CENDRILLONBah, vous l’avez retrouvée, dit Marlène d’une voix légèrement moqueuse qui résonna dans toute la salle encore fermée au public.Aujourd’hui, elle était habillée très court, ce qui me choqua un peu, quoi qu’ayant un beau corps, elle pouvait largement se le permettre.Elle était en train de balayer la salle. Je découvrais une Marlène multifonction : cuisinière, serveuse, femme de ménage, comptable, à ce que j’avais cru comprendre.Je me faisais l’effet d’une prisonnière entre les deux frères, et Marlène, que j’avais trouvée si gentille, semblait se moquer de moi. Peut-être devrais-je me méfier d’elle aussi, après tout. J’avais cette fâcheuse habitude de trouver tout le monde gentil, mais je sentais que j’étais en train de changer.— On te la confie, Marlène. On doit repartir, dit Mica en me jetant un regard rapide.— OK, tu tombes bien, Cendre. C’est une grosse journée aujourd’hui et ton aide sera précieuse, répondit Marlène en venant vers moi pour me faire une bise dont je m
CENDRILLONEthan retira sa main, se lécha les doigts avec un sourire satisfait, et me fit un clin d’œil. Puis, sans un mot, il me laissa là, toute pensive dans la cuisine. Je me dépêchai de me rajuster, essayant de reprendre mes esprits.Quelques instants plus tard, Marlène entra dans la cuisine.— Tout va bien, Cendre ? demanda-t-elle en me regardant avec curiosité.— Oui, oui, tout va bien, répondis-je en essayant de paraître calme.— Tu es sûre ? Tu as l’air un peu troublée, insista-t-elle.— C’est juste que... commençai-je, hésitante. Que je voulais commencer le travail mais je ne savais pas par où commencer !Marlène me regarda surprise, je ne suis pas sûre qu’elle me crut à cent pour cent, mais elle me montra une porte.— Il y a un cageot de légumes à éplucher derrière cette porte. Commence, je vais m’occuper de la viande.Je fis signe que oui et allai chercher les légumes. Marlène ne se mit pas très loin de moi.— Tu as une sale tête, alors raconte-moi. Tu es rentrée toute seul
CENDRILLON— Tu as eu raison de ne rien dire, pour ne pas créer d’histoires supplémentaires.— Je me suis dit pareil.Répondit je d'une petite voix.Marlène me regarda avec compassion .— Écoute, Cendre, je vais essayer de me renseigner discrètement. Savoir qui est ce type. Mais il faudra rester discrète, car si les frères l’apprennent, je vais prendre cher et toi aussi !— Merci, Marlène. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.répondit je avec sincerité.— On va trouver une solution, dit-elle en me faisant un clin d’œil. On parlera plus tard. Les Bad boys ne sont pas encore partis et si une oreille traîne, on est mal !Je hochai la tête, sentant un peu de réconfort dans ses paroles. Peut-être que, avec l’aide de Marlène, je pourrais trouver un moyen de sortir de cette situation.— Merci, Marlène. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.J’hésitai, puis je lui murmurai :— Tu penses que tu peux m’aider à fuir loin d’ici ?Elle me fit les gros yeux en regardant la porte entrouverte
MICAJe prenais le volant, le silence était présent dans l’habitacle de la voiture. Je sentais Ethan un peu préoccupé. Il regardait par la fenêtre, les sourcils froncés, perdu dans ses pensées.— Ça va ? demandai-je en lui jetant un coup d’œil.Ethan soupira et se tourna vers moi, une expression soucieuse sur le visage.— Je me demande si on n’a pas été un peu trop durs avec Cendrillon, dit-il en passant une main dans ses cheveux.Je le regardai, étonné.— Tu parles de quoi ? La faire bosser en cuisine ne peut que lui changer les idées, c’est mieux qu’attachée sur une chaise, non ?Ethan secoua la tête, une lueur de regret dans les yeux.— Non, je ne parlais pas de ça. Je parlais d’hier soir. Tu ne l’as pas loupée.Je serrai les dents, sentant une pointe de culpabilité me traverser.— Je l’avais prévenue, répondis-je d’un ton ferme.Ethan soupira de nouveau, ses yeux fixés sur la route devant nous.— Oui, mais elle était revenue. On a parlé ce matin, dans la cuisine. Elle ne nous déno
MicahCe matin, nous avions un client à rencontrer. L’après-midi, nous nous rendions à notre entrepôt pour continuer à analyser la clé USB que nous avions décryptée. Malgré nos efforts, nous ne savions toujours pas qui se cachait derrière celui qui nous faisait du chantage. Il était clair qu’il préparait un coup sans précédent dans le monde de la criminalité. Tout ce qui était sur cette clé pourrait faire chanter ou tomber des gros bonnets.En arrivant à l’entrepôt, Ethan et moi nous installâmes devant nos ordinateurs, avec des sandwiches achetés à la boulangerie du coin.Nous étions prêts à regarder la copie de la clef USB un peu plus précisément.Nous avions déjà décrypté les fichiers, mais il restait encore beaucoup de données à analyser. Nous commençâmes à parcourir les documents, cherchant des indices qui pourraient nous mener à l’identité de notre mystérieux maître chanteur.— Regarde ça, dit Ethan en pointant du doigt un fichier contenant des transactions financières. Ces monta
MicaSur le chemin du retour, Ethan revint à la charge au sujet de Cendrillon.— Tu as réfléchi ? Tu vas t’excuser ?Je serrai les dents, sentant une vague de résistance monter en moi.— Tu crois que j’ai eu le temps de réfléchir à ça ?Il soupira et je soupirai à mon tour.— Bon, d’accord. Je vais lui parler si ça te fait plaisir.— Avoue qu’on s’est un peu laissé emporter !— Je n’avoue rien, elle a eu ce qu’elle méritait, mais si tu penses que non, alors je te suis. Je vais m’excuser.Ethan me regarda, une lueur de satisfaction dans les yeux.— Merci, Mica. Je sais que ce n’est pas facile pour toi, mais c’est important. Arrivée à l’hôtel, je me gara à l'emplacement habituel, je suivi Ethan dans le bar qui était encore bien remplis pour l'heure, je salua des clients et me dirigea vers Marlène.— Salut Marlène, elle est où ?— Qui ?— La fille qui...Parfois, elle m’agaçait à faire celle qui ne comprenait pas.— Cendre, je ne sais pas, elle est partie avec un client.— Quoi ?Mon san
Cendrillon 💋Je ne savais plus où donner de la tête. Depuis que tout cela avait commencé, ma vie n’était plus que confusion et trahison. Ethan, Mica… ces deux frères.Qu’est-ce que j’étais pour eux ?Un jouet, un pion, ou quelque chose de pire ?Mais là, en cet instant précis, ce n’était pas ce qui me préoccupait. C’était Mica, ses yeux perçants, son souffle chaud qui avait effleuré ma peau juste avant que je le gifle.Le bruit de la gifle résonnait encore dans ma tête. Je me retournai vers le plan de travail, le cœur battant à tout rompre, mes mains tremblantes alors que je tentais de me concentrer sur les légumes que je coupais. Mes yeux piquaient de larmes que je refusais de laisser couler devant lui.— Ne me touche plus jamais ! avais-je crié avant qu’il ne quitte la cuisine, sans un mot.Je restai là, seule, respirant difficilement, essayant de calmer la tempête dans mon esprit. La colère et l’adrénaline ne retombaient pas, elles montaient encore, comme une marée prête à tout em
CENDRILLONJe voulus le pousser, mais il resserra son corps contre le mien, me maintenant fermement contre le mur. Je sentis sa main glisser sous mon chemisier, remonter jusqu’à mes seins. Il me caressa le bout doucement, mais je ne voulais pas me laisser faire. Mon corps réagissait déjà à son toucher, trahissant ma volonté.Il posa son regard dans le mien, mais ne m’embrassa plus. Il me pinça le bout des seins, provoquant une décharge de plaisir et de douleur mêlés. Sa main glissa ensuite sur mon ventre, douce comme une feuille, avant de passer dans mon pantalon.Lorsqu’il atteignit l’intérieur de mes cuisses, je sentis une vague de chaleur m’envahir. Ses doigts se glissèrent doucement entre mes jambes, trouvant mon point le plus sensible avec une habileté déconcertante. Il commença à me caresser avec des mouvements circulaires, augmentant progressivement la pression et la vitesse. Chaque caresse envoyait des ondes de plaisir à travers mon corps, me faisant gémir de plus en plus fort
CENDRILLONOn arriva au bar-hôtel au petit matin, le ciel gris perlant de pluie fine. Les planches sur les fenêtres donnaient à l’endroit un air de bunker, mais c’était toujours debout, toujours à nous. Marie gara la voiture en travers du parking, et on sortit péniblement, comme des soldats rentrant d’une guerre qu’on avait pas vraiment voulue. Ethan boitait, soutenu par Roland. Mica grognait en tenant son épaule, refusant l’aide de quiconque. Moi, je guidai mon père, son bras autour de mes épaules, son poids léger mais pesant sur mon cœur.À l’intérieur, ça sentait encore la bière et le bois, mais y’avait une odeur de cendres aussi, un souvenir de l’incendie qu’on avait éteint avant de partir. On s’effondra tous autour d’une table, un tas de corps cassés mais vivants. Marie sortit une bouteille de whisky de sous le comptoir et servit des verres sans demander, même à mon père, qui trembla en prenant le sien.— À nous, dit-elle, levant son verre. Les emmerdeurs qui survivent.On trinqu
MICAHLes premiers hommes arrivèrent, armes dégainées, et le chaos explosa. Je tirai, visant la tête, et un type s’effondra. Ethan plongea sur un autre, son couteau trouvant une gorge. Cendrillon couvrit son père, tirant maladroitement mais touchant un bras. Le bruit des balles et des cris remplit la cave, et moi, je riais presque – c’était ma guerre, ma putain de danse.Mais y’en avait trop. Un coup me frappa à l’épaule, et je grognai, le sang chaud coulant sous ma veste. Ethan prit une balle dans la jambe, tombant à moitié. Cendrillon cria, et son père la poussa derrière lui, frappant un type avec son bout de métal. On était foutus, mais je voyais pas encore la fin.Et puis, une détonation plus forte éclata dehors, suivie d’un hurlement. Les hommes de Darius hésitèrent, et une silhouette descendit l’escalier, un revolver fumant à la main. Marie. Putain, Marie, avec Roland derrière elle, une carabine dans les mains tremblantes.— Bougez vos culs ! cria-t-elle, abattant un autre type.
MicahLe sous-sol du pub puait la peur et le sang, un mélange qui me rappelait trop de nuits où j’avais dû jouer les bêtes pour survivre. Darius était là, dos au mur, mon flingue collé à sa tempe, son sourire de serpent toujours vissé à sa gueule. Autour de nous, ses hommes gisaient dans leur propre merde – morts pour les chanceux, gémissants pour les autres. Ethan saignait d’une entaille au bras, mais il tenait debout, son couteau dégoulinant dans sa main. Cendrillon, elle, serrait sa bouteille brisée comme une arme, ses yeux brûlant d’une rage que je connaissais bien. On avait gagné cette manche, mais ce connard de Darius avait encore un as dans sa manche, je le sentais.— Parle, ordonna-t-elle, sa voix claquant comme un fouet.Putain, j’étais fier d’elle. Elle tremblait plus, ma princesse. Elle avançait vers lui, et moi, je reculai juste assez pour le garder en joue, laissant Ethan l’attraper par le col pour le tenir en place. Darius ricana, un son qui me donnait envie de lui explo
On débarqua à l’aube, et putain, cette ville puait la pluie et le désespoir. Le ciel était gris, lourd, comme s’il allait nous tomber sur la tronche. Marie nous avait filé une adresse – un entrepôt pourri dans l’est, près des docks. Je garai la bagnole le long d’un mur tagué, à l’abri des curieux, et on sortit dans l’air froid qui vous mordait la gueule. Cendrillon resserra son manteau, Ethan planqua son flingue dans sa ceinture, et moi, je scrutai les environs.— Ça pue la merde, marmonnai-je. Trop calme.— C’est les docks, répondit Ethan, toujours calme comme un moine. C’est toujours mort à cette heure.Je grognai, pas convaincu. Les docks, ouais, mais y’avait un truc qui clochait. Trop de silence, trop d’ombres. L’entrepôt se dressait là, une ruine de ferraille avec des fenêtres explosées qui vous fixaient comme des yeux crevés. La porte grinçait dans le vent, et je vis Cendrillon serrer les poings. Elle avança d’un coup, sans attendre.— Allons-y, dit-elle, et elle fila vers l’entr
CENDRILLONOn passa l’après-midi à préparer nos affaires. Quelques vêtements, des armes que les jumeaux avaient gardées de leur passé, et un plan griffonné sur une serviette en papier. Londres. Darius. Le serpent et la couronne. Chaque mot pesait comme une pierre dans ma poitrine, mais je refusais de flancher. Pas avec Ethan et Mica à mes côtés. Pas avec ce bébé qui me donnait une raison de plus de me battre.Vers le soir, alors qu’on chargeait la voiture, je pris une seconde pour regarder le bar. Notre refuge, notre rêve. Les planches sur les fenêtres lui donnaient l’air d’une forteresse, mais il restait debout. Comme nous.— Prête ? demanda Ethan, sa voix douce derrière moi.— Ouais, murmurai-je. Prête.Mica klaxonna depuis le volant, un sourire sauvage aux lèvres.— Alors bouge, princesse. On a un roi à décapiter.Je montai dans la voiture, le cœur battant, et alors qu’on s’éloignait dans la nuit, je sentis une étrange certitude s’installer. Peu importe ce qui nous attendait, on af
CENDRILLON— Et nous ? demanda Ethan, ses yeux sombres fixés sur elle.— Vous sécurisez cet endroit, répondit-elle. Barricadez les fenêtres, vérifiez les clients. Si les hommes de Valerian veulent jouer, ils viendront ici. C’est votre château, protégez-le.Roland releva enfin la tête, ses mains agrippant sa canne comme s’il puisait sa force dans le bois usé.— Je reste avec vous, murmura-t-il. Si c’est ma faute, je vais pas vous laisser seuls.— T’es sûr que t’es en état ? lâcha Mica, sans filtre. T’as l’air d’un mort qui marche, Roland.— Mica ! sifflai-je, mais il me coupa d’un regard.— Quoi ? C’est vrai. On a besoin de combattants, pas de poids morts.Roland esquissa un sourire triste, presque amer.— T’as raison, petit. Mais j’ai encore un ou deux tours dans mon sac. Laissez-moi une chance de me racheter.Le silence revint, lourd, chargé de tout ce qu’on ne disait pas. Marie écrasa sa cigarette à moitié fumée et se leva.— Reposez-vous ce soir, ordonna-t-elle. Demain, on entre en
Marie et Roland arrivèrent deux heures plus tard, la vieille camionnette de Marie crachant une fumée noire sur le parking. Roland descendit en premier, le visage creusé par la fatigue, une canne dans la main droite. Il avait l’air d’un homme qui portait le poids du monde sur ses épaules. Marie suivit, une cigarette au coin des lèvres, ses cheveux gris en bataille. Elle avait cette allure de guerrière usée mais indomptable qui me fascinait toujours.— Montrez-moi ça, dit-elle en jetant son mégot par terre.Ethan lui tendit la photo et le mot. Elle les examina en silence, ses yeux plissés comme si elle lisait un code invisible. Roland s’assit lourdement sur une chaise, son regard fixé sur la table.— Ça te dit quelque chose ? demanda Mica, croisant les bras.Marie releva la tête, son expression sombre.— Ouais, dit-elle enfin. Ça pue la pègre à plein nez. Ces messages cryptiques, ces vieilles photos… c’est leur façon de dire qu’ils vous ont dans le viseur.— Mais qui ? insistai-je. Mon
Cendrillon— Cendrillon… murmura Ethan, ses doigts effleurant mon épaule.Je ne répondis pas. Mes yeux étaient rivés sur le papier plié que Mica déplia lentement. Quelques mots griffonnés à l’encre noire, d’une écriture tremblante mais lisible : « Les contes finissent mal quand on oublie les dettes. »Un silence glacial s’abattit sur nous. Le bar, pourtant encore bruyant, sembla s’effacer autour de moi. Je sentis une sueur froide couler dans mon dos, et mes jambes vacillèrent. Mica froissa le papier dans son poing, ses jointures blanchissant sous la pression.— C’est quoi cette merde ? grogna-t-il, ses yeux lançant des éclairs.Ethan, plus calme mais tout aussi tendu, ramassa la photo et l’examina de près.— Quelqu’un sait que t’es ici, dit-il doucement. Quelqu’un qui connaît ton passé.— Mon père est mort, articulai-je, la voix tremblante. Et ma belle-mère… Marie l’a vendue à des mafieux après ses aveux. Qui pourrait…Je m’interrompis, incapable de finir ma phrase. Les dettes. Ce mot
CendrillonLe bar-hôtel de Roland bourdonnait comme un essaim d’abeilles en pleine saison. Les rires des clients ricochaient sur les murs en bois, les verres s’entrechoquaient dans un tintement joyeux, et l’odeur de bière fraîche se mêlait à celle des frites tout juste sorties de la friteuse. C’était une soirée comme je les aimais : bruyante, vivante, un chaos organisé où je me sentais enfin chez moi. Un an s’était écoulé depuis ce jour où Ethan et Mica avaient scellé notre union sous les étoiles, un an depuis que j’avais dit oui à deux hommes qui avaient transformé ma vie de cendres en quelque chose de lumineux. Et pourtant, ce soir-là, alors que je servais une pinte à un habitué, une sensation étrange me nouait l’estomac.Je posai la main sur mon ventre, instinctivement. Rien ne se voyait encore – pas de courbe, pas de rondeur – mais je savais. Depuis quelques jours, un pressentiment grandissait en moi, confirmé ce matin par un test discret acheté à la pharmacie du coin. Deux petites