CHAPITRE 2 [Petit Arc-en-Ciel]TIMOTHÉE« Êtes-vous marié ? » Autant de fois que cette question résonna dans ma tête, je n'arrivais toujours pas à comprendre ce que j'avais bien pu faire depuis mon entrée dans cette salle qui donnait l'impression qu'on pouvait me poser ce genre de question. Comme j'étais perplexe face à cette question et que je n'arrivais pas à y trouver de sens, je me suis concentré sur la personne audacieuse qui l'avait posée. Éclatante. C'était la première pensée qui m'est venue à l'esprit en la fixant longuement. Et je ne parlais pas de l'état de son esprit, je voulais dire son apparence générale. Elle était trop putain de colorée, mes yeux en avaient mal. C'était comme si elle était sortie directement de la bouche d'un arc-en-ciel ou qu'elle était tombée dans une baignoire remplie de paillettes. Bien qu'elle soit habillée de manière professionnelle, avec une blouse et une jupe taille haute, elle avait l'air d'avoir perdu son chemin vers un carnaval ou qu
CHAPITRE 3 [Être seul]TIMOTHÉESophie Summers.Vingt-six ans.Diplômée en tête de sa promotion avec des qualifications qui pourraient lui permettre d'obtenir un emploi dans n'importe quelle entreprise réputée du pays.Mis à part son âge, il n'y avait rien de particulier chez mademoiselle Arc-en-Ciel. Elle était certes beaucoup plus jeune que moi, mais elle était aussi trop âgée pour être une stagiaire. Elle avait vingt-six ans, un âge où d'autres avançaient déjà dans leur carrière en tant que cadres supérieurs. C'est même à cet âge que j'ai repris la direction de l'entreprise. La combinaison de son intelligence, de son âge et de son audace à me défier ouvertement la rendait suspecte. Comme si elle était venue ici pour un but que j’aurais pu ignorer si elle ne m’avait pas à nouveau irrité, même après avoir cru l'avoir secouée.Je rentrais chez moi, parcourant son dossier de stage que j'avais sorti juste après qu'elle a fait cette déclaration audacieuse. Ce moment me revenait en tê
CHAPITRE 4 [La mission de sa vie]SOPHIE« Sophie ! Espèce de folle ! »J’ai entendu sa voix enragée au loin, mais je n’étais toujours pas assez rapide pour échapper à la pantoufle qui m’a atteinte directement à l’arrière de la tête. Céleste, ma colocataire et malheureusement aussi la seule amie que j’avais, est entrée dans notre petit salon d’appartement, rouge de colère. Dans une main, elle tenait son sac de travail et dans l’autre, la deuxième pantoufle qu’elle me pointait déjà à nouveau.J’ai sauté de mon canapé sur lequel j’étais en train d’écrire joyeusement dans mes notes, me frottant l’arrière de la tête qui pulsait sous la douleur du premier coup.« Céleste, calme-toi, sinon tu vas casser quelque chose. » J’étais déjà cachée derrière l’un des canapés, jetant des regards furtifs pour la regarder. Merde, elle était furieuse.« Bien sûr, ta tête ! C’est ce que je vais éclater ! » Elle a jeté son sac quelque part et s’est lancée à ma poursuite, me traitant de tous les noms. E
CHAPITRE 5 [Le putain de prix]POINT DE VUE DE SOPHIEIl n'y avait qu'une seule raison pour laquelle mes relations ne duraient jamais plus de trois mois : j'étais trop bien pour eux. J'étais le putain de prix. Bien sûr, ils étaient trop lâches pour l'admettre et inventaient des excuses idiotes comme celles-ci :« Tu es trop obsessive, je n'en peux plus. »« Je ne sais même pas qui est l'homme dans notre relation. »« Qu'est-ce que ça change si tu as eu 99 sur un test de cent questions ? Pourquoi tu te plains tout le temps des choses les plus stupides ? »« Tu es trop bruyante et trop directe. Ce n’est pas le genre de femme avec qui je veux être, désolé… »Et ainsi de suite. Ils n'arrivaient jamais à l'admettre, mais je savais que j'étais trop bien pour eux et qu'ils ne pouvaient pas me supporter. Ils me lançaient ces insultes voilées, pensant que ça me ferait mal, mais j'avais grandi dans une maison où j'entendais pire.J'ai grandi dans une maison où je DEVAIS être parfaite. Où les
CHAPITRE 6 [Une anomalie]TIMOTHÉEJ’ai traité des fusions qui menaçaient de faire s'effondrer des divisions entières de ma société. J’ai géré des négociations hostiles avec des milliardaires qui auraient préféré brûler plutôt que de céder. J’ai affronté des journalistes armés de questions intrusives et des concurrents qui auraient vendu leur âme pour me voir échouer.Mais aucun d'eux ne m’a préparé à cette stagiaire. Ce putain de petit arc-en-ciel qui a eu l'audace de me suivre, suffisamment rusée pour trouver mon adresse, et maintenant... elle était dans ma voiture comme si elle possédait le foutu siège.Je fixais son reflet dans le rétroviseur alors que la voiture avançait tranquillement dans la rue. Mon esprit revenait à cette introduction perturbante où elle s’était présentée comme si je n'avais pas déjà consulté son dossier.Sophie Summers.Même son nom était trop lumineux. On aurait dit quelque chose qu'on aurait donné à une héroïne de dessin animé. Et elle s’était habillée
CHAPITRE 7 [L'Envie de douceur]SOPHIELe trajet en voiture jusqu'au bureau était douloureusement silencieux. Pas n'importe quel genre de silence, celui qui est lourd et étouffant, qui fait que chaque seconde s'étire comme une éternité. J'avais joué mes cartes trop audacieusement aujourd'hui, et le regard noir de Timothée Sinclair en était la preuve.Il ne parlait pas. Il ne me jetait même pas un regard. Il n'accordait aucune reconnaissance à ma présence. Il ne semblait toujours pas se souvenir de quoi que ce soit, malgré le fait que j'ai été littéralement sous son nez toute la journée.Je l'ai regardé furtivement du coin de l'œil. Il avait l'air épuisé, et pas seulement par le travail de la journée. Il y avait une lourdeur dans ses yeux, quelque chose de plus profond, quelque chose qu'il portait en lui à chaque seconde de chaque jour.Cela m'a rendue encore plus déterminée à savoir ce qui avait effacé la lueur dans ses yeux et l'avait remplacée par l'obscurité qui y sommeillait. A
PDV DE LUCIEMon mari et patron Kaïs rit à chaque blague qui sort des lèvres de son premier amour alors que je les observe à travers les portes vitrées, qui séparent son bureau du mien. J’ai soigneusement préparé des documents qui avaient besoin de sa signature, j’ai organisé ses réunions pour la journée comme je l’ai fait pendant sept ans en tant que sa secrétaire, mais depuis l’arrivée de Bérénice, je n’ai pas réussi à faire aucun travail.Je ressens une douleur dans ma poitrine à chaque fois que Kaïs rit, je suis au bord des larmes à la pensée qu’il n’a jamais ri comme ça autour de moi. Je regarde sa silhouette élancée, ses longs cheveux noirs qui rebondissent même quand elle rejette la tête en arrière de rire, et la grâce dans chacun de ses mouvements. Bérénice est l’incarnation de la grâce féminine et chacun de ses traits est la raison pour laquelle Kaïs est resté attaché à elle, même s’ils se sont séparés il y a des années. Même s’il m’a épousée.Les stores sombres de son bureau
PDV DE LUCIEJe suis sans voix pendant quelques secondes, car ses mots me frappent comme un train. J’attends. J’attends que ses yeux durs s’adoucissent avec remords pour les mots durs qu’il m’a lancés, mais cela ne se produit pas. Il me regarde avec colère et les narines frémissantes.« Kaïs, comment... comment as-tu pu me dire cela ? » Dis-je en faisant un geste vers Bérénice qui se cache maintenant derrière son grand corps musclé, « Devant elle ? »« Parce que c’est la vérité ! » Il crie à nouveau, me faisant pousser un petit son impuissant. Kaïs ne m’a jamais crié dessus. Et même si j’ai du mal à admettre qu’il dit la vérité, il ne me l’a jamais dit en face et je n’aurais jamais pensé qu’il le ferait. Je l’ai toujours su, mais ça fait mal de l’entendre de sa bouche. C’est comme si mille aiguilles me transperçaient le cœur et me faisaient saigner de douleur.Il passe les doigts dans ses cheveux, frustré. Comme s’il préférait ne pas avoir cette conversation avec moi. Et juste au momen
CHAPITRE 7 [L'Envie de douceur]SOPHIELe trajet en voiture jusqu'au bureau était douloureusement silencieux. Pas n'importe quel genre de silence, celui qui est lourd et étouffant, qui fait que chaque seconde s'étire comme une éternité. J'avais joué mes cartes trop audacieusement aujourd'hui, et le regard noir de Timothée Sinclair en était la preuve.Il ne parlait pas. Il ne me jetait même pas un regard. Il n'accordait aucune reconnaissance à ma présence. Il ne semblait toujours pas se souvenir de quoi que ce soit, malgré le fait que j'ai été littéralement sous son nez toute la journée.Je l'ai regardé furtivement du coin de l'œil. Il avait l'air épuisé, et pas seulement par le travail de la journée. Il y avait une lourdeur dans ses yeux, quelque chose de plus profond, quelque chose qu'il portait en lui à chaque seconde de chaque jour.Cela m'a rendue encore plus déterminée à savoir ce qui avait effacé la lueur dans ses yeux et l'avait remplacée par l'obscurité qui y sommeillait. A
CHAPITRE 6 [Une anomalie]TIMOTHÉEJ’ai traité des fusions qui menaçaient de faire s'effondrer des divisions entières de ma société. J’ai géré des négociations hostiles avec des milliardaires qui auraient préféré brûler plutôt que de céder. J’ai affronté des journalistes armés de questions intrusives et des concurrents qui auraient vendu leur âme pour me voir échouer.Mais aucun d'eux ne m’a préparé à cette stagiaire. Ce putain de petit arc-en-ciel qui a eu l'audace de me suivre, suffisamment rusée pour trouver mon adresse, et maintenant... elle était dans ma voiture comme si elle possédait le foutu siège.Je fixais son reflet dans le rétroviseur alors que la voiture avançait tranquillement dans la rue. Mon esprit revenait à cette introduction perturbante où elle s’était présentée comme si je n'avais pas déjà consulté son dossier.Sophie Summers.Même son nom était trop lumineux. On aurait dit quelque chose qu'on aurait donné à une héroïne de dessin animé. Et elle s’était habillée
CHAPITRE 5 [Le putain de prix]POINT DE VUE DE SOPHIEIl n'y avait qu'une seule raison pour laquelle mes relations ne duraient jamais plus de trois mois : j'étais trop bien pour eux. J'étais le putain de prix. Bien sûr, ils étaient trop lâches pour l'admettre et inventaient des excuses idiotes comme celles-ci :« Tu es trop obsessive, je n'en peux plus. »« Je ne sais même pas qui est l'homme dans notre relation. »« Qu'est-ce que ça change si tu as eu 99 sur un test de cent questions ? Pourquoi tu te plains tout le temps des choses les plus stupides ? »« Tu es trop bruyante et trop directe. Ce n’est pas le genre de femme avec qui je veux être, désolé… »Et ainsi de suite. Ils n'arrivaient jamais à l'admettre, mais je savais que j'étais trop bien pour eux et qu'ils ne pouvaient pas me supporter. Ils me lançaient ces insultes voilées, pensant que ça me ferait mal, mais j'avais grandi dans une maison où j'entendais pire.J'ai grandi dans une maison où je DEVAIS être parfaite. Où les
CHAPITRE 4 [La mission de sa vie]SOPHIE« Sophie ! Espèce de folle ! »J’ai entendu sa voix enragée au loin, mais je n’étais toujours pas assez rapide pour échapper à la pantoufle qui m’a atteinte directement à l’arrière de la tête. Céleste, ma colocataire et malheureusement aussi la seule amie que j’avais, est entrée dans notre petit salon d’appartement, rouge de colère. Dans une main, elle tenait son sac de travail et dans l’autre, la deuxième pantoufle qu’elle me pointait déjà à nouveau.J’ai sauté de mon canapé sur lequel j’étais en train d’écrire joyeusement dans mes notes, me frottant l’arrière de la tête qui pulsait sous la douleur du premier coup.« Céleste, calme-toi, sinon tu vas casser quelque chose. » J’étais déjà cachée derrière l’un des canapés, jetant des regards furtifs pour la regarder. Merde, elle était furieuse.« Bien sûr, ta tête ! C’est ce que je vais éclater ! » Elle a jeté son sac quelque part et s’est lancée à ma poursuite, me traitant de tous les noms. E
CHAPITRE 3 [Être seul]TIMOTHÉESophie Summers.Vingt-six ans.Diplômée en tête de sa promotion avec des qualifications qui pourraient lui permettre d'obtenir un emploi dans n'importe quelle entreprise réputée du pays.Mis à part son âge, il n'y avait rien de particulier chez mademoiselle Arc-en-Ciel. Elle était certes beaucoup plus jeune que moi, mais elle était aussi trop âgée pour être une stagiaire. Elle avait vingt-six ans, un âge où d'autres avançaient déjà dans leur carrière en tant que cadres supérieurs. C'est même à cet âge que j'ai repris la direction de l'entreprise. La combinaison de son intelligence, de son âge et de son audace à me défier ouvertement la rendait suspecte. Comme si elle était venue ici pour un but que j’aurais pu ignorer si elle ne m’avait pas à nouveau irrité, même après avoir cru l'avoir secouée.Je rentrais chez moi, parcourant son dossier de stage que j'avais sorti juste après qu'elle a fait cette déclaration audacieuse. Ce moment me revenait en tê
CHAPITRE 2 [Petit Arc-en-Ciel]TIMOTHÉE« Êtes-vous marié ? » Autant de fois que cette question résonna dans ma tête, je n'arrivais toujours pas à comprendre ce que j'avais bien pu faire depuis mon entrée dans cette salle qui donnait l'impression qu'on pouvait me poser ce genre de question. Comme j'étais perplexe face à cette question et que je n'arrivais pas à y trouver de sens, je me suis concentré sur la personne audacieuse qui l'avait posée. Éclatante. C'était la première pensée qui m'est venue à l'esprit en la fixant longuement. Et je ne parlais pas de l'état de son esprit, je voulais dire son apparence générale. Elle était trop putain de colorée, mes yeux en avaient mal. C'était comme si elle était sortie directement de la bouche d'un arc-en-ciel ou qu'elle était tombée dans une baignoire remplie de paillettes. Bien qu'elle soit habillée de manière professionnelle, avec une blouse et une jupe taille haute, elle avait l'air d'avoir perdu son chemin vers un carnaval ou qu
« Monsieur Sinclair. » Ma secrétaire était de retour dans mon bureau et je ne l’ai même pas entendue entrer avant qu’elle ne m’appelle. J’ai gardé ma tête posée sur mon bureau, refusant de lui laisser voir mon expression de douleur ou les veines qui se gonflaient sur mon cou.« Quoi ? » ai-je grommelé en réponse. « Pourquoi êtes-vous encore là ? »« Je suis désolée, Monsieur, c’est juste... vous m’avez dit de vous prévenir lorsque l’orientation des nouveaux stagiaires commencerait. » Sa réponse était timide. « L’orientation a commencé, Monsieur, et les responsables des départements vous attendent. »« Super. Vous pouvez partir. »J’ai attendu d’entendre la porte se refermer avant de lever la tête, stabilisant ma respiration jusqu’à ce qu’elle passe de halètements courts et laborieux à un flux régulier d’air. Les tremblements ont aussi cessé, mais mon cœur battait toujours fort.Cela faisait un an que je vivais ainsi, et pourtant, cela ne devenait jamais plus facile.Je me suis ac
CHAPITRE 1 [Êtes-vous marié ?]TimothéeLa vie est facile quand tu vois les femmes comme des outils.Des outils sur lesquels tu ne penses à rien d'autre qu'à la façon dont elles seraient belles, transpercées par ton sexe. Des outils qui sont la monnaie d'échange parfaite pour des manœuvres commerciales. Ou des outils qui sont des créatrices de bébés, prêtes à enfanter une douzaine d'héritiers pour ton empire si nécessaire.Amélia Bendel n’a définitivement pas été ce genre d’outil. Comme son père, qui tenait absolument à nous mettre ensemble, elle a été tout aussi ambitieuse. Je n’ai pas eu besoin d’une femme ambitieuse. J’ai eu besoin d’un trou soumis dans lequel baiser et d’une mère pour mes enfants à naître.Rien de plus.Elle n’a pas compris cela, devenant une véritable épine dans mon pied depuis que le bruit a couru que je cherchais une femme issue d'une famille respectable. Si elle ne se pointait pas à mon bureau, elle trouvait un moyen de « me croiser » lors de fonctions pub
Kaïs rit doucement en caressant tendrement les cheveux de sa fille. « Elle est trop maligne pour son propre bien », répond-il en la regardant avec adoration. « Elle devait attendre depuis un moment, je l’ai trouvée comme ça. Ma petite ange. »Il dépose un doux baiser sur son front avant de venir me retrouver.« Salut, toi », dit-il avec un sourire fatigué en me prenant dans ses bras. Il se niche dans mon cou et me respire comme s’il retrouvait l’air.« Tu m’as manqué, bébé. »Je souris, toute rougissante.« Tu m’as manqué aussi », dis-je.« J’ai hâte de rentrer et de me glisser au lit avec toi », murmure-t-il en m’embrassant le cou et en caressant mes fesses. « Et peut-être… goûter à ça. »« Il va falloir faire attention… sauf si tu veux remettre une petite tornade au monde », dis-je en désignant notre fille endormie.Kaïs sourit malicieusement : « Pas grave. On avait un accord, non ? Il en reste encore neuf à faire. »Je ris, il m’embrasse, d’abord tendrement… puis avec passi