**Amara**
« Qui a dit que l'argent ne pouvait pas acheter le bonheur ? »
Franchement, celle ou celui qui a lancé cette phrase ne devait vraiment pas vivre dans ce monde. Ou peut-être était-il simplement trop naïf, trop déconnecté de la réalité qui, pour moi, s'étale sous les néons de ce club. Parce que moi, je suis ici, perdue dans cette boîte de nuit luxueuse où tout brille d’un éclat artificiel. Autour de moi, des femmes d’une beauté glacée se déhanchent avec une grâce presque irréelle, leurs robes de créateurs scintillant comme des étoiles sous les projecteurs.
La musique résonne dans mes os, les basses s’infiltrant dans ma poitrine et secouant mes entrailles. Les rires fusent, portés par la lourdeur de la nuit et du champagne. Chaque instant semble figé dans une illusion parfaite, un bonheur suspendu qui, même s’il ne dure qu’une heure ou deux, semble plus réel que tout le reste de ma vie.
Et pourtant… je me sens comme un fantôme ici, à l’écart de cette farce. Mon corps est là, mais mon esprit flotte ailleurs, accablé par des pensées sombres qui ne cessent de m’assaillir. Comment ai-je bien pu me retrouver dans ce club, à observer cette foule de visages inconnus, leurs sourires trop larges, leurs gestes trop calculés ? Ah, oui… je me souviens. Une énième journée catastrophique. Une journée où, encore une fois, les reproches constants de mon père et de mon frère ont déchiré ma paix intérieure.
Ils me haïssent. Ils me reprochent tout. Pour eux, c’est ma faute si ma mère est morte. Elle aurait risqué sa vie pour me sauver. Peut-être ont-ils raison. Peut-être que si je n’avais pas été là, elle serait encore en vie, à leur côté. Peut-être que je suis responsable de ce chaos qui engloutit notre famille.
Cela fait quatorze ans. Quatorze longues années depuis cet incendie. Depuis ce jour où la maison est partie en fumée et où j’ai perdu la personne que j’aimais le plus. Elle a sauté dans les flammes pour me sauver, sans hésiter. Sans une seconde de doute. Elle m’a envoyée dans les bras des pompiers, alors que tout s’effondrait autour d’elle. J’avais huit ans. Juste un enfant. Comment une gamine peut-elle être responsable d’une telle tragédie ? Et pourtant, cette culpabilité est toujours là, en moi, collée à ma peau comme un fardeau que je ne peux jamais déposer.
Mon père, mon frère… Ils ne cessent de me le rappeler chaque jour. Ils me considèrent comme une erreur vivante, un déchet qui a survécu à une catastrophe. Ça me dévore, ça me ronge. C’est injuste, mais c’est ma réalité.
Je pousse un soupir, tentant de chasser cette brume noire de mes pensées. Autour de moi, la musique s’intensifie, chaque vibration des basses cherche à me happer, mais cela ne marche pas. Pas ce soir. La douleur est trop forte.
— Amara ? Tu m’écoutes ou quoi ?
Je sursaute, arrachée à mes réflexions. Lily est là, devant moi, les sourcils légèrement froncés, son regard empli d’une inquiétude que je connais bien. Elle m’observe toujours avec cette attention particulière, cet équilibre fragile entre amusement et protection.
— Quoi ? je réagis, feignant l’innocence, bien que mon regard trahisse mon absence.
Elle finit son verre d’un trait, ses doigts jouant avec la paille. Lily, ma meilleure amie. Ma seule ancre dans ce monde qui m’échappe. Sans elle, je doute que je sois encore ici, en train de respirer.
— Tu es sûre que tu peux rentrer seule ? demande-t-elle, ses yeux se plissant légèrement. Ce n’est pas très malin, surtout après ce que tu as bu.
Je hausse les épaules, un sourire forcé sur les lèvres.
— Tu me connais, je gère.
Mais elle voit tout. Lily voit tout. Elle plisse les yeux, sceptique, et se lève, prête à me laisser seule dans ma décision, mais pas sans un dernier avertissement.
— Si tu le dis… Mais fais attention, d’accord ? Et envoie-moi un message quand tu seras rentrée.
Je hoche la tête, la regardant se perdre dans la foule, ses cheveux blonds flottant derrière elle comme un halo. Et puis je suis seule. Seule dans ce bruit, cette lumière froide, avec mon verre presque vide dans les mains. La solitude me frappe, aussi forte et implacable que l’air glacé qui m’attend dehors.
Je jette un œil à mon téléphone : **00:24.**
— Merde… Je murmure, en réalisant que mon père va exploser si je rentre à cette heure-là.
Je quitte le club, mes talons claquant sur le pavé. L’air froid de la nuit me frappe violemment, une brise tranchante après la chaleur étouffante du club. Les rues sont désertes, comme si le monde entier s’était figé. Pas un bruit, pas une âme. Juste le vent, qui siffle entre les bâtiments, et mes pas qui résonnent dans le silence.
Mais quelque chose me dérange. Une sensation étrange, comme si quelqu’un me regardait. Comme si quelqu’un me suivait. Mon cœur s’emballe, mes mains deviennent moites. Je me retourne brusquement, mais il n’y a rien. Rien, à part l’obscurité oppressante de la nuit.
— Amara, calme-toi, tu te fais des films, je me murmure à moi-même, tout en accélérant le pas.
Je tourne un coin de rue, et là, il apparaît. Un homme, gigantesque, son charisme frappant comme un coup de tonnerre. Ses cheveux noirs sont légèrement en bataille, encadrant un visage dur, presque trop parfait, et des tatouages ornent son cou et ses bras, visibles sous sa chemise ouverte. Il est… impressionnant.
Il pose une main ferme sur mon dos, le contact chaud me figeant instantanément. La chaleur de sa paume se diffuse à travers le tissu de ma robe. Puis il murmure, d’une voix grave, teintée d’un accent italien délicieux :
— Hé, bébé, prête à partir ?
Je recule d’un pas, un frisson glacé m’envahissant. Mon instinct hurle. Je me sens piégée, vulnérable.
— Bébé ? Vous devez vous tromper de personne !
Il ne bouge pas. Son regard perçant, presque glacial, se fait plus intense, et ses lèvres se crispent légèrement.
— Ne regarde pas derrière toi. Quelqu’un te suit. Fais-moi confiance.
Ces mots, murmurés avec une calme inquiétante, déclenchent une vague de panique en moi. Mon cœur s’affole, mes mains tremblent. Quoi ?!
Je me retourne légèrement, mais il m’arrête d’un geste, posant sa main sur mon bras d’une manière ferme, mais presque douce.
— Je t’ai dit de ne pas te retourner. Pas ici.
Sa voix est un mélange étrange de menace et de protection, d’une douceur presque apaisante. Avant que je puisse protester ou poser des questions, il me tire doucement vers une ruelle sombre. Chaque pas résonne dans la nuit, comme un battement de cœur amplifié.
Au bout de la ruelle, une voiture de sport noire brille sous la lumière vacillante d’un réverbère. Elle semble aussi menaçante qu’élégante.
— Merci… je crois. Mais…
Il m’interrompt, son regard capturant le mien avec une intensité dérangeante, comme pour me faire comprendre que toute objection serait futile.
— Pas de "mais". Laisse-moi t’expliquer plus tard.
Je ris nerveusement, mes jambes flageolant sous la pression de la situation.
— T’es quoi ? Spider-Man ?
Il esquisse un sourire, un sourire malicieux, comme s’il attendait cette question.
— Non, je ne suis pas Spider-Man. Mais laisse-moi au moins te ramener chez toi. Ce n’est pas sûr pour une femme comme toi de traîner seule dans ce genre d’endroits, à cette heure.**
Ses mots me dérangent.
« Une femme comme toi… Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? »
Une vague méfiance m’envahit, me rappelant que je ne sais rien de lui.
— Non, vraiment. C’est gentil, mais je vais rentrer à pied, merci.
Il hausse un sourcil, visiblement surpris par ma réponse, comme si je venais de transgresser une règle universelle.
— Pourquoi pas ?
Je détourne le regard, cherchant une échappatoire. Ses yeux, ces yeux d’acier, me scrutent, déchiffrent mes hésitations.
— Eh bien… vous savez, le danger des inconnus…
Il éclate d’un rire grave, une sorte de rire mélodieux qui me fait frissonner, même si je sais qu’il ne devrait pas. Ses rires me dérangent, mais dans un sens étrange, ils m’apaisent aussi.
— Comment tu t’appelles ? Sa voix est devenue douce, comme une invitation.
Je déglutis, déroutée. C’est une question anodine, non ? Mais avec lui, tout semble avoir un autre sens.
— Amara, je réponds finalement, ma voix se perdant dans le souffle du vent.
Il sourit lentement, comme si mon prénom lui apportait une satisfaction étrange. Son sourire est presque… envoutant.
— Joli prénom. Sa voix, cet accent italien, rend ses mots plus charmants qu’ils ne devraient l’être.
Nos regards se croisent, et une chaleur étrange envahit mon corps. Un mélange d'attirance et de malaise. Le monde autour de nous semble suspendu, figé dans l’instant. Finalement, je détourne les yeux, gênée.
Je remarque son regard s’assombrir légèrement lorsqu’il voit la bague que je porte. Ses sourcils se froncent, et un voile d'ombre traverse ses yeux avant qu'il ne se ressaisisse.
— Et toi, comment tu t’appelles ? je demande, brisant le silence d’une voix plus timide que je ne l’aurais souhaité.
Il hésite. Une fraction de seconde. Puis il répond, sa voix plus basse, plus intime :
— Valerio.
— Sexy, murmuré-je sans réfléchir, immédiatement gênée.
Il éclate de rire, sincèrement, son sourire s’élargissant. Le son réchauffe l’atmosphère glacée.
— Monte dans la voiture, Amara, dit-il, sa voix mélangeant amusement et sérieux.
Je le fixe, hésitante. L’instinct me dit de dire non, de partir, de m’échapper. Mais une petite voix intérieure me pousse à lui faire confiance.
La nuit se resserre autour de nous, et un vent glacial me fait frissonner. Une question me brûle les lèvres, mais je la pose à voix basse, presque comme un souffle :
— Pourquoi est-ce que tu veux m’aider ?
Son regard se fait insondable, son visage dur comme la pierre.
— Parce que parfois, on ne peut pas tout expliquer tout de suite. Mais tu devrais vraiment monter dans cette voiture.
❀❀❀
Et voilà comment tout a commencé. Ce n’est peut-être qu’un premier chapitre, mais c’est ici que commence l’histoire d’Amara et Valerio. Mystère, danger, attirance... Ce n’est que le début d’une aventure qui promet de briser bien des certitudes. Alors, êtes-vous prêts à embarquer ?
**Amara**— Monte dans la voiture, Amara.La voix, grave et percutante, me frappe comme un coup de tonnerre, perçant le tumulte de mes pensées éparses. Elle semble suspendre le temps, me clouant sur place. Je reste immobile, figée, luttant contre une multitude de questions qui tourbillonnent dans mon esprit, comme des oiseaux pris dans une tempête.L’homme devant moi dégage quelque chose d’intense, une énergie à la fois rassurante et imposante. Chaque mouvement qu’il fait semble maîtrisé, calculé, comme s’il avait l’habitude de diriger des situations bien plus complexes que celle-ci. Ce n’est pas une demande, ni une suggestion. C’est un ordre enveloppé d’une douceur étrange, mais sans appel, presque irréel.Je tente de respirer, mais l’air semble s’épaissir autour de moi, lourd d’incertitudes. L’alcool dans mes veines brouille tout, rendant mes pensées floues, incertaines, comme une peinture qui se fond sous la pluie. Pourtant, lui, il reste là, solide, comme une île au milieu de mon
**Amara**Ce matin, je me réveille avec une migraine lancinante, une douleur sourde et incessante, comme si une enclume était posée sur mon crâne. Chaque battement de mon cœur fait écho dans mes tempes, un tambour implacable qui résonne dans les cavernes de mon esprit. Mes paupières, lourdes et collées par la fatigue, résistent avec une force étrange à l’idée de s’ouvrir, comme si le simple fait de percevoir le monde autour de moi était un effort insurmontable.La lumière, pâle et cru, filtre à travers les rideaux, se transforme en lames acérées, tranchant ma tranquillité fragile. Je tente de lutter contre cette douleur, mais c’est comme si elle m’étouffait, un fardeau invisible et omniprésent. Je me redresse avec précaution, chaque mouvement calculé, mes muscles douloureux protestant sous l’effort. Une main tremblante se pose sur le matelas, cherchant un appui, comme si ce geste simple pouvait me stabiliser dans un monde en équilibre précaire. Mon corps, engourdi et douloureux, semb
**Amara**— Il a fait quoi ?! s’écrie Lily, sa voix montant d’un cran au téléphone.Je soupire, toujours aussi incrédule face à l’événement d’hier. Valerio, cet homme énigmatique que je connais à peine, m’a offert une voiture flambant neuve. Un cadeau somptueux, étourdissant… et parfaitement incompréhensible. La carrosserie étincelante, le cuir immaculé de l’habitacle, tout dans ce véhicule hurle l’opulence. Aujourd’hui, alors que j’en parle à Lily, je commence à réaliser l’ampleur de ce geste extravagant, presque intimidant.Garée devant chez moi, la voiture est impossible à ignorer. Mon père, curieux comme toujours, l’a déjà repérée. J’ai dû improviser une histoire farfelue pour dissiper ses soupçons : selon ma version, Lily et moi avons « un peu trop bu » hier soir, et elle aurait laissé sa voiture chez moi avant de repartir en taxi. Un mensonge simple, certes, mais efficace — du moins, pour l’instant.— Tu te rends compte ? soufflai-je à Lily. C’est insensé… Et toi, je t’ai un peu
**Amara**— Très bien.Ma voix est sèche, presque mordante. Les mots franchissent mes lèvres avant même que je ne puisse les retenir, et aussitôt, je les regrette. Valerio esquisse un sourire mince, un sourire sans chaleur, puis relâche mon bras avec une lenteur calculée, comme s'il mesurait l'impact de chaque geste. Le silence entre nous est lourd, presque oppressant, mais il ne dure pas. Il se détourne et avance d’un pas assuré dans le hall spacieux de l’appartement. À chaque pas, ses chaussures résonnent légèrement sur le marbre, ajoutant un écho discret à l’atmosphère feutrée du lieu. De part et d’autre, deux escaliers majestueux s’élèvent vers des étages supérieurs que je n’ose qu’imaginer. La lumière tamisée projette des ombres douces sur les murs, soulignant le raffinement presque irréel de l’endroit. L'air semble suspendu, comme si même le temps respectait la gravité du moment.D’un geste discret, il m’indique la cuisine. Je le suis, incertaine, mes mains croisées devant moi,
**Valerio**— Que puis-je faire pour vous, patron ? demanda une voix calme et professionnelle à l’autre bout du fil.Un ton légèrement distant, mais d’une précision presque chirurgicale. La voix d’un homme habitué à exécuter des ordres sans poser de questions.— J’ai besoin que vous me trouviez toutes les informations possibles sur Christian Thompson, répondis-je froidement, d’un ton mesuré, mais glacial.Un court silence s’installa avant que mon interlocuteur ne réponde, son ton toujours aussi neutre.— Bien sûr, monsieur. Vous recevrez le dossier dans l’heure.Je raccrochai sans un mot de plus, rejetant brutalement mon dos contre le dossier de ma chaise. Un soupir long et contrôlé s’échappa de mes lèvres, mais cela ne parv
**Amara**Je me réveille en sursaut, le corps pris dans une douleur foudroyante, comme si des milliers de piques venaient perforer chaque fibre de mon être. Mes muscles sont tendus, verrouillés dans un étau invisible, et chaque inspiration se fait dans un râle haletant. Dès que j’essaie de bouger, le vertige m’envahit, une vague de nausée violente qui m’assomme. L'air autour de moi semble dense, lourd, comme si l’atmosphère elle-même voulait m’étouffer. Mes membres sont paralysés, écrasés sous un poids que je ne peux comprendre.Je tente d’ouvrir les yeux, mais mes paupières sont comme plombées. C’est une lutte lente et fatigante, chaque mouvement pesant comme une montagne. Enfin, je parviens à ouvrir les yeux, mais la lumière qui m’accueille est aveuglante, d’un
**Valerio**« Protégez-la. Assurez-vous qu'elle ne tombe jamais entre les mains de quelqu'un qui ne la mérite pas. Gardez-la en sécurité. »Ces mots, simples mais lourds de sens, résonnent encore dans mon esprit. Ils sont gravés comme un rappel incessant, une promesse que je n’ai jamais osé briser. Ils sont sortis de la bouche d’Anna, la mère d’Amara, il y a quinze ans. Un an avant que la tragédie ne frappe, avant que l’incendie ne consume tout : sa vie, ses rêves, et une part de moi-même.Anna m’avait sauvé. Une dette éternelle. J'étais un enfant à l'époque, vulnérable, sans défense. L'un de nos ennemis les plus redoutables avait levé son arme contre moi, prêt à m'ôter la vie, mais elle s'était interposée. Elle
**Amara**Cela fait une semaine que Valerio m’a "kidnappée". Je m’attendais à ce que ce soit l’enfer, une sorte de cauchemar éveillé, mais contre toute attente, ce n’était pas aussi horrible que prévu. Oui, il passe la majeure partie de la journée à travailler, puis revient le soir avec l’air d’un criminel en fuite, mais en dehors de ça… c’était presque… paisible ?Il m’a donné ma propre chambre, spacieuse et luxueuse, avec un dressing digne d’une boutique de luxe, plus grand que celui de certaines célébrités. Et bien sûr, j’ai abusé un peu. Ce matin, j’ai pris sa carte de crédit et me suis offerte des vêtements et des accessoires dont j’avais toujours rêvé. Bon, peut-être pas juste des "accessoires
**Valerio**C’est incroyable : quatorze années de travail acharné s’effondrent en un instant, transformées en une vie d’amour profond. La plus belle femme que j’aie jamais vue s’avance lentement vers moi, et elle va devenir ma femme. Quatorze ans d’entraînement à ne rien ressentir pour elle s’effondrent au moment où nos regards se croisent. Le choc dans mes yeux se mue en un amour pur, profond et inébranlable, un amour que nous chérirons et protégerons pour le reste de nos vies.Ma respiration s’alourdit à chaque pas qu’elle fait, chaque mouvement exacerbant la nervosité qui me serre le ventre. À mes côtés, Enzo reste silencieux, les yeux glissant de Amara à Lily, comme s’il attendait le moindre signe.La pièce est d’une tra
**Amara**— Je n'arrive pas à croire que cela fait déjà dix jours que nous sommes ici.Le temps a filé à toute vitesse, emportant avec lui ces moments parfaits que je vais chérir pour toujours. Chaque jour, chaque instant passé sur cette île semblait suspendu, comme un rêve dont je n'avais jamais voulu me réveiller. Et maintenant, alors que je fais mes derniers paquets, une vague de mélancolie m'envahit.Ce départ me serre le cœur.— Je peux prolonger le voyage, si tu veux, propose Valerio, l’air détendu, comme si cette île n’était qu’un terrain de jeu sans fin.Je lève les yeux vers lui, surprise, mon esprit encore en train d’assimiler cette idée.— Quoi ? Non, c'est complètement fou. Tu as des obligations, et puis... Lily me manque
**Amara**— Épouse-moi.À cet instant précis, le monde entier semble suspendu. Le temps lui-même semble retenir son souffle, et tout ce qui m’entoure s’évanouit lentement, me laissant seule dans cet espace infini, noyée dans un tourbillon d’émotions contradictoires. Le silence devient presque oppressant, et mon cœur bat si fort dans ma poitrine que je pourrais jurer que tous les regards convergent sur lui. Chaque battement résonne comme un tambour frénétique, accentuant cette tension qui me paralyse tout en m’enveloppant d’une chaleur douce et électrique. L’adrénaline circule dans mes veines, alimentée par cette question, par cette promesse, par cet engagement qui mêle vertige et exaltation.Je reste figée, les yeux rivés sur lui, la mâchoire sans doute tomb&eac
**Valerio**— Mon Dieu, je suis tellement pleine que j’ai l’impression que je vais mourir !Elle gémit, sa voix se brisant dans un mélange de douleur et de comédie, et se laisse tomber dramatiquement sur le canapé. Son visage est déformé par l'exagération, mais il y a aussi une pointe de vérité dans son expression. Elle presse ses mains contre son ventre, comme si cela pouvait alléger la souffrance imaginaire qui l'envahit.Un rire m'échappe malgré moi, face à cette réaction totalement disproportionnée. Je ne peux m’empêcher de m’asseoir à ses côtés, amusé par la scène. Elle est allongée là, les yeux fermés, comme si elle venait de traverser une épreuve insurmontable.— Ne meurs pas, je t’en prie, lan&cce
**Valerio**— Tu prépares un voyage de dix jours ou tu déménages pour dix mois ? Je laisse échapper cette remarque en levant un sourcil, mes yeux parcourant les trois valises ouvertes et la montagne de vêtements qui recouvre le sol de notre chambre.Amara relève lentement les yeux vers moi, un sourire malicieux jouant sur ses lèvres. Sans interrompre son activité, elle plie soigneusement un haut en soie ivoire et le dépose avec une minutie presque obsessionnelle dans l’une des valises. Elle prend son temps, chaque mouvement est calculé, chaque vêtement est disposé avec une précision digne d'un art, comme si chaque détail avait une importance capitale.— Un sac pour mes soins capillaires, soins de la peau, produits de douche… tout le nécessaire, énumère-t-elle en désignant une
**Amara**— Elle est vraiment une piètre cuisinière. Maman éclate de rire, ses yeux pétillant d'une malice complice, alors qu'elle dépose son assiette dans le lave-vaisselle. Elle se tourne vers moi, un sourire espiègle jouant toujours sur ses lèvres. Je prends une inspiration exagérée, posant dramatiquement ma main sur ma poitrine, luttant contre le rire qui monte en moi. — Maintenant, c'est juste méchant, dis-je, feignant l’indignation, accentuant chaque mot pour donner plus de poids à ma prétendue offense. À peine ai-je terminé ma phrase qu’un rire grave résonne derrière moi, réchauffant l’air de la cuisine. Valerio apparaît, un sourire malicieux sur les lèvres, tandis qu’il dépose ses mains sur mes épaules et se penche vers moi, presque trop près. — Elle a raison, amore, souffle-t-il à mon oreille, ses lèvres frôlant ma peau. Tu es vraiment une catastrophe en cuis
**Amara**— Elle est partie, Amara. Elle est partie, et c’est entièrement de ta faute, espèce de monstre !La bouteille de bière éclate sur ma tête dans un bruit sourd, un impact brutal qui me fait vaciller. Je m’effondre immédiatement, mon corps s’écrasant contre le sol froid comme une marionnette brisée. La douleur m'envahit, fulgurante et violente, une brûlure traversant mon crâne, s'enroulant autour de mon esprit pour éclater dans chaque fibre de mon être. Mon corps se repli sur lui-même instinctivement, mes bras cherchant à protéger ma tête, mais c'est une défense illusoire face à cette souffrance incommensurable.— Papa, tu ne devrais peut-être pas…La voix d’Ethan se brise, tremblante de terreur. Ses yeux sont pleins de peur, une peur profonde
**Valerio**— Ce n’est pas possible, dis-je en entrant dans la pièce avec Enzo.La porte se referme derrière nous, et soudain, un silence pesant s’installe. Les regards se tournent lentement vers nous, et l’atmosphère se tend immédiatement. Mes yeux se posent sur mon père, assis au bout de la table. Son regard est impassible, mais sa posture me fait deviner qu’il sait déjà ce que je vais dire. — Nous ne sommes pas encore sûrs, mais il y a une forte probabilité que ce soit lui, le Ch-…— Tu n’es pas sûr ?! Je l’interromps vivement, ma voix devenant plus tranchante, plus dure. Tu m’as fait venir ici, dans cette pièce, sous prétexte d’une situation critique, et maintenant tu me dis que tu n’es pas sûr ? Il n’y a pas de place pour l&rsqu
**Amara****Une semaine plus tard**— Il y a eu plusieurs rapports d'attentats à la bombe et de fusillades à travers toute l'Italie ces deux dernières semaines. La voix du présentateur, monotone et détachée, résonne dans la pièce silencieuse. Les nouvelles, remplies de détails inquiétants, n’apportent aucune réponse. Personne ne sait vraiment d'où viennent ces attaques. Des rumeurs persistantes évoquent l'implication de la mafia italienne. Certains parlent même d’un affrontement entre factions rivales…Je m’interromps brusquement, éteignant la télévision d’un geste sec. Le bruit du téléviseur qui se tait résonne dans l’air comme un coup de tonnerre, brisant un silence déjà lourd. Autour de moi, l’atmosphère semble se charger, saturée des échos des mots que je viens d’entendre. Mais ces histoires ne sont plus que du bruit de fond. Elles m’indiffèrent, p