Chapitre 2– Le Baiser du Vampire

Elya

Un courant d’air glacé balaye la forêt, et soudain, une nouvelle présence fait frémir l’atmosphère. Quelque chose… ou quelqu’un s’approche.

— Tu ressens ça ? demande Caïn en plissant les yeux.

Je hoche la tête. Une odeur… métallique, enivrante… et terrifiante.

Puis, je le vois.

Une silhouette sombre, perchée sur une branche, observant la scène avec un intérêt non dissimulé.

Ses yeux rouges brillent dans la nuit.

Un vampire.

— Voilà qui devient intéressant, murmure Caïn en croisant les bras.

Je frissonne. Je suis passée d’une prison à une autre. Mais cette fois… je ne sais pas si je suis la proie ou l’enjeu d’un jeu bien plus grand que moi.

Un frisson glacé me parcourt l’échine alors que mes yeux croisent ceux du vampire. Un rouge profond, incandescent, aussi captivant qu’effrayant. Il ne bouge pas, mais je peux sentir sa présence comme une vague oppressante qui m’écrase.

Caïn, lui, ne semble pas impressionné. Il affiche même un sourire amusé, comme si cette situation l’amusait plus qu’autre chose.

— Tu arrives bien tard, murmure-t-il en croisant les bras.

Le vampire incline légèrement la tête, puis saute de sa branche avec une grâce surnaturelle. Il atterrit sans un bruit devant nous, et mon souffle se bloque. Il est grand, élancé, vêtu de noir, et chaque mouvement de son corps dégage une aura de prédation contenue.

— L’odeur d’un oméga en fuite a attiré mon attention, dit-il d’une voix suave, presque envoûtante.

Je serre les poings, reculant instinctivement d’un pas. Mais je sens immédiatement la main de Caïn se poser sur mon bras pour me retenir.

— Tu es à moi, petite louve, souffle-t-il à mon oreille.

Je me tends sous son contact, mais ce n’est pas lui qui me met le plus en danger.

— Je ne suis pas une proie, dis-je avec plus d’assurance que je n’en ressens vraiment.

Le vampire sourit, révélant des crocs parfaits et effrayants.

— Oh, je n’ai jamais dit que tu l’étais. Mais tu es spéciale, je le sens.

Ses yeux se posent sur mon cou, et un étrange frisson me traverse.

Caïn pousse un soupir exaspéré.

— Pas touche.

Le vampire rit doucement, comme s’il trouvait cette mise en garde ridicule.

— Comme si j’allais écouter un sorcier.

Je les regarde tous les deux, sentant la tension grimper dangereusement. Je ne suis pas stupide. Ces deux-là ne s’aiment pas. Et pourtant… il y a autre chose. Un lien sous-jacent que je ne comprends pas encore.

— Comment tu t’appelles ? osé-je demander.

Le vampire me regarde, et cette fois, c’est moi qu’il scrute intensément.

— Dimitri, répond-il enfin.

Le nom roule sur sa langue comme un murmure interdit, et un battement manque à mon cœur.

Caïn se place légèrement devant moi, comme un bouclier.

— Va-t’en, Dimitri. Cet oméga est sous ma protection.

Dimitri ne répond pas tout de suite. Il me regarde encore un instant, puis un sourire en coin se dessine sur ses lèvres.

— Pour l’instant.

Il disparaît presque aussitôt dans l’ombre de la forêt, me laissant tremblante et confuse.

Je me tourne vers Caïn.

— Pourquoi il a dit ça ?

Le sorcier passe une main dans ses cheveux sombres avant de me fixer.

— Parce que les vampires ne renoncent jamais à une proie qu’ils ont marquée d’intérêt.

Un poids s’abat sur ma poitrine.

— Tu veux dire qu’il va revenir ?

— Oh oui. Il reviendra.

Mon cœur se serre. Une menace de plus. Comme si ma vie n’était pas déjà assez compliquée.

Caïn pousse un soupir et se tourne vers moi.

— On ne peut pas rester ici. Viens.

— Où ?

— Chez moi.

Je fronce les sourcils.

— Et si je refuse ?

Il esquisse un sourire carnassier.

— Alors tu peux toujours retourner chez ta meute. Je suis sûr que ton Alpha t’accueillera à bras ouverts.

Je frémis. Je n’ai pas le choix.

— Très bien, dis-je à contrecœur.

Il tend la main vers moi.

— Attrape-moi.

Je le regarde, méfiante.

— Pourquoi ?

— Je vais nous téléporter.

Mon ventre se noue. Je n’ai jamais vécu ce genre de magie. Mais je n’ai pas le temps d’hésiter. Derrière nous, des hurlements de loups retentissent dans la nuit.

Je saisis sa main, et en un instant, tout disparaît.

Un tourbillon de sensations me traverse, comme si mon corps était aspiré à travers une faille invisible. Mon souffle se coupe, mon cœur s’emballe, puis, brutalement, nous réapparaissons dans un lieu complètement différent.

Je chancelle, et Caïn me retient d’un bras autour de ma taille.

— Facile, murmure-t-il.

Je lève les yeux vers lui, troublée par sa proximité. Son corps est chaud, puissant, et son odeur m’enveloppe, un mélange de magie et d’épices entêtantes.

— Où sommes-nous ? soufflé-je.

Il me relâche lentement, comme s’il prenait son temps pour savourer l’instant.

— Chez moi.

Je regarde autour de moi et découvre une immense demeure, à la fois gothique et élégante, perchée sur une falaise dominant un lac noir. L’air est chargé de puissance, de quelque chose d’ancien et de dangereux.

— Tu vis ici ?

— Pourquoi ? Ça ne te plaît pas ?

Je ne réponds pas. Il y a quelque chose d’inquiétant dans cet endroit, et pourtant…

Un bruit attire mon attention.

Des pas.

Je me fige.

Puis une femme entre dans la pièce.

Elle est belle, dangereuse, avec des yeux aussi sombres que ceux de Caïn.

— Qui est-ce ? demandé-je instinctivement.

Caïn sourit, mais son regard devient plus froid.

— Ma sœur.

Elle me fixe, puis croise les bras.

— Tu as ramené une louve ici ?

L’atmosphère devient glaciale.

— Tu es folle, Caïn.

Je sens un frisson me parcourir.

Une sorcière.

Une vampire.

Et un sorcier qui prétend m’avoir sauvée… mais à quel prix ?