CHAPITRE TRENTE-DEUX
Ce que les gens pensaient était le cadet de ses soucis. Personne ne pouvait comprendre sa douleur. Chaque geste était précis, délicat et respectueux. Ce n’était pas des jeunes hommes qu’elle tuait, c’était une douleur similaire à la sienne qu’elle créait. Elle voulait qu’on se torde dans une agonie sans nom comme elle l’avait vécu et le vivait encore chaque matin en ouvrant les yeux.
Il y a des blessures de l’âme qui détruisent une personne, qui ne se réparent jamais. C’était d’ailleurs un signe des cieux de découvrir que chacune de ses victimes potentielles n’avaient plus qu’un seul membre de famille dans sa vie. Bien sûr, elle faisait abstraction de l’entourage et de la parenté plus éloignée. C’était moins diff
CHAPITRE TRENTE-TROIS À la surprise du Cercle des bêtises, l’inspecteur Mathis envoya une équipe de surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour protéger non seulement Gael, mais également Louis-Vincent Chattreau et Stuart Stevenson. Il annonça dans une conférence de presse que le lien entre toutes les victimes, excepté pour Sébastien Ludovic, était qu’ils avaient été membres de l’ancienne équipe de volleyball de Beldecour. Gael n’avait jamais fait partie de l’équipe, mais Jake sauta ce détail car il refusait de croire que quelqu’un tuait des jeunes gens par vengeance suite à une soirée où le personnel soignant était débordé. Les jours s’écoulèrent et finalement septembre se termina, puis octobre tira à sa fin et la température fraîche accompagna le Cercle de bêtises dans des décorations d’Halloween extérieures, une première chez les Mannigan. La surveillance policière était terminée et aucun mort n’avait eu lieu depuis presq
CHAPITRE TRENTE-QUATRE Lucas dû jouer le jeu et persuader son père qu’il voulait recoller les pots cassés, ce qui n’était pas faux. Il accepta donc un repas avec son paternel et sa nouvelle flamme. L’idée même de passer la soirée avec Valérie Marchant ne l’enchantait guère, il demanda donc à Gael de l’accompagner dans cette démarche. Le soir du repas, Gael et Lucas tenaient à peine en place. Ils avaient préparé le repas tous les deux et attendaient le retour du travail de Jake et Valérie. Ces derniers firent leur entrée en même temps que Jasmin, Raoul et Jimmy. Lucas recula d’un pas devant la présence des spectres et Gael avala de travers, tentant de cacher sa nervosité aux deux humains face à lui. Ce serait le repas le plus perturbant jamais vécu ! ***** Lucas servit son père et Valérie d’une main plus ferme qu’il ne l’aurait pensé. Il n’aurait jamais cru un jour devoir se concentrer autant pour ne pas lever les yeux d
ÉPILOGUEPersy était grimpée sur un escabeau et tendait les guirlandes de Noël à Gael pour qu’il les ramasse dans un gros contenant de rangement. Le temps des fêtes était terminé, Mesra pouvait bouger sans douleur après quelques semaines de convalescence. Jake était aux petits soins avec elle, au grand découragement de Bernard qui avait dû «accepter» que les Mathis s’installent dans la grande demeure. Mesra avait transformer son ancienne chambre en bureau de travail, c’est-à-dire que tous ses accessoires ésotériques s’y trouvaient. Elle avait pris l’ancienne chambre de Layla pour l’adapter et en faire le lieu privé du couple. Jake avait apprécié l’idée. Ils avaient un coin juste à eux et décoré à deux.Lucas avait adopté sa ch
PROLOGUE Le brouillard posait sur le boisé un décor digne d’un film d’horreur. Il était 21 h passé, un vendredi soir. Un souffle rauque résonna dans le sous-bois près d’une grande demeure ancienne agrémentée de deux tourelles et d’une galerie couverte qui faisait tout le devant. Une jeune fille avec l’uniforme des majorettes de l’équipe de football des Loups de Beldecour trébucha contre les arbustes, elle avait des hématomes sur ses bras nus, son front et sa joue gauche. Elle avait de la difficulté à respirer tellement elle avait couru vite. Sa respiration était saccadée, ses cheveux raides et bruns tombant sur ses épaules étaient en désordre et la panique assombrissait son regard. Elle tendit la main vers la demeure faiblement illuminée, murmura une supplique qui ne passa pas ses lèvres car une main se posa en travers de sa bouche et elle se débattit. Son pied n’avait pas
CHAPITRE UN L’arrivée des étudiants de l’école secondaire Beauharnois Privilège était toujours très bruyante. Certains amoureux se revoyaient après s’être quittés la veille sur un au revoir affectueux ou des mots moins doux. Certains amis reprenaient la conversation du jour précédent. D’autres, comme Lucas Mathis, essayaient de se réveiller dans tout ce brouhaha. Lucas salua dans un marmonnement ses copains Charles et Jean-Raphael, puis continua vers les portes de l’école où il heurta sans trop faire attention une petite chose aux longs cheveux couleur d’avoine. Il grogna une excuse à peine audible, sa seule idée était de se coucher sur un banc loin des portes centrales et du bruit pour récupérer un peu avant que les cours commencent. Saurie Mannigan retint de justesse son sac lorsque le footballeur au regard sombre la heurta près de l’entrée de l’établissement scolaire. Il marmonna quelque chose qui ressemblait à «un dés
CHAPITRE DEUX C’était carrément un enlèvement ! Lucas l’avait forcé à placer ses livres dans son casier, à prendre son manteau et à les suivre dehors où elle avait été poussée sur le siège arrière de la vieille Camaro noire de Gael. —On va rater tous les cours de cet après-midi. Vous savez qu’on va être punis pour ça, j’espère ? Gael manœuvra un tournant serré et grommela à son adresse: —La ferme ! Marjorie a dit qu’elle se trouvait près de la maison des Murray, alors on va la retrouver et comme ça on sera débarrassé de cette revenante ! —Tu vas nous aider, Saurie. Tu es plus à l’aise dans ce concept d’esprits errants que nous. —Plus à l’aise de quoi ? J’ai une sainte horreur de ça ! Gael lui jeta un regard dans le rétroviseur. —Tu es maudite, avoue ? Saurie ferma le poing, sauf le majeur qu’elle tendit dans sa direction. Lucas rajouta: —Ton nom porte la poisse, c’est certain
CHAPITRE TROIS Éviter Lucas et Gael allait tenir de la gageure ! Saurie frôla un mur et se glissa derrière un groupe d’adolescents pour éviter que les deux jeunes hommes l’aperçoivent. Ils la cherchaient visiblement, Gael avait même eu une prise de bec avec Perséphone en lui sommant carrément de lui dire où se trouvait son invisible cousine. Il lui était tombé dessus à la sortie de l’autobus scolaire. Persy était hors d’elle et ne rêvait plus que de l’enterrer vivant à la place des deux malheureuses dont le meurtrier n’avait pas été retrouvé. Les policiers n’avaient aucune piste exceptée que c’était exactement la même chose qui s’était déroulée cinquante ans plus tôt avec Hélène Maréchal, fille exemplaire d’une famille dont le père était comptable et la mère bien née, héritière d’un entrepreneur de Beldecour. Pierre était le seul descendant des Maréchal, ses parents s’étaient tués dans un accident de voilier quinze ans plus tôt. Il n’avait pas d’enfants, ne
CHAPITRE QUATRE Jamais Gael n’aurait cru passer son vendredi soir à la bibliothèque municipale de Beldecour à feuilleter les vieux articles de journaux datant de cinquante ans. Il tendit une partie des cartables à Saurie et Persy. —Dès qu’il termine sa pratique de football, Lucas nous rejoindra. Il ne pouvait pas s’absenter ce soir, c’est l’étoile de l’équipe et ils ont une partie demain. C’est la finale de la saison. Persy haussa une épaule. —On lui laissera taper nos notes au propre, ce sera sa participation. Saurie plissa le nez au milieu de sa recherche. —Même si on veut aider Hélène et retrouver le corps de Gisèle, on ne peut décemment pas laisser de côté nos activités scolaires ou nos études. Nous avons des vies, les morts vont devoir se faire à l’idée. Persy appuya les coudes sur la table qu’ils monopolisaient. —Dis-moi, Gael, ta copine ne t’en veut pas que tu passes ton vendredi soir avec deux a
ÉPILOGUEPersy était grimpée sur un escabeau et tendait les guirlandes de Noël à Gael pour qu’il les ramasse dans un gros contenant de rangement. Le temps des fêtes était terminé, Mesra pouvait bouger sans douleur après quelques semaines de convalescence. Jake était aux petits soins avec elle, au grand découragement de Bernard qui avait dû «accepter» que les Mathis s’installent dans la grande demeure. Mesra avait transformer son ancienne chambre en bureau de travail, c’est-à-dire que tous ses accessoires ésotériques s’y trouvaient. Elle avait pris l’ancienne chambre de Layla pour l’adapter et en faire le lieu privé du couple. Jake avait apprécié l’idée. Ils avaient un coin juste à eux et décoré à deux.Lucas avait adopté sa ch
CHAPITRE TRENTE-QUATRE Lucas dû jouer le jeu et persuader son père qu’il voulait recoller les pots cassés, ce qui n’était pas faux. Il accepta donc un repas avec son paternel et sa nouvelle flamme. L’idée même de passer la soirée avec Valérie Marchant ne l’enchantait guère, il demanda donc à Gael de l’accompagner dans cette démarche. Le soir du repas, Gael et Lucas tenaient à peine en place. Ils avaient préparé le repas tous les deux et attendaient le retour du travail de Jake et Valérie. Ces derniers firent leur entrée en même temps que Jasmin, Raoul et Jimmy. Lucas recula d’un pas devant la présence des spectres et Gael avala de travers, tentant de cacher sa nervosité aux deux humains face à lui. Ce serait le repas le plus perturbant jamais vécu ! ***** Lucas servit son père et Valérie d’une main plus ferme qu’il ne l’aurait pensé. Il n’aurait jamais cru un jour devoir se concentrer autant pour ne pas lever les yeux d
CHAPITRE TRENTE-TROIS À la surprise du Cercle des bêtises, l’inspecteur Mathis envoya une équipe de surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour protéger non seulement Gael, mais également Louis-Vincent Chattreau et Stuart Stevenson. Il annonça dans une conférence de presse que le lien entre toutes les victimes, excepté pour Sébastien Ludovic, était qu’ils avaient été membres de l’ancienne équipe de volleyball de Beldecour. Gael n’avait jamais fait partie de l’équipe, mais Jake sauta ce détail car il refusait de croire que quelqu’un tuait des jeunes gens par vengeance suite à une soirée où le personnel soignant était débordé. Les jours s’écoulèrent et finalement septembre se termina, puis octobre tira à sa fin et la température fraîche accompagna le Cercle de bêtises dans des décorations d’Halloween extérieures, une première chez les Mannigan. La surveillance policière était terminée et aucun mort n’avait eu lieu depuis presq
CHAPITRE TRENTE-DEUXCe que les gens pensaient était le cadet de ses soucis. Personne ne pouvait comprendre sa douleur. Chaque geste était précis, délicat et respectueux. Ce n’était pas des jeunes hommes qu’elle tuait, c’était une douleur similaire à la sienne qu’elle créait. Elle voulait qu’on se torde dans une agonie sans nom comme elle l’avait vécu et le vivait encore chaque matin en ouvrant les yeux.Il y a des blessures de l’âme qui détruisent une personne, qui ne se réparent jamais. C’était d’ailleurs un signe des cieux de découvrir que chacune de ses victimes potentielles n’avaient plus qu’un seul membre de famille dans sa vie. Bien sûr, elle faisait abstraction de l’entourage et de la parenté plus éloignée. C’était moins diff
Le mystère est-il en train de s'éclaircir au sujet de la Folle au Joker après la découverte du corps de Juliette Samuel ? Gael sera-t-il sa prochaine victime ?Les éléments sont nébuleux, les soupçons du Cercle des bêtises ne sont pas ceux de l'enquête menée par l'inspecteur Jake Mathis, le père de Lucas. Les fantômes de Juliette et des anciens joueurs de l'équipe de volleyball de Beldecour ne sont toujours pas en paix. Ce ne sera pas facile de mettre au grand jour la tueuse et ses sombres desseins.La conclusion de la troisième aventure du Cercle des bêtises approche et la fin du livre également. Le Cercle des bêtises vous invite au dénouement de cette nouvelle intrigue dans quelques jours !
CHAPITRE TRENTE ET UNIls contournèrent un lit de roses qui bordait le grand champ d’avoine et s’arrêtèrent devant la récolte agricole qui avait commencé. Une partie du champ vers le haut avait déjà des balles de foin, il manquait à faire celle près des bois où ils se tenaient.Saurie grommela:—Il est où le corps de Juliette dans tout ça ?Lucas parcouru l’horizon mouvante de l’avoine face à eux et haussa les épaules:—Où on peut cacher un corps à la fin de l’été sans attirer l’attention des agriculteurs ou des travailleurs sur les fermes ?Gael passa une main dans ses cheveux et ses yeux se posèrent à nouveau sur les rosiers sauvages. Ils étaient bien fournis.—Sous des rosiers ?Ses amis firent volte
CHAPITRE TRENTELa mort de Francis Jean ne fit de la peine à personne, c’était vraiment un homme désagréable que tout le monde avait fini par détester au fil des ans. Le seul qui semblait l’aimer était son petit-fils Sébastien habitant Nouvelle Marie, mais ce dernier avait été victime de la Folle du Joker et son corps avait été installé à l’endroit précis à Beldecour où le vieux Francis le trouverait. La douleur émotionnelle avait eu raison du détestable personnage.Gael déposa le journal devant lui et regarda sa mère.—La journaliste n’est pas allée de main morte pour décrire monsieur Jean. Il n’était pas aimé du tout pour que sa mort passe pour une «libération pour la population de Beldecour». Elle
CHAPITRE VINGT-NEUFLe Cercle des bêtises avait prévu une soirée végétarienne pour profiter d’un moment ensemble et discuter de la situation. L’estomac bien remplie, Gael continuait de grignoter des petites carottes avec de l’humus lorsqu’il résuma les interrogations de chacun depuis une demi-heure de discussion:—Donc on s’entend qu’il faut trouver le lien entre la mort de Juliette et celles de Jasmin et Raoul ?Lucas se laissa choir sur les coussins répandus autour de la table basse du salon à laquelle ils étaient tous assis.—Jasmin et Raoul étaient dans la même équipe de volleyball autrefois, mais je ne vois pas ton lien ou celui de Li-Jan avec eux ?Saurie termina d’engloutir une biscotte avec du paris pâté végétarien pour spécifier.
CHAPITRE VINGT-HUITSaurie faisait les cent pas dans le couloir de l’hôpital. Elle avait trafiqué la vérité lorsqu’on l’avait interrogé. Son récit était celui-ci: Elle avait croisé Li-Jan la semaine précédente et lorsque le sujet du meurtre de Jasmin et de Raoul était venu dans la conversation, Li-Jan lui avait parlé de sa montre JPS. Comme ils devaient se revoir et qu’elle n’avait pas eu de nouvelles, Saurie expliqua qu’elle s’était rendue avec sa cousine à la boutique médiévale dans l’intention inavouée de «croiser» Li-Jan. Inquiète que personne ne paraissait l’avoir vu récemment, elle avait demandé à Shanna de le retracer grâce à sa montre.Fin de l’histoire et les policiers y avaient cru. D