Elara
Les journées au palais étaient longues et monotones pour moi. Je passais mon temps à accomplir des tâches diverses : nettoyer les salles, préparer les repas, veiller à l'entretien des chambres royales. Chaque geste semblait régi par des règles invisibles, une danse silencieuse où il n’y avait aucune place pour les erreurs. La hiérarchie était strictement respectée, et chaque domestique, aussi humble soit-il, savait que sa place était inférieure à celle des nobles, et encore plus à celle du roi.
Le palais, immense et labyrinthique, était aussi un lieu d’intrigues et de murmures. Les nobles se croisaient dans les couloirs, échangeant des mots à voix basse, et chaque regard pouvait être chargé de significations dissimulées. Je ne comprenais pas toujours toutes les subtilités de ces jeux de pouvoir, mais je savais instinctivement que mon rôle était de rester discrète, invisible. Cependant, il y avait un aspect de la cour que je ne pouvais ignorer : la tension palpable qui émanait du roi Aldric.
Chaque fois que je croisais son regard, même brièvement, une sensation étrange s’emparait de moi. Un mélange de crainte et de curiosité. Je savais que j'étais une simple servante et ne me permettais pas de fantasmer sur des rencontres plus intimes, mais une partie de moi ne pouvait s'empêcher de ressentir une étrange attraction envers cet homme. Je le voyais tous les jours, assis sur son trône, dictant des ordres, impitoyable et distant, mais parfois, dans ses moments de solitude, il semblait si vulnérable, presque humain.
Les serviteurs du château murmuraient souvent des histoires sur le roi. Ils parlaient de son ascension au trône, des batailles qu'il avait menées, des ennemis qu'il avait écrasés. Mais ils parlaient aussi, parfois, de sa solitude, de la manière dont il s’était enfermé dans une forteresse de glace depuis la mort de sa femme, il y a plusieurs années. Son cœur, disait-on, s'était durci à ce moment-là, et il n’avait plus jamais cherché à aimer.
Je n'avais jamais connu l’amour comme les nobles en parlaient, mais je savais ce que c'était que de ressentir la chaleur d’un regard, la douceur d’une main, même si cela était rare. Et bien que le roi ne semblait pas être un homme qui puisse offrir ce genre de sentiments, je ne pouvais m’empêcher de m'interroger. Peut-être qu'un jour, quelque chose changerait. Peut-être que sous cette carapace d’acier, il y avait un homme capable de sentiments profonds.
Un jour, alors que je traversais la grande cour pour apporter des rafraîchissements aux membres du conseil royal, un événement inattendu se produisit. Un groupe de nobles était réuni autour de la fontaine, discutant vivement de questions politiques. Je passais près d'eux, concentrée sur ma tâche, mais un éclat de voix me fit m'arrêter net.
« Vous avez entendu parler du roi ces derniers jours ? » demanda l'un des seigneurs, un homme de grande taille et au regard dur. « On dit qu'il est de plus en plus… solitaire. Il ne fait plus confiance à personne. »
Je m'efforçai de ne pas prêter attention, mais les mots que j’entendis me frappèrent. Le roi, seul, replié sur lui-même. C’était exactement ce que j’avais ressenti en le voyant, ces moments où il se tenait seul sur les terrasses du château, regardant les étoiles ou le paysage lointain avec une expression d’inquiétude et de mélancolie.
« Vous ne croyez pas qu’il pourrait se débarrasser de cette… faiblesse ? » continua un autre noble. « Un roi qui doute est un roi qui perd son trône. Il doit apprendre à être plus ferme. »
Les murmures continuèrent, mais je détournai les yeux. Je savais que mes pensées n'avaient pas leur place dans ces discussions. J’étais une simple domestique. Je n’avais pas le droit d’imaginer que le roi, cet homme impitoyable, pouvait être plus qu’un souverain distant. Et pourtant, une petite voix au fond de moi me murmurait que peut-être, derrière la façade dure du roi, il y avait quelque chose de bien plus complexe et fragile.
Les jours suivants se déroulèrent dans la même routine. Je m’acquittais de mes tâches, veillant toujours à garder une distance respectueuse avec le roi, ne le regardant jamais plus longtemps que nécessaire. Cependant, je commençais à percevoir des détails que je n'avais jamais remarqués auparavant. Le roi semblait souvent fatigué, ses traits tirés, comme s’il portait un fardeau invisible. Je le voyais se rendre dans la grande salle de guerre, seul, avant de rejoindre son trône. Il restait là, parfois des heures, à regarder les cartes et les lettres des différentes régions du royaume. Même quand il était entouré de conseillers, il y avait cette distance, cette froideur qui le séparait des autres.
Je me demandais ce qui pouvait bien se cacher derrière ces yeux glacés. Je savais que j’étais qu’une simple domestique, mais je sentais que j'avais vu quelque chose, que j’avais perçu une part de lui que peu d’autres avaient vue. Une part de solitude et de douleur qu’il masquait avec sa cruauté et son autorité.
Un après-midi, alors que je préparais un repas pour la cour, j’eus une nouvelle occasion de croiser le roi, cette fois en dehors de mon rôle de servante. Le banquet était organisé pour célébrer une victoire militaire, et la salle du trône était remplie de nobles et de soldats. Aldric, tel un roi imposant, était au centre de l'attention, mais il semblait plus distrait que d’habitude. À un moment donné, il s’éloigna du groupe, cherchant visiblement à s’échapper de la chaleur étouffante de la fête.
Je le suivis des yeux, la main tremblante alors que je m’apprêtais à servir un plat au duc d’Andros. Puis, sans que je ne puisse me contrôler, je me retrouvai à marcher discrètement dans sa direction. Je m'arrêtai à quelques mètres de lui, cachée dans l'ombre d’un pilier. Le roi était là, seul, une coupe de vin à la main. Ses yeux se perdaient dans l’horizon, comme s’il cherchait à fuir la réalité du palais.
C’était un instant de vulnérabilité rare, un moment où Aldric semblait être un homme et non un roi. Un homme qui, dans la lumière tamisée du château, paraissait moins puissant qu’à l’accoutumée, plus humain, plus fragile. Mais, consciente de ma place, je me détournai et retournai rapidement à ma tâche, mon cœur battant la chamade. Je savais que ce moment ne signifiait rien, que tout cela ne faisait partie que de la complexité du monde dans lequel je vivais. Mais au fond de moi, une nouvelle question s’éveillait : et si ce roi, ce tyran, n’était pas si inaccessible après tout ?
J’aurais aimé le savoir, mais pour l'instant, je me contentai de garder ce secret dans mon cœur, un secret que
je ne partagerais avec personne.
Elara Les jours passaient lentement pour moi. Chaque matin, je me levais avant l'aube pour commencer mes tâches, et chaque soir, je m'endormais épuisée, mes pensées tournant en boucle dans ma tête. Bien que le roi Aldric fût un homme inaccessible, son image hantait mes rêves. Je n’arrivais pas à me défaire de l'impression qu’il y avait quelque chose de plus derrière sa froideur, quelque chose qui pouvait, peut-être, briser la distance entre nous.Le palais était un lieu vaste et insondable. Les murs étaient épais, chaque pièce semblait garder ses secrets. Pourtant, dans ce labyrinthe de couloirs et de salons, un événement marqua un tournant dans mon destin.Un matin, alors que je me rendais aux cuisines pour préparer le déjeuner, je croisai un serviteur qui me remit un message scellé. Il avait l’air nerveux, comme si la mission qu’on lui avait confiée était bien plus importante qu’un simple billet."Le roi vous demande, Elara", dit-il d’une voix basse, presque inaudible.Je sursautai
Elara Le jour du banquet arriva enfin. La salle du trône était décorée de tentures d’or et de pourpre, la lumière des chandeliers jetant des ombres dansantes sur les murs de pierre. Des musiciens jouaient des airs sombres et majestueux, tandis que les invités se pressaient autour des tables, vêtus de robes splendides et de costumes riches. Le royaume de Valdoria était, pour une soirée, un lieu de célébration, bien que la tension dans l’air fût palpable. La cour était toujours un lieu d’intrigue et de politique, et ce soir ne ferait pas exception.Je circulais parmi les invités, vêtue de ma simple robe de travail, portant des plateaux de nourriture et de vin. Les nobles, bien qu’ils me considéraient comme invisible, m'observaient parfois du coin de l'œil, murmurant à propos de la tâche particulière qui m’avait été confiée. Il n’était pas courant qu’un domestique soit appelé à jouer un rôle aussi important, et encore moins pour une robe destinée à un événement royal. Je m’efforçais de
Elara La soirée se poursuivit dans une atmosphère plus légère, mais pour moi, rien ne semblait plus être comme avant. Le regard du roi, ses mots empreints d’une rare vulnérabilité, tournaient en boucle dans mon esprit. La distance entre lui et moi, cette barrière invisible qui semblait infranchissable, avait brusquement rétréci, ne laissant qu’un fil ténu, presque imperceptible, mais suffisamment présent pour éveiller des pensées que je n’avais jamais osé envisager.Je continuai à circuler parmi les invités, mais mon esprit n'était plus avec eux. Chaque sourire échangé, chaque geste effectué semblait être une simple illusion de normalité. Je n’arrivais plus à penser à autre chose qu'à la conversation que j'avais eue avec Aldric. Le roi n'était plus cette figure distante, ce tyran impitoyable que j’avais toujours cru qu’il était. Non, il était devenu un homme complexe, brisé par des années de solitude, portant sur ses épaules le poids de son propre royaume et de ses choix passés.À la
Elara La soirée se poursuivit dans une atmosphère plus légère, mais pour moi, rien ne semblait plus être comme avant. Le regard du roi, ses mots empreints d’une rare vulnérabilité, tournaient en boucle dans mon esprit. La distance entre lui et moi, cette barrière invisible qui semblait infranchissable, avait brusquement rétréci, ne laissant qu’un fil ténu, presque imperceptible, mais suffisamment présent pour éveiller des pensées que je n’avais jamais osé envisager.Je continuai à circuler parmi les invités, mais mon esprit n'était plus avec eux. Chaque sourire échangé, chaque geste effectué semblait être une simple illusion de normalité. Je n’arrivais plus à penser à autre chose qu'à la conversation que j'avais eue avec Aldric. Le roi n'était plus cette figure distante, ce tyran impitoyable que j’avais toujours cru qu’il était. Non, il était devenu un homme complexe, brisé par des années de solitude, portant sur ses épaules le poids de son propre royaume et de ses choix passés.À la
Elara Le lendemain matin, le château semblait plongé dans un calme étrange, presque irréel. Le banquet de la veille n’était plus qu’un souvenir lointain, les nobles repartis vers leurs terres, et la cour retrouvait son rythme habituel. Mais pour moi, rien n’était comme avant. La promenade de la nuit précédente avait marqué un point de non-retour. Les mots du roi résonnaient encore dans ma tête, et plus que jamais, je sentais qu’il y avait quelque chose d’inexprimable entre nous. Quelque chose qui allait au-delà de l'ordre social, de mon statut de domestique, et de mon rôle de simple observatrice dans l'ombre de la cour.Alors que j’effectuais mes tâches habituelles, je ne pouvais m’empêcher de penser à la conversation que j'avais eue avec Aldric. Je me souvenais de ses paroles, de la douleur qui transparaissait dans sa voix, de la vulnérabilité qu’il avait laissée entrevoir. Le roi, dans toute sa gloire et son pouvoir, était un homme brisé, hanté par ses choix, et je me demandais si
ElaraLes jours suivants furent marqués par une agitation inhabituelle dans le château. Les préparatifs pour la guerre se multipliaient au rythme rapide des tambours de la peur, battant à l'unisson avec les cœurs des nobles et des soldats. Des messagers affluaient de toutes parts, apportant des nouvelles, des ordres et des rapports des frontières. La tension était palpable à chaque coin du château, et même les nobles qui, d’ordinaire si imperturbables, paraissaient plus nerveux que d’habitude, conscients que le danger approchait.Quant à moi, je me consacrai entièrement à la tâche que le roi m’avait confiée. La création de l'armure n'était pas une mince affaire. Je n’étais pas armurière, mais j’avais l’œil du détail affûté, et mon expérience en tant que couturière et modiste m’avait habituée à des exigences précises et à des matériaux difficiles à manipuler. Chaque pièce de métal qui se présentait à moi était comme une toile vierge, attendant d’être façonnée, et chaque coup de marteau
Elara Le jour où l'armure fut terminée, tout le château semblait suspendu dans l'attente. J'avais travaillé sans relâche, mes mains tremblant parfois sous la pression de l'importance de ma tâche. L’armure était splendide. Un mélange de métal poli et de détails finement ciselés, ornée de motifs symboliques représentant la grandeur du royaume. Les épaulettes étaient renforcées par des pièces sculptées en forme de griffons, des créatures mythiques et majestueuses, symboles de la protection du royaume. Des lignes élégantes parcouraient la cuirasse, dessinant des arabesques qui rappelaient la noblesse et la résilience. Sur le plastron, j'avais gravé une citation ancienne : « Dans la guerre, l’honneur n’est pas seulement dans la victoire, mais dans le courage d’affronter l’impossible. »Lorsque le roi arriva pour l’essayer, un silence lourd se fit dans la salle. Il s’approcha de l’armure, la regardant d’un air approbateur. Un frisson me parcourut le dos lorsqu'il posa la main sur le métal.
Elara Les mois s’étiraient, et la guerre semblait se prolonger sans fin. Les nouvelles devenaient de plus en plus inquiétantes à chaque lettre arrivée au château. Le duc de Darven, bien que confronté à une résistance farouche, parvenait à tenir ses positions, et les pertes humaines étaient terrifiantes des deux côtés. Seule dans le château, je me retrouvais dans un état de constante inquiétude. Mes journées se passaient à travailler, mes pensées occupées par Aldric et le poids des décisions qu’il devait prendre. Mais je savais aussi qu’à chaque combat, à chaque jour qui passait, il s’éloignait un peu plus du roi qu’il avait été et qu’il avait espéré redevenir.Les messagers arrivaient rarement, et ceux qui apportaient des nouvelles n’étaient pas toujours clairs. Parfois, un message était optimiste, parfois désespéré. La guerre semblait se jouer au bord du gouffre, et chaque moment où je recevais une nouvelle d’Aldric, j’avais l’impression de sentir mon cœur se serrer davantage. La di
Pensé par AldricLe vent souffle fort ce soir-là, une promesse d'un changement imminent. Je me tiens une fois de plus sur les remparts du château, observant l'horizon avec une intensité nouvelle. La guerre que j'ai espéré éviter est désormais inévitable. Les dernières semaines ont été marquées par des alliances secrètes, des intrigues et des manœuvres politiques qui se sont intensifiées à mesure que la tension montait. J'ai pris ma décision finale : il est temps d'agir.Elara, à mes côtés, observe également la vaste étendue du royaume. Je sais que le poids du pouvoir pèse lourd sur mes épaules, mais je sais aussi qu’elle est prête à affronter ce qui va venir. "Ils ne nous laisseront pas de répit, Aldric. Ils veulent tout ou rien. Cette fois, il n’y a pas de place pour les demi-mesures."Je tourne mon regard vers elle, un sourire fatigué mais résolu sur les lèvres. "Je l'ai toujours su. Mais chaque choix a un prix. Et ce prix, Elara, pourrait bien être notre dernier test."La guerre qu
Par AldricLes jours qui suivent sont remplis d'une tension qu'on ne peut ignorer. Le royaume se trouve à un carrefour dangereux, et bien que la confrontation directe avec les traîtres et conspirateurs ait laissé des cicatrices profondes, la véritable épreuve est encore devant nous : comment maintenir la stabilité après avoir révélé la vérité sans sombrer dans le chaos qui semble tout engloutir ?Après la réunion, certains seigneurs se sont retirés dans un silence lourd, leurs visages marqués par l'incertitude. D'autres, plus audacieux, ont ouvertement défié mes décisions, et leurs murmures de mécontentement se propagent à une vitesse alarmante. Ceux qui s’opposent à mes réformes semblent se regrouper, transformant une simple crise de loyauté en un véritable combat pour l’avenir du royaume.Elara et moi savons que la paix fragile que nous avons obtenue se fissure lentement. De nouvelles alliances se forment, des trahisons se trament dans l'ombre. Le vent, toujours porteur de rumeurs,
(Aldric)Le château est plus tendu que jamais. Les seigneurs arrivent un à un, leurs visages marqués par l’anticipation, mais aussi, pour certains, par la nervosité. Je me suis préparé à cette réunion comme jamais auparavant. La vérité, même si elle est douloureuse, doit être confrontée. Je ne peux plus reculer.Elara, toujours à mes côtés, observe les arrivées avec une attention aiguisée. Elle sait que les enjeux sont plus élevés que jamais. Les murmures qui circulent sur la corruption et les trahisons au sein même du conseil sont désormais un poison qui se répand à travers tout le royaume. Il est crucial de répondre à ces accusations de manière décisive et sans hésitation.Je prends place sur mon trône, mon regard perçant scrutant la salle. Les seigneurs, bien que dissimulant leurs émotions, ne peuvent s’empêcher de ressentir le poids de la situation. La salle est remplie, mais l’atmosphère est tendue, presque palpable."Mes seigneurs", je commence d’une voix calme mais ferme, "nous
Par AldricLes jours qui suivent la grande réunion sont étrangement calmes. Une tranquillité précaire s’étend sur le royaume. Le vent, jadis porteur de rumeurs de rébellion et de dissidence, semble plus doux désormais, comme si la tempête avait été temporairement dissipée par mes paroles et les compromis obtenus. Mais je sais que la paix n’est jamais aussi simple. Chaque geste, chaque décision, porte son lot de conséquences.Elara, toujours vigilante, ne partage pas totalement mon optimisme. "Vous avez gagné une bataille, mais la guerre, elle, n'est pas terminée", me rappelle-t-elle un matin alors que nous nous entretenons dans le bureau du roi. "Il y a encore des forces dans l'ombre, des alliés de ceux qui conspirent encore contre vous. Ils attendent le bon moment."Je hoche la tête, contemplant la carte étendue devant nous. Le royaume semble plus stable, mais la fragilité de la situation reste là, tapie sous la surface."Je sais", lui réponds-je. "Mais nous avons donné à ceux qui do
AldricElara me regarde longuement, la lumière qui filtre par les fenêtres illuminant ses traits décidés. Elle semble hésiter, mais son instinct ne la trompe jamais. "Que veux-tu dire, exactement ?"Je prends une profonde inspiration avant de répondre, mes pensées se formant lentement. "Je vais proposer une grande réunion. Tous les seigneurs, les nobles du royaume, et même ceux qui s’opposent encore à nos réformes. Une réunion où chacun pourra exprimer ses préoccupations et ses idées. Peut-être que, dans cet échange, nous pourrons trouver une voie commune."Elara me scrute, un air de défi dans ses yeux. "Une réunion… avec ceux qui conspirent encore contre toi ?""Oui", dis-je simplement, la certitude d’avoir choisi la voie la plus difficile s’installant en moi. "Mais c’est la seule façon de dissiper la rumeur avant qu’elle ne se transforme en tempête. Si nous n’agissons pas maintenant, nous serons pris au piège, et il sera trop tard."Elle réfléchit un instant avant de hocher lentemen
AldricLe calme qui règne sur le royaume depuis la confrontation à la forteresse est trompeur. Il est trop parfait, trop silencieux. Un souffle d’air froid s’infiltre à travers les fenêtres entrouvertes de mon bureau, soulevant les lourdes tentures sombres. Je fixe les flammes vacillantes des bougies, perdu dans mes pensées.Les seigneurs qui ont hésité à se rallier à la rébellion ne sont pas tous convaincus. Je l’ai vu dans leurs yeux, senti dans leur manière de parler. Ils n’ont accepté qu’en surface, attendant le moment propice pour se détourner. Certains attendent encore que l’ombre du chaos s’abatte de nouveau pour se positionner du côté qui leur sera le plus avantageux.Un mouvement près de la porte attire mon attention. Elara entre, silencieuse comme une ombre. Ses pas ne font aucun bruit sur le sol de pierre, et pourtant, sa présence remplit la pièce d’une tension familière.— Ne nous laissons pas endormir par cette accalmie, dit-elle d’un ton calme mais tranchant comme une la
AldricLa lumière du matin filtre à peine à travers les fenêtres du château, projetant des ombres allongées sur le sol de pierre. Je suis déjà debout, incapable de trouver le repos alors que le vent souffle fort à l’extérieur, hurlant comme un présage funeste. Ce matin, il ne charrie pas seulement l’air glacé des hautes montagnes, mais aussi une rumeur persistante, une rumeur dangereuse qui s’immisce dans les couloirs du royaume comme un poison silencieux.Un complot. Une nouvelle rébellion en gestation.Je ferme les yeux un instant, inspirant profondément. La paix que nous avons tant lutté pour instaurer est plus fragile que jamais. Nous avons apaisé les guerres, apaisé les tensions, mais nous n’avons pas éradiqué la haine de ceux qui désirent l’ancien ordre. Et aujourd’hui, ils montrent à nouveau les crocs.Les portes de la salle du trône s’ouvrent sans bruit, et je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qui entre. Je ressens sa présence avant même qu’elle ne parle.Elara.El
AldricLe royaume de Varek semble en paix, du moins en surface. Les murs du château sont solidement réparés, les routes commercent de nouveau, et les terres autrefois dévastées par la guerre se couvrent d’une verdure renaissante. Pourtant, dans les ombres, le souvenir des batailles, des trahisons et des pertes demeure. Les cicatrices invisibles sont toujours là, prêtes à se rouvrir au moindre choc. La paix, aussi précieuse soit-elle, n’est jamais totalement acquise.Je me tiens devant la grande table de la salle de guerre, une carte du royaume étendue devant moi. Mon regard parcourt les différentes régions, chaque territoire portant les stigmates de notre lutte passée. La reconstruction avance, mais quelque chose en moi refuse de croire que tout est terminé. Cette stabilité me semble fragile, comme un château de sable menacé par la marée.La porte s’ouvre doucement, et Elara entre dans la pièce. Son regard est doux, mais je vois l’inquiétude qui y brille. Elle sait que je porte le poi
AldricLa salle du trône est étrangement calme, baignée dans la lumière pâle de l'après-midi. Les échos des derniers événements résonnent encore dans les couloirs du château, mais l'ombre de la trahison commence lentement à se dissiper. Assis sur mon trône, je fixe l'horizon par les grandes fenêtres. Le vent léger fait flotter les rideaux, comme un présage de renouveau, un souffle annonçant le changement.La douleur de la trahison est encore vive, un poison qui s’infiltre dans mes pensées. Mais aujourd’hui, je n’ai plus le luxe de m’y attarder. Le royaume a besoin d’un roi fort, capable de le guider à travers les cendres de cette période sombre.Des bruits de pas résonnent sur le marbre froid. Je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir de qui il s’agit.Elara.Sa présence est une constante, un ancrage dans le chaos. Elle avance d’un pas mesuré, mais je décèle l’inquiétude dans son regard. Lorsqu’elle s’arrête devant moi, elle s’incline légèrement avant de parler d’une voix posée