Chapitre 2

Cassian se redressa brusquement, son visage tordu par la colère. Les muscles de son cou se contractèrent alors qu'il serrait les poings avec une telle intensité que ses jointures en devenaient blanches. Violette pouvait voir l’ombre de la violence qui se profilait derrière ses yeux sombres. Il était en train de perdre le contrôle, et cela la terrifia.

Sans un mot, il frappa violemment la table. Le bruit métallique de l'impact résonna dans tout le restaurant, coupant court aux murmures environnants. Un verre, fragile et trop proche, se brisa sous la force de son poing, les éclats de cristal volant en tous sens, attirant l'attention de plusieurs clients autour d’eux. Les serveurs s’approchèrent prudemment, visiblement mal à l’aise, mais ils n'osèrent pas intervenir, gênés par la violence de la scène.

Violette sursauta, ses mains tremblantes se crispant sur la serviette de table. Le son du verre brisé vibra dans ses oreilles, un écho de ce qui semblait être le début d’une tempête plus grande. Elle se força à respirer profondément, mais la panique monta en elle comme une vague dévastatrice. Chaque fibre de son être lui criait de fuir, mais elle se tenait là, figée, le regardant s’effondrer sous la pression de ses émotions.

— Tu crois vraiment que tu peux me laisser, Violette ?! hurla-t-il, sa voix brisée par la rage. Ses yeux brillaient d’une fureur froide et incontrôlable, comme si tout son corps vibrait d’une énergie prête à exploser. Tu crois que tu peux me rejeter après tout ce que j’ai fait pour toi ?

Violette baissa le regard, tentant de se calmer. Ses mains étaient trempées de sueur, et sa gorge se serrait comme si un étau invisibile se refermait sur elle. Elle devait rester calme, tenir bon. Elle savait que si elle cédait à la peur, il gagnerait.

— Je ne veux pas de ta protection, Cassian, répondit-elle d’une voix faible mais déterminée, essayant de ne pas céder à l’angoisse. Je ne veux pas être avec quelqu’un qui me contrôle. Ce n’est plus une relation, c’est une prison.

La colère dans les yeux de Cassian se fit plus sombre, plus menaçante. Il s’approcha lentement, chaque pas lourd, chaque mouvement mesuré, comme un prédateur qui observe sa proie.

— Tu te crois tellement indépendante, Violette, dit-il, sa voix se faisant plus basse, presque un murmure glacé. Mais tu n’es rien sans moi. Sans ce que je t'ai donné. Tu crois vraiment que tu peux te libérer de moi après tout ce qu'on a partagé ? Tout ce que j'ai sacrifié ? Tu veux t'en sortir ? Je te le garantis, ce ne sera pas aussi simple.

Ses mots étaient lents et chargés de menace, chaque syllabe tranchant l’air comme une lame. Violette sentit son cœur battre la chamade dans sa poitrine. Il n’était plus l’homme qu’elle avait connu, l’homme qu’elle avait aimé. C’était un étranger, un être consumé par la colère et le contrôle, prêt à tout pour garder sa prise sur elle.

Un silence lourd tomba entre eux alors qu'il attendait une réaction. Violette serra les dents, sa respiration hachée. Son corps tremblait de plus en plus, mais elle se força à regarder dans ses yeux, refusant de flancher. Si elle cédait, elle savait qu’elle se condamnerait à une vie de soumission, et c’était tout ce qu’elle refusait.

Mais Cassian ne semblait pas prêt à la laisser partir. Il la fixait, prêt à la briser d'un seul mot, d’un seul geste. La menace dans son regard était claire. Il ne comptait pas la laisser fuir si facilement.

Il se leva soudainement, renversant son fauteuil d’un geste brutal. Il se tenait devant elle, sa silhouette imposante éclipsant la lumière du restaurant. Violette, prise de court, recula instinctivement dans son siège. La tension était palpable, l’air entre eux électrifié par la violence imminente.

Avant qu’elle n’ait eu le temps de réagir, il balaya d’un coup de bras les assiettes et les couverts, envoyant verres et plats s’écraser au sol avec un bruit sourd, résonnant comme un avertissement dans l’espace clos du restaurant. Les clients autour d’eux sursautèrent, certains se levant précipitamment, mais aucun ne osa intervenir. Le personnel était figé, trop effrayé pour agir.

Violette, les yeux écarquillés, suivit du regard les éclats de verre qui se répandaient autour d’eux. Elle sentit la panique monter en elle, son cœur battant à tout rompre. C’était comme si le sol sous ses pieds se dérobait. Elle n’avait jamais vu Cassian aussi hors de contrôle.

Il s’inclina au-dessus d’elle, son regard noir comme de l’encre. Il n’y avait plus de douceur dans ses yeux, plus aucune trace de l’homme qu’elle avait autrefois aimé. Ce qu’il y avait maintenant, c’était de la fureur pure et glacée. Ses poings étaient serrés, ses muscles tendus, comme si la moindre parole de Violette pouvait l’envoyer dans une rage incontrôlable.

— Tu es à moi, Violette, dit-il d'une voix froide et acerbe, chaque mot frappant comme un coup de poing. Tu ne peux pas juste partir. Tu crois que tu peux t'échapper de moi ? Tu ne sais pas à qui tu as affaire.

Dans un geste vif et imprévu, Cassian sortit une photo d’eux deux, prise lors d’un moment heureux qu’elle avait cru oublié. Elle le reconnaissait, lui souriant, et elle-même semblait confiante, heureuse dans les bras de l’homme qu’elle pensait être son amour. Il brandit la photo devant elle, la lui jetant violemment au visage. Le papier glacé se collait à sa peau, une image de leur passé, maintenant déformée par la violence présente.

Violette se redressa, essayant de ne pas laisser la peur prendre le dessus. Mais c’était difficile. Il l’encerclait de sa présence, la plaçant dans une position où elle ne pouvait plus échapper à son emprise. Elle pouvait sentir son souffle lourd, sentir l’électricité dans l’air. Elle savait qu’il était capable de tout. Le dernier espoir d’évasion semblait s’évanouir, étouffé par son emprise.

— Tu penses que tu peux m’abandonner sans conséquence, que tu peux effacer tout ça, tout ce que j’ai fait pour toi ? Ses mots étaient tranchants, pleins de menace. Tu ne peux pas, Violette. Tu m’appartiens. Et tu vas le comprendre.

Elle se mordit la lèvre inférieure, tentant de contrôler les tremblements qui envahissaient son corps. Chaque fibre de son être lui hurlait de fuir, de sortir de cette situation, mais une part d’elle savait que ce n’était plus aussi simple. Les menaces qu’il proférait n’étaient plus voilées, il n’essayait plus de dissimuler sa volonté de la soumettre. C’était la vérité nue, crue et implacable.

— Je suis déjà partie, murmura-t-elle, presque pour elle-même, essayant de s’ancrer dans une réalité qu’il ne pouvait pas contrôler. Mais sa voix trahissait une faible hésitation, un doute qui ne lui appartenait pas normalement.

Il la fixa un instant, ses lèvres se tordant en un rictus de mépris.

— Non, tu ne l’es pas. Tu ne seras jamais libre de moi.

Le regard de Cassian s’adoucit un instant, mais il n’y avait rien de bienveillant dans ce changement. C’était un regard calculateur, comme un prédateur qui savait qu’il avait sa proie. Il s’approcha un peu plus, son souffle chaud contre son visage, sa présence presque suffocante.

— Et tu vas le regretter, Violette, souffla-t-il, d’un ton presque détaché. Tout ça, tu vas le regretter.

Chaque mot frappait plus fort que le précédent. La dernière barrière entre eux venait de se briser. La réalité s’effritait autour d’elle, et la peur de ce qu’il pourrait faire à présent était plus présente que jamais.