La porte d'entrée de la petite villa claqua, montrant que la propriétaire était de retour. Une jeune brune au teint parfaitement bronzé entra dans le salon. Elle retira les écouteurs de ses oreilles et enleva son débardeur mouillé par l'effort du footing qu'elle venait d'effectuer. Ce fut ensuite au tour de la culotte de sport qu'elle portait d'être ôtée et de rejoindre une pile de vêtements sur le fauteuil.
Un peu partout sur le carrelage, des habits traînaient dans la pièce. ‹‹ Il faut vraiment que je range tout ce bazar ›› se promit-elle intérieurement. Elle se demanda ce qu'aurait fait sa mère si cette dernière était là, et un sourire éclaira son visage. Sortant de ses pensées, elle prit la direction de la douche pour un bain. La jeune fille y était toujours lorsque dehors le vent se mit à souffler. Elle s'enroula rapidement dans une serviette et sortit fermer les fenêtres. Dehors, le ciel s'était obscurci. Debout derrière l'une d'elles, elle observait les éléments se déchaîner. Ses yeux bleus se teintèrent d'incompréhension. Elle vivait au Togo depuis son plus jeune âge et jamais en saison sèche n'avait vu d'orage. Ce n'était pas normal. Soudain, un éclair déchira le ciel, suivi d'un bruit assourdissant. Elle ressentit un picotement venant de la tache noire en forme d'éclair qu'elle avait depuis sa naissance sur son avant-bras droit. En baissant son regard, elle remarqua que cette dernière s'illuminait. Sans qu'elle ne s'y attende, une vague de frissons déferla dans ses veines en partant de sa main pour se répandre dans tout son corps. Elle tomba sur ses genoux. Sa respiration se fit saccadée, et elle pencha sa tête vers l'arrière. Des flashs d'images lui apparurent. L'Université de Lomé. La résidence réservée aux étrangers. Une villa, où sur la terrasse étaient assises deux filles de son âge. Une blonde et une autre aux cheveux noirs. À leur vue, son cœur fut ébranlé par la douce fraîcheur des frissons. Ce fut comme une explosion dans tout son être, comme si elle flottait en apesanteur. Cela dura quelques secondes puis, petit à petit, les sensations se dissipèrent. Elle rouvrit brusquement les yeux et respirera de façon à pouvoir retrouver son souffle. Malgré son état, elle se mit à rire et à pleurer à la fois. - C'est enfin l'heure, maman. Le destin nous a réunies comme tu le disais, s'adressa-t-elle à un cadre photo posé sur une table à côté de la télévision. C'était celle d'une femme brune à la peau blanche comme la neige. Ses beaux yeux bleu cyan rendaient son regard doux, et un merveilleux sourire illuminait son visage aux traits fins. Le coeur lourd, la gorge nouée et la tête bourrée de souvenirs, l'adolescente rampa jusqu'à la table. Elle prit le cadre entre ses mains et le serra très fort contre son opulente poitrine, tout en laissant ses larmes couler. Tant de fois, elle avait pleuré depuis que sa mère l'avait quittée. Malgré les mois, la douleur de sa perte était présente au plus profond de son cœur. En fuyant sur Terre, cette dernière avait perdu le don de longévité dont étaient dotés les Mirabelliens. Au fil des années, la femme avait été rattrapée par l'âge et avait rendu l'âme. Elle avait cependant pu transmettre à sa fille tout ce qu'elle devait savoir sur son origine, mais aussi sur son futur avenir de gardienne. Lorsqu'elle se fut un peu calmée, l'adolescente reposa la photo à sa place. Elle essuya ses larmes et alla enfiler des vêtements dans sa chambre. Une fois cela fait, elle s'allongea sur son lit et se mit à réfléchir. Le lien de gardienne venait d'être tissé comme l'avait prédit sa mère. Cela signifiait que la vie tranquille qu'elles avaient vécue jusque-là allait prendre fin. ‹‹ Bonjour, les ennuis ›› songea-t-elle. Au moins, maintenant, elle comprenait d'où venait cette pluie en pleine saison sèche. Une telle explosion de magie ne pouvait être sans conséquences. Si elle l'avait sentit en dépit du fait qu'elle habitait à l'autre bout du pays, les personnes dont voulaient les protéger leurs mères en fuyant Mirabel devraient aussi l'avoir ressenti. La princesse était en danger. Réalisant ce que cela signifiait, elle se releva brusquement de son lit et courut préparer un petit sac de voyage. Sa décision était prise. Elle devait les retrouver, et ceci avant leurs ennemis. Après avoir consulté les horaires de départ des bus de la poste de Kara, elle vit que le prochain était prévu dans une heure. Malgré la pluie, la jeune brune décida de se rendre à la banque retirer un peu d'argent de son compte. Elle remercia intérieurement sa génitrice d'avoir pensé à tout. Par chance, aussitôt sortie de la maison elle trouva un taxi qui la conduisit à l'UTB (l'une des banques du pays). Le parcours et le temps d'effectuer ses transactions lui avaient pris trente minutes. Une fois terminée, le même conducteur l'emmena à la gare postale. ★ Lentement, Lidya ouvrit les yeux. La chambre était illuminée par les rayons soleil qui passaient par la fenêtre. Avec la pluie de la veille, elle avait dormi comme un paresseux. Toujours somnolente, elle descendit de son lit et se dirigea vers la douche pour sa toilette matinale. Après s'être brossé les dents, elle se déshabilla pour prendre son bain. La jeune fille tourna le pommeau du robinet et passa en-dessous. Les yeux fermés, elle attendit l'impact de l'eau sur sa peau mais rien ne se produisit, juste un silence inquiétant. Elle senti des frissons lui parcourir le corps et ses poils se hérisser. Intriguée, elle ouvrit les yeux et ce qu'elle vit la laissa bouche bée. Des milliers de gouttelettes d'eau flottaient autour d'elle. Avec l'effet des rayons solaires, on aurait dit qu'elle était entourée d'une myriade d'étoiles. En quelques secondes, elle passa de l'étonnement à l'émerveillement, puis de l'émerveillement à la peur. Toute tremblante, elle hurla et cela brisa l'enchantement. Alertée par le cri de sa fille, Arielle se précipita dans la chambre de celle-ci. Elle entra en hâte dans la douche et vit cette dernière affaissée sur le carrelage et légèrement étourdie par la quantité d'eau qu'elle venait de recevoir sur sa tête. - Que se passe-t-il, chérie ? Je t'ai entendue hurler. Mais que fais-tu dans cette position ? s'enquit, toute inquiète, la mère de famille. - L'ea...eau... L'eau, il y avait des gouttelettes d'eau qui flottaient autour de moi, e...et ... bégaya Lidya en s'accrochant à sa mère pour se relever. - Des gouttelettes d'eau qui flottent ? interrogea Arielle. Tu en es sûre ? fit-elle en jetant un regard circulaire dans la douche. - Oui, maman. On aurait dit des milliers de perles, continua la jeune fille sous le regard éberlué et inquiet de sa mère. - Calme-toi, chérie. Tu as dû te cogner la tête en glissant, essaya de la raisonner Arielle. - Je sais ce que j'ai vu, maman, se défendit la jeune fille. Elle se mit sur ses pieds et s'enroula dans une serviette. Comprenant que sa mère ne la croiyait pas, elle n'insista pas, de peur d'être prise pour une folle. - Tu as sûrement raison, maman, accepta-t-elle. - Allez, dépêche-toi de t'habiller. Le petit déjeuner sera bientôt prêt, chérie, suggéra Arielle. Lidya opina de la tête et sortit de la douche. Une fois l’adolescente partie, Arielle sonda encore une fois la salle pour s'assurer que tout était normal. Rassurée, un croissant de lune déforma ses lèvres. Elle referma la porte derrière elle et retourna dans la cuisine. Une fois dans sa chambre et habillée, Lidya s'assit sur son lit et se mit à réfléchir. Elle était sûre de ce qu'elle avait vu, mais ne comprenait pas comment cela pouvait être possible. Une idée germa dans sa tête. Ce qui était arrivé la veille sur la terrasse des Butter. ‹‹ Cela aurait-il un lien ? ›› se demanda-t-elle. Toute angoissée et troublée, elle décida d'en parler avec Laurine. Peut-être qu'elle en saurait quelque chose, espéra-t-elle. Elle releva ses cheveux noirs en un chignon pas très réussi, revêtit une robe plutôt simple et descendit rejoindre sa mère à la cuisine. - Tu n'as pas bonne mine, remarqua aussitôt la jeune femme. Tu es sûre que ça va ? Lidya avait un visage anxieux. À force de tellement réfléchir, elle commençait à ressentir une migraine. - Oui oui, je vais bien. T'inquiète pas, maman, la rassura-t-elle. - Ok. Je ne pourrai pas te tenir compagnie ce matin. Je risque d'être en retard sinon, lui annonça la praticienne. - Ça ira, maman. J'ai prévu de faire visiter la résidence à Laurine aujourd'hui. Je ne serai pas seule, répondit Lidya d'une voix rassurante. Le visage d'Arielle s'illumina d'un magnifique sourire. Elle était heureuse pour sa fille. Cette dernière s'était enfin trouvée une amie. - Je suis rassurée. À ce soir, reprit la femme d'une voix enjouée et en lui donnant une bise sur la joue. Elle prit ensuite son sac posé sur la table et sa blouse, puis s'en alla. Lidya regarda la Peugeot cendrée de sa mère s'éloigner de la villa par la fenêtre. Lorsque la voiture eut disparu de son champ de vision, elle se concentra sur son déjeuner. Dans la villa voisine, Laurine venait de se réveiller. Elle avait passé la nuit précédente à réfléchir sur ce qui leur était arrivé à sa nouvelle amie et elle. Après ce contact, elle avait sentit que quelque chose avait changé en elle, mais elle n'arrivait pas à mettre la main sur quoi. Elle descendit de son lit, habillée de son pyjama rose préféré, et se dirigea vers la fenêtre pour l'ouvrir. Une fois fait, les deux rouges-gorges de la veille qui avaient leur nid dans l'oranger du jardin s'envolèrent pour se poser sur ses épaules en quête de caresses. La jeune fille leur en donna et, à sa grande surprise, elle entendit deux petites voix au lieu de gazouillements. - Je l'adore, cette petite, dit l'une d'elles. - Elle est bien la seule à nous traiter ainsi dans ce quartier, attesta l'autre voix. La jeune blonde n'en revenait pas. ‹‹ Je dois sûrement rêver ›› essaya-t-elle de se convaincre tout en laissant fuser un rire nerveux.— Mais qu'est-ce qui la fait rire ? s'étonna l'une des voix.Le rire de Laurine resta coincé dans sa gorge. Elle commençait à se rendre compte qu'elle était bel et bien éveillée et que les deux petites voix étaient celles des rouges-gorges.— V...vous parlez vraiment ? s'exclama-t-elle en pointant du doigt les deux oiseaux.— Oui, oui, répondit celui sur son épaule gauche. Mais... tu nous entends ? s'écria-t-il ensuite.— Euh... Apparemment, oui, lâcha avec hésitation la jeune fille. Euh... ex... Excusez excusez-moi, mais je dois y aller.Sans plus tarder, elle referma la fenêtre et resta plantée au beau milieu de la chambre. Les yeux agrandis par la surprise, le cœur tambourinant de peur dans sa poitrine, elle se mit à tourner en rond.— Ce n'est pas vrai ! Je viens de parler à des oiseaux. Je suis folle, oui, c'est ça. Surement un début de folie.Elle se tirait les cheveux tout en marchant. ‹‹ Comment est-ce possible ? Qu'est-ce qui m'arrive ? Je suis en train de perdre la tête ou
Un portail lumineux de forme circulaire se matérialisa petit à petit sur la plage de Lomé. Il était plus de minuit, et les lieux étaient déserts. Trois jeunes femmes, dont une blonde, une rousse et une autre aux cheveux châtains, sortirent du passage qui se referma derrière elles.- Aïe, tu m'as écrasé le pied, Betty, se plaignit la blonde.- Je n'en ai rien à foutre, Nora, répondit la rousse en lissant sa jupe et en remettant de l'ordre dans ses cheveux.- Tu pourrais au moins t'excuser, attaqua de nouveau la jeune sœur en se mettant face à son aînée.Elles se défièrent du regard. Alexa, qui avait les mains croisées sur sa poitrine et les yeux fermés, avança, puis se plaça entre les deux jeunes femmes.- Nous sommes en mission, ne l'oubliez pas. Alors mettez vos disputes de côté et concentrez-vous, bon sang, ordonna-t-elle.Nora et Betty se dévisagèrent encore quelques secondes, puis mirent fin à leur duel visuel pour observer les alentours.Il y avait des cocotiers et des bancs publ
Un blanc passa, durant lequel Laurine et Lidya regardèrent la brune avec de gros yeux. Elles ne virent aucune trace d’amusement sur son visage. Toutes les deux se lancèrent un coup d’œil complice, puis pouffèrent de rire.- T'es vraiment sérieuse ? souffla Laurine. Ha ha ha... Alors selon toi, nous sommes des extraterrestres ! Ah ! Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant marrée.Léa s'attendait à ce genre de réaction. Malgré les moqueries de Laurine et Lidya, elle restait calme, avec un sourire en coin scotché sur ses lèvres pulpeuses. Son attitude chassa petit à petit l'hilarité des deux filles.- Vous appartenez à un autre monde, répéta-t-elle en essayant d'être plus douce et convaincante. Tout ce qui vous entoure n'est qu'éphémère. La famille à laquelle vous pensez appartenir n'est pas la vôtre. Tout a été mis en œuvre pour vous protéger...- Cela suffit, la coupa Lidya en colère. Tu te rends compte de ce que tu racontes ? Tu sais ce que cela implique ?Ses joues avaient
Debout et enlacés devant un berceau en or, le couple couvait d'un regard attendri et empli d'amour leur enfant. Le nourrisson, emmitouflé dans des vêtements chauds, dormait profondément.La pièce dans laquelle ils se trouvaient était peinte dans des tons rosés. Une fenêtre donnait sur le jardin et laissait entrer les rayons du soleil de midi, heure à laquelle le monarque parvenait à mettre en pause ses obligations et rejoignait en douce sa reine. Les seuls meubles présents étaient une table à langer, une armoire en bois incrustée d'or qui contenait les vêtements du bébé, et quelques jouets traînant sur la moquette.Le roi repoussa les beaux cheveux blond de sa femme d'un côté, plongea la tête dans son cou, et huma son délicieux parfum de violette qui le rendait fou de désir.- Merci pour ce beau cadeau, ma reine, tu ne sais pas à quel point tu me comble, avoua-t-il en posant un tendre baiser sur sa joue.- Je t'aime tant mon Arrow.Elle se retourna et souda amoureusement ses lèvres à
Dix-sept ans plus tard…Tenant avec précaution un plateau sur lequel reposait un copieux repas, Arielle se dirigea vers la chambre de sa fille. À chacun de ses pas, ses longs cheveux bruns, relâchés, bougeaient sur ses épaules.Dans ses yeux noisette se lisait de l'inquiétude. Cela faisait quatre jours qu'une fièvre étrange abattait son enfant. Le plus préoccupant était la manière dont elle s'était déclenchée. Assise toutes les deux dans la salle à manger, Lidya s'était brusquement saisie la tête et mise à hurler. Elle était devenue toute brûlante et il avait fallu la mettre au lit. Dès lors, elle y était restée. Les examens à l'hôpital n'avaient rien donné. D'après les bouts de papiers, tout était normal. Malgré les médicaments prescrits, le mal persistait.Troublée, Arielle s'était confiée à l'un de ses collègues. Ali, un homme doux, frôlant la quarantaine, toujours à l'écoute de ses petits patients, joviale, et très serviable avec qui elle s'entendait très bien. Le Togolais lui a
Le jour suivant, aux environs de seize heures, dans la foule venu accueillir les passagers se trouvaient les Dicaprio. Quand ils aperçurent leur petite-fille, ils allèrent à sa rencontre.- Ma petite Laurine, fit Jeanne, toute émue.Elle serra très fort la jeune fille dans ses bras et lui donna un baiser sur chacune de ses joues.- Mamie, fit mine de se plaindre la blonde en riant.Intérieurement elle était très heureuse de revoir ses grands-parents.Ce fut au tour de Norbert d'enlacer sa petite-fille.- Ma crevette !Il ouvrit grand ses bras et cette dernière s'y précipita sans se faire prier. Elle savoura la chaleur de ce câlin et aspira l'éternelle odeur de tabac de son grand-père. Jeanne les rejoignit et tous les trois s’étreignirent.- Vous m'avez beaucoup manqué, leur avoua Laurine, les larmes aux yeux.- Toi aussi, répondirent à l'unisson ses grands-parents.Ils se dirigèrent ensuite vers la sortie, Norbert tirait la valise de Laurine. Une fois à l'extérieur, le vieil homme dém
Sur Mirabel… Vautrée sur un fauteuil dans l'une des salles du manoir, une jeune fille aux cheveux châtain clair lisait un livre de sortilèges. Elle portait une mini-jupe en cuir noir et un top de la même couleur. Du haut de ses un mètre soixante-cinq, elle avait des formes voluptueuses et paraissait avoir au moins dix-huit ans. Les murs de la pièce étaient bleu ciel, le sol recouvert de carreaux blancs, et le plafond en marbre de même couleur incrusté de pierres lumineuses. Dans un angle se trouvait une table en verre entourée de chaises en argent. Sourcils froncés, nez pincé, et une moue aux lèvres, elle paraissait agacée et jetait chaque minute un coup d'oeil vers la porte. Elle se demanda ce qu’elle pouvait bien foutre. Un éclair de colère passa dans ses yeux et elle se leva, à bout de patience. D'une marche rageuse, elle sortit de la salle et se retrouva dans le salon. De là, elle emprunta les escaliers qui menaient à l'étage supérieur où se trouvaient les chambres à couche
Un blanc passa, durant lequel Laurine et Lidya regardèrent la brune avec de gros yeux. Elles ne virent aucune trace d’amusement sur son visage. Toutes les deux se lancèrent un coup d’œil complice, puis pouffèrent de rire.- T'es vraiment sérieuse ? souffla Laurine. Ha ha ha... Alors selon toi, nous sommes des extraterrestres ! Ah ! Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant marrée.Léa s'attendait à ce genre de réaction. Malgré les moqueries de Laurine et Lidya, elle restait calme, avec un sourire en coin scotché sur ses lèvres pulpeuses. Son attitude chassa petit à petit l'hilarité des deux filles.- Vous appartenez à un autre monde, répéta-t-elle en essayant d'être plus douce et convaincante. Tout ce qui vous entoure n'est qu'éphémère. La famille à laquelle vous pensez appartenir n'est pas la vôtre. Tout a été mis en œuvre pour vous protéger...- Cela suffit, la coupa Lidya en colère. Tu te rends compte de ce que tu racontes ? Tu sais ce que cela implique ?Ses joues avaient
Un portail lumineux de forme circulaire se matérialisa petit à petit sur la plage de Lomé. Il était plus de minuit, et les lieux étaient déserts. Trois jeunes femmes, dont une blonde, une rousse et une autre aux cheveux châtains, sortirent du passage qui se referma derrière elles.- Aïe, tu m'as écrasé le pied, Betty, se plaignit la blonde.- Je n'en ai rien à foutre, Nora, répondit la rousse en lissant sa jupe et en remettant de l'ordre dans ses cheveux.- Tu pourrais au moins t'excuser, attaqua de nouveau la jeune sœur en se mettant face à son aînée.Elles se défièrent du regard. Alexa, qui avait les mains croisées sur sa poitrine et les yeux fermés, avança, puis se plaça entre les deux jeunes femmes.- Nous sommes en mission, ne l'oubliez pas. Alors mettez vos disputes de côté et concentrez-vous, bon sang, ordonna-t-elle.Nora et Betty se dévisagèrent encore quelques secondes, puis mirent fin à leur duel visuel pour observer les alentours.Il y avait des cocotiers et des bancs publ
— Mais qu'est-ce qui la fait rire ? s'étonna l'une des voix.Le rire de Laurine resta coincé dans sa gorge. Elle commençait à se rendre compte qu'elle était bel et bien éveillée et que les deux petites voix étaient celles des rouges-gorges.— V...vous parlez vraiment ? s'exclama-t-elle en pointant du doigt les deux oiseaux.— Oui, oui, répondit celui sur son épaule gauche. Mais... tu nous entends ? s'écria-t-il ensuite.— Euh... Apparemment, oui, lâcha avec hésitation la jeune fille. Euh... ex... Excusez excusez-moi, mais je dois y aller.Sans plus tarder, elle referma la fenêtre et resta plantée au beau milieu de la chambre. Les yeux agrandis par la surprise, le cœur tambourinant de peur dans sa poitrine, elle se mit à tourner en rond.— Ce n'est pas vrai ! Je viens de parler à des oiseaux. Je suis folle, oui, c'est ça. Surement un début de folie.Elle se tirait les cheveux tout en marchant. ‹‹ Comment est-ce possible ? Qu'est-ce qui m'arrive ? Je suis en train de perdre la tête ou
La porte d'entrée de la petite villa claqua, montrant que la propriétaire était de retour. Une jeune brune au teint parfaitement bronzé entra dans le salon. Elle retira les écouteurs de ses oreilles et enleva son débardeur mouillé par l'effort du footing qu'elle venait d'effectuer. Ce fut ensuite au tour de la culotte de sport qu'elle portait d'être ôtée et de rejoindre une pile de vêtements sur le fauteuil. Un peu partout sur le carrelage, des habits traînaient dans la pièce. ‹‹ Il faut vraiment que je range tout ce bazar ›› se promit-elle intérieurement. Elle se demanda ce qu'aurait fait sa mère si cette dernière était là, et un sourire éclaira son visage. Sortant de ses pensées, elle prit la direction de la douche pour un bain. La jeune fille y était toujours lorsque dehors le vent se mit à souffler. Elle s'enroula rapidement dans une serviette et sortit fermer les fenêtres. Dehors, le ciel s'était obscurci. Debout derrière l'une d'elles, elle observait les éléments se décha
Sur Mirabel… Vautrée sur un fauteuil dans l'une des salles du manoir, une jeune fille aux cheveux châtain clair lisait un livre de sortilèges. Elle portait une mini-jupe en cuir noir et un top de la même couleur. Du haut de ses un mètre soixante-cinq, elle avait des formes voluptueuses et paraissait avoir au moins dix-huit ans. Les murs de la pièce étaient bleu ciel, le sol recouvert de carreaux blancs, et le plafond en marbre de même couleur incrusté de pierres lumineuses. Dans un angle se trouvait une table en verre entourée de chaises en argent. Sourcils froncés, nez pincé, et une moue aux lèvres, elle paraissait agacée et jetait chaque minute un coup d'oeil vers la porte. Elle se demanda ce qu’elle pouvait bien foutre. Un éclair de colère passa dans ses yeux et elle se leva, à bout de patience. D'une marche rageuse, elle sortit de la salle et se retrouva dans le salon. De là, elle emprunta les escaliers qui menaient à l'étage supérieur où se trouvaient les chambres à couche
Le jour suivant, aux environs de seize heures, dans la foule venu accueillir les passagers se trouvaient les Dicaprio. Quand ils aperçurent leur petite-fille, ils allèrent à sa rencontre.- Ma petite Laurine, fit Jeanne, toute émue.Elle serra très fort la jeune fille dans ses bras et lui donna un baiser sur chacune de ses joues.- Mamie, fit mine de se plaindre la blonde en riant.Intérieurement elle était très heureuse de revoir ses grands-parents.Ce fut au tour de Norbert d'enlacer sa petite-fille.- Ma crevette !Il ouvrit grand ses bras et cette dernière s'y précipita sans se faire prier. Elle savoura la chaleur de ce câlin et aspira l'éternelle odeur de tabac de son grand-père. Jeanne les rejoignit et tous les trois s’étreignirent.- Vous m'avez beaucoup manqué, leur avoua Laurine, les larmes aux yeux.- Toi aussi, répondirent à l'unisson ses grands-parents.Ils se dirigèrent ensuite vers la sortie, Norbert tirait la valise de Laurine. Une fois à l'extérieur, le vieil homme dém
Dix-sept ans plus tard…Tenant avec précaution un plateau sur lequel reposait un copieux repas, Arielle se dirigea vers la chambre de sa fille. À chacun de ses pas, ses longs cheveux bruns, relâchés, bougeaient sur ses épaules.Dans ses yeux noisette se lisait de l'inquiétude. Cela faisait quatre jours qu'une fièvre étrange abattait son enfant. Le plus préoccupant était la manière dont elle s'était déclenchée. Assise toutes les deux dans la salle à manger, Lidya s'était brusquement saisie la tête et mise à hurler. Elle était devenue toute brûlante et il avait fallu la mettre au lit. Dès lors, elle y était restée. Les examens à l'hôpital n'avaient rien donné. D'après les bouts de papiers, tout était normal. Malgré les médicaments prescrits, le mal persistait.Troublée, Arielle s'était confiée à l'un de ses collègues. Ali, un homme doux, frôlant la quarantaine, toujours à l'écoute de ses petits patients, joviale, et très serviable avec qui elle s'entendait très bien. Le Togolais lui a
Debout et enlacés devant un berceau en or, le couple couvait d'un regard attendri et empli d'amour leur enfant. Le nourrisson, emmitouflé dans des vêtements chauds, dormait profondément.La pièce dans laquelle ils se trouvaient était peinte dans des tons rosés. Une fenêtre donnait sur le jardin et laissait entrer les rayons du soleil de midi, heure à laquelle le monarque parvenait à mettre en pause ses obligations et rejoignait en douce sa reine. Les seuls meubles présents étaient une table à langer, une armoire en bois incrustée d'or qui contenait les vêtements du bébé, et quelques jouets traînant sur la moquette.Le roi repoussa les beaux cheveux blond de sa femme d'un côté, plongea la tête dans son cou, et huma son délicieux parfum de violette qui le rendait fou de désir.- Merci pour ce beau cadeau, ma reine, tu ne sais pas à quel point tu me comble, avoua-t-il en posant un tendre baiser sur sa joue.- Je t'aime tant mon Arrow.Elle se retourna et souda amoureusement ses lèvres à