**Amara**
« Qui a dit que l'argent ne pouvait pas acheter le bonheur ? »
Franchement, celle ou celui qui a lancé cette phrase ne devait vraiment pas vivre dans ce monde. Ou peut-être était-il simplement trop naïf, trop déconnecté de la réalité qui, pour moi, s'étale sous les néons de ce club. Parce que moi, je suis ici, perdue dans cette boîte de nuit luxueuse où tout brille d’un éclat artificiel. Autour de moi, des femmes d’une beauté glacée se déhanchent avec une grâce presque irréelle, leurs robes de créateurs scintillant comme des étoiles sous les projecteurs.
La musique résonne dans mes os, les basses s’infiltrant dans ma poitrine et secouant mes entrailles. Les rires fusent, portés par la lourdeur de la nuit et du champagne. Chaque instant semble figé dans une illusion parfaite, un bonheur suspendu qui, même s’il ne dure qu’une heure ou deux, semble plus réel que tout le reste de ma vie.
Et pourtant… je me sens comme un fantôme ici, à l’écart de cette farce. Mon corps est là, mais mon esprit flotte ailleurs, accablé par des pensées sombres qui ne cessent de m’assaillir. Comment ai-je bien pu me retrouver dans ce club, à observer cette foule de visages inconnus, leurs sourires trop larges, leurs gestes trop calculés ? Ah, oui… je me souviens. Une énième journée catastrophique. Une journée où, encore une fois, les reproches constants de mon père et de mon frère ont déchiré ma paix intérieure.
Ils me haïssent. Ils me reprochent tout. Pour eux, c’est ma faute si ma mère est morte. Elle aurait risqué sa vie pour me sauver. Peut-être ont-ils raison. Peut-être que si je n’avais pas été là, elle serait encore en vie, à leur côté. Peut-être que je suis responsable de ce chaos qui engloutit notre famille.
Cela fait quatorze ans. Quatorze longues années depuis cet incendie. Depuis ce jour où la maison est partie en fumée et où j’ai perdu la personne que j’aimais le plus. Elle a sauté dans les flammes pour me sauver, sans hésiter. Sans une seconde de doute. Elle m’a envoyée dans les bras des pompiers, alors que tout s’effondrait autour d’elle. J’avais huit ans. Juste un enfant. Comment une gamine peut-elle être responsable d’une telle tragédie ? Et pourtant, cette culpabilité est toujours là, en moi, collée à ma peau comme un fardeau que je ne peux jamais déposer.
Mon père, mon frère… Ils ne cessent de me le rappeler chaque jour. Ils me considèrent comme une erreur vivante, un déchet qui a survécu à une catastrophe. Ça me dévore, ça me ronge. C’est injuste, mais c’est ma réalité.
Je pousse un soupir, tentant de chasser cette brume noire de mes pensées. Autour de moi, la musique s’intensifie, chaque vibration des basses cherche à me happer, mais cela ne marche pas. Pas ce soir. La douleur est trop forte.
— Amara ? Tu m’écoutes ou quoi ?
Je sursaute, arrachée à mes réflexions. Lily est là, devant moi, les sourcils légèrement froncés, son regard empli d’une inquiétude que je connais bien. Elle m’observe toujours avec cette attention particulière, cet équilibre fragile entre amusement et protection.
— Quoi ? je réagis, feignant l’innocence, bien que mon regard trahisse mon absence.
Elle finit son verre d’un trait, ses doigts jouant avec la paille. Lily, ma meilleure amie. Ma seule ancre dans ce monde qui m’échappe. Sans elle, je doute que je sois encore ici, en train de respirer.
— Tu es sûre que tu peux rentrer seule ? demande-t-elle, ses yeux se plissant légèrement. Ce n’est pas très malin, surtout après ce que tu as bu.
Je hausse les épaules, un sourire forcé sur les lèvres.
— Tu me connais, je gère.
Mais elle voit tout. Lily voit tout. Elle plisse les yeux, sceptique, et se lève, prête à me laisser seule dans ma décision, mais pas sans un dernier avertissement.
— Si tu le dis… Mais fais attention, d’accord ? Et envoie-moi un message quand tu seras rentrée.
Je hoche la tête, la regardant se perdre dans la foule, ses cheveux blonds flottant derrière elle comme un halo. Et puis je suis seule. Seule dans ce bruit, cette lumière froide, avec mon verre presque vide dans les mains. La solitude me frappe, aussi forte et implacable que l’air glacé qui m’attend dehors.
Je jette un œil à mon téléphone : **00:24.**
— Merde… Je murmure, en réalisant que mon père va exploser si je rentre à cette heure-là.
Je quitte le club, mes talons claquant sur le pavé. L’air froid de la nuit me frappe violemment, une brise tranchante après la chaleur étouffante du club. Les rues sont désertes, comme si le monde entier s’était figé. Pas un bruit, pas une âme. Juste le vent, qui siffle entre les bâtiments, et mes pas qui résonnent dans le silence.
Mais quelque chose me dérange. Une sensation étrange, comme si quelqu’un me regardait. Comme si quelqu’un me suivait. Mon cœur s’emballe, mes mains deviennent moites. Je me retourne brusquement, mais il n’y a rien. Rien, à part l’obscurité oppressante de la nuit.
— Amara, calme-toi, tu te fais des films, je me murmure à moi-même, tout en accélérant le pas.
Je tourne un coin de rue, et là, il apparaît. Un homme, gigantesque, son charisme frappant comme un coup de tonnerre. Ses cheveux noirs sont légèrement en bataille, encadrant un visage dur, presque trop parfait, et des tatouages ornent son cou et ses bras, visibles sous sa chemise ouverte. Il est… impressionnant.
Il pose une main ferme sur mon dos, le contact chaud me figeant instantanément. La chaleur de sa paume se diffuse à travers le tissu de ma robe. Puis il murmure, d’une voix grave, teintée d’un accent italien délicieux :
— Hé, bébé, prête à partir ?
Je recule d’un pas, un frisson glacé m’envahissant. Mon instinct hurle. Je me sens piégée, vulnérable.
— Bébé ? Vous devez vous tromper de personne !
Il ne bouge pas. Son regard perçant, presque glacial, se fait plus intense, et ses lèvres se crispent légèrement.
— Ne regarde pas derrière toi. Quelqu’un te suit. Fais-moi confiance.
Ces mots, murmurés avec une calme inquiétante, déclenchent une vague de panique en moi. Mon cœur s’affole, mes mains tremblent. Quoi ?!
Je me retourne légèrement, mais il m’arrête d’un geste, posant sa main sur mon bras d’une manière ferme, mais presque douce.
— Je t’ai dit de ne pas te retourner. Pas ici.
Sa voix est un mélange étrange de menace et de protection, d’une douceur presque apaisante. Avant que je puisse protester ou poser des questions, il me tire doucement vers une ruelle sombre. Chaque pas résonne dans la nuit, comme un battement de cœur amplifié.
Au bout de la ruelle, une voiture de sport noire brille sous la lumière vacillante d’un réverbère. Elle semble aussi menaçante qu’élégante.
— Merci… je crois. Mais…
Il m’interrompt, son regard capturant le mien avec une intensité dérangeante, comme pour me faire comprendre que toute objection serait futile.
— Pas de "mais". Laisse-moi t’expliquer plus tard.
Je ris nerveusement, mes jambes flageolant sous la pression de la situation.
— T’es quoi ? Spider-Man ?
Il esquisse un sourire, un sourire malicieux, comme s’il attendait cette question.
— Non, je ne suis pas Spider-Man. Mais laisse-moi au moins te ramener chez toi. Ce n’est pas sûr pour une femme comme toi de traîner seule dans ce genre d’endroits, à cette heure.**
Ses mots me dérangent.
« Une femme comme toi… Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? »
Une vague méfiance m’envahit, me rappelant que je ne sais rien de lui.
— Non, vraiment. C’est gentil, mais je vais rentrer à pied, merci.
Il hausse un sourcil, visiblement surpris par ma réponse, comme si je venais de transgresser une règle universelle.
— Pourquoi pas ?
Je détourne le regard, cherchant une échappatoire. Ses yeux, ces yeux d’acier, me scrutent, déchiffrent mes hésitations.
— Eh bien… vous savez, le danger des inconnus…
Il éclate d’un rire grave, une sorte de rire mélodieux qui me fait frissonner, même si je sais qu’il ne devrait pas. Ses rires me dérangent, mais dans un sens étrange, ils m’apaisent aussi.
— Comment tu t’appelles ? Sa voix est devenue douce, comme une invitation.
Je déglutis, déroutée. C’est une question anodine, non ? Mais avec lui, tout semble avoir un autre sens.
— Amara, je réponds finalement, ma voix se perdant dans le souffle du vent.
Il sourit lentement, comme si mon prénom lui apportait une satisfaction étrange. Son sourire est presque… envoutant.
— Joli prénom. Sa voix, cet accent italien, rend ses mots plus charmants qu’ils ne devraient l’être.
Nos regards se croisent, et une chaleur étrange envahit mon corps. Un mélange d'attirance et de malaise. Le monde autour de nous semble suspendu, figé dans l’instant. Finalement, je détourne les yeux, gênée.
Je remarque son regard s’assombrir légèrement lorsqu’il voit la bague que je porte. Ses sourcils se froncent, et un voile d'ombre traverse ses yeux avant qu'il ne se ressaisisse.
— Et toi, comment tu t’appelles ? je demande, brisant le silence d’une voix plus timide que je ne l’aurais souhaité.
Il hésite. Une fraction de seconde. Puis il répond, sa voix plus basse, plus intime :
— Valerio.
— Sexy, murmuré-je sans réfléchir, immédiatement gênée.
Il éclate de rire, sincèrement, son sourire s’élargissant. Le son réchauffe l’atmosphère glacée.
— Monte dans la voiture, Amara, dit-il, sa voix mélangeant amusement et sérieux.
Je le fixe, hésitante. L’instinct me dit de dire non, de partir, de m’échapper. Mais une petite voix intérieure me pousse à lui faire confiance.
La nuit se resserre autour de nous, et un vent glacial me fait frissonner. Une question me brûle les lèvres, mais je la pose à voix basse, presque comme un souffle :
— Pourquoi est-ce que tu veux m’aider ?
Son regard se fait insondable, son visage dur comme la pierre.
— Parce que parfois, on ne peut pas tout expliquer tout de suite. Mais tu devrais vraiment monter dans cette voiture.
❀❀❀
Et voilà comment tout a commencé. Ce n’est peut-être qu’un premier chapitre, mais c’est ici que commence l’histoire d’Amara et Valerio. Mystère, danger, attirance... Ce n’est que le début d’une aventure qui promet de briser bien des certitudes. Alors, êtes-vous prêts à embarquer ?
**Amara**— Monte dans la voiture, Amara.La voix, grave et percutante, me frappe comme un coup de tonnerre, perçant le tumulte de mes pensées éparses. Elle semble suspendre le temps, me clouant sur place. Je reste immobile, figée, luttant contre une multitude de questions qui tourbillonnent dans mon esprit, comme des oiseaux pris dans une tempête.L’homme devant moi dégage quelque chose d’intense, une énergie à la fois rassurante et imposante. Chaque mouvement qu’il fait semble maîtrisé, calculé, comme s’il avait l’habitude de diriger des situations bien plus complexes que celle-ci. Ce n’est pas une demande, ni une suggestion. C’est un ordre enveloppé d’une douceur étrange, mais sans appel, presque irréel.Je tente de respirer, mais l’air semble s’épaissir autour de moi, lourd d’incertitudes. L’alcool dans mes veines brouille tout, rendant mes pensées floues, incertaines, comme une peinture qui se fond sous la pluie. Pourtant, lui, il reste là, solide, comme une île au milieu de mon
**Amara**Ce matin, je me réveille avec une migraine lancinante, une douleur sourde et incessante, comme si une enclume était posée sur mon crâne. Chaque battement de mon cœur fait écho dans mes tempes, un tambour implacable qui résonne dans les cavernes de mon esprit. Mes paupières, lourdes et collées par la fatigue, résistent avec une force étrange à l’idée de s’ouvrir, comme si le simple fait de percevoir le monde autour de moi était un effort insurmontable.La lumière, pâle et cru, filtre à travers les rideaux, se transforme en lames acérées, tranchant ma tranquillité fragile. Je tente de lutter contre cette douleur, mais c’est comme si elle m’étouffait, un fardeau invisible et omniprésent. Je me redresse avec précaution, chaque mouvement calculé, mes muscles douloureux protestant sous l’effort. Une main tremblante se pose sur le matelas, cherchant un appui, comme si ce geste simple pouvait me stabiliser dans un monde en équilibre précaire. Mon corps, engourdi et douloureux, semb
**Amara**— Il a fait quoi ?! s’écrie Lily, sa voix montant d’un cran au téléphone.Je soupire, toujours aussi incrédule face à l’événement d’hier. Valerio, cet homme énigmatique que je connais à peine, m’a offert une voiture flambant neuve. Un cadeau somptueux, étourdissant… et parfaitement incompréhensible. La carrosserie étincelante, le cuir immaculé de l’habitacle, tout dans ce véhicule hurle l’opulence. Aujourd’hui, alors que j’en parle à Lily, je commence à réaliser l’ampleur de ce geste extravagant, presque intimidant.Garée devant chez moi, la voiture est impossible à ignorer. Mon père, curieux comme toujours, l’a déjà repérée. J’ai dû improviser une histoire farfelue pour dissiper ses soupçons : selon ma version, Lily et moi avons « un peu trop bu » hier soir, et elle aurait laissé sa voiture chez moi avant de repartir en taxi. Un mensonge simple, certes, mais efficace — du moins, pour l’instant.— Tu te rends compte ? soufflai-je à Lily. C’est insensé… Et toi, je t’ai un peu
**Amara**— Très bien.Ma voix est sèche, presque mordante. Les mots franchissent mes lèvres avant même que je ne puisse les retenir, et aussitôt, je les regrette. Valerio esquisse un sourire mince, un sourire sans chaleur, puis relâche mon bras avec une lenteur calculée, comme s'il mesurait l'impact de chaque geste. Le silence entre nous est lourd, presque oppressant, mais il ne dure pas. Il se détourne et avance d’un pas assuré dans le hall spacieux de l’appartement. À chaque pas, ses chaussures résonnent légèrement sur le marbre, ajoutant un écho discret à l’atmosphère feutrée du lieu. De part et d’autre, deux escaliers majestueux s’élèvent vers des étages supérieurs que je n’ose qu’imaginer. La lumière tamisée projette des ombres douces sur les murs, soulignant le raffinement presque irréel de l’endroit. L'air semble suspendu, comme si même le temps respectait la gravité du moment.D’un geste discret, il m’indique la cuisine. Je le suis, incertaine, mes mains croisées devant moi,
**Valerio**— Que puis-je faire pour vous, patron ? demanda une voix calme et professionnelle à l’autre bout du fil.Un ton légèrement distant, mais d’une précision presque chirurgicale. La voix d’un homme habitué à exécuter des ordres sans poser de questions.— J’ai besoin que vous me trouviez toutes les informations possibles sur Christian Thompson, répondis-je froidement, d’un ton mesuré, mais glacial.Un court silence s’installa avant que mon interlocuteur ne réponde, son ton toujours aussi neutre.— Bien sûr, monsieur. Vous recevrez le dossier dans l’heure.Je raccrochai sans un mot de plus, rejetant brutalement mon dos contre le dossier de ma chaise. Un soupir long et contrôlé s’échappa de mes lèvres, mais cela ne parv
**Amara**Je me réveille en sursaut, le corps pris dans une douleur foudroyante, comme si des milliers de piques venaient perforer chaque fibre de mon être. Mes muscles sont tendus, verrouillés dans un étau invisible, et chaque inspiration se fait dans un râle haletant. Dès que j’essaie de bouger, le vertige m’envahit, une vague de nausée violente qui m’assomme. L'air autour de moi semble dense, lourd, comme si l’atmosphère elle-même voulait m’étouffer. Mes membres sont paralysés, écrasés sous un poids que je ne peux comprendre.Je tente d’ouvrir les yeux, mais mes paupières sont comme plombées. C’est une lutte lente et fatigante, chaque mouvement pesant comme une montagne. Enfin, je parviens à ouvrir les yeux, mais la lumière qui m’accueille est aveuglante, d’un
**Valerio**« Protégez-la. Assurez-vous qu'elle ne tombe jamais entre les mains de quelqu'un qui ne la mérite pas. Gardez-la en sécurité. »Ces mots, simples mais lourds de sens, résonnent encore dans mon esprit. Ils sont gravés comme un rappel incessant, une promesse que je n’ai jamais osé briser. Ils sont sortis de la bouche d’Anna, la mère d’Amara, il y a quinze ans. Un an avant que la tragédie ne frappe, avant que l’incendie ne consume tout : sa vie, ses rêves, et une part de moi-même.Anna m’avait sauvé. Une dette éternelle. J'étais un enfant à l'époque, vulnérable, sans défense. L'un de nos ennemis les plus redoutables avait levé son arme contre moi, prêt à m'ôter la vie, mais elle s'était interposée. Elle
**Amara**Cela fait une semaine que Valerio m’a "kidnappée". Je m’attendais à ce que ce soit l’enfer, une sorte de cauchemar éveillé, mais contre toute attente, ce n’était pas aussi horrible que prévu. Oui, il passe la majeure partie de la journée à travailler, puis revient le soir avec l’air d’un criminel en fuite, mais en dehors de ça… c’était presque… paisible ?Il m’a donné ma propre chambre, spacieuse et luxueuse, avec un dressing digne d’une boutique de luxe, plus grand que celui de certaines célébrités. Et bien sûr, j’ai abusé un peu. Ce matin, j’ai pris sa carte de crédit et me suis offerte des vêtements et des accessoires dont j’avais toujours rêvé. Bon, peut-être pas juste des "accessoires
**Amara**Nous marchons en arrière, moi avec Valerio, et Enzo avec Lily. Le silence est ponctué par le bruit de nos pas sur le gravier, et l’air est chargé d’une tension étrange. Après ses éclats de colère plus tôt, Lily semble enfin s’être calmée. Elle s’accroche à Enzo, les paupières lourdes, luttant pour ne pas sombrer dans le sommeil.Un froid inattendu parcourt mon échine, et je serre légèrement les bras autour de moi. Je ne sais pas si c’est le vent ou une intuition, mais une étrange appréhension grandit dans mon ventre.Tout à coup, une silhouette émerge de l’ombre. Un homme s’avance vers nous d’un pas décidé. Il arbore un sourire suffisant, et son regard se pose d’abord sur Valerio.Mais dès qu’il m’aperçoit, son expression change. Ses yeux s’illuminent d’une lueur dérangeante, et un sourire diabolique étire ses lèvres.— M. Hernandez, dit-il en s’arrêtant à quelques mètres de nous.Valerio se
**Amara**Je l’ai fait. Je l’ai embrassé, et c’était… tellement parfait. La façon dont nos lèvres se sont rencontrées, sans la moindre hésitation, comme si elles se reconnaissaient depuis toujours, m’a coupé le souffle. C’était un mélange exquis de passion et de douceur, un équilibre subtil entre la faim et la tendresse. Ses lèvres avaient le goût du whisky, fort et corsé, avec cette touche de menthe qui dansait sur ma langue, comme une caresse fraîche. Je n’étais pas surprise. Après tout, cet homme boit du whisky comme si c’était de l’eau, mais ce soir, il avait quelque chose de plus — une intensité qui me rendait fébrile. C’était comme si le temps s’était suspendu autour de nous, les bruits et les mouvements du monde s’estompant pour ne laisser que ce moment précis. Mais ce soir, c’était tout simplement différent.Le bal approche à grands pas. Il est ce soir, et j’ai décidé de me donner à fond. Pas question de faire les choses à moitié. J’ai réservé une maquilleuse et une coiffeus
**Valerio**— Votre total est de 75 000 dollars.L’expression d’Amaras, figée dans une sorte de stupéfaction, ne cesse de me surprendre, comme si chaque nouvelle dépense venait lui rappeler qu'elle n’est toujours pas habituée à ce train de vie. À chaque fois, c’est comme si c’était la première fois qu'elle entendait ces chiffres.— Tu es complètement fou, tu le sais ?Elle lâche les mots avec une sincérité totale, sa voix tremblant légèrement de l'étonnement qu'elle éprouve. Nous franchissons la porte du magasin, et je sens sa tension dans l’air.— Je ne sais pas de quoi tu parles.Je tente de rester indifférent, d’adopter un air détaché, comme si ces chiffres ne représentaient rien d’important. Pourt
**Amara**Si Valerio pense qu’il peut annuler mes plans sans en subir les conséquences, il se fourvoie gravement. Je n’ai aucune intention de le laisser s’en tirer à si bon compte. Je me dirige vers ma garde-robe et en extirpe la robe. Celle qui suscite à la fois scandale et tentation. Une mini-robe en cotte de mailles, étincelante et outrageusement provocante, laissant à peine place à l’imagination. Son décolleté plongeant capte le regard comme un aimant, tandis que ses longues fentes dévoilent mes cuisses à chacun de mes pas. Inutile de préciser que cette tenue exclut toute possibilité de sous-vêtements ce soir. Je prends mon temps devant le miroir, ajustant mon maquillage avec un soin méticuleux. Mes lèvres, rouge carmin et brillantes, promettent mille et un péchés. Mes yeux, soulignés d’un trait noir profond, étincellent d’une détermination sans faille. Une touche finale de parfum, subtile mais enivrante, et j’enfile mes talons aiguilles. Leur cliquetis sur le parquet résonne
**Valerio**— Aïe, putain, murmure-t-elle, sa voix trahissant une douleur vive qui m'agresse instantanément.Je vois sa silhouette se tendre, ses traits se durcir sous l'effet de la douleur, et un frisson d'inquiétude me parcourt le long de la colonne. C'est comme si tout autour de moi devenait flou, figé dans une seconde suspendue, alors que je m'apprête à comprendre ce qui vient de se passer.Je me retourne précipitamment, le bruit des ustensiles tombant sur le sol résonne comme un éclat métallique dans la pièce. Mes yeux se tournent immédiatement vers elle, et en un instant, je me précipite à ses côtés, mes mains cherchant frénétiquement à comprendre la source de son mal.— Qu'est-ce qui s'est passé ?Ma voix est plus rauque que je ne le voudrais, l'angoisse me nouant la gorge, mais il y a aussi cette pointe de frustration que j'ai du mal à dissimuler. Elle n'a vraiment pas besoin de ça, pas aujourd'hui, p
**Amara**Je me réveille au son strident de l'alarme. Les bras de Valerio m'entourent fermement, et je suis si près de lui que nous formons un cocon à deux, comme des burritos bien serrés. Le bruit me fait gémir de frustration alors que j'essaie maladroitement de me libérer de son étreinte, mais ma tentative ne fait que le pousser à me serrer encore plus fort contre lui.— Valerio, éteins cette putain d'alarme, ou je jure devant Dieu que je vais crier, grogné-je, les yeux toujours fermés.Il réagit à peine, gémit doucement et soulève enfin son corps lourd pour atteindre son téléphone sur la table de nuit. Après quelques secondes d'hésitation — probablement parce qu'il est trop ensommeillé pour se souvenir de l'endroit exact où il a laissé son télé
**Amara** Il se gare devant la maison de Christian, le cœur battant à tout rompre, comme une horloge ébranlée par l'angoisse qui succède à chaque battement. Chaque instant passé dans la voiture semble étirer le temps, comme si le moment de prendre une décision devenait un gouffre sans fond. Une demi-heure plus tard, je sors finalement précipitamment du véhicule, incapable de supporter davantage ce poids écrasant. Mon regard nerveux balaie l’obscurité environnante, scrutant les ombres, à la recherche d'un signe que le passé pourrait encore me rattraper.Une peur sourde me ronge, dévastant mes entrailles comme un poison insidieux. J'ai la sensation d'avoir laissé à Christian une brèche dans ma forteresse, une parcelle de moi-même que je n'aurais jamais dû lui révé
**Valerio**J’ai cédé hier. Je sais que je n’aurais pas dû, mais la faire participer dès le début était un risque énorme, un risque qui, je l’espère, en valait la peine.Elle est allongée dans mon lit, sa tête reposant sur ma poitrine, sa jambe délicatement enroulée autour de la mienne. La lumière douce du matin filtre à travers les rideaux tirés, baignant la pièce d’une teinte dorée. Je me réveille à six heures tous les matins par habitude, mais aujourd’hui, l’horloge affiche 9h23, et je n’ai pas bougé. Je n’ai aucune intention de le faire avant qu’elle ne se réveille. Son souffle calme et régulier est une mélodie apaisante, une invitation à rester figé dans cet instant parfait.Quelques minutes passent avant qu’elle ne bouge. Sa tête se redresse lentement, et un gémissement doux s’échappe de ses lèvres. Ses yeux papillonnent, encore embrumés par le sommeil, alors qu’elle explore du regard les alentours. Lorsqu’elle réali
**Amara**Il est exactement 19h37. Assise sur mon lit, mes genoux repliés contre ma poitrine, je fixe un point imaginaire sur le mur. Mon esprit refuse de lâcher prise sur les événements d’hier soir. Les mots résonnent encore, inlassablement, comme une mélodie entêtante qui refuse de s’éteindre. — Et Amara ? — Ouais ? — Taquine-moi encore, et tu quitteras la pièce en fauteuil roulant au lieu d'à pied. Le souvenir me percute de plein fouet. Mon souffle s’était coupé, et cette sensation, cette tension dans l’air, refuse de me quitter. Mes joues s’échauffent à nouveau tandis qu’une étrange crispation gagne mes cuisses. « Bon sang, pourquoi est-ce que mon corps réagit comme ça à lui ? &r