••• Lundi 20 mars•••
Mes affaires sont emballées. Ma chambre est rangée. Je la regarde une dernière fois avant deux longs mois, dans tous les détails. Un lit à barreaux bleus, un bureau en bois, le carrelage beige, les murs blancs, les photos accrochées au dessus de mon lit... Tout.
Puis je sors lentement de la pièce sans un regard en arrière et descends avec ma valise, ma très lourde valise.
C'est la première fois que je quitte aussi longtemps ma maison, ma famille, mes amis... Et je peux vous dire que cela fait bizarre. Car je sens que je ne suis pas prête à tout laisser derrière moi, même si je suis sûre de revenir.
Je serre ma sacoche contre moi et manque de trébucher dans l'escalier en me prenant le pied dans la valise.J'ai du mal à la porter tellement je suis fatiguée. Effectivement, qui n'est pas fatigué à trois heures du matin? Pas moi, en tout cas.
Mes parents sont devant la porte, ils m'attendent. Ma petite sœur me regarde et je vois une larme couler sur sa joue, la pauvre, elle comprend ce qu'il se passe, comme d'habitude. Mais elle est grande maintenant, non? Et pourtant je la considère toujours comme un bébé. C'est ma petite sœur et je n'ai pas envi de la voir grandir. Mais la nature est ainsi faite. Je souris doucement. La nature est si belle.
Elsa est là pour l'occasion pas vraiment joyeuse et j'ai l'impression qu'elle aussi se retient de pleurer. J'ai envi de les rassurer, de leur dire que je vais revenir, que de toute façon, deux mois, ce n'est pas si long... Mais je ne m'en sens pas la force. Tout simplement parce que deux mois, je le perçois comme l'éternité. Je reviens dans deux mois, deux longs mois.
Mes parents se dirigent vers la voiture et s'y installent. Jenna, Elsa et moi ne tardons pas à les suivre et nous montons à l'arrière. Je suis entre les deux filles, elles me tiennent les mains.
Elsa n'est pas encore aller à la Grande Réunion mais ça lui arrivera tôt ou tard.Le trajet se passe en silence, cette absence de conversation est pesante mais personne ne semble prêt à la briser et cela me convient. Ne me sentant pas l'envi de parler alors que tout me retient ici. Je ferme les yeux.
Une demi-heure après, je suis dans le hall de l'aéroport en compagnie de ma famille, d'Elsa et des Omégas qui vont à la Grande Réunion.
Les Alphas des Pays et des Continents sont déjà partis à New-York, le temps de tout préparer. Je grimace. Pas envie de partir du tout.Elsa et ma famille s'approchent et nous nous retrouvons tous dans les bras de l'un et de l'autre. Ils me serrent et m'embrassent une dernière fois puis je sens qu'ils doivent maintenant partir. Ils s'éloigner de moi, à chaque fois plus loin de mon corps, de mon cœur.
Ils se retournent de temps à autre pour me faire un au revoir de la main. Puis je ne les vois plus. Mon cœur se serre. Mon cœur éclate. Une larme coule le long de ma joue.
Puis une multitude de personnes portants un uniforme bleu-marine s'approchent pour nous indiquer de les suivre, nous sommes une quinzaine, de tous les âges et de tous les milieux mais à la Grande Réunion, nous serons des milliers.
La meute de mon pays compte cinquante milles loups et dans ma ville, il y en a quinze milles. Les humains sont un peu plus nombreux, mais nous, les loups-garous sommes plus puissants. Comme pour compenser notre différence de nombre.•••
J'entre dans l'avion suivie des autres Omégas. Je trouve vite une place et m'assieds dans le siège confortable, personne ne vient s'asseoir à côté de moi et je jubile intérieurement. Détestant la présence d'inconnus près de moi.
Je m'enfonce dans le siège et mes yeux papillonnent d'un endroit à l'autre dans mon environnement. Mon regard tombe sur une série de livre qui est proposée dans la pochette de mon siège, j'en prend un sur les loups-garous et commence à le lire.
Entre temps l'avion décolle, il est quatre heures dix du matin.
Je feuillette en lisant les choses qui m'intéressent. A un moment, je tombe sur un chapitre sur les âmes sœurs.
J'ai entendu dire que trouver son âme sœur était très rare. Sûrement parce que la Terre est trop vaste. Mais personne n'est sûre à cent pour cent. Seuls ceux qui ont trouvé leur âme sœur peuvent témoigner, personne d'autre. Je lis que le lien d'âmes sœurs est puissant, les personnes sont les plus proches du monde une fois qu'ils se sont trouvés et acceptés. Il y a aussi une histoire de sentiments qu'on peut ressentir. Etc... Mais nous pouvons vivre sans âme sœur, mes parents en sont la preuve. Seulement, si jamais mon père ou ma mère trouvait son âme sœur, ils se sépareraient, mais je sais que cela n'arrivera pas. Moi même je ne croie pas trouver la mienne, c'est bien trop exceptionnel et trop rare.Le temps passe et je somnole, l'avion est silencieux et personne ne parle. Je finis pas m'endormir.
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Je me réveille au moment de l'atterrissage et un instant je me demande où je me trouve, puis tout me revient en mémoire. Je regarde par la fenêtre et observe le paysage qui s'offre à moi.
À cause du décalage horaire, il est six heures et demi du matin et il fait quasiment nuit.L'avion s'arrête doucement et nous descendons, je vois Gabriel Machvar et lui fait un signe de la main, il me répond par un bonjour de la tête.
Gabriel est plutôt bien bâti. Il est assez sympa malgré le fait qu'il ait un an de plus que moi. C'est un ami d'Elsa alors forcément, je le connais. Un peu.
Je passe près de lui. Il a une avance d'une bonne dizaine de centimètres sur moi alors que je suis plutôt grande, effectivement, je mesure un mètre soixante-douze. Je ne suis pas mécontente de ma taille même si je suis un peu plus grande que la moyenne.
Je foule le sol américain et nous nous dirigeons vers un car. Nous montons et cette fois, je m'assieds à côté de Gabriel. On commence à discuter de choses et d'autres. Il me demande ce que je pense de tout ça et je lui réponds que je n'en sais rien. Nous rions beaucoup et le temps passe rapidement.
Très vite, nous arrivons devant l'hôtel et le personnel nous conduit jusqu'à nos chambres. Je me laisse tomber sur mon lit et je somnole pour finalement m'endormir après ce voyage épuisant.
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Lorsque je me réveille, deux heures plus tard, il est huit heures du matin.
J'appelle mes parents pour leur dire que je suis bien arrivée et je sors de ma chambre pour aller me promener dans la ville et faire du repérage.
Avant que je sorte, on me donne un plan. Merci, j'en aurai bien besoin.En me baladant dans la mégapole, je repère vite les bâtiments où auront lieu les réunions. Ce sont des espèces de stades de foot sauf qu'il n'y a pas d'ouverture en haut.
Pour l'instant nous ne pouvons pas rentrer mais à partir de demain, nous pourrons pénétrer à l'intérieur. Soudain, une main se pose sur mon épaule et je me retourne en sursautant. Gabriel se tient devant moi, tout sourire. Surprise je râle:-« Non mais ça va pas?! J'ai failli faire une attaque!»
-« Pas la peine de t'énerver, je suis désolé! », réplique-t-il.
Calme toi, calme toi, je maugrée dans mon coin. Il s'esclaffe et m'invite à déjeuner avec lui. J'examine attentivement sa proposition et finit par hocher la tête. J'ai réellement faim, et mon ventre me le fait comprendre...
De plus il y a le décalage horaire.Gabriel et moi nous dirigeons vers un Mc'Donald qui se situe juste à côté et je le suis, la faim m'appelant dans la direction du fast-food.
Je décide de prendre des frites, et quand j'entends seulement des frites, ce sont les plus grosses portions...Ce n'est définitivement pas un endroit où commencer un régime...Quand nous avons fini, nous rentrons à l'hôtel et le reste de la journée passe à une vitesse folle. Entre les fous rires et les jeux complètement enfantins auxquels nous nous livrons, Gabriel et moi, je suis épuisée. Il est certes seulement vingt-deux heures mais dans mon pays. Je rappelle qu' il est quatre heures du matin.
Je m'allonge sur mon lit et pour la énième fois de la journée, je m'endors et le pays des rêves me capture.
Le lendemain je me réveille et regarde ma montre, il est six heures et demi. Ça va, je me fais assez vite au décalage horaire. Je décide d'aller prendre mon petit déjeuner mais avant je prends une douche, m'habille et descends manger.J'ai plusieurs heures devant moi car la première Réunion ne commence qu'à neuf heures, ce qui me laisse largement le temps pour me préparer. Je ne suis donc pas pressée...Arrivée en bas, le serveur m'indique une table et je m'y installe sans tarder. La variété de plats qu'ils proposent est impressionnante mais je fais vite mon choix. Classique. Je commande donc des œufs brouillés et du bacon.Mon petit déjeuner se passe en toute tranquillité et quand j'ai fini, je remonte dans ma chambre et appelle Elsa, je lui raconte ma première journée et nous restons une bonne heure au téléphone.Puis je me décide à raccrocher car maintenant, il faut que j'y aille. À la première séance de la Grande Réunion. Je stresse. Sans raison évidente.J'arrive devant le bâtime
Quelques secondes plus tard, je risque un nouveau coup d'œil et je relève de la tête mais il me fixait encore et cette fois, nos regards se croisent. Sans que je ne l'empêche.Nos pupilles ne se lâchent pas, une tempête d'émotions me submerge. Mon rythme cardiaque ralenti alors que je me sens de plus en plus mal. Que m'arrive-t-il?L'Alpha d'Asie interpelle celui qui me scrute, sûrement pour lui poser une question et il détourne son regard. Ses yeux. L'instant étrange vole en éclat, je me sens nauséeuse. Je ne suis pas bien, j'ai une envie de plus en plus prenante de vomir et la tête me tourne. Je me lève. Je titube et commence à descendre vers la sortie sous les regards indignés des autres Omégas.Au bout de ce qui me semble une éternité, je me retrouve enfin dehors. Des points noirs apparaissent dans mon champ de vision et des bras enserrèrent ma taille. Je me retourne lentement, en titubant, pour tomber sur Gab. Ce dernier me regarde d'un air soucieux.Je finis par me sentir gêne
Je demeurais bouche bée devant la grandeur du bâtiment. Nous étions là, avec Gab, depuis une dizaine de minutes quand des militaires s'approchèrent, l'air menaçant.-"Qu'est ce que vous voulez vous? Traînez pas ici !"Je restais choquée par la violence de ses paroles et de la manière dont ils nous avaient abordé. Gab me tira le bras et nous rebroussâmes chemin. Nous ne dîmes rien, occupés par nos pensées, tout le long du retour. Quand nous arrivâmes à l'hôtel, je montai sans un mot dans ma chambre après un petit "au revoir" à Gab. Je me couchai ensuite et tombai dans les bras de Morphée.•••Le lendemain, je me levai vers 6heures et comme je savais que je n'allais pas me rendormir, je pris mon temps pour me doucher et me préparer. Je déjeunai ensuite et lorsque j'eus tout fini, je m'aperçu qu'il était seulement 7 heures 10. Je réfléchis à ce que je veux faire et me dis que je peux partir en avance, très en avance pour voir l'organisation du début de la 3ième Réunion. Je descends dan
-"Hey!", répond-elle joyeusement.-"Qu'est-ce que tu fais ici Émilie?" lui demandai-je.-"Bah... je t'attendais, je voulais te voir, parler quoi!"-"Ça me vas, aller, on va où?"-"Vers le quartier Sud, ça te vas?"-"Oui!"Nous nous dirigeons donc joyeusement vers le quartier Sud tout en bavardant. J'étais un peu secoué par ce que m'avais avoué l'Alpha d'Europe. Pourquoi ce truc d'âmes sœurs était-il tombé sur moi? Je ne le méritais pas, il était trop important, trop beau et trop intelligent pour moi. Et surtout, c'était un Alpha.Émilie dut se rendre compte que quelque chose n'allait pas car elle me demanda:-"Il y a quelque chose chez toi qui ne vas pas bien aujourd'hui. Qu'est ce qu'il se passe? Si tu ne veux rien me dire, je comprendrai, après tout, on ne se connaît pas vraiment."Je réfléchis et l'envie me prend de tout lui raconter, j'avais besoin de l'avis d'une fille et Elsa n'était pas là. De plus, ce n'était pas des choses que l'on racontait par téléphone, ce qui m'arrivait.
Quand j'arrive dans ma chambre, à l'hôtel, je me jette sur le lit et, fatiguée par cette journée mouvementée, je m'endors.•••Le lendemain, j'ai de nouveau quartier libre.Je me demande ce que je veux faire et l'envie me prend d'aller de nouveau au parc, je veux être seule, j'irai au lac et je pense que je pourrai peut-être faire du bateau. Je m'habille et prend lentement la direction du lac. Il est 9heures.Arrivée là-bas, je me dirige vers le banc que nous avons occupé, Gab et moi. Je m'y assieds et effleure la place qu'il occupait.-"Bonjour", dit une voix grave.Je relève la tête. Un homme très grand me dévisage, son visage à contre jour me permet de l'identifier avec un temps de retard.-"Euh...bonjour.", je réponds, intimidée.Mon Alpha fait un geste de la main à ses gardes du corps, qui nous quittent, nous nous retrouvons seuls. Il s'assied à la place de Gab, très à l'aise.Je le regarde quelques secondes avant de baisser les yeux sur mes mains.-" Tu es mon âme sœur.", dit-il
Toc, toc, toc.-"Entrez!", je crie.Gab entre dans la chambre et vient s'asseoir à côté de moi, sur le lit. Il me regarde et demande, assez agressif:-"Que faisais-tu au parc avec l'Alpha d'Europe?"Je n'ai pas envie de lui dire la vérité, ça ne le concerne pas, alors je mens:-"En fait, il était au parc et moi aussi. Nous nous sommes croisés et il m'a reconnu. Tu sais, lorsque qu'on a parlé pour soutenir l'Alpha avec lequel on était d'accord, et ben, il m'a demandé pourquoi j'avais soutenu l'Alpha d'Afrique. Je lui ai répondu que c'était l'Alpha avec lequel j'étais d'accord et tu es arrivé."Visiblement, il n'a pas l'air très convaincu, pourtant, il ne dit rien et demande:-"Bon d'accord. Est-ce-que ça te dirait de venir manger avec moi ce soir?"Je souris.-"Pourquoi pas?"Il fait un énorme sourire et quitte ma chambre. J'ai faim, mais il n'est que midi et je ne mangerai plutôt vers 13 heures. Je pense à ce matin, à Étienne.Toc, toc, toc.Encore un visiteur, c'est des condoléances
-"Rien!", je crie.Visiblement, il ne me croit pas. Il me tourne le dos et regarde par la fenêtre.-"Ne me laisse pas toute seule...", je supplie. Il se retourne. Je me rapproche de lui et pose ma tête contre son torse. Il me serre dans ses bras et les battements de son cœur m'apaisent. De longues minutes passent, je me sens mieux et je sens qu'il est plus détendu.Il s'assied sur le lit et me pose sur ses genoux. Ma tête est toujours sur son torse. Il reprend d'une voix plus douce:-"Lou... Il faut que tu me le dises."Je prend une grande inspiration.-"Quand tu es parti de l'hôtel, tout à l'heure, j'ai commencé à avoir mal au cœur, comme si on y plantait des aiguilles. Donc je suis partie à ta recherche, je t'ai retrouvé et je vais mieux. Mais ça me fait mal parce que tu n'es pas là. Tu me manques."Je baisse les yeux. Il me serre plus fort contre lui et je me laisse aller. Ma tête est dans son cou, il sent la forêt, le bois et un peu... lui. Oui, oui, il sent lui!Je ferme les ye
Point de vue: ÉtienneJe m'éloigne d'elle à contre cœur. J'aurai voulu qu'elle passe sa soirée avec moi au lieu qu'avec l'autre imbécile. Gab par ci, Gab par là. Je tape dans une cannette avec mon pied. Lou, je l'aime plus que tout. Je sens bien que parfois, elle ne va pas bien. Ce que je fais, mon poste, lui donne l'impression que tout nous sépare. Elle n'a pas totalement faux: la Grande Réunion me donne du temps libre que j'ai beaucoup moins chez moi. Mais elle a tout de même tort, si nous sommes âmes sœurs, ce n'est pas pour rien. Nous nous complétons et j'apprends d'elle, elle apprend de moi. Je pense qu'elle n'a pas encore très bien compris que je suis très attaché à elle. Quand je lui ai dit que j'habitais à Londres, elle m'a paru triste. De toute façon, il faut qu'elle vienne avec moi, c'est mon âme sœur. Je comprends que ça lui brise le cœur mais c'est elle la Luna. Il fallait bien, au bout d'un moment, qu'il y en ai une. Si elle ne veut vraiment pas, il faudra que je cherch
C'est ainsi que s'écoula ce joyeux mois, j'étais avec mes proches, pendant l'été, au beau milieu d'une forêt tranquille. Je crois que ce fut l'un des meilleurs de ma vie, si on ne compte pas l'absence d'Étienne. Cette vision joyeuse fut un peu troublée par ce que j'appris par Aurélien, que j'avais été violée.Chaque nuit, Gabriel revenait me hanter, chaque nuit, la scène se prolongeait d'une longueur qui me réveillait brusquement, en sueur. Souvent, je n'arrivais pas à me rendormir et restais seule dans la cuisine de l'appartement, une tasse de chocolat chaud répandant une douce chaleur à travers mes doigts. Je n'étais pas véritablement seule, Jenna dormait avec moi et mes parents occupaient une chambre adjacente. C'était rassurant de les avoir près de moi, ça faisait si longtemps...Hin wiyama hin wiyamabalaLui et l'esprit de la vie t'appelle oh oh hiobani ya (oh oh hio)Rubu gosaga CocoJe sursaute alors que la musique du Roi Lion retentit de mon téléphone, interrompant le fil de m
Point de vue: LouHans et Kiral pénètrent dans la pièce, deux ombres mouvantes à la faible lumière. Menaçantes. Je me tapis un peu plus dans mon coin lorsque je réalise que je suis ici, en enfer.-« Lou, quelqu'un veut te rendre visite... », la voix de Hans ricane doucement, d'un ton enjôleur.Puis un homme entre dans la pièce, d'une stature imposante, il domine les deux hommes. Je tourne ma tête vers la droite et regarde les couchettes de mes deux amies, elles sont vides. Où sont-elles? Arlésie. Émilie...Une lumière éclate dans les lampes et me brûle les yeux. Pendant quelques secondes, je suis aveuglée. Et après, je le vois. Gabriel.Un mauvais pressentiment m'envahit, mais je n'en tiens pas compte et bondis dans ses bras, immensément rassurée. Je ne me demande pas ce qu'il fait là, ce qu'il vient faire ici, je lui fais confiance.Son étreinte chaude me rassure tandis que son odeur enivrante parvient à mes narines. Derrière lui, Kiral et Hans sont partis, mais je le remarque à pein
Point de vue: ÉtienneJe marche en direction de ma demeure, à travers le village presque désert. Les feuilles qui jonchent le chemin craquent sous mes pas, le chant des oiseaux résonne entre les troncs, le Soleil tape. La joie me sert le cœur. Je suis heureux. Elle est de nouveau là, près de moi. Cela fait presque un an que nous nous sommes quittés, que nous nous ne sommes plus vus... Et maintenant, je peux regarder ses beaux yeux verts, son visage fin, ses cheveux certes courts et abîmés, mais qui lui encadrent à merveille son joli visage. Désormais vivant, où les émotions transparaissent.Je sens sa présence au fin fond de moi, alors qu'elle allait bientôt me quitter à jamais. Je sens son cœur battre, son sang couler, ses poumons se soulever. Je sens tout, alors qu'hier, je ne sentais rien. Nous ne formons plus qu'un. Une symbiose.Si son cœur n'avait pas battu plus vite, si ses lèvres n'avaient pas prononcé mon nom, si ses yeux ne s'étaient pas ouverts, elle ne serait plus là. Que
Je respire calmement, paisiblement. Depuis quelques minutes, je suis de nouveau consciente, mais différemment.La peur m'a quitté, l'incertitude s'est envolée. Je ne sais pas si je me suis éteinte ou si la vie m'habite toujours. Mais je sais que je suis calme.Je sursaute lorsque j'entends le bip bip de la machine infernale. J'ai retrouvé mon ouïe, donc cela veut dire que je suis toujours en vie. Mais quelle heure est-il? À peine ai-je pensé cela que j'ouvre les yeux. Mon cœur accélère tandis que j'essaye de distinguer quelque chose, mais tout est flou, brouillé. Je vois juste qu'il fait sombre, très sombre. C'est donc la nuit? Ils m'ont donc laissé vivre?Je me concentre et au fur et à mesure que le temps passe, les détails se font plus nets et c'est avec joie que je distingue enfin le bureau au fond de la pièce.Je suis donc dans ma chambre, aménagée pour m'accueillir. Puis mes yeux papillonnent vers la pendule, il est deux heures quinze du matin. On ne m'a donc effectivement pas t
•••Trouve une solution, tu n'as plus que trois jours. Le temps presse, les secondes et les minutes filent.Trouve une solution, tu n'as plus beaucoup de temps. Le temps avance, les secondes et les heures passent.Vingt-quatre heures passeront vite.Mille-quatre-cent-quarante minutes passeront bientôt.Dépêche toi.Le silence règne partout, terrifiant, demain soir, je ne serai plus là. Mes pensées se mêlent. Je ne peux plus réfléchir correctement.C'est le soir.Il fait peut-être nuit.Il fait peut-être encore jour.Nous sommes en juin, presque en juillet.C'est l'été. Le dernier peut-être.Il y a trop de peut-être. Beaucoup trop.Et je me concentre sur l'environnement que j'arrive à percevoir. Le silence. L'odeur de Javel. Les doux draps. Le goût de salive qui reste dans ma bouche.Qu'est-ce que je fais?Je ne me reconnais plus.Qui suis-je?•••Un vent frais effleure ma joue, hérisse les poils de mes bras. Le chant des oiseux résonne fort dans la pièce, c'est donc le matin?Plus bea
Point de vue: LouJe reprends connaissance avec mon cerveau après ce qu'il me semble des heures. Je sens un masque posé sur ma bouche et qui couvre mon nez. Il me force à respirer.Que s'est-il passé?Mon cœur s'est arrêté... et?Suis-je morte?Suis-je vivante?Ou entre les deux?Je ne délibère pas davantage, je sombre dans l'inconscience.•••Je sens quelqu'un caresser mes cheveux. D'ailleurs, je ne sais pas si ces derniers ont repoussé...Mais donc je vis toujours?-« Heureusement que tu étais là Charles... », j'entends quelqu'un parler.Honorine?Je souris intérieurement, heureuse de l'avoir près de moi, même si j'ai l'impression d'avoir couru un marathon... Effectivement, je suis épuisée, ma tête me fait mal. J'ai du mal à écouter tout ce qui se dit, mais je sais désormais que Charles était là, qu'il m'a empêché de mourir, mais-« Peut-être que cela ne servira à rien, peut-être que ça n'a fait que rallonger le jour de son départ... », dit Charles la voix vibrante et rauque, « Tu s
Point de vue: LouD'après les médecins, cela fait maintenant six mois que je suis dans une sorte de coma de stade III. Un coma, car je ne peux pas bouger, ni parler, ni respirer par moi-même. Même si je réagis aux extensions et flexions réflexes, je ne peux pas communiquer avec le monde extérieur, même par la pensée. Une sorte, car les médecins pensent que je suis guérie au niveau des nerfs et du cerveau, qui ont été effectivement abîmés lors de ma chute. Mais désormais, ils pensent que mon corps se maintient dans ce coma pour me protéger. Cela est normal, après ce que j'ai vécu aux côtés d'Émilie et d'Arlésie, et avec Gabriel...Les six mois semblent longs. La volonté de sortir de ce sommeil sans fin n'est pas assez forte. Durant longtemps, j'ai souhaité rouvrir mes yeux, mais ce souhait ne s'est jamais réalisé. Malgré l'événement qui a bouleversé le cours de choses.J'ai repris conscience avec moi-même il y a environ quatre mois, j'ai enchaîné des phases de conscience, et des phases
Point de vue: Aurélien (bêta d'Étienne)Les renforts arrivent. Enfin. Les deux heures et demi pendant lesquelles nous les avons attendu m'ont semblé tellement longues... Pourtant, malgré les secousses qui continuent de faire tanguer les murs, je marche dans la base. Dans un couloir sombre. Derrière moi, Benjamin et Hugo parlent a voix basse, ils sont suivis de Louis, qui est sous sa forme lupine.Je tends l'oreille, il faut que nous trouvions tous les prisonniers qui sont enfermés ici. Et les chefs. Je suis conscient que nous ne pourrons pas tout faire, mais les renforts se chargeront du reste. Nous tournons silencieusement à droite. Des rangées de portes blindées s'offrent à nous et je stoppe inconsciemment ma marche.Les trois loups-garous derrière moi grognent et je soupire. Mes sens explosent et je cherche, je cherche une trace de vie.Des bruits de respiration, Un gémissements, des paroles. Un cœur qui bat. Une nouvelle explosion retentit dans un coup sourd. Les lumières grésill
Point de vue: LouIl inspire et son corps athlétique se déplace d'un pas vers moi.-« Répond moi. Gabriel. »Ma respiration se hache, se coupe quand il s'approche un peu plus de moi. Puis il écarte les bras, son geste m'invitant à un câlin alors que des centaines voire des milliers de questions explosent dans ma tête, entre les parois de mon crâne. Que fait-il là? Est-il un ami ou un ennemi? Puis-je lui faire confiance? Est-il sincère?Toutes ces interrogations défilent, dansent la salsa dans mes yeux, entre nous. Je me rappelle encore les bons moments que nous avons passé ensemble à New-York alors que je sentais que je tombais amoureuse de lui. Tout cela a explosé quand j'ai rencontré Étienne, mon âme sœur, ma moitié... Cet amour pour Gabriel qui commençait à enfler dans mon cœur s'est éteint alors que lui souffrait, voyant que les sentiments que j'éprouvais pour lui disparaissaient.Maintenant, nous nous dévisageons tous deux avec attention alors que j'essaye d'interpréter son geste