1: Une nuit de solitude et de désirs inavouésLE Point de vue de Livia Dans cette immense villa où le marbre froid côtoie les lustres scintillants, je suis la seule âme éveillée à cette heure tardive. Comme chaque soir, une fois mon service terminé, je m’accorde ce moment d’intimité, où je peux enfin baisser ma garde et être juste moi. Je referme la porte de ma chambre à clé. Le silence de la maison est rassurant, presque complice. J’allume mon ordinateur portable, un cadeau du feu patron, un homme bon qui avait toujours eu un faible pour mon dévouement. L’écran s’illumine dans l’obscurité, projetant une lueur bleutée sur mes cuisses nues sous ma nuisette légère. Le silence de la maison est absolu. Seuls les légers grésillements de mon ordinateur viennent troubler l’obscurité feutrée de ma chambre. La lueur bleutée de l’écran caresse ma peau, révélant les courbes douces de mes cuisses sous ma nuisette fine. Je glisse une jambe sur le matelas, l’autre pendant légèrement dans le
2: La chambre du futur patronPoint de vue de Livia Lorsque je pousse la porte de la chambre, une odeur de renfermé me frappe immédiatement. Rien d’étonnant : cette pièce n’a pas été utilisée depuis des années. La lumière du jour filtre à travers les rideaux épais, projetant une lueur tamisée sur les meubles. Une chambre immense, à l’image du reste de la maison. Un grand lit en bois massif, une armoire imposante, un bureau en acajou près de la fenêtre, et des étagères remplies de vieux livres. C’est ici qu’il dormira. Alessandro. Mon futur patron. L’idée me trouble plus que je ne veux l’admettre. Son père est décédé, sa mère est trop souffrante pour gérer la maison. Dès qu’il passera cette porte, il deviendra l’homme de cette demeure. Je prends une profonde inspiration et me mets au travail. Je commence par ouvrir grand les fenêtres, laissant entrer l’air frais du matin. Un vent léger s’infiltre dans la pièce, soulevant légèrement ma jupe, caressant ma peau. Je chasse cette
3: Retour aux originesLE Point de vue d’AlessandroL’odeur du jasmin et du bois ciré m’accueille dès que je franchis la porte d’entrée. Un parfum familier, chargé de souvenirs. Tout est silencieux. Trop silencieux. Je marque une pause dans le hall, observant autour de moi. Rien n’a changé depuis mon départ. Chaque meuble est resté à sa place, chaque détail figé dans le temps. Pourtant, quelque chose semble différent. Un vide. Comme si la maison elle-même avait cessé de respirer. Je referme la porte derrière moi et avance lentement, mes pas résonnant légèrement sur le marbre glacé. Où sont passés les domestiques ? Y a-t-il seulement quelqu’un qui vit encore ici ? Je dépose ma valise près de l’escalier et inspire profondément. Ce voyage était inévitable. Depuis le décès de mon père, tout a changé. La mafia. Son empire. Tout m’est tombé dessus du jour au lendemain, m’arrachant à cette maison, à ma mère, à la vie que j’aurais pu mener autrement. Mais aujourd’hui… Aujourd’hui,
4:Trouble et tentationLE Point de vue d’Alessandro Mon regard ne quitte pas son visage endormi. Livia. Ma servante.Je devrais la réveiller. Lui dire de dégager, de retourner dans sa chambre. Ce n’est pas sa place ici. Et pourtant… Je me baisse légèrement, approchant mon visage du sien. Sa respiration est calme, profonde. Ses lèvres pleines s’entrouvrent à chaque inspiration, et une étrange chaleur s’installe au creux de mon ventre. Putain. Je serre la mâchoire et tends une main vers son épaule. — Livia… murmuré-je doucement. Pas de réaction. J’appuie un peu plus mes doigts sur son bras. Sa peau est chaude sous mes doigts, douce. Trop douce. Elle ne bouge pas. Je la fixe, hésitant. Elle doit être épuisée. C’est elle qui a nettoyé ma chambre. C’est pour moi qu’elle s’est fatiguée jusqu’à s’endormir sur ce tapis. Un frisson me traverse. Une étrange culpabilité, mêlée à autre chose de plus sombre, plus primitif. Je devrais la réveiller. Mais au lieu de ça, je me redresse lenteme
5 : Sous son emprisePoint de vue d’AlessandroJe devrais l’ignorer. Ne pas penser à elle. Mais son image refuse de quitter mon esprit. Cette fille… ma servante… est un problème. Je passe une main dans mes cheveux encore humides en sortant de la douche. Mon corps est enfin détendu, mais mon esprit est en ébullition. Putain. J’attrape un t-shirt noir et un jogging avant de quitter ma chambre. Il est tard, et j’ai besoin de manger quelque chose. La maison est silencieuse alors que je descends l’escalier. L’ambiance est la même qu’à mon départ : trop grande, trop vide, trop pesante. Mais en m’approchant de la cuisine, un bruit discret attire mon attention. Un frémissement d’huile chaude. Le cliquetis léger d’un couteau sur une planche à découper. Et… une silhouette. Je m’arrête à l’entrée de la cuisine, sans bruit. Et je la vois. Livia est là, concentrée sur sa tâche, totalement inconsciente de ma présence. Elle porte toujours son uniforme de servante. Trop court. Trop serré.
6: Un mensonge troublantEnfin seule. Après ce moment déroutant avec Alessandro dans la cuisine, j’avais besoin de retrouver mon calme. Heureusement, lorsqu’après quelques minutes je suis revenue pour dresser la table, il n’était plus là. Un profond soulagement m’a envahie. Il est oppressant. Dominant. Chaque fois qu’il est près de moi, j’ai l’impression de suffoquer sous son regard perçant. Alors, travailler sans sentir son ombre peser sur moi… c’est une délivrance. Je prends le temps de bien aligner les assiettes, de plier les serviettes avec soin, et de m’assurer que tout soit parfait pour le dîner. Madame Isabella mangeait peu ces derniers temps, alors j’essayais toujours de rendre les repas plus agréables pour elle. Quand tout est prêt, je retire mon tablier et monte à l’étage pour l’informer que le dîner est servi. Je traverse le couloir d’un pas rapide. J’ai hâte de terminer cette journée. Mais alors que j’arrive devant la chambre de Madame Isabella… Je me fige. Non…
7: La peur ou l'envie LE POINT DE VUE DE livia Je suis encore assise dans le salon, les nerfs en vrac, tentant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Madame Isabella vient de monter dans sa chambre, nous laissant seuls. Seuls. Avec lui. Je sens sa présence avant même de le voir bouger. Un frisson me parcourt lorsque j’entends le bruit de sa chaise qui glisse sur le sol. Il se lève lentement, avec cette démarche calculée, presque féline. Mes doigts se crispent sur le tissu de ma robe lorsque je réalise qu’il vient droit vers moi. Je relève la tête, et son regard sombre et perçant se fixe sur le mien. — Tu es audacieuse, Livia. Sa voix est grave, posée, mais il y a une lueur dangereuse dans ses yeux. Je me redresse instinctivement, mais avant que je ne puisse faire un pas, il est déjà là. Tout va trop vite. Ses mains agrippent mes poignets, et en un seul mouvement, il me plaque contre le mur du salon. L’impact est doux, mais la tension est brutale. Son corps est s
8: Piéger Je suis piégée. Coincée entre son corps et le mur du couloir. Son regard sombre me transperce, et sa prise sur mon bras est toujours aussi ferme. Mon cœur bat si fort que j’ai l’impression qu’il peut l’entendre. Je devrais partir. Je devrais m’éloigner. Mais je suis incapable de bouger. Il incline légèrement la tête, son regard perçant cherchant à percer mes pensées. — Pourquoi tu hésites à partir, Livia ? Sa voix est grave, un murmure presque dangereux. Ma gorge se serre. Je détourne les yeux, mais il ne me laisse aucun répit. — À moins que… Son ton se fait plus lent, plus provocateur. Je fronce les sourcils, levant les yeux vers lui. — À moins que quoi ? Un sourire narquois effleure ses lèvres. — Ah… donc tu as une bouche pour parler ?Ma respiration se coupe une seconde. Il s’amuse. Il joue avec moi. Et je suis totalement sous son emprise. Soudain, il se penche. Ses lèvres s’approchent dangereusement des miennes, mais ce sont ses yeux qui me captivent. I
41: Libre… vraiment ?LE POINT DE VUE DE LIVIA Le mot résonne dans ma tête comme une sentence irrévocable.LIBRE. C’est ce qu’il m’offre. Ce qu’il croit me donner.Je baisse les yeux sur Leonardo, paisiblement endormi dans mes bras, inconscient du bouleversement qui agite sa mère. Mon fils. Notre fils. Le fruit d’un amour que j’ai toujours tu.Alessandro parle, sa voix grave et maîtrisée, mais je le connais trop bien maintenant. Je perçois chaque faille derrière ses mots. Il croit que c’est ce que je veux. Il pense qu’il fait ce qu’il doit faire.Une maison. Un compte bien rempli. Une vie confortable.Sans lui.Mon cœur se serre à cette pensée. Il n’a toujours pas compris, n’est-ce pas ? Je le regarde, et il me semble plus distant que jamais. Ce même homme qui a veillé sur moi avec une possessivité presque étouffante, qui posait chaque nuit une main sur mon ventre comme pour s’assurer que son fils et moi étions en sécurité… Cet homme-là, aujourd’hui, me laisse partir.Pourquoi ?Parc
40 : LE POINT DE VUE D'ALESSANDRO Le silence est devenu un poids dans cette maison.Avant, il y avait sa voix. Son parfum. Son regard bienveillant posé sur MOI. Avant, il y avait ses conseils, même quand je ne les demandais pas. Sa façon de poser sa main sur la mienne pour me rappeler de ne pas être trop dur. De ne pas oublier l’homme sous l’armure.Avant, il y avait ma mère. Aujourd’hui, il ne reste que le vide. Je me lève chaque matin avec cette sensation étrange que quelque chose manque. Comme si j’avais oublié quelque chose d’important, mais que je ne pouvais pas mettre le doigt dessus. Puis je me rappelle.Elle n’est plus là.Je pourrais dire que je vais mieux. Que le temps fait son travail. Que la douleur s’efface lentement. Mais ce serait un mensonge.On ne se remet pas de la perte d’une mère. On apprend juste à vivre avec.J’y pense tout le temps. À l’enfant que j’étais, à celui qu’elle a élevé. À mon père, qu’elle n’a jamais cessé d’aimer, même après sa mort.Je me rappelle
39: Le dernier souffle d’IsabellaLE POINT DE VUE DE d'alessandro J’ai toujours cru que ma mère était invincible. Malgré les années, malgré les épreuves, malgré la maladie qui la rongeait lentement, Isabella Ferrari était restée debout, digne, le regard perçant et le sourire impénétrable d’une femme qui ne montrait jamais sa faiblesse. Jusqu’à aujourd’hui. Le bip incessant des machines médicales, la pâleur de sa peau, son souffle court… Tout dans cette pièce sentait la fin. — Mamma… tiens bon, s’il te plaît.Ma voix tremblait. Je ne me souvenais pas de la dernière fois où j’avais supplié qui que ce soit. Mais là, je me fichais de l’orgueil, de la fierté. Je voulais juste… plus de temps. Elle ouvrit les yeux avec difficulté et me regarda. Ses prunelles sombres, qui avaient autrefois tout dirigé d’un simple regard, étaient fatiguées, voilées par la douleur. — Alessandro…Son sourire était faible, mais présent. Livia se tenait un peu en retrait, le bébé dans ses bras. Mon fi
38: Depuis notre retour à la villa, Alessandro a changé. Oh, il a toujours été possessif, autoritaire, et d’un contrôle absolu sur tout ce qui l’entoure. Mais depuis la naissance de notre fils, c’est pire. Bien pire.Rien ne lui échappe. Il veut tout gérer.La sécurité de la maison a été renforcée, personne n’entre sans son autorisation. Les médecins et les infirmières qui viennent voir notre bébé sont triés sur le volet. Alessandro vérifie chaque détail, chaque mouvement, comme si le monde entier était une menace pour notre fils.Je devrais me sentir rassurée. Admirative, même. Parce que dans le fond, il fait tout ça par amour. Pour nous protéger. Pour nous offrir une bulle où rien ni personne ne pourrait nous atteindre.Mais cette bulle… commence à me peser.— Tu ne devrais pas porter ça, laisse-moi faire.— Repose-toi, je vais demander à quelqu’un d’apporter le bébé.— Tu es fatiguée, va dormir, je m’occupe de tout.Ses mots, répétés encore et encore, finissent par me frustrer. J’
37: Le début d’une nouvelle vieUne douleur sourde me réveilla au beau milieu de la nuit. D’abord supportable, elle devint rapidement plus intense, irradiant dans mon bas-ventre comme une vague incontrôlable. Mon souffle s’accéléra et, instinctivement, ma main vint se poser sur mon ventre arrondi. Je fronçai les sourcils. C’était le moment ?Mon cœur s’emballa à cette pensée. Un mélange de peur et d’excitation s’empara de moi alors que je tournais la tête vers Alessandro, profondément endormi à mes côtés. Son torse se soulevait lentement sous le rythme de sa respiration paisible. — Alessandro… murmurais-je en le secouant doucement. Il ne réagit pas immédiatement, puis grogna légèrement en plissant les yeux. — Mmh ? — Je… Je crois que c’est pour aujourd’hui… soufflai-je entre deux contractions. Il ouvrit immédiatement les yeux, son regard devenant alerte en une fraction de seconde. — Quoi ? Tu veux dire que… maintenant ?Je grimaçai en serrant le drap entre mes doigts. Bo
36: Retour à la villa LE POINT DE VUE DE livia Je suis blottie contre Alessandro dans la voiture, son bras protecteur autour de mes épaules, mais mon esprit est ailleurs. Mon corps est encore secoué par ce qui vient de se passer. J’ai été enlevée. Arrachée à mon mari. Séparée de lui alors que je porte son enfant. Rien que d’y repenser, mon souffle se coupe, mon ventre se serre.Mais ce qui me trouble le plus, ce ne sont pas les souvenirs de l’angoisse ni même la peur que j’ai ressentie. C’est autre chose.Dario.Ses paroles hantent mon esprit. Son regard… Ce n’était pas celui d’un homme ivre de vengeance ou de pure cruauté. C’était autre chose. Une rancune plus profonde, une douleur ancrée. Il disait vouloir se venger d’Alessandro, lui faire comprendre quelque chose. Mais quoi ?Je serre inconsciemment mes mains sur mon ventre. Notre enfant bouge légèrement, et ce simple geste me ramène à la réalité. Je suis en sécurité maintenant. Alessandro m’a récupérée. Pourtant, un frisson me
35: Alessandro vs. Dario – L’AffrontementLivia. Elle est là, quelque part, enfermée. Il le sent. Son cœur bat à tout rompre, mais son visage est de marbre. Il avance, seul, exactement comme Dario l’a exigé. Ses pas résonnent sur le sol poussiéreux de l’entrepôt abandonné. Une odeur de rouille et d’humidité flotte dans l’air. Dario l’attend, adossé contre une table en métal, un sourire tordu au coin des lèvres. — Enfin, l’homme du moment.Alessandro serre les poings. Chaque muscle de son corps est tendu, prêt à exploser. — Où est ma femme ? Sa voix est glaciale, tranchante. Dario lève les mains en signe de calme, mais ses yeux brûlent d’un feu sombre. — Ta femme ? Il ricane. C’est amusant de t’entendre dire ça. Comme si elle t’appartenait vraiment. Alessandro ne répond pas. Il sait que le moindre mot déplacé pourrait mettre Livia en danger. Dario s’approche lentement, le regard fou. — Tu veux savoir pourquoi j’ai fait ça ? Pourquoi j’ai pris ta précieuse épouse enceinte
34: Piégée dans l’inconnuLE POINT DE VUE DE livia Quand j’ouvris enfin les yeux, une douleur lancinante martela mon crâne. Mon corps entier était engourdi, comme si j’avais dormi pendant une éternité.Où suis-je ?Je clignai plusieurs fois des paupières, tentant d’ajuster ma vision au faible éclat d’une lampe suspendue. L’odeur de renfermé et de bois moisi m’agressa les narines.Je voulus bouger, mais une lourdeur pesait sur mon ventre. Mon ventre.Ma respiration se bloqua, et dans un réflexe paniqué, mes mains glissèrent sur la courbe arrondie de mon ventre. Mon bébé… Il bougea légèrement sous mes doigts, signe de sa présence. Il allait bien.Un soupir tremblant s’échappa de mes lèvres, mais la peur ne me quitta pas.Je me redressai avec difficulté sur l’épaisse couverture poussiéreuse où j’étais allongée. La pièce autour de moi était lugubre : des murs en pierre brute, un sol en bois abîmé, un lit de fortune. Une cabane ?J’avais soif. Ma gorge était sèche comme du papier.Je tournai
33: L'AffrontJe serrai les poings sous mon bureau, les yeux braqués sur l’homme en face de moi. Rien que sa présence ici était une provocation. Un affront. Dario . Un vautour, un homme qui se repaissait du moindre signe de faiblesse. Il avait toujours été là, à rôder dans mon ombre, cherchant le moindre trou dans mon armure pour s’y engouffrer. — Tu as du culot de venir chez moi, Moretti.Ma voix était tranchante, froide. Lui, assis négligemment sur le fauteuil en face de moi, affichait un sourire en coin. Arrogant. Comme toujours.— Allons, Alessandro, pas besoin d’être si hostile. Nous sommes des hommes d’affaires, toi et moi. On peut se parler calmement, non ? Je serrai les mâchoires. Se parler calmement ? Ce fils de chien n’avait jamais eu l’intention de jouer franc jeu. — Coupe court, Dario. Qu’est-ce que tu veux ?Il croisa ses mains sur son genou, prenant un air faussement détendu. — Je viens simplement t’avertir que les choses bougent en Italie. Des places se libèrent