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La Princesse Mafia des Bikers
La Princesse Mafia des Bikers
Auteur: Becca Lou

Chapitre 0001

Auteur: Becca Lou
Point de vue d'Angèle

« Maman… Allez ! »

Je pousse le chariot à travers le magasin tandis que ma magnifique fille de deux ans, Rebel, applaudit en riant. J'accélère pour la faire rire encore plus, et elle pousse un cri de joie.

Elle lui ressemble tellement… Lui. Celui dont je refuse de prononcer le nom. De moi, elle n'a pris que mes yeux couleur miel et mes lèvres. Mais ses cheveux blond foncé, la courbe de son nez, et ce trait de caractère… tout vient de lui.

« Rebel, on termine ça et puis, on va au parc. Ça va ? »

Elle se balance sur son siège et applaudit à nouveau, son excitation communicative me tirant un sourire. Je me penche pour déposer un baiser sur ses cheveux soyeux avant de finir les courses. Une fois le caddie rempli, je passe en caisse et nous rejoignons la voiture sous le soleil de fin d'après-midi.

Trois ans. Cela fait trois ans que j'ai fui. Trois ans que j'ai tout laissé derrière moi.

L'homme qui est le père de Rebel m'a détruite. Il m'a brisée en mille morceaux. Il ne saura jamais qu'il a une fille. Une autre femme lui avait déjà fait croire qu'elle portait son enfant.

Moi, je n'ai rien dit. Par peur. Par honte. Par fierté aussi. Et puis, en parler à mes parents aurait déclenché une guerre entre ma famille et son « MC », un club des pilotes.

Parce que mon père règne sur l'empire Moretti, et ma mère est à la tête de la famille DeNucci et, elle possède le cartel. Je suis leur unique fille, leur princesse. Mon frère jumeau, Nathaniel, était destiné à hériter du clan Moretti, tandis que moi, j'aurais dû reprendre les DeNucci. Mon petit frère, Nicolas, aurait dirigé le cartel.

Mais j'ai tout laissé derrière moi.

J'avais vingt et un ans, j'étais enceinte, abandonnée par l'homme que j'aimais, et bien trop effrayée pour affronter la vérité. J'avais honte. Honte d'être un poids pour ma famille. Honte d'être tombée si bas.

Alors, je suis partie sans me retourner. J'ai tout quitté pour recommencer ailleurs, seule.

Les débuts ont été durs. Un nouvel endroit, une nouvelle vie. Je ne vivais plus uniquement pour moi, mais pour la petite vie que je portais en moi. J'ai dépensé toutes mes économies pour nous offrir un toit, acheter le nécessaire… et avec le peu qu'il me restait, j'ai investi dans un bar délabré.

J'ai changé de nom. J'ai coupé les ponts. Et je n'ai jamais regardé en arrière.

Aujourd'hui, mon bar tourne bien, et j'en suis fière. Mon bar, l'Éclipse, est devenu un véritable repère. Nous vivons dans une ville touristique. L'été, les gens affluent pour le lac ; l'hiver, ils tombent ici comme la neige sur les pistes de ski. Ici, je me sens en sécurité.

Quand je suis arrivée ici, j'étais complètement perdue. Mais j'ai été accueillie à bras ouverts. Et maintenant ? Même avec tout l'or du monde, je ne partirais pas.

-

Quand on arrive enfin à la maison, je me sens complètement détendue.

Ce n'est peut-être pas le manoir Moretti. Ce n'est peut-être pas le luxe dans lequel j'ai grandi. Mais c'est chez nous.

Une petite maison aux murs immaculés, ceinturée d'une clôture blanche, avec sa porte bleue qui s'ouvre sur notre monde : trois chambres à l'étage, chacune avec sa propre salle de bain, et une grande salle de bain familiale.

De l'extérieur, elle ne paye pas de mine, mais à l'intérieur, elle est moderne, lumineuse, chaleureuse.

Rebel a sa propre chambre, juste à côté de la mienne. Elle ne manque de rien. C'est tout ce qui compte.

Je porte les courses à l'intérieur avant de la hisser dans mes bras. Son rire résonne contre ma poitrine alors qu'elle enroule ses petits bras autour de mon cou. Je referme la porte du pied et l'installe dans le salon, au milieu de ses jouets.

Le temps de ranger les provisions.

À peine ai-je eu le temps d'ouvrir le premier sac de provisions qu'un grondement sourd retentit, suivi du bruit précipité de pattes sur le parquet. Boomer déboule à toute vitesse.

Un Cane Corso à la robe noire comme la nuit, à l'exception d'une minuscule tache blanche sur son torse. Je l'ai adopté quand j'étais enceinte, et depuis, il fait partie de notre famille. Rebel et lui ont grandi ensemble. Ils sont liés d'une façon que les mots peinent à décrire.

Il veille sur elle. Il veille sur moi. Un véritable gardien… même si ce grand dadais ne peut pas s'empêcher de baver partout et de répondre en grognant dès que je lui dis non.

Je souris, mais mon téléphone vibre dans ma poche. L'instant de paix s'efface.

Je le sors avec un soupir. Coral.

Je décroche en m'assoyant sur le canapé, sachant déjà ce qu'elle va dire.

« Hey, Angie… Je suis vraiment désolée, mais Steve m'a encore laissée tomber et je ne trouve personne pour garder mon fils. »

Je lève les yeux au ciel. Si j'avais un euro pour chaque fois qu'il lui faisait le coup, je pourrais ouvrir un deuxième bar.

« Ok, Coral, pas de souci, mais il faut qu'on parle. Je vais prendre le service ce soir, mais il faut que tu règles ce problème. »

Je n'aime pas être dure, mais elle sait que je suis aussi maman et que, contrairement à elle, je n'ai aucun soutien. Je me débrouille seule.

« Je vais trouver une solution… Je suis désolée, Angie. Je te revaudrai ça, promis. »

On raccroche. Je pousse un soupir et tourne la tête vers Rebel, qui observe Boomer s'attaquer à une peluche avec un sérieux impressionnant.

J'ai encore le temps de l'emmener au parc avant de devoir appeler Madame Lawson pour voir si elle est disponible.

Je sais qu'elle le sera, elle adore Rebel.

« Boomer, la laisse. » Il file aussitôt chercher ce que je lui ai demandé pendant que je récupère ma petite tornade et commence à l'habiller.

« On y va maintenant ? » demande-t-elle avec excitation.

Je souris.

« Oui, ma chérie, on y va maintenant. » Je l'embrasse sur la joue, attrape la poussette et l'attache dedans. Comme à son habitude, elle se raidit en riant, transformant cette simple action en bataille quotidienne.

Pendant que j'attache Boomer, j'appelle Madame Lawson en priant pour qu'elle puisse me dépanner.

« Allô, Angie ! Comment vont mes deux filles préférées aujourd'hui ? »

Je souris en coin tout en attrapant mes clés et quelques en-cas que je fourre dans le sac, que j'accroche ensuite à la poussette.

« On va bien… Et je déteste te demander ça au dernier moment, mais Coral vient de m'appeler et... »

« Ne dis rien de plus. Je serai chez toi à sept heures. Comme ça, tu pourras partir tranquille. »

Mon Dieu, cette femme est un véritable ange.

« Merci infiniment, je m'en veux de toujours te prévenir à la dernière minute. »

« Arrête, ma chérie. Tu sais bien que j'adore t'aider. »

« Merci encore, Mme Lawson. À tout à l'heure. »

« Combien de fois faut-il que je te le dise ? Appelle-moi Scar. Tu fais partie de la famille. Pas besoin de me remercier. À tout à l'heure, Angie. »

Je raccroche, soulagée, et nous partons enfin.

Après plusieurs heures passées au parc, Rebel est épuisée. Un bain, un dîner, et elle est prête à aller au lit sans protester.

Madame Lawson arrive comme prévu, et après un dernier baiser sur le front de ma fille, je file au travail.

Dès mon arrivée au bar, je remarque qu'il est bondé.

Tant mieux, la soirée passera plus vite.

Je sors de la voiture, adresse quelques sourires aux habitués en entrant, et file directement derrière le comptoir. La soirée se déroule sans accroc et l'ambiance commence enfin à se calmer.

Je me tourne vers Max.

« Je vais dans mon bureau. Si tu as besoin de moi, viens me chercher. »

Il hoche la tête et je disparais dans l'arrière-salle pour m'occuper des commandes et des comptes. Le temps file sans que je m'en rende compte.

Un coup frappé à la porte.

« Euh, Angie … J'ai besoin de toi au bar. »

Je lève les yeux, croise son regard tendu et fronce les sourcils. Je verrouille la porte derrière moi et le suis.

Plus je m'approche du bar, plus la musique résonne. Des rires bruyants emplissent l'air, mais au milieu de ce brouhaha, quelque chose sonne faux. Mon estomac se noue à mesure que j'avance.

Quelque chose ne va pas.

À peine arrivée derrière le bar, je me fige.

Je les vois.

Le cuir. Les broderies. Les couleurs.

Mon cœur rate un battement.

Non… Impossible.

Princes of Darkness MC.

Les lettres blanches tranchent sur le cuir noir, brodées avec fierté sous un diable rouge ailé chevauchant une Harley.

Le même MC qu'il dirige, le même allié à ma famille.

Qu'est-ce qu'ils foutent ici, si loin de leur territoire ?

« Angèle. »

Le souffle me manque.

Je croise un regard d'un bleu aussi tranchant que la lame d'un couteau.

C'est lui, l'homme qui m'a brisée, celui qui a baisé sa pute sous mes yeux, celui dont j'ai fui loin, le père de Rebel.

Ryder Savage Jackson.
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