CHAPITRE 1:L'annonce du Web site
Alyssa Moreau fixait le vieux propriétaire de son appartement, un homme au visage renfrogné et aux yeux plissés de mépris. Ses mains tremblaient alors qu'elle tendait une enveloppe vide, espérant qu'il accepterait un délai supplémentaire.
— Je vous ai donné assez de temps, mademoiselle Moreau, grogna-t-il en croisant les bras. Ça fait trois mois que vous promettez de payer. Je ne suis pas une œuvre de charité.
Le ton sec et tranchant de ses paroles la frappa comme un coup de poing. Elle sentit ses joues rougir de honte et de colère mêlées.
— Je… Je vais trouver l’argent, monsieur Gauthier, supplia-t-elle, la voix tremblante. Donnez-moi encore une semaine, je vous en prie.
Il éclata d’un rire sarcastique.
— Une semaine ? Non, jeune fille. Vous sortez maintenant. Je garde vos affaires jusqu’à ce que vous payiez ce que vous me devez.
Avant qu’elle ne puisse protester, il claqua la porte de l’appartement, la laissant debout dans le couloir froid avec seulement un sac à main contenant ses papiers et quelques billets froissés. Les larmes roulèrent sur ses joues, mais elle se força à ne pas éclater en sanglots. Elle savait que ça ne servirait à rien.
Dans la rue, Alyssa se mit à marcher sans but précis. Ses chaussures usées frottaient le pavé tandis qu’elle avançait, le regard fixé sur le sol. Elle pensait à sa mère, partie depuis des années, et à son père, qu’elle n’avait jamais connu. Personne ne viendrait à son secours, elle le savait bien. Elle était seule.
Son ventre gargouilla, mais elle l’ignora. La faim n’était qu’une des nombreuses douleurs qui pesaient sur elle.
— Allez, Alyssa, murmura-t-elle pour se motiver. Tu vas trouver un travail. Tu n’as pas le choix.
Elle fouilla nerveusement dans son sac à main pour sortir son téléphone. Les petites annonces pourraient peut-être lui offrir une solution rapide. Ouvrant un site d’offres d’emploi, elle parcourut des listes interminables de postes : serveuse, femme de ménage, caissière… Mais aucun ne promettait un salaire suffisant pour payer ses dettes.
Elle soupira, prête à abandonner pour la journée, quand une annonce attira son attention.
"Nous recherchons des jeunes filles capables de se faire lécher. Travail bien rémunéré : 1000 euros l'heure. Pas de pénétration requise."
Alyssa écarquilla les yeux.
— Sérieusement ? marmonna-t-elle, à la fois choquée et intriguée.
Elle relut l’annonce plusieurs fois, cherchant à comprendre. Ce n’était pas exactement de la prostitution, se dit-elle. Après tout, ils avaient bien précisé "pas de pénétration". Juste… se faire lécher.
Son cœur battait plus vite alors qu’elle envisageait sérieusement l’idée.
— Mille euros de l’heure, murmura-t-elle. C’est beaucoup…
Elle pensa à son propriétaire et à ses affaires enfermées dans l’appartement. À la faim qui la rongeait et à la fatigue constante de lutter seule.
— Ce n’est qu’une heure, tenta-t-elle de se rassurer. Une heure, et je pourrais payer une partie de mon loyer, peut-être même m’offrir une nuit à l’hôtel…
Elle se mordit la lèvre inférieure, hésitante, mais le désespoir l’emportait sur sa fierté. Elle cliqua sur le lien de l’annonce et commença à lire les instructions pour postuler.
Chaque mot renforçait son malaise, mais elle ne voyait pas d’autre issue. Elle soupira profondément, envoya sa candidature avec une photo d’elle, et attendit nerveusement une réponse.
Dans les rues animées de la ville, Alyssa, 18 ans, faisait un choix qu’elle n’aurait jamais imaginé quelques mois auparavant.
Le message de confirmation était arrivé à peine une heure après qu’Alyssa eut postulé. L’expéditeur, anonyme, lui donnait un rendez-vous à 22 h dans une cave abandonnée, située dans un quartier qu’elle connaissait vaguement pour ses activités douteuses.
Lorsqu’elle arriva, la nuit avait déjà enveloppé la ville, et l’air glacial s’infiltrait à travers sa tenue. Elle portait encore le même jean délavé et le pull troué avec lesquels son propriétaire l’avait mise à la porte. Ses baskets, vieilles et éraflées, lui semblaient encore plus usées face à la situation.
La cave se trouvait au bout d’une ruelle sombre, mal éclairée par un réverbère vacillant. Deux hommes se tenaient devant l’entrée : imposants, taillés comme des armoires, avec des vêtements noirs ajustés qui laissaient deviner des muscles saillants. L’un portait une barbe dense et bien taillée, l’autre était rasé de près mais arborait une cicatrice fine qui lui traversait la joue gauche. Leurs regards froids scrutaient Alyssa dès qu’elle approcha.
Elle hésita un instant, son cœur battant à tout rompre. L’atmosphère était lourde, presque oppressante, et la lumière tremblante du réverbère accentuait l’impression qu’elle était épiée.
— C’est toi, Alyssa Moreau ? demanda le barbu d’une voix grave, presque un grondement.
Elle hocha la tête, sa gorge trop sèche pour répondre immédiatement.
— On t’attendait. Entre, lança l’homme à la cicatrice en désignant l’escalier de la cave d’un geste du menton.
Elle s’avança timidement, les mains serrées sur les bretelles de son sac. Mais avant qu’elle ne puisse descendre, l’un des hommes siffla doucement, comme s’il venait de remarquer quelque chose d’inhabituel.
— Tu as vu ça, Marc ? murmura celui avec la cicatrice.
— Ouais, répondit le barbu, un sourire en coin.
Leurs regards pesants la balayèrent de haut en bas, s’attardant sur ses courbes juvéniles, son visage délicat malgré l’air fatigué, et ses grands yeux brillants qui trahissaient une certaine innocence mêlée de peur.
— Elle est plus que ce que j’imaginais, murmura Marc.
Alyssa sentit son visage chauffer sous leurs regards insistants. Elle resserra les pans de son pull troué autour d’elle, mal à l’aise.
— Pas mal pour une gamine qui n’a même pas les moyens de payer son loyer, ajouta l’autre avec un ricanement.
— C’est bon ! la coupa Alyssa, sa voix tremblante mais ferme. Vous m’avez appelée, non ? Alors, où dois-je aller ?
Le barbu croisa les bras, son sourire moqueur ne quittant pas son visage.
— Elle a du caractère, j’aime ça. Bon, c’est par là.
Il ouvrit une lourde porte en métal qui grinça sur ses gonds, révélant l’intérieur de la cave. Les murs étaient bruts, recouverts de graffitis et tachés d’humidité. Une faible lumière rouge baignait la pièce, donnant à l’endroit une ambiance presque infernale.
— Assieds-toi là, dit Marc en désignant un fauteuil en cuir noir placé au centre de la pièce.
Alyssa avança lentement, ses pas résonnant sur le sol de béton. Derrière elle, les deux hommes refermèrent la porte, plongeant la pièce dans un silence inquiétant.
Elle s’installa sur le fauteuil, les mains tremblantes posées sur ses genoux. Les hommes la fixaient toujours, comme s’ils jaugeaient chaque détail d’elle.
— Alors, c’est elle qu’on nous envoie ? demanda une voix venue d’un coin sombre de la pièce.
Alyssa sursauta légèrement en découvrant un troisième homme, plus âgé, qui émergeait des ombres. Élégamment vêtu d’un costume noir, il avait un visage sévère mais raffiné, avec des yeux perçants qui semblaient lire en elle.
— Oui, répondit Marc avec un sourire. Regardez-la, patron. Elle vaut chaque centime.
Le "patron" s’avança, ses chaussures vernies claquant légèrement sur le sol. Il observa Alyssa avec attention, un sourcil levé.
— Intéressant, murmura-t-il en penchant la tête. Bienvenue, mademoiselle Moreau. Vous avez l’air nerveuse, mais je vous assure que tout se passera bien… si vous coopérez.
Alyssa sentit une sueur froide glisser le long de sa nuque, mais elle hocha doucement la tête, tentant de masquer sa peur.
— Très bien, continua l’homme. Je vais vous expliquer comment les choses vont se passer.
La soirée venait à peine de commencer, et Alyssa réalisait à quel point elle s’était embarquée dans quelque chose qui dépassait ses attentes.
Chapitre 2 : mille eurosL’homme indiqua un lit minimaliste installé nonchalamment à l’autre bout de la cave._Si vous voulez bien vous installer là…Allyssa hésita un instant, puis elle lui obéit. Elle se dirigea vers le lit dont le matelas semblait être un peu sale, mais elle fit en sorte d’oublier son dégoûten pensant à l’argent dont elle avait tant besoin pour survivre._Vous… vous avez bien dit que vous me payeriez 1000 euros pour une heure, c’est ça ? Demanda-t-elle_Oui Lisa, je confirme que c’est bien ce que j’ai dit, répondit-il avec un grand sourire.Lisa s’allongea sur le matelas, et le deuxième homme s’approcha d’elle. Elle se dit qu’elle devrait se méfier, mais étrangement, le bel inconnu lui inspirait confiance._ Maintenant, il va falloir vous déshabiller, dit-il de sa voix douce et chaude.L’adolescente de 18 ans savait qu’elle était venue pour cela, mais elle hésita tout de même un instant. Elle ne s’était jamais déshabillée devant deshommes auparavant ; en vérité,
Chapitre 3: Je m'appelle Paolo Il continua à caresser sa vulve, massant doucement ses lèvres de ses doigts habiles, puis son clitoris.Lisa gémit encore et encore… Il lui était impossible de s’en empêcher…_Oh… Mettez un doigt dans ma chatte, s’il vous plaît…Il lui sourit, puis il enfonça lentement son index dans son vagin trempé dedésir._Oui… murmura-t-elle. Encore…Tandis qu’il faisait aller et venir son doigt dans la chatte de Allysa , des vagues de plaisir intenses parcouraient le corps magnifique de l’adolescente. Elle sentait que s’il continuait ainsi, elle allait jouir unenouvelle fois…_Je vais cesser de te masturber Lisa, car je ne veux pas que tu jouisses tout de suite, dit-il comme s’il avait deviné qu’elle était au bord de l’orgasme. Je veux prendre mon temps avec toi.Son collègue se dirigea soudain vers la serviette en cuir, et il en sortit une bouteille de Champagne. Il fit sauter le bouton, et Lisa sursauta enentendant la détonation._Ne crains rien, dit le jeune
Chapitre 4: Dans les pensées d'Allyssa LE POINT DE VUE D'ALLYSSA Je m’assis sur ce fauteuil luxueux, incapable de détacher mes yeux du sol recouvert de moquette immaculée. Le contraste entre cette opulence et la crasse de la cave que je venais de quitter me donnait presque le vertige. Mon cœur battait à tout rompre, mais je ne savais pas si c’était de la peur, de la honte, la joie du moments de ma virginité que je venait de perdre ou un mélange des trois . Le silence dans le jet était lourd, ponctué seulement par le bruit doux du moteur et des glaçons qui s’entrechoquaient dans le verre que tenait Paolo. Il s’était installé en face de moi, son regard planté dans le mien comme pour m’analyser, me décortiquer. Je me sentais exposée, comme si ses yeux pouvaient lire tout ce que je tentais de cacher.Finalement, il parla, sa voix grave brisant le silence. — Alors, Allyssa… Pourquoi ? Pourquoi une fille comme toi se retrouvait-elle là-bas, à se vendre dans une cave sordide ? Tu es jeu
Chapitre 5 LE POINT DE VUE D'ELENA L’eau chaude ruisselle sur ma peau, et mes pensées se noient dans le souvenir encore brûlant de ce qu’il vient de se passer. Je ferme les yeux, m’appuie contre le mur carrelé, et je sens encore ses mains sur moi, ses lèvres… Damien. Lucas, mon pauvre Lucas. Tu es dehors, quelque part, avec une pizza dans les mains et un sourire sur le visage, pensant à quel point je t’aime. Mais, ici, dans cette salle de bain, je suis une femme en proie à un désir que je n’ai pas ressenti depuis longtemps. Tout a commencé par un regard. Damien et moi n’avons pas dit un mot lorsque Lucas a claqué la porte en partant. Ce silence, pourtant si innocent au départ, s’est chargé d’électricité. Je ne sais même pas qui a fait le premier pas. Peut-être lui, peut-être moi. Mais dès que ses doigts ont effleuré ma main, j’ai su qu’il n’y aurait pas de retour en arrière. Ce n’était pas juste une pulsion. C’était comme si quelque chose d’enfoui en moi se réveillait. Une pa
Chapitre 6: bienvenue LE POINT DE VUE d'Allysa Je pénétrai dans la maison de Paolo, les yeux écarquillés par l'ampleur de ce que je voyais. Chaque pièce semblait plus impressionnante que la précédente, comme si l'intérieur de cette maison appartenait à un autre monde, un monde dont je n'avais jamais fait partie. Les murs ornés de tableaux coûteux, les meubles luxueux, tout respirait une beauté presque irréelle. Je me sentais comme une simple villageoise, ne sachant où poser les yeux, envahie par une sensation de décalage. Paolo me guida à travers le hall, et je m'efforçais de ne pas laisser paraître la nervosité qui me rongeait. Il s'arrêta devant une porte et frappa doucement."Chérie, je suis de retour", dit-il d'une voix chaleureuse, et sans attendre de réponse, il entra.La femme de Paolo, Sofia, était là, assise sur un canapé d’une élégance parfaite, entourée de coussins brodés. Elle leva les yeux de son livre et sourit en voyant Paolo. Elle ne semblait pas surprise de son ret
Chapitre 7 : Quand je sortis de la douche, enveloppée dans une serviette moelleuse, je me sentais étrangement légère. L’eau chaude avait emporté avec elle une partie du poids que je portais sur mes épaules depuis si longtemps. Mes cheveux humides collaient à ma nuque, et une douce vapeur s’échappait encore de la salle de bain lorsque j’ouvris la porte. Mais mon pas s’arrêta net quand je le vis. Paolo était là, assis sur le bord de mon lit. Il avait l’air détendu, presque trop tranquille, comme si ce n’était pas un problème pour lui de s’inviter ainsi dans ma chambre. Pourtant, quelque chose dans ses yeux – un éclat à peine perceptible – trahissait une certaine nervosité. Ce n’était pas la même assurance qu’il avait affichée plus tôt. "Paolo ?" dis-je doucement, la voix encore un peu rauque de ma douche. Il releva la tête vers moi et esquissa un sourire. "Tu es bien installée ?" demanda-t-il, comme si de rien n’était. Je resserrai instinctivement ma serviette autour de moi.
Chapitre 8 : Après que tout soit arrivé, Paolo et moi étions couchés sur le lit, chacun sur le dos, les yeux rivés au plafond. Le silence dans la pièce était lourd, brisé seulement par nos respirations encore un peu irrégulières. Je me tournai légèrement sur le côté pour le regarder. Il avait le bras replié derrière sa tête, et son visage, habituellement si sûr de lui, semblait marqué par une pointe de doute. "Qu’est-ce qu’on vient de faire, Paolo ?" murmurai-je finalement, brisant le silence. Il tourna la tête vers moi, un sourire en coin qui n’atteignait pas ses yeux. "Ce qu’on voulait faire, Allysa. Rien de plus, rien de moins." Je secouai la tête, exaspérée. "Ce n’est pas si simple. Ta femme est dans cette maison, Paolo. Si elle découvre quoi que ce soit, ça ne sera pas beau à voir." Il soupira profondément, passant une main dans ses cheveux. "Sofia n’en saura rien. Je m’en assurerai." "Et comment, exactement ?" demandai-je, croisant mes bras contre ma poitrine, un mé
Chapitre 9:-LE POINT DE VUE DE SOFIA J'étais encore dans ma voiture lorsque je jetai un coup d'œil au rétroviseur pour m'assurer que ma coiffure était impeccable. Le marché m'avait épuisée, mais je savais que je retrouverais mon énergie dès que je poserais les yeux sur lui. Je sortis un petit paquet soigneusement emballé de mon sac à main. Un cadeau, un geste pour lui montrer que je pensais à lui. Je descendis de la voiture, tenant le paquet fermement dans ma main. L'immeuble était discret, comme toujours. Parfait pour nos rendez-vous clandestins. Je gravis les escaliers rapidement, mon cœur battant un peu plus vite à chaque marche. Arrivée devant la porte, je pris une profonde inspiration avant de toquer doucement. La porte s’ouvrit presque immédiatement, révélant Julien. Il portait une chemise blanche légèrement ouverte, laissant entrevoir son torse bronzé. Son sourire était chaleureux, presque désarmant. "Sofia," dit-il doucement, en se penchant pour m’embrasser sur la joue
61 : CHAPITRE FINALE La maison était plongée dans un silence apaisant. Lucas dormait paisiblement dans notre chambre, et notre bébé, après une longue soirée à gazouiller et à tendre ses petites mains vers moi, reposait enfin dans son berceau. Assise sur le bureau, à la lueur tamisée d’une lampe, je caressai du bout des doigts la feuille vierge devant moi. Je pris une profonde inspiration avant de saisir mon stylo. Ce n’était pas une simple lettre. C’était mon cœur que je mettais à nu, un témoignage pour l’avenir, un souvenir que mon enfant lirait un jour pour comprendre d’où il venait. "Mon trésor, Si aujourd’hui, tu as cette lettre entre tes mains, c’est que tu es assez grand pour comprendre ton histoire. Une histoire qui a commencé dans le chaos, mais qui s’est transformée en quelque chose de beau, d’inattendu. Je veux que tu saches que ta naissance n’a jamais été une erreur. Tu es venu au monde au milieu d’une tempête, alors que je doutais, que j’avais peur, que je me senta
60LE POINT DE VUE DE D'ALLYSA La douleur était intense, mais Lucas était là. Il n’avait jamais lâché ma main, même quand mes doigts s’étaient crispés sur la sienne avec une force incontrôlable. Sa voix douce et rassurante me guidait à travers chaque contraction, m’encourageant à tenir bon. — Tu es forte, mon amour, souffla-t-il en déposant un baiser sur mon front trempé de sueur. Je voulais lui répondre, lui dire que j’avais peur, que je n’étais pas certaine d’être prête, mais les larmes qui roulaient sur mes joues parlaient pour moi. Puis, après ce qui m’avait semblé être une éternité, un cri déchira l’air. Un cri fragile, mais puissant. Mon cœur se serra alors que je sentais un poids chaud et minuscule être déposé sur ma poitrine. — C’est… notre bébé, murmurais-je d’une voix tremblante. Lucas, à côté de moi, éclata en sanglots silencieux. Je n’avais jamais vu autant d’émotion sur son visage. Ses mains tremblaient alors qu’il caressait doucement la tête de notre enfant. I
59LE POINT DE VUE DE Lucas Je me souviens du matin où nous sommes partis pour notre première consultation prénatale. Le soleil était déjà haut dans le ciel, baignant la ville d'une douce lumière dorée. Allysa était silencieuse pendant le trajet en voiture, les mains posées sur son ventre encore plat, le regard perdu par la fenêtre. Je pouvais sentir qu'elle était nerveuse, et pour être honnête, moi aussi.Je posai une main sur la sienne, la pressant doucement pour la rassurer. « Tout va bien se passer, » murmurai-je en la regardant. Elle me fit un petit sourire, mais son regard restait fuyant.En arrivant à la clinique, une odeur médicinale flottait dans l'air, mélangée aux parfums de désinfectant et de papier neuf. Nous nous enregistrâmes à l'accueil, puis prîmes place dans la salle d'attente. Mon genou rebondissait nerveusement, et je jetais des regards furtifs à Allysa, qui jouait machinalement avec ses doigts.« Tu es sûre que tu veux faire ça ? » demandai-je doucement.Elle hau
58Le silence de la pièce était seulement troublé par le bruit de nos respirations entrelacées. Je levai les yeux vers Lucas, ce regard empli de tendresse et de promesses qui me faisait toujours chavirer. Son amour m’enveloppait, me protégeait, et à cet instant précis, je me rendais compte que je n’avais plus besoin de me battre seule.Un sourire doux naquit sur mes lèvres, et sans réfléchir, je me hissai sur la pointe des pieds pour capturer ses lèvres dans un baiser tendre. Lucas répondit aussitôt, sa main se posant avec délicatesse sur ma joue avant de glisser dans ma nuque, approfondissant notre étreinte. Nos souffles se mêlaient, nos cœurs battaient à l’unisson, et je sentais cette chaleur réconfortante se répandre dans tout mon être.Ses bras m’enlacèrent fermement, me rapprochant un peu plus de lui, et mon corps se pressa instinctivement contre le sien. La douceur de ses lèvres devint plus passionnée, plus avide, et mes mains trouvèrent refuge dans ses cheveux, s’y agrippant lé
57LE POINT DE VUE d'Allysa Je n’aurais jamais cru que ma vie prendrait un tel tournant. Chaque jour, Lucas me prouve qu’il est là, qu’il m’aime, qu’il veut de moi et de cet enfant. Ses gestes sont tendres, ses attentions constantes. Il me prépare le petit déjeuner avant même que je ne me lève, caresse mon ventre parfois avec une douceur infinie, comme s’il voulait déjà établir un lien avec ce bébé qui grandit en moi. Il m’accompagne à chaque rendez-vous médical, m’encourage dans les moments de doute et m’offre un réconfort silencieux mais puissant lorsque je me perds dans mes pensées.Mais ce soir-là, il a fait quelque chose que je n’aurais jamais imaginé.Nous étions installés sur le canapé, une couverture sur nos jambes, une série jouant en arrière-plan que nous ne regardions même pas. Lucas semblait nerveux. Je l’ai remarqué à sa façon de jouer avec ses doigts, un tic qu’il n’avait que lorsqu’il était profondément préoccupé. Puis il a pris une profonde inspiration et s’est tourné
56Le vent du soir caressait doucement ma peau alors que je descendais les marches de l’immeuble. Je n’avais qu’une envie : respirer l’air frais, oublier les tourments qui m’assaillaient et chasser, ne serait-ce qu’un instant, le poids de mes pensées. Depuis plusieurs jours, mon esprit était en perpétuel combat entre la peur, l’incertitude et un espoir que je n’osais nommer.Mais au moment où je posai un pied sur le trottoir, mon cœur s’arrêta net.Appuyé nonchalamment contre une voiture noire, une silhouette familière me fixait. Je le reconnus immédiatement, et une vague de frissons glacés me traversa l’échine. Paolo.Il était là.Le choc me cloua sur place. Mes doigts tremblèrent légèrement alors que je serrai les sangles de mon sac contre moi, comme si ce simple geste pouvait me protéger de lui. J’aurais voulu faire demi-tour, m’enfuir et verrouiller la porte derrière moi, mais c’était trop tard. Il m’avait vue. Et il ne comptait pas me laisser partir sans avoir eu ce qu’il voulait
55 Je n’avais presque pas dormi. Les pensées tournaient en boucle dans ma tête, me laissant épuisée et confuse. Chaque fois que je fermais les yeux, le visage de Paolo me hantait, me rappelant tout ce qui s’était passé. Puis, il y avait Lucas… Lucas et son regard sincère, sa douceur, ses mots qui résonnaient encore en moi. « Peu importe tes choix passés, ce qui compte, c’est ce que tu veux maintenant. »Mais qu’est-ce que je voulais, au juste ? Le matin arriva bien trop vite. Je me levai avec un poids sur la poitrine et me traînai jusqu’à la salle de bain. Mon reflet dans le miroir me renvoya une image fatiguée, les traits tirés, les cernes marqués. Ce n’était pas seulement le manque de sommeil… C’était l’angoisse. Lucas dormait encore, paisiblement allongé sur le lit, comme si son monde n’était pas en train de s’écrouler. Moi, j’avais l’impression d’étouffer. J’attrapai mon téléphone et tapai nerveusement sur l’écran. Je connaissais le numéro du cabinet médical, je l’avais déj
54 Allysa était là, dans la salle de bain, les mains tremblantes et le cœur lourd. Elle sentait les larmes couler sur ses joues sans pouvoir les arrêter, comme si le poids de la réalité la submergeait. Le test de grossesse posé sur le comptoir, le reflet de la vie qui grandissait en elle, était comme une sentence. Ses pensées se bousculaient, entre le désir de fuir et l'incertitude qui paralysait son esprit.Elle n’avait même pas entendu la porte s’ouvrir. Quand elle tourna la tête, elle aperçut Lucas, qui s’était approché d’elle en silence. Ses yeux étaient pleins de compréhension, mais aussi d’inquiétude. Sans un mot, il s’avança lentement, ses mains douces posées sur ses bras, comme pour la réconforter. Il la serra doucement contre lui, son corps offrant un abri face à la tempête intérieure qu’elle traversait. Il sentait ses larmes, son souffle irrégulier, et il savait qu’elle était perdue dans ses pensées, qu’elle luttait contre une douleur qu’il ne pouvait pas tout à fait compre
53Je me suis réveillée enveloppée dans la chaleur du corps de Lucas, bercée par sa respiration calme et régulière. C'était la première fois que je me réveillais ainsi, blottie contre un homme qui me regardait comme si j'étais la seule chose qui comptait au monde. Mais une vague de nausée violente m’a soudainement prise, brisant la douceur du moment. Mon corps s’est tendu, et dans un mouvement brusque, je me suis extirpée des draps avant même que Lucas ne comprenne ce qui se passait. Pieds nus, le souffle court, je me suis précipitée vers la salle de bain. Je me suis penchée au-dessus du lavabo, ouvrant le robinet d’une main tremblante avant de me pencher encore plus et de tout rendre. Mon ventre se tordait, mon corps entier rejetait ce que je n’avais même pas le souvenir d’avoir mangé. Mon crâne tournait, mon cœur battait à un rythme irrégulier. Une fois vidée, j’ai laissé l’eau couler sur mes doigts avant de la porter à ma bouche pour me rincer. Je me suis redressée lentement