Chapitre 7 – L’Appel du Sang

Elya

Dimitri serre les mâchoires, mais ne répond rien.

Caïn se penche vers moi, ses lèvres frôlant mon oreille.

— Mais ne crois pas que je vais attendre éternellement.

Et il disparaît à nouveau.

Je suis seule avec Dimitri.

Je recule, confuse, perdue.

Il me fixe, son regard blessé.

Puis, il s’éloigne sans un mot.

Et je reste là, entre eux, entre le feu et la glace.

Sans savoir si mon cœur survivra à cette guerre.

Caïn

Je suis le silence et l’ombre.

Toujours dans son sillage.

Toujours à la surveiller, même quand elle pense que je suis loin.

Elya croit avoir le choix, mais elle ignore qu’elle m’appartient déjà.

J’ai vu la marque sur son âme bien avant qu’elle ne réalise l’intensité de notre lien.

Et pourtant, Dimitri…

Ce fichu vampire ne veut pas lâcher prise.

Je sens encore son odeur sur elle.

Le goût de sa présence.

Et ça me rend fou.

Une colère froide me consume alors que je la vois assise près du lac, son regard perdu dans l’eau sombre.

Elle est belle, même tourmentée.

Surtout tourmentée.

Je m’avance sans bruit, jusqu’à ce qu’elle frissonne et tourne la tête vers moi.

— Je savais que tu viendrais.

Sa voix est douce, mais il y a une fatigue sous-jacente.

Je m’accroupis devant elle, capturant son menton entre mes doigts pour l’obliger à me regarder.

— Tu ne peux pas lutter contre ça, Elya.

Elle ferme les yeux un instant, puis secoue la tête.

— Et si je le faisais quand même ?

Un sourire effleure mes lèvres.

— Alors je te briserais doucement, jusqu’à ce que tu ne veuilles plus jamais me repousser.

Elle tressaille, mais ne s’éloigne pas.

Elle sait.

Elle sait que ce n’est pas une menace, mais une promesse.

Et son souffle devient erratique quand j’effleure sa joue.

— Dimitri… murmure-t-elle.

Ce seul nom éveille une rage possessive en moi.

— Dimitri n’est pas moi.

Je réduis la distance entre nous, son parfum m’ensorcelant.

— Il ne pourra jamais t’aimer comme moi. Il n’a pas mon feu. Pas ma magie.

Je frôle ses lèvres, et son corps réagit malgré elle.

Ses mains s’agrippent à ma chemise.

Elle est à moi.

— Arrête… souffle-t-elle, mais sa voix tremble.

— Dis-moi que tu ne ressens rien, et je partirai.

Silence.

Je sens son hésitation, le combat en elle.

Alors je ne lui laisse plus le choix.

Je capture ses lèvres avec une intensité brutale, un baiser fait pour la posséder.

Elle répond aussitôt, ses doigts s’accrochant à mes cheveux, son corps se pressant contre le mien.

Je l’entraîne sur mes genoux, et sa chaleur me consume.

— Elya…

Je mordille sa lèvre, savourant chaque frisson, chaque soupir qu’elle me donne.

Mais alors que je glisse une main sous son haut, une force invisible me projette violemment en arrière.

Je roule sur le sol avant de me redresser, furieux.

Et je le vois.

Dimitri.

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Dimitri

Je savais que je le trouverais là.

Caïn est comme un poison qui s’infiltre dans son sang.

Je ne peux pas le laisser gagner.

Ma magie pulse dans mes veines alors que je me tiens devant lui, une lueur prédatrice dans les yeux.

— Touche-la encore, et je t’arrache le cœur.

Il se relève en riant, secouant la poussière de ses vêtements.

— Tu es jaloux, vampire ?

Je ne réponds pas.

Parce que ce n’est pas de la jalousie.

C’est bien pire.

Elya se lève, perdue entre nous.

Ses lèvres sont gonflées, ses joues rougies par le désir.

Mais son regard est hanté.

Je m’adoucis légèrement et tends la main vers elle.

— Viens avec moi.

Elle hésite, puis me rejoint, glissant ses doigts dans les miens.

Et ce simple contact me calme aussitôt.

Mais Caïn n’a pas dit son dernier mot.

— Tu crois pouvoir l’emmener loin de moi ?

Un sourire cruel étire ses lèvres.

— Tu oublies qu’elle est liée à nous deux. Et qu’elle finira par se donner à moi autant qu’à toi.

Je serre les dents.

Il joue avec moi, et je le sais.

Mais le pire, c’est qu’il a raison.

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Elya

Pourquoi ai-je accepté de venir ici avec Dimitri ?

Peut-être parce que j’ai peur de ce que Caïn me fait ressentir.

Peut-être parce que j’ai besoin d’un moment loin d’eux deux.

Ou peut-être…

Parce que je suis incapable de choisir.

Dimitri me guide dans une cabane cachée entre les arbres, un de ses refuges secrets.

À l’intérieur, le bois sent bon, et le feu crépite doucement dans la cheminée.

Mais l’atmosphère est chargée.

Il referme la porte derrière nous et se tourne vers moi, son regard brûlant d’une intensité rare.

— Je ne le laisserai pas te voler.

Il s’avance lentement, et chaque pas fait battre mon cœur plus fort.

— Dis-moi que c’est moi que tu veux, Elya.

Sa voix est basse, presque suppliante.

Je reste muette.

Et il le voit.

Alors il décide de me prouver sa supériorité d’une autre manière.

Il me saisit par la taille et me plaque contre le mur, son corps chaud contre le mien.

— Je vais te faire oublier son nom.

Ses lèvres s’écrasent sur les miennes avec une faim incontrôlable.

Et je me perds.

Je me noie dans son étreinte, dans son odeur enivrante.

Dimitri est tout ce que je devrais vouloir.

Mais alors qu’il descend ses baisers dans mon cou, un frisson me parcourt.

Et ce n’est pas à cause de lui.

C’est parce que je ressens autre chose.

Quelque chose de puissant.

Quelque chose qui me ramène à Caïn.

Mon cœur se serre.

Je suis fichue.