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CHAPITRE 06

Penulis: Les histoires de Mistpa
last update Terakhir Diperbarui: 2024-10-29 19:42:56

Pablo

Ce maudit rêve ; je suis au fin fond d'un ravin. Je suis enfant. Je suis enfoncé dans une marre d'eau et de boue. J'ai les yeux remplis de larmes et je pleure comme c'est pas permis. Ça a l'air de durer une éternité. Et lorsque je suis sur le point de m'écrouler, elle apparaît. Luisante, belle, étincelante. La lumière qu'elle dégage m'aveugle presque. Elle me tend ses bras avec un sourire large. Je suis intimidé par elle et je deviens tout à tout muet comme une carpe. Je me mets même à sourire. Aucun son ne sort de sa bouche ni de la mienne d'ailleurs. Elle me prend dans ses bras, elle me fait des chatouilles et je ris à gorge déployée. 

Soudain, quand nos visages se croisent, je me mets à crier, à lui donner des coups, à la griffer….. et c'est là que je me réveille. 

Assis sur mon lit, les deux mains sur la tête, je suis plus perdu que jamais. Plus de vingt-cinq ans que je fais ce rêve. Je ne comprends rien. Mon psychologue du moment avait dit que c'était une imagination de mon subconscient. Mais j'en ai marre, moi. J'en ai rien à foutre de tout ça. Je veux la paix, je veux la tranquillité d'esprit. À quand ? À quand tout ce méli mélo ? Je souffle bruyamment. 

J'allume mon téléphone sur ma table de chevet. Il est cinq heures du matin. Je décide de soulever mes artères. Je suis devenu coach sportif parce que le sport a toujours été ma passion. C'est la seule chose dans laquelle je trouvais et je trouve encore du réconfort. Mon casque sur les oreilles, j'écoute cette musique. C'est du rap et ça me redonne le moral. Je suis là à faire des tours pendant près d'une heure trente sans m'arrêter. C'est normal, j'ai passé toute ma vie à faire ça. D'autant plus qu'à un moment donné, j'ai commencé par aider les gens à le faire. Je ne vais pas mentir, mon travail me manque beaucoup mais je n'ai pas vraiment le choix ou plutôt le choix est déjà fait sans même avoir besoin de poser l'ultimatum. 

Je dépose les artères sur le sol et je respire un bon coup. Je me dirige vers le frigidaire où je prends un jus nature. C'est du jus d'orange naturel et bio fait spécialement par la bonne sœur qui m'a gardé et élevé. 

Je pousse un long soupir. 

Je décide de sortir faire du footing. Il s'en va être sept heures du matin mais le dehors est désert. Pas l'ombre d'un être humain. Sûrement parce qu' aujourd'hui c'est dimanche, jour de repos. Je continue avec mes petites foulées jusqu'à arriver au parc central de la ville. J'entame avec mes exercices gymnastiques. Je ne sais comment expliquer concrètement mais faire du sport est plus qu'une passion pour moi. Je me sens exagérément bien, c' est presque jouissif.  Je continue tout en faisant des allers-retours. Quelques minutes plus tard, j'aperçois un couple. Ils ont l'air plus qu' amoureux. Main dans la main, ils sont en train de courir avec leur caniche sur leurs pas. L'homme fait environ un mètre quatre-vingt. La femme quant à elle est beaucoup plus courte, environs un mètre soixante. Ils sont très bien assortis. Ils se lancent des sourires béats pour rien du coup. Quelque soit ce que l'un disait à l'autre, il le trouvait toujours amusant. Ils discutent et s'esclaffent de bon cœur. 

J'ai trente ans, bien sûr que je veux fonder une famille. Toute suite dans mon adolescence, j'ai toujours refoulé cette pensé mais plus je prenais de l'âge, plus elle me taraudait l'esprit.  Ce qui fait qu'à chaque fois que je tombe sur un couple qui dégage autant d'amour je suis pris d'envie, et souvent même de jalousie.  Mais je n'ai jamais trouvé cette femme là avec qui ce truc spécial là ce serait produit. Je ne suis pas tombé sur la femme qui allait déclencher cet effet là en moi. Cette alchimie dont tout le monde parle, je ne l'ai jamais ressentie. Eh oui, c'est incroyable mais vrai. Je ne suis jamais tombé amoureux de qui que ce soit. J'ai toujours vécu avec cette idée que ça ne se produirait pas. À trente ans, j'ai fini d'espérer.

Je n'avais même pas remarqué que j'avais laissé tout ce que je faisais pour les admirer. Il a fallu qu'ils disparaissent complètement de mon champ de vision pour que je me rende compte que je regardais du vide. 

Ma bouteille d'eau en main, je me décide à rejoindre le département. Le temps passe et il faut que je mette mon plan à exécution, celui pour lequel j'ai tout laissé tomber. 

Patricia

Il est sept heures du matin et ça fait plus de vingt minutes que je suis réveillée. Je fais du footing sur ma machine électronique avec la musique dans les oreilles. Je viens à peine de commencer donc la chaleur monte peu à peu dans mes jambes.  Cette sensation là commence par se faire sentir. Mon téléphone sur la barre de la machine sonne : c'est ma mère.

-Allô, ma puce ?

Moi :  oui maman, comment vas- tu vas ?

-Je vais bien, chérie. Je te sens souffler comme si tu faisais du sport.

Moi (souriant): tu as vu juste. Je suis en train de faire du footing là.

-Eh ben, dis-donc. Tu ne cesseras jamais de m'étonner toi. On ne dirait même pas que tu étais à une soirée qui a duré jusqu'à l'aube hier.

Je me mets à rire et nous discutons encore de tout et de rien. Elle finit par raccrocher dix minutes plus tard. Bien sûr après avoir pris des nouvelles de son fils adoré, Félix. Mais vu que je ne suis au courant de rien, elle n'a pas trouvé satisfaction chez moi. Elle tente de le joindre mais son téléphone est indisponible. Je l'ai rassuré du mieux que je peux parce qu'il a l'habitude de se comporter ainsi depuis qu'il a dix-huit ans. Il n'a pas cessé de crier à qui voulait l'entendre qu'il était majeur et responsable. Donc, qu'il pouvait faire tout ce qui lui passait par la tête. Moi, ça m'a juste fait rire. Il dit être majeur mais continue de prendre l'argent chez sa mère. Il ne veut rien faire pour être autonome et le pire maman adhère parfaitement à ça. 

Je continue mon footing. J'ai la sueur qui coule de partout. J'accélère au maximum et observe mon rythme qui évolue sur l'écran de la machine. 

J'entends des coups portés sur la porte de mon appartement. C'est Yolanda. Elle vient sûrement de se réveiller. C'est étonnant parce que d'habitude elle n'est pas matinale.

Je descends de la machine et m'en vais ouvrir la porte.  Elle a les cheveux en bataille. On aurait dit qu'elle s'est battue avec un ours.

Yolanda (en baillant):....bonjour...ah...ça va ?

Moi : Oui je vais bien.

Exactement ce que je disais. Elle ne reste pas fâchée longtemps. D'ailleurs, on dirait qu'elle n'a plus aucune idée de ce qui s'est passé dans la soirée d'hier.

Elle se dirige vers le canapé du séjour et s'assied un pied ramené sous sa jambe. 

Yolanda : …j'ai un mal de tête terrible. J'ai l'impression d'être devenue amnésique là ! Qu'est ce qui s'est passé hier?

J'éclate de rire et me dirige vers la cuisine. Je sors la boîte de pharmacie et je prends des médicaments pour soulager les maux de tête. J'ouvre le frigidaire mural et je prends du jus de framboise.

Je me dirige dans le séjour et je lui tends ce que j'ai en main. Elle sourit en me voyant arriver.

Yolanda : Ohh!... Tu es un ange...tu vois?! J'ai bien fait d'être venue chez toi. Tu prends toujours soin de moi telle une bonne grand- mère. 

Moi : Tu ne viens pas chez moi pour me traiter de grand-mère, un beau matin en plus…

Yolanda : Ah mais, je le disais dans le bon sens, au sens positif. 

On éclate encore de rire.

Yolanda : Alors ! Qu'est ce qui s'est passé hier ? Je me souviens de rien sauf du bel étalon blond avec qui j'étais.

Moi : Bah on était à la fête de Félix.

Yolanda : Ah ouais!? .. je savais que j'étais à une fête sinon je n'aurai jamais eu autant mal à la tête.

Moi : mais bien sûr, tu es une habituée des fêtes et surtout de l'alcool sur lequel tu n'as pas du tout lésiné.

Yolanda : Ben non!?

Moi : Et comment tu justifies ces maux de tête accrus?

Elle se met à se gratter la tête.

Yolanda (bégayant) : ...bah...je sais...pas moi ..eh dis, tu as cuisiné un truc vite fait là ? 

Je me mets à rire de plus belle. Elle ne cessera jamais de m'amuser. C'est une fille bien qui a un cœur en or juste que de prime abord, on peut se dire qu'elle n'a rien dans la tête. Ce qui est complètement faux. Nous continuons à discuter de tout et de rien pendant que je me rend dans la cuisine pour concocter un petit déjeuner pour nous. 

Contrairement à moi, Yolanda a son cuisinier qui vient à des heures fixes lui faire à manger. Elle ne sait pas cuisiner. Sa mère ne sait pas cuisiner donc elle n'a pas pu apprendre. Ma mère a moi savait le faire mais ne le faisait pas régulièrement. J'ai appris en regardant notre cuisinière le faire. Souvent ma mère aussi se mettait aux fourneaux. Je me rappelle de ces moments où elle cuisinait pour nous entre deux rendez-vous. Ce sont mes plus beaux souvenirs. 

Pablo

Ça fait un moment que je suis revenu au département. Moi qui pensait profiter de mon dimanche tranquillement, eh ben non. Adriana avait prévu tout autre chose pour nous. 

Aujourd'hui, Anthony et moi sommes chargés d'aller vendre de la drogue dans une banlieue. Marita quant à elle ne vient pas. Je ne sais pour quelle raison. 

Des vêtements spéciaux ont été prévus pour nous. Nous mettons des jeans délavés avec des pulls à capuche bouffante. 

Devant mon miroir, j'ai l'air d'un détraqué. Anthony, juste à côté de moi, se met à se moquer de moi.

Moi : Tu te moques de moi? Regarde toi! T'as l'air encore plus taré que moi

Anthony (incrédule) : vraiment ? Tu trouves ?

Moi : mais bien-sûr… 

Nous nous moquons simultanément l'un de l'autre.

Quelques minutes plus tard, il est l'heure d'embarquer. 

Le chauffeur, au dehors, appuie fort sur le klaxon. 

Moi (me tournant vers Anthony) : tu es prêt, mon pote !?

Anthony : Non mais on y va!

Je lui tape dans le dos d'un geste amical et nous nous engageons dans les escaliers. 

Adriana

Il est midi et j'ai envoyé les deux nouvelles recrues en mission. Parce que j'ai un plan particulier en tête. 

Le domaine dans lequel nous sommes est très risqué. Il nous faut donc prendre le plus de précautions possible. Alors ma routine avec chaque nouvelle recrue, c'est d'enquêter. 

Je ferme mon ordinateur et j'enlève mes verres. J'enlève mes hauts talons et je les troque contre des escarpins très bas. 

Les recrues ont la clé de chacune de leurs chambres mais ce qu'elles ne savent pas c'est que j'ai le double de leurs clés. La première chambre, c'est celle d'Anthony. J'ai des gants en plastique et une boîte d'outils telle une inspectrice. Je ne cherche pas quelque chose en particulier. Je cherche tout et rien. Je fouille un peu partout : dans les tiroirs, les armoires, sous le lit, sous les habits ,sous les fenêtres, dans la douche, dans les chaussures. Je fouille partout, alors là, partout.

La fouille chez Anthony est terminée. Je n'ai rien trouvé de compromettant

La fouille a même été ennuyante.

Je referme la porte de son appartement tout doucement et je me dirige vers celle de Pablo. 

Même scénario, je fouille dans les coins et les recoins. Je ne trouve toujours rien. Lorsque je m'apprête à sortir, un papier qui pend sous la penderie attire mon attention. J'ouvre ma boîte à outils et j'en sors ma torche. Je retire le papier du sol et je l'ouvre parce qu'il est plié en plusieurs morceaux. C'est un acte de naissance, celui de Pablo. Je parcours un peu le document. Aucune surprise, il n'a pas menti sur son nom, il s'appelle bien Pablo.  Mais quelque chose attire mon attention : il a vécu dans un orphelinat. Le nom de l'orphelinat : Santa Dioniso. Santa Dioniso, Santa Dioniso….. Santa Dioniso… ce nom m'évoque quelque chose. Ce nom m'interpelle. Mais ça reste encore flou.

Le papier en main, la torche allumée. Je cherche dans mes souvenirs. Pourquoi ce nom me parle t-il?

-Madame?

Je sursaute, la voix est teintée de reproches. Je viens de me faire prendre la main dans le sac. 

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