En entendant la tonalité d’occupation au téléphone, Louis, le visage sombre, a senti une colère brûlante monter en lui, comme un feu incontrôlable embrasant sa poitrine.Il a fumé plusieurs cigarettes d’affilée, éteignant finalement le dernier mégot dans le cendrier avec une pression ferme. Puis, il a attrapé son manteau et est sorti de la chambre à grands pas.Avant de quitter la pièce, il n’a pas pu s’empêcher de donner un coup de pied dans la table basse, la renversant avec fracas.Chaque endroit où il passait semblait être balayé par une tempête.Marie, encore ignorante de la situation, s’est avancée vers lui, visiblement agacée :« Tu viens à peine de rentrer, et maintenant tu ressors ? On est en plein Noël, tu ne peux pas rester un peu avec ta mère ? »Sans répondre, Louis a continué à marcher, le visage fermé.Son téléphone s’est mis à sonner. C’était son ami proche, Didier.« Alors, hier soir, je n’étais pas là, mais il paraît que ta soirée sur ton yacht privé a été mémorable ?
Autrefois, chez les Royer, Manon faisait les choses comme bon lui semblait, sans maquillage, sans artifice.Alors pourquoi, maintenant qu’elle avait décidé de divorcer, avait-elle commencé à se maquiller et à soigner son apparence ?Manon a passé une main dans ses cheveux, ses lèvres rouges s’étirant en un sourire amusé.« Qui a dit que je ne pouvais pas payer mon avocat ?! »« Ah oui ? Moi, je pense que tu n’as même pas les moyens de régler la note de cette suite présidentielle. »Quelle blague !Manon l’a violemment repoussé, ses talons claquant sur le sol tandis qu’elle sortait de la suite avec assurance.Mais à peine arrivée au rez-de-chaussée, elle s’est retrouvée face au directeur de l’hôtel, qui s’était d’abord empressé de saluer Louis avant de lui bloquer le passage.« Mme Durand, excusez-moi, souhaitez-vous libérer votre chambre ou prolonger votre séjour ? Dans les deux cas, je vais devoir vous demander de régler la facture à la réception. »C’est là que Manon s’est rappelée q
En entendant cela, Manon a tourné son regard vers l'entrée de l'hôtel.Elle a vu Robert entrer, élégant dans son costume parfaitement ajusté et ses lunettes cerclées d’or qui lui donnaient une allure distinguée.Manon, comme si plus rien d'autre n'existait, a relâché toute sa vigilance. Elle s’est précipitée vers lui et a enroulé son bras autour du sien, se blottissant contre lui de manière affectueuse, lui murmurant quelque chose à l’oreille.Le visage de Robert s’est assombri, et il a jeté un regard glacial à Louis avant de traîner Manon vers la réception. Débordant d’assurance, il a sorti son téléphone pour scanner le QR code.« Les frais de chambre de Mme Durand, c’est pour moi. »En un instant, il a transféré deux millions directement sur le compte de l’hôtel.« Gardez la différence. Puisque votre cher président traite sa femme de façon aussi méprisable et mesquine, considérez cet excédent comme un cadeau pour le remercier de ses deux ans d’attention envers notre Manon. »Sur ces
Le lendemain du Noël, de nombreuses personnes se sont rendues au manoir des Royer pour présenter leurs vœux à Thomas Royer.Le manoir était joliment décoré de guirlandes, rayonnant d'une atmosphère festive et joyeuse.Dans le salon, plusieurs dames de la haute société étaient assises en cercle. Marie, la belle-mère de Manon, recevait les invités.Manon a immédiatement reconnu une femme et une jeune fille assises près de Marie : Zoé, la mère de Camille, et Camille elle-même.Zoé portait une élégante robe rouge vif, son maquillage était sophistiqué, et bien qu'elle ait pris de l'âge, elle conservait une allure gracieuse. Camille, quant à elle, arborait une robe de princesse rouge Chanel, la faisant ressembler à une mariée.Camille, collée à Marie, faisait preuve d'une exubérance agaçante.« Marie, deux ans sans te voir, tu es encore plus belle et jeune ! Si nous sortons ensemble, les gens vont sûrement penser que nous sommes des sœurs jumelles. »Marie a éclaté de rire, ravie, un sourire
Manon a finalement posé son regard sur Louis, qui se tenait dans l’encadrement de la porte.Sa silhouette imposante était mise en valeur par la lumière qui l’entourait. D’un geste calme, il a tendu son manteau noir au majordome, révélant un gilet noir sur une chemise blanche parfaitement repassée. Il s’est avancé tout en ajustant légèrement sa cravate. Même sans prononcer un mot, son entrée a suffi à faire chuter l’atmosphère dans une tension palpable.Le salon, animé quelques instants plus tôt, est devenu silencieux. Tous les regards se sont tournés vers lui, impatients de découvrir la suite.Manon, cependant, est restée impassible. En réalité, dès l’instant où elle avait giflé Camille, elle avait entendu le vrombissement d’un moteur à l’extérieur. Elle savait que Louis était arrivé. Ces gifles, elle les avait données pour qu’il les voie.Louis s’est avancé avec des pas mesurés. Ses yeux ont balayé la pièce, s’arrêtant un instant sur le visage rouge et gonflé de Camille, avant de se p
Dans le bureau, Manon massait doucement les épaules de Thomas, un soupçon de culpabilité dans la voix :« Papi, je suis désolée. C’est le Noël, et je te cause encore des soucis. »Thomas, la mine bienveillante, a tapoté doucement la main de Manon pour la réconforter.« Toi et Louis, je suis au courant de tout. Tu n’as pas été trop secouée tout à l’heure, j’espère ? Ces dernières années, ce sale gosse t’a vraiment déçue, et même ta belle-mère a perdu la tête. Ne t’en fais pas, cette Camille n’intégrera jamais dans la famille Royer tant que je serai là. À mes yeux, la place de Mme Royer sera toujours la tienne. »Les rayons discrets du soleil de début de printemps ont pénétré à travers les fenêtres, illuminant la peau claire et délicate de Manon, qui semblait presque translucide comme de la porcelaine fine.Elle allait protester lorsque le grand-père a continué :« Manon, j’ai décidé de te transférer 40 % des parts de l’entreprise. Qu’en dis-tu ? Initialement, je voulais les garder pour
Le grand-père de Manon ne vivait-il pas dans les montagnes à Merville ? Depuis quand son grand-père à elle était-il si proche du sien ?Louis a entendu le grand-père de Manon le mentionner tout à l'heure, mais elle a immédiatement changé de sujet.Son intuition lui soufflait qu’ils lui cachaient quelque chose de très important.Pour confirmer ses soupçons, Louis s’est levé délibérément, ajustant avec nonchalance son col. Puis, dans une pose presque théâtrale, il a laissé entrevoir ses pectoraux subtilement sculptés sous sa chemise blanche, tandis que son pantalon noir mettait en valeur ses longues jambes élancées. Ses traits impeccables, renforcés par sa posture aristocratique, lui donnaient une allure unique et irrésistible.Une main dans la poche, il a pris une tasse de thé, marchant lentement derrière eux pour se positionner devant la grande baie vitrée.La lumière extérieure, enveloppant sa silhouette, renforçait l’impression d’un dieu descendu d’un rayon lumineux, son corps harmon
Mais il est arrêté par Thomas.« Arrête-toi là ! J'ai quelque chose à te dire ! »Sa silhouette élancée s’est appuyée nonchalamment contre le cadre. Son visage, sombre et crispé, témoignait de son impatience.« Quoi encore ? » a-t-il demandé d’un ton glacial.« Pourquoi tu montres les dents ? Si je n’avais pas été là pour arranger les choses, tu crois que tu aurais réussi à retenir Manon ? Même pas capable de savoir à quoi ressemble son grand-père. Bravo pour ton rôle de mari exemplaire ! » a lancé Thomas.« Ça ne te regarde pas, et je ne veux pas savoir », a répliqué Louis, son regard froid et distant.Thomas a ricané. « Fais donc ton fier ! Manon a donné tout son cœur pour cette famille, et toi, qu’est-ce que tu fais ? Rien que des absurdités. Va tout de suite virer ces deux femmes d’en bas, elles me gâchent le Noël ! »Louis, silencieux, a laissé son expression devenir encore plus glaciale. Après un moment, il a froncé les sourcils et a lancé :« Concernant le grand-père de Manon…
Sans un mot de plus, elle a attrapé son sac, la tête haute, et a quitté la pièce d’un pas ferme, débordant de fierté.Louis ne s’attendait pas à ce qu’elle parte si brusquement. Il est resté figé, les yeux fixés sur sa silhouette furieuse qui s’éloignait. Son regard s’est assombri tandis qu’il fronçait les sourcils. Une colère sourde s’est installée dans sa poitrine, et, irrité, il a tiré violemment sur sa cravate avant de la jeter avec force.Tard dans la nuit, Louis était encore au bureau. La lumière de son bureau était la seule à briller dans une tour pratiquement déserte.Manon devait bien admettre que, malgré son caractère froid et insensible, Louis était irréprochable dans son travail. Avec ses compétences hors du commun, il avait bâti Groupe SK de ses propres mains, élevant l’entreprise à des sommets inégalés.La porte s’est ouverte brusquement, et une voix douce et moqueuse s’est fait entendre :« M. le PDG, tu travailles encore à cette heure ? »Manon est entrée, ôtant sa vest
Camille, rouge de honte et de colère, avait les yeux embués de larmes. Elle, la précieuse fille aînée des Durand, la "princesse" la plus pure du monde de la musique classique, virtuose du violon et premier amour de Louis, l’héritier d’une puissante famille.Comment pouvait-elle se rabaisser à se disputer avec une femme rustre venue de la campagne ?Elle ne devait pas perdre sa dignité devant Louis.Avec un regard empli de tristesse et de regret, elle s’est adressée à lui :« Pardon, Louis, je n’aurais pas dû venir aujourd’hui. »Elle s’est sentie rassurée, convaincue que Louis était de son côté. Elle laisserait donc Manon continuer ses petites manigances, continuer à être vulgaire. Après tout, Louis détestait ce genre de femme.Rassérénée par cette pensée, elle a décidé de ne plus discuter avec Manon. Elle a attrapé son sac incrusté de cristaux, d’une valeur de 200 000 euros, avant de jeter un coup d’œil au sac de Manon.Celui-ci, bien qu’apparemment plus luxueux, un modèle limité vala
Quand Manon s'est avancée vers la réception, les deux réceptionnistes ont simplement levé les yeux pour la regarder, puis ont immédiatement baissé la tête pour retourner à leurs affaires, comme si elle n’existait pas.L’une d’elles a même lâché avec une pointe de sarcasme :« Ah, vraiment, plus la forêt est grande, plus on y trouve d’oiseaux étranges. Elle croit qu’avec un peu d’argent, elle peut courir après notre M. Royer. Mais il n’est pas quelqu’un qu’on peut voir aussi facilement. »Manon, agacée, a répondu directement sans se soucier d’euphémisme :« Je suis l’épouse de Louis. Il est où ? »À ces mots, les réceptionnistes ont éclaté de rire.« Madame, vous semblez être quelqu’un de respectable. Comment en êtes-vous arrivée à vous inventer des histoires pareilles ? M. Royer est déjà marié, et sa femme lui a même apporté son petit-déjeuner ce matin. »« Sa femme ? Un petit-déjeuner ? » Manon a ri d’un rire froid face à ces absurdités. Alors, il joue à ce petit jeu même en plein jou
Son dos souple était appuyé contre le mur alors qu’elle levait les yeux vers lui.Dans cet espace confiné, elle percevait clairement la fragrance boisée et profonde qui émanait de lui. Retenant son souffle, elle serrait les poings, son visage impassible. Ses longs cils projetaient une ombre sur ses yeux, renforçant son air froid et distant.D’une voix formelle, presque administrative, elle a lancé :« Dis un prix. »Louis a esquissé un rictus, comme s’il venait d’entendre une blague ridicule. La légère chaleur qui avait commencé à émaner de lui s’est évanouie aussitôt.Il a ricané, sa voix glaciale et ses gestes brusques la faisant frissonner :« Ce n’est pas comme ça qu’on demande un service. Et de l’argent ? C’est bien ce qui me manque le moins. »« Très bien, oublie ce que j’ai dit », a rétorqué Manon, refusant de s’humilier davantage.Elle a mordu ses lèvres et levé la main pour le repousser, mais Louis a de nouveau exercé sa pression, la ramenant contre le mur.Sa grande main s’es
« Voyons, grand-père, vous êtes encore en pleine forme ! Ce ne sont pas ces petites maladies qui vont vous abattre. Dans un mois ou deux, vous serez rétabli. Et quand ce sera le cas, je devrai venir apprendre la calligraphie auprès de vous. La dernière fois, dans la vidéo, j’ai vu vos caractères au pinceau : dynamiques, élégants et pleins de vie. C’est un style que même les grands maîtres d’aujourd’hui auraient du mal à égaler. »Les compliments de Louis étaient parfaitement dosés. Il savait comment gagner le cœur des aînés, et le grand-père de Manon, amateur passionné de calligraphie, a été ravi. Il s’est senti ragaillardi, oubliant presque ses inquiétudes concernant sa petite-fille chez les Royer. À ses yeux, ce gendre, bien que privilégié et habitué au luxe, se révélait être un homme attentionné.Manon, quant à elle, a jeté un regard exaspéré à Louis. Depuis quand cet homme s’intéressait-il à la calligraphie ? Avec de telles flatteries, pourquoi ne pas devenir palefrenier pour faire
Il se tenait au bord du lit, les lèvres pincées, tirant nerveusement sur sa cravate. Il a jeté un coup d’œil à sa montre.« Tu n’as pas besoin de moi, c’est ça ? Alors ton grand-père, tu t’en fiches aussi ? »« Qu’est-ce que tu veux dire ? » Manon, encore agitée, semblait confuse.« Ton grand-père. Il est actuellement en convalescence ici, à Perval. Il m’a déjà appelé plusieurs fois aujourd’hui. Je lui ai dit que nous serions là demain matin à huit heures. » La voix de Louis était glaciale, son aura terrifiante.« Je n’ai pas besoin de toi ! Mon grand-père, je peux le voir seule ! »Sur ces mots, elle a rassemblé toute sa volonté pour se lever, malgré son corps encore affaibli.Cette chambre conjugale, cette cage dorée, représentait pour elle une véritable humiliation. Quelle ironie ! Deux ans de mariage, et Louis n’avait jamais mis les pieds dans cette pièce. Maintenant qu’ils étaient sur le point de divorcer, il voulait soudain la retenir.Mais cet endroit, elle ne voulait plus y pas
Manon ne s’attendait pas à ce que Louis vienne faire une scène en pleine nuit, à l’hôpital.Avait-il été insatisfait avec Camille ?Rien qu’en pensant à ce qu’il avait pu faire avec elle ce soir-là, une douleur poignante, comme des aiguilles dans son cœur, l’étouffait.Sans réfléchir, elle a mordu violemment l’épaule de Louis pour lui montrer sa résistance.Louis a inspiré profondément sous la douleur. Cette femme avait une sacrée force. Il n’avait même pas encore récupéré de la fois où elle l’avait frappé à la jambe, et voilà qu’elle lui infligeait une autre blessure.« Tu es un chien ou quoi ? » a-t-il demandé, agacé.En voyant enfin une grimace de douleur sur le visage impassible de Louis, Manon a ressenti une satisfaction inattendue.« Lâche-moi immédiatement, ou j’appelle mes gardes du corps ! »Le visage sculptural de Louis s’est approché d’elle. Il a levé la main et attrapé son menton.« Je te donne deux options : soit je te pose ici, et nous appelons ton grand-père pour lui mon
Nina a voulu insulter quelqu’un, mais les gardes du corps lui ont immédiatement bouché la bouche.Manon a donné un ordre, la voix glaciale :« Tu crois que tout est fini comme ça ? Le vrai spectacle ne fait que commencer ! »Sur ces mots, elle s’est levée et, perchée sur ses talons aiguilles, a quitté la pièce d’un pas rapide et assuré. Avant de partir, elle s’est tournée vers les gardes du corps et leur a lancé :« Occupez-vous bien d’elle pour moi. »« À vos ordres, mademoiselle ! »Nina, incapable de parler avec la bouche couverte, était au bord de l’effondrement.« Manon ! Tu oses appeler des renforts ? Qui t’a donné ce courage ? Louis ne te laissera jamais t’en tirer ! »En sortant du poste de police, Manon a été emmenée à l’hôpital pour soigner ses blessures. Bien que ses blessures soient superficielles, elle, qui auparavant faisait un drame pour la moindre égratignure, se retrouvait à affronter tout cela en silence.Cela faisait trois ans que son équipe de gardes du corps n’avai
À cet instant, le téléphone a sonné. C’était Léo, l’assistant de Louis.« M. Royer. »« Quoi ? Elle a changé d’avis ? »« Non. Mme Royer n’a pas plié, ni appelé pour vous supplier. Mais quelqu’un est intervenu. »...Au commissariatDans la salle de détention, Nina, insatisfaite malgré les gifles qu’elle avait déjà infligées à Manon, s’apprêtait à lui asséner un coup de pied avec ses talons aiguilles. Mais soudain, une violente poussée dans le dos l’a projetée à plusieurs mètres.D’un coup sec, la porte s’est ouverte avec fracas.Bang !Une troupe d’hommes en noir, imposants et portant des lunettes de soleil, est entrée en file, leur présence imposante suffisant à tétaniser tout le monde. Leur allure, froide et intimidante, dissuadait quiconque de s’approcher.« Mademoiselle », a annoncé leur chef, Omar Léopard, le garde du corps personnel de Manon, fidèle à ses côtés depuis son enfance.C’était celui qu’elle attendait.Manon a été escortée jusqu’à une salle de repos, tandis que de nom