Home / Romance / DÉVOTION / 4 - Le murmure de la tempête

Share

4 - Le murmure de la tempête

Author: Léajoy
last update Last Updated: 2024-11-23 19:30:12

**Amara**

— Il a fait quoi ?! s’écrie Lily, sa voix montant d’un cran au téléphone.

Je soupire, toujours aussi incrédule face à l’événement d’hier. Valerio, cet homme énigmatique que je connais à peine, m’a offert une voiture flambant neuve. Un cadeau somptueux, étourdissant… et parfaitement incompréhensible. La carrosserie étincelante, le cuir immaculé de l’habitacle, tout dans ce véhicule hurle l’opulence. Aujourd’hui, alors que j’en parle à Lily, je commence à réaliser l’ampleur de ce geste extravagant, presque intimidant.

Garée devant chez moi, la voiture est impossible à ignorer. Mon père, curieux comme toujours, l’a déjà repérée. J’ai dû improviser une histoire farfelue pour dissiper ses soupçons : selon ma version, Lily et moi avons « un peu trop bu » hier soir, et elle aurait laissé sa voiture chez moi avant de repartir en taxi. Un mensonge simple, certes, mais efficace — du moins, pour l’instant.

— Tu te rends compte ? soufflai-je à Lily. C’est insensé… Et toi, je t’ai un peu embarquée dans mon histoire de soirée arrosée. Désolée, mais je n’avais pas le choix.

À l’autre bout du fil, sa voix trahit une pointe de panique.

— Amara, c’est complètement dingue. Mais surtout, qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Où est-ce que tu comptes cacher une voiture pareille ?

Bonne question. Où peut-on dissimuler un bolide aussi voyant, surtout dans une petite rue comme la mienne où tout le monde connaît tout le monde ? Je sors, l’air glacé me mordant la peau. La neige tourbillonne doucement, recouvrant le trottoir d’un fin manteau blanc. En ouvrant la portière pour m’installer au volant, mes yeux tombent sur un objet inattendu : une enveloppe pliée, posée sur le siège conducteur. 

— Attends, Lily, il y a encore un mot dans la voiture.

— Une chasse au trésor, peut-être ? ironise-t-elle, un rire nerveux dans la voix. Ce Valerio, il est vraiment bizarre.

Je souris malgré moi. Avec précaution, je déplie la note, les flocons fondant sur mes doigts. L’écriture est nette, élégante. Elle ne contient qu’une adresse, écrite à la main. Probablement la sienne.

— Génial. Maintenant, il me donne son adresse. Tu crois qu’il espère quoi ?

— Honnêtement, Amara, c’est évident qu’il est intéressé. Aucune autre explication ne tient debout.

Je secoue la tête, presque agacée par l’assurance de Lily.

— Lily, tu sais bien que ce n’est pas possible. Je vais me marier avec Christian. Tu te souviens ? Ce genre de complication, je ne peux pas me le permettre.

Sa réponse fuse, cinglante.

— Ton "parfait" fiancé, tu veux dire ? Soyons réalistes. Il te traite comme une option, et toi, tu fais semblant que tout va bien.

Les mots de Lily résonnent en moi. Christian, mon fiancé, est loin d’être démonstratif. Nos rendez-vous se limitent souvent à des dîners planifiés à la hâte. Il est charmant, bien sûr, mais son attention semble toujours ailleurs, retenue par ses mystérieuses « obligations professionnelles ». Pendant un instant, je me demande si Lily n’a pas raison. Peut-être que je mérite mieux. Peut-être que cette voiture n’est pas seulement une absurdité, mais aussi une opportunité pour réfléchir à ma situation.

— Alors, tu vas faire quoi ? insiste-t-elle.

Je reste silencieuse un moment avant de lâcher, hésitante :

— Je vais lui rendre cette voiture. Il faut que tout ça s’arrête.

❀❀❀

Quelques heures plus tard, je me retrouve dans le hall impressionnant d’un immeuble que je n’aurais jamais osé imaginer entrer un jour. Le bâtiment, haut et imposant, semble briller sous la lueur tamisée des lampadaires extérieurs. L’élégance intimidante des lieux ajoute à ma nervosité. Je m’approche du comptoir de réception, où une femme impeccablement vêtue lève les yeux vers moi.

— Bonjour… je cherche Valerio Hernandez, dis-je, ma voix légèrement tremblante.

À l’évocation de son nom, son attitude change du tout au tout. Son expression passe de l’indifférence polie à une sorte de nervosité respectueuse.

— Mme Willson… je suis désolée de vous avoir fait attendre. M. Hernandez réside au dernier étage, dans le penthouse.

Le dernier étage. Bien sûr. Pourquoi cela ne m’étonne-t-il pas ? Je murmure un remerciement avant de me diriger vers l’ascenseur. Le trajet est silencieux, presque oppressant. Lorsque les portes s’ouvrent, je suis accueillie par un immense hall en marbre et une seule porte en face de moi. L’air semble plus lourd ici, chargé d’un mélange d’excitation et d’appréhension.

Je frappe timidement. Presque aussitôt, la porte s’ouvre sur deux hommes en costume, leur carrure imposante et leurs regards perçants me mettant immédiatement mal à l’aise. Ils portent des oreillettes discrètes, et l’un d’eux semble armé. Instinctivement, je recule.

— Qui êtes-vous ? demande l’un d’eux, sa voix sèche.

Je déglutis difficilement avant de répondre.

— Je… je suis Amara. Je voudrais voir Valerio.

Les deux hommes échangent un regard, leurs postures tendues, mais avant qu’ils ne puissent dire ou faire quoi que ce soit, une voix basse et autoritaire retentit dans le hall spacieux, brisant la tension comme un coup de tonnerre.

— Touchez-la, et vous aurez affaire à moi.

Valerio apparaît, imposant et calme, son regard sombre et perçant fixé sur ses hommes. L’atmosphère change instantanément. Les deux gardes reculent légèrement, visiblement intimidés malgré leur stature. Une vague de soulagement mêlée d’appréhension me traverse.

Je tente de masquer mon malaise avec un sourire nerveux et un brin d’humour maladroit.

— Eh bien, quel accueil chaleureux, plaisanté-je, ma voix légèrement tremblante.

Valerio ne répond pas immédiatement. Il s’approche lentement, chaque pas résonnant légèrement sur le parquet poli. Ses yeux croisent les miens, et je ressens un étrange mélange de sécurité et de vulnérabilité sous l’intensité de son regard. C’est comme si, d’un seul coup d’œil, il pouvait percer tous mes secrets.

— Qu’est-ce que tu fais ici, Amara ? demande-t-il finalement, sa voix grave mais douce.

Je prends une grande inspiration et serre un peu plus fort la clé de la voiture, comme pour m’y accrocher.

— Écoute, Valerio, cette voiture… c’est beaucoup trop. Je ne peux pas accepter un tel cadeau.

Il ne répond pas immédiatement. Ses yeux passent de la clé dans ma main à mon visage, analysant chaque nuance de mon expression. Son silence est presque plus intimidant que ses paroles.

— Garde-la, finit-il par dire de sa voix ferme mais dénuée d’agressivité.

Je secoue la tête, frustrée par son obstination.

— C’est impossible. Je… je n’ai même pas de place pour la garer chez moi. Et mon père… il ne comprendrait pas.

— Il ne comprendrait pas quoi ? réplique-t-il, son regard se durcissant légèrement. Tu lui dirais quoi ?

— Rien… ce n’est pas important, dis-je en détournant les yeux pour éviter qu’il ne devine mes pensées.

Mais Valerio n’est pas homme à lâcher prise. Il reste immobile, son regard fixé sur moi comme s’il cherchait à assembler un puzzle invisible. Une tension palpable s’installe entre nous, alimentée par ma nervosité croissante.

— Amara, comment comptes-tu rentrer chez toi ? demande-t-il soudain, brisant le silence.

Je suis surprise par la question, mais il pointe déjà du doigt la fenêtre. Dehors, la neige tourbillonne en une véritable tempête, rendant les rues presque invisibles.

— Je trouverai un moyen. Ne t’en fais pas pour moi, rétorquai-je avec une pointe d’exaspération.

Il arque un sourcil, un éclat amusé dans ses yeux.

— Bon, d’accord. J’utiliserai la voiture aujourd’hui, mais je te la rends dès que possible, concédé-je, espérant mettre fin à cette conversation.

Un sourire en coin étire ses lèvres, et il croise les bras, adoptant une posture décontractée mais assurée.

— Pas question. Je ne te laisserai pas conduire par ce temps.

Sa réponse me prend de court. Je le fixe, interdite, tandis que mon esprit tente de trouver une échappatoire.

— Très bien, dis-je enfin, un brin sarcastique. Je resterai ici, dans le hall, jusqu’à ce que la tempête se calme.

Valerio secoue doucement la tête, son sourire s’élargissant comme s’il trouvait ma résistance divertissante.

— Hors de question. Tu restes ici, dans mon appartement. Et crois-moi, tu ne sortiras pas tant que le temps ne sera pas calmé.

Il dit cela avec une telle assurance que je sens mon cœur s’accélérer, non pas de peur, mais de quelque chose de plus complexe. De l’inquiétude ? De la curiosité ? Je n’arrive pas à déterminer ce qui me trouble le plus : sa protection presque excessive ou l’effet qu’il commence à avoir sur moi.

— Pourquoi ? murmuré-je enfin, ma voix à peine audible. Pourquoi fais-tu tout ça pour moi ?

Valerio me fixe un instant, et l’ombre d’une émotion passe dans ses yeux, trop fugace pour que je puisse l’identifier.

— Parce que tu comptes plus que tu ne le penses, Amara.

Sa réponse, simple mais déconcertante, laisse un silence lourd de sens entre nous. Je détourne les yeux, incertaine de ce que je ressens ou de ce que je devrais ressentir. Chaque minute passée avec lui soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Et alors que le vent hurle au-dehors, une certitude s’installe doucement en moi : cette nuit, dans cet appartement, pourrait bien changer ma vie.

❀❀❀

La suite dans le prochain chapitre.

Related chapters

  • DÉVOTION   5 - Promesse sous la neige

    **Amara**— Très bien.Ma voix est sèche, presque mordante. Les mots franchissent mes lèvres avant même que je ne puisse les retenir, et aussitôt, je les regrette. Valerio esquisse un sourire mince, un sourire sans chaleur, puis relâche mon bras avec une lenteur calculée, comme s'il mesurait l'impact de chaque geste. Le silence entre nous est lourd, presque oppressant, mais il ne dure pas. Il se détourne et avance d’un pas assuré dans le hall spacieux de l’appartement. À chaque pas, ses chaussures résonnent légèrement sur le marbre, ajoutant un écho discret à l’atmosphère feutrée du lieu. De part et d’autre, deux escaliers majestueux s’élèvent vers des étages supérieurs que je n’ose qu’imaginer. La lumière tamisée projette des ombres douces sur les murs, soulignant le raffinement presque irréel de l’endroit. L'air semble suspendu, comme si même le temps respectait la gravité du moment.D’un geste discret, il m’indique la cuisine. Je le suis, incertaine, mes mains croisées devant moi,

    Last Updated : 2024-11-24
  • DÉVOTION   6 - Le masque du silence

    **Valerio**— Que puis-je faire pour vous, patron ? demanda une voix calme et professionnelle à l’autre bout du fil.Un ton légèrement distant, mais d’une précision presque chirurgicale. La voix d’un homme habitué à exécuter des ordres sans poser de questions.— J’ai besoin que vous me trouviez toutes les informations possibles sur Christian Thompson, répondis-je froidement, d’un ton mesuré, mais glacial.Un court silence s’installa avant que mon interlocuteur ne réponde, son ton toujours aussi neutre.— Bien sûr, monsieur. Vous recevrez le dossier dans l’heure.Je raccrochai sans un mot de plus, rejetant brutalement mon dos contre le dossier de ma chaise. Un soupir long et contrôlé s’échappa de mes lèvres, mais cela ne parv

    Last Updated : 2024-12-01
  • DÉVOTION   7 - Sous son contrôle

    **Amara**Je me réveille en sursaut, le corps pris dans une douleur foudroyante, comme si des milliers de piques venaient perforer chaque fibre de mon être. Mes muscles sont tendus, verrouillés dans un étau invisible, et chaque inspiration se fait dans un râle haletant. Dès que j’essaie de bouger, le vertige m’envahit, une vague de nausée violente qui m’assomme. L'air autour de moi semble dense, lourd, comme si l’atmosphère elle-même voulait m’étouffer. Mes membres sont paralysés, écrasés sous un poids que je ne peux comprendre.Je tente d’ouvrir les yeux, mais mes paupières sont comme plombées. C’est une lutte lente et fatigante, chaque mouvement pesant comme une montagne. Enfin, je parviens à ouvrir les yeux, mais la lumière qui m’accueille est aveuglante, d’un

    Last Updated : 2024-12-02
  • DÉVOTION   8 - Sous ma protection

    **Valerio**« Protégez-la. Assurez-vous qu'elle ne tombe jamais entre les mains de quelqu'un qui ne la mérite pas. Gardez-la en sécurité. »Ces mots, simples mais lourds de sens, résonnent encore dans mon esprit. Ils sont gravés comme un rappel incessant, une promesse que je n’ai jamais osé briser. Ils sont sortis de la bouche d’Anna, la mère d’Amara, il y a quinze ans. Un an avant que la tragédie ne frappe, avant que l’incendie ne consume tout : sa vie, ses rêves, et une part de moi-même.Anna m’avait sauvé. Une dette éternelle. J'étais un enfant à l'époque, vulnérable, sans défense. L'un de nos ennemis les plus redoutables avait levé son arme contre moi, prêt à m'ôter la vie, mais elle s'était interposée. Elle

    Last Updated : 2024-12-03
  • DÉVOTION   9 - L’illusion de la liberté

    **Amara**Cela fait une semaine que Valerio m’a "kidnappée". Je m’attendais à ce que ce soit l’enfer, une sorte de cauchemar éveillé, mais contre toute attente, ce n’était pas aussi horrible que prévu. Oui, il passe la majeure partie de la journée à travailler, puis revient le soir avec l’air d’un criminel en fuite, mais en dehors de ça… c’était presque… paisible ?Il m’a donné ma propre chambre, spacieuse et luxueuse, avec un dressing digne d’une boutique de luxe, plus grand que celui de certaines célébrités. Et bien sûr, j’ai abusé un peu. Ce matin, j’ai pris sa carte de crédit et me suis offerte des vêtements et des accessoires dont j’avais toujours rêvé. Bon, peut-être pas juste des "accessoires

    Last Updated : 2024-12-04
  • DÉVOTION   10 - L'éclat de la trahison

    **Amara**Je ne peux pas respirer. Une douleur aiguë irradie dans ma poitrine, comme si une force invisible m’écrasait. L’air refuse de remplir mes poumons, et je reste figée, incapable de bouger, de parler, de penser clairement. C’est comme si mon corps tout entier refusait de fonctionner, suspendu entre le choc et la souffrance. Mon cœur bat si fort que je sens le rythme douloureux dans ma gorge et mes tempes.« C'est ma faute. »Cette vérité cruelle s'insinue dans mon esprit, se répétant comme un disque rayé. Je le sais. J’ai été distante, absente. J’ai choisi de partir, de m’éloigner pour une semaine, avec un autre homme. Peut-être que je cherchais une échappatoire, une distraction. Mais est-ce que cela m'autorise à souffrir maintenant ? Est-ce que j'ai le droit d

    Last Updated : 2024-12-05
  • DÉVOTION   11 - L'ombre du sacrifice

    **Valerio**Voir Amara sur le point de s’évanouir à cause de sa crise de panique m’a suffi. Suffisamment pour qu’une certitude s’impose à moi : je devais lui donner une leçon importante. Pas seulement pour ce qu’il lui a fait, mais pour lui montrer, une bonne fois pour toutes, qu’il y a des conséquences lorsqu’on touche à ce qui m’appartient.Je sors de la voiture, mes nerfs tendus comme des fils. Je fais une dernière manœuvre dans la rue sombre et gare la voiture juste devant le club où elle m’a dit qu’il serait. Christian. Et là, je le vois. Il est exactement là où elle m’avait dit qu’il serait, se tenant près de sa voiture. Il embrasse une femme, l’une de ces nombreuses filles qu’il utilise probablement pour nourrir son ego.Mais à mesure que

    Last Updated : 2024-12-06
  • DÉVOTION   12 - Le poids des adieux

    **Amara**Je me réveille, mais ce n’est pas le lit dans lequel je me suis endormie. Les draps sont trop doux, l’oreiller trop ferme, et une lumière douce filtre à travers des rideaux inconnus, projetant des motifs ondulants sur les murs. Pendant quelques secondes, je flotte dans une bulle d’oubli, où le monde est calme, où rien ne pèse sur mes épaules. Mais la bulle éclate, et les souvenirs d’hier me frappent comme une vague glaciale. **Christian.** Rien que son nom me donne un goût amer dans la bouche. Une grimace déforme mes traits, et mon estomac se serre douloureusement, comme si la colère et le dégoût formaient un nœud tangible en moi. Comment a-t-il pu ? Nous avions des projets, des rêves communs. Une vie stable, heureuse. Du moins, c’est ce que je

    Last Updated : 2024-12-07

Latest chapter

  • DÉVOTION   60 - Épilogue

    **Valerio**C’est incroyable : quatorze années de travail acharné s’effondrent en un instant, transformées en une vie d’amour profond. La plus belle femme que j’aie jamais vue s’avance lentement vers moi, et elle va devenir ma femme. Quatorze ans d’entraînement à ne rien ressentir pour elle s’effondrent au moment où nos regards se croisent. Le choc dans mes yeux se mue en un amour pur, profond et inébranlable, un amour que nous chérirons et protégerons pour le reste de nos vies.Ma respiration s’alourdit à chaque pas qu’elle fait, chaque mouvement exacerbant la nervosité qui me serre le ventre. À mes côtés, Enzo reste silencieux, les yeux glissant de Amara à Lily, comme s’il attendait le moindre signe.La pièce est d’une tra

  • DÉVOTION   59 - Destins entrelacés

    **Amara**— Je n'arrive pas à croire que cela fait déjà dix jours que nous sommes ici.Le temps a filé à toute vitesse, emportant avec lui ces moments parfaits que je vais chérir pour toujours. Chaque jour, chaque instant passé sur cette île semblait suspendu, comme un rêve dont je n'avais jamais voulu me réveiller. Et maintenant, alors que je fais mes derniers paquets, une vague de mélancolie m'envahit.Ce départ me serre le cœur.— Je peux prolonger le voyage, si tu veux, propose Valerio, l’air détendu, comme si cette île n’était qu’un terrain de jeu sans fin.Je lève les yeux vers lui, surprise, mon esprit encore en train d’assimiler cette idée.— Quoi ? Non, c'est complètement fou. Tu as des obligations, et puis... Lily me manque

  • DÉVOTION   58 - Un Oui pour l'éternité

    **Amara**— Épouse-moi.À cet instant précis, le monde entier semble suspendu. Le temps lui-même semble retenir son souffle, et tout ce qui m’entoure s’évanouit lentement, me laissant seule dans cet espace infini, noyée dans un tourbillon d’émotions contradictoires. Le silence devient presque oppressant, et mon cœur bat si fort dans ma poitrine que je pourrais jurer que tous les regards convergent sur lui. Chaque battement résonne comme un tambour frénétique, accentuant cette tension qui me paralyse tout en m’enveloppant d’une chaleur douce et électrique. L’adrénaline circule dans mes veines, alimentée par cette question, par cette promesse, par cet engagement qui mêle vertige et exaltation.Je reste figée, les yeux rivés sur lui, la mâchoire sans doute tomb&eac

  • DÉVOTION   57 - L'île des promesses

    **Valerio**— Mon Dieu, je suis tellement pleine que j’ai l’impression que je vais mourir !Elle gémit, sa voix se brisant dans un mélange de douleur et de comédie, et se laisse tomber dramatiquement sur le canapé. Son visage est déformé par l'exagération, mais il y a aussi une pointe de vérité dans son expression. Elle presse ses mains contre son ventre, comme si cela pouvait alléger la souffrance imaginaire qui l'envahit.Un rire m'échappe malgré moi, face à cette réaction totalement disproportionnée. Je ne peux m’empêcher de m’asseoir à ses côtés, amusé par la scène. Elle est allongée là, les yeux fermés, comme si elle venait de traverser une épreuve insurmontable.— Ne meurs pas, je t’en prie, lan&cce

  • DÉVOTION   56 - Escapade aux Maldives

    **Valerio**— Tu prépares un voyage de dix jours ou tu déménages pour dix mois ? Je laisse échapper cette remarque en levant un sourcil, mes yeux parcourant les trois valises ouvertes et la montagne de vêtements qui recouvre le sol de notre chambre.Amara relève lentement les yeux vers moi, un sourire malicieux jouant sur ses lèvres. Sans interrompre son activité, elle plie soigneusement un haut en soie ivoire et le dépose avec une minutie presque obsessionnelle dans l’une des valises. Elle prend son temps, chaque mouvement est calculé, chaque vêtement est disposé avec une précision digne d'un art, comme si chaque détail avait une importance capitale.— Un sac pour mes soins capillaires, soins de la peau, produits de douche… tout le nécessaire, énumère-t-elle en désignant une

  • DÉVOTION   55 - L'intensité des retrouvailles

    **Amara**— Elle est vraiment une piètre cuisinière. Maman éclate de rire, ses yeux pétillant d'une malice complice, alors qu'elle dépose son assiette dans le lave-vaisselle. Elle se tourne vers moi, un sourire espiègle jouant toujours sur ses lèvres. Je prends une inspiration exagérée, posant dramatiquement ma main sur ma poitrine, luttant contre le rire qui monte en moi. — Maintenant, c'est juste méchant, dis-je, feignant l’indignation, accentuant chaque mot pour donner plus de poids à ma prétendue offense. À peine ai-je terminé ma phrase qu’un rire grave résonne derrière moi, réchauffant l’air de la cuisine. Valerio apparaît, un sourire malicieux sur les lèvres, tandis qu’il dépose ses mains sur mes épaules et se penche vers moi, presque trop près. — Elle a raison, amore, souffle-t-il à mon oreille, ses lèvres frôlant ma peau. Tu es vraiment une catastrophe en cuis

  • DÉVOTION   54 - Le retour des disparus

    **Amara**— Elle est partie, Amara. Elle est partie, et c’est entièrement de ta faute, espèce de monstre !La bouteille de bière éclate sur ma tête dans un bruit sourd, un impact brutal qui me fait vaciller. Je m’effondre immédiatement, mon corps s’écrasant contre le sol froid comme une marionnette brisée. La douleur m'envahit, fulgurante et violente, une brûlure traversant mon crâne, s'enroulant autour de mon esprit pour éclater dans chaque fibre de mon être. Mon corps se repli sur lui-même instinctivement, mes bras cherchant à protéger ma tête, mais c'est une défense illusoire face à cette souffrance incommensurable.— Papa, tu ne devrais peut-être pas…La voix d’Ethan se brise, tremblante de terreur. Ses yeux sont pleins de peur, une peur profonde

  • DÉVOTION   53 - Le retour d'Anna

    **Valerio**— Ce n’est pas possible, dis-je en entrant dans la pièce avec Enzo.La porte se referme derrière nous, et soudain, un silence pesant s’installe. Les regards se tournent lentement vers nous, et l’atmosphère se tend immédiatement. Mes yeux se posent sur mon père, assis au bout de la table. Son regard est impassible, mais sa posture me fait deviner qu’il sait déjà ce que je vais dire. — Nous ne sommes pas encore sûrs, mais il y a une forte probabilité que ce soit lui, le Ch-…— Tu n’es pas sûr ?! Je l’interromps vivement, ma voix devenant plus tranchante, plus dure. Tu m’as fait venir ici, dans cette pièce, sous prétexte d’une situation critique, et maintenant tu me dis que tu n’es pas sûr ? Il n’y a pas de place pour l&rsqu

  • DÉVOTION   52 - L'âme brisée

    **Amara****Une semaine plus tard**— Il y a eu plusieurs rapports d'attentats à la bombe et de fusillades à travers toute l'Italie ces deux dernières semaines. La voix du présentateur, monotone et détachée, résonne dans la pièce silencieuse. Les nouvelles, remplies de détails inquiétants, n’apportent aucune réponse. Personne ne sait vraiment d'où viennent ces attaques. Des rumeurs persistantes évoquent l'implication de la mafia italienne. Certains parlent même d’un affrontement entre factions rivales…Je m’interromps brusquement, éteignant la télévision d’un geste sec. Le bruit du téléviseur qui se tait résonne dans l’air comme un coup de tonnerre, brisant un silence déjà lourd. Autour de moi, l’atmosphère semble se charger, saturée des échos des mots que je viens d’entendre. Mais ces histoires ne sont plus que du bruit de fond. Elles m’indiffèrent, p

Scan code to read on App
DMCA.com Protection Status