Aurora quitte le bureau de son père, son cœur lourd et écrasé sous le poids de l’échec. Elle aurait voulu qu'il la comprenne, qu'il l'écoute enfin, mais Enzo n’a jamais eu l’intention de la laisser choisir. Chaque mot qu’il a prononcé résonne dans sa tête comme un coup de poignard : « Tu es une Moretti. Tu n’as nulle part où aller. » Ces paroles glaciales tournent en boucle, marquant son esprit de leur cruauté. Elle a essayé de lui parler, d’ouvrir une brèche, mais il est resté inflexible, un mur de marbre.
Les échos de cette conversation se mêlent à ses pensées alors qu’elle traverse les couloirs du manoir, son esprit en proie à une agitation désespérée. Elle se sent comme un oiseau en cage, piégée dans une vie qu’elle n’a jamais choisie. Il y a ce mariage, ce fardeau qu’on veut lui imposer, et il y a cette prison invisible qu’on lui a dressée depuis sa naissance. Marcello, cet homme qu’elle ne connaît même pas vraiment, ce nom qu’elle déteste déjà, tout cela lui apparaît comme un cauchemar sans fin.
Aurora atteint sa chambre, mais elle n’arrive pas à se poser. Elle déambule dans la pièce, son regard vide se posant sur les objets familiers qui l’entourent. Le miroir lui renvoie une image qu’elle ne reconnaît plus. La femme qui lui fait face n’est pas celle qu’elle rêvait de devenir. Elle est là, encore prisonnière de son nom, de son père, de cette famille qui l’a façonnée pour qu’elle joue un rôle qu’elle déteste.
Les larmes montent à ses yeux, mais elle les chasse d’un geste furieux. Elle n’a pas le droit de pleurer. Pas maintenant. Mais l’émotion est trop forte. Ses poings se serrent, son corps tout entier tremble sous la pression.
Elle s’effondre finalement sur le bord du lit, les sanglots l’assaillant violemment. La douleur dans sa poitrine est insupportable, un vide abyssal qui semble engloutir tout ce qu’elle a. Ses larmes coulent sans fin, et dans cette douleur, une pensée obsédante émerge, de plus en plus claire. Elle ne peut plus vivre comme cela. Elle ne peut plus se résigner.
Mais elle le sait : fuir, partir cette nuit-là serait une folie. Elle est encore trop fragile, trop vulnérable. Si elle disparaît maintenant, sans un plan, elle se condamne à l’échec. Ce n’est pas la solution. Aurora doit être plus maline, plus stratégique. Elle doit s’organiser.
Elle doit partir, c'est certain. Mais pas sans préparation. Pas sans avoir une chance de s’échapper réellement.
Elle se lève du lit, se dirige vers son bureau, et prend un stylo. Ses mains tremblent, mais elle se force à écrire. Ce n’est pas une lettre qu’elle rédige, mais une liste. Un plan. Un plan pour fuir, un plan pour reprendre le contrôle de sa vie.
Elle commence à noter les étapes : tout d'abord, trouver un moyen d’effacer sa trace. Elle doit quitter cette maison sans alerter son père, sans qu’il sache où elle va. Elle aura besoin de quelques jours pour rassembler de l’argent, pour organiser sa fuite, pour préparer sa nouvelle vie. Elle se promet de ne laisser aucune chance à son père de la rattraper.
Mais au fond d'elle, le doute persiste. Et si elle échouait ? L’idée de fuir sans retour, d’abandonner tout ce qu’elle connaît, la terrifie. Aurora secoue la tête, chassant ses peurs. Il n’y a pas d’autre choix. Elle préfère la peur de l’inconnu à la certitude de sa cage dorée.
Elle se lève une nouvelle fois, parcourt la pièce de long en large, une intensité nouvelle dans les yeux. Elle prend une grande inspiration, essayant de se calmer. Elle est décidée. Elle ne reculera pas. Elle doit s’enfuir. Il est temps qu’elle prenne son destin en main. Mais ce ne sera pas ce soir. Ce sera dans les jours à venir, une fois qu’elle sera prête.
Le manoir Moretti est en effervescence. Les préparatifs du dîner de ce soir battent leur plein, mais dans l’ombre, une autre bataille se joue. Enzo Moretti, d’un calme glacé, observe la scène depuis son bureau, un regard perçant derrière ses lunettes de soleil.
Il a entendu les murmures, vu l’attitude de sa fille changer au fil des derniers jours, et il ne compte pas laisser quoi que ce soit au hasard. Aurora est trop précieuse pour qu’il la laisse filer, surtout maintenant. Ce mariage avec Marcello doit absolument avoir lieu. Elle est sa clé pour maintenir l’alliance stratégique et préserver l’empire Moretti. Pas question de risquer quoi que ce soit à ce stade.
Il se lève, son visage impassible, et se dirige vers la fenêtre. Le soleil de fin de journée éclaire le manoir, créant une lumière dorée qui contraste étrangement avec la dureté de ses pensées. Il sait qu'Aurora a dans l'idée de s'enfuir, qu’elle cherche à lui échapper, et il n'a pas l'intention de laisser cela se produire.
D’un ton froid, il appelle son homme de confiance, Giovanni, qui entre presque immédiatement.
— « Giovanni, renforcez la sécurité autour de la maison. Je veux que chaque sortie soit surveillée. » Il marque une pause, scrutant l’homme de près. « Et assurez-vous que personne ne puisse quitter ce manoir, pas avant le dîner. »
Giovanni hoche la tête, parfaitement conscient de l'ampleur de la tâche.
— « Bien sûr, Monsieur Moretti. Vous voulez que je fasse doubler les patrouilles à l’extérieur ? »
Enzo ne répond pas immédiatement, mais ses yeux brillent d'une froide détermination.
— « Oui. Et je veux qu’on installe des gardes près des portes de service et des fenêtres. Personne, je dis bien personne, ne doit s’échapper. »
Giovanni, sans hésitation, sort du bureau pour exécuter les ordres. Enzo se rassoit derrière son bureau, un sourire satisfait se dessinant sur ses lèvres. Il est un homme d'affaires, un stratège, et il sait parfaitement comment garder son contrôle. Il est prêt à tout pour s'assurer que Aurora n’échappera pas à sa volonté.
Il a beau savoir que sa fille nourrit des idées de rébellion, qu’elle rêve de fuir, il n’a jamais été aussi sûr de son emprise. Le dîner de ce soir sera la première étape vers la consolidation de son pouvoir sur elle. Une fois qu’il l'aura officiellement fiancée à Marcello, il ne restera plus qu’à orchestrer le mariage dans les mois à venir.
Mais pour ce soir, il est hors de question que quelque chose vienne perturber ses plans.
La lumière dorée du crépuscule se faufile à travers les immenses baies vitrées du manoir Moretti, jetant des reflets ambrés sur le marbre immaculé du sol. Aurora Moretti, assise sur une chaise en velours près de la coiffeuse, observe son reflet avec une pointe de frustration. Le miroir lui renvoie l’image d’une femme qui semble avoir tout ce qu’elle pourrait désirer : beauté, intelligence, héritage, mais qui se sent emprisonnée dans une cage dorée.Vêtue d’une robe en soie noire, sobre mais élégante, elle incarne parfaitement l’héritière d’une dynastie puissante et crainte. Ses longs cheveux bruns tombent en vagues soyeuses autour de ses épaules, encadrant un visage aux traits fins mais déterminés. Ses yeux, d’un brun profond, sont souvent comparés à ceux de son père, Enzo Moretti : intelligents, perçants, intransigeants. Chaque regard qu’elle porte est empreint d’une froideur calculatrice, mais ce soir, ses yeux trahissent une lutte intérieure qui devient de plus en plus difficile à
La porte s’ouvre à nouveau, et Marcello De Luca entre dans la pièce, immédiatement en imposant sa présence. L’atmosphère semble se charger d’une tension palpable, comme si l’air autour d’eux s’alourdissait d’un poids invisible.Marcello, avec sa grande silhouette élancée mais musclée, dégage une aura menaçante qui n’est pas altérée par son sourire soigneusement contrôlé. Ses cheveux châtains, impeccablement coiffés, et sa barbe taillée avec une précision chirurgicale, ne sont que les détails extérieurs qui cachent la véritable nature de cet homme. Son costume d’une élégance rare, d’un prix que peu pourraient se permettre, est une seconde peau pour lui. Mais au-delà des apparences, c’est la peur qu’il inspire qui fait sa véritable puissance. Il ne se contente pas de posséder un empire financier ; il régit par l’intimidation, par le contrôle, et par un regard qui fait plier ceux qui croisent son chemin.Aurora, qui a vécu toute sa vie avec l’ombre de ce genre d’hommes, ne peut s’empêche
Le manoir Moretti, vaste et silencieux, semble presque se refermer sur Aurora alors qu’elle se tortille dans son lit. Les murs, froids et impassibles, se dressent autour d’elle comme des spectres. Il n’y a rien de réconfortant dans cette immense chambre décorée de meubles en bois sombre et de tapis persans coûteux. Chaque objet semble imposer sa propre règle, tout comme son père. Rien ne lui échappe dans ce monde, pas même les pensées de sa propre fille.Aurora essaie de fermer les yeux, mais les images persistent. Le regard pénétrant de Marcello à leur rencontre, cette froideur glacée dans ses yeux, et le sourire énigmatique qu’il lui avait offert. Ce sourire qui n’était en rien un geste de bienvenue, mais un avertissement. Il n’est pas celui qu’il semble être, se dit-elle, tout en repoussant l’idée d’être liée à un homme aussi dangereux.Puis, le regard de son père. Enzo Moretti, l’homme qui l’a toujours façonnée à son image. Cette autorité inébranlable qu’il impose sur tout et tous
Aurora quitte le bureau de son père, son cœur lourd et écrasé sous le poids de l’échec. Elle aurait voulu qu'il la comprenne, qu'il l'écoute enfin, mais Enzo n’a jamais eu l’intention de la laisser choisir. Chaque mot qu’il a prononcé résonne dans sa tête comme un coup de poignard : « Tu es une Moretti. Tu n’as nulle part où aller. » Ces paroles glaciales tournent en boucle, marquant son esprit de leur cruauté. Elle a essayé de lui parler, d’ouvrir une brèche, mais il est resté inflexible, un mur de marbre.Les échos de cette conversation se mêlent à ses pensées alors qu’elle traverse les couloirs du manoir, son esprit en proie à une agitation désespérée. Elle se sent comme un oiseau en cage, piégée dans une vie qu’elle n’a jamais choisie. Il y a ce mariage, ce fardeau qu’on veut lui imposer, et il y a cette prison invisible qu’on lui a dressée depuis sa naissance. Marcello, cet homme qu’elle ne connaît même pas vraiment, ce nom qu’elle déteste déjà, tout cela lui apparaît comme un ca
Le manoir Moretti, vaste et silencieux, semble presque se refermer sur Aurora alors qu’elle se tortille dans son lit. Les murs, froids et impassibles, se dressent autour d’elle comme des spectres. Il n’y a rien de réconfortant dans cette immense chambre décorée de meubles en bois sombre et de tapis persans coûteux. Chaque objet semble imposer sa propre règle, tout comme son père. Rien ne lui échappe dans ce monde, pas même les pensées de sa propre fille.Aurora essaie de fermer les yeux, mais les images persistent. Le regard pénétrant de Marcello à leur rencontre, cette froideur glacée dans ses yeux, et le sourire énigmatique qu’il lui avait offert. Ce sourire qui n’était en rien un geste de bienvenue, mais un avertissement. Il n’est pas celui qu’il semble être, se dit-elle, tout en repoussant l’idée d’être liée à un homme aussi dangereux.Puis, le regard de son père. Enzo Moretti, l’homme qui l’a toujours façonnée à son image. Cette autorité inébranlable qu’il impose sur tout et tous
La porte s’ouvre à nouveau, et Marcello De Luca entre dans la pièce, immédiatement en imposant sa présence. L’atmosphère semble se charger d’une tension palpable, comme si l’air autour d’eux s’alourdissait d’un poids invisible.Marcello, avec sa grande silhouette élancée mais musclée, dégage une aura menaçante qui n’est pas altérée par son sourire soigneusement contrôlé. Ses cheveux châtains, impeccablement coiffés, et sa barbe taillée avec une précision chirurgicale, ne sont que les détails extérieurs qui cachent la véritable nature de cet homme. Son costume d’une élégance rare, d’un prix que peu pourraient se permettre, est une seconde peau pour lui. Mais au-delà des apparences, c’est la peur qu’il inspire qui fait sa véritable puissance. Il ne se contente pas de posséder un empire financier ; il régit par l’intimidation, par le contrôle, et par un regard qui fait plier ceux qui croisent son chemin.Aurora, qui a vécu toute sa vie avec l’ombre de ce genre d’hommes, ne peut s’empêche
La lumière dorée du crépuscule se faufile à travers les immenses baies vitrées du manoir Moretti, jetant des reflets ambrés sur le marbre immaculé du sol. Aurora Moretti, assise sur une chaise en velours près de la coiffeuse, observe son reflet avec une pointe de frustration. Le miroir lui renvoie l’image d’une femme qui semble avoir tout ce qu’elle pourrait désirer : beauté, intelligence, héritage, mais qui se sent emprisonnée dans une cage dorée.Vêtue d’une robe en soie noire, sobre mais élégante, elle incarne parfaitement l’héritière d’une dynastie puissante et crainte. Ses longs cheveux bruns tombent en vagues soyeuses autour de ses épaules, encadrant un visage aux traits fins mais déterminés. Ses yeux, d’un brun profond, sont souvent comparés à ceux de son père, Enzo Moretti : intelligents, perçants, intransigeants. Chaque regard qu’elle porte est empreint d’une froideur calculatrice, mais ce soir, ses yeux trahissent une lutte intérieure qui devient de plus en plus difficile à