Violette avait toujours pensé que la fin de sa relation avec Cassian serait synonyme de soulagement, une libération enfin obtenue. Pourtant, alors qu’elle quittait précipitamment leur appartement, emportant dans ses valises seulement l’essentiel, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une profonde mélancolie. L'endroit qui avait autrefois été le témoin de leur amour, ou du moins de ce qu’elle pensait être de l’amour, était désormais un fardeau. Elle n'avait jamais envisagé quitter un tel environnement, ce luxe qu’elle avait appris à apprécier, mais qui aujourd’hui, semblait être l’ombre de ce qu’il représentait.
En remplissant hâtivement ses cartons, elle sentit un poids lourd dans son cœur, une rupture douloureuse avec tout ce qu’elle avait connu. La maison, les souvenirs, tout semblait lui échapper dans un tourbillon de confusion. Elle savait qu’il fallait partir, qu'il n'y avait plus d’avenir ici, mais la douleur de se détacher de ce passé était aussi poignante que l’angoisse qui la poursuivait.
Son nouveau logement était un studio modeste au cœur de la ville. Rien de comparable à l’appartement luxueux qu’elle avait laissé derrière elle. Le contraste était frappant, presque humiliant. Le mobilier était simple, les murs blancs, sans vie. Mais en dépit de la simplicité de cet endroit, Violette y trouvait une forme de tranquillité, une distance nécessaire par rapport à son passé. Un nouveau départ, mais à quel prix ?
Le quartier était calme, loin des cercles sociaux qu’elle avait l’habitude de fréquenter. Aucun vis-à-vis, aucun voisin trop curieux qui risquait de la mettre en contact avec les anciens alliés de Cassian. Elle avait pris soin de choisir cet endroit pour éviter qu’il ne la retrouve trop facilement. Chaque décision avait été mûrement réfléchie, chaque détail avait son importance. Les portes blindées, les fenêtres fermées à double tour, tout devait être parfait pour qu’elle puisse se cacher de l’homme qui continuait de la hanter, même après sa fuite.
Les premiers jours dans son nouveau studio furent un mélange d’appréhension et de soulagement. Elle errait dans cet espace trop grand pour elle, mais trop petit pour le vide qui s’était installé dans son cœur. Les nuits étaient longues, le silence lourd, oppressant. À chaque bruit extérieur, elle sursautait, croyant entendre des pas, une voiture qui se garait sous ses fenêtres. Mais il n'y avait personne.
Elle n'était plus la femme comblée par la vie qu'elle menait avec Cassian, mais une femme seule, en fuite, qui devait recommencer à zéro. Le vide qu’elle ressentait semblait s’étendre à l'infini, et les souvenirs de son ancienne vie refaisaient surface à chaque instant. Comment en était-elle arrivée là ? Comment avait-elle pu être si aveugle à ses intentions ?
Les journées s'étiraient lentement, et plus elle passait de temps ici, plus la coupure avec son passé devenait évidente. Elle était perdue dans un monde qu'elle ne connaissait plus. Pas d’amis proches, pas de famille à proximité, juste un appartement anonyme dans un quartier sans nom. Mais elle ne pouvait pas revenir en arrière. Elle avait pris une décision, et maintenant, elle devait en assumer les conséquences.
Pourtant, à chaque instant, l’angoisse de Cassian pesait lourdement sur elle. Elle savait qu’il ne s'arrêterait pas. Il la retrouverait tôt ou tard. Mais pour l'instant, elle avait un répit, et elle comptait bien en profiter, même si cela signifiait vivre dans la peur. Ce n'était qu'une question de temps avant qu’il ne fasse sa prochaine apparition dans sa vie.
Violette savait qu’il était temps de prendre des mesures drastiques. Son ancien numéro de téléphone avait été un canal privilégié pour Cassian, et elle ne pouvait se permettre de le laisser continuer à la suivre. Dès qu’elle rentra chez elle après avoir trouvé son petit studio, elle s’assit à son bureau et commença à changer tous ses identifiants. Le numéro, qu’il ait été lié à son ancienne vie ou non, devait disparaître de l’ombre de Cassian. Elle obéit aux ordres qu’elle s’était données, en veillant à ce que son ancienne identité se disloque lentement sous ses doigts.
Elle fit d’abord la demande pour un nouveau numéro, effaçant les traces du passé. Ensuite, elle se rendit sur tous ses réseaux sociaux pour bloquer Cassian, s’assurant que plus aucune de ses informations ne soit accessible à cet homme qui l’avait manipulée pendant tant de temps. Elle savait que cela ne suffirait pas. Cassian était une ombre persistante dans sa vie, toujours prêt à surgir, mais ces gestes étaient nécessaires pour briser le lien.
Pour renforcer sa protection, elle prit des mesures supplémentaires. Les mots de passe de ses comptes bancaires et professionnels furent modifiés sur-le-champ, puis notés dans un carnet qu’elle cacha sous son lit, hors de portée. Elle savait que Cassian pouvait avoir ses yeux et ses oreilles partout, mais elle n’allait pas lui offrir le moindre accès à sa vie privée. Le verrouillage de ses appareils, le cryptage des communications – tout fut mis en place pour anticiper une intrusion.
Malgré tous ces efforts pour se protéger, il y avait encore une personne qu’elle ne pouvait négliger : sa sœur, Isolde. La jeune femme s’inquiétait beaucoup pour elle, et même si Violette essayait de cacher son angoisse, elle savait qu’elle ne pouvait tromper sa famille. Isolde avait toujours été intuitive, et elle n’avait pas mis longtemps à remarquer le changement dans le comportement de sa sœur. Violette tenta de la rassurer du mieux qu’elle put, mais au fond, elle savait qu’Isolde ne la croirait pas entièrement. La peur qui transparaissait dans sa voix était difficile à dissimuler.
Elle composa le numéro de sa sœur, les doigts tremblants. Dès qu’Isolde décrocha, Violette sentit l'angoisse se resserrer autour de son cœur.
– Violette, où étais-tu ? Ça fait trois jours que je t’appelle et tu ne réponds pas. Tu vas bien ? Pourquoi tu étais injoignable ?
Violette ferme les yeux un instant, la tension dans sa gorge. Elle respire profondément avant de répondre, sa voix moins assurée qu’elle ne l’aurait voulu.
– Je suis… très loin, Isolde. Je viens de me séparer de Cassian...
Il y a un lourd silence de l'autre côté de la ligne. Isolde semble choquée, un mélange de surprise et de peur s’immisçant dans sa voix.
– Quoi ?! Mais… pourquoi ?! Il t'a fait quoi ? C'est… c’est sérieux ?
Violette prend un moment pour rassembler ses pensées, pour calmer la tempête qui gronde en elle. Elle ne veut pas inquiéter davantage sa sœur, mais elle sait qu'elle ne peut plus garder ce secret.
– Il est… devenu quelqu'un d’autre, Isolde. Ce n’est plus l'homme que j’ai aimé. Il… il m’a menacée, il m’a forcée à partir. Je n'avais plus d'autre choix. C'est toi qui avais raison.
Isolde était heureuse que sa sœur voit enfin la vérité devant elle.
– Tu as bien fait de partir, Violette. Mais tu n’es pas seule. Où que tu sois, je veux que tu saches que je suis là, que je te soutiens.
Un frisson parcourt le dos de Violette. Elle se sent prise dans un tourbillon d’émotions contradictoires : la peur, le soulagement, et en même temps un sentiment d’isolement qu'elle ne pouvait pas prévoir. Elle aurait voulu que tout cela n’arrive jamais, mais elle sait maintenant qu’elle doit se battre.
– Je te promets que je vais bien, Isolde. J'ai pris des mesures pour me protéger. J'ai changé mon numéro, et j'ai installé des caméras de sécurité. Il ne pourra plus m’atteindre.
Il y a un léger soupir au bout du fil, comme si Isolde essayait de digérer l’ampleur des événements.
– Mais tu ne dois pas rester seule là-dedans. Si tu veux, je peux venir te voir, passer un peu de temps avec toi. Tu ne peux pas tout gérer toute seule.
Violette secoue la tête, même si Isolde ne peut la voir.
– Non, je vais m’en sortir. Mais j'apprécie ton offre, vraiment. Je te promets de te tenir au courant. Mais pour l’instant, je dois rester loin de tout cela.
– Fais attention à toi, d’accord ? Et rappelle-toi que je suis là pour toi, à n’importe quel moment.
Violette raccroche doucement, son regard glissant vers la fenêtre de son appartement. La peur est toujours là, tapie dans l'ombre, mais elle sent un poids s’enlever de ses épaules. Elle n’est pas seule. Et même si elle doit affronter ce combat seule, elle a sa sœur, et elle compte bien se défendre jusqu’au bout.
L’atmosphère dans le restaurant chic était lourde, presque électrique. Les chandelles vacillaient doucement sur la table, projetant des ombres dansantes sur les murs, mais malgré l’élégance du lieu, Violette n’arrivait pas à se détendre. Chaque coup de fourchette, chaque éclat de verre semblait résonner comme un écho dans son esprit. Elle savait que ce moment était crucial, que ce dîner serait peut-être le dernier qu'ils passeraient ensemble, mais la peur la paralysait.Cassian, en face d'elle, était le portrait même de la tranquillité. Il mangeait calmement, observant son plat, mais il n’avait pas cessé de scruter Violette du coin de l’œil depuis qu’ils s’étaient installés. Elle pouvait sentir ses yeux sur elle, ces yeux qui semblaient tout savoir, tout comprendre. Il l’avait observée tout au long du repas, comme si chaque geste, chaque silence qu’elle faisait avait un sens. Mais Violette ne parvenait pas à le lire. Elle savait que ce dîner était une sorte de dernier test, une épreuv
Cassian se redressa brusquement, son visage tordu par la colère. Les muscles de son cou se contractèrent alors qu'il serrait les poings avec une telle intensité que ses jointures en devenaient blanches. Violette pouvait voir l’ombre de la violence qui se profilait derrière ses yeux sombres. Il était en train de perdre le contrôle, et cela la terrifia.Sans un mot, il frappa violemment la table. Le bruit métallique de l'impact résonna dans tout le restaurant, coupant court aux murmures environnants. Un verre, fragile et trop proche, se brisa sous la force de son poing, les éclats de cristal volant en tous sens, attirant l'attention de plusieurs clients autour d’eux. Les serveurs s’approchèrent prudemment, visiblement mal à l’aise, mais ils n'osèrent pas intervenir, gênés par la violence de la scène.Violette sursauta, ses mains tremblantes se crispant sur la serviette de table. Le son du verre brisé vibra dans ses oreilles, un écho de ce qui semblait être le début d’une tempête plus gr
Les mots de Cassian tournaient en boucle dans son esprit, frappant chaque recoin de sa conscience comme un marteau. "Tu m’appartiens." Ces mots, qui autrefois lui auraient semblé pleins de passion et d'amour, ne résonnaient maintenant que comme une malédiction. L'homme qui se tenait devant elle n'était plus celui qu'elle avait aimé, celui qu'elle croyait connaître si intimement. Celui-ci était froid, calculateur, et surtout, incroyablement dangereux.Violette cligna des yeux, un vertige de désillusion la frappant. Elle avait vécu dans l'illusion qu'il pouvait changer, que l'homme à qui elle s'était donnée, avec qui elle avait partagé des moments intimes, pourrait retrouver sa bonté. Mais ce visage, ce regard glacial, cette aura menaçante... tout cela n'était pas l'homme qu'elle avait rencontré. Elle était face à un étranger, un étranger qu’elle ne reconnaissait plus. Cassian n'était plus l'homme de ses rêves, mais l'incarnation de sa pire peur.Ses mains tremblaient légèrement, la réa
Violette avait toujours pensé que la fin de sa relation avec Cassian serait synonyme de soulagement, une libération enfin obtenue. Pourtant, alors qu’elle quittait précipitamment leur appartement, emportant dans ses valises seulement l’essentiel, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une profonde mélancolie. L'endroit qui avait autrefois été le témoin de leur amour, ou du moins de ce qu’elle pensait être de l’amour, était désormais un fardeau. Elle n'avait jamais envisagé quitter un tel environnement, ce luxe qu’elle avait appris à apprécier, mais qui aujourd’hui, semblait être l’ombre de ce qu’il représentait.En remplissant hâtivement ses cartons, elle sentit un poids lourd dans son cœur, une rupture douloureuse avec tout ce qu’elle avait connu. La maison, les souvenirs, tout semblait lui échapper dans un tourbillon de confusion. Elle savait qu’il fallait partir, qu'il n'y avait plus d’avenir ici, mais la douleur de se détacher de ce passé était aussi poignante que l’angoisse qui
Les mots de Cassian tournaient en boucle dans son esprit, frappant chaque recoin de sa conscience comme un marteau. "Tu m’appartiens." Ces mots, qui autrefois lui auraient semblé pleins de passion et d'amour, ne résonnaient maintenant que comme une malédiction. L'homme qui se tenait devant elle n'était plus celui qu'elle avait aimé, celui qu'elle croyait connaître si intimement. Celui-ci était froid, calculateur, et surtout, incroyablement dangereux.Violette cligna des yeux, un vertige de désillusion la frappant. Elle avait vécu dans l'illusion qu'il pouvait changer, que l'homme à qui elle s'était donnée, avec qui elle avait partagé des moments intimes, pourrait retrouver sa bonté. Mais ce visage, ce regard glacial, cette aura menaçante... tout cela n'était pas l'homme qu'elle avait rencontré. Elle était face à un étranger, un étranger qu’elle ne reconnaissait plus. Cassian n'était plus l'homme de ses rêves, mais l'incarnation de sa pire peur.Ses mains tremblaient légèrement, la réa
Cassian se redressa brusquement, son visage tordu par la colère. Les muscles de son cou se contractèrent alors qu'il serrait les poings avec une telle intensité que ses jointures en devenaient blanches. Violette pouvait voir l’ombre de la violence qui se profilait derrière ses yeux sombres. Il était en train de perdre le contrôle, et cela la terrifia.Sans un mot, il frappa violemment la table. Le bruit métallique de l'impact résonna dans tout le restaurant, coupant court aux murmures environnants. Un verre, fragile et trop proche, se brisa sous la force de son poing, les éclats de cristal volant en tous sens, attirant l'attention de plusieurs clients autour d’eux. Les serveurs s’approchèrent prudemment, visiblement mal à l’aise, mais ils n'osèrent pas intervenir, gênés par la violence de la scène.Violette sursauta, ses mains tremblantes se crispant sur la serviette de table. Le son du verre brisé vibra dans ses oreilles, un écho de ce qui semblait être le début d’une tempête plus gr
L’atmosphère dans le restaurant chic était lourde, presque électrique. Les chandelles vacillaient doucement sur la table, projetant des ombres dansantes sur les murs, mais malgré l’élégance du lieu, Violette n’arrivait pas à se détendre. Chaque coup de fourchette, chaque éclat de verre semblait résonner comme un écho dans son esprit. Elle savait que ce moment était crucial, que ce dîner serait peut-être le dernier qu'ils passeraient ensemble, mais la peur la paralysait.Cassian, en face d'elle, était le portrait même de la tranquillité. Il mangeait calmement, observant son plat, mais il n’avait pas cessé de scruter Violette du coin de l’œil depuis qu’ils s’étaient installés. Elle pouvait sentir ses yeux sur elle, ces yeux qui semblaient tout savoir, tout comprendre. Il l’avait observée tout au long du repas, comme si chaque geste, chaque silence qu’elle faisait avait un sens. Mais Violette ne parvenait pas à le lire. Elle savait que ce dîner était une sorte de dernier test, une épreuv