La musique nous englobait et je sentais son souffle sur mes lèvres. Nous étions comme attirés l'un par l'autre mais ça aurait très bien pu juste être la pression de la foule autour. Nous finîmes par nous toucher. Je posais mes mains sur son torse et lui sur mes hanches. Nous mains montèrent simultanément tout en continuant à suivre le rythme de la musique avec nos pieds. J'étais obnubilée par ses yeux d'un orange déconcertant tandis que lui se disait la même chose de mes yeux bleus.
J'ignorais comment mais nos visages n'étaient plus qu'à quelques millimètres et mon cœur battait beaucoup trop vite dans ma poitrine. Je savais que le sien aussi parce que je le sentais sous ma paume. Nos respirations s'étaient accélérées simultanément et nous arrêtions petit à petit de danser. J'entrouvrais la bouche et me pris à me demander quel goût avaient ses lèvres.
Mes mains montèrent jusqu'à sa nuque où je sentis ses poils se hérisser. Il répondit en me serrant encore plus contre lui. J'étais à présent plaquée contre son torse. Sentant sa respiration sur mon ventre. Je commençais à fermer les yeux et c'est alors que la magie fut rompue. Ce fut comme se réveiller d'un cauchemar.
Je me reculais d'un coup tandis qu'il me regardait perdu. Je secouais la tête avant d'essayer tant bien que mal de me frayer un chemin dans la foule. Léandre me suivit.
"Qu'est-ce qu'il se passe? me demanda-t-il une fois qu'il m'a rattrapée.
-Désolée mais je ne peux pas.
-Pourquoi?"
Il posa sa main sur mon coude et me tira délicatement vers lui. Je me laissais de nouveau faire ensorcelée. J'étais pitoyable. Nous avions tous les deux envie de nous embrasser. Je le sentais. C'était comme avoir la gorge sèche. J'allais mourir si je ne buvais pas de suite.
Je chuchotais contre sa bouche les yeux mi-clos:
"Je ne te connais pas Léandre... Je ne sais pas quel est ton nom de famille, quelle est ta pizza préférée, si tu as aimé Friends... Je ne sais rien de toi."
Il sourit dans le même état que moi ne lâchant plus mes lèvres des yeux.
"Je m'appelle Léandre Horsville. J'aime toutes les pizzas mais surtout la grec. J'ai jamais fini Friends mais j'ai aimé les épisodes que j'ai vus. Quoi d'autre?
-Tout. Je veux tout savoir.
-On a tout notre temps pour ça.
-Mais je peux pas...
-Pourquoi?"
Nous étions juste attirés l'un par l'autre. Il n'y avait aucune profondeur. Mais surtout je me souvins d'un coup de Caroline. Je me redressais d'un coup réveillée. Règle numéro un. Ne pas sortir avec les ex de nos amis. Dans la tête de Caroline Léandre était son ex et je ne pouvais donc pas l'embrasser. Même si j'en mourrais d'envie. Je n'étais pas une bête. Je pouvais me contrôler.
"Caroline t'aime bien. Je ne peux pas. Tu n'en vaux pas le coup."
Je voyais bien que les yeux de Léandre s'étaient assombris d'un coup. Moi qui ne voulait jamais blesser personne et faisait attention aux mots que j'utilisais j'avais échoué. J'estimais que j'en avais dis assez et je partis. Léandre me laissa faire cette fois-ci et je ne le revis pas pendant quelques jours.
Le lendemain de la soirée j'avais écris à Caroline pour prendre de ses nouvelles. Elle me répondit qu'elle était vraiment très triste et qu'elle passait son week-end à pleurer et regarder des séries. Je me sentais mal pour elle mais lui dit qu'elle méritait mieux. Elle se mit à insulter Léandre mais je lui répondis qu'elle ne pouvait point lui en vouloir. Le cœur avait ses raisons.
Après tout l'amour n'était qu'un ensemble de réactions chimiques incontrôlables. Personne ne pouvait les contrôler. Évidemment cette vérité ne consola pas Caroline qui ne sortit pas du week-end. Elle répondait pas à mes messages mais m'en envoyait très souvent pour parler de Léandre. On aurait dis deux monologues entremêlés à la manière de Vladimir et Estragon.
Le lundi qui arriva nous commencions par des cours en amphi. Caroline me disait qu'elle stressait à l'idée de revoir Léandre. Je lui avais dis qu'elle n'avait aucune raison. Du peu que j'avais vu de lui je savais qu'il allait faire comme si de rien était et allait être tout aussi souriant avec elle que d'accoutumée. Quoi que suite à mes révélations il allait peut être enfin prendre ses distances.
A dire vrai j'étais celle qui avait le plus de raisons de stresser à l'idée de revoir Léandre. Je n'en avais aucune raison en fait. Il n'était pas mon ami ou mon pote. Nous n'avions parlé qu'une fois de nos vies. Il était un parfait inconnu et je n'avais aucune raison de porter intérêt à ce qu'il pensait de moi. Et pourtant c'était le cas. Je me demandais ce qu'il allait faire en me voyant. J'ignorais si je voulais qu'il m'ignore ou qu'il me sourit. Je ne savais même pas si ça me dérangeait vraiment de le voir.
Je secouais la tête avant d'entrer dans l'amphi. Je m'en fichais de Léandre. Il n'était personne dans ma vie. Je me portais très bien sans lui et ça n'allait pas changer. J'entrais donc la tête haute et détendue. Je ne regardais pas s'il était dans la salle. J'avais repéré immédiatement mes amis et me dirigeais vers ces derniers. Ce ne fut qu'une fois assise que je remarquais son dos. Il était dos à moi et parlait avec ses propres amis. Mon cœur se serra en le voyant mais j'ignorais ce sentiment. Il n'était personne.
Le cours commença et le professeur était moins fascinant que d'habitude. J'ignorais pourquoi mas je n'arrivais pas à me concentrer. Pourtant j'adorais cette matière. Je la trouvais simple à comprendre et pourtant pleine de richesse. Et voilà qu'aujourd'hui je perdais le fil toutes les cinq minutes. Mes yeux se perdaient vers là où se trouvait Léandre et le pire était qu'il me regardait aussi.
Il ne détournait pas le regard. Il ne souriait pas. Nous nous regardions simplement sans bouger un muscle. Tandis que je le regardais je repensais à cette soirée. Tout était encore très vif dans ma tête. Je me souvenais de son souffle tiède sur ma peau ainsi que des ses mains dans mon dos. Je frissonnais en repensant à ces détails et m'imaginais me lever pour les vivre de nouveau.
Caroline qui depuis longtemps ne s'était pas assise à côté de moi en amphi remarque que je n'écoutais pas et me mis un coup de coude pour me réveiller.
A la pause je décidais de ne pas me lever et restais à ma place pour discuter avec mes amis. Caroline quant à elle décida d'aller s'acheter un cookie au distributeur le plus proche. En voyant la place à ma gauche se libérer, Léandre se leva à son tour et avança vers moi d'un pas décidé. Mon cœur loupa un battement et il me fallut quelques secondes pour me reprendre. C'était juste Léandre. Il venait simplement dans ma direction. Il l'avait déjà fais au cours de l'année. Il n'y avait rien d'incroyable là dedans. Cependant il ne s'était jamais assis à mes côtés. Mes amis le dévisagèrent perplexes tout en me lançant des regards curieux auxquels je ne répondis pas. Je fixais Léandre dont le visage était dangereusement proche du miens. Je ne laissais rien paraître mais la seule chose qui passait par ma tête était la chaleur de ses lèvres.
Léandre ne s'attendait pas à ce que je cours vers la sortie. Une fois la seconde de surprise passée il se mit à me tirer dessus. Il rata les premières fois mais finit par ma toucher. Je m'arrêtais de courir déçue et me tournais pour découvrir un visage plein de fierté. J'ignorais pourquoi mais je me remis à courir. J'avais déjà perdu mais je voulais atteindre la porte au moins. Rapide comme l'éclair Léandre lâcha son nerf à son tour et se lança à ma poursuite. Je courais beaucoup plus vite que lui et atteignais la porte deux bonnes secondes avant qu'il ne me rattrape. Je me tournais vers lui avec un grand sourire. Léandre secoua la tête. "Ça compte pas. Tu as juste touché la porte tu ne l'as pas franchie."
Léandre n'était pas mon ami. Pas que je ne l'aimais pas. Je ne lui avais juste jamais parlé de ma vie. Cela ne voulait néanmoins pas dire que je ne connaissais pas son existence et que je ne savais pas comment il s'appelait. Malgré les quatre cent personnes de ma licence je l'avais repéré dès la rentrée. Il fallait avouer qu'une personne de sa taille était difficilement ratable dans une foule. Il n'était pas d'une taille inhumaine ou déconcertante mais faisait quand même une bonne tête de plus que toutes les personnes de notre année et même des années d'au dessus. Une autre raison pour laquelle je l'avais repéré était son pull flashy. Un pull d'un saumon que je n'avais jamais vu et que je n'aurais jamais cru voir quelqu'un porter un jour. Aussi étrange que cela paraissait la couleur lui allait bien et dès ce premier jour j'avai
La prochaine fois que je croisais mon amie dans le train elle me donna des nouvelles comme si de rien n'était. Elle continuait à me tenir au courant de ses conversations avec Léandre en cours ainsi que des ses craintes de rejet. Quant à moi je continuais à essayer de rester objective et pourtant douce dans ma manière de lui exposer mes pensées. Je ne voulais pas la froisser. Je n'avais jamais eu de crush alors j'ignorais ce que ça faisait mais je pouvais imaginer. Mon amie n'en pouvait plus de ne pas savoir ce qu'il pensait et je la comprenais amplement. Moi même aimais tout savoir tout de suite. J'étais très têtue de ce point de vu et c'était justement pour cela que je n'aimais pas les surprises. Je n'aimais juste pas ne pas être au contrôle et me laisser aller. Cela me faisait peur quand je n'étais pas préparée. Je conseillais donc
Mon amie continua à faire la tête quelques jours puis les choses retournèrent petit à petit à la normale. Elle passait toujours autant de temps avec Léandre et comme elle m'en parlait moins j'avais conclu qu'elle avait tourné la page. C'était la chose logique à faire. Quand quelqu'un ne nous aimait pas il ne fallait pas s'accrocher ou alors la personne allait encore moins vouloir de nous. De plus c'était mieux pour nous même. Nous méritions mieux que quelqu'un qui ne veut pas de nous. Nous méritons quelqu'un qui tuerait pour nous avoir. Sauf que mon amie était loin d'avoir tourné la page. Je m 'en rendis compte de nombreuses soirées plus tard vers le milieu de l'année. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu mon amie et quand nous avions découvert que nous allions à la même soirée nous avions décidé d'y aller ensemble. Une fois arrivés nous commencions par boire dans un coin avec m
Il n'était pas pareil de près. Il était beaucoup plus humain. Beaucoup moins grand et beaucoup plus accessible et réel. Il me regarda avec surprise avant de me sourire avec détachement. "Tu aimes bien Caroline? demandais-je du tac au tac." Ne s'attendant visiblement pas à cette question Léandre fronça les sourcils. Il ne mit cependant pas de temps à répondre. "Non. -Alors laisse la tranquille." J'avais fais mon travail et j'allais partir mais il ne me laissa pas faire. Il m'interpella et je me retournais. Je ne réagis pas au fait qu'il connaissait mon prénom sur le coup mais j'allais y penser de longues heures par la suite.
Léandre ne s'attendait pas à ce que je cours vers la sortie. Une fois la seconde de surprise passée il se mit à me tirer dessus. Il rata les premières fois mais finit par ma toucher. Je m'arrêtais de courir déçue et me tournais pour découvrir un visage plein de fierté. J'ignorais pourquoi mais je me remis à courir. J'avais déjà perdu mais je voulais atteindre la porte au moins. Rapide comme l'éclair Léandre lâcha son nerf à son tour et se lança à ma poursuite. Je courais beaucoup plus vite que lui et atteignais la porte deux bonnes secondes avant qu'il ne me rattrape. Je me tournais vers lui avec un grand sourire. Léandre secoua la tête. "Ça compte pas. Tu as juste touché la porte tu ne l'as pas franchie."
A la pause je décidais de ne pas me lever et restais à ma place pour discuter avec mes amis. Caroline quant à elle décida d'aller s'acheter un cookie au distributeur le plus proche. En voyant la place à ma gauche se libérer, Léandre se leva à son tour et avança vers moi d'un pas décidé. Mon cœur loupa un battement et il me fallut quelques secondes pour me reprendre. C'était juste Léandre. Il venait simplement dans ma direction. Il l'avait déjà fais au cours de l'année. Il n'y avait rien d'incroyable là dedans. Cependant il ne s'était jamais assis à mes côtés. Mes amis le dévisagèrent perplexes tout en me lançant des regards curieux auxquels je ne répondis pas. Je fixais Léandre dont le visage était dangereusement proche du miens. Je ne laissais rien paraître mais la seule chose qui passait par ma tête était la chaleur de ses lèvres.
La musique nous englobait et je sentais son souffle sur mes lèvres. Nous étions comme attirés l'un par l'autre mais ça aurait très bien pu juste être la pression de la foule autour. Nous finîmes par nous toucher. Je posais mes mains sur son torse et lui sur mes hanches. Nous mains montèrent simultanément tout en continuant à suivre le rythme de la musique avec nos pieds. J'étais obnubilée par ses yeux d'un orange déconcertant tandis que lui se disait la même chose de mes yeux bleus. J'ignorais comment mais nos visages n'étaient plus qu'à quelques millimètres et mon cœur battait beaucoup trop vite dans ma poitrine. Je savais que le sien aussi parce que je le sentais sous ma paume. Nos respirations s'étaient accélérées simultanément et nous arrêtions petit à petit de danser. J'entrouvrais la bouche et me pris à me demander quel g
Il n'était pas pareil de près. Il était beaucoup plus humain. Beaucoup moins grand et beaucoup plus accessible et réel. Il me regarda avec surprise avant de me sourire avec détachement. "Tu aimes bien Caroline? demandais-je du tac au tac." Ne s'attendant visiblement pas à cette question Léandre fronça les sourcils. Il ne mit cependant pas de temps à répondre. "Non. -Alors laisse la tranquille." J'avais fais mon travail et j'allais partir mais il ne me laissa pas faire. Il m'interpella et je me retournais. Je ne réagis pas au fait qu'il connaissait mon prénom sur le coup mais j'allais y penser de longues heures par la suite.
Mon amie continua à faire la tête quelques jours puis les choses retournèrent petit à petit à la normale. Elle passait toujours autant de temps avec Léandre et comme elle m'en parlait moins j'avais conclu qu'elle avait tourné la page. C'était la chose logique à faire. Quand quelqu'un ne nous aimait pas il ne fallait pas s'accrocher ou alors la personne allait encore moins vouloir de nous. De plus c'était mieux pour nous même. Nous méritions mieux que quelqu'un qui ne veut pas de nous. Nous méritons quelqu'un qui tuerait pour nous avoir. Sauf que mon amie était loin d'avoir tourné la page. Je m 'en rendis compte de nombreuses soirées plus tard vers le milieu de l'année. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu mon amie et quand nous avions découvert que nous allions à la même soirée nous avions décidé d'y aller ensemble. Une fois arrivés nous commencions par boire dans un coin avec m
La prochaine fois que je croisais mon amie dans le train elle me donna des nouvelles comme si de rien n'était. Elle continuait à me tenir au courant de ses conversations avec Léandre en cours ainsi que des ses craintes de rejet. Quant à moi je continuais à essayer de rester objective et pourtant douce dans ma manière de lui exposer mes pensées. Je ne voulais pas la froisser. Je n'avais jamais eu de crush alors j'ignorais ce que ça faisait mais je pouvais imaginer. Mon amie n'en pouvait plus de ne pas savoir ce qu'il pensait et je la comprenais amplement. Moi même aimais tout savoir tout de suite. J'étais très têtue de ce point de vu et c'était justement pour cela que je n'aimais pas les surprises. Je n'aimais juste pas ne pas être au contrôle et me laisser aller. Cela me faisait peur quand je n'étais pas préparée. Je conseillais donc
Léandre n'était pas mon ami. Pas que je ne l'aimais pas. Je ne lui avais juste jamais parlé de ma vie. Cela ne voulait néanmoins pas dire que je ne connaissais pas son existence et que je ne savais pas comment il s'appelait. Malgré les quatre cent personnes de ma licence je l'avais repéré dès la rentrée. Il fallait avouer qu'une personne de sa taille était difficilement ratable dans une foule. Il n'était pas d'une taille inhumaine ou déconcertante mais faisait quand même une bonne tête de plus que toutes les personnes de notre année et même des années d'au dessus. Une autre raison pour laquelle je l'avais repéré était son pull flashy. Un pull d'un saumon que je n'avais jamais vu et que je n'aurais jamais cru voir quelqu'un porter un jour. Aussi étrange que cela paraissait la couleur lui allait bien et dès ce premier jour j'avai