Il n'était pas pareil de près. Il était beaucoup plus humain. Beaucoup moins grand et beaucoup plus accessible et réel. Il me regarda avec surprise avant de me sourire avec détachement.
"Tu aimes bien Caroline? demandais-je du tac au tac."
Ne s'attendant visiblement pas à cette question Léandre fronça les sourcils. Il ne mit cependant pas de temps à répondre.
"Non.
-Alors laisse la tranquille."
J'avais fais mon travail et j'allais partir mais il ne me laissa pas faire. Il m'interpella et je me retournais. Je ne réagis pas au fait qu'il connaissait mon prénom sur le coup mais j'allais y penser de longues heures par la suite.
"Pourquoi tu viens m'en parler?"
Je sentais qu'il avait l'habitude des inconnues qui venaient lui parler. Il n'avait pas l'air spécialement surpris par le fait que je lui parlais et il s'en fichait pleinement de ce que j'avais à lui dire. Mais quelque part il était intrigué.
"Elle t'aime bien tu le sais. Alors laisse la respirer. Arrête de lui donner de faux espoirs.
-Je ne lui donnes pas de faux espoirs. Je ne fais rien d'incroyable.
-Si c'était le cas alors je ne serais pas venue te parler.
-Tu dois être son amie n'est-ce pas? C'est mignon de t'inquiéter mais ça ne te regarde pas.
-Peut-être bien."
Je me tus quelques instants. Je n'allais pas lui donner raison. Quelque chose m'énervait et je n'arrivais pas à mettre le doigts dessus.
"Cela ne me regardait pas il y a quelques minutes. Et ça ne me regarde toujours pas. Mais je viens pour t'aider."
Il émit un petit rire. Au même moment son verre d'eau lui fit tendu et il prit de nombreuses gorgées.
"Je ne te connais pas mais je sais que tu vas t'en vouloir. Peut-être pas aujourd'hui mais dans quelques temps tu repenseras à cette fille et tu te diras que tu aurais dû agir autrement. Sauf qu'il sera trop tard. Tu te diras que ce n'est rien mais au fond ça va te démanger. Je viens pour t'aider à te rendre compte que tu lui fais du mal. Elle tient à toi. Il n'y a pas de manière facile de dire à quelqu'un qu'on ne l'aime pas. Mais tu dois lui dire. Parce que temps qu'elle espère elle va s'accrocher et la chute va faire de plus en plus mal."
Sur ce je tournais les talons. Léandre me suivit et m'attrapa le bras pour m'arrêter. Sa main était chaude.
"Dis lui et laisse la respirer. Je serai là pour l'aider."
Sur ce je me libérais et rejoignais mes amis sur la piste. Ces derniers m'avaient cherchée et avaient l'air soulagés en me voyant. Je réussis à oublier cette conversation en l'espace d'une seconde et me remis à danser.
Ce ne fut pas le cas de Léandre. Il ne dansa plus avec Caroline de la soirée et cette dernière devint de plus en plus lasse de la soirée et voulut partir. Je voulais rester alors je lui dis de profiter et d'arrêter de penser à Léandre. Ce qu'elle ne réussit pas à faire. Elle disparut et but autant que possible avec le peu d'argent qu'elle avait. Je la retrouvais dans un état d'hyperactivité. Elle m'agripa le bras en me voyant.
"Lorelei! Je suis bourrée! Tu ne peux pas me laisser seule je ne peux pas me gérer."
Je levais les yeux au ciel exaspérée. C'est là que je vis Léandre. Il n'y avait pas de doute il me regardait. Ou peut-être il regardait Caroline. Dans tous les cas il nous regardait. Il se mit en mouvement vers nous et je détournais les yeux. Une fois à notre hauteur Caroline me poussa presque pour se jeter à ses bras. Je partis donc.
Léandre avait dû lui répéter qu'il n'y avait rien entre eux parce que Caroline partit. Je la suivais inquiète. Elle avait bu après tout. Je ne pouvais pas la laisser partir ainsi. Une fois dehors je la trouvais entre de bonnes mains. J'ignorais comment mais elle avait retrouvé deux de ses amies de lycée et elles proposèrent de la ramener chez elle. Je les remerciais et retournais à l'intérieur.
Devant la porte quelqu'un attendait. Léandre me regarda revenir en silence. Je devinais ce qu'il allait me demander.
"Elle va bien t'as pas à t'inquiéter. Elle a juste bu un peu. Elle sera escortée jusqu'à chez elle. Je connais ces filles elles sont dignes de confiance."
Sur ce j'avais envie de partir mais mes jambes décidèrent de rester.
"Tu lui as dis? devinais-je."
Léandre hocha la tête.
"Je me sens mal. Je pensais pas que c'était à ce point.
-Moi non plus. Je pensais qu'elle avait tourné la page.
-Je la comprends quelque part. Je suis dure à oublier."
Je fronçais les sourcils.
"Trop tôt pour les blagues?"
Je souris. Moi même je n'avais pas arrêté de faire des blagues à Caroline dès le soir même où elle avait appris que Léandre ne voulait rien de plus.
"Elle a juste besoin de temps loin de toi. Ça va le faire.
-Et si on retournait à l'intérieur?"
J'acquiesçais. Nous ne pouvions plus rien faire. Autant profiter de notre soirée. Je suivais donc Léandre en bas. Nous avions à peine échangé quelques mots et pourtant j'avais l'impression que nous avions parlé des heures. Je me sentais totalement à l'aise et avais envie de lui dire pleins de choses mais en même temps je n'osais pas parler.
Un autre cercle s'était formé pendant que nous étions partis et Léandre n'hésita pas pour sauter dedans. Je restais au bord et frappais dans mes mains au rythme de la musique. Quand Léandre vit cela il vint me tirer avec lui. Je résistais très peu. Je n'aimais pas danser toute seule devant des inconnus mais Léandre n'était plus un inconnu et les autres importaient peu.
Je me mis à sauter et tourner tout comme Léandre en criant et riant les bras écartés. Je ne m'étais pas rendue compte que Léandre me fixait tout comme les autres et que je me rapprochais de plus en plus de lui. Nous finîmes par danser à deux centimètres l'un de l'autre et les autres en profitèrent pour eux aussi se rapprocher et fermer le cercle.
J'avais vu Léandre danser avec Caroline et c'était différent. Il ne se donnait pas à fond sans égard pour personne. Il me regardait dans les yeux. Il n'avait pas menti quand il avait dis qu'il ne faisait rien d'incroyable quand il dansait avec Caroline. Je le comprenais maintenant.
La musique nous englobait et je sentais son souffle sur mes lèvres. Nous étions comme attirés l'un par l'autre mais ça aurait très bien pu juste être la pression de la foule autour. Nous finîmes par nous toucher. Je posais mes mains sur son torse et lui sur mes hanches. Nous mains montèrent simultanément tout en continuant à suivre le rythme de la musique avec nos pieds. J'étais obnubilée par ses yeux d'un orange déconcertant tandis que lui se disait la même chose de mes yeux bleus. J'ignorais comment mais nos visages n'étaient plus qu'à quelques millimètres et mon cœur battait beaucoup trop vite dans ma poitrine. Je savais que le sien aussi parce que je le sentais sous ma paume. Nos respirations s'étaient accélérées simultanément et nous arrêtions petit à petit de danser. J'entrouvrais la bouche et me pris à me demander quel g
A la pause je décidais de ne pas me lever et restais à ma place pour discuter avec mes amis. Caroline quant à elle décida d'aller s'acheter un cookie au distributeur le plus proche. En voyant la place à ma gauche se libérer, Léandre se leva à son tour et avança vers moi d'un pas décidé. Mon cœur loupa un battement et il me fallut quelques secondes pour me reprendre. C'était juste Léandre. Il venait simplement dans ma direction. Il l'avait déjà fais au cours de l'année. Il n'y avait rien d'incroyable là dedans. Cependant il ne s'était jamais assis à mes côtés. Mes amis le dévisagèrent perplexes tout en me lançant des regards curieux auxquels je ne répondis pas. Je fixais Léandre dont le visage était dangereusement proche du miens. Je ne laissais rien paraître mais la seule chose qui passait par ma tête était la chaleur de ses lèvres.
Léandre ne s'attendait pas à ce que je cours vers la sortie. Une fois la seconde de surprise passée il se mit à me tirer dessus. Il rata les premières fois mais finit par ma toucher. Je m'arrêtais de courir déçue et me tournais pour découvrir un visage plein de fierté. J'ignorais pourquoi mais je me remis à courir. J'avais déjà perdu mais je voulais atteindre la porte au moins. Rapide comme l'éclair Léandre lâcha son nerf à son tour et se lança à ma poursuite. Je courais beaucoup plus vite que lui et atteignais la porte deux bonnes secondes avant qu'il ne me rattrape. Je me tournais vers lui avec un grand sourire. Léandre secoua la tête. "Ça compte pas. Tu as juste touché la porte tu ne l'as pas franchie."
Léandre n'était pas mon ami. Pas que je ne l'aimais pas. Je ne lui avais juste jamais parlé de ma vie. Cela ne voulait néanmoins pas dire que je ne connaissais pas son existence et que je ne savais pas comment il s'appelait. Malgré les quatre cent personnes de ma licence je l'avais repéré dès la rentrée. Il fallait avouer qu'une personne de sa taille était difficilement ratable dans une foule. Il n'était pas d'une taille inhumaine ou déconcertante mais faisait quand même une bonne tête de plus que toutes les personnes de notre année et même des années d'au dessus. Une autre raison pour laquelle je l'avais repéré était son pull flashy. Un pull d'un saumon que je n'avais jamais vu et que je n'aurais jamais cru voir quelqu'un porter un jour. Aussi étrange que cela paraissait la couleur lui allait bien et dès ce premier jour j'avai
La prochaine fois que je croisais mon amie dans le train elle me donna des nouvelles comme si de rien n'était. Elle continuait à me tenir au courant de ses conversations avec Léandre en cours ainsi que des ses craintes de rejet. Quant à moi je continuais à essayer de rester objective et pourtant douce dans ma manière de lui exposer mes pensées. Je ne voulais pas la froisser. Je n'avais jamais eu de crush alors j'ignorais ce que ça faisait mais je pouvais imaginer. Mon amie n'en pouvait plus de ne pas savoir ce qu'il pensait et je la comprenais amplement. Moi même aimais tout savoir tout de suite. J'étais très têtue de ce point de vu et c'était justement pour cela que je n'aimais pas les surprises. Je n'aimais juste pas ne pas être au contrôle et me laisser aller. Cela me faisait peur quand je n'étais pas préparée. Je conseillais donc
Mon amie continua à faire la tête quelques jours puis les choses retournèrent petit à petit à la normale. Elle passait toujours autant de temps avec Léandre et comme elle m'en parlait moins j'avais conclu qu'elle avait tourné la page. C'était la chose logique à faire. Quand quelqu'un ne nous aimait pas il ne fallait pas s'accrocher ou alors la personne allait encore moins vouloir de nous. De plus c'était mieux pour nous même. Nous méritions mieux que quelqu'un qui ne veut pas de nous. Nous méritons quelqu'un qui tuerait pour nous avoir. Sauf que mon amie était loin d'avoir tourné la page. Je m 'en rendis compte de nombreuses soirées plus tard vers le milieu de l'année. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu mon amie et quand nous avions découvert que nous allions à la même soirée nous avions décidé d'y aller ensemble. Une fois arrivés nous commencions par boire dans un coin avec m
Léandre ne s'attendait pas à ce que je cours vers la sortie. Une fois la seconde de surprise passée il se mit à me tirer dessus. Il rata les premières fois mais finit par ma toucher. Je m'arrêtais de courir déçue et me tournais pour découvrir un visage plein de fierté. J'ignorais pourquoi mais je me remis à courir. J'avais déjà perdu mais je voulais atteindre la porte au moins. Rapide comme l'éclair Léandre lâcha son nerf à son tour et se lança à ma poursuite. Je courais beaucoup plus vite que lui et atteignais la porte deux bonnes secondes avant qu'il ne me rattrape. Je me tournais vers lui avec un grand sourire. Léandre secoua la tête. "Ça compte pas. Tu as juste touché la porte tu ne l'as pas franchie."
A la pause je décidais de ne pas me lever et restais à ma place pour discuter avec mes amis. Caroline quant à elle décida d'aller s'acheter un cookie au distributeur le plus proche. En voyant la place à ma gauche se libérer, Léandre se leva à son tour et avança vers moi d'un pas décidé. Mon cœur loupa un battement et il me fallut quelques secondes pour me reprendre. C'était juste Léandre. Il venait simplement dans ma direction. Il l'avait déjà fais au cours de l'année. Il n'y avait rien d'incroyable là dedans. Cependant il ne s'était jamais assis à mes côtés. Mes amis le dévisagèrent perplexes tout en me lançant des regards curieux auxquels je ne répondis pas. Je fixais Léandre dont le visage était dangereusement proche du miens. Je ne laissais rien paraître mais la seule chose qui passait par ma tête était la chaleur de ses lèvres.
La musique nous englobait et je sentais son souffle sur mes lèvres. Nous étions comme attirés l'un par l'autre mais ça aurait très bien pu juste être la pression de la foule autour. Nous finîmes par nous toucher. Je posais mes mains sur son torse et lui sur mes hanches. Nous mains montèrent simultanément tout en continuant à suivre le rythme de la musique avec nos pieds. J'étais obnubilée par ses yeux d'un orange déconcertant tandis que lui se disait la même chose de mes yeux bleus. J'ignorais comment mais nos visages n'étaient plus qu'à quelques millimètres et mon cœur battait beaucoup trop vite dans ma poitrine. Je savais que le sien aussi parce que je le sentais sous ma paume. Nos respirations s'étaient accélérées simultanément et nous arrêtions petit à petit de danser. J'entrouvrais la bouche et me pris à me demander quel g
Il n'était pas pareil de près. Il était beaucoup plus humain. Beaucoup moins grand et beaucoup plus accessible et réel. Il me regarda avec surprise avant de me sourire avec détachement. "Tu aimes bien Caroline? demandais-je du tac au tac." Ne s'attendant visiblement pas à cette question Léandre fronça les sourcils. Il ne mit cependant pas de temps à répondre. "Non. -Alors laisse la tranquille." J'avais fais mon travail et j'allais partir mais il ne me laissa pas faire. Il m'interpella et je me retournais. Je ne réagis pas au fait qu'il connaissait mon prénom sur le coup mais j'allais y penser de longues heures par la suite.
Mon amie continua à faire la tête quelques jours puis les choses retournèrent petit à petit à la normale. Elle passait toujours autant de temps avec Léandre et comme elle m'en parlait moins j'avais conclu qu'elle avait tourné la page. C'était la chose logique à faire. Quand quelqu'un ne nous aimait pas il ne fallait pas s'accrocher ou alors la personne allait encore moins vouloir de nous. De plus c'était mieux pour nous même. Nous méritions mieux que quelqu'un qui ne veut pas de nous. Nous méritons quelqu'un qui tuerait pour nous avoir. Sauf que mon amie était loin d'avoir tourné la page. Je m 'en rendis compte de nombreuses soirées plus tard vers le milieu de l'année. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu mon amie et quand nous avions découvert que nous allions à la même soirée nous avions décidé d'y aller ensemble. Une fois arrivés nous commencions par boire dans un coin avec m
La prochaine fois que je croisais mon amie dans le train elle me donna des nouvelles comme si de rien n'était. Elle continuait à me tenir au courant de ses conversations avec Léandre en cours ainsi que des ses craintes de rejet. Quant à moi je continuais à essayer de rester objective et pourtant douce dans ma manière de lui exposer mes pensées. Je ne voulais pas la froisser. Je n'avais jamais eu de crush alors j'ignorais ce que ça faisait mais je pouvais imaginer. Mon amie n'en pouvait plus de ne pas savoir ce qu'il pensait et je la comprenais amplement. Moi même aimais tout savoir tout de suite. J'étais très têtue de ce point de vu et c'était justement pour cela que je n'aimais pas les surprises. Je n'aimais juste pas ne pas être au contrôle et me laisser aller. Cela me faisait peur quand je n'étais pas préparée. Je conseillais donc
Léandre n'était pas mon ami. Pas que je ne l'aimais pas. Je ne lui avais juste jamais parlé de ma vie. Cela ne voulait néanmoins pas dire que je ne connaissais pas son existence et que je ne savais pas comment il s'appelait. Malgré les quatre cent personnes de ma licence je l'avais repéré dès la rentrée. Il fallait avouer qu'une personne de sa taille était difficilement ratable dans une foule. Il n'était pas d'une taille inhumaine ou déconcertante mais faisait quand même une bonne tête de plus que toutes les personnes de notre année et même des années d'au dessus. Une autre raison pour laquelle je l'avais repéré était son pull flashy. Un pull d'un saumon que je n'avais jamais vu et que je n'aurais jamais cru voir quelqu'un porter un jour. Aussi étrange que cela paraissait la couleur lui allait bien et dès ce premier jour j'avai