités. Entre les essayages de dernière minute, le maquillage et la coiffure, tout semblait se dérouler trop vite. Mon cœur battait à toute allure tandis que mes dem
37 :Mariage Reprogrammé La nuit était tombée sur la ville, baignant l'appartement d'une lumière tamisée. Maya était assise sur le balcon, une tasse de thé entre les mains, le regard perdu dans les lumières scintillantes des immeubles voisins. Adrian la rejoignit en silence, posant une main chaude sur son épaule.— Tu sembles pensive, murmura-t-il en s'asseyant à côté d'elle.Maya expira longuement, cherchant ses mots.— Je pense à nous, à ce qu'on a traversé... Et à l'avenir.Adrian fronça les sourcils, sentant une pointe de nervosité dans sa voix. Il prit doucement sa main dans la sienne, l'encourageant à poursuivre.— Tu veux parler de quoi, exactement ?Maya tourna son regard vers lui, incertaine.— Tu as déjà pensé à avoir des enfants ?Un sourire surpris étira les lèvres d'Adrian.— Bien sûr. Depuis qu'on est ensemble, je me suis toujours imaginé construire une famille avec toi. Pourquoi cette question ?Maya serra un peu plus sa tasse, baissant les yeux.— J'ai peur, Adrian. Pe
36: L'arrestation LE POINT DE VUE DE MAYAJe pensais que mon passé était enfin derrière moi. Que j’avais enterré cette période de ma vie à jamais. Mais ce matin-là, tout s’est écroulé. J’étais assise sur le canapé, une tasse de café encore fumante entre mes mains, lorsque mon téléphone a vibré. Un message anonyme. J’ai d’abord cru à une erreur, mais en l’ouvrant, j’ai compris que non. Mon cœur a immédiatement raté un battement. "Si tu veux que ces preuves restent secrètes, tu as 72 heures pour me verser une somme conséquente. Sinon, je les envoie à la police… et à ton cher fiancé."Mon corps s’est figé. J’ai senti la terre se dérober sous moi. J’ai cliqué sur la pièce jointe avec des doigts tremblants. Des captures d’écran. Des transactions bancaires. Mon nom lié à des comptes frauduleux. Des preuves irréfutables du blanchiment d’argent. Je me suis levée d’un bond, mon souffle court, mon cœur battant si fort que j’avais l’impression qu’il allait exploser. Mon passé. Vargas. Tout
35: AUCŒUR DU PLAISIR, MayaQuand nous sommes rentrés à la maison, il était tard. Le trajet avait été long, mais silencieux. Pas un silence pesant, non… un silence apaisé. Un silence où les mots n’étaient plus nécessaires, où nos regards suffisaient. Dès que nous avons franchi la porte, Adrian a posé les clés sur la table du salon et a fait craquer ses épaules, fatigué par la route. Je l’ai regardé un instant, détaillant ses traits fatigués mais détendus. Il était là. Avec moi. Et cette simple pensée me réchauffait le cœur. — Tu veux boire quelque chose avant d’aller te coucher ? ai-je proposé d’une voix douce. Il a esquissé un léger sourire, un de ceux qui me faisaient fondre autrefois. — Non, je crois que j’ai juste besoin de dormir. J’ai hoché la tête avant de l’entraîner doucement vers notre chambre. **Le retour à notre espace** Lorsque je suis entrée dans la pièce, une vague d’émotion m’a submergée. Cet endroit… notre chambre… elle avait été le témoin de tant de ch
34: UN week-end pour se détendre LE POINT DE VUE D'AdrianJe savais que Lina finirait par me tomber dessus. C’était une question de temps. Depuis mon retour, elle m’observait avec cet air accusateur, ce mélange de reproche et d’inquiétude. J’aurais préféré éviter cette conversation, mais ce soir-là, alors que je sortais du bureau tard, elle m’attendait dans le salon, assise sur le canapé, les bras croisés. — On doit parler, dit-elle d’un ton qui ne laissait pas place à la négociation. Je soupire, passe une main sur ma nuque et m’avance vers elle. — Lina, pas ce soir… — Si, ce soir, Adrian. Sa voix est ferme, mais ses yeux brillent d’émotion contenue. Elle me fixe avec une intensité qui me met mal à l’aise. — Tu réalises ce que tu es en train de faire ? me demande-t-elle. Je détourne le regard, déjà agacé par cette discussion qui s’annonce pénible. — Je suis rentré, non ? Elle rit, un rire amer. — Revenir physiquement ne veut rien dire si ton cœur est toujours aill