Elara
Le royaume de Valdoria s'étendait à perte de vue, un vaste territoire aux montagnes imposantes et aux forêts denses, traversé par des rivières tumultueuses et des plaines verdoyantes. Le château royal, forteresse de pierre imposante, dominait la capitale, une cité qui bouillonnait d'activité, mais dont l'ambiance était marquée par un climat de peur et de respect mêlés. Les rues étaient bordées de marchands, de soldats et de paysans, mais tous semblaient marcher la tête baissée, comme si un nuage invisible pesait sur leur quotidien. Car, au cœur de ce royaume magnifique, régnait un roi dont la réputation n'était plus à faire : Aldric, un homme puissant, mais dont la cruauté était aussi légendaire que son empire.
J'avais entendu parler du roi Aldric, de sa montée au pouvoir et de la manière dont il avait écrasé toutes les révoltes dans le sang. On disait de lui qu’il n’accordait aucune clémence, que ses décisions étaient rapides et brutales, et que la moindre erreur pouvait coûter la vie. Il régnait sur Valdoria d'une main de fer, et même les nobles, bien que respectant sa puissance, craignaient sa colère. Il n'y avait pas de place pour la faiblesse dans son royaume, et tous vivaient dans l'ombre de sa terrible réputation.
Je n’étais qu’une simple domestique, envoyée ici par ma famille, espérant un avenir meilleur. Comme tous les autres serviteurs, je n’étais qu’une ombre dans l’immensité du palais. Mais en dépit de ma position modeste, je n’étais pas totalement ignorante de ce qui se passait dans ce lieu. Le roi Aldric, on ne le rencontrait que rarement, et ses apparitions étaient toujours empreintes d’une tension palpable. Tout le monde dans le château semblait vivre dans une peur sourde, mais pour moi, il n'était qu'un roi lointain, une figure imposante et inaccessible.
Ce matin-là, je m'approchais du trône pour apporter une tasse de vin au roi. La salle était silencieuse, les murmures des courtisans et du ministre des Finances avaient cessé, et l’atmosphère semblait lourde. Le roi, assis sur son trône, regardait le ministre, dont les tremblements étaient visibles. Il semblait si détaché, presque implacable. Et puis, alors que je posais la tasse sur le bord du trône, nos regards se croisèrent.
Ce fut un instant fugace, presque imperceptible, mais quelque chose me frappa. Ce n'était pas la peur, comme on me l’avait dit, mais un étrange mélange de curiosité et de compréhension. Ses yeux étaient sombres et pénétrants, comme s'il cherchait à percer quelque chose en moi. J’eus un frisson dans le dos, mais je détournai vite les yeux. Je n'étais qu'une servante, et il n'y avait pas de place pour la curiosité dans un palais où chacun connaissait son rôle et sa place.
Pourtant, ce moment me marqua. Quelque chose dans son regard, peut-être une lueur de… je ne savais pas quoi, resta gravé en moi. Il m'avait vue, non pas comme une simple domestique, mais comme une personne. Un simple échange de regards, et pourtant, je savais que quelque chose avait changé en moi. Ce simple instant, aussi furtif soit-il, allait marquer le début de quelque chose que je ne pouvais encore comprendre.
Et dans cette grande salle, silencieuse comme un tombeau, je ne savais pas que ce regard, aussi bref qu'il fût, allait marquer le début d'une relation complexe et interdite. Une relation qui allait résonner à travers tout le royaume de Valdoria .
Elara
Les jours à la cour de Valdoria s’étiraient, remplis de cérémonies, de réunions et de règles strictes que je n'avais d’autre choix que de suivre. Le roi Aldric était un homme impitoyable, traitant les affaires du royaume avec une froideur d’acier, comme un maître d’armes polissant son épée. Chaque décision qu’il prenait semblait être motivée par une volonté de fer, marquée par son désir inébranlable de maintenir son pouvoir à tout prix. Les nobles, les généraux, même les courtisans, l’approchaient avec une révérence palpable, sachant qu’un seul mot mal choisi, un regard déplacé, ou un geste d’imprudence pouvait conduire à une réprimande violente, parfois même à l’exécution.
Je n’étais qu’une simple domestique, une petite ombre dans l'immensité du palais, mais même moi, je ne pouvais ignorer l’aura qui entourait le roi. On parlait de lui comme d’un homme d’une cruauté sans égale, un homme dont la jeunesse difficile, marquée par des luttes incessantes pour atteindre le pouvoir, avait forgé un caractère sans compromis. Sa montée au trône avait été pavée de trahisons et de batailles impitoyables, et depuis, il semblait incapable de faire preuve de la moindre clémence.
Dans les couloirs du palais, les murmures ne cessaient jamais à son sujet. On disait que le roi vivait uniquement pour une chose : le contrôle. Il avait écrasé la rébellion dès ses premières années de règne, et son nom était désormais synonyme de peur et de soumission. Les habitants de Valdoria ne se souciaient guère de savoir s’il était cruel ou non. Ce qu'ils savaient, c’était qu'il maintenait l’ordre d’une main de fer, et cela suffisait à les garder dans une soumission silencieuse.
Je n’avais ni opinion politique ni le luxe de remettre en question ses actions. Après tout, je n’étais qu’une servante. Mais au fil des jours, je commençais à ressentir la lourdeur de ce régime, l'oppression qui imprégnait chaque recoin du palais. Même parmi les domestiques, il y avait des regards furtifs, des murmures étouffés. Ils savaient tous que le moindre faux pas pouvait être fatal.
Pourtant, malgré l’autorité inébranlable qu’il imposait, il y avait des moments où je percevais une étrange vulnérabilité chez Aldric. Un soir, alors que je nettoyais la grande salle de banquet, je le vis à travers une fenêtre. Il se tenait seul sur la terrasse, face à la lueur de la lune, contemplant les étoiles. Une silhouette sombre dans la nuit, perdue dans ses pensées. Un frisson de curiosité me traversa. Qui pouvait comprendre ce roi, celui qui imposait la terreur tout en semblant parfois si isolé ?
Ce soir-là, je compris que la cruauté d'Aldric ne venait pas seulement de son désir insatiable de pouvoir, mais aussi de quelque chose de plus profond : une solitude qu'il n'avait jamais su combler. Ses gestes brusques, son regard perçant, n’étaient que des murs qu’il dressait autour de lui pour se protéger, comme une armure forgée par des années de douleur et de trahison.
Mais tout cela échappait aux courtisans. Personne ne voyait l’homme derrière le roi. Ils ne comprenaient pas que, dehors de la salle du trône, Aldric n’était qu’un mystère, un homme marqué par des blessures invisibles, qu'il dissimulait soigneusement sous son masque impassible. Les rumeurs disaient qu’il n’avait jamais connu l’amour ni l’amitié, qu’il avait sacrifié toute forme de tendresse pour parvenir à la puissance absolue.
Moi, pourtant, je ressentais quelque chose de différent. Je n'étais qu’une servante, mais à chaque fois que je croisais son regard, je sentais cette tension invisible, cette lutte intérieure qu'il portait. La cour était pour lui un champ de bataille, mais contrairement à la guerre qu’il menait avec son peuple, cette bataille semblait solitaire. Il se battait contre des démons intérieurs, des démons qui l’avaient façonné en un homme que personne ne comprenait.
Je ne savais pas où cela me mènerait, mais je sentais que, d'une manière ou d’une autre, nos chemins finiraient par se croiser d’une façon plus profonde. Ce simple échange de regards, lors de notre première rencontre, avait déjà semé en moi des questions, des doutes. Peut-être que ce roi cruel n’était pas aussi implacable qu’il voulait bien le paraître. Peut-être qu’il était plus humain que je ne le croyais. Mais était-ce là une illusion de ma part ? Une rêverie d’une jeune servante ? Seul le temps nous le dirait.
Pour l’heure, il continuait de régner en maître sur son royaume, tandis que moi, je poursuivais mes tâches quotidiennes, inconsciente de ce qui se jouait déjà dans l’ombre.
ElaraLes journées au palais étaient longues et monotones pour moi. Je passais mon temps à accomplir des tâches diverses : nettoyer les salles, préparer les repas, veiller à l'entretien des chambres royales. Chaque geste semblait régi par des règles invisibles, une danse silencieuse où il n’y avait aucune place pour les erreurs. La hiérarchie était strictement respectée, et chaque domestique, aussi humble soit-il, savait que sa place était inférieure à celle des nobles, et encore plus à celle du roi.Le palais, immense et labyrinthique, était aussi un lieu d’intrigues et de murmures. Les nobles se croisaient dans les couloirs, échangeant des mots à voix basse, et chaque regard pouvait être chargé de significations dissimulées. Je ne comprenais pas toujours toutes les subtilités de ces jeux de pouvoir, mais je savais instinctivement que mon rôle était de rester discrète, invisible. Cependant, il y avait un aspect de la cour que je ne pouvais ignorer : la tension palpable qui émanait du
Elara Les jours passaient lentement pour moi. Chaque matin, je me levais avant l'aube pour commencer mes tâches, et chaque soir, je m'endormais épuisée, mes pensées tournant en boucle dans ma tête. Bien que le roi Aldric fût un homme inaccessible, son image hantait mes rêves. Je n’arrivais pas à me défaire de l'impression qu’il y avait quelque chose de plus derrière sa froideur, quelque chose qui pouvait, peut-être, briser la distance entre nous.Le palais était un lieu vaste et insondable. Les murs étaient épais, chaque pièce semblait garder ses secrets. Pourtant, dans ce labyrinthe de couloirs et de salons, un événement marqua un tournant dans mon destin.Un matin, alors que je me rendais aux cuisines pour préparer le déjeuner, je croisai un serviteur qui me remit un message scellé. Il avait l’air nerveux, comme si la mission qu’on lui avait confiée était bien plus importante qu’un simple billet."Le roi vous demande, Elara", dit-il d’une voix basse, presque inaudible.Je sursautai
Elara Le jour du banquet arriva enfin. La salle du trône était décorée de tentures d’or et de pourpre, la lumière des chandeliers jetant des ombres dansantes sur les murs de pierre. Des musiciens jouaient des airs sombres et majestueux, tandis que les invités se pressaient autour des tables, vêtus de robes splendides et de costumes riches. Le royaume de Valdoria était, pour une soirée, un lieu de célébration, bien que la tension dans l’air fût palpable. La cour était toujours un lieu d’intrigue et de politique, et ce soir ne ferait pas exception.Je circulais parmi les invités, vêtue de ma simple robe de travail, portant des plateaux de nourriture et de vin. Les nobles, bien qu’ils me considéraient comme invisible, m'observaient parfois du coin de l'œil, murmurant à propos de la tâche particulière qui m’avait été confiée. Il n’était pas courant qu’un domestique soit appelé à jouer un rôle aussi important, et encore moins pour une robe destinée à un événement royal. Je m’efforçais de
Elara La soirée se poursuivit dans une atmosphère plus légère, mais pour moi, rien ne semblait plus être comme avant. Le regard du roi, ses mots empreints d’une rare vulnérabilité, tournaient en boucle dans mon esprit. La distance entre lui et moi, cette barrière invisible qui semblait infranchissable, avait brusquement rétréci, ne laissant qu’un fil ténu, presque imperceptible, mais suffisamment présent pour éveiller des pensées que je n’avais jamais osé envisager.Je continuai à circuler parmi les invités, mais mon esprit n'était plus avec eux. Chaque sourire échangé, chaque geste effectué semblait être une simple illusion de normalité. Je n’arrivais plus à penser à autre chose qu'à la conversation que j'avais eue avec Aldric. Le roi n'était plus cette figure distante, ce tyran impitoyable que j’avais toujours cru qu’il était. Non, il était devenu un homme complexe, brisé par des années de solitude, portant sur ses épaules le poids de son propre royaume et de ses choix passés.À la
Elara La soirée se poursuivit dans une atmosphère plus légère, mais pour moi, rien ne semblait plus être comme avant. Le regard du roi, ses mots empreints d’une rare vulnérabilité, tournaient en boucle dans mon esprit. La distance entre lui et moi, cette barrière invisible qui semblait infranchissable, avait brusquement rétréci, ne laissant qu’un fil ténu, presque imperceptible, mais suffisamment présent pour éveiller des pensées que je n’avais jamais osé envisager.Je continuai à circuler parmi les invités, mais mon esprit n'était plus avec eux. Chaque sourire échangé, chaque geste effectué semblait être une simple illusion de normalité. Je n’arrivais plus à penser à autre chose qu'à la conversation que j'avais eue avec Aldric. Le roi n'était plus cette figure distante, ce tyran impitoyable que j’avais toujours cru qu’il était. Non, il était devenu un homme complexe, brisé par des années de solitude, portant sur ses épaules le poids de son propre royaume et de ses choix passés.À la
Elara Le lendemain matin, le château semblait plongé dans un calme étrange, presque irréel. Le banquet de la veille n’était plus qu’un souvenir lointain, les nobles repartis vers leurs terres, et la cour retrouvait son rythme habituel. Mais pour moi, rien n’était comme avant. La promenade de la nuit précédente avait marqué un point de non-retour. Les mots du roi résonnaient encore dans ma tête, et plus que jamais, je sentais qu’il y avait quelque chose d’inexprimable entre nous. Quelque chose qui allait au-delà de l'ordre social, de mon statut de domestique, et de mon rôle de simple observatrice dans l'ombre de la cour.Alors que j’effectuais mes tâches habituelles, je ne pouvais m’empêcher de penser à la conversation que j'avais eue avec Aldric. Je me souvenais de ses paroles, de la douleur qui transparaissait dans sa voix, de la vulnérabilité qu’il avait laissée entrevoir. Le roi, dans toute sa gloire et son pouvoir, était un homme brisé, hanté par ses choix, et je me demandais si
ElaraLes jours suivants furent marqués par une agitation inhabituelle dans le château. Les préparatifs pour la guerre se multipliaient au rythme rapide des tambours de la peur, battant à l'unisson avec les cœurs des nobles et des soldats. Des messagers affluaient de toutes parts, apportant des nouvelles, des ordres et des rapports des frontières. La tension était palpable à chaque coin du château, et même les nobles qui, d’ordinaire si imperturbables, paraissaient plus nerveux que d’habitude, conscients que le danger approchait.Quant à moi, je me consacrai entièrement à la tâche que le roi m’avait confiée. La création de l'armure n'était pas une mince affaire. Je n’étais pas armurière, mais j’avais l’œil du détail affûté, et mon expérience en tant que couturière et modiste m’avait habituée à des exigences précises et à des matériaux difficiles à manipuler. Chaque pièce de métal qui se présentait à moi était comme une toile vierge, attendant d’être façonnée, et chaque coup de marteau
Elara Le jour où l'armure fut terminée, tout le château semblait suspendu dans l'attente. J'avais travaillé sans relâche, mes mains tremblant parfois sous la pression de l'importance de ma tâche. L’armure était splendide. Un mélange de métal poli et de détails finement ciselés, ornée de motifs symboliques représentant la grandeur du royaume. Les épaulettes étaient renforcées par des pièces sculptées en forme de griffons, des créatures mythiques et majestueuses, symboles de la protection du royaume. Des lignes élégantes parcouraient la cuirasse, dessinant des arabesques qui rappelaient la noblesse et la résilience. Sur le plastron, j'avais gravé une citation ancienne : « Dans la guerre, l’honneur n’est pas seulement dans la victoire, mais dans le courage d’affronter l’impossible. »Lorsque le roi arriva pour l’essayer, un silence lourd se fit dans la salle. Il s’approcha de l’armure, la regardant d’un air approbateur. Un frisson me parcourut le dos lorsqu'il posa la main sur le métal.
Pensé par AldricLe vent souffle fort ce soir-là, une promesse d'un changement imminent. Je me tiens une fois de plus sur les remparts du château, observant l'horizon avec une intensité nouvelle. La guerre que j'ai espéré éviter est désormais inévitable. Les dernières semaines ont été marquées par des alliances secrètes, des intrigues et des manœuvres politiques qui se sont intensifiées à mesure que la tension montait. J'ai pris ma décision finale : il est temps d'agir.Elara, à mes côtés, observe également la vaste étendue du royaume. Je sais que le poids du pouvoir pèse lourd sur mes épaules, mais je sais aussi qu’elle est prête à affronter ce qui va venir. "Ils ne nous laisseront pas de répit, Aldric. Ils veulent tout ou rien. Cette fois, il n’y a pas de place pour les demi-mesures."Je tourne mon regard vers elle, un sourire fatigué mais résolu sur les lèvres. "Je l'ai toujours su. Mais chaque choix a un prix. Et ce prix, Elara, pourrait bien être notre dernier test."La guerre qu
Par AldricLes jours qui suivent sont remplis d'une tension qu'on ne peut ignorer. Le royaume se trouve à un carrefour dangereux, et bien que la confrontation directe avec les traîtres et conspirateurs ait laissé des cicatrices profondes, la véritable épreuve est encore devant nous : comment maintenir la stabilité après avoir révélé la vérité sans sombrer dans le chaos qui semble tout engloutir ?Après la réunion, certains seigneurs se sont retirés dans un silence lourd, leurs visages marqués par l'incertitude. D'autres, plus audacieux, ont ouvertement défié mes décisions, et leurs murmures de mécontentement se propagent à une vitesse alarmante. Ceux qui s’opposent à mes réformes semblent se regrouper, transformant une simple crise de loyauté en un véritable combat pour l’avenir du royaume.Elara et moi savons que la paix fragile que nous avons obtenue se fissure lentement. De nouvelles alliances se forment, des trahisons se trament dans l'ombre. Le vent, toujours porteur de rumeurs,
(Aldric)Le château est plus tendu que jamais. Les seigneurs arrivent un à un, leurs visages marqués par l’anticipation, mais aussi, pour certains, par la nervosité. Je me suis préparé à cette réunion comme jamais auparavant. La vérité, même si elle est douloureuse, doit être confrontée. Je ne peux plus reculer.Elara, toujours à mes côtés, observe les arrivées avec une attention aiguisée. Elle sait que les enjeux sont plus élevés que jamais. Les murmures qui circulent sur la corruption et les trahisons au sein même du conseil sont désormais un poison qui se répand à travers tout le royaume. Il est crucial de répondre à ces accusations de manière décisive et sans hésitation.Je prends place sur mon trône, mon regard perçant scrutant la salle. Les seigneurs, bien que dissimulant leurs émotions, ne peuvent s’empêcher de ressentir le poids de la situation. La salle est remplie, mais l’atmosphère est tendue, presque palpable."Mes seigneurs", je commence d’une voix calme mais ferme, "nous
Par AldricLes jours qui suivent la grande réunion sont étrangement calmes. Une tranquillité précaire s’étend sur le royaume. Le vent, jadis porteur de rumeurs de rébellion et de dissidence, semble plus doux désormais, comme si la tempête avait été temporairement dissipée par mes paroles et les compromis obtenus. Mais je sais que la paix n’est jamais aussi simple. Chaque geste, chaque décision, porte son lot de conséquences.Elara, toujours vigilante, ne partage pas totalement mon optimisme. "Vous avez gagné une bataille, mais la guerre, elle, n'est pas terminée", me rappelle-t-elle un matin alors que nous nous entretenons dans le bureau du roi. "Il y a encore des forces dans l'ombre, des alliés de ceux qui conspirent encore contre vous. Ils attendent le bon moment."Je hoche la tête, contemplant la carte étendue devant nous. Le royaume semble plus stable, mais la fragilité de la situation reste là, tapie sous la surface."Je sais", lui réponds-je. "Mais nous avons donné à ceux qui do
AldricElara me regarde longuement, la lumière qui filtre par les fenêtres illuminant ses traits décidés. Elle semble hésiter, mais son instinct ne la trompe jamais. "Que veux-tu dire, exactement ?"Je prends une profonde inspiration avant de répondre, mes pensées se formant lentement. "Je vais proposer une grande réunion. Tous les seigneurs, les nobles du royaume, et même ceux qui s’opposent encore à nos réformes. Une réunion où chacun pourra exprimer ses préoccupations et ses idées. Peut-être que, dans cet échange, nous pourrons trouver une voie commune."Elara me scrute, un air de défi dans ses yeux. "Une réunion… avec ceux qui conspirent encore contre toi ?""Oui", dis-je simplement, la certitude d’avoir choisi la voie la plus difficile s’installant en moi. "Mais c’est la seule façon de dissiper la rumeur avant qu’elle ne se transforme en tempête. Si nous n’agissons pas maintenant, nous serons pris au piège, et il sera trop tard."Elle réfléchit un instant avant de hocher lentemen
AldricLe calme qui règne sur le royaume depuis la confrontation à la forteresse est trompeur. Il est trop parfait, trop silencieux. Un souffle d’air froid s’infiltre à travers les fenêtres entrouvertes de mon bureau, soulevant les lourdes tentures sombres. Je fixe les flammes vacillantes des bougies, perdu dans mes pensées.Les seigneurs qui ont hésité à se rallier à la rébellion ne sont pas tous convaincus. Je l’ai vu dans leurs yeux, senti dans leur manière de parler. Ils n’ont accepté qu’en surface, attendant le moment propice pour se détourner. Certains attendent encore que l’ombre du chaos s’abatte de nouveau pour se positionner du côté qui leur sera le plus avantageux.Un mouvement près de la porte attire mon attention. Elara entre, silencieuse comme une ombre. Ses pas ne font aucun bruit sur le sol de pierre, et pourtant, sa présence remplit la pièce d’une tension familière.— Ne nous laissons pas endormir par cette accalmie, dit-elle d’un ton calme mais tranchant comme une la
AldricLa lumière du matin filtre à peine à travers les fenêtres du château, projetant des ombres allongées sur le sol de pierre. Je suis déjà debout, incapable de trouver le repos alors que le vent souffle fort à l’extérieur, hurlant comme un présage funeste. Ce matin, il ne charrie pas seulement l’air glacé des hautes montagnes, mais aussi une rumeur persistante, une rumeur dangereuse qui s’immisce dans les couloirs du royaume comme un poison silencieux.Un complot. Une nouvelle rébellion en gestation.Je ferme les yeux un instant, inspirant profondément. La paix que nous avons tant lutté pour instaurer est plus fragile que jamais. Nous avons apaisé les guerres, apaisé les tensions, mais nous n’avons pas éradiqué la haine de ceux qui désirent l’ancien ordre. Et aujourd’hui, ils montrent à nouveau les crocs.Les portes de la salle du trône s’ouvrent sans bruit, et je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qui entre. Je ressens sa présence avant même qu’elle ne parle.Elara.El
AldricLe royaume de Varek semble en paix, du moins en surface. Les murs du château sont solidement réparés, les routes commercent de nouveau, et les terres autrefois dévastées par la guerre se couvrent d’une verdure renaissante. Pourtant, dans les ombres, le souvenir des batailles, des trahisons et des pertes demeure. Les cicatrices invisibles sont toujours là, prêtes à se rouvrir au moindre choc. La paix, aussi précieuse soit-elle, n’est jamais totalement acquise.Je me tiens devant la grande table de la salle de guerre, une carte du royaume étendue devant moi. Mon regard parcourt les différentes régions, chaque territoire portant les stigmates de notre lutte passée. La reconstruction avance, mais quelque chose en moi refuse de croire que tout est terminé. Cette stabilité me semble fragile, comme un château de sable menacé par la marée.La porte s’ouvre doucement, et Elara entre dans la pièce. Son regard est doux, mais je vois l’inquiétude qui y brille. Elle sait que je porte le poi
AldricLa salle du trône est étrangement calme, baignée dans la lumière pâle de l'après-midi. Les échos des derniers événements résonnent encore dans les couloirs du château, mais l'ombre de la trahison commence lentement à se dissiper. Assis sur mon trône, je fixe l'horizon par les grandes fenêtres. Le vent léger fait flotter les rideaux, comme un présage de renouveau, un souffle annonçant le changement.La douleur de la trahison est encore vive, un poison qui s’infiltre dans mes pensées. Mais aujourd’hui, je n’ai plus le luxe de m’y attarder. Le royaume a besoin d’un roi fort, capable de le guider à travers les cendres de cette période sombre.Des bruits de pas résonnent sur le marbre froid. Je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir de qui il s’agit.Elara.Sa présence est une constante, un ancrage dans le chaos. Elle avance d’un pas mesuré, mais je décèle l’inquiétude dans son regard. Lorsqu’elle s’arrête devant moi, elle s’incline légèrement avant de parler d’une voix posée