Point de vue : MyriamIl est 6h30 du matin. La lumière dorée du jour s'infiltre doucement par les rideaux. Myriam termine de boutonner la chemise d’Idriss pendant qu’il vérifie ses documents de voyage. Myriam (d’une voix douce) :— « Tu es sûr d’avoir tout pris ? Ton passeport, ton billet, ta trousse de toilette ? » Idriss (en souriant) :— « Oui, mon cœur. Tu es pire que ma secrétaire. »Elle rit doucement, puis ajuste la cravate d’Idriss. Ses gestes sont tendres, précis. Myriam :— « Tu m’as dit deux semaines, c’est bien ça ? » Idriss (la regardant dans les yeux) :— « Deux semaines, peut-être moins… Tout dépend des négociations. Mais je t’appellerai chaque soir. »Myriam :— « Promis ? » Idriss (lui prenant les mains) :— « Promis. Et dès que je reviens, on planifie enfin nos vacances. Toi et moi, sans boulot, sans appels. Juste nous. » Myriam :— « Tu sais, la maison est vide sans toi. Les enfants le sentent aussi. »Idriss (la serrant dans ses bras) :— « Je sais… Mais tout
Dans un coin paisible de la ville, vivait une femme nommée Myriam, douce, discrète, aimante. Depuis plus de trente ans, elle partageait sa vie avec Idriss, son mari. Un homme de 57 ans, travailleur, toujours bien habillé, respecté de tous.Ils formaient ce que beaucoup appelaient « un couple exemplaire ».Ils avaient trois enfants. Leur fils aîné, Malik, âgé de 28 ans, travaillait à l’étranger. Les deux autres, Leïla et Samiya, vivaient encore à la maison, étudiantes et complices de leur mère.Myriam menait une vie simple, rythmée par la routine, les prières, la cuisine… et l’attente d’Idriss chaque soir.Je regardais l’horloge du salon pour la troisième fois en moins de dix minutes. Il était 21h12. Idriss était en retard.Je n’étais pas de nature méfiante… mais ce soir, je ne sais pas pourquoi, quelque chose me mettait mal à l’aise.J’entendais enfin la clé tourner dans la serrure.— Salam alaykoum, lança-t-il d’une voix fatiguée.— Wa alaykoum salam, répondis-je en me levant du cana
Point de vue : AnastasieDe l’autre côté de la ville, loin de la maison tranquille de Myriam, une autre femme s’affairait dans sa cuisine.Anastasie, la deuxième femme d’Idriss, alignait les couverts sur la table avec la précision d’une routine bien établie. Comme chaque soir, elle préparait le dîner pour quatre : elle-même, ses deux filles, et Idriss.— Naomie ! Jade ! Venez mettre les serviettes ! lança-t-elle.Naomie, l’aînée de 17 ans, sortit de sa chambre, l’air fatiguée. Elle rentrait du travail, encore en uniforme de l’entreprise où elle faisait un stage.Jade, sa petite sœur de 14 ans, descendit avec un livre dans les mains.— Tu peux poser ça cinq minutes, Jade ?— C’est pour demain, maman… C’est le bac blanc.— Je sais, mon cœur. Mais le dîner, c’est sacré. Tu sais comment est ton père.Elles s’activèrent autour de la table, pendant qu’Anastasie retirait la marmite du feu. Un bon riz au gras, sa spécialité. Elle voulait que tout soit parfait. Idriss aimait que tout soit prêt
Point de vue : MyriamJe m’étais réveillée plus tôt que d’habitude, sans vraiment savoir pourquoi. Le silence de la maison m’avait semblé anormal. Comme si l’air était plus lourd.Je descendis à la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Je savais qu’Idriss avait une réunion importante. Il me l’avait dit la veille. Je voulais qu’il parte le ventre plein, comme toujours.Du café noir bien fort, des œufs brouillés, un peu de pain grillé, du beurre, du miel. Je pris soin de tout disposer joliment sur la table.Pendant ce temps, à l’étage, j’entendais sa voix. Il parlait au téléphone, à voix basse, dans notre chambre. Curieuse sans être indiscrète, je montai les marches lentement, sans bruit.La porte était entrouverte.— Oui, trois billets. Confirmation reçue ?Un silence. Puis sa voix reprit, ferme :— D’accord. 8h demain matin. Assurez-vous que tout est prêt.Mon cœur se serra. Trois billets ? Pour qui ? Et pourquoi un vol aussi tôt ?Je poussai doucement la porte.— Idriss ? dis-je d
Point de vue : MyriamJe m’étais réveillée plus tôt que d’habitude, sans vraiment savoir pourquoi. Le silence de la maison m’avait semblé anormal. Comme si l’air était plus lourd.Je descendis à la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Je savais qu’Idriss avait une réunion importante. Il me l’avait dit la veille. Je voulais qu’il parte le ventre plein, comme toujours.Du café noir bien fort, des œufs brouillés, un peu de pain grillé, du beurre, du miel. Je pris soin de tout disposer joliment sur la table.Pendant ce temps, à l’étage, j’entendais sa voix. Il parlait au téléphone, à voix basse, dans notre chambre. Curieuse sans être indiscrète, je montai les marches lentement, sans bruit.La porte était entrouverte.— Oui, trois billets. Confirmation reçue ?Un silence. Puis sa voix reprit, ferme :— D’accord. 8h demain matin. Assurez-vous que tout est prêt.Mon cœur se serra. Trois billets ? Pour qui ? Et pourquoi un vol aussi tôt ?Je poussai doucement la porte.— Idriss ? dis-je d
Point de vue : Anastasie— Allez les filles, bougez-vous ! lança Idriss en tapant dans ses mains.— Il est quelle heure, papa ? demanda Naomie en courant vers sa chambre.— Il est presque neuf heures. Vous devez être à l’aéroport dans moins de trente minutes !Jade redescendit avec un petit sac à dos.— Maman, tu veux que je prenne ta trousse de toilette aussi ?Je hochai la tête, encore sous le choc. Tout allait trop vite. Mon cœur battait à cent à l’heure. Je regardai encore une fois l’enveloppe contenant les billets, posée sur la table, comme si elle allait s’envoler.Je me levai enfin.— D’accord. Je vais m’habiller. Idriss, tu peux aller charger les valises ?— C’est déjà fait. J’ai mis deux sacs dans le coffre, il reste juste ta valise. Dépêche-toi, mon amour.Je passai dans la chambre, m’habillai rapidement, le regard vide. Enfilai un pantalon noir, un chemisier beige. Rien d’extravagant. Je maquillai à peine mes cernes. L’émotion faisait déjà le reste.— C’est bon ! On est prê
Point de vue : MyriamLe silence régnait dans la maison, à peine troublé par le tic-tac de l’horloge du salon. Myriam, assise sur le canapé, feuilletait distraitement un magazine quand elle entendit le bruit familier du portail. Elle posa le magazine et se leva.La porte s’ouvrit. Idriss entra, légèrement fatigué, sa veste sur le bras.— Myriam, mon amour… comment tu vas ?Elle sourit et s’approcha de lui.— Je vais bien, mon mari. Et toi, tu as l’air épuisé. Installe-toi, je t’apporte de l’eau.— Merci, mon cœur.Idriss s’assit dans son fauteuil préféré. Myriam revint avec un verre d’eau fraîche.— Je t’ai déjà préparé la table. Le dîner est prêt.Mais Idriss secoua doucement la tête.— Non, mon ange. Je suis plein. J’ai mangé à la cantine de l’entreprise. Juste envie de prendre une douche et me reposer un peu devant Bein Sports.Myriam s’assit en face de lui.— Et les filles ? Ça fait trois jours que tu rentres tard. Tu ne les vois même plus.Idriss soupira, frottant son front.— Je
Idriss était de nouveau au volant. Le soleil commençait à frapper fort sur le pare-brise, et la radio diffusait une musique douce en fond. Il roulait d’un air concentré, les pensées chargées : "Il faut que tout soit prêt. Je dois finir en une semaine ce qui était prévu sur un mois… Sinon je ne verrai jamais le Canada."Il gara la voiture dans le parking souterrain de l’immeuble de son entreprise, attrapa sa mallette, ajusta sa chemise et prit l’ascenseur. Une fois arrivé à son étage, il fut accueilli par sa fidèle secrétaire, Madame Lucie, assise derrière son bureau, tapotant sur son clavier.— Bonjour, Monsieur Idriss !— Bonjour Lucie. Bien réveillée ?— Comme toujours. Je vous ai imprimé votre programme de la semaine, il est sur votre bureau.— Parfait. Mais justement, j’allais te parler du programme. Il s’approcha un peu, baissa la voix. Je veux qu’on compresse tout. Les réunions, les déplacements, les rendez-vous… Tout ce qui était prévu sur 4 semaines, on l’exécute en une seule.
Point de vue : MyriamIl est 6h30 du matin. La lumière dorée du jour s'infiltre doucement par les rideaux. Myriam termine de boutonner la chemise d’Idriss pendant qu’il vérifie ses documents de voyage. Myriam (d’une voix douce) :— « Tu es sûr d’avoir tout pris ? Ton passeport, ton billet, ta trousse de toilette ? » Idriss (en souriant) :— « Oui, mon cœur. Tu es pire que ma secrétaire. »Elle rit doucement, puis ajuste la cravate d’Idriss. Ses gestes sont tendres, précis. Myriam :— « Tu m’as dit deux semaines, c’est bien ça ? » Idriss (la regardant dans les yeux) :— « Deux semaines, peut-être moins… Tout dépend des négociations. Mais je t’appellerai chaque soir. »Myriam :— « Promis ? » Idriss (lui prenant les mains) :— « Promis. Et dès que je reviens, on planifie enfin nos vacances. Toi et moi, sans boulot, sans appels. Juste nous. » Myriam :— « Tu sais, la maison est vide sans toi. Les enfants le sentent aussi. »Idriss (la serrant dans ses bras) :— « Je sais… Mais tout
Point de vue : IdrissLe bureau était silencieux, à peine troublé par le bruit d’un ventilateur qui ronronnait faiblement. Idriss fixait son agenda ouvert sur son bureau. Une date encerclée en rouge : “Vol Canada – J-3”. Il soupira longuement, se massa les tempes, puis saisit son téléphone.Il composa rapidement un numéro. Au bout de deux sonneries, une voix douce répondit. Lucie :— « Bureau du Directeur, bonjour ? » Idriss :— « Lucie, c’est moi. Tu peux m’annuler tous les rendez-vous à partir de vendredi soir. » Lucie (surprise) :— « Tous ? Même celui avec les représentants de Cotonex ? » Idriss :— « Surtout celui-là. Je pars en mission à l’étranger. » Lucie :— « Très bien, Monsieur. Combien de jours dois-je prévoir ? » Idriss (hésitant) :— « Je ne sais pas encore. Peut-être deux semaines… Peut-être plus. » Lucie :— « D’accord. Je bloque votre agenda jusqu’à nouvel ordre. Je vous envoie un récap tout à l’heure. »Idriss :— « Parfait. Merci, Lucie. Et… garde ça discret,
Idriss était de nouveau au volant. Le soleil commençait à frapper fort sur le pare-brise, et la radio diffusait une musique douce en fond. Il roulait d’un air concentré, les pensées chargées : "Il faut que tout soit prêt. Je dois finir en une semaine ce qui était prévu sur un mois… Sinon je ne verrai jamais le Canada."Il gara la voiture dans le parking souterrain de l’immeuble de son entreprise, attrapa sa mallette, ajusta sa chemise et prit l’ascenseur. Une fois arrivé à son étage, il fut accueilli par sa fidèle secrétaire, Madame Lucie, assise derrière son bureau, tapotant sur son clavier.— Bonjour, Monsieur Idriss !— Bonjour Lucie. Bien réveillée ?— Comme toujours. Je vous ai imprimé votre programme de la semaine, il est sur votre bureau.— Parfait. Mais justement, j’allais te parler du programme. Il s’approcha un peu, baissa la voix. Je veux qu’on compresse tout. Les réunions, les déplacements, les rendez-vous… Tout ce qui était prévu sur 4 semaines, on l’exécute en une seule.
Point de vue : MyriamLe silence régnait dans la maison, à peine troublé par le tic-tac de l’horloge du salon. Myriam, assise sur le canapé, feuilletait distraitement un magazine quand elle entendit le bruit familier du portail. Elle posa le magazine et se leva.La porte s’ouvrit. Idriss entra, légèrement fatigué, sa veste sur le bras.— Myriam, mon amour… comment tu vas ?Elle sourit et s’approcha de lui.— Je vais bien, mon mari. Et toi, tu as l’air épuisé. Installe-toi, je t’apporte de l’eau.— Merci, mon cœur.Idriss s’assit dans son fauteuil préféré. Myriam revint avec un verre d’eau fraîche.— Je t’ai déjà préparé la table. Le dîner est prêt.Mais Idriss secoua doucement la tête.— Non, mon ange. Je suis plein. J’ai mangé à la cantine de l’entreprise. Juste envie de prendre une douche et me reposer un peu devant Bein Sports.Myriam s’assit en face de lui.— Et les filles ? Ça fait trois jours que tu rentres tard. Tu ne les vois même plus.Idriss soupira, frottant son front.— Je
Point de vue : Anastasie— Allez les filles, bougez-vous ! lança Idriss en tapant dans ses mains.— Il est quelle heure, papa ? demanda Naomie en courant vers sa chambre.— Il est presque neuf heures. Vous devez être à l’aéroport dans moins de trente minutes !Jade redescendit avec un petit sac à dos.— Maman, tu veux que je prenne ta trousse de toilette aussi ?Je hochai la tête, encore sous le choc. Tout allait trop vite. Mon cœur battait à cent à l’heure. Je regardai encore une fois l’enveloppe contenant les billets, posée sur la table, comme si elle allait s’envoler.Je me levai enfin.— D’accord. Je vais m’habiller. Idriss, tu peux aller charger les valises ?— C’est déjà fait. J’ai mis deux sacs dans le coffre, il reste juste ta valise. Dépêche-toi, mon amour.Je passai dans la chambre, m’habillai rapidement, le regard vide. Enfilai un pantalon noir, un chemisier beige. Rien d’extravagant. Je maquillai à peine mes cernes. L’émotion faisait déjà le reste.— C’est bon ! On est prê
Point de vue : MyriamJe m’étais réveillée plus tôt que d’habitude, sans vraiment savoir pourquoi. Le silence de la maison m’avait semblé anormal. Comme si l’air était plus lourd.Je descendis à la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Je savais qu’Idriss avait une réunion importante. Il me l’avait dit la veille. Je voulais qu’il parte le ventre plein, comme toujours.Du café noir bien fort, des œufs brouillés, un peu de pain grillé, du beurre, du miel. Je pris soin de tout disposer joliment sur la table.Pendant ce temps, à l’étage, j’entendais sa voix. Il parlait au téléphone, à voix basse, dans notre chambre. Curieuse sans être indiscrète, je montai les marches lentement, sans bruit.La porte était entrouverte.— Oui, trois billets. Confirmation reçue ?Un silence. Puis sa voix reprit, ferme :— D’accord. 8h demain matin. Assurez-vous que tout est prêt.Mon cœur se serra. Trois billets ? Pour qui ? Et pourquoi un vol aussi tôt ?Je poussai doucement la porte.— Idriss ? dis-je d
Point de vue : MyriamJe m’étais réveillée plus tôt que d’habitude, sans vraiment savoir pourquoi. Le silence de la maison m’avait semblé anormal. Comme si l’air était plus lourd.Je descendis à la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Je savais qu’Idriss avait une réunion importante. Il me l’avait dit la veille. Je voulais qu’il parte le ventre plein, comme toujours.Du café noir bien fort, des œufs brouillés, un peu de pain grillé, du beurre, du miel. Je pris soin de tout disposer joliment sur la table.Pendant ce temps, à l’étage, j’entendais sa voix. Il parlait au téléphone, à voix basse, dans notre chambre. Curieuse sans être indiscrète, je montai les marches lentement, sans bruit.La porte était entrouverte.— Oui, trois billets. Confirmation reçue ?Un silence. Puis sa voix reprit, ferme :— D’accord. 8h demain matin. Assurez-vous que tout est prêt.Mon cœur se serra. Trois billets ? Pour qui ? Et pourquoi un vol aussi tôt ?Je poussai doucement la porte.— Idriss ? dis-je d
Point de vue : AnastasieDe l’autre côté de la ville, loin de la maison tranquille de Myriam, une autre femme s’affairait dans sa cuisine.Anastasie, la deuxième femme d’Idriss, alignait les couverts sur la table avec la précision d’une routine bien établie. Comme chaque soir, elle préparait le dîner pour quatre : elle-même, ses deux filles, et Idriss.— Naomie ! Jade ! Venez mettre les serviettes ! lança-t-elle.Naomie, l’aînée de 17 ans, sortit de sa chambre, l’air fatiguée. Elle rentrait du travail, encore en uniforme de l’entreprise où elle faisait un stage.Jade, sa petite sœur de 14 ans, descendit avec un livre dans les mains.— Tu peux poser ça cinq minutes, Jade ?— C’est pour demain, maman… C’est le bac blanc.— Je sais, mon cœur. Mais le dîner, c’est sacré. Tu sais comment est ton père.Elles s’activèrent autour de la table, pendant qu’Anastasie retirait la marmite du feu. Un bon riz au gras, sa spécialité. Elle voulait que tout soit parfait. Idriss aimait que tout soit prêt
Dans un coin paisible de la ville, vivait une femme nommée Myriam, douce, discrète, aimante. Depuis plus de trente ans, elle partageait sa vie avec Idriss, son mari. Un homme de 57 ans, travailleur, toujours bien habillé, respecté de tous.Ils formaient ce que beaucoup appelaient « un couple exemplaire ».Ils avaient trois enfants. Leur fils aîné, Malik, âgé de 28 ans, travaillait à l’étranger. Les deux autres, Leïla et Samiya, vivaient encore à la maison, étudiantes et complices de leur mère.Myriam menait une vie simple, rythmée par la routine, les prières, la cuisine… et l’attente d’Idriss chaque soir.Je regardais l’horloge du salon pour la troisième fois en moins de dix minutes. Il était 21h12. Idriss était en retard.Je n’étais pas de nature méfiante… mais ce soir, je ne sais pas pourquoi, quelque chose me mettait mal à l’aise.J’entendais enfin la clé tourner dans la serrure.— Salam alaykoum, lança-t-il d’une voix fatiguée.— Wa alaykoum salam, répondis-je en me levant du cana