Je suis sous le choc, il a bondi jusqu’ici en un simple clignement de cil, il s’est retrouvé là sans même passer par la porte, ni même devoir escalader la façade… Je suis figée, mon corps, mon esprit, mon souffle, tout se bloque face à lui, enfin, jusqu’à ce qu’il fasse un pas vers moi, ce qui fait qu’instinctivement je recule d’un pas moi aussi, puis de deux, et jusqu’à ce que mon dos se plaque contre l’un des murs du grenier. — Mira… Son chuchotement me transperce quand il me fait face à nouveau et que mon prénom s’échappe du bout de ses lèvres…Quand mon regard remonte droit sur le sien et que j’ose enfin le fixer, ce que j’y vois me percute immédiatement : la couleur de ses yeux a changé, ils ne sont plus dorés ou ambrés, ils sont rouges, rougis de toutes parts… — Kalyus, tu ? Les pulsations que m’envoie mon cœur se font plus rapides et brutales, son regard pénètre le mien et il me capture et m’enferme à l’intérieur, je ne peux plus rien faire, je suis totalement bloquée fac
Dans la seconde qui suit, je suis saisie brusquement et plaquée contre son torse, sa chaleur m’enveloppe immédiatement, il enlace fermement ses bras forts et musclés autour de moi et se précipite sans attendre vers la fenêtre : il plonge dans le vide sans même réfléchir… Mon cœur reste suspendu dans l’air, jusqu’à ce que ses pieds touchent et s’enfoncent sans un bruit dans le sol, à ce moment-là je prends conscience que Kalyus est en train de me kidnapper, il m’emporte dans son territoire avec lui pour faire de moi sa “compagne” et moi, je suis totalement figée dans ses bras, je ne réagis même pas. Sans un mot, il s’élance droit devant lui et fonce dans une course folle jusqu’au nord, je suis écrasée par la pression de l’air tellement qu’il court à vive allure , c’est hallucinant voir même impossible de courir aussi vite, très rapidement nous arrivons dans la forêt qui borde son territoire. Il ralentit à mesure que nous approchons et dès que nous pénétrons à l’intérieur, des cris
Mais je crois que je ne me trompe pas , parce qu’il incline la tête comme si il m’avait comprise cette fois encore , puis il recule de deux pas et se remet à renifler de nouveau tout autour de moi… Il s’agite juste après en me tournant autour tout en relâchant de petits grognements qu’il tente de contenir sans réellement y arriver, le constat est brutal pour moi : Ce loup lutte contre lui-même, contre ce qu’il est, contre ce besoin viscéral de me mordre. Je me perd un bref instant dans mes pensées, car je le ressens dans ma chaire et au plus profond de moi que cette chose en lui est incontrôlable et qu’il a vraiment de plus en plus de mal à la contrôler… Quand soudain… Il bondit sur moi sans même que je ne l’anticipe , il me plaque au sol assez brutalement mais sans me mordre juste assez fermement pour que mon dos touche le sol. Je tente immédiatement de me débattre mais ça ne sert à rien car mes bras sont coincés sous son poids, il m’immobilise complètement et me domine entièreme
Mais cette fille, enfin cette chose qui est mi-humaine/mi-loup : Ezélya, ne bouge pas, elle ne l’écoute pas, à la place son regard reste planté sur le mien, elle me fixe et quelque chose en elle semble trembler je le vois tout de suite je ressens cette tension brutale, puissante… qui l’envahit et la submerge comme un orage qui gronde au fond de sa poitrine et de sa gorge.Elle fait tout d’abord un pas vers moi puis un autre, Kalyus ne bouge pas il la fixe du regard, Et moi, je suis toujours là allongée au sol à moitié redressée et toujours tremblante, mais surtout encore secouée par tout ce qu’il vient de se passer et par tout ce que je suis entrain de comprendre. La fille s’approche tout en me reniflant à distance, les narines grandes ouvertes mais aussi son regard noir qui me transperce, son visage se tord quand son nez frémit encore et qu’elle avance un peu plus dans ma direction.Elle est beaucoup trop proche à mon goût maintenant…Un réflexe me pousse à reculer d’un simple petit
Je cours , je fonce du plus vite que je peux ! Je zigzague même entre les arbres à en perdre l’équilibre pour me laisser une chance , je fais tout mon possible pour qu’elle ne me rattrape pas, mais c’est trop tard… Elle est beaucoup trop rapide , en tout cas, elle l’est beaucoup plus que moi. Une douleur vive me transperce subitement l’épaule quand une masse me percute de plein fouet… Je hurle en me faisant éjecter violemment dans les airs et je m’écrase brutalement quelques mètres plus loin en traînant mon corps sur le sol rocailleux, ma tête cogne quelque chose à ce moment-là et une brûlure vive me prend en plein dans le crâne , je sais alors que ma tête vient de s’ouvrir parce que du sang coule sur mon visage et que je n’arrive plus à respirer correctement. Tout se brouille autour de moi… Je ferme les yeux une petite seconde , et quand ils s’ouvre à nouveau elle est là, juste en face a mon visage ! Pas Ezélya, non, pas vraiment… c’est son loup cette fois à qui je dois
Je ne sais pas trop combien de temps s’est écoulé depuis que j’ai perdu connaissance : une heure ou même peut-être deux… ou peut-être plus, à vrai dire je n’en sais rien du tout… Mais quand j’ouvre enfin les yeux, une sensation étrange me transperce immédiatement : douce, presque chaude. Mon regard se baisse instinctivement et tombe directement sur lui (Kalyus), il est là, étendu torse nu et vêtu d’un simple petit short, juste à côté de moi et il semble endormi, son visage a l’air calme, détendu, presque paisible aussi. Je reste là un instant à le regarder, à écouter ce silence étrange et lourd qui m’entoure, à me perdre dans sa respiration chaude encore pendant quelques secondes… Puis, instinctivement, je tourne doucement la tête et découvre la pièce dans laquelle je me trouve. Je suis dans un grand lit, qui est lui-même dans une chambre encore plus grande, et au fond de la pièce, il y a cette baie vitrée : elle couvre presque tout un mur, et elle donne sur le cœur de la forêt.
Je ne saurais pas comment l’expliquer, mais j’ai l’impression que tout mon corps bouillonne, que la plaie que j’ai dans le cou vibre à son simple contact… Peut-être que c’est à cause de ça? Que c’est à cause de cette morsure que je ressens toutes ces drôles de sensations pour lui…Kalyus ne bouge toujours pas, mais son souffle se fait plus lourd, plus chaud, et enfin ses lèvres s’ouvrent quand il chuchote au coin des miennes. — Therénia ak solvi’ma… tua essenza mi divora… — (Ton odeur m’obsède… comme jamais rien ne m’a obsédé jusqu’à présent...) Sa voix est grave, basse, chargée d’une tension étrange, et à ce moment-là mon cœur fait un bond dans ma poitrine , et sans trop y réfléchir je lui répond. — Mais Kalyus, qu’est-ce qu’elle a de si particulier mon odeur ? Il se fige. Ses yeux rouges s’écarquillent légèrement, un souffle se bloque dans sa gorge quand il me regarde d’un air totalement choqué… Il relève un sourcil et me sourit ensuite en secouant doucement la tête tout
* ⛔️ Attention ce chapitre contient des scènes à caractère sexuel ⛔️Kalyus n’arrive plus à se contenir, parce qu’il recommence… il aplatit sa langue à nouveau sur ma chair et laisse descendre sa tête jusqu’à l’élastique de mon sous-vêtement.Je serre les lèvres et retiens ma respiration juste au moment où sa langue se stoppe sur le tissu et tente de continuer à se frayer un chemin.Son souffle s’intensifie presque immédiatement quand il grogne doucement contre moi : il est frustré, peut-être même assoiffé de désir, alors ses mains glissent rapidement sur mes hanches, elles agrippent fermement mes cuisses et les écartent brusquement, comme s’il ne supportait plus la distance entre lui et la peau de mon centre.Mais là, soudainement… il se fige, son corps se raidit, je sens même la chaleur de son souffle s’interrompre pendant quelques secondes, puis il renifle à nouveau, et de plus en plus fort.— Mira, tu…Il ne finit même pas sa phrase, à la place il secoue la tête et l’approche très
En continuant à fixer ce parchemin avec insistance, je me dis tout de suite que Mado va devoir nous donner quelques explications, alors je secoue la tête à nouveau, puis je relève mon visage vers elle et je pose ma main sur son avant-bras. Mes doigts sont légèrement tremblants quand mon regard recherche le sien, et quand elle se met à me fixer elle aussi, j’ai presque l’impression qu’elle est tout aussi confuse que nous, alors j’appréhende finalement ce qu’elle va dire, un peu comme si j’avais subitement peur de la réponse qu’elle pourrait nous donner. Mais je lui demande quand même : — Explique-nous s’il te plaît, qu’est-ce que ça veut dire, Mado ? Qu’est-ce que je suis censée faire ? Je ne suis pas sûre de comprendre. Elle m’observe pendant de longues secondes sans rien dire, et puis ses yeux farfouillent dans les miens, un peu comme si elle cherchait les mots justes, ou peut-être même le courage de les prononcer. Elle finit par relâcher un petit soupir, et serre les lèvre
•La prophétie des trois lunes : Suite —> 🌑🌕🔴Je relève les yeux un court et bref instant sur Kalyus, puis je tourne légèrement la tête vers Loan et enfin sur Mado, et tous me fixent avec insistance mais aussi avec une certaine fascination dans le regard… Je ne cherche même pas à réfléchir un peu plus, je retourne immédiatement à ma lecture, complètement absorbée moi aussi par le parchemin de Dhelesys.* Mais comme un sacrifice en vaut un autre et que toutes formes de magie ont un prix… En contrepartie, la Déesse de la Nature a sorti de leurs tombes des êtres mi-bête, mi-homme… : Les chartrux, qui sont de redoutables chasseurs nés dans le seul but de les exterminer.Comme Prometheus, ils portent en eux la rage du prédateur, l’instinct sauvage du loup, mais aussi des dons surnaturels similaires à ceux des sorcières : Ils possèdent la flamme et le souffle d’une ancienne magie noire, ils sont les sentinelles oubliées, les gardiens de l’équilibre fragile de la nature.Eux seuls auront l
Kalyus s’approche tout de suite lui aussi, probablement attiré comme moi et comme Loan… Il passe sa main au-dessus du parchemin et frôle les signes du bout de ses doigts, et ce qui est encore plus étrange dans tout ça, c’est que le papier semble réagir sous son simple contact.Mado hoche lentement la tête.— Ce que vous avez sous les yeux, ce n’est pas n’importe quel parchemin, vous avez devant vous le texte originel… Celui de la prophétie des trois lunes, et c’est Dhelesys elle-même qui l’a écrit de ses propres mains, juste avant que l’heure de sa mort ne sonne !La voix de Mado résonne dans tout mon corps, et un énorme frisson glacial me parcourt presque entièrement, il me fige même sur place.— Lis, Mira ! Tu portes le même sang qu’elle, tu comprendras mieux que moi.Mon souffle se coupe, je recule d’un pas et secoue la tête… Mais ? Comment veut-elle que je lise ce vieux morceau de papier, quand il n’y a que des symboles et des dessins complètement incompréhensibles qui me sautent
Je me laisse aller contre lui, contre cette chaleur qui m’apaise mais qui me ronge en même temps de l’intérieur, je sens sa main qui remonte lentement dans mes cheveux, le bout de ses doigts frôle la chair de mon dos, et son souffle lent et tiède qui ricoche près de ma nuque… Rien d’autre ne compte, ni même ce silence qui s’installe, qui est doux, profond… mais aussi réparateur.Et dans cet instant suspendu dans l’air, nous nous fixons, les yeux de l’un perdus dans ceux de l’autre, les battements de nos cœurs qui se synchronisent lentement, Kalyus me sourit juste avant que mes yeux ne se ferment… Je suis éreintée, vide et pleine à la fois, je ne sais même pas si c’est de l’épuisement ou simplement du soulagement, mais mes paupières se ferment et nous nous endormons, l’un contre l’autre, bercés par la respiration de chacun.Le monde peut bien s’écrouler à ce moment-là, maintenant et tout de suite, je m’en fiche, parce qu’il est là, parce que je suis là, et qu’à cet instant précis c’est
Kalyus ne me lâche pas du regard, je sens ses doigts se resserrer un peu plus contre ma joue, son regard est plus doux, presque inquiet cette fois… Je sais qu’il aimerait une réponse, je le vois dans ses yeux, mais je ne dis rien et au lieu d’insister, il s’installe plutôt un peu plus confortablement auprès de moi, à une distance juste assez proche pour que je ressente sa chaleur mais sans que je ne puisse me sentir oppressée par sa présence… Ce que j’apprécie encore plus.— Tu n’as pas besoin de tout affronter d’un coup… On croit toujours qu’on doit comprendre tout, et tout de suite… mais, sache que même moi, je suis encore dans le brouillard en ce moment…Je lève lentement les yeux vers lui, Il me regarde comme quelqu’un qui sait ce que c’est que d’être perdu, d’être tourmenté, alors pour ne pas l’inquiéter davantage, je fais comme je me suis dit juste avant, et je lui lance simplement :— Je suis juste… fatiguée, et je pense que j’ai besoin d’un peu plus de temps pour pouvoir assim
Son regard me rappelle certaines sensations qui étaient perdues à tout jamais, il me rappelle nos moments de joie, mais aussi de complicité, Loan avait raison, nous étions bien meilleurs copains étant enfants, et peut-être bien plus même, car à cet instant précis je me rends compte que mon cœur n’a jamais cessé de battre avec la même intensité pour lui, au fond, je l’ai toujours aimé de la même manière, tout comme Kalyus lui aussi… Je suis perdue dans mes pensées, blottie contre les battements de son cœur, et j’essaie tout simplement de remettre de l’ordre dans ce tourbillon de souvenirs qui vient de me submerger… Parce qu’il y a encore tant de questions sans réponse : Qui sont les chasseurs… Enfin je veux dire qui sont-ils vraiment ? Je sais que ce n’est pas un simple souvenir, que ce qui vient de me transpercer n’est pas anodin, je sais qu’il y a quelque chose de plus important, et peut-être même quelque chose de beaucoup plus menaçant et dangereux dans leur présence dans ce souve
Je suis allongée : Mon souffle est à peine audible, ma peau glacée, et pourtant… Je brûle de l’intérieur.Je suis dans cet entre-deux mondes, ni vraiment consciente, ni totalement ailleurs, mon corps est inerte, mais mon esprit, lui, s’emballe subitement : des images éclatent et surgissent dans ma tête, un peu comme de gros coups qui cognent contre ma conscience, tout d’abord elles sont floues, puis très rapidement elles deviennent de plus en plus nettes, et enfin des bribes, des sensations, mais aussi des souvenirs que je ne pensais pas connaître me transpercent.Je vois une grotte souterraine, elle est cachée sous un flanc de colline, elle est humide et sombre, et avec ce que je ressens à ce moment-là, j’ai l’impression que c’est un endroit secret, presque sacré pour moi, que c’est un endroit que j’affectionne énormément, où j’y retrouvais Kalyus, étant enfant, et c’est ici que je le cherche quand il disparaît car il est toujours là quand je ne le trouve pas ailleurs…Je me rappelle
Kalyus s’immobilise un instant face a eux, ses bras le long de son corps, la tête légèrement relevée… Son grondement couvre un instant les murmures tendus, puis le silence s’installe quand lentement il se décide à avancer vers eux. D’un pas après l’autre, d’un regard noir et d’une tension écrasante qui émane de lui, il avance dans leurs directions puis il relâche subitement un autre grognement encore plus agressif que le premier, ce qui pousse chacun d’entre eux à reculer d’un pas malgré eux… Et lorsqu’il s’arrête enfin face à eux, face à tout les loups de sa meute, ils l’observent tous d’un regard hésitant, divisé, partagé. Puis, sans prononcer un seul mot, tous les muscles de son corps se tendent, sa peau frémit, ses os craquent et se brisent, et son souffle se transforme en grondement sourd et puissant… Il mut ! Lentement ! Délibérément. Son corps devient celui du loup… Massif… Imposant... Intimidant… Et ses yeux se rougissent d’une lueur profonde, brillante, presque brûlan
L’un des loups qui est encore sous le choc, jette un regard paniqué à ses compagnons, puis il recule d’un pas tout en disant :— Il faut qu’on prévienne immédiatement nos Alphas ! Ils doivent être mis au courant sans perdre de temps, de tout ce qui vient de se passer ici !Sans attendre de réponse le corps de la louve raide morte sur le sol est ramassé, et ils détalent tous dans les bois, ils s’éparpillent sous nos yeux un groupe après l’autre, un peu comme s’ils venaient d’être happés par la peur…Je fixe droit devant moi encore quelques secondes tout en tentant de reprendre un souffle normal, mais rien n’y fait, je sens immédiatement que quelque chose ne va pas à l’intérieur de mon corps… J’ai l’impression et la sensation que ça brûle encore à l’intérieur de mes entrailles, que mon cœur cogne beaucoup trop fort, mais aussi trop vite pour ma petite poitrine… Je manque de force, je suis à bout de souffle, et puis tout devient flou, tout devient noir aussi, et je m’écroule…— Arf !Mon