Chapitre 6: bienvenue LE POINT DE VUE d'Allysa Je pénétrai dans la maison de Paolo, les yeux écarquillés par l'ampleur de ce que je voyais. Chaque pièce semblait plus impressionnante que la précédente, comme si l'intérieur de cette maison appartenait à un autre monde, un monde dont je n'avais jamais fait partie. Les murs ornés de tableaux coûteux, les meubles luxueux, tout respirait une beauté presque irréelle. Je me sentais comme une simple villageoise, ne sachant où poser les yeux, envahie par une sensation de décalage. Paolo me guida à travers le hall, et je m'efforçais de ne pas laisser paraître la nervosité qui me rongeait. Il s'arrêta devant une porte et frappa doucement."Chérie, je suis de retour", dit-il d'une voix chaleureuse, et sans attendre de réponse, il entra.La femme de Paolo, Sofia, était là, assise sur un canapé d’une élégance parfaite, entourée de coussins brodés. Elle leva les yeux de son livre et sourit en voyant Paolo. Elle ne semblait pas surprise de son ret
Chapitre 7 : Quand je sortis de la douche, enveloppée dans une serviette moelleuse, je me sentais étrangement légère. L’eau chaude avait emporté avec elle une partie du poids que je portais sur mes épaules depuis si longtemps. Mes cheveux humides collaient à ma nuque, et une douce vapeur s’échappait encore de la salle de bain lorsque j’ouvris la porte. Mais mon pas s’arrêta net quand je le vis. Paolo était là, assis sur le bord de mon lit. Il avait l’air détendu, presque trop tranquille, comme si ce n’était pas un problème pour lui de s’inviter ainsi dans ma chambre. Pourtant, quelque chose dans ses yeux – un éclat à peine perceptible – trahissait une certaine nervosité. Ce n’était pas la même assurance qu’il avait affichée plus tôt. "Paolo ?" dis-je doucement, la voix encore un peu rauque de ma douche. Il releva la tête vers moi et esquissa un sourire. "Tu es bien installée ?" demanda-t-il, comme si de rien n’était. Je resserrai instinctivement ma serviette autour de moi.
Chapitre 8 : Après que tout soit arrivé, Paolo et moi étions couchés sur le lit, chacun sur le dos, les yeux rivés au plafond. Le silence dans la pièce était lourd, brisé seulement par nos respirations encore un peu irrégulières. Je me tournai légèrement sur le côté pour le regarder. Il avait le bras replié derrière sa tête, et son visage, habituellement si sûr de lui, semblait marqué par une pointe de doute. "Qu’est-ce qu’on vient de faire, Paolo ?" murmurai-je finalement, brisant le silence. Il tourna la tête vers moi, un sourire en coin qui n’atteignait pas ses yeux. "Ce qu’on voulait faire, Allysa. Rien de plus, rien de moins." Je secouai la tête, exaspérée. "Ce n’est pas si simple. Ta femme est dans cette maison, Paolo. Si elle découvre quoi que ce soit, ça ne sera pas beau à voir." Il soupira profondément, passant une main dans ses cheveux. "Sofia n’en saura rien. Je m’en assurerai." "Et comment, exactement ?" demandai-je, croisant mes bras contre ma poitrine, un mé
Chapitre 9:-LE POINT DE VUE DE SOFIA J'étais encore dans ma voiture lorsque je jetai un coup d'œil au rétroviseur pour m'assurer que ma coiffure était impeccable. Le marché m'avait épuisée, mais je savais que je retrouverais mon énergie dès que je poserais les yeux sur lui. Je sortis un petit paquet soigneusement emballé de mon sac à main. Un cadeau, un geste pour lui montrer que je pensais à lui. Je descendis de la voiture, tenant le paquet fermement dans ma main. L'immeuble était discret, comme toujours. Parfait pour nos rendez-vous clandestins. Je gravis les escaliers rapidement, mon cœur battant un peu plus vite à chaque marche. Arrivée devant la porte, je pris une profonde inspiration avant de toquer doucement. La porte s’ouvrit presque immédiatement, révélant Julien. Il portait une chemise blanche légèrement ouverte, laissant entrevoir son torse bronzé. Son sourire était chaleureux, presque désarmant. "Sofia," dit-il doucement, en se penchant pour m’embrasser sur la joue
Chapitre 10 :LE POINT DE VUE D'Allysa Lorsque Paolo m'annonça qu'il allait m'emmener faire des achats, je fus à la fois surprise et un peu nerveuse. Sofia n'était pas encore revenue, et il prenait un risque en décidant de m'exposer ainsi. Pourtant, l'idée de choisir mes propres vêtements, des tenues neuves et élégantes, me faisait presque oublier mes doutes. Nous montâmes dans sa voiture, une berline noire luxueuse. Je me sentais si déplacée, avec ma serviette que j’avais dû troquer contre une robe usée trouvée au fond d’un placard. Pendant tout le trajet, je fixais mes mains posées sur mes genoux, essayant d’ignorer les battements rapides de mon cœur. "Tu es silencieuse," remarqua Paolo en jetant un coup d'œil dans ma direction. "Je ne veux pas causer de problèmes," murmurai-je. Il sourit, ce sourire en coin qui semblait me désarmer à chaque fois. "Ne t’inquiète pas. Sofia ne saura rien, et tu mérites d’avoir des vêtements décents." Ses mots me rassurèrent un peu, mais l'
Chapitre 11 LE POINT DE de vue de Sofia Je venais de franchir le seuil de la maison, les bras encore chargés des sacs du marché. Une odeur de fraîcheur et de bois ciré flottait dans l’air, mêlée à celle de quelques fleurs que Paolo avait récemment ajoutées dans un vase près de l’entrée. Je déposai les sacs sur la table de la cuisine, heureuse de retrouver un semblant de calme après une matinée mouvementée. Tout semblait normal, paisible, mais dans ma tête, c’était un autre univers qui s’agitait. Chaque pas que je faisais dans cette maison me ramenait en arrière, quelques heures plus tôt, dans les bras de Julien. Je souris en y repensant. Ses lèvres sur les miennes, son rire grave qui vibrait encore dans mes oreilles… Il avait cette manière de me faire sentir unique, désirée. Ce que Paolo ne faisait plus, ou ne faisait pas assez. Julien avait su combler ce vide, cette solitude que je ressentais souvent malgré tout le confort de cette maison. Je secouai la tête pour chasser ces
Chapitre 12: LE POINT DE VUE D'Allysa La table était joliment dressée, avec des assiettes bien garnies et des odeurs appétissantes qui embaumaient la pièce. Je m’étais assise en face de Paolo, tandis que Sofia, comme la maîtresse de maison parfaite, avait pris place à côté de lui. Tout semblait normal, presque banal. Mais pour moi, rien n’était banal à cet instant. Je piquai un morceau de viande avec ma fourchette, essayant de ne pas montrer à quel point mes pensées étaient ailleurs. Paolo. Il était là, en face de moi, ses yeux plantés dans les miens chaque fois que Sofia détournait son attention. Son regard me brûlait presque. Je relevai timidement les yeux vers lui, et je le vis sourire légèrement, un sourire discret, mais tellement parlant. Mon cœur battait un peu plus vite. "Allysa, ça va ?"me demanda Sofia en souriant, son ton courtois mais distrait. Elle semblait concentrée sur son assiette, ignorant complètement les regards que son mari et moi échangions. Je pris un
Chapitre 13. Ma journée en tant que servanteLE POINT DE VUE D'AllysaJe m’étais réveillée tôt, bien avant que quiconque dans la maison ne se lève. Le soleil commençait tout juste à caresser les rideaux de ma chambre, et la douce lueur de l’aube me rappela que je devais me remettre à ma place. Pas question de laisser quiconque deviner ce qui s’était passé cette nuit. Je me levai d’un bond, une légère douleur me rappelant les événements intenses de la veille. Je secouai la tête pour chasser ces pensées et me dirigeai vers la salle de bain. Sous la douche, l’eau chaude coulait sur ma peau, emportant la fatigue et les souvenirs qui brûlaient encore dans mon esprit. Je passai mes doigts dans mes cheveux mouillés, les démêlant avec soin tout en réfléchissant à la journée qui m’attendait. Une fois lavée et fraîche, je sortis de la douche, m’enroulant dans une serviette moelleuse. J’ouvris ma petite armoire, récemment remplie de vêtements achetés avec Paolo. Mon regard s’arrêta sur une t
61 : CHAPITRE FINALE La maison était plongée dans un silence apaisant. Lucas dormait paisiblement dans notre chambre, et notre bébé, après une longue soirée à gazouiller et à tendre ses petites mains vers moi, reposait enfin dans son berceau. Assise sur le bureau, à la lueur tamisée d’une lampe, je caressai du bout des doigts la feuille vierge devant moi. Je pris une profonde inspiration avant de saisir mon stylo. Ce n’était pas une simple lettre. C’était mon cœur que je mettais à nu, un témoignage pour l’avenir, un souvenir que mon enfant lirait un jour pour comprendre d’où il venait. "Mon trésor, Si aujourd’hui, tu as cette lettre entre tes mains, c’est que tu es assez grand pour comprendre ton histoire. Une histoire qui a commencé dans le chaos, mais qui s’est transformée en quelque chose de beau, d’inattendu. Je veux que tu saches que ta naissance n’a jamais été une erreur. Tu es venu au monde au milieu d’une tempête, alors que je doutais, que j’avais peur, que je me senta
60LE POINT DE VUE DE D'ALLYSA La douleur était intense, mais Lucas était là. Il n’avait jamais lâché ma main, même quand mes doigts s’étaient crispés sur la sienne avec une force incontrôlable. Sa voix douce et rassurante me guidait à travers chaque contraction, m’encourageant à tenir bon. — Tu es forte, mon amour, souffla-t-il en déposant un baiser sur mon front trempé de sueur. Je voulais lui répondre, lui dire que j’avais peur, que je n’étais pas certaine d’être prête, mais les larmes qui roulaient sur mes joues parlaient pour moi. Puis, après ce qui m’avait semblé être une éternité, un cri déchira l’air. Un cri fragile, mais puissant. Mon cœur se serra alors que je sentais un poids chaud et minuscule être déposé sur ma poitrine. — C’est… notre bébé, murmurais-je d’une voix tremblante. Lucas, à côté de moi, éclata en sanglots silencieux. Je n’avais jamais vu autant d’émotion sur son visage. Ses mains tremblaient alors qu’il caressait doucement la tête de notre enfant. I
59LE POINT DE VUE DE Lucas Je me souviens du matin où nous sommes partis pour notre première consultation prénatale. Le soleil était déjà haut dans le ciel, baignant la ville d'une douce lumière dorée. Allysa était silencieuse pendant le trajet en voiture, les mains posées sur son ventre encore plat, le regard perdu par la fenêtre. Je pouvais sentir qu'elle était nerveuse, et pour être honnête, moi aussi.Je posai une main sur la sienne, la pressant doucement pour la rassurer. « Tout va bien se passer, » murmurai-je en la regardant. Elle me fit un petit sourire, mais son regard restait fuyant.En arrivant à la clinique, une odeur médicinale flottait dans l'air, mélangée aux parfums de désinfectant et de papier neuf. Nous nous enregistrâmes à l'accueil, puis prîmes place dans la salle d'attente. Mon genou rebondissait nerveusement, et je jetais des regards furtifs à Allysa, qui jouait machinalement avec ses doigts.« Tu es sûre que tu veux faire ça ? » demandai-je doucement.Elle hau
58Le silence de la pièce était seulement troublé par le bruit de nos respirations entrelacées. Je levai les yeux vers Lucas, ce regard empli de tendresse et de promesses qui me faisait toujours chavirer. Son amour m’enveloppait, me protégeait, et à cet instant précis, je me rendais compte que je n’avais plus besoin de me battre seule.Un sourire doux naquit sur mes lèvres, et sans réfléchir, je me hissai sur la pointe des pieds pour capturer ses lèvres dans un baiser tendre. Lucas répondit aussitôt, sa main se posant avec délicatesse sur ma joue avant de glisser dans ma nuque, approfondissant notre étreinte. Nos souffles se mêlaient, nos cœurs battaient à l’unisson, et je sentais cette chaleur réconfortante se répandre dans tout mon être.Ses bras m’enlacèrent fermement, me rapprochant un peu plus de lui, et mon corps se pressa instinctivement contre le sien. La douceur de ses lèvres devint plus passionnée, plus avide, et mes mains trouvèrent refuge dans ses cheveux, s’y agrippant lé
57LE POINT DE VUE d'Allysa Je n’aurais jamais cru que ma vie prendrait un tel tournant. Chaque jour, Lucas me prouve qu’il est là, qu’il m’aime, qu’il veut de moi et de cet enfant. Ses gestes sont tendres, ses attentions constantes. Il me prépare le petit déjeuner avant même que je ne me lève, caresse mon ventre parfois avec une douceur infinie, comme s’il voulait déjà établir un lien avec ce bébé qui grandit en moi. Il m’accompagne à chaque rendez-vous médical, m’encourage dans les moments de doute et m’offre un réconfort silencieux mais puissant lorsque je me perds dans mes pensées.Mais ce soir-là, il a fait quelque chose que je n’aurais jamais imaginé.Nous étions installés sur le canapé, une couverture sur nos jambes, une série jouant en arrière-plan que nous ne regardions même pas. Lucas semblait nerveux. Je l’ai remarqué à sa façon de jouer avec ses doigts, un tic qu’il n’avait que lorsqu’il était profondément préoccupé. Puis il a pris une profonde inspiration et s’est tourné
56Le vent du soir caressait doucement ma peau alors que je descendais les marches de l’immeuble. Je n’avais qu’une envie : respirer l’air frais, oublier les tourments qui m’assaillaient et chasser, ne serait-ce qu’un instant, le poids de mes pensées. Depuis plusieurs jours, mon esprit était en perpétuel combat entre la peur, l’incertitude et un espoir que je n’osais nommer.Mais au moment où je posai un pied sur le trottoir, mon cœur s’arrêta net.Appuyé nonchalamment contre une voiture noire, une silhouette familière me fixait. Je le reconnus immédiatement, et une vague de frissons glacés me traversa l’échine. Paolo.Il était là.Le choc me cloua sur place. Mes doigts tremblèrent légèrement alors que je serrai les sangles de mon sac contre moi, comme si ce simple geste pouvait me protéger de lui. J’aurais voulu faire demi-tour, m’enfuir et verrouiller la porte derrière moi, mais c’était trop tard. Il m’avait vue. Et il ne comptait pas me laisser partir sans avoir eu ce qu’il voulait
55 Je n’avais presque pas dormi. Les pensées tournaient en boucle dans ma tête, me laissant épuisée et confuse. Chaque fois que je fermais les yeux, le visage de Paolo me hantait, me rappelant tout ce qui s’était passé. Puis, il y avait Lucas… Lucas et son regard sincère, sa douceur, ses mots qui résonnaient encore en moi. « Peu importe tes choix passés, ce qui compte, c’est ce que tu veux maintenant. »Mais qu’est-ce que je voulais, au juste ? Le matin arriva bien trop vite. Je me levai avec un poids sur la poitrine et me traînai jusqu’à la salle de bain. Mon reflet dans le miroir me renvoya une image fatiguée, les traits tirés, les cernes marqués. Ce n’était pas seulement le manque de sommeil… C’était l’angoisse. Lucas dormait encore, paisiblement allongé sur le lit, comme si son monde n’était pas en train de s’écrouler. Moi, j’avais l’impression d’étouffer. J’attrapai mon téléphone et tapai nerveusement sur l’écran. Je connaissais le numéro du cabinet médical, je l’avais déj
54 Allysa était là, dans la salle de bain, les mains tremblantes et le cœur lourd. Elle sentait les larmes couler sur ses joues sans pouvoir les arrêter, comme si le poids de la réalité la submergeait. Le test de grossesse posé sur le comptoir, le reflet de la vie qui grandissait en elle, était comme une sentence. Ses pensées se bousculaient, entre le désir de fuir et l'incertitude qui paralysait son esprit.Elle n’avait même pas entendu la porte s’ouvrir. Quand elle tourna la tête, elle aperçut Lucas, qui s’était approché d’elle en silence. Ses yeux étaient pleins de compréhension, mais aussi d’inquiétude. Sans un mot, il s’avança lentement, ses mains douces posées sur ses bras, comme pour la réconforter. Il la serra doucement contre lui, son corps offrant un abri face à la tempête intérieure qu’elle traversait. Il sentait ses larmes, son souffle irrégulier, et il savait qu’elle était perdue dans ses pensées, qu’elle luttait contre une douleur qu’il ne pouvait pas tout à fait compre
53Je me suis réveillée enveloppée dans la chaleur du corps de Lucas, bercée par sa respiration calme et régulière. C'était la première fois que je me réveillais ainsi, blottie contre un homme qui me regardait comme si j'étais la seule chose qui comptait au monde. Mais une vague de nausée violente m’a soudainement prise, brisant la douceur du moment. Mon corps s’est tendu, et dans un mouvement brusque, je me suis extirpée des draps avant même que Lucas ne comprenne ce qui se passait. Pieds nus, le souffle court, je me suis précipitée vers la salle de bain. Je me suis penchée au-dessus du lavabo, ouvrant le robinet d’une main tremblante avant de me pencher encore plus et de tout rendre. Mon ventre se tordait, mon corps entier rejetait ce que je n’avais même pas le souvenir d’avoir mangé. Mon crâne tournait, mon cœur battait à un rythme irrégulier. Une fois vidée, j’ai laissé l’eau couler sur mes doigts avant de la porter à ma bouche pour me rincer. Je me suis redressée lentement