St Gaudens2018TGI lundi après-midi.Dès la première heure lundi matin, le procureur Séverac avait appelé Damien. Ils avaient convenu d’une rencontre de travail l’après-midi même, pour décider de l’orientation à donner à cette enquête. Les éléments du matin étaient plus qu’encourageants. Au cours de la journée, le bel optimisme ne fit que s’effriter !Damien arriva à seizeheures précises, comme prévu.–Bonjour, monsieur le procureur, merci de me recevoir.–Bonjour, capitaine, il n’y a pas de quoi. Tout d’abord, félicitations pour notre affaire, ça avance bien.–C’est justement ce qui m’emmène, vous vous en doutez (sans le vouloir, il tournait autour du pot pour retarder l’explication). Suite à notre conversation de ce matin, je suis allé voir Leds à l’IML de St Gaudens. J’ai à porter à votre connaissance deux évolutions majeures dans notre enquête. Il s’avère que je dois…–Détendez-vous Ser
Besançon2018Le commandant Jarier fouillait dans les archives ; dossier Irina Kolienko. Il devait être dans une de ces boîtes en carton, la petite n’ayant plus fait parler d’elle depuis des années.Effectivement, pour une fois, bien classé dans sa boîte cartonnée de la série des K…Le fichier n’était pas bien épais, mais la trace dans les souvenirs du policier était intacte ! Pauvre gamine ! À l’époque, Tristan Jarier s’était fortement impliqué dans l’histoire de cette ado détruite. Il faut dire qu’elle avait exactement le même âge que Léna, sa nièce, au mois près. Pour compléter la similarité, elles étudiaient dans le même Lycée.Quand le planton lui avait passé le commissariat de Saint-Gaudens, il avait pris l’appel sans arrière-pensée. Machinalement, il avait tapé le nom de la ville et consulté la première occurrence, sa fiche Wikipedia. La géopolitique, sa population, son histoire, rien de tout ceci ne l’intéressait. Il avait tout juste besoin de s
Commissariat de St Gaudens–Monsieur Vasseur, je vous rappelle que vous êtes ici en qualité de témoin. Vous êtes bien Alexis Vasseur, né à Besançon le douzefévrier 1995 ?–Oui, j’ai déjà répondu à ça tout à l’heure à votre collègue.–Je ne suis pas mon collègue, vous n’êtes pas là pour m’expliquer mon boulot, vous répondez à mes questions bien gentiment, c’est tout.Le ton était presque doux, le regard d’accompagnement par contre était sans équivoque. L’équilibriste n’avait pas intérêt à l’emmerder.–Vous êtes, le fils de Céline Vasseur, fonctionnaire territoriale, et né de père inconnu.–Oui, lâcha-t-il dans un soupir qui voulait montrer un ennui profond. Mon enfoiré de géniteur s’est barré avant ma naissance. Une raclure de bidet, comme tous les amis de ma salope de mère.Charmant garçon, pensa Frédo.–Depuis quand connaissez-vous mademoiselle Kolienko ?–On était à l’
Commissariat de St Gaudens, semaine de la mort d’Irina.–Allo ! Sergent, c’est Jarier... commissariat central de Besançon.Le commandant, avait promis de le rappeler pour sa requête concernant le dossier Kolienko. Ils échangèrent quelques formules de politesse, quelques banalités sur le temps. Damien brûlait de connaître le contenu de l’archive, mais le savoir-vivre prenait le pas sur l’urgence. Jarier tournait autour du pot. Il entama une tirade au sujet de l’actualité internationale et de l’influence de Trump sur la politique climatique européenne. La vacuité du propos commençait à faire bouillir son interlocuteur qui, n’y tenant plus, enchaîna.–Je suppose que vous ne m’appeliez pas pour discuter gaz à effet de serre.–Oui, Sergent, vous avez raison. Je m’égare, désolé. Alors, votre enquête, ça avance ?–Pas trop mal, on en est vraiment au début, justement, ce dossier...–Euh, j’ai une mauvaise nouvelle&nb
St GaudensAu débrief du soir, chacun fit son compte-rendu rapide de la journée. Celle-ci pouvait être qualifiée de « petite journée », sauf pour Yannis qui allait enfin pouvoir sortir de l’affaire des cartes bleues. Il avait mis en lumière la complicité de l’informaticien du supermarché dans la série des petites arnaques au paiement sans contact. La fraude était de bien piètre niveau, la mise en place informatique plutôt bancale, le pire étant les profits qui tenaient du minable.Quels que soient les résultats financiers de ce genre d’arnaque, la peine encourue est la même. Risquer autant pour quelques centaines d’euros, il fallait être un peu idiot; ce qu’ils étaient assurément.Yannis Amraoui fut félicité, Frédo suggéra qu’eu égard à son bon résultat du jour, il pouvait être dispensé de croissants pour le lendemain…–Je propose que le chef emporte le déjeuner jusqu’à la fin du mois.Et devant l’air interrogateur du capitaine, il p
Besançon2010Irina souriait devant son ordinateur, ravie du mauvais tour qu’elle s’apprêtait à jouer à Clara Zhilliet, sa copine.«Tu vas voir ma vieille, tu vas regretter de m’avoir tapé la honte ce matin. Faut pas me chercher.»Elle connaissait de longue date les identifiants Facebook de sa meilleure amie, tout comme Clara savait les siens. Ce matin-là, tout avait dérapé, Clara était arrivée d’humeur massacrante. Pour partie, à cause de la colle qu’elle devrait effectuer le soir même, après les cours: Rangement du matériel et nettoyage du gymnase à partir de dix-huitheures. Elle était énervée aussi suite à une énième confrontation avec son idiot de beau-père. Dès qu’Irina était apparue, elles s’étaient pris le bec toutes les deux. Oh, elles ne devaient même plus savoir pourquoi elles s’étaient disputées. L’important, c’est qu’elles l’avaient fait en public et qu’elles s’étaient dit des choses que deux amies ne devaient pas se dire !
St Gaudens2018Deux heures du matin… marre de consulter le réveil toutes les troisminutes ! Yannis ralluma son pc: connexion Facebook, et ce fut parti pour une bonne séance d’archéologie, façon hacker ! Quand il regarda à nouveau la pendule, il avait les yeux qui piquaient. Il avait du être happé par une faille spatio-temporelle, il était cinq heures quinze... Il lui semblait n’avoir passé qu’un quart d’heure, ou au pire trente minutes. Il était tout de même satisfait de sa pioche. Il mit un peu de clair dans ses notes et retourna au lit pour deuxpetites heures de repos bien mérité.Lorsque le téléphone sonna, il tâtonna du bout des doigts sur la table de nuit, attrapa son Smartphone et au moment de décrocher, eut une décharge d’adrénaline en voyant l’heure… huit heures vingt.–Allo, dit-il, essayant de masquer un relent de voix pâteuse.–Bon sang ! Yannis, tu dormais ? Qu’est-ce que tu fous ?Sandrine était furax !
Besançon2010Clara se dirigeait vers le gymnase comme une automate. Cette histoire de colle, ça la gavait sévère ! Quelle punition de naze, pestait-elle ! Ce n’était que la consécration d’une journée calamiteuse, elle ne voyait pas bien ce qu’il pourrait bien lui arriver de pire ! Déjà, ce matin, elle s’était pris la tête avec sa copine, ensuite, son téléphone s’était déchargé et, pour couronner le tout, il lui fallait aller ranger ces trucs qui puent la sueur et la testostérone !Et allez, ça continue, elle avait oublié les travaux! Il lui fallut faire le tour complet pour pouvoir entrer ! Quand elle arriva de l’autre côté… Oh non ! pensa-t-elle « Décidément, une journée de merde, c’est une journée de merde jusqu’au bout ». Kevin et Jules étaient assis sur la murette attenante au gymnase. Les idiots du village, « qu’est-ce qu’ils foutent là, bordel ? Faut vraiment que je les bloque de mon Facebook. » pensa-t-elle.–Salut, beauté.Clara lev