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Je demeurais bouche bée devant la grandeur du bâtiment. Nous étions là, avec Gab, depuis une dizaine de minutes quand des militaires s'approchèrent, l'air menaçant.

-"Qu'est ce que vous voulez vous? Traînez pas ici !"

Je restais choquée par la violence de ses paroles et de la manière dont ils nous avaient abordé. Gab me tira le bras et nous rebroussâmes chemin. Nous ne dîmes rien, occupés par nos pensées, tout le long du retour. Quand nous arrivâmes à l'hôtel, je montai sans un mot dans ma chambre après un petit "au revoir" à Gab. Je me couchai ensuite et tombai dans les bras de Morphée.

•••

Le lendemain, je me levai vers 6heures et comme je savais que je n'allais pas me rendormir, je pris mon temps pour me doucher et me préparer. Je déjeunai ensuite et lorsque j'eus tout fini, je m'aperçu qu'il était seulement 7 heures 10. 

Je réfléchis à ce que je veux faire et me dis que je peux partir en avance, très en avance pour voir l'organisation du début de la 3ième Réunion. 

Je descends dans le hall et laisse mes clefs. La marche de 10 minutes me motivait d'avance alors je sortis joyeusement dans la rue et bousculait une fille! Merde!

-"Euh... désolée", je m'excuse.

-"Ne t'en fais pas, c'est pas grave", me répondît-elle gentiment."

Je la dévisageais, elle devait avoir mon âge et avait un joli visage, ses yeux bleus me regardaient, rieurs. Je souris piteusement et lui demande:

-"Tu es une louve?"

Son sourire disparut et elle me répondit, agressive:

-"Non. Ça te poses un problème?"

-"Aucun. Même si j'en suis une, je n'ai rien contre les humains. D'ailleurs, chez moi, j'ai quelques amis humains. J'avoue que je m'entends plutôt bien avec eux et leur différence m'importe peu."

Je termine ma tirade pour la convaincre que je ne suis pas hostile. Elle semble convaincue car elle sourit:

-"T'es là pour la Grande Réunion? Pas vrai?"

-"Oui. J'étais en train d'y aller, justement."

-"À cette heure là! Je croyais que ça commençai à 9 heures?"

-"Oui, tu as raison, mais j'y vais en avance. Je me suis réveillée tôt ce matin et je n'ai rien à faire."

-"Ah... bon bah je vais te laisser alors. Par contre, il faudra se revoir, je m'appelle Émilie."

-"Et moi, Lou!"

Je lui fais un grand sourire motivé, heureuse. Et elle s'éloigne, ses cheveux blonds flottant dans son dos. 

Je repars vers le bâtiment qui abrite la Réunion. 

Quand j'arrive, je remarque qu'il y a de l'agitation près des portes. Il y a des militaires. Je m'approche, curieuse et j'aperçois les Alphas, des Pays et des Continents. 

Des militaires s'approchent de moi et me hurlent de partir. Je commence à reculer lorsqu'une voix retentit:

-"Non. Laissez là, c'est bon elle peut rentrer avec nous. Nous bavarderons."

Je me retourne, surprise et les militaires me font signe de les suivre. J'entre dans l'amphithéâtre en compagnie des Alphas et ils se dirigent vers une porte qui donne sur un couloir. Dans ce couloir, il y a plusieurs portes. Ils se dirigent vers celle du fond, qu'ils ouvrent et qui donne sur un gigantesque salon. Il y avait tous les Alphas des Continents et une quinzaine d'Alphas des Pays.

Gênée, je ne sais pas trop quoi faire alors que les Alphas s'affalent sur les fauteuils  et les canapés. Je reste donc debout, dans l'embrasure de la porte. Mais les Alphas ne m'ignorent pas longtemps car peu de temps après, ils se tournent tous vers moi. Ils me disent de m'assoir et je m'exécute, écarlate. Puis, un des Alphas (sûrement d'un Pays) me demande:

-"Pourquoi êtes vous venue ici si tôt ?"

Je lui réponds immédiatement:

-" Eh bien... la raison est un peu bête mais c'est parce que je me suis réveillée tôt ce matin et aussi parce que je ne savais pas trop quoi faire. Alors je me suis dit que je pouvais très bien venir ici. Voilà."

Puis, un autre Alpha prend la parole, c'est mon Alpha.

-" Hier, c'est vous qui avez parlé pour soutenir l'Alpha avec lequel vous étiez d'accord. Pourquoi avoir choisi l'Alpha d'Afrique?"

Sa question me gênait et je ne savais pas trop quoi répondre pourtant je dis avec audace:

-"C'était l'Alpha avec lequel j'étais d'accord. Je pense m'être exprimé assez clairement hier."

-"Oui, mais moi j'étais sur la même position que celle de Mathieu" attaque mon Alpha. Cette fois, je ne lui réponds pas, mais un autre le fait à ma place, c'était l'Alpha d'Afrique:

-" Pourquoi cela te tient tant à cœur, de son avis?"

-"J'avoue que je n'en sais rien", il maugréait et ça me fit rire intérieurement. 

•••

Le reste des deux heures passa vite et je m'amusais bien. J'étais heureuse d'être en la présence de l'Alpha d'Europe, de mon Alpha.

Puis je dus aller à la Réunion, ce fut drôle car j'étais seule sur les gradins et eux s'installaient en bas en s'engueulant parfois. Je riais. Puis les portes s'ouvrirent et la foule déferla telle une vague. 

Et la Réunion commença, comme les précédentes.

Quand vint la pause de midi, je sortis de l'amphithéâtre. Je n'avais pas envie d'aller avec Gab; je me sentais seule, j'avais quelque chose dans le cœur. Un poids me torturait et j'entrai dans une ruelle pour m'asseoir un instant. Prise de nausée, je mis ma tête sur mes genoux.

-"Ça ne va pas?"

Je tourne vivement ma tête vers la voix et quand je vois à qui elle appartient je me lève en répondant:

-"Si si."

-"Je ne te crois pas."

-"Tant pis pour toi,"martelai-je.

Il reste de longues minutes à me regarder et moi je le contemple avec des yeux ronds. Qu'il est beau!

Il attaque:

-" Tu sais, la première fois qu'on s'est vu, à la première Réunion. Eh bien, j'ai senti qu'il s'était passé un truc. Quand je suis parti, j'avais mal au cœur, je ressentais comme un vide. Et quand je suis ici, avec toi, ce vide disparaît."

Non mais je rêve où il me tutoie, je ne le connais pas, mince!

-"C'est marrant parce que ça m'a fait exactement la même chose," murmurai-je.

-" Eh bien... Euh...si cela t'as fait la même chose, c'est que... c'est que nous sommes âmes sœurs," il dit cela avec une voix totalement dépourvue d'émotions donc je lui répondis ou plutôt je lui hurlai, pas méchamment mais plutôt comme une fille désespérée:

-"Impossible, c'est  impossible!" Et je partis sans un mot de plus. Le vide se recréa en moi. Et je me déchirais lentement.

En quelque sorte, je savais qu'il disait vrai mais je refusais de croire qu'il était tomber sur une fille comme moi. Après tout, c'était mon Alpha, l'Alpha d'Europe et moi j'étais une Oméga, sans aucun rôle important.

Devant l'hôtel, je m'arrête car je viens d'apercevoir une silhouette familière. Je cours vers elle et lui adresse un "salut!" tonitruant avant de me plan deter devant elle.