Clara passa le reste de la soirée à éviter Lucas. Chaque regard échangé semblait une bataille silencieuse entre leurs émotions, une guerre qu’elle n’était pas prête à mener. Mais Lucas ne semblait pas partager cette même réserve. Plus elle s’éloignait, plus il semblait déterminé à la suivre.Le lendemain matin, Clara s’éveilla tôt, troublée par des rêves où son passé revenait la hanter. Elle décida de sortir prendre l’air, espérant que la fraîcheur du matin l’aiderait à calmer son esprit. Les rues de la ville étaient étrangement calmes, un contraste avec les souvenirs qu’elle en avait. Elle marchait lentement, ses pas résonnant sur les pavés, jusqu’à arriver près du parc où elle passait ses après-midis d’adolescente. Là, le banc sous l’immense chêne était toujours à sa place.Elle s’assit et laissa son esprit vagabonder. C’était ici qu’elle avait rencontré Lucas pour la première fois. Elle pouvait encore se souvenir de son rire, de sa façon de l’appeler « petite rêveuse » lorsqu’elle lui parlait de ses projets pour le futur. Un sourire triste se dessina sur son visage. Comment en sommes-nous arrivés là ?Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, elle entendit des pas derrière elle. Avant de se retourner, elle savait déjà qui c’était. Lucas.« Tu es toujours venue ici quand tu voulais réfléchir », dit-il en s’asseyant à côté d’elle sans attendre son invitation.Clara ne répondit pas. Elle fixa le sol, espérant qu’il se découragerait et partirait. Mais Lucas ne semblait pas prêt à abandonner.« Je ne vais pas te harceler, Clara. Mais je mérite des réponses », poursuivit-il, sa voix calme mais ferme.Elle inspira profondément, tentant de garder son calme. « Je n’ai rien à te dire, Lucas. »« Tu crois vraiment ça ? » Il posa ses mains sur ses genoux, ses yeux plongés dans les siens. « Dix ans, Clara. Dix ans où je me suis demandé ce qui s’était passé. Tu ne peux pas juste revenir et agir comme si tout allait bien. »Clara sentit une vague de colère monter en elle. « Tu veux vraiment savoir pourquoi je suis partie ? Pourquoi je t’ai laissé derrière ? » Sa voix était tremblante, mais elle ne s’arrêta pas. « Parce que tu m’as brisé, Lucas. Parce que je n’avais pas d’autre choix. »Lucas resta silencieux, comme si ses mots l’avaient frappé. Mais il ne baissa pas les yeux. « Si je t’ai brisé, Clara, alors dis-moi comment. Parce que je ne peux pas réparer ce que je ne comprends pas. »Clara se leva brusquement, incapable de rester assise plus longtemps. « Ce n’est pas aussi simple, Lucas. Il y a des choses que tu ne sais pas, que tu ne comprendras jamais. »Elle s’éloigna rapidement, ses pas résonnant sur les pavés. Lucas la laissa partir cette fois, mais elle savait qu’il ne s’arrêterait pas là. Les blessures étaient ouvertes, et il semblait déterminé à les affronter.De retour à la maison, Clara trouva Emma en train de discuter avec Pierre. Leur bonheur était évident, et Clara ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe d’envie. Emma avait trouvé quelqu’un qui la comprenait, qui la faisait rire, qui la rendait heureuse. Clara avait cru avoir cela un jour, mais cela lui avait été arraché.Emma remarqua son humeur. « Clara, ça va ? Tu es si distraite depuis que tu es arrivée. »Clara tenta de sourire. « Je vais bien, Emma. Juste fatiguée. »Emma ne sembla pas convaincue. « Tu sais, si quelque chose te dérange, tu peux m’en parler. Je suis là pour toi, comme tu as toujours été là pour moi. »Clara hésita un instant, mais elle savait qu’elle ne pouvait pas partager ses véritables sentiments. Pas avec Emma, pas maintenant. « Merci, Emma. Mais vraiment, je vais bien. »Emma lui adressa un sourire réconfortant. « D’accord. Mais rappelle-toi que tu n’es pas seule. »Clara hocha la tête, mais elle savait que ses batailles, elle devrait les mener seule.Lucas passa la matinée à chercher Clara, mais elle semblait éviter tout le monde. Enfin, il la trouva assise sur la terrasse, un livre ouvert sur ses genoux. Elle ne lisait pas vraiment, ses yeux fixés sur une page comme si elle cherchait à fuir la réalité.« On dirait que tu veux disparaître », dit-il, brisant le silence.Clara releva les yeux, ses traits tendus. « Je veux juste un peu de tranquillité, Lucas. »Il ne laissa pas ses mots le décourager et s’assit en face d’elle, croisant les bras. « Mais on sait tous les deux que ça n’arrivera pas tant qu’on n’aura pas réglé ce qu’il y a entre nous. »Clara soupira. « Lucas, pourquoi ne peux-tu pas simplement accepter que certaines choses doivent rester dans le passé ? »Lucas la fixa avec intensité. « Parce que le passé continue de me hanter, Clara. Et je sais qu’il te hante aussi. Alors arrêtons de faire semblant. »Elle resta silencieuse, son regard se perdant dans l’horizon. Les souvenirs revenaient en vagues. Leurs journées dans ce même jardin, riant et rêvant ensemble. Mais ces souvenirs étaient teintés de douleur maintenant, d’une douleur qu’elle ne pouvait ignorer.Quelques heures plus tard, Emma insista pour que Clara l’accompagne dans les préparatifs du mariage. Elles se rendirent dans une boutique où Emma devait finaliser les fleurs. Clara essaya de se concentrer sur le moment, mais ses pensées continuaient de dériver vers Lucas. Elle savait qu’il avait raison, mais elle ne pouvait pas encore lui faire face.« Clara, tu es encore ailleurs », dit Emma, visiblement préoccupée. « Est-ce Lucas qui te dérange ? »Clara sursauta légèrement, prise au dépourvu. « Non, pas du tout. »Emma fronça les sourcils. « Tu peux me le dire, tu sais. Si quelque chose ne va pas avec lui, ou avec toi... »Clara hésita, mais elle savait qu’elle ne pouvait pas tout révéler. Pas encore. « Tout va bien, Emma. Je te promets. »Emma hocha la tête, mais son regard trahissait son inquiétude. « D’accord. Mais quoi qu’il en soit, sache que je suis là. »Le soir, Clara se retrouva seule dans le salon, regardant des photos d’elle et d’Emma lorsqu’elles étaient adolescentes. Les souvenirs de leur amitié la réchauffaient, mais ceux de Lucas surgissaient à nouveau. Leurs rires, leurs disputes, leurs promesses. Elle revoyait clairement le moment où tout avait changé.Je ne voulais pas partir, pensa-t-elle. Mais je n’avais pas le choix.Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, Lucas entra dans la pièce. « Clara », dit-il doucement. Elle leva les yeux, et cette fois, elle ne détourna pas le regard.« Tu veux des réponses, Lucas ? » dit-elle, sa voix tremblante mais ferme. « Alors peut-être qu’il est temps que tu saches. »Lucas resta immobile, ses yeux remplis de curiosité et d’appréhension. « Je suis prêt à écouter. »
Le soleil s'était levé doucement, baignant la maison d'Emma d'une lumière dorée. Clara, incapable de trouver le sommeil, était déjà assise sur la terrasse, les jambes repliées contre sa poitrine et une tasse de café fumant entre les mains. Le parfum du café flottait dans l'air paisible, mais dans son esprit, c'était le chaos. Depuis son arrivée, chaque instant avait été marqué par un étrange mélange de nostalgie et de malaise. Les rires d'Emma, si sincères, semblaient contraster douloureusement avec le poids des souvenirs qu’elle portait. Et puis, il y avait Lucas. Toujours Lucas. Emma rejoignit Clara sur la terrasse, son sourire éclatant illuminant la pièce. Elle portait une robe légère et des sandales, un contraste frappant avec l'air sérieux de Clara.— « Déjà levée ? » demanda Emma, prenant place à côté d'elle. « Je pensais que tu dormirais encore un peu après tout ce voyage. »Clara hocha la tête doucement, buvant une gorgée de son café. « Je n’ai pas très bien dormi. Trop
Le lendemain matin, la maison s’éveilla doucement, baignée par une lumière dorée filtrant à travers les rideaux. Clara, qui avait passé une nuit agitée à se retourner dans son lit, se leva avant tout le monde. Elle avait besoin d’un moment pour elle-même, pour organiser ses pensées. Loin des regards inquisiteurs d’Emma, de la tendresse de Pierre, et surtout, de l’intensité silencieuse de Lucas.Clara décida de partir pour une promenade matinale. La ville natale, avec ses rues pavées et ses maisons aux volets colorés, semblait presque inchangée malgré les années. Cependant, chaque coin qu’elle tournait faisait resurgir des souvenirs qu’elle avait tenté d’oublier. La boulangerie du coin, où elle et Emma achetaient des croissants chauds après l’école. La vieille librairie, désormais fermée, où Clara avait passé des heures à feuilleter des romans d’aventure. Et, bien sûr, ce café au bord de la rivière, où elle s’était assise avec Lucas lors d’un après-midi paisible qui semblait appartenir
La matinée était douce, mais un voile d’incertitude semblait planer sur la maison. Les conversations de la veille avaient laissé des traces. Clara, malgré ses révélations à Emma, se sentait encore prisonnière de ses pensées. Elle savait que la tempête qu'elle avait déclenchée allait inévitablement provoquer des réactions en chaîne.Pendant ce temps, Lucas et Pierre s’étaient éclipsés pour une promenade autour de la propriété. Les deux frères partageaient une relation complexe. Lucas, l’aîné, avait toujours porté le poids des attentes parentales sur ses épaules, tandis que Pierre, plus détendu et affable, semblait naviguer avec aisance dans l’ombre de son frère. Mais aujourd’hui, les rôles étaient inversés : Pierre, curieux et légèrement inquiet, voulait comprendre ce qui troublait Lucas.— « Tu es étrangement silencieux depuis ce matin, » remarqua Pierre, marchant à côté de son frère. « Et je sais que ce n’est pas à cause des préparatifs du mariage. »Lucas haussa légèrement les épaul
La maison était plongée dans une étrange atmosphère. Malgré l'approche du mariage, chaque cœur semblait alourdi par des tourments différents. Les préparatifs se poursuivaient à la surface, mais sous cette façade de normalité, il était clair que chacun se débattait avec ses propres émotions.Clara, dans sa chambre, fixait un cahier ouvert sur le bureau. Elle avait pensé que revenir ici, dans sa ville natale de Belleval, serait une manière de tourner la page. Mais depuis son retour, les pages semblaient se tourner à l’envers, la ramenant au cœur de souvenirs qu’elle aurait préféré oublier.L’autre ville, Grandverre, où elle avait vécu avant de revenir à Belleval, lui revenait souvent en mémoire. C'était là qu'elle avait tenté de reconstruire sa vie, loin des regards et des jugements, loin de la douleur. Mais même là-bas, elle n'avait jamais vraiment réussi à échapper à son passé.Clara se leva et alla s’asseoir près de la fenêtre. Elle ressentait ce poids qui lui écrasait la poitrine, u
Le lendemain, la maison Dupont, autrefois vibrante de préparatifs pour le mariage, était plongée dans une atmosphère pesante. Les événements du dîner avaient laissé des traces profondes, et chacun semblait sur le point d’éclater. Le soleil à peine levé, les premières confrontations éclatèrent, mettant à nu les tensions accumulées.Lucas et Pierre se tenaient dans le salon, leurs parents assis avec leur air hautain habituel. La mère de Lucas tenait une tasse de thé délicatement, tandis que le père lisait un journal, comme si le chaos de la veille n’avait eu aucun impact.Lucas rompit le silence avec une voix dure. — « Alors, c’est tout ce que vous avez à dire ? Que Clara n’est pas assez bien pour notre famille ? Vous n’avez pas idée de ce que vos mots ont fait hier soir. »La mère leva un sourcil, posant sa tasse avec une élégance calculée. — « Lucas, tu exagères. Nous avons simplement exposé la réalité. Clara n’a jamais été une bonne candidate. Et ce mariage entre Pierre et Emma est u
La lumière du matin enveloppait doucement la petite maison que Clara et Emma avaient louée, mais la quiétude extérieure contrastait violemment avec le chaos intérieur qui régnait dans les cœurs de ses habitantes, ainsi que dans la maison des Dupont. Chaque personne, dans ces deux foyers désormais séparés, était enfermée dans ses propres pensées, ses propres blessures, ses propres chagrins.Pierre était assis dans son ancienne chambre chez ses parents, la tête entre les mains. Le silence qui régnait autour de lui semblait hurler la vérité qu’il ne voulait pas accepter : son mariage avec Emma était annulé. En une seule soirée, son monde s’était effondré.Il repensa à Emma, à son regard empli de larmes et de colère, à ses paroles tranchantes. Elle l’avait accusé de n’être qu’un homme qui avait gardé le silence pour satisfaire ses parents. Et, d’une certaine manière, elle avait raison. Pierre s’était laissé emporter par le poids de leur richesse et de leur réputation, croyant qu’il pourra
Le soleil se levait doucement sur Belleval, mais la lumière semblait incapable de dissiper les ombres qui pesaient sur les cœurs de chacun. Dans la petite maison qu’Emma et Clara partageaient désormais, le silence régnait, seulement interrompu par le bruit des pas d’Emma qui allait et venait dans la cuisine. Pendant ce temps, dans la maison des Dupont, Lucas et Pierre tentaient de naviguer dans les eaux troubles laissées par les événements récents.Clara était assise à la table de la cuisine, une tasse de thé entre les mains. Elle fixait le liquide fumant, perdue dans ses pensées. Emma entra avec un plateau de croissants, essayant de masquer son propre chagrin derrière un sourire forcé.— « Tu devrais manger quelque chose, Clara. Tu n’as rien avalé depuis hier. »Clara releva les yeux, esquissant un faible sourire. — « Merci, Emma. Mais je n’ai pas vraiment faim. »Emma s’assit en face d’elle, posant une main réconfortante sur la sienne. — « Je sais que c’est difficile. Mais on va s’e
Le manoir des Dupont était plongé dans un calme trompeur. Les éclats des disputes précédentes semblaient avoir disparu, mais la tension dans l’air était presque palpable. Chaque membre de la famille, enfermé dans son propre univers de regrets et de ressentiments, tentait de naviguer à travers l’épais brouillard émotionnel qui les entourait. Cependant, ce matin-là, les interactions allaient redonner un souffle au feu qui couvait.Lucas entra dans le grand salon, où sa mère, impeccablement vêtue et un livre à la main, sirotait un thé. Elle releva à peine les yeux en voyant son fils entrer, adoptant son attitude habituelle de froide indifférence.— « Maman, on doit parler, » lança Lucas, sa voix tendue.Elle referma lentement son livre, posant un regard calculateur sur lui. — « Je t’écoute, Lucas. Mais j’espère que ce n’est pas encore pour me parler de Clara. »Lucas serra les poings, tentant de contenir sa colère. — « Justement, c’est exactement pour parler de Cla
Le manoir des Dupont était plongé dans un calme trompeur. Les éclats des disputes précédentes semblaient avoir disparu, mais la tension dans l’air était presque palpable. Chaque membre de la famille, enfermé dans son propre univers de regrets et de ressentiments, tentait de naviguer à travers l’épais brouillard émotionnel qui les entourait. Cependant, ce matin-là, les interactions allaient redonner un souffle au feu qui couvait.Lucas entra dans le grand salon, où sa mère, impeccablement vêtue et un livre à la main, sirotait un thé. Elle releva à peine les yeux en voyant son fils entrer, adoptant son attitude habituelle de froide indifférence.— « Maman, on doit parler, » lança Lucas, sa voix tendue.Elle referma lentement son livre, posant un regard calculateur sur lui. — « Je t’écoute, Lucas. Mais j’espère que ce n’est pas encore pour me parler de Clara. »Lucas serra les poings, tentant de contenir sa colère. — « Justement, c’est exactement pour parler de Cla
Le soleil se levait doucement sur Belleval, mais la lumière semblait incapable de dissiper les ombres qui pesaient sur les cœurs de chacun. Dans la petite maison qu’Emma et Clara partageaient désormais, le silence régnait, seulement interrompu par le bruit des pas d’Emma qui allait et venait dans la cuisine. Pendant ce temps, dans la maison des Dupont, Lucas et Pierre tentaient de naviguer dans les eaux troubles laissées par les événements récents.Clara était assise à la table de la cuisine, une tasse de thé entre les mains. Elle fixait le liquide fumant, perdue dans ses pensées. Emma entra avec un plateau de croissants, essayant de masquer son propre chagrin derrière un sourire forcé.— « Tu devrais manger quelque chose, Clara. Tu n’as rien avalé depuis hier. »Clara releva les yeux, esquissant un faible sourire. — « Merci, Emma. Mais je n’ai pas vraiment faim. »Emma s’assit en face d’elle, posant une main réconfortante sur la sienne. — « Je sais que c’est difficile. Mais on va s’e
La lumière du matin enveloppait doucement la petite maison que Clara et Emma avaient louée, mais la quiétude extérieure contrastait violemment avec le chaos intérieur qui régnait dans les cœurs de ses habitantes, ainsi que dans la maison des Dupont. Chaque personne, dans ces deux foyers désormais séparés, était enfermée dans ses propres pensées, ses propres blessures, ses propres chagrins.Pierre était assis dans son ancienne chambre chez ses parents, la tête entre les mains. Le silence qui régnait autour de lui semblait hurler la vérité qu’il ne voulait pas accepter : son mariage avec Emma était annulé. En une seule soirée, son monde s’était effondré.Il repensa à Emma, à son regard empli de larmes et de colère, à ses paroles tranchantes. Elle l’avait accusé de n’être qu’un homme qui avait gardé le silence pour satisfaire ses parents. Et, d’une certaine manière, elle avait raison. Pierre s’était laissé emporter par le poids de leur richesse et de leur réputation, croyant qu’il pourra
Le lendemain, la maison Dupont, autrefois vibrante de préparatifs pour le mariage, était plongée dans une atmosphère pesante. Les événements du dîner avaient laissé des traces profondes, et chacun semblait sur le point d’éclater. Le soleil à peine levé, les premières confrontations éclatèrent, mettant à nu les tensions accumulées.Lucas et Pierre se tenaient dans le salon, leurs parents assis avec leur air hautain habituel. La mère de Lucas tenait une tasse de thé délicatement, tandis que le père lisait un journal, comme si le chaos de la veille n’avait eu aucun impact.Lucas rompit le silence avec une voix dure. — « Alors, c’est tout ce que vous avez à dire ? Que Clara n’est pas assez bien pour notre famille ? Vous n’avez pas idée de ce que vos mots ont fait hier soir. »La mère leva un sourcil, posant sa tasse avec une élégance calculée. — « Lucas, tu exagères. Nous avons simplement exposé la réalité. Clara n’a jamais été une bonne candidate. Et ce mariage entre Pierre et Emma est u
La maison était plongée dans une étrange atmosphère. Malgré l'approche du mariage, chaque cœur semblait alourdi par des tourments différents. Les préparatifs se poursuivaient à la surface, mais sous cette façade de normalité, il était clair que chacun se débattait avec ses propres émotions.Clara, dans sa chambre, fixait un cahier ouvert sur le bureau. Elle avait pensé que revenir ici, dans sa ville natale de Belleval, serait une manière de tourner la page. Mais depuis son retour, les pages semblaient se tourner à l’envers, la ramenant au cœur de souvenirs qu’elle aurait préféré oublier.L’autre ville, Grandverre, où elle avait vécu avant de revenir à Belleval, lui revenait souvent en mémoire. C'était là qu'elle avait tenté de reconstruire sa vie, loin des regards et des jugements, loin de la douleur. Mais même là-bas, elle n'avait jamais vraiment réussi à échapper à son passé.Clara se leva et alla s’asseoir près de la fenêtre. Elle ressentait ce poids qui lui écrasait la poitrine, u
La matinée était douce, mais un voile d’incertitude semblait planer sur la maison. Les conversations de la veille avaient laissé des traces. Clara, malgré ses révélations à Emma, se sentait encore prisonnière de ses pensées. Elle savait que la tempête qu'elle avait déclenchée allait inévitablement provoquer des réactions en chaîne.Pendant ce temps, Lucas et Pierre s’étaient éclipsés pour une promenade autour de la propriété. Les deux frères partageaient une relation complexe. Lucas, l’aîné, avait toujours porté le poids des attentes parentales sur ses épaules, tandis que Pierre, plus détendu et affable, semblait naviguer avec aisance dans l’ombre de son frère. Mais aujourd’hui, les rôles étaient inversés : Pierre, curieux et légèrement inquiet, voulait comprendre ce qui troublait Lucas.— « Tu es étrangement silencieux depuis ce matin, » remarqua Pierre, marchant à côté de son frère. « Et je sais que ce n’est pas à cause des préparatifs du mariage. »Lucas haussa légèrement les épaul
Le lendemain matin, la maison s’éveilla doucement, baignée par une lumière dorée filtrant à travers les rideaux. Clara, qui avait passé une nuit agitée à se retourner dans son lit, se leva avant tout le monde. Elle avait besoin d’un moment pour elle-même, pour organiser ses pensées. Loin des regards inquisiteurs d’Emma, de la tendresse de Pierre, et surtout, de l’intensité silencieuse de Lucas.Clara décida de partir pour une promenade matinale. La ville natale, avec ses rues pavées et ses maisons aux volets colorés, semblait presque inchangée malgré les années. Cependant, chaque coin qu’elle tournait faisait resurgir des souvenirs qu’elle avait tenté d’oublier. La boulangerie du coin, où elle et Emma achetaient des croissants chauds après l’école. La vieille librairie, désormais fermée, où Clara avait passé des heures à feuilleter des romans d’aventure. Et, bien sûr, ce café au bord de la rivière, où elle s’était assise avec Lucas lors d’un après-midi paisible qui semblait appartenir
Le soleil s'était levé doucement, baignant la maison d'Emma d'une lumière dorée. Clara, incapable de trouver le sommeil, était déjà assise sur la terrasse, les jambes repliées contre sa poitrine et une tasse de café fumant entre les mains. Le parfum du café flottait dans l'air paisible, mais dans son esprit, c'était le chaos. Depuis son arrivée, chaque instant avait été marqué par un étrange mélange de nostalgie et de malaise. Les rires d'Emma, si sincères, semblaient contraster douloureusement avec le poids des souvenirs qu’elle portait. Et puis, il y avait Lucas. Toujours Lucas. Emma rejoignit Clara sur la terrasse, son sourire éclatant illuminant la pièce. Elle portait une robe légère et des sandales, un contraste frappant avec l'air sérieux de Clara.— « Déjà levée ? » demanda Emma, prenant place à côté d'elle. « Je pensais que tu dormirais encore un peu après tout ce voyage. »Clara hocha la tête doucement, buvant une gorgée de son café. « Je n’ai pas très bien dormi. Trop
Clara passa le reste de la soirée à éviter Lucas. Chaque regard échangé semblait une bataille silencieuse entre leurs émotions, une guerre qu’elle n’était pas prête à mener. Mais Lucas ne semblait pas partager cette même réserve. Plus elle s’éloignait, plus il semblait déterminé à la suivre.Le lendemain matin, Clara s’éveilla tôt, troublée par des rêves où son passé revenait la hanter. Elle décida de sortir prendre l’air, espérant que la fraîcheur du matin l’aiderait à calmer son esprit. Les rues de la ville étaient étrangement calmes, un contraste avec les souvenirs qu’elle en avait. Elle marchait lentement, ses pas résonnant sur les pavés, jusqu’à arriver près du parc où elle passait ses après-midis d’adolescente. Là, le banc sous l’immense chêne était toujours à sa place.Elle s’assit et laissa son esprit vagabonder. C’était ici qu’elle avait rencontré Lucas pour la première fois. Elle pouvait encore se souvenir de son rire, de sa façon de l’appeler « petite rêveuse » lorsqu’elle lu