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4 - Le murmure de la tempête

Auteur: Léajoy
last update Dernière mise à jour: 2024-11-23 19:30:12

**Amara**

— Il a fait quoi ?! s’écrie Lily, sa voix montant d’un cran au téléphone.

Je soupire, toujours aussi incrédule face à l’événement d’hier. Valerio, cet homme énigmatique que je connais à peine, m’a offert une voiture flambant neuve. Un cadeau somptueux, étourdissant… et parfaitement incompréhensible. La carrosserie étincelante, le cuir immaculé de l’habitacle, tout dans ce véhicule hurle l’opulence. Aujourd’hui, alors que j’en parle à Lily, je commence à réaliser l’ampleur de ce geste extravagant, presque intimidant.

Garée devant chez moi, la voiture est impossible à ignorer. Mon père, curieux comme toujours, l’a déjà repérée. J’ai dû improviser une histoire farfelue pour dissiper ses soupçons : selon ma version, Lily et moi avons « un peu trop bu » hier soir, et elle aurait laissé sa voiture chez moi avant de repartir en taxi. Un mensonge simple, certes, mais efficace — du moins, pour l’instant.

— Tu te rends compte ? soufflai-je à Lily. C’est insensé… Et toi, je t’ai un peu embarquée dans mon histoire de soirée arrosée. Désolée, mais je n’avais pas le choix.

À l’autre bout du fil, sa voix trahit une pointe de panique.

— Amara, c’est complètement dingue. Mais surtout, qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Où est-ce que tu comptes cacher une voiture pareille ?

Bonne question. Où peut-on dissimuler un bolide aussi voyant, surtout dans une petite rue comme la mienne où tout le monde connaît tout le monde ? Je sors, l’air glacé me mordant la peau. La neige tourbillonne doucement, recouvrant le trottoir d’un fin manteau blanc. En ouvrant la portière pour m’installer au volant, mes yeux tombent sur un objet inattendu : une enveloppe pliée, posée sur le siège conducteur. 

— Attends, Lily, il y a encore un mot dans la voiture.

— Une chasse au trésor, peut-être ? ironise-t-elle, un rire nerveux dans la voix. Ce Valerio, il est vraiment bizarre.

Je souris malgré moi. Avec précaution, je déplie la note, les flocons fondant sur mes doigts. L’écriture est nette, élégante. Elle ne contient qu’une adresse, écrite à la main. Probablement la sienne.

— Génial. Maintenant, il me donne son adresse. Tu crois qu’il espère quoi ?

— Honnêtement, Amara, c’est évident qu’il est intéressé. Aucune autre explication ne tient debout.

Je secoue la tête, presque agacée par l’assurance de Lily.

— Lily, tu sais bien que ce n’est pas possible. Je vais me marier avec Christian. Tu te souviens ? Ce genre de complication, je ne peux pas me le permettre.

Sa réponse fuse, cinglante.

— Ton "parfait" fiancé, tu veux dire ? Soyons réalistes. Il te traite comme une option, et toi, tu fais semblant que tout va bien.

Les mots de Lily résonnent en moi. Christian, mon fiancé, est loin d’être démonstratif. Nos rendez-vous se limitent souvent à des dîners planifiés à la hâte. Il est charmant, bien sûr, mais son attention semble toujours ailleurs, retenue par ses mystérieuses « obligations professionnelles ». Pendant un instant, je me demande si Lily n’a pas raison. Peut-être que je mérite mieux. Peut-être que cette voiture n’est pas seulement une absurdité, mais aussi une opportunité pour réfléchir à ma situation.

— Alors, tu vas faire quoi ? insiste-t-elle.

Je reste silencieuse un moment avant de lâcher, hésitante :

— Je vais lui rendre cette voiture. Il faut que tout ça s’arrête.

❀❀❀

Quelques heures plus tard, je me retrouve dans le hall impressionnant d’un immeuble que je n’aurais jamais osé imaginer entrer un jour. Le bâtiment, haut et imposant, semble briller sous la lueur tamisée des lampadaires extérieurs. L’élégance intimidante des lieux ajoute à ma nervosité. Je m’approche du comptoir de réception, où une femme impeccablement vêtue lève les yeux vers moi.

— Bonjour… je cherche Valerio Hernandez, dis-je, ma voix légèrement tremblante.

À l’évocation de son nom, son attitude change du tout au tout. Son expression passe de l’indifférence polie à une sorte de nervosité respectueuse.

— Mme Willson… je suis désolée de vous avoir fait attendre. M. Hernandez réside au dernier étage, dans le penthouse.

Le dernier étage. Bien sûr. Pourquoi cela ne m’étonne-t-il pas ? Je murmure un remerciement avant de me diriger vers l’ascenseur. Le trajet est silencieux, presque oppressant. Lorsque les portes s’ouvrent, je suis accueillie par un immense hall en marbre et une seule porte en face de moi. L’air semble plus lourd ici, chargé d’un mélange d’excitation et d’appréhension.

Je frappe timidement. Presque aussitôt, la porte s’ouvre sur deux hommes en costume, leur carrure imposante et leurs regards perçants me mettant immédiatement mal à l’aise. Ils portent des oreillettes discrètes, et l’un d’eux semble armé. Instinctivement, je recule.

— Qui êtes-vous ? demande l’un d’eux, sa voix sèche.

Je déglutis difficilement avant de répondre.

— Je… je suis Amara. Je voudrais voir Valerio.

Les deux hommes échangent un regard, leurs postures tendues, mais avant qu’ils ne puissent dire ou faire quoi que ce soit, une voix basse et autoritaire retentit dans le hall spacieux, brisant la tension comme un coup de tonnerre.

— Touchez-la, et vous aurez affaire à moi.

Valerio apparaît, imposant et calme, son regard sombre et perçant fixé sur ses hommes. L’atmosphère change instantanément. Les deux gardes reculent légèrement, visiblement intimidés malgré leur stature. Une vague de soulagement mêlée d’appréhension me traverse.

Je tente de masquer mon malaise avec un sourire nerveux et un brin d’humour maladroit.

— Eh bien, quel accueil chaleureux, plaisanté-je, ma voix légèrement tremblante.

Valerio ne répond pas immédiatement. Il s’approche lentement, chaque pas résonnant légèrement sur le parquet poli. Ses yeux croisent les miens, et je ressens un étrange mélange de sécurité et de vulnérabilité sous l’intensité de son regard. C’est comme si, d’un seul coup d’œil, il pouvait percer tous mes secrets.

— Qu’est-ce que tu fais ici, Amara ? demande-t-il finalement, sa voix grave mais douce.

Je prends une grande inspiration et serre un peu plus fort la clé de la voiture, comme pour m’y accrocher.

— Écoute, Valerio, cette voiture… c’est beaucoup trop. Je ne peux pas accepter un tel cadeau.

Il ne répond pas immédiatement. Ses yeux passent de la clé dans ma main à mon visage, analysant chaque nuance de mon expression. Son silence est presque plus intimidant que ses paroles.

— Garde-la, finit-il par dire de sa voix ferme mais dénuée d’agressivité.

Je secoue la tête, frustrée par son obstination.

— C’est impossible. Je… je n’ai même pas de place pour la garer chez moi. Et mon père… il ne comprendrait pas.

— Il ne comprendrait pas quoi ? réplique-t-il, son regard se durcissant légèrement. Tu lui dirais quoi ?

— Rien… ce n’est pas important, dis-je en détournant les yeux pour éviter qu’il ne devine mes pensées.

Mais Valerio n’est pas homme à lâcher prise. Il reste immobile, son regard fixé sur moi comme s’il cherchait à assembler un puzzle invisible. Une tension palpable s’installe entre nous, alimentée par ma nervosité croissante.

— Amara, comment comptes-tu rentrer chez toi ? demande-t-il soudain, brisant le silence.

Je suis surprise par la question, mais il pointe déjà du doigt la fenêtre. Dehors, la neige tourbillonne en une véritable tempête, rendant les rues presque invisibles.

— Je trouverai un moyen. Ne t’en fais pas pour moi, rétorquai-je avec une pointe d’exaspération.

Il arque un sourcil, un éclat amusé dans ses yeux.

— Bon, d’accord. J’utiliserai la voiture aujourd’hui, mais je te la rends dès que possible, concédé-je, espérant mettre fin à cette conversation.

Un sourire en coin étire ses lèvres, et il croise les bras, adoptant une posture décontractée mais assurée.

— Pas question. Je ne te laisserai pas conduire par ce temps.

Sa réponse me prend de court. Je le fixe, interdite, tandis que mon esprit tente de trouver une échappatoire.

— Très bien, dis-je enfin, un brin sarcastique. Je resterai ici, dans le hall, jusqu’à ce que la tempête se calme.

Valerio secoue doucement la tête, son sourire s’élargissant comme s’il trouvait ma résistance divertissante.

— Hors de question. Tu restes ici, dans mon appartement. Et crois-moi, tu ne sortiras pas tant que le temps ne sera pas calmé.

Il dit cela avec une telle assurance que je sens mon cœur s’accélérer, non pas de peur, mais de quelque chose de plus complexe. De l’inquiétude ? De la curiosité ? Je n’arrive pas à déterminer ce qui me trouble le plus : sa protection presque excessive ou l’effet qu’il commence à avoir sur moi.

— Pourquoi ? murmuré-je enfin, ma voix à peine audible. Pourquoi fais-tu tout ça pour moi ?

Valerio me fixe un instant, et l’ombre d’une émotion passe dans ses yeux, trop fugace pour que je puisse l’identifier.

— Parce que tu comptes plus que tu ne le penses, Amara.

Sa réponse, simple mais déconcertante, laisse un silence lourd de sens entre nous. Je détourne les yeux, incertaine de ce que je ressens ou de ce que je devrais ressentir. Chaque minute passée avec lui soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Et alors que le vent hurle au-dehors, une certitude s’installe doucement en moi : cette nuit, dans cet appartement, pourrait bien changer ma vie.

❀❀❀

La suite dans le prochain chapitre.

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