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2 : Affection et amertume.

Auteur: irrealite
last update Dernière mise à jour: 2024-10-29 19:42:56

Un mois plus tard

-Non Léo, tu t'es trompé dans ton calcul. Signala Charlotte assise au comptoir, près de l'enfant qui faisait ses devoirs.

Alex était devant, préparant le repas du soir, elle s'était lancée dans un chili et avait presque fini, tout chauffait, et elle s'apprêtait à préparer le assiettes d'ici quelques minutes. Mais pour le moment elle profitait de voir sa douce petite amie aider son adorable fils avec ses exercices de mathématiques à faire pour le lendemain, pendant qu'elles deux buvaient un verre de vin et que tout les trois grignotaient des cacahuètes.

-Mais Gina, je comprends rien. Marmonna l'enfant.

-Ne dit pas ça Léo, tu as bien réussi avant, là tu as juste fait une erreur de deux dans ta soustraction. Expliqua la brune. Regarde, si tu as huit cacahuètes. Commença-t-elle en en présentant huit devant lui. Et que tu en enlèves trois, tu te retrouves avec combien?

Léonard compta les dernières en les pointant du doigt.

-Cinq. Affirma le brun en les prenant pour les enfourner dans sa bouche.

-Parfait. Sourit Charlotte. Tu as tout compris, continue, et on voit si tu as bon ensuite. Proposa-t-elle.

Léonard se concentra alors sur sa feuille, pendant que la brune prenait une gorgée de vin. Son regard s'arrêta alors sur la femme qui souriait face à elle, et lui rendit un doux sourire, tout en lui lançant un regard interrogateur, se demandant pourquoi elle les regardait avec autant de tendresse et d'amour dans les yeux.

-Vous êtes beaux comme ça, ensemble. C'est tout. Murmura Alex.

-Je t'aime. Sourit Charlotte.

-Chuut. J'arrive pas à calculer quand vous parlez. Grogna Léonard à côté.

La brune gloussa doucement et caressa la tête brune de l'enfant près d'elle tout en regardant la page. Le téléphone de la blonde sonna à cet instant, et celle ci l'attrapa, en faisant signe à la brune de surveiller le repas, elle alla dans sa chambre pour répondre, ne voulant pas déranger son fils qui était concentré. Charlotte resta assise, surveillant le repas de loin, tout en aidant Léonard et corrigeant ce qu'il venait de finir. Alors qu'elle était en train de lui expliquer son dernier exercice, Alex revint, plus rapide et agitée qu'avant.

-Je dois y aller. Prévint-elle.

-Pardon? Où? Qu'est ce qu'il se passe? S'inquiéta Charlotte, les deux bruns ayant relevé la tête pour regarder la femme.

-Un accident ferroviaire, tout les membres des urgences sont appelés à l'aide. Expliqua la blonde. En tant que chef je dois y être. Je peux vous laisser tout les deux, hein? S'assura-t-elle en mettant ses chaussures.

-Bien sur. Je vais gérer le repas et le coucher de Léo. Assura la brune, qui comprenait les urgences médicales.

-Ça te va aussi chéri? Demanda Alex en prenant son sac et ses clés.

-Bah oui, je suis avec Gina, donc c'est bon. Répondit son fils, comme si c'était évident, en se remettant à travailler.

-Parfait. Fais pas de bêtises, et sois sage. Je t'aime. Fit la blonde en embrassant sa tête.

-Oui maman, t'aime aussi. Fit vaguement Léonard.

Alex se tourna alors vers sa compagne, qui avait pivoté sur le siège pour passer un bras autour de ses hanches. La blonde se colla à elle au mieux et l'embrassa.

-Je risque de rentrer tard, m'attend pas pour te coucher, et fais comme chez toi. Poussa Alex avant de placer un autre baiser sur ses lèvres. Je t'aime. Rappela-t-elle en reculant vers la porte.

-Je t'aime aussi. Sourit doucement la brune.

Alex sortit dans le couloir, et les regarda une dernière fois avant de partir.

-Faites pas de bêtises et on se voit demain. Argua-t-elle, avant de rajouter sans réfléchir. Et toi, t'as pas intérêt à te barrer.

La porte claqua, et Charlotte continua de fixer la porte, n'en revenant pas d'entendre ça. Elle avait un peu rediscuté de leurs passé depuis leurs retrouvailles, dans les quatre derniers mois, et pourtant jamais elle n'avait reçu une remarque aussi violente. Elles en avaient discuté, avaient remis les choses au point, Charlotte s'était excusée et la blonde lui avait dit que c'était pas nécessaire, qu'elle avait compris son choix et ne lui en voulait pas. Mais au vu de cette remarque là, elle lui en voulait plus qu'elle ne l'avait dit avant, et la brune s'en inquiétait. Elle avait voulu parler de tout ça avec Alex pour repartir sur des bases saines, et elle pensait vraiment que tout avait été arrangé et pardonné, mais la blonde avait encore l'air amère et rancunière sur ce qui c'était passé.

-Gina? Gina? Appela le brun.

-Oui, qu'est ce qu'il y a? Se reprit la brune en tournant son regard vers l'enfant.

-J'ai fini. Mais tu m'écoutais pas. Ça va? Demanda l'enfant.

-Oui tout va bien, Léo, ne t'inquiète pas. Sourit faussement Charlotte. Elle prit le cahier et vérifia son exercice. Et bien tu as tout bon, bravo. Félicita-t-elle. Tu ramasses tes affaires et je nous sers le repas.

Léonard sauta de son tabouret et partit dans la chambre avec ses affaires, pendant que Charlotte contournait le comptoir pour prendre les assiettes et les remplirent. Le chili de son amante sentait merveilleusement bon, et elle était encore un peu plus agacée de savoir que son Alex était parfaite. La brune comprenait totalement le fait que sa petite amie pouvait être encore amère face à leur passé, elle le comprenait totalement, mais elle ne comprenait pas qu'elle le cache, qu'elle ne lui dise rien, et elle avait envie de lui en vouloir pour ça, mais tout était fait pour qu'elle ne puisse pas. Le repas délicieux, la bouille adorable de la blonde, son odeur partout dans l'appartement et surtout sur le sweat que Charlotte portait, et surtout il y avait..

-Maman cuisine trop bien! S'exclama Léonard en prenant son assiette pleine.

Il y avait ce petit brun adorable, que Charlotte aimait presque autant que sa mère. Elle prit son assiette et le suivit pour s'asseoir dans le canapé avec lui devant un dessin animé. Ils commencèrent à manger en silence, la brune perdue dans ses pensées, ressassant ses idées, son passé et les paroles d'Alex, se demandant ce qu'elle devait faire, en parler, ne rien dire, essayer de réglé le problème, laisser le temps arranger les choses, aller vers Alex ou la laisser venir vers elle, elle n'arrivait pas à savoir. Léonard à côté d'elle voyait bien qu'elle était triste et que quelque chose n'allait pas, mais il ne savait pas quoi, il avait peur de demander, c'était la première fois qu'ils étaient tout les deux sans la blonde, et il ne savait pas si sa mère serait d'accord pour qu'il soit curieux. Mais après un moment, son assiette très avancée, il se lança.

-Pourquoi tu à l'air triste Gina? Demanda le brun.

-Pour rien. Ça va. Assura Charlotte.

-C'est à cause de moi? J'ai fais quelque chose de mal? Tu veux pas être seule avec moi? Questionna Léonard.

-Non Léo, tout va bien, je suis heureuse d'être avec toi, et tu n'as rien de mal, tu es parfait, je t'assure. Promit la brune en caressant sa tête.

-Tu me trouves parfait? Interrogea le brun.

-Oui, tu ne le savais pas? S'étonna Charlotte.

-Bah je savais pas trop. Admit timidement Léonard. J'aimerais bien que tu m'aimes, genre vraiment vraiment, un peu comme une seconde maman, ou un truc comme ça. Marmonna-t-elle.

-Mon chéri, je t'aime tu sais. Je t'aime énormément. Assura la brune. Je ne pensais pas que tu voudrais que je sois comme ta deuxième maman. Mais si tu le veux, je le serais avec bonheur. Tu es un petit garçon extraordinaire, intelligent et drôle en plus d'être très mignon. Sourit-elle en caressant sa joue. Alors je suis amoureuse de ta maman, et toi je t'aime fort, pas parce que t'es son fils ou que je m'y sens obligée, mais parce que tu es un petit gars exceptionnel.

-Alors tu m'aimes vraiment vraiment? Sourit Léonard.

-Oui Léo. Gloussa Charlotte, amusée par sa réaction. Si ta maman veut bien, j'espère qu'un jour tout les trois on formera une vraie famille.

-Bah on en est une. Une famille c'est quand les gens s'aiment et ont des liens parentaux. Alors y a maman qui m'aime parce que je suis son fils, et puis vous deux vous vous aimez énormément, super amoureuses depuis toujours, et tu dis que tu m'aimes comme un fils, et moi je t'aime comme une maman, pas autant que maman, mais presque. Donc on est une famille. Sourit Léonard en haussant les épaules, comme si c'était logique.

-Tu as raison, on est une famille. Fit tendrement la brune avec une légère moue attendrie, avant d'embrasser sa tête.

Léonard reconcentra son attention sur le dessin animé à la télé, en se décalant pour être collé à la brune. Cette dernière fit de même, et passa un bras autour de l'enfant pour caresser ses courts cheveux bruns. Son esprit divaguait vers Alex à nouveau, elle était un morceau de cette famille, et devait absolument remettre les choses en ordre, la blonde ne devait plus avoir peur de la voir la fuir à nouveau, elle devait lui faire confiance, au moins assez pour lui dire quand elle avait des peurs et des inquiétudes. Elle voulait une famille unie et saine, pas une avec des amertumes, des soucis, et des problèmes. Près d'elle Léonard voyait qu'elle était toujours aussi perturbée.

-Gina, t'es sûre que tu vas bien? Demanda Léonard. C'est à cause de maman?

-Non, non. Mentit la brune. Tout va bien, je te le redis, ne t'inquiète pas. Elle se pencha et embrassa son crâne. Je vais faire la vaisselle, profite de ton épisode c'est le dernier. Remarqua-t-elle en le lâchant doucement.

Léonard hocha la tête et s'enveloppa dans la couverture, pendant qu'elle allait juste à côté pour laver et ranger tout, voulant délesté sa petite amie de tout ça, celle ci rentrerait surement crevée, et n'avait pas besoin de ça en plus. Et puis elles devaient avoir une discussion compliquée, alors autant préparé le terrain, et être la parfaite petite femme pour que la blonde soit plus détendue. Après de longues minutes, elle entendit le générique du dessin animé, et quelques secondes après, alors qu'elle s'apprêtait à rappeler Léonard à l'ordre celui ci prit la parole.

-C'est fini Gina! Je vais mettre mon pyjama pour aller faire dodo. Déclara l'enfant.

-Pense à ton pipi, chéri, tu n'auras pas envie de quitter ta couette une fois dedans. Sourit la brune.

L'enfant rit en allant dans la salle de bain, et Charlotte se sentit plus calme d'un coup. Ce garçon était un bonheur, adorable, intelligent, affectueux, il était un soleil dans sa vie, tout comme sa mère. La brune le savait, sans eux elle n'était plus capable d'exister, les rares soirs où elle dormait chez elle, seule dans son appartement, elle avait l'impression d'étouffer, comme si le vide et les murs se rapprochaient, l'entourant à l'en écraser. Au moins quand elle était chez les Wilsons elle avait plein d'amour et de bonheur avec eux. Ce soir encore, Léonard prêt il se glissa dans son lit, et la brune vint le voir.

-C'est bon chéri, tu es prêt à faire dodo? Demanda Charlotte, depuis la porte de la chambre, prête à éteindre la lumière.

-Attends. Réclama Léonard, tenant sa couette, la tête dans l'oreiller. Tu..tu veux bien me faire un bisou. Maman m'en fait toujours un.

La brune lui sourit tendrement, et vint vers le lit, s'agenouillant au sol devant lui, et passa un bras autour de l'enfant, l'autre venant dans les cheveux bruns. Elle déposa un baiser sur son front.

-Fais de beaux rêves chéri, je t'aime fort promis. Souffla-t-elle avant d'embrasser sa pommette droite.

-Moi aussi Gina. À demain. Murmura Léonard, en fermant les yeux.

Charlotte se releva et quitta la chambre, éteignant la lumière après un dernier regard pour le petit. Elle ferma la porte et alla s'asseoir dans le canapé, retournant encore et toujours la situation dans sa tête. Elle finit par aller prendre une douche et enfila son pyjama, avec un sweat de son amante sur elle, avant d'aller se coucher sur le canapé, la couverture sur elle, voulant attendre Alex. Seulement vers deux heures du matin, la fatigue la rattrapa, et elle s'endormit dans le canapé. 

Le lendemain, quand elle se réveilla, elle sentit une vive douleur dans son dos et sa nuque et comprit rapidement que la nuit sur le canapé en était responsable. Étonnée de ne pas avoir été réveillée par la blonde, elle jeta un oeil à l'heure. Il était neuf heure, Alex n'était peut-être pas rentrée après tout. Elle se sortit de sous la couverture, la replia et la mit à sa place, avant de prendre son téléphone, pour voir qu'il n'avait plus de batterie. Elle voulu aller récupérer son chargeur dans la chambre, mais en passant la porte, elle eut la surprise de voir Alex, étalée sur le lit, toujours dans sa tenue de journée, endormie. Elle brancha alors son téléphone avant d'aller en cuisine préparer des gaufres pour les deux Wilsons, ruminant le fait que sa petite amie ne l'avait même pas réveillée pour aller se coucher ensemble en rentrant. Il ne fallu pas un quart d'heure pour qu'une Alex fatiguée ne fasse son apparition. Elle sourit en voyant Charlotte faire les gaufres et vint dans son dos pour embrasser sa nuque.

-Hello poupette. Souffla la blonde. Merci pour ce petit déjeuné en préparation.

-De rien. Répondît froidement la brune.

Alex sentit tout de suite que quelque chose n'allait pas, elle l'avait déjà trouvée tendue en l'enlacant, mais avait pensé que ca venait seulement d'elle, seulement à son ton elle savait qu'il y avait autre chose. Elle se décala légèrement, un bras autour de la taille de la brune, elle se plaça contre elle sur le côté.

-Problème? Interrogea la blonde.

-Hmmhmm. Répondît la brune.

Alex leva les yeux au ciel, son amante avait toujours fait ça, et malgré toutes les années de séparation elle n'avait apparemment pas changé ça. Tout comme la blonde n'avait pas changé sa réaction, elle était toujours agacée.

-Développe moi le soucis s'il te plaît. Réclama la blonde.

-Et bien tu m'as laissé endormie sur le canapé, au lieu de me réveiller pour qu'on se couche ensemble, alors que si je me suis endormie sur le canapé, c'est que je t'attendais. Expliqua sèchement Charlotte. Mais-

-Je suis rentrée à quatre heure et demi du matin, je ne voulais pas te réveiller, parce que tu avais l'air de dormir profondément. J'ai remis la couverture, embrasser ton nez et je suis partie me couchée, parce que je tombais de fatigue. Argua rapidement Alex, voulant se défendre et pas se laisser faire.

-Bref. Marmonna la brune, qui ne voulait pas se laisser avoir. J'aurais pu passer ça, mais après ta petite phrase avant de partir hier je ne suis pas apte à faire le tri entre ce qui me blesse mais qui n'est pas important et ce qui me blesse mais qui l'est. Gronda-t-elle.

-Qu'elle petite phrase? Demanda la blonde.

-Tu ne t'en souviens même pas, alors qu'elle était d'une violence pour moi. Bredouilla Charlotte, qui sentait la douleur de la veille grandir de nouveau en elle.

-Je suis partie en disant que je t'aimais, toi et Léo, et que vous deviez pas faire de bêtises. Rappela Alex. C'est la blague sur le fait de faire des bêtises? Si c'est le cas c'était juste une blague, je sais très bien que mon fils est en sécurité avec toi, plus qu'avec n'importe qui d'autre en dehors de moi. Assura-t-elle.

-Je me fiche de ça Alex. Soupira la brune en mettant de nouvelles gaufres à cuire. Elle se tourna pour regarder sa petite amie. Avant de fermer la porte, tu m'as dit "t'as pas intérêt à te barrer". Lâcha-t-elle en la regardant dans les yeux.

Alex resta muette de longues minutes face à elle, elle n'arrivait pas à réaliser qu'elle avait dit ça. Pas qu'elle ne le pensait pas, mais elle avait fait en sorte de terré ça au fond d'elle depuis qu'elle avait retrouvé la brune, pour ne pas avoir cette discussion, pour ne pas reparler de ce moment de sa vie qui lui avait fait si mal. Mais apparement la peur d'être de nouveau abandonnée par Charlotte était plus grande et imposante que prévu, et c'était sorti tout seul, sans qu'elle ne s'en rende compte.

-Gina..je..

-Pourquoi? Coupa Charlotte. Pourquoi tu ne m'as pas dis que tu m'en voulais encore? Que tu avais toujours mal?

-J'avais peur que tu m'en veuilles de ne pas savoir passé à autre chose. J'avais peur que tu penses que je t'aime pas assez. Marmonna la blonde.

-Et c'est le cas? Tu m'aimes pas assez pour que ça marche malgré mon erreur d'il y a sept ans? Osa demander la brune, la gorge nouée à l'idée que sa petite amie lui dise que c'était le cas.

-Je t'aime, tellement que ça va marché, mais ça n'efface pas ce qui s'est passé il y a sept ans. Je t'aime juste moins aveuglément, moins naïvement, mais avec plus de craintes. Je sais pas si c'est mieux ou pas, je sais juste que je t'aime et que je te veux pour le reste de ma vie. Mais comme je te l'ai dis ça n'efface pas la peur que j'ai d'un jour te voir à nouveau t'effacer, disparaître. Expliqua Alex.

-Je ne vais pas partir! J'ai fais une erreur, j'étais jeune et plein d'ambition et je pensais qu'on s'aimerait pas assez pour que ça dure toute notre vie et que le jour où on se séparerait j'aurais en plus pas la carrière que je voulais, et j'aurais tout pour être détruite. J'avais vingt deux ans, j'étais jeune et j'ai agis bêtement. J'ai fais une erreur. Argua Charlotte. Mais je suis plus vieille aujourd'hui, j'approche la trentaine et je sais, je sais que c'est toi, je sais que quoi qu'il arrive se sera toujours toi comme ça a toujours été toi.

-Alors pourquoi on se prend la tête là? Nous voulons être ensemble, nous nous aimons, c'est ce qui importe non? Souffla la blonde, désabusée, et encore bien fatiguée par sa nuit de travail.

-Parce que tu es partie hier soir en me disant que je n'avais pas intérêt à me barrer, et par conséquent ça veut dire que tu ne me fais pas confiance, pas entièrement et que tu vis avec la peur que je parte, et je n'aime pas savoir ça. Gronda Charlotte.

-Tu es sérieuse? Tu m'en veux d'avoir peur de vivre à nouveau le plus grand cauchemar de ma vie et de te perdre?! Tu m'en veux de ça alors que c'est légitime? S'agaça Alex. 

-Non, je ne t'en veux pas de le ressentir, je t'en veux de ne pas m'avoir parlé de ça. On aurait pu discuter, j'aurais compris à quel point tu avais besoin de savoir que je serais toujours là. Je dois te le prouver. Argua la brune.

-Tu n'as rien à prouvé, je dois juste me rassurer, ça vient pas de toi, mais de moi. Rétorqua la blonde.

-Non, on est un couple, chaque douleur, chaque pensée sombre, chaque soucis sont à réglé ensemble, surtout quand ça nous concerne nous deux. Tu aurais dû m'en parler, au lieu de me le balancer comme ça. Appuya Charlotte.

-Mais c'est sorti tout seul j'ai pas fait exprès! S'exclama Alex.

-Mais tu-

-Maman? Gina? Interrompit Léonard en arrivant, à l'angle du mur, caché dans le couloir, laissant voir qu'un morceau de son visage. Vous...Vous êtes fâchées? Demanda-t-il timidement, mal à l'aise.

-Non mon coeur, tout va bien. Assura Alex en s'accroupissant pour qu'il vienne. Léonard vint rapidement s'accrocher à ses épaules, et la blonde le serra. Tu as bien dormi chaton?

-Oui, Gina m'a fait un bisou de bonne nuit, alors j'ai bien dormi. Sourit Léonard. Tu fais des gaufres Gina? Demanda-t-il.

-Et oui, un samedi matin doit toujours avoir un super petit déjeuné. Gloussa Charlotte en s'occupant des gaufres.

Ils s'installèrent autour du comptoir pour le petit déjeuné, les deux femmes se parlant à peine, elles avaient échangé un regard qui en disait long, elles parleraient plus tard. C'est seulement en fin de journée, alors que Charlotte arrivait dans la salle de pause de l'hôpital, dans sa blouse, venant de finir une opération, elle vit la blonde, dans son ensemble des urgences, assise dans le canapé, la fixant.

-Tu es dans la salle de pause des titulaires. Remarqua Charlotte.

-C'est tout ce que tu trouves à me dire? Grimaça la blonde.

-Pardon. Soupira la brune. L'opération a été longue, et je me sens épuisée, c'était maladroit, pardon.

-Okay. Accepta Alex toujours assise. On peut parler alors? Demanda-t-elle.

-Bien sûr. Je t'écoute. Acquiesça Charlotte en venant s'asseoir près d'elle, sans contact.

-Je t'aime et ça me fait peur parce que la dernière fois que je t'ai aimé ainsi, tu es partie. Je ne dis pas que tu vas recommencer, je ne dis pas que tu vas me quitter à nouveau, je dis simplement que malgré ma volonté j'ai peur. La dernière fois j'ai failli m'effondrer et tout abandonné, si je l'ai pas fait, c'est parce que j'ai trouvé Léo. Expliqua la blonde.

-Je ne vais pas partir Alex. Et je sais que ce ne sont que des mots et que seulement l'avenir te prouvera qu'ils sont vrais. Et je comprends ta peur. Ce que je te demande, c'est que tu ne me caches pas ce genre de chose. J'ai essayé tant de fois de parler avec toi de notre passé, mais tu disais que tout allait bien, alors je t'ai cru et je pensais vraiment que tu avais réussi à pardonner mes erreurs. Je découvre maintenant que c'est pas vrai. Souffla la brune en tendant la main pour passer une mèche blonde derrière son oreille. Je veux juste que tu ne me caches pas ces choses là, je peux les comprendre, et je ne peux être présente et t'aider que si je suis au courant, je veux juste que tu me parles.

-Okay. Accepta Alex en tournant la tête pour embrasser la paume de sa petite amie. Je te promets de te parler de mes peurs à l'avenir. De tout en fait. Promit-elle en venant se coller à elle, passant une jambe sur celles de la brune, enroulant ses bras autour de ses épaules. Embrasse moi.

Charlotte passa ses bras autour de sa taille, et vint capturer ses lèvres dans un long baiser.

-Tu m'as manqué idiote. Souffla la brune en venant chercher un second baiser.

-Pourquoi j'ai le droit à idiote là? Argua la blonde.

-Parce que tu l'es et tais toi maintenant. Gloussa Charlotte en l'embrassant du bout des lèvres. Maintenant qu'on se boude plus, je dois te raconter ma soirée d'hier avec ton fils.

-Il me l'a dit. Ce matin après ton départ pour l'hôpital. Sourit Alex, toujours pressée contre elle. D'après lui sa seconde maman Gina qu'il aile très fort mais juste un peu moins qu'il m'aime moi, l'aime énormément et est d'accord pour être sa maman et un membre de notre famille. Résuma-t-elle.

-C'est ça en gros. Tu ne m'en veux pas d'avoir dit ça? S'assura la brune.

-Non, tu es notre famille. Assura la blonde en l'embrassant. Rentrons maintenant, Léo nous attend, et je veux être au calme avec vous deux.

Charlotte accepta, et c'est les mains liées qu'elles quittèrent l'hôpital pour l'appartement, avec la hâte d'être sereinement ensemble avec l'enfant.

Un mois plus tard

-Non Léo, tu t'es trompé dans ton calcul. Signala Charlotte assise au comptoir, près de l'enfant qui faisait ses devoirs.

Alex était devant, préparant le repas du soir, elle s'était lancée dans un chili et avait presque fini, tout chauffait, et elle s'apprêtait à préparer le assiettes d'ici quelques minutes. Mais pour le moment elle profitait de voir sa douce petite amie aider son adorable fils avec ses exercices de mathématiques à faire pour le lendemain, pendant qu'elles deux buvaient un verre de vin et que tout les trois grignotaient des cacahuètes.

-Mais Gina, je comprends rien. Marmonna l'enfant.

-Ne dit pas ça Léo, tu as bien réussi avant, là tu as juste fait une erreur de deux dans ta soustraction. Expliqua la brune. Regarde, si tu as huit cacahuètes. Commença-t-elle en en présentant huit devant lui. Et que tu en enlèves trois, tu te retrouves avec combien?

Léonard compta les dernières en les pointant du doigt.

-Cinq. Affirma le brun en les prenant pour les enfourner dans sa bouche.

-Parfait. Sourit Charlotte. Tu as tout compris, continue, et on voit si tu as bon ensuite. Proposa-t-elle.

Léonard se concentra alors sur sa feuille, pendant que la brune prenait une gorgée de vin. Son regard s'arrêta alors sur la femme qui souriait face à elle, et lui rendit un doux sourire, tout en lui lançant un regard interrogateur, se demandant pourquoi elle les regardait avec autant de tendresse et d'amour dans les yeux.

-Vous êtes beaux comme ça, ensemble. C'est tout. Murmura Alex.

-Je t'aime. Sourit Charlotte.

-Chuut. J'arrive pas à calculer quand vous parlez. Grogna Léonard à côté.

La brune gloussa doucement et caressa la tête brune de l'enfant près d'elle tout en regardant la page. Le téléphone de la blonde sonna à cet instant, et celle ci l'attrapa, en faisant signe à la brune de surveiller le repas, elle alla dans sa chambre pour répondre, ne voulant pas déranger son fils qui était concentré. Charlotte resta assise, surveillant le repas de loin, tout en aidant Léonard et corrigeant ce qu'il venait de finir. Alors qu'elle était en train de lui expliquer son dernier exercice, Alex revint, plus rapide et agitée qu'avant.

-Je dois y aller. Prévint-elle.

-Pardon? Où? Qu'est ce qu'il se passe? S'inquiéta Charlotte, les deux bruns ayant relevé la tête pour regarder la femme.

-Un accident ferroviaire, tout les membres des urgences sont appelés à l'aide. Expliqua la blonde. En tant que chef je dois y être. Je peux vous laisser tout les deux, hein? S'assura-t-elle en mettant ses chaussures.

-Bien sur. Je vais gérer le repas et le coucher de Léo. Assura la brune, qui comprenait les urgences médicales.

-Ça te va aussi chéri? Demanda Alex en prenant son sac et ses clés.

-Bah oui, je suis avec Gina, donc c'est bon. Répondit son fils, comme si c'était évident, en se remettant à travailler.

-Parfait. Fais pas de bêtises, et sois sage. Je t'aime. Fit la blonde en embrassant sa tête.

-Oui maman, t'aime aussi. Fit vaguement Léonard.

Alex se tourna alors vers sa compagne, qui avait pivoté sur le siège pour passer un bras autour de ses hanches. La blonde se colla à elle au mieux et l'embrassa.

-Je risque de rentrer tard, m'attend pas pour te coucher, et fais comme chez toi. Poussa Alex avant de placer un autre baiser sur ses lèvres. Je t'aime. Rappela-t-elle en reculant vers la porte.

-Je t'aime aussi. Sourit doucement la brune.

Alex sortit dans le couloir, et les regarda une dernière fois avant de partir.

-Faites pas de bêtises et on se voit demain. Argua-t-elle, avant de rajouter sans réfléchir. Et toi, t'as pas intérêt à te barrer.

La porte claqua, et Charlotte continua de fixer la porte, n'en revenant pas d'entendre ça. Elle avait un peu rediscuté de leurs passé depuis leurs retrouvailles, dans les quatre derniers mois, et pourtant jamais elle n'avait reçu une remarque aussi violente. Elles en avaient discuté, avaient remis les choses au point, Charlotte s'était excusée et la blonde lui avait dit que c'était pas nécessaire, qu'elle avait compris son choix et ne lui en voulait pas. Mais au vu de cette remarque là, elle lui en voulait plus qu'elle ne l'avait dit avant, et la brune s'en inquiétait. Elle avait voulu parler de tout ça avec Alex pour repartir sur des bases saines, et elle pensait vraiment que tout avait été arrangé et pardonné, mais la blonde avait encore l'air amère et rancunière sur ce qui c'était passé.

-Gina? Gina? Appela le brun.

-Oui, qu'est ce qu'il y a? Se reprit la brune en tournant son regard vers l'enfant.

-J'ai fini. Mais tu m'écoutais pas. Ça va? Demanda l'enfant.

-Oui tout va bien, Léo, ne t'inquiète pas. Sourit faussement Charlotte. Elle prit le cahier et vérifia son exercice. Et bien tu as tout bon, bravo. Félicita-t-elle. Tu ramasses tes affaires et je nous sers le repas.

Léonard sauta de son tabouret et partit dans la chambre avec ses affaires, pendant que Charlotte contournait le comptoir pour prendre les assiettes et les remplirent. Le chili de son amante sentait merveilleusement bon, et elle était encore un peu plus agacée de savoir que son Alex était parfaite. La brune comprenait totalement le fait que sa petite amie pouvait être encore amère face à leur passé, elle le comprenait totalement, mais elle ne comprenait pas qu'elle le cache, qu'elle ne lui dise rien, et elle avait envie de lui en vouloir pour ça, mais tout était fait pour qu'elle ne puisse pas. Le repas délicieux, la bouille adorable de la blonde, son odeur partout dans l'appartement et surtout sur le sweat que Charlotte portait, et surtout il y avait..

-Maman cuisine trop bien! S'exclama Léonard en prenant son assiette pleine.

Il y avait ce petit brun adorable, que Charlotte aimait presque autant que sa mère. Elle prit son assiette et le suivit pour s'asseoir dans le canapé avec lui devant un dessin animé. Ils commencèrent à manger en silence, la brune perdue dans ses pensées, ressassant ses idées, son passé et les paroles d'Alex, se demandant ce qu'elle devait faire, en parler, ne rien dire, essayer de réglé le problème, laisser le temps arranger les choses, aller vers Alex ou la laisser venir vers elle, elle n'arrivait pas à savoir. Léonard à côté d'elle voyait bien qu'elle était triste et que quelque chose n'allait pas, mais il ne savait pas quoi, il avait peur de demander, c'était la première fois qu'ils étaient tout les deux sans la blonde, et il ne savait pas si sa mère serait d'accord pour qu'il soit curieux. Mais après un moment, son assiette très avancée, il se lança.

-Pourquoi tu à l'air triste Gina? Demanda le brun.

-Pour rien. Ça va. Assura Charlotte.

-C'est à cause de moi? J'ai fais quelque chose de mal? Tu veux pas être seule avec moi? Questionna Léonard.

-Non Léo, tout va bien, je suis heureuse d'être avec toi, et tu n'as rien de mal, tu es parfait, je t'assure. Promit la brune en caressant sa tête.

-Tu me trouves parfait? Interrogea le brun.

-Oui, tu ne le savais pas? S'étonna Charlotte.

-Bah je savais pas trop. Admit timidement Léonard. J'aimerais bien que tu m'aimes, genre vraiment vraiment, un peu comme une seconde maman, ou un truc comme ça. Marmonna-t-elle.

-Mon chéri, je t'aime tu sais. Je t'aime énormément. Assura la brune. Je ne pensais pas que tu voudrais que je sois comme ta deuxième maman. Mais si tu le veux, je le serais avec bonheur. Tu es un petit garçon extraordinaire, intelligent et drôle en plus d'être très mignon. Sourit-elle en caressant sa joue. Alors je suis amoureuse de ta maman, et toi je t'aime fort, pas parce que t'es son fils ou que je m'y sens obligée, mais parce que tu es un petit gars exceptionnel.

-Alors tu m'aimes vraiment vraiment? Sourit Léonard.

-Oui Léo. Gloussa Charlotte, amusée par sa réaction. Si ta maman veut bien, j'espère qu'un jour tout les trois on formera une vraie famille.

-Bah on en est une. Une famille c'est quand les gens s'aiment et ont des liens parentaux. Alors y a maman qui m'aime parce que je suis son fils, et puis vous deux vous vous aimez énormément, super amoureuses depuis toujours, et tu dis que tu m'aimes comme un fils, et moi je t'aime comme une maman, pas autant que maman, mais presque. Donc on est une famille. Sourit Léonard en haussant les épaules, comme si c'était logique.

-Tu as raison, on est une famille. Fit tendrement la brune avec une légère moue attendrie, avant d'embrasser sa tête.

Léonard reconcentra son attention sur le dessin animé à la télé, en se décalant pour être collé à la brune. Cette dernière fit de même, et passa un bras autour de l'enfant pour caresser ses courts cheveux bruns. Son esprit divaguait vers Alex à nouveau, elle était un morceau de cette famille, et devait absolument remettre les choses en ordre, la blonde ne devait plus avoir peur de la voir la fuir à nouveau, elle devait lui faire confiance, au moins assez pour lui dire quand elle avait des peurs et des inquiétudes. Elle voulait une famille unie et saine, pas une avec des amertumes, des soucis, et des problèmes. Près d'elle Léonard voyait qu'elle était toujours aussi perturbée.

-Gina, t'es sûre que tu vas bien? Demanda Léonard. C'est à cause de maman?

-Non, non. Mentit la brune. Tout va bien, je te le redis, ne t'inquiète pas. Elle se pencha et embrassa son crâne. Je vais faire la vaisselle, profite de ton épisode c'est le dernier. Remarqua-t-elle en le lâchant doucement.

Léonard hocha la tête et s'enveloppa dans la couverture, pendant qu'elle allait juste à côté pour laver et ranger tout, voulant délesté sa petite amie de tout ça, celle ci rentrerait surement crevée, et n'avait pas besoin de ça en plus. Et puis elles devaient avoir une discussion compliquée, alors autant préparé le terrain, et être la parfaite petite femme pour que la blonde soit plus détendue. Après de longues minutes, elle entendit le générique du dessin animé, et quelques secondes après, alors qu'elle s'apprêtait à rappeler Léonard à l'ordre celui ci prit la parole.

-C'est fini Gina! Je vais mettre mon pyjama pour aller faire dodo. Déclara l'enfant.

-Pense à ton pipi, chéri, tu n'auras pas envie de quitter ta couette une fois dedans. Sourit la brune.

L'enfant rit en allant dans la salle de bain, et Charlotte se sentit plus calme d'un coup. Ce garçon était un bonheur, adorable, intelligent, affectueux, il était un soleil dans sa vie, tout comme sa mère. La brune le savait, sans eux elle n'était plus capable d'exister, les rares soirs où elle dormait chez elle, seule dans son appartement, elle avait l'impression d'étouffer, comme si le vide et les murs se rapprochaient, l'entourant à l'en écraser. Au moins quand elle était chez les Wilsons elle avait plein d'amour et de bonheur avec eux. Ce soir encore, Léonard prêt il se glissa dans son lit, et la brune vint le voir.

-C'est bon chéri, tu es prêt à faire dodo? Demanda Charlotte, depuis la porte de la chambre, prête à éteindre la lumière.

-Attends. Réclama Léonard, tenant sa couette, la tête dans l'oreiller. Tu..tu veux bien me faire un bisou. Maman m'en fait toujours un.

La brune lui sourit tendrement, et vint vers le lit, s'agenouillant au sol devant lui, et passa un bras autour de l'enfant, l'autre venant dans les cheveux bruns. Elle déposa un baiser sur son front.

-Fais de beaux rêves chéri, je t'aime fort promis. Souffla-t-elle avant d'embrasser sa pommette droite.

-Moi aussi Gina. À demain. Murmura Léonard, en fermant les yeux.

Charlotte se releva et quitta la chambre, éteignant la lumière après un dernier regard pour le petit. Elle ferma la porte et alla s'asseoir dans le canapé, retournant encore et toujours la situation dans sa tête. Elle finit par aller prendre une douche et enfila son pyjama, avec un sweat de son amante sur elle, avant d'aller se coucher sur le canapé, la couverture sur elle, voulant attendre Alex. Seulement vers deux heures du matin, la fatigue la rattrapa, et elle s'endormit dans le canapé. 

Le lendemain, quand elle se réveilla, elle sentit une vive douleur dans son dos et sa nuque et comprit rapidement que la nuit sur le canapé en était responsable. Étonnée de ne pas avoir été réveillée par la blonde, elle jeta un oeil à l'heure. Il était neuf heure, Alex n'était peut-être pas rentrée après tout. Elle se sortit de sous la couverture, la replia et la mit à sa place, avant de prendre son téléphone, pour voir qu'il n'avait plus de batterie. Elle voulu aller récupérer son chargeur dans la chambre, mais en passant la porte, elle eut la surprise de voir Alex, étalée sur le lit, toujours dans sa tenue de journée, endormie. Elle brancha alors son téléphone avant d'aller en cuisine préparer des gaufres pour les deux Wilsons, ruminant le fait que sa petite amie ne l'avait même pas réveillée pour aller se coucher ensemble en rentrant. Il ne fallu pas un quart d'heure pour qu'une Alex fatiguée ne fasse son apparition. Elle sourit en voyant Charlotte faire les gaufres et vint dans son dos pour embrasser sa nuque.

-Hello poupette. Souffla la blonde. Merci pour ce petit déjeuné en préparation.

-De rien. Répondît froidement la brune.

Alex sentit tout de suite que quelque chose n'allait pas, elle l'avait déjà trouvée tendue en l'enlacant, mais avait pensé que ca venait seulement d'elle, seulement à son ton elle savait qu'il y avait autre chose. Elle se décala légèrement, un bras autour de la taille de la brune, elle se plaça contre elle sur le côté.

-Problème? Interrogea la blonde.

-Hmmhmm. Répondît la brune.

Alex leva les yeux au ciel, son amante avait toujours fait ça, et malgré toutes les années de séparation elle n'avait apparemment pas changé ça. Tout comme la blonde n'avait pas changé sa réaction, elle était toujours agacée.

-Développe moi le soucis s'il te plaît. Réclama la blonde.

-Et bien tu m'as laissé endormie sur le canapé, au lieu de me réveiller pour qu'on se couche ensemble, alors que si je me suis endormie sur le canapé, c'est que je t'attendais. Expliqua sèchement Charlotte. Mais-

-Je suis rentrée à quatre heure et demi du matin, je ne voulais pas te réveiller, parce que tu avais l'air de dormir profondément. J'ai remis la couverture, embrasser ton nez et je suis partie me couchée, parce que je tombais de fatigue. Argua rapidement Alex, voulant se défendre et pas se laisser faire.

-Bref. Marmonna la brune, qui ne voulait pas se laisser avoir. J'aurais pu passer ça, mais après ta petite phrase avant de partir hier je ne suis pas apte à faire le tri entre ce qui me blesse mais qui n'est pas important et ce qui me blesse mais qui l'est. Gronda-t-elle.

-Qu'elle petite phrase? Demanda la blonde.

-Tu ne t'en souviens même pas, alors qu'elle était d'une violence pour moi. Bredouilla Charlotte, qui sentait la douleur de la veille grandir de nouveau en elle.

-Je suis partie en disant que je t'aimais, toi et Léo, et que vous deviez pas faire de bêtises. Rappela Alex. C'est la blague sur le fait de faire des bêtises? Si c'est le cas c'était juste une blague, je sais très bien que mon fils est en sécurité avec toi, plus qu'avec n'importe qui d'autre en dehors de moi. Assura-t-elle.

-Je me fiche de ça Alex. Soupira la brune en mettant de nouvelles gaufres à cuire. Elle se tourna pour regarder sa petite amie. Avant de fermer la porte, tu m'as dit "t'as pas intérêt à te barrer". Lâcha-t-elle en la regardant dans les yeux.

Alex resta muette de longues minutes face à elle, elle n'arrivait pas à réaliser qu'elle avait dit ça. Pas qu'elle ne le pensait pas, mais elle avait fait en sorte de terré ça au fond d'elle depuis qu'elle avait retrouvé la brune, pour ne pas avoir cette discussion, pour ne pas reparler de ce moment de sa vie qui lui avait fait si mal. Mais apparement la peur d'être de nouveau abandonnée par Charlotte était plus grande et imposante que prévu, et c'était sorti tout seul, sans qu'elle ne s'en rende compte.

-Gina..je..

-Pourquoi? Coupa Charlotte. Pourquoi tu ne m'as pas dis que tu m'en voulais encore? Que tu avais toujours mal?

-J'avais peur que tu m'en veuilles de ne pas savoir passé à autre chose. J'avais peur que tu penses que je t'aime pas assez. Marmonna la blonde.

-Et c'est le cas? Tu m'aimes pas assez pour que ça marche malgré mon erreur d'il y a sept ans? Osa demander la brune, la gorge nouée à l'idée que sa petite amie lui dise que c'était le cas.

-Je t'aime, tellement que ça va marché, mais ça n'efface pas ce qui s'est passé il y a sept ans. Je t'aime juste moins aveuglément, moins naïvement, mais avec plus de craintes. Je sais pas si c'est mieux ou pas, je sais juste que je t'aime et que je te veux pour le reste de ma vie. Mais comme je te l'ai dis ça n'efface pas la peur que j'ai d'un jour te voir à nouveau t'effacer, disparaître. Expliqua Alex.

-Je ne vais pas partir! J'ai fais une erreur, j'étais jeune et plein d'ambition et je pensais qu'on s'aimerait pas assez pour que ça dure toute notre vie et que le jour où on se séparerait j'aurais en plus pas la carrière que je voulais, et j'aurais tout pour être détruite. J'avais vingt deux ans, j'étais jeune et j'ai agis bêtement. J'ai fais une erreur. Argua Charlotte. Mais je suis plus vieille aujourd'hui, j'approche la trentaine et je sais, je sais que c'est toi, je sais que quoi qu'il arrive se sera toujours toi comme ça a toujours été toi.

-Alors pourquoi on se prend la tête là? Nous voulons être ensemble, nous nous aimons, c'est ce qui importe non? Souffla la blonde, désabusée, et encore bien fatiguée par sa nuit de travail.

-Parce que tu es partie hier soir en me disant que je n'avais pas intérêt à me barrer, et par conséquent ça veut dire que tu ne me fais pas confiance, pas entièrement et que tu vis avec la peur que je parte, et je n'aime pas savoir ça. Gronda Charlotte.

-Tu es sérieuse? Tu m'en veux d'avoir peur de vivre à nouveau le plus grand cauchemar de ma vie et de te perdre?! Tu m'en veux de ça alors que c'est légitime? S'agaça Alex. 

-Non, je ne t'en veux pas de le ressentir, je t'en veux de ne pas m'avoir parlé de ça. On aurait pu discuter, j'aurais compris à quel point tu avais besoin de savoir que je serais toujours là. Je dois te le prouver. Argua la brune.

-Tu n'as rien à prouvé, je dois juste me rassurer, ça vient pas de toi, mais de moi. Rétorqua la blonde.

-Non, on est un couple, chaque douleur, chaque pensée sombre, chaque soucis sont à réglé ensemble, surtout quand ça nous concerne nous deux. Tu aurais dû m'en parler, au lieu de me le balancer comme ça. Appuya Charlotte.

-Mais c'est sorti tout seul j'ai pas fait exprès! S'exclama Alex.

-Mais tu-

-Maman? Gina? Interrompit Léonard en arrivant, à l'angle du mur, caché dans le couloir, laissant voir qu'un morceau de son visage. Vous...Vous êtes fâchées? Demanda-t-il timidement, mal à l'aise.

-Non mon coeur, tout va bien. Assura Alex en s'accroupissant pour qu'il vienne. Léonard vint rapidement s'accrocher à ses épaules, et la blonde le serra. Tu as bien dormi chaton?

-Oui, Gina m'a fait un bisou de bonne nuit, alors j'ai bien dormi. Sourit Léonard. Tu fais des gaufres Gina? Demanda-t-il.

-Et oui, un samedi matin doit toujours avoir un super petit déjeuné. Gloussa Charlotte en s'occupant des gaufres.

Ils s'installèrent autour du comptoir pour le petit déjeuné, les deux femmes se parlant à peine, elles avaient échangé un regard qui en disait long, elles parleraient plus tard. C'est seulement en fin de journée, alors que Charlotte arrivait dans la salle de pause de l'hôpital, dans sa blouse, venant de finir une opération, elle vit la blonde, dans son ensemble des urgences, assise dans le canapé, la fixant.

-Tu es dans la salle de pause des titulaires. Remarqua Charlotte.

-C'est tout ce que tu trouves à me dire? Grimaça la blonde.

-Pardon. Soupira la brune. L'opération a été longue, et je me sens épuisée, c'était maladroit, pardon.

-Okay. Accepta Alex toujours assise. On peut parler alors? Demanda-t-elle.

-Bien sûr. Je t'écoute. Acquiesça Charlotte en venant s'asseoir près d'elle, sans contact.

-Je t'aime et ça me fait peur parce que la dernière fois que je t'ai aimé ainsi, tu es partie. Je ne dis pas que tu vas recommencer, je ne dis pas que tu vas me quitter à nouveau, je dis simplement que malgré ma volonté j'ai peur. La dernière fois j'ai failli m'effondrer et tout abandonné, si je l'ai pas fait, c'est parce que j'ai trouvé Léo. Expliqua la blonde.

-Je ne vais pas partir Alex. Et je sais que ce ne sont que des mots et que seulement l'avenir te prouvera qu'ils sont vrais. Et je comprends ta peur. Ce que je te demande, c'est que tu ne me caches pas ce genre de chose. J'ai essayé tant de fois de parler avec toi de notre passé, mais tu disais que tout allait bien, alors je t'ai cru et je pensais vraiment que tu avais réussi à pardonner mes erreurs. Je découvre maintenant que c'est pas vrai. Souffla la brune en tendant la main pour passer une mèche blonde derrière son oreille. Je veux juste que tu ne me caches pas ces choses là, je peux les comprendre, et je ne peux être présente et t'aider que si je suis au courant, je veux juste que tu me parles.

-Okay. Accepta Alex en tournant la tête pour embrasser la paume de sa petite amie. Je te promets de te parler de mes peurs à l'avenir. De tout en fait. Promit-elle en venant se coller à elle, passant une jambe sur celles de la brune, enroulant ses bras autour de ses épaules. Embrasse moi.

Charlotte passa ses bras autour de sa taille, et vint capturer ses lèvres dans un long baiser.

-Tu m'as manqué idiote. Souffla la brune en venant chercher un second baiser.

-Pourquoi j'ai le droit à idiote là? Argua la blonde.

-Parce que tu l'es et tais toi maintenant. Gloussa Charlotte en l'embrassant du bout des lèvres. Maintenant qu'on se boude plus, je dois te raconter ma soirée d'hier avec ton fils.

-Il me l'a dit. Ce matin après ton départ pour l'hôpital. Sourit Alex, toujours pressée contre elle. D'après lui sa seconde maman Gina qu'il aile très fort mais juste un peu moins qu'il m'aime moi, l'aime énormément et est d'accord pour être sa maman et un membre de notre famille. Résuma-t-elle.

-C'est ça en gros. Tu ne m'en veux pas d'avoir dit ça? S'assura la brune.

-Non, tu es notre famille. Assura la blonde en l'embrassant. Rentrons maintenant, Léo nous attend, et je veux être au calme avec vous deux.

Charlotte accepta, et c'est les mains liées qu'elles quittèrent l'hôpital pour l'appartement, avec la hâte d'être sereinement ensemble avec l'enfant.

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    Habillée de ses vêtements de tout les jours -un pantalon taille haute avec une chemise rentrée dedans et des talons- sac sur l'épaule, Charlotte arriva dans les urgences, qu'elle trouva calme. Alex était derrière le comptoir de l'entrée, remplissant des documents. Le plus silencieusement possible, la brune s'approcha dans le dos de sa petite amie, et posa une main sur sa taille, passant son visage au dessus de son épaule. -Docteur Wilson, votre petite amie vous demande. Souffla-t-elle. -Et que veut elle? Sourit doucement Alex en continuant de remplir le dossier. -Elle veut rentrer, préparer le diner, rire avec vous et votre fils, et celui ci couché, elle veut vous déshabiller. Ça ne se fait pas au milieu des urgences tout ça. S'amusa doucement Charlotte près de son oreille. -Rentrer à la maison. Souffla la blonde avec un sourire. -Oui mon poussin, m

  • Pansement au coeur.   2 : Affection et amertume.

    Un mois plus tard -Non Léo, tu t'es trompé dans ton calcul. Signala Charlotte assise au comptoir, près de l'enfant qui faisait ses devoirs. Alex était devant, préparant le repas du soir, elle s'était lancée dans un chili et avait presque fini, tout chauffait, et elle s'apprêtait à préparer le assiettes d'ici quelques minutes. Mais pour le moment elle profitait de voir sa douce petite amie aider son adorable fils avec ses exercices de mathématiques à faire pour le lendemain, pendant qu'elles deux buvaient un verre de vin et que tout les trois grignotaient des cacahuètes. -Mais Gina, je comprends rien. Marmonna l'enfant. -Ne dit pas ça Léo, tu as bien réussi avant, là tu as juste fait une erreur de deux dans ta soustraction. Expliqua la brune. Regarde, si tu as huit cacahuètes. Commença-t-elle en en présentant huit devant lui. Et que tu en enlèves trois, tu te retrouves avec combien?

  • Pansement au coeur.   1 : Mère(s) et fils.

    Le réveil sonna, la brune travaillant, prenant son poste en fin de matinée, elle ne pouvait donc pas se permettre la grasse matinée, et Alex refusait de la laisser se lever seule, même si elle elle était de repos. Alors la sonnerie les sortit de leur sommeil, leurs corps étaient encore tout engourdis de fatigue, mais de la meilleure des manières. Alex grogna doucement et se déplaça sous la couette pour venir passer un bras autour du ventre de la brune qui était sur le dos, et posa sa tête dans le creux de son cou pour presser doucement ses lèvres sur la peau chaude et mate. -'jour. Marmonna-t-elle. -Bonjour mon poussin. Sourit Charlotte en glissant une main dans les cheveux blonds. -J'avais oublié ce nom. Gloussa Alex en se pressant complètement contre elle. Tu as bien dormi poupette? Demanda-t-elle, lui rappelant à son tour le surnom qu'elle lui donnait quand elles étaient jeunes et ensemble. -Ou

  • Pansement au coeur.   Prologue : Ma doctoresse. Mon urgentiste.

    La matinée était longue, très longue, trop longue. Alex avait pris son service à six heure, et il était presque onze heure, et rien ne c'était passé. Elle s'ennuyait à mourir, assise derrière le comptoir, elle avait rempli quelques documents mais rien de très intéressants ni médical. Elle ne demandait pas des presque morts et un énorme accident, juste une petite suture lui aurait suffit, mais quelque chose. Être aux urgences, sans urgence, ça devient vite inintéressant. Elle allait finir par mourir d'ennui, alors qu'elle voulait sauver des vies, c'était un peu contradictoire au final. Surtout qu'elle avait rendez vous ce soir avec le chef de la chirurgie, en tant que chef des urgences, Alex devait surveiller tout le personnel, gérer les vas et viens, mais aussi rencontrer tout les résidents et titulaires pour savoir qui était qui et appeler en cas de besoin. Et depuis le matin même il y avait un nouveau chirurgien. Ou plutôt chirurgienne, en orthopédie, elle était donc là

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