-"Hey!", répond-elle joyeusement.
-"Qu'est-ce que tu fais ici Émilie?" lui demandai-je. -"Bah... je t'attendais, je voulais te voir, parler quoi!" -"Ça me vas, aller, on va où?" -"Vers le quartier Sud, ça te vas?" -"Oui!"Nous nous dirigeons donc joyeusement vers le quartier Sud tout en bavardant. J'étais un peu secoué par ce que m'avais avoué l'Alpha d'Europe. Pourquoi ce truc d'âmes sœurs était-il tombé sur moi? Je ne le méritais pas, il était trop important, trop beau et trop intelligent pour moi. Et surtout, c'était un Alpha.
Émilie dut se rendre compte que quelque chose n'allait pas car elle me demanda:-"Il y a quelque chose chez toi qui ne vas pas bien aujourd'hui. Qu'est ce qu'il se passe? Si tu ne veux rien me dire, je comprendrai, après tout, on ne se connaît pas vraiment."
Je réfléchis et l'envie me prend de tout lui raconter, j'avais besoin de l'avis d'une fille et Elsa n'était pas là. De plus, ce n'était pas des choses que l'on racontait par téléphone, ce qui m'arrivait. Alors, je lui raconte tout, du début à la fin, sans exception. Elle m'écoute religieusement, sans m'interrompre et sans faire de commentaires, et je la remerciais intérieurement de ces intentions.
Lorsque je finis mon "histoire", elle donne enfin son avis:-"Tu sais, je ne comprends pas tout les trucs de loup mais après tout ce que tu m'as dis, tu devrais arrêter de te dénigrer. Ce lien dont tu parles, il est extrêmement important, tu ne peux pas le rejeter où tu finiras par mourir de chagrin. Cet Alpha te plaît, je le sens. C'est ton âme sœur et tu lui plaît autant qu'il te plaît. Il ne te jugera pas sur ce que tu es extérieurement, mais sur ce que tu es intérieurement. Tu es la personne qui le rendra heureux. Tu es la SEULE personne qui le rendra heureux. Pour finir, tu m'as dit que c'était très rare que les âmes sœurs se trouvent, tu devrais t'estimée heureuse de l'avoir trouvé. C'est ça que je ne comprends pas trop."
Elle avait bien appuyé le fait que j'étais la seule personne qui pouvait le rendre heureux. Je méditais ses paroles silencieusement. Pendant un long moment, je ne parlais pas, et elle non plus. Elle semblait attendre une réponse mais ce qu'elle attendait n'arriva pas.
Finalement, nous nous quittâmes après un au revoir. Elle me donna son numéro de téléphone et je jurai de la revoir. ••• J'étais rentrée à l'hôtel, allongée sur mon lit, je pensais à ma journée. Demain, j'avais quartier libre, il n'y avait pas de Réunions deux fois par semaine et je pensais aller au Central Park avec Gab, vu que je ne l'avais pas beaucoup vu aujourd'hui. En m'étirant, je me lève pour aller voir Gab. Je connais le numéro de sa chambre, alors je prends les escaliers pour rejoindre l'étage en dessous. Arrivée devant sa porte, je toque plusieurs fois. Une seconde après, Gab ouvre et, je ne sais pas pourquoi, je lui saute au cou. Il me serre dans ses bras, très fort, et je faillis étouffer.-"Salut!", lui lançai-je
-"Coucou, ça va? Tu n'as pas l'air en forme", il me scrute et ajoute:"Tu as l'air triste." C'est une affirmation.Je réponds peut être un peu trop vite pour que ce soit crédible mais il n'avait qu'à pas m'embêter!
-"Non. Non! C'est juste la fatigue, t'inquiète! Mais ce n'est pas pour qu'on parle de moi que je suis venue, je voulais te demander si ça te disais d'aller au Central Park, demain?"
-"Ça me tente! Vers quelle heure", me répondit-il enthousiaste et sceptique de ma réponse précédente sur mon état. -"Vers 10 heures, ça te va? -"Vi! Bon bah à demain alors!" -"A dem.!"On se quitte ainsi, sans un mot de plus, et je repense à notre étreinte de tout à l'heure. Quelque chose s'est produit, je le sais, et cela me perturbe.
••• Je me réveille le lendemain vers huit heures et demi. Je baille un grand coup avant de me lever et de prendre ma douche. Je n'ai pas mangé pourtant je me lave les dents. Je n'ai pas faim, mais alors pas du tout faim! Ça c'est une grande première! Je patiente jusqu'à 9 heures 55 avant de me lever et d'aller toquer chez Gab. Il m'ouvre immédiatement. Il a pris une douche car ses cheveux sont mouillés. Ses cheveux sont blonds vénitiens et ils sont foncés par la douche. Ses yeux bleu gris me scrutent et je lui souris. Il est vraiment beau. Nous sortons dans la rue, nous parlons de tout et n'importe quoi. Puis nous arrivons au Central Park et nous nous asseyons sur un banc. Le parc est immense, il y a un lac où on peut faire du bateau, il y a des terrains de tennis, de foot, de golf. Il y a aussi un centre équestre! Tout à l'air génial! Gab me pose une question: -"Bon alors, pourquoi m'as-tu invité au parc?" -"Euh... je ne sais pas. Il faut une raison?", je demande en riant. -"Pas forcément.", il rigole.Puis il me demande si j'aime New York, je lui répond que ça va. Alors il dit que c'est une belle ville, qu'il aimerait quand même rentrer chez lui. Il parle beaucoup de lui, il se libère en quelque sorte. Mais moi, je ne me confierai pas à lui. Je ne parle qu'à Elsa et à, maintenant, Émilie.
Je l'écoute patiemment et le temps passe. Il est maintenant l'heure de manger et c'est en bavardant qu'on va à la cafétéria du parc prendre notre déjeuner. Je prend des frites et lui fait de même. Et on parle et on parle. Indéfiniment. Nous avons regagné notre banc et il est maintenant 16heures. Je songe à m'en aller.-"Bon, ce n'est pas que je m'ennuie, mais il faudrait que je rentre..."dis-je un peu triste
-"Ah bon, tu ne t'ennuies pas?", me demande-il mi-railleur mi-déçu. -"Roh! Si je te le dis!", je rigole.Puis je remarque qu'il s'est dangereusement approcher de moi. Je ne le vois pas venir, il me vole un baiser. Ses lèvres sont... insistantes? En tout cas, je ressens quelque chose dans mon ventre et c'est... bizarre.
Il se retire, content de lui, arborant un grand sourire. Il me prend la main. Doucement, je la retire et me lève. Je quitte le parc. Je n'aurai jamais du le laisser faire. Jamais. Et mon âme sœur? Que va-t-elle penser si elle l'apprend? Oh, et puis je ne la connais pas! Zut! Je m'en fiche de ce qu'elle pense! Rentrée à l'hôtel, je décide d'appeler Émilie. Première sonnerie.Deuxième sonnerie.Troisième sonnerie. -"Allô?" -"Coucou, c'est Lou" -"Ah... salut. Y a quelque chose?", me demande-t-elle inquiète. -"Euh... je te raconterai plus tard.Est ce qu'on peut se voir ce soir?", ma voix se fait suppliante. -"Bien sûr, vers quelle heure? Et où?" -"Ben vers 18heures au café près de l'hôtel de la grande avenue." -"Ok ça marche, à tout à l'heure." -"A tout!". Je raccroche et soupire. Une larme coule sur ma joue. ••• Quand je sors de l'hôtel 1heure et demi plus tard, je me dirige vers le café. J'aperçois Émilie et je l'appelle. Elle se retourne et me sourit en me voyant. Je lui souris en retour et la rattrape. Nous rentrons ensemble dans le café. Nous nous asseyons à une table et elle me regarde avec des yeux insistants et interrogateurs. Je lâche de but en blanc: -" Gab m'a embrassé." Elle ne répond rien, ses yeux me fixent toujours, interrogateurs.-"D'abord, c'est qui ce Gab?"
Mince, j'ai oublié de lui dire qui c'était.-"C'est un mec qui est dans mon lycée, en France. Il s'appelle Gabriel Machvar et a un an de plus que moi. Il a été tiré au sors pour aller à la Grande Réunion, comme moi."
-"Ah d'accord. Et tu le connais?" -"Oui, mais c'est un ami.", j'ai l'impression de subir un interrogatoire, mais c'est la seule personne qui pourra m'aider et m'éclaircir sur cette situation. -" En es-tu sûre?" -"Je ne sais pas.", avouai-je. -"Qu'as-tu ressenti lorsqu'il t'a embrassé?" -"J'ai eu des trucs dans le ventre. Mais je ne m'attendais vraiment à rien!", dis-je désespérée. -" Étais-tu consentante?" -"J'imagine que non, il ne m'a pas demandé." -"Excuse moi, mais c'est un peu le principe d'un baiser.", dit-elle en rigolant -"Mais que veux-tu que j'en sache!" -"Bah je sais pas moi! Je pensais que tu avais de l'expérience en matière d'amour!" -"Apparemment non!"Le silence plane quelques minutes puis nous éclatons de rire.
Émilie prononce enfin sa sentence: -"Je crois, ma chère Lou, que tu éprouves des sentiments pour lui." -"Mais, et mon âme sœur ?" -"Ça, je n'en sais rien, je ne suis pas une louve, je n'y connais rien." -"Qu'est-ce que je dois faire à ton avis?" -"A toi de voir!" Émilie m'aide beaucoup là! Merci! Notez l'ironie. Je change de sujet: -"Bon! Assez parler de moi! Toi, comment tu vas?" -"Normal, je vais au lycée demain donc il faut pas que je rentre trop tard mais je vais bien." -"Ok... bah moi j'ai encore une Réunion!", je plaisante. Nous rions un peu puis elle dit qu'elle doit rentrer, on se fait la bise et nous nous quittons.Quand j'arrive dans ma chambre, à l'hôtel, je me jette sur le lit et, fatiguée par cette journée mouvementée, je m'endors.•••Le lendemain, j'ai de nouveau quartier libre.Je me demande ce que je veux faire et l'envie me prend d'aller de nouveau au parc, je veux être seule, j'irai au lac et je pense que je pourrai peut-être faire du bateau. Je m'habille et prend lentement la direction du lac. Il est 9heures.Arrivée là-bas, je me dirige vers le banc que nous avons occupé, Gab et moi. Je m'y assieds et effleure la place qu'il occupait.-"Bonjour", dit une voix grave.Je relève la tête. Un homme très grand me dévisage, son visage à contre jour me permet de l'identifier avec un temps de retard.-"Euh...bonjour.", je réponds, intimidée.Mon Alpha fait un geste de la main à ses gardes du corps, qui nous quittent, nous nous retrouvons seuls. Il s'assied à la place de Gab, très à l'aise.Je le regarde quelques secondes avant de baisser les yeux sur mes mains.-" Tu es mon âme sœur.", dit-il
Toc, toc, toc.-"Entrez!", je crie.Gab entre dans la chambre et vient s'asseoir à côté de moi, sur le lit. Il me regarde et demande, assez agressif:-"Que faisais-tu au parc avec l'Alpha d'Europe?"Je n'ai pas envie de lui dire la vérité, ça ne le concerne pas, alors je mens:-"En fait, il était au parc et moi aussi. Nous nous sommes croisés et il m'a reconnu. Tu sais, lorsque qu'on a parlé pour soutenir l'Alpha avec lequel on était d'accord, et ben, il m'a demandé pourquoi j'avais soutenu l'Alpha d'Afrique. Je lui ai répondu que c'était l'Alpha avec lequel j'étais d'accord et tu es arrivé."Visiblement, il n'a pas l'air très convaincu, pourtant, il ne dit rien et demande:-"Bon d'accord. Est-ce-que ça te dirait de venir manger avec moi ce soir?"Je souris.-"Pourquoi pas?"Il fait un énorme sourire et quitte ma chambre. J'ai faim, mais il n'est que midi et je ne mangerai plutôt vers 13 heures. Je pense à ce matin, à Étienne.Toc, toc, toc.Encore un visiteur, c'est des condoléances
-"Rien!", je crie.Visiblement, il ne me croit pas. Il me tourne le dos et regarde par la fenêtre.-"Ne me laisse pas toute seule...", je supplie. Il se retourne. Je me rapproche de lui et pose ma tête contre son torse. Il me serre dans ses bras et les battements de son cœur m'apaisent. De longues minutes passent, je me sens mieux et je sens qu'il est plus détendu.Il s'assied sur le lit et me pose sur ses genoux. Ma tête est toujours sur son torse. Il reprend d'une voix plus douce:-"Lou... Il faut que tu me le dises."Je prend une grande inspiration.-"Quand tu es parti de l'hôtel, tout à l'heure, j'ai commencé à avoir mal au cœur, comme si on y plantait des aiguilles. Donc je suis partie à ta recherche, je t'ai retrouvé et je vais mieux. Mais ça me fait mal parce que tu n'es pas là. Tu me manques."Je baisse les yeux. Il me serre plus fort contre lui et je me laisse aller. Ma tête est dans son cou, il sent la forêt, le bois et un peu... lui. Oui, oui, il sent lui!Je ferme les ye
Point de vue: ÉtienneJe m'éloigne d'elle à contre cœur. J'aurai voulu qu'elle passe sa soirée avec moi au lieu qu'avec l'autre imbécile. Gab par ci, Gab par là. Je tape dans une cannette avec mon pied. Lou, je l'aime plus que tout. Je sens bien que parfois, elle ne va pas bien. Ce que je fais, mon poste, lui donne l'impression que tout nous sépare. Elle n'a pas totalement faux: la Grande Réunion me donne du temps libre que j'ai beaucoup moins chez moi. Mais elle a tout de même tort, si nous sommes âmes sœurs, ce n'est pas pour rien. Nous nous complétons et j'apprends d'elle, elle apprend de moi. Je pense qu'elle n'a pas encore très bien compris que je suis très attaché à elle. Quand je lui ai dit que j'habitais à Londres, elle m'a paru triste. De toute façon, il faut qu'elle vienne avec moi, c'est mon âme sœur. Je comprends que ça lui brise le cœur mais c'est elle la Luna. Il fallait bien, au bout d'un moment, qu'il y en ai une. Si elle ne veut vraiment pas, il faudra que je cherch
1 mois et demi plus tardPoint de vue: LouJe repense au baiser qu'il m'a donné ce soir là, et mon cœur me fait mal. Étienne est reparti pour Londres avant la fin de la Grande Réunion, il avait de nombreux problèmes et de nombreux soucis à régler. Nous n'avons jamais reparlé de moi en tant que Luna et de moi, installée près de Londres. Notre relation n'a pas beaucoup évolué, depuis notre première rencontre. Il est reparti il y a moins d'une semaine, et il me manque déjà. Heureusement, il y a Émilie et Gab. Je me suis rendue compte, au cours d'une discussion, qu'Émilie a des problèmes avec sa famille, alors je m'arrange pour qu'elle me parle et je laisse Étienne de côté. Avant qu'il ne parte, on ne s'est rien juré. Nous n'avons pas prévu de nous revoir, de prendre de nos nouvelles (même si j'ai son numéro de téléphone). Il ne m'a pas dit qu'il viendrait me voir, dans mon trou paumé. Il m'a juste embrassé une dernière fois, avant qu'il ne quitte l'appartement dans lequel il était logé
Je me jette sur mon lit, le soleil commence à se coucher et je ne m'adapte pas encore au décalage horaire, je suis épuisée. En même temps, je ne suis arrivée qu' aujourd'hui, mais je suis tellement contente d'être de nouveau chez moi. Maintenant, nous sommes fin mai et il commence à faire chaud. Je fixe le plafond qui se trouve au dessus de moi et je réfléchis, je réfléchis à tout ce qu'il s'est passé depuis que j'ai été tiré au sort pour aller à la Grande Réunion. J'ai appris beaucoup de choses sur la politique du monde entier et je suis maintenant indépendante. Émilie me manque déjà, Elsa et elle sont désormais mes meilleures amies au même titre, ensuite vient Gab, et Étienne? Étienne, où est-ce que je le mets? Occupe-t-il la place de petit ami ou pas? Je décide que non et ça me rend triste. De toute façon, ma position avec Étienne était bizarre. Je ne l'ai jamais accepté et il a fait de même, mais je ne l'ai pas non plus rejeté. J'avoue que le concept est bizarre, quand nous somm
•••Les jours, les semaines, les mois sont passés•••Nous sommes en octobre, ça va, il fait encore bon, je soupire de contentement. Je suis dans la forêt avec ma petite sœur, c'est désormais une habitude, toutes les deux semaines nous allons dans la forêt en famille. Nous nous amusons bien, sauf qu'aujourd'hui, nos parents n'ont pas pu venir. Je regarde ma sœur, elle ne me ressemble pas du tout, en louve, elle est rousse et noire et j'avoue que cette couleur est pratique pour se fondre dans la forêt remplie de feuilles mortes. Maintenant, je ne pense à Étienne que de temps en temps, je l'oublie à mesure que le temps passe. Bon, là, je crois que j'exagère un peu, je ne l'oublierai jamais, ça, je le sais. Mais il n'est plus présent dans mon esprit comme avant.Je n'ai toujours rien dit à Elsa à propos d'Étienne, à mon avis, elle a du oublier. D'ailleurs, Elsa aurait aussi du venir ce matin mais elle viendra cet après-midi, comme mes parents.Je pense au lycée, je suis en terminale main
C'est vrai, je l'aime. Toujours. Je tangue et baisse la tête.Je sens son regard posé sur moi.En vérité, c'est que je ne peux pas.Je ne peux pas arrêter mes études, quitter mes amis, ma famille, changer de milieu. Tout me retient ici. Rien ne me retiens auprès de lui.-"Tu viendras souvent ici, si tu viens avec moi.", me rassure-t-il.-"Et la louve de tout à l'heure, tu en fais quoi?!", je crache.Je sens qu'il grimace, j'ai touché juste.-"Il n'y a rien avec elle.", il dit cela sans émotions et ça me frustre.-"Menteur, c'est ta Luna. Tu vois, tu n'as pas tellement besoin de moi.", je raille.-"Si, tu sais très bien que tu as besoin de moi comme j'ai besoin de toi. Ne me dis pas que je ne t'ai pas manqué pendant ces derniers mois. Je ne ressens rien pour cette louve, mais je sais que je ressens quelque chose pour toi.", sa voix douce me persuade lentement. Mais je réplique:-"Pourquoi était-ce la Luna? Pourquoi ne m'as-tu jamais fait signe?"-"Je traversais une période difficile. J
C'est ainsi que s'écoula ce joyeux mois, j'étais avec mes proches, pendant l'été, au beau milieu d'une forêt tranquille. Je crois que ce fut l'un des meilleurs de ma vie, si on ne compte pas l'absence d'Étienne. Cette vision joyeuse fut un peu troublée par ce que j'appris par Aurélien, que j'avais été violée.Chaque nuit, Gabriel revenait me hanter, chaque nuit, la scène se prolongeait d'une longueur qui me réveillait brusquement, en sueur. Souvent, je n'arrivais pas à me rendormir et restais seule dans la cuisine de l'appartement, une tasse de chocolat chaud répandant une douce chaleur à travers mes doigts. Je n'étais pas véritablement seule, Jenna dormait avec moi et mes parents occupaient une chambre adjacente. C'était rassurant de les avoir près de moi, ça faisait si longtemps...Hin wiyama hin wiyamabalaLui et l'esprit de la vie t'appelle oh oh hiobani ya (oh oh hio)Rubu gosaga CocoJe sursaute alors que la musique du Roi Lion retentit de mon téléphone, interrompant le fil de m
Point de vue: LouHans et Kiral pénètrent dans la pièce, deux ombres mouvantes à la faible lumière. Menaçantes. Je me tapis un peu plus dans mon coin lorsque je réalise que je suis ici, en enfer.-« Lou, quelqu'un veut te rendre visite... », la voix de Hans ricane doucement, d'un ton enjôleur.Puis un homme entre dans la pièce, d'une stature imposante, il domine les deux hommes. Je tourne ma tête vers la droite et regarde les couchettes de mes deux amies, elles sont vides. Où sont-elles? Arlésie. Émilie...Une lumière éclate dans les lampes et me brûle les yeux. Pendant quelques secondes, je suis aveuglée. Et après, je le vois. Gabriel.Un mauvais pressentiment m'envahit, mais je n'en tiens pas compte et bondis dans ses bras, immensément rassurée. Je ne me demande pas ce qu'il fait là, ce qu'il vient faire ici, je lui fais confiance.Son étreinte chaude me rassure tandis que son odeur enivrante parvient à mes narines. Derrière lui, Kiral et Hans sont partis, mais je le remarque à pein
Point de vue: ÉtienneJe marche en direction de ma demeure, à travers le village presque désert. Les feuilles qui jonchent le chemin craquent sous mes pas, le chant des oiseaux résonne entre les troncs, le Soleil tape. La joie me sert le cœur. Je suis heureux. Elle est de nouveau là, près de moi. Cela fait presque un an que nous nous sommes quittés, que nous nous ne sommes plus vus... Et maintenant, je peux regarder ses beaux yeux verts, son visage fin, ses cheveux certes courts et abîmés, mais qui lui encadrent à merveille son joli visage. Désormais vivant, où les émotions transparaissent.Je sens sa présence au fin fond de moi, alors qu'elle allait bientôt me quitter à jamais. Je sens son cœur battre, son sang couler, ses poumons se soulever. Je sens tout, alors qu'hier, je ne sentais rien. Nous ne formons plus qu'un. Une symbiose.Si son cœur n'avait pas battu plus vite, si ses lèvres n'avaient pas prononcé mon nom, si ses yeux ne s'étaient pas ouverts, elle ne serait plus là. Que
Je respire calmement, paisiblement. Depuis quelques minutes, je suis de nouveau consciente, mais différemment.La peur m'a quitté, l'incertitude s'est envolée. Je ne sais pas si je me suis éteinte ou si la vie m'habite toujours. Mais je sais que je suis calme.Je sursaute lorsque j'entends le bip bip de la machine infernale. J'ai retrouvé mon ouïe, donc cela veut dire que je suis toujours en vie. Mais quelle heure est-il? À peine ai-je pensé cela que j'ouvre les yeux. Mon cœur accélère tandis que j'essaye de distinguer quelque chose, mais tout est flou, brouillé. Je vois juste qu'il fait sombre, très sombre. C'est donc la nuit? Ils m'ont donc laissé vivre?Je me concentre et au fur et à mesure que le temps passe, les détails se font plus nets et c'est avec joie que je distingue enfin le bureau au fond de la pièce.Je suis donc dans ma chambre, aménagée pour m'accueillir. Puis mes yeux papillonnent vers la pendule, il est deux heures quinze du matin. On ne m'a donc effectivement pas t
•••Trouve une solution, tu n'as plus que trois jours. Le temps presse, les secondes et les minutes filent.Trouve une solution, tu n'as plus beaucoup de temps. Le temps avance, les secondes et les heures passent.Vingt-quatre heures passeront vite.Mille-quatre-cent-quarante minutes passeront bientôt.Dépêche toi.Le silence règne partout, terrifiant, demain soir, je ne serai plus là. Mes pensées se mêlent. Je ne peux plus réfléchir correctement.C'est le soir.Il fait peut-être nuit.Il fait peut-être encore jour.Nous sommes en juin, presque en juillet.C'est l'été. Le dernier peut-être.Il y a trop de peut-être. Beaucoup trop.Et je me concentre sur l'environnement que j'arrive à percevoir. Le silence. L'odeur de Javel. Les doux draps. Le goût de salive qui reste dans ma bouche.Qu'est-ce que je fais?Je ne me reconnais plus.Qui suis-je?•••Un vent frais effleure ma joue, hérisse les poils de mes bras. Le chant des oiseux résonne fort dans la pièce, c'est donc le matin?Plus bea
Point de vue: LouJe reprends connaissance avec mon cerveau après ce qu'il me semble des heures. Je sens un masque posé sur ma bouche et qui couvre mon nez. Il me force à respirer.Que s'est-il passé?Mon cœur s'est arrêté... et?Suis-je morte?Suis-je vivante?Ou entre les deux?Je ne délibère pas davantage, je sombre dans l'inconscience.•••Je sens quelqu'un caresser mes cheveux. D'ailleurs, je ne sais pas si ces derniers ont repoussé...Mais donc je vis toujours?-« Heureusement que tu étais là Charles... », j'entends quelqu'un parler.Honorine?Je souris intérieurement, heureuse de l'avoir près de moi, même si j'ai l'impression d'avoir couru un marathon... Effectivement, je suis épuisée, ma tête me fait mal. J'ai du mal à écouter tout ce qui se dit, mais je sais désormais que Charles était là, qu'il m'a empêché de mourir, mais-« Peut-être que cela ne servira à rien, peut-être que ça n'a fait que rallonger le jour de son départ... », dit Charles la voix vibrante et rauque, « Tu s
Point de vue: LouD'après les médecins, cela fait maintenant six mois que je suis dans une sorte de coma de stade III. Un coma, car je ne peux pas bouger, ni parler, ni respirer par moi-même. Même si je réagis aux extensions et flexions réflexes, je ne peux pas communiquer avec le monde extérieur, même par la pensée. Une sorte, car les médecins pensent que je suis guérie au niveau des nerfs et du cerveau, qui ont été effectivement abîmés lors de ma chute. Mais désormais, ils pensent que mon corps se maintient dans ce coma pour me protéger. Cela est normal, après ce que j'ai vécu aux côtés d'Émilie et d'Arlésie, et avec Gabriel...Les six mois semblent longs. La volonté de sortir de ce sommeil sans fin n'est pas assez forte. Durant longtemps, j'ai souhaité rouvrir mes yeux, mais ce souhait ne s'est jamais réalisé. Malgré l'événement qui a bouleversé le cours de choses.J'ai repris conscience avec moi-même il y a environ quatre mois, j'ai enchaîné des phases de conscience, et des phases
Point de vue: Aurélien (bêta d'Étienne)Les renforts arrivent. Enfin. Les deux heures et demi pendant lesquelles nous les avons attendu m'ont semblé tellement longues... Pourtant, malgré les secousses qui continuent de faire tanguer les murs, je marche dans la base. Dans un couloir sombre. Derrière moi, Benjamin et Hugo parlent a voix basse, ils sont suivis de Louis, qui est sous sa forme lupine.Je tends l'oreille, il faut que nous trouvions tous les prisonniers qui sont enfermés ici. Et les chefs. Je suis conscient que nous ne pourrons pas tout faire, mais les renforts se chargeront du reste. Nous tournons silencieusement à droite. Des rangées de portes blindées s'offrent à nous et je stoppe inconsciemment ma marche.Les trois loups-garous derrière moi grognent et je soupire. Mes sens explosent et je cherche, je cherche une trace de vie.Des bruits de respiration, Un gémissements, des paroles. Un cœur qui bat. Une nouvelle explosion retentit dans un coup sourd. Les lumières grésill
Point de vue: LouIl inspire et son corps athlétique se déplace d'un pas vers moi.-« Répond moi. Gabriel. »Ma respiration se hache, se coupe quand il s'approche un peu plus de moi. Puis il écarte les bras, son geste m'invitant à un câlin alors que des centaines voire des milliers de questions explosent dans ma tête, entre les parois de mon crâne. Que fait-il là? Est-il un ami ou un ennemi? Puis-je lui faire confiance? Est-il sincère?Toutes ces interrogations défilent, dansent la salsa dans mes yeux, entre nous. Je me rappelle encore les bons moments que nous avons passé ensemble à New-York alors que je sentais que je tombais amoureuse de lui. Tout cela a explosé quand j'ai rencontré Étienne, mon âme sœur, ma moitié... Cet amour pour Gabriel qui commençait à enfler dans mon cœur s'est éteint alors que lui souffrait, voyant que les sentiments que j'éprouvais pour lui disparaissaient.Maintenant, nous nous dévisageons tous deux avec attention alors que j'essaye d'interpréter son geste