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Chapitre 3

Author: Cécile
Cette posture provocante faisait monter la tension dans la pièce, laissant tout le monde sans voix.

Clac, clac, clac !

Les boules tombaient une à une dans les poches avec une précision impressionnante.

Son style flamboyant et son adresse au billard avaient figé l’assemblée.

« Quelle maîtrise ! Incroyable, non ? »

« C’est carrément impressionnant ! Elle n’a rien à envier à Louis ! »

« C’est une vraie pépite, cette femme ! »

Les visages autour de la table avaient changé, stupéfaits par la scène. Même Louis, impassible d’habitude, affichait une expression inhabituelle.

Un bruit distinct de déglutition s’est fait entendre dans la pièce, tandis que certains ne pouvaient détacher leurs yeux de la silhouette de Manon, mise en valeur par sa tenue délicate et provocante.

Quant à Louis, son regard sombre était rivé sur elle, ses yeux noirs brûlant d’une intensité presque inquiétante.

« Qui aurait cru ? » pensait-il, troublé.

Cette femme, discrète et réservée à la maison, dévoilait un talent et une assurance qu’il ne soupçonnait même pas. Non seulement elle surprenait les autres, mais elle le surprenait lui aussi.

Sentant l’escalade des tensions, son assistant, Paul, a rapidement pris les devants et a invité tout le monde à quitter la pièce pour désamorcer la situation.

Mais Camille, incapable de lire la pièce, a refusé de partir. Elle était restée, persuadée que Manon allait se ridiculiser.

« Mais… Quand a-t-elle appris à jouer comme ça ?! » pensait-elle, totalement déstabilisée.

Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est que celle qui serait humiliée aujourd’hui, c’était elle-même.

« Depuis quand sait-elle jouer aussi bien ? » pensait-elle.

Manon avait attendu ce jour depuis trois ans. Ce qu’elle voulait, c’était voir Louis signer ce fichu papier de divorce.

Avant de partir, elle s’est tournée vers Camille, son regard glacial.

« Au fait, Camille, l’argent que Louis a dépensé ce soir pour le yacht et les feux d’artifice sera inclus dans notre partage des biens. Pense à régler ta part rapidement, ou mon avocat te contactera directement. »

Le visage de Camille était passé du rouge à un vert maladif, mais elle n’a pas eu le temps de répliquer avant d’être traînée dehors par Félix.

Quand la porte s’est refermée, il ne restait plus qu’eux deux dans la pièce.

Manon, calme en apparence, a posé sa queue de billard après un dernier coup parfait. Mais alors qu’elle allait parler, elle a été brusquement attirée par Louis.

Il l’a plaquée sur la table de billard, ses mains emprisonnant les poignets de Manon au-dessus de sa tête. Son souffle chaud et son parfum boisé l’enveloppaient : c’était une colère froide et contenue.

Vêtu de son costume noir impeccablement coupé, la chemise légèrement déboutonnée révélant une clavicule parfaite, la froideur qu’il dégageait donnait des frissons.

Il la regardait de haut, son regard empreint d’une dangerosité mortelle, comme s’il cherchait à la percer à jour.

« Où as-tu appris ça ? »

Il devait vraiment la redécouvrir, car elle n’était clairement pas celle qu’il pensait connaître.

« Est-ce important ? On avait un accord : je gagne, tu signes. Alors, qu’est-ce que tu attends ? »

« Tu ne veux plus avoir un enfant, tout à coup ? »

Les yeux de Manon étaient légèrement embués, l'ivresse semblait se propager dans tout son corps, embrasant chacun de ses membres.

« Des hommes, il y en a plein d’autres. Ce n’est pas toi ou rien. Dès que tu signes, je peux publier une annonce demain pour en trouver un. Je suis certaine que quelqu’un sera prêt à m’aider. Alors arrête de traîner, Louis, et signe ! »

Un sourire glacial a étiré les lèvres de Louis.

« Tu rêves. Avec l’argent que je t’ai donné, tu comptes entretenir un autre homme ? Pas question. »

« Ce que je fais de cet argent ne te regarde pas. »

Il l’a humiliée encore et encore, lui enfonçant des couteaux dans le cœur à chaque occasion, attendant patiemment ce jour où elle craquerait.

Maintenant qu’elle a décidé de lâcher prise, de tourner la page, qu’est-ce qui pouvait encore lui déplaire ?

« Lâche-moi, espèce de connard ! Tu me fais mal ! » s’est écriée Manon, sa voix tremblante de colère et de douleur.

Louis, excité par sa résistance, a senti un feu ardent se propager dans tout son corps. Sans un mot, il l’a soulevée par les hanches, la maintenant fermement contre lui, la forçant à sentir chaque contour de son corps.

« Alors comme ça, tu veux encore provoquer un homme ? Tu n’es pas contente et tu comptes utiliser mon argent pour en entretenir un autre ? » a-t-il raillé.

D’un geste brusque, il l’a enveloppée dans son manteau et, ignorant les regards curieux, l’a sortie de la pièce pour l’emmener directement dans une suite privée à côté.

Bien que la plupart des invités aient été invités à partir, beaucoup sont restés dans les parages, attendant de voir s’ils allaient effectivement divorcer ce soir.

Manon a voulu se cacher dans un trou pour échapper à l’humiliation. Elle n’avait qu’un manteau de laine fine sur elle, porté à la hâte en quittant la maison. À cet instant, chaque frottement de leurs corps a amplifié son malaise.

Même dans un état d’ivresse, elle a très bien compris ce qui se pressait contre elle.

« Pose-moi par terre, Louis ! » a-t-elle hurlé, la tête encore engourdie mais consciente de l’ampleur de la situation.

Cet homme était fou ! Pendant deux ans, elle a tout tenté pour l’attirer, pour éveiller son intérêt, sans jamais réussir. Elle a même fini par croire qu’il était incapable.

Mais maintenant, elle comprenait : il n’était pas incapable. Il ne voulait tout simplement pas d’elle.

Qu'est-ce qui lui arrivait aujourd'hui ? Pourquoi avait-il si facilement commencé à éprouver des sentiments pour elle ?

Elle avait déjà pris sa décision de divorcer avec lui, alors, franchement, qui s'en souciait !

« Va donc retrouver ta précieuse Camille ! » a-t-elle crié, furieuse, en donnant des coups de pied dans son manteau hors de prix, y laissant des empreintes visibles.

Elle était vraiment prête à se battre.

La seconde suivante, il l’a violemment jetée sur le lit.

Louis, debout devant elle, imposant comme une montagne, dégageait une froideur glaciale. Il a arraché sa cravate avec une lenteur calculée, a détaché son poignet de sa montre luxueuse.

Dans la lumière tamisée de la pièce, son visage, bien que magnifique, était empreint d’une colère qui semblait pouvoir embraser le monde.

Manon, malgré son vertige, a tenté de s’échapper. Mais avant qu’elle ne puisse faire un pas, il l’a attrapée par la cheville et l’a ramenée violemment sur le lit, la pliant dans une posture humiliante.

Elle a entendu distinctement le bruit de sa ceinture qu’il détachait.

Manon savait qu’elle n’avait aucune chance contre lui. Si cela s’était passé avant qu’elle ne découvre le retour de Camille, peut-être aurait-elle été heureuse.

Mais maintenant, c’était différent.

En voyant ce qu’il a fait pour Camille ce soir, en repensant à leur passé commun, chaque souvenir était une épine qui s’est plantée profondément dans son cœur.

Elle n’a pas pu accepter ça.

C’est comme si tout le sang chaud qui circulait dans son corps s’était figé. Elle a eu l’impression d’être jetée nue dans un désert de glace, submergée par une honte et un froid insupportables.

Elle a senti son souffle chaud près de son oreille lorsqu’il a murmuré d’une voix basse et dangereuse :

« Tu fais ta crise parce que tu es seule et vide, n’est-ce pas ? Très bien. Ce soir, je vais te remplir, jusqu’à ce que tu ne sois plus capable de parler. »

Manon l’a fixé froidement dans les yeux et a craché :

« Louis, espèce de lâche ! Tu réalises ce que tu fais ? Tu me fais croire que tu ne veux pas me divorcer. »

Ces mots sont tombés comme de l’eau glacée sur lui.

L’ardeur de Louis s’est éteinte instantanément.

Il l’a lâchée brusquement, ses traits magnifiques désormais figés dans une expression de froideur absolue. Ses yeux, plissés, semblaient rire de ce qu’il considérait comme une absurdité.

« Moi, je ne le veux pas ? » a-t-il murmuré, chaque mot chargé d’ironie.

Manon l’a repoussé violemment.

« Sinon quoi ? Tu veux que je te laisse la place pour que ta chère Camille prenne ma place, c’est ça ? Tu n’es pas rentré à la maison le réveillon, préférant rester avec elle pour me provoquer. Maintenant que je veux divorcer, tu refuses de signer et tu veux coucher avec moi ? »

« Tu ne voulais pas me toucher, non ? Alors pourquoi te ridiculiser toi-même maintenant ? »

Ces dernières paroles ont été comme de l’huile jetée sur le feu.

Le visage de Louis s’est assombri encore davantage.

Il lui a agrippé le menton, son regard aussi glacial qu’une tempête hivernale.

« Tu te trompes, Manon. Ce n’est pas que je ne veux pas divorcer. Mais cette décision, c’est moi qui la prendrai. »

Il a brandi le contrat de divorce devant elle.

« Tu as vu ce que tu as écrit là-dedans ? Tu veux la moitié de mes biens ? Pendant deux ans, tu n’as rien fait, tu n’as pas gagné un centime. Tu vivais tranquillement, profitant de mon argent, et tu oses parler de partager mes biens ? »

D’un geste vif, il a lancé les papiers par la fenêtre, les laissant se perdre dans la mer.

« Quand tu as utilisé ce contrat de mariage pour me forcer à t’épouser, tu m’as demandé mon avis ? Non, bien sûr. Alors pourquoi devrais-je maintenant t’écouter quand tu veux divorcer ? Tu n’as appris qu’à rêver pendant les deux dernières années ! »

Il a bouclé calmement les boutons de sa chemise, dos à elle, avec une voix glaciale.

« Tu veux divorcer ? Pas de problème. Mais tu partiras les mains vides. Si ça te convient, contacte mon avocat. Sinon, la discussion est close. »

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