Share

4

Author: KabalaFranck
last update Last Updated: 2025-04-08 05:38:58

Chapitre 4 — Tout ce qui doit rester caché 

Nolan

Le monde m’observe. Toujours.  

Il attend que je faiblisse.  

Que je tombe. Que je saigne.

Mais il oublie une chose essentielle : je n’ai plus rien à perdre.

Je suis devenu cette chose qu’on redoute dans les couloirs : l’homme sans faiblesse.

Ce surnom m’a suivi partout. Dans les journaux économiques, dans les bouches tremblantes des directeurs de filiales, dans les messes basses des banquiers suisses.  

Nolan Blake. Inébranlable. Inaccessible. Impitoyable.

Ils ne comprennent pas que ce n’est pas de la force.  

C’est juste… du vide.

21h03 — Étage 49, mon bureau

La nuit est tombée sur Paris.  

Le ciel est noir, mais les vitres du gratte-ciel projettent encore les lueurs de la ville, comme si la vie en bas refusait de dormir.  

Moi, je ne dors presque plus depuis deux ans.  

Le sommeil est un luxe que je n’ai plus les moyens de m’offrir.

Je suis seul, comme toujours.  

Seul avec mes dossiers, mes décisions, mes secrets.

Je fais glisser lentement l’enveloppe noire sur mon bureau. Celle que j’ai confiée à Eléna ce matin.

Elle ne l’a pas ouverte. J’en suis sûr.  

Mais elle l’a regardée. Elle a hésité.  

Je l’ai vue serrer les doigts autour. Elle voulait savoir.  

Elle s’est retenue.

C’est exactement pour ça que je l’ai gardée.

Pas parce qu’elle est compétente. Pas parce qu’elle est intelligente. Elle l’est, mais ce n’est pas ce qui m’importe.  

Je l’ai gardée parce qu’elle sent les failles. Parce qu’elle pose les yeux là où ça dérange. Parce qu’elle observe en silence, comme moi je l’ai fait pendant des années.

Et parce qu’elle ne me craint pas encore.  

Mais ça viendra.

21h17 — Salle de conférences vide

Je marche. Lentement. Les mains dans les poches.  

La salle est éteinte. Juste la lumière de la ville pour m’accompagner.  

Je viens souvent ici quand tout le monde est parti.  

Ce lieu, c’est un champ de bataille. Chaque chaise a entendu des promesses, des mensonges, des menaces.

Je m’assois en bout de table. Le fauteuil du « patron ».

Je ferme les yeux.

Flash. 

Une silhouette. Une voix de femme.  

— Tu ne pourras pas te cacher éternellement, Nolan.

Je rouvre les yeux brusquement.

Pas ce soir.  

Pas encore.

21h35 — Retour au bureau

Je compose un numéro. Mon écran n’affiche aucun contact. C’est un numéro que je connais par cœur, mais que je ne devrais plus composer.

Il sonne longtemps. Trop longtemps.

Puis une voix décroche, rauque, fatiguée :

— Qu’est-ce que tu veux, Blake ?  

— Toujours aussi chaleureux, Antoine.  

— Il est tard. Et tu ne m’as pas appelé depuis six mois. Qu’est-ce que tu veux ?  

— Des informations. Sur un nom.  

— Tu changes pas. Tu demandes toujours sans dire bonjour. C’est pour ton empire ou ta conscience ?  

— C’est pour éviter qu’un nouveau drame n’éclate. Je veux que tu cherches tout ce que tu peux sur une certaine Eléna Morel.

Silence. Puis un ricanement.

— Tu vas pas me dire que tu t’intéresses à une stagiaire ?  

— Juste fais ce que je te dis. Et envoie-moi le dossier avant demain.

Je raccroche sans attendre de réponse.

-22h01 — Ascenseur privé vers l’étage 70

Mon appartement.  

Un luxe construit pour un homme qui ne supporte plus personne.  

C’est grand. Trop grand. Froid. Organisé comme un musée clinique.

Je retire mes chaussures dans l’entrée. Je laisse tomber ma veste sur le fauteuil.  

Je passe devant le miroir du couloir.

Je m’arrête.

Je me regarde. Longtemps.

Le costume est parfait. Les cheveux en place. La mâchoire tendue.  

Mais les yeux...  

Les yeux ne mentent jamais.

Ce que je vois, c’est un homme qui a vendu son âme pour survivre.

Je passe une main sur ma nuque. J’ai mal au crâne.  

Je sers un verre. Juste un doigt de whisky.

Je m’installe dans le salon, face aux baies vitrées.

22h17 — Flashback : il y a deux ans, Genève

— Tu m’as utilisé, Nolan ! Tu m’as menti pendant des mois !  

— Je t’ai protégée ! Tu ne comprends rien à ce monde !

Clara.  

Ses cris résonnent encore parfois dans ma tête.

Elle savait. Trop.  

Elle avait mis la main sur des documents que personne n’aurait dû voir.  

Et elle avait décidé de me dénoncer.

Je l’ai arrêtée. Juste à temps.  

Mais j’y ai laissé un morceau de mon humanité. Peut-être le dernier.

Le scandale a été étouffé. Clara a disparu du pays.  

Et moi, je suis resté.

Plus froid. Plus calculateur. Plus seul que jamais.

22h45 — Retour au présent

Je pense à Eléna.  

Pas comme un homme pense à une femme. Pas encore.

Je pense à ce qu’elle peut découvrir.

À ce qu’elle pourrait réveiller, malgré elle.

Elle croit qu’elle est là pour apprendre. Pour prouver qu’elle peut réussir dans un monde d’hommes puissants.

Mais elle ne sait pas que ce monde-là ne laisse personne repartir indemne.

Je l’ai déjà exposée à une fraction du jeu.  

Demain, je l’emmène au 50e étage.

Les actionnaires. Les requins.  

Et moi, au centre.

Je vais l’observer. Voir si elle plie.  

Voir si elle trahit.

Et peut-être... voir si elle comprend ce que j’essaie de cacher au reste du monde.

23h00 — Bureau privé, pièce verrouillée

Je tourne la clé dans une petite armoire métallique.  

À l’intérieur, des dossiers confidentiels. Des photos. Des comptes bancaires offshore. Des lettres manuscrites.

Je sors un vieux carnet. Couverture de cuir noir. Usé. Craquelé.

Je l’ouvre. Page après page, des notes, des noms.  

Et une date encerclée en rouge : "17 juin"

C’est dans deux mois.

La date où tout peut exploser. Où tout peut recommencer.

Je ferme le carnet. Je le range. Je verrouille l’armoire.

Et je me dis une dernière fois, comme un mantra:

Personne ne doit découvrir ce qui s’est passé cette nuit-là.  

Personne ne doit savoir ce que j’ai fait pour protéger mon empire.

Pas même Eléna.

Surtout pas Eléna.

Continue to read this book for free
Scan code to download App

Related chapters

  • Sous Contrat Avec Le PDG   5

    Chapitre 5 — D’un monde qui n’est pas le mienElénaJe n’ai dormi que deux heures.Pas parce que j’étais stressée. Pas seulement, en tout cas.Je n’arrive pas à sortir cette phrase de ma tête : « Vous allez apprendre à naviguer dans ce monde. »Ce monde. Celui des hommes en costume à dix mille euros. Des femmes taillées comme des lames de verre. Des regards qui jugent, calculent, déshabillent et éliminent.Un monde où je n’ai jamais eu ma place.Et pourtant, ce matin, je m’habille pour y entrer.6h00 — Mon studio, 17m², porte de ClignancourtJe me tiens devant le miroir fêlé, dans ma salle de bain minuscule.Chemisier blanc. Jupe crayon noire. Blazer gris clair emprunté à Inès, un peu trop grand pour moi. Cheveux attachés. Maquillage discret.Je ressemble à une version low cost des femmes que je vois sortir de taxis de luxe devant la tour Blake chaque matin. Mais j’ai appris à faire avec peu. Et à faire peur à la honte.Je sors mon téléphone. Un message de Marwan.« Bonne

    Last Updated : 2025-04-08
  • Sous Contrat Avec Le PDG   6

    Chapitre 6 — Rien n’est laissé au hasardNolanIls pensent que je ne vois rien.Que je suis trop distant, trop absorbé par les chiffres et les graphiques, trop froid pour percevoir ce qui se trame en dehors des rapports trimestriels.Ils oublient que je suis devenu ce que je suis parce que je vois tout. Parce que je ressens tout, même si je ne le montre pas.Et ce matin, dans cette salle, pendant cette réunion du conseil… Quelque chose a changé.Quelqu’un a tenté de me provoquer. Subtilement.Et ça n’a rien à voir avec les projets en discussion.Ça a à voir avec elle.11h50 — Retour à mon bureau (Étage 49)Je retire ma montre et la dépose sur le bureau en verre. Je défais ma cravate. Je ferme les rideaux. J’ai besoin d’ombre pour réfléchir.Je fais tourner doucement le stylo entre mes doigts. C’est un Montblanc noir, simple. Un cadeau de mon père, il y a des années, avant que les choses ne se dégradent entre nous.Je repense à cette phrase, glissée par Amalia Lefèvre juste avant d

    Last Updated : 2025-04-08
  • Sous Contrat Avec Le PDG   7

    Chapitre 7 – Le mot qui ne devait pas existerElénaJe n’aurais jamais dû fouiller.Je le sais. C’est écrit dans chaque contrat, répété dans chaque couloir. Il y a des dossiers qu’on consulte. Et d’autres qu’on évite. Même quand on tombe dessus par hasard.Surtout quand on tombe dessus par hasard.Mais voilà. Je suis tombée. Et maintenant… je ne peux plus oublier ce que j’ai vu.14h32 — Salle des archives numériques, étage 12Je suis descendue chercher un vieux rapport sur les investissements externes de 2021. Nolan me l’a demandé à la dernière minute, avec un de ces regards qui veut dire : Faites vite, faites bien, et ne posez pas de questions.J’ai donc suivi la procédure. Badge, code d’accès, empreinte digitale. J’ai tapé les mots-clés dans le moteur de recherche interne, et j’ai attendu.Un fichier a clignoté. Pas celui que je cherchais.Nom du document : VERITAS_12_CONFIDENTIEL_B7 Statut : restreint. Accès : refusé.J’ai cliqué dessus sans réfléchir. Et aussitôt, un message

    Last Updated : 2025-04-08
  • Sous Contrat Avec Le PDG   1

    Chapitre 1 — Le café sur le costume à dix mille eurosElénaParis, 7h42. Le ciel est gris, menaçant, comme à son habitude. Le vent me gifle le visage pendant que je cours dans les rues du 8e arrondissement avec un gobelet brûlant dans une main, mon sac de bureau dans l’autre, et une chaussure à moitié défaite.— Tu vas être en retard, Eléna, murmuré-je en accélérant.Je déteste être en retard. Mais aujourd’hui, bien sûr, c’est le jour où tout va foirer.Le hall de Blake Industries est un sanctuaire de marbre blanc, de verre poli et de silence absolu. On dirait une église dédiée au dieu du capitalisme. À peine ai-je posé le pied sur le sol que je sens les regards. Les employés du matin, tous en costumes sur-mesure et talons de luxe, s’écartent comme la mer Rouge devant Moïse. Sauf que moi, je suis loin d’être un prophète. Juste une stagiaire. Une fourmi invisible.Et là, ça arrive.Je ne regarde pas. Je ne fais pas attention. Trop pressée. Trop nerveuse. Et...BAM.Le choc est brutal.

    Last Updated : 2025-04-08
  • Sous Contrat Avec Le PDG   2

    Chapitre 2 — L’assistante du DiableElénaJe n’ai presque pas dormi cette nuit. Pas à cause du café. Pas à cause de la peur d’être virée. Mais à cause de lui.Nolan Blake. Ce nom résonne dans ma tête comme une menace.J’ai cherché son visage sur Internet. Sa biographie. Ses interviews. Toujours le même regard froid, le même costume parfait, la même réputation : impitoyable, mystérieux, inatteignable.Et moi ? Je suis coincée à son service. Comme son ombre.7h00 tapantes.Je suis devant sa porte. Talons silencieux, tenue irréprochable, carnet à la main. Et une envie folle de lui balancer mon sac à la figure.Je frappe. Une fois. Une voix calme me répond :— Entrez.Il est déjà à son bureau, un dossier à la main. Pas un regard. Pas un sourire. Il parle, net, précis.— Réunion à huit heures avec le comité d’investissement. Préparez-moi un dossier résumé en trente minutes. — Vous n’avez pas déjà une équipe pour ça ? demandé-je, un peu trop sèchement.Il relève enfin les ye

    Last Updated : 2025-04-08
  • Sous Contrat Avec Le PDG   3

    Chapitre 3 — L’homme sans faiblesse ElénaJe croyais avoir connu le stress. Les partiels, les stages sous-payés, les nuits blanches à nourrir mon petit frère à la petite cuillère quand il faisait 40 de fièvre. Mais ce que je vis ici, dans le bureau de Nolan Blake, c’est une autre catégorie.Le stress version luxe. Silencieux, exigeant, insidieux.Chaque matin, il est déjà là avant moi. Chemise impeccable, regard inexpressif. Il ne me salue jamais. Il me donne des ordres comme à une machine. Je prends note. J’exécute. Il ne fait aucune remarque, sauf pour me corriger.Et pourtant... je reste.Pourquoi ?Parce qu’il paie bien ? Non. Ce n’est pas encore le cas. Je suis toujours "stagiaire".Parce que je veux apprendre ? Peut-être. Mais ce n’est pas ça non plus.C’est lui.Nolan Blake me fascine. Et ça m’énerve.Il est parfait en apparence, mais tout en lui crie contrôle absolu. Et qui dit contrôle dit forcément fragilité quelque part.Je veux savoir ce qu’il cache. Pas par cur

    Last Updated : 2025-04-08

Latest chapter

  • Sous Contrat Avec Le PDG   7

    Chapitre 7 – Le mot qui ne devait pas existerElénaJe n’aurais jamais dû fouiller.Je le sais. C’est écrit dans chaque contrat, répété dans chaque couloir. Il y a des dossiers qu’on consulte. Et d’autres qu’on évite. Même quand on tombe dessus par hasard.Surtout quand on tombe dessus par hasard.Mais voilà. Je suis tombée. Et maintenant… je ne peux plus oublier ce que j’ai vu.14h32 — Salle des archives numériques, étage 12Je suis descendue chercher un vieux rapport sur les investissements externes de 2021. Nolan me l’a demandé à la dernière minute, avec un de ces regards qui veut dire : Faites vite, faites bien, et ne posez pas de questions.J’ai donc suivi la procédure. Badge, code d’accès, empreinte digitale. J’ai tapé les mots-clés dans le moteur de recherche interne, et j’ai attendu.Un fichier a clignoté. Pas celui que je cherchais.Nom du document : VERITAS_12_CONFIDENTIEL_B7 Statut : restreint. Accès : refusé.J’ai cliqué dessus sans réfléchir. Et aussitôt, un message

  • Sous Contrat Avec Le PDG   6

    Chapitre 6 — Rien n’est laissé au hasardNolanIls pensent que je ne vois rien.Que je suis trop distant, trop absorbé par les chiffres et les graphiques, trop froid pour percevoir ce qui se trame en dehors des rapports trimestriels.Ils oublient que je suis devenu ce que je suis parce que je vois tout. Parce que je ressens tout, même si je ne le montre pas.Et ce matin, dans cette salle, pendant cette réunion du conseil… Quelque chose a changé.Quelqu’un a tenté de me provoquer. Subtilement.Et ça n’a rien à voir avec les projets en discussion.Ça a à voir avec elle.11h50 — Retour à mon bureau (Étage 49)Je retire ma montre et la dépose sur le bureau en verre. Je défais ma cravate. Je ferme les rideaux. J’ai besoin d’ombre pour réfléchir.Je fais tourner doucement le stylo entre mes doigts. C’est un Montblanc noir, simple. Un cadeau de mon père, il y a des années, avant que les choses ne se dégradent entre nous.Je repense à cette phrase, glissée par Amalia Lefèvre juste avant d

  • Sous Contrat Avec Le PDG   5

    Chapitre 5 — D’un monde qui n’est pas le mienElénaJe n’ai dormi que deux heures.Pas parce que j’étais stressée. Pas seulement, en tout cas.Je n’arrive pas à sortir cette phrase de ma tête : « Vous allez apprendre à naviguer dans ce monde. »Ce monde. Celui des hommes en costume à dix mille euros. Des femmes taillées comme des lames de verre. Des regards qui jugent, calculent, déshabillent et éliminent.Un monde où je n’ai jamais eu ma place.Et pourtant, ce matin, je m’habille pour y entrer.6h00 — Mon studio, 17m², porte de ClignancourtJe me tiens devant le miroir fêlé, dans ma salle de bain minuscule.Chemisier blanc. Jupe crayon noire. Blazer gris clair emprunté à Inès, un peu trop grand pour moi. Cheveux attachés. Maquillage discret.Je ressemble à une version low cost des femmes que je vois sortir de taxis de luxe devant la tour Blake chaque matin. Mais j’ai appris à faire avec peu. Et à faire peur à la honte.Je sors mon téléphone. Un message de Marwan.« Bonne

  • Sous Contrat Avec Le PDG   4

    Chapitre 4 — Tout ce qui doit rester caché NolanLe monde m’observe. Toujours. Il attend que je faiblisse. Que je tombe. Que je saigne.Mais il oublie une chose essentielle : je n’ai plus rien à perdre.Je suis devenu cette chose qu’on redoute dans les couloirs : l’homme sans faiblesse.Ce surnom m’a suivi partout. Dans les journaux économiques, dans les bouches tremblantes des directeurs de filiales, dans les messes basses des banquiers suisses. Nolan Blake. Inébranlable. Inaccessible. Impitoyable.Ils ne comprennent pas que ce n’est pas de la force. C’est juste… du vide.21h03 — Étage 49, mon bureauLa nuit est tombée sur Paris. Le ciel est noir, mais les vitres du gratte-ciel projettent encore les lueurs de la ville, comme si la vie en bas refusait de dormir. Moi, je ne dors presque plus depuis deux ans. Le sommeil est un luxe que je n’ai plus les moyens de m’offrir.Je suis seul, comme toujours. Seul avec mes dossiers, mes décisions, mes secrets.Je fais glisser l

  • Sous Contrat Avec Le PDG   3

    Chapitre 3 — L’homme sans faiblesse ElénaJe croyais avoir connu le stress. Les partiels, les stages sous-payés, les nuits blanches à nourrir mon petit frère à la petite cuillère quand il faisait 40 de fièvre. Mais ce que je vis ici, dans le bureau de Nolan Blake, c’est une autre catégorie.Le stress version luxe. Silencieux, exigeant, insidieux.Chaque matin, il est déjà là avant moi. Chemise impeccable, regard inexpressif. Il ne me salue jamais. Il me donne des ordres comme à une machine. Je prends note. J’exécute. Il ne fait aucune remarque, sauf pour me corriger.Et pourtant... je reste.Pourquoi ?Parce qu’il paie bien ? Non. Ce n’est pas encore le cas. Je suis toujours "stagiaire".Parce que je veux apprendre ? Peut-être. Mais ce n’est pas ça non plus.C’est lui.Nolan Blake me fascine. Et ça m’énerve.Il est parfait en apparence, mais tout en lui crie contrôle absolu. Et qui dit contrôle dit forcément fragilité quelque part.Je veux savoir ce qu’il cache. Pas par cur

  • Sous Contrat Avec Le PDG   2

    Chapitre 2 — L’assistante du DiableElénaJe n’ai presque pas dormi cette nuit. Pas à cause du café. Pas à cause de la peur d’être virée. Mais à cause de lui.Nolan Blake. Ce nom résonne dans ma tête comme une menace.J’ai cherché son visage sur Internet. Sa biographie. Ses interviews. Toujours le même regard froid, le même costume parfait, la même réputation : impitoyable, mystérieux, inatteignable.Et moi ? Je suis coincée à son service. Comme son ombre.7h00 tapantes.Je suis devant sa porte. Talons silencieux, tenue irréprochable, carnet à la main. Et une envie folle de lui balancer mon sac à la figure.Je frappe. Une fois. Une voix calme me répond :— Entrez.Il est déjà à son bureau, un dossier à la main. Pas un regard. Pas un sourire. Il parle, net, précis.— Réunion à huit heures avec le comité d’investissement. Préparez-moi un dossier résumé en trente minutes. — Vous n’avez pas déjà une équipe pour ça ? demandé-je, un peu trop sèchement.Il relève enfin les ye

  • Sous Contrat Avec Le PDG   1

    Chapitre 1 — Le café sur le costume à dix mille eurosElénaParis, 7h42. Le ciel est gris, menaçant, comme à son habitude. Le vent me gifle le visage pendant que je cours dans les rues du 8e arrondissement avec un gobelet brûlant dans une main, mon sac de bureau dans l’autre, et une chaussure à moitié défaite.— Tu vas être en retard, Eléna, murmuré-je en accélérant.Je déteste être en retard. Mais aujourd’hui, bien sûr, c’est le jour où tout va foirer.Le hall de Blake Industries est un sanctuaire de marbre blanc, de verre poli et de silence absolu. On dirait une église dédiée au dieu du capitalisme. À peine ai-je posé le pied sur le sol que je sens les regards. Les employés du matin, tous en costumes sur-mesure et talons de luxe, s’écartent comme la mer Rouge devant Moïse. Sauf que moi, je suis loin d’être un prophète. Juste une stagiaire. Une fourmi invisible.Et là, ça arrive.Je ne regarde pas. Je ne fais pas attention. Trop pressée. Trop nerveuse. Et...BAM.Le choc est brutal.

Explore and read good novels for free
Free access to a vast number of good novels on GoodNovel app. Download the books you like and read anywhere & anytime.
Read books for free on the app
SCAN CODE TO READ ON APP
DMCA.com Protection Status