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Chapitre 0003

ผู้เขียน: Becca Lou
Point de vue d'Angèle

Ils m'ont retrouvée.

Putain.

Merde.

Bordel de merde !

Mon cœur cogne si fort qu'il menace d'exploser. L'air me manque. Mon regard se verrouille sur lui, incapable de s'en détacher. Lui… et elle. Les mots qu'il m'a crachés en pleine figure. Son sourire cruel.

Qu'est-ce qu'il fout ici ?

Il tend la main vers moi et mon corps réagit avant même que mon esprit ne suive. J'attrape son poignet, le tords d'un mouvement sec et plaque son bras dans son dos. Il grogne sous la douleur, et immédiatement, les autres bikers se lèvent, prêts à intervenir. Blaze, son VP, lève les mains pour calmer tout le monde.

« Tout doux. Personne ne veut de grabuge. »

Je l'ignore.

« Vous vous trompez de personne. Maintenant, dehors. »

Je le repousse d'un coup sec et une seule pensée traverse mon esprit : fuir.

Je dois partir. Tout de suite. Attraper Rebel et Boomer, sauter dans la voiture, foncer loin. Mais où ?

« Angèle, laisse tomber. » Sa voix est calme, mais ferme, déterminée. « On t'a cherchée pendant des mois. Ta famille aussi. Et je t'a retrouvée. Tu peux plus fuir. »

Je recule, sans quitter son regard.

« Je m'appelle pas Angèle. Je te connais pas. » Ma voix claque, froide. « Je vais le dire une seule fois : sortez d'ici avant que ça dégénère. »

Je ne reculerai pas.

Pas maintenant.

Pas alors que ma Rebel dormit comme une marmotte.

Un mouvement sur ma gauche. Je lève la main, prête à frapper… et la porte du bar s'ouvre, et d'autres bikers entrent.

L'infime distraction suffit.

Je cours.

Mon cœur explose dans ma poitrine, mes jambes brûlent sous l'effort. Mes mains tremblent alors que je file vers la sortie latérale. J'arrache la porte de secours, me précipite dehors. La voiture est là.

Les clés. Merde. Je les fais tomber. Je me jette dessus, déverrouille la portière…

Et c'est là qu'on m'attrape.

Mon dos heurte violemment la carrosserie. Un cri m'échappe, aussitôt étouffé par une grande main qui se plaque sur ma bouche.

Les larmes me montent aux yeux alors que mon regard se verrouille sur deux prunelles d'un bleu glacial.

« Angèle, s'il te plaît. Je ne veux pas te faire de mal. Je veux juste parler. Laisse-moi t'expliquer, je t'en prie. »

Parler ? Comme si j'allais l'écouter.

Je le mords, aussi fort que possible.

Il jure, recule d'un pas.

Je frappe. Je ne réfléchis pas, je frappe. Mon genou rencontre sa partie sensible et il s'effondre dans un gémissement étranglé.

J'ouvre la portière, me jette à l'intérieur et démarre en trombe.

Le moteur rugit. Je fonce, mes pneus crissant sur le bitume.

Les larmes brouillent ma vue.

Je les essuie rageusement.

Faut que ça s'arrête.

Quelques rues plus loin, je laisse la voiture en plan et termine le trajet à pied. L'air frais fouette mon visage, mais il ne suffit pas à apaiser le chaos dans ma tête.

En courant, la vérité s'impose à moi : ça ne sert à rien.

Il m'a trouvée.

Et maintenant, ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'ils ne remontent jusqu'à chez moi.

Alors, qu'est-ce que je fais ?

Pleurer ? Absolument non.

Fuir à nouveau ? Ce n'est plus une option.

Je m'arrête, mon souffle court, un rire amer m'échappant.

Non.

Je vais les attendre.

Je vais affronter le démon.

S'il vient - et je sais qu'il viendra - il me trouvera debout, prête.

Je suis une putain de Moretti, et on ne tourne pas le dos à l'ennemi.

Et Savage et son MC ? Ils sont mes ennemis.

Je pivote et retourne à ma voiture, toujours garée de travers. Une fois assise à l'intérieur, je saisis mon téléphone et envoie un message à Max.

[Ferme le bar ce soir. Ne donne aucune info sur moi à personne.]

Sa réponse arrive dans la seconde.

[Ils sont partis. Mais ils ont dit qu'ils reviendraient.]

Je roule des yeux et pousse un long soupir.

Bien sûr qu'ils reviendront.

D'un geste nerveux, je repose le téléphone et démarre, reprenant la route vers la maison.

Mes doigts tapotent le volant alors que je me gare devant chez moi.

Je suis prête.

Les gens de cette ville ne savent pas qui je suis vraiment. Et c'est mieux comme ça.

Les Moretti n'ont peut-être pas d'ennemis déclarés, mais personne n'est assez fou pour les défier. Quoi qu'il arrive, je suis intouchable… Même si le Prince of Darkness MC m'ont retrouvée, ils ne peuvent pas bouger sans risquer des représailles.

Je sors de la voiture et remonte l'allée pavée d'un pas décidé.

Dès que je pousse la porte d'entrée, je vois Rebel réveillée, blottie sur les genoux de Madame Lawson, son biberon de lait entre les mains.

Elles tournent toutes les deux la tête vers moi.

Je leur souris.

« Tu es rentrée tôt. Tout va bien ? »

Je m'approche et dépose un baiser sur le crâne chaud de Rebel. Elle tient son pied en buvant, absorbée par son biberon. J'embrasse aussi Madame Lawson avant de répondre :

« Ouais, c'était mort ce soir. J'ai dit à Max de fermer. »

Je ne mens pas. C'est une partie de la vérité.

Madame Lawson plisse les yeux.

« Tu as l'air secouée… Qu'est-ce qui s'est passé, Angie ? »

Je pousse un soupir et me dirige vers la cuisine. J'ouvre le frigo, attrape une Budweiser bien fraîche et retourne m'affaler sur le canapé.

Une seule, ça ne peut pas faire de mal… Après ce qui vient de se passer, je crois que je l'ai bien méritée.

Je décapsule la bouteille d'un geste mécanique, l'esprit ailleurs.

Puis, sans détour, je lâche enfin la vérité :

« Il faut que je te dise qui je suis vraiment. Mon vrai nom… ce n'est pas Angie. C'est Angèle. Angèle Moretti. Mon père est Antonio Moretti et ma mère, Teagan Moretti. »

Je scrute Mme Lawson, guettant sa réaction.

Elle hoche simplement la tête.

« Je sais, ma chérie. Tout le monde ici sait qui tu es. On n'est pas idiots. »

Pardon ?

Je reste figée, la bouteille suspendue à mes lèvres.

Elle continue, imperturbable :

« Il y a quelques années, ta famille a envoyé des hommes pour te retrouver. On leur a tous dit qu'on n'avait jamais entendu parler d'une Angèle Moretti. On savait que tu fuyais quelque chose… Alors on a choisi de te protéger. »

Je la fixe, complètement abasourdie. Attends… Quoi ? Toute la ville savait ? Depuis le début ?

« Putain… Vous êtes sérieux ? »

Elle hausse les épaules avec un sourire en coin tandis que Rebel agite son biberon vide en babillant. Je souris en la voyant faire. Mme Lawson la pose au sol et elle trottine jusqu'à moi. Je la prends dans mes bras, la serre contre moi, et je sais qu'elle ne mettra pas longtemps à s'endormir.

« Son père m'a retrouvée ce soir. Par pur hasard. Il… il est président de Princes of Darkness MC… Il s'appelle… »

« Ryder. »

Mes yeux s'écarquillent. Mon cœur manque un battement. Je déglutis, hoche lentement la tête.

« Mais comment… ? »

« Hatchet est mon frère. »

Je la fixe, incapable de réagir.

« J'ai quitté ce monde-là après la naissance de Ryder. J'ai coupé les ponts. Avec lui, avec tout le reste. Mais je vais vous protéger, toutes les deux. Je ne fais plus partie de cette vie, mais elle, elle fait toujours partie de moi. Et si Ryder revient - et il reviendra - tu devras être prête. »

Elle marque une pause, et sa voix se fait plus grave.

« Il a tous les droits sur elle, Angèle. Le monde des MC n'est pas si différent de ta famille. Rebel est sa fille. Et tôt ou tard, il viendra la réclamer. »

Un froid glacial s'empare de moi.

Je baisse les yeux vers Rebel, profondément endormie contre ma poitrine.

« Et quand ce moment arrivera, vous devrez partir avec lui. »

Ses mots me frappent de plein fouet.

Je ne peux pas fuir.

Et je ne veux pas impliquer ma famille.

Il ne sait rien d'elle…

Enfin… Je l'espère.

Dans quoi je me suis embarquée ?
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