La porte s’ouvre à nouveau, et Marcello De Luca entre dans la pièce, immédiatement en imposant sa présence. L’atmosphère semble se charger d’une tension palpable, comme si l’air autour d’eux s’alourdissait d’un poids invisible.
Marcello, avec sa grande silhouette élancée mais musclée, dégage une aura menaçante qui n’est pas altérée par son sourire soigneusement contrôlé. Ses cheveux châtains, impeccablement coiffés, et sa barbe taillée avec une précision chirurgicale, ne sont que les détails extérieurs qui cachent la véritable nature de cet homme. Son costume d’une élégance rare, d’un prix que peu pourraient se permettre, est une seconde peau pour lui. Mais au-delà des apparences, c’est la peur qu’il inspire qui fait sa véritable puissance. Il ne se contente pas de posséder un empire financier ; il régit par l’intimidation, par le contrôle, et par un regard qui fait plier ceux qui croisent son chemin.
Aurora, qui a vécu toute sa vie avec l’ombre de ce genre d’hommes, ne peut s’empêcher de ressentir un frisson glacé lorsqu’il la regarde. Il croise les bras, s’appuyant légèrement contre le dossier de la chaise, un sourire énigmatique sur les lèvres.
— « Tu es encore plus belle en vrai qu’en photo. »
Sa voix est douce, presque charmeuse, mais Aurora n’est pas dupe. Chaque syllabe qu’il prononce semble calculée, mesurée, un enrobage soigné pour masquer les véritables intentions cachées derrière. Elle sait qu’elle fait face à un prédateur, un homme qui joue à un jeu où elle n’a pas envie de participer.
— « C’est un plaisir de te rencontrer aussi, Marcello. » réplique-t-elle, en gardant un ton froid et distant, pour marquer clairement les limites qu’elle souhaite imposer dès cet instant.
Marcello s’avance alors d’un pas assuré, son regard ne quittant pas le sien. Il tend la main vers elle, cette main impeccablement soignée, presque trop parfaite. Aurora, instinctivement, recule d’un pas, comme pour préserver une distance qu’elle ressent comme nécessaire. Mais son père, dans l’ombre de cette rencontre, ne lui laisse pas le choix. Enzo la fixe d’un regard dur, signifiant qu’elle doit jouer son rôle, et ce rôle ne consiste pas à refuser un geste aussi simple, aussi symbolique.
Aurora n’a d’autre choix que d’accepter cette avancée, bien qu’elle en ait horreur. Elle place donc sa main dans celle de Marcello, mais ce contact, si léger soit-il, est suffisant pour lui faire ressentir un frisson désagréable qui lui parcourt l’échine. C’est une sensation froide, glaciale, qui se propage tout au long de son bras, comme si l’homme qui la serre avait des doigts d’acier, capable de briser tout ce qu’il touche.
— « Tu apprendras à m’apprécier, Aurora. J’en suis certain. » dit-il alors, son sourire s’élargissant, mais cette fois, il n’atteint pas ses yeux. Ce sourire est une simple façade, une fausse douceur qui masque un calcul implacable.
Elle le regarde en silence, ne répondant rien, consciente que ses paroles ne sont que des promesses vides. Marcello semble sincère dans sa conviction qu’elle finira par se soumettre à lui, à accepter la place qu’il lui réserve à ses côtés. Mais Aurora sait d'ores et déjà que ce mariage ne sera pas une union heureuse. C’est un contrat, une alliance arrangée, une alliance faite pour consolider des puissances, pas pour offrir l’amour ou l’affection. Il ne s’agit pas de romance, mais de survie dans un monde où les dérives du pouvoir écrasent ceux qui n’ont pas le contrôle.
Elle soutient son regard avec défi, refusant d’accepter le rôle qu’on veut lui imposer. Mais au fond d’elle, la peur commence déjà à faire son chemin, sourde et insidieuse. Elle sait qu’un homme comme Marcello ne laissera jamais de place à l’indépendance. Elle sera une pièce sur l'échiquier, rien de plus.
Le sourire de Marcello, toujours aussi froid, reste sur ses lèvres alors qu’il se retire lentement, comme s’il savourait déjà le contrôle qu’il a sur la situation. Il se dirige vers la porte avec une démarche élégante et calculée, comme un lion qui se retire après avoir marqué son territoire.
— « Nous nous reverrons bientôt, Aurora. » dit-il d’une voix qui ne laisse aucune place à l’incertitude. Puis, avant qu’elle ne puisse répondre, il se retire, disparaissant dans le couloir, laissant derrière lui un sillage de malaise.
Une fois la porte refermée, Aurora se laisse tomber dans la chaise, son cœur battant plus fort que jamais. Elle sait que la route qui s’ouvre devant elle sera semée d’embûches, que la guerre pour sa liberté ne fait que commencer.
Le soir est déjà tombé, et la lumière tamisée des chandeliers se reflète sur les murs dorés du manoir Moretti. Aurora se tient dans la grande salle à manger, le cœur lourd, écoutant son père d’un air détaché, comme si ce moment n’était qu’un écho lointain. Pourtant, chaque mot qu'il prononce résonne comme un coup de marteau dans son esprit.
Enzo Moretti, imposant et inflexible, fixe sa fille avec une intensité glaciale. Il n’a jamais aimé les discussions inutiles. Dans son monde, tout est régi par la loyauté, la famille et les alliances. Ce qu'il a décidé est irrévocable.
— « Demain soir, tout sera réglé. Le dîner de fiançailles avec Marcello et ses parents. Tous nos alliés seront présents. Et il est hors de question que tu ternisses l'image des Moretti. Tu feras ce qui est attendu de toi. Tu seras parfaite, Aurora. »
Le prénom de sa fille, prononcé avec cette froideur, se glisse dans la pièce comme une sentence. Aurora sent la pression augmenter, son cœur battant de plus en plus vite.
Elle se tient là, droite, les poings serrés, la gorge nouée. Demain, Marcello sera officiellement son fiancé, et toute la famille, toute l’Italie du crime organisé, attendent d’elle une obéissance sans faille. La lignée des Moretti s’étendra avec cette union. Mais dans le regard de Marcello, elle ne voit rien d’autre qu’une promesse de pouvoir, de domination, et de contrôle. Ce n’est pas un mariage, c’est une transaction.
Aurora voudrait crier, tout envoyer valser, fuir cette vie qu’on lui impose. Mais elle le sait trop bien : se révolter maintenant, c’est risquer sa vie et celle de ses proches. Elle se mord l’intérieur de la joue, sentant les larmes monter, mais les retenant fermement. Ce n’est pas le moment.
— « Je ferai ce que tu veux. » Sa voix est tremblante, mais elle s’efforce de garder son calme. Chaque mot semble lui brûler la gorge. Elle baisse la tête en signe de soumission, mais son esprit est en ébullition. Elle sait qu’elle doit jouer un rôle ce soir. Elle doit trouver une solution. Mais pour l’instant, elle doit faire bonne figure. Fuir ce mariage, c’est une idée qui germe dans son esprit, mais elle n’a pas encore de plan.
Enzo, satisfait de la réponse, croise les bras sur son torse musclé et la regarde un instant, puis d’un geste brusque, il s'éloigne, laissant Aurora seule dans la pièce, avec le poids de cette promesse qui pèse sur elle.
Elle n’a pas le droit de flancher. Ce mariage, ce dîner, tout est écrit. Mais elle est Aurora Moretti, et tant qu’il y a de l’air dans ses poumons, elle n’acceptera jamais d’être un pion dans ce jeu. Le feu brûle dans ses yeux. Demain, elle sera présente, mais rien ne sera pareil. Elle attendra son moment, celui où elle pourra choisir son propre destin.
Demain soir, au dîner, les fiançailles seront officialisées. Mais Aurora sait que ce n’est pas la fin. C’est juste le début.
Le manoir Moretti, vaste et silencieux, semble presque se refermer sur Aurora alors qu’elle se tortille dans son lit. Les murs, froids et impassibles, se dressent autour d’elle comme des spectres. Il n’y a rien de réconfortant dans cette immense chambre décorée de meubles en bois sombre et de tapis persans coûteux. Chaque objet semble imposer sa propre règle, tout comme son père. Rien ne lui échappe dans ce monde, pas même les pensées de sa propre fille.Aurora essaie de fermer les yeux, mais les images persistent. Le regard pénétrant de Marcello à leur rencontre, cette froideur glacée dans ses yeux, et le sourire énigmatique qu’il lui avait offert. Ce sourire qui n’était en rien un geste de bienvenue, mais un avertissement. Il n’est pas celui qu’il semble être, se dit-elle, tout en repoussant l’idée d’être liée à un homme aussi dangereux.Puis, le regard de son père. Enzo Moretti, l’homme qui l’a toujours façonnée à son image. Cette autorité inébranlable qu’il impose sur tout et tous
Aurora quitte le bureau de son père, son cœur lourd et écrasé sous le poids de l’échec. Elle aurait voulu qu'il la comprenne, qu'il l'écoute enfin, mais Enzo n’a jamais eu l’intention de la laisser choisir. Chaque mot qu’il a prononcé résonne dans sa tête comme un coup de poignard : « Tu es une Moretti. Tu n’as nulle part où aller. » Ces paroles glaciales tournent en boucle, marquant son esprit de leur cruauté. Elle a essayé de lui parler, d’ouvrir une brèche, mais il est resté inflexible, un mur de marbre.Les échos de cette conversation se mêlent à ses pensées alors qu’elle traverse les couloirs du manoir, son esprit en proie à une agitation désespérée. Elle se sent comme un oiseau en cage, piégée dans une vie qu’elle n’a jamais choisie. Il y a ce mariage, ce fardeau qu’on veut lui imposer, et il y a cette prison invisible qu’on lui a dressée depuis sa naissance. Marcello, cet homme qu’elle ne connaît même pas vraiment, ce nom qu’elle déteste déjà, tout cela lui apparaît comme un ca
La lumière dorée du crépuscule se faufile à travers les immenses baies vitrées du manoir Moretti, jetant des reflets ambrés sur le marbre immaculé du sol. Aurora Moretti, assise sur une chaise en velours près de la coiffeuse, observe son reflet avec une pointe de frustration. Le miroir lui renvoie l’image d’une femme qui semble avoir tout ce qu’elle pourrait désirer : beauté, intelligence, héritage, mais qui se sent emprisonnée dans une cage dorée.Vêtue d’une robe en soie noire, sobre mais élégante, elle incarne parfaitement l’héritière d’une dynastie puissante et crainte. Ses longs cheveux bruns tombent en vagues soyeuses autour de ses épaules, encadrant un visage aux traits fins mais déterminés. Ses yeux, d’un brun profond, sont souvent comparés à ceux de son père, Enzo Moretti : intelligents, perçants, intransigeants. Chaque regard qu’elle porte est empreint d’une froideur calculatrice, mais ce soir, ses yeux trahissent une lutte intérieure qui devient de plus en plus difficile à
Aurora quitte le bureau de son père, son cœur lourd et écrasé sous le poids de l’échec. Elle aurait voulu qu'il la comprenne, qu'il l'écoute enfin, mais Enzo n’a jamais eu l’intention de la laisser choisir. Chaque mot qu’il a prononcé résonne dans sa tête comme un coup de poignard : « Tu es une Moretti. Tu n’as nulle part où aller. » Ces paroles glaciales tournent en boucle, marquant son esprit de leur cruauté. Elle a essayé de lui parler, d’ouvrir une brèche, mais il est resté inflexible, un mur de marbre.Les échos de cette conversation se mêlent à ses pensées alors qu’elle traverse les couloirs du manoir, son esprit en proie à une agitation désespérée. Elle se sent comme un oiseau en cage, piégée dans une vie qu’elle n’a jamais choisie. Il y a ce mariage, ce fardeau qu’on veut lui imposer, et il y a cette prison invisible qu’on lui a dressée depuis sa naissance. Marcello, cet homme qu’elle ne connaît même pas vraiment, ce nom qu’elle déteste déjà, tout cela lui apparaît comme un ca
Le manoir Moretti, vaste et silencieux, semble presque se refermer sur Aurora alors qu’elle se tortille dans son lit. Les murs, froids et impassibles, se dressent autour d’elle comme des spectres. Il n’y a rien de réconfortant dans cette immense chambre décorée de meubles en bois sombre et de tapis persans coûteux. Chaque objet semble imposer sa propre règle, tout comme son père. Rien ne lui échappe dans ce monde, pas même les pensées de sa propre fille.Aurora essaie de fermer les yeux, mais les images persistent. Le regard pénétrant de Marcello à leur rencontre, cette froideur glacée dans ses yeux, et le sourire énigmatique qu’il lui avait offert. Ce sourire qui n’était en rien un geste de bienvenue, mais un avertissement. Il n’est pas celui qu’il semble être, se dit-elle, tout en repoussant l’idée d’être liée à un homme aussi dangereux.Puis, le regard de son père. Enzo Moretti, l’homme qui l’a toujours façonnée à son image. Cette autorité inébranlable qu’il impose sur tout et tous
La porte s’ouvre à nouveau, et Marcello De Luca entre dans la pièce, immédiatement en imposant sa présence. L’atmosphère semble se charger d’une tension palpable, comme si l’air autour d’eux s’alourdissait d’un poids invisible.Marcello, avec sa grande silhouette élancée mais musclée, dégage une aura menaçante qui n’est pas altérée par son sourire soigneusement contrôlé. Ses cheveux châtains, impeccablement coiffés, et sa barbe taillée avec une précision chirurgicale, ne sont que les détails extérieurs qui cachent la véritable nature de cet homme. Son costume d’une élégance rare, d’un prix que peu pourraient se permettre, est une seconde peau pour lui. Mais au-delà des apparences, c’est la peur qu’il inspire qui fait sa véritable puissance. Il ne se contente pas de posséder un empire financier ; il régit par l’intimidation, par le contrôle, et par un regard qui fait plier ceux qui croisent son chemin.Aurora, qui a vécu toute sa vie avec l’ombre de ce genre d’hommes, ne peut s’empêche
La lumière dorée du crépuscule se faufile à travers les immenses baies vitrées du manoir Moretti, jetant des reflets ambrés sur le marbre immaculé du sol. Aurora Moretti, assise sur une chaise en velours près de la coiffeuse, observe son reflet avec une pointe de frustration. Le miroir lui renvoie l’image d’une femme qui semble avoir tout ce qu’elle pourrait désirer : beauté, intelligence, héritage, mais qui se sent emprisonnée dans une cage dorée.Vêtue d’une robe en soie noire, sobre mais élégante, elle incarne parfaitement l’héritière d’une dynastie puissante et crainte. Ses longs cheveux bruns tombent en vagues soyeuses autour de ses épaules, encadrant un visage aux traits fins mais déterminés. Ses yeux, d’un brun profond, sont souvent comparés à ceux de son père, Enzo Moretti : intelligents, perçants, intransigeants. Chaque regard qu’elle porte est empreint d’une froideur calculatrice, mais ce soir, ses yeux trahissent une lutte intérieure qui devient de plus en plus difficile à